BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

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 (donin) creature fear.

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MessageSujet: (donin) creature fear.   (donin) creature fear. EmptyVen 19 Juil - 11:25
antonin dolohov
all stories are about wolves. all worth repeating, that is. anything else is sentimental drivel…. think about it. there’s escaping from the wolves, fighting the wolves, capturing the wolves, taming the wolves. being thrown to the wolves, or throwing others to the wolves so the wolves will eat them instead of you. running with the wolf pack. turning into a wolf. best of all, turning into the head wolf. no other decent stories exist.
Aujourd'hui pas de Hauata à l'horizon: Diego ne peut pas s'empêcher de se réjouir, secrètement soulagé, de ne pas avoir à souffrir la présence de son oncle. Il l'adore pourtant. L'adore vraiment, depuis qu'il est tout petit, depuis la première fois que Hauata l'a pris dans ses bras et l'a fait voler en le lançant en l'air sous les cris effarés de sa mère. Il l'adore, avec ses histoires, ses grimaces, ses rires silencieux et les gestes rapides, mais précis, de ses mains et de ses doigts. Sa patience à toutes épreuves, sa gentillesse, sa douceur... tout ceci qu'il dévoue désormais à quelqu'un d'autre. Pas à lui, en tous cas. Peut-être qu'il voulait que Diego soit petit pour toujours. Peut-être que lui aussi lui en veut d'avoir ruiné sa vie, d'avoir engrossé une fille et d'avoir dû l'épouser. Il lui en veut, Diego le sait. Il lui en veut et Diego ne sait pas quoi faire.

Peut-être qu'il n'y a rien à faire. Peu importe.

Il n'est pas là pour ça.

Il a fini sa tasse de thé dix minutes quand, enfin, Dolohov fait son entrée. Il a tendance à être en retard, ce qui dérange rarement Diego: ça lui laisse le temps de souffler, de réfléchir, de se concentrer aussi. De se mettre dans le bon espace mental pour ses leçons, mettant de côté tous les soucis qui l'habitent constamment pour se focaliser sur la tâche devant lui: son don de Métamorphomage. Et son talent (plutôt manquant) en Duels. Il faut dire que Dolohov est un professeur exigeant, si ce n'est aussi dur et sévère que les tuteurs que son père engageait quand il était petit pour lui apprendre à maîtriser hasardeusement son don. Diego n'a pas encore décidé si les grands sourires encourageants de Dolohov n'étaient pas plus inquiétants encore que les moues pincées de ses anciens tuteurs...

Monsieur Dolohov, ” dit-il en se levant à son tour pour l'accueillir. Il a fait les exercices demandés: les changements de sourcils, de forme, de cheveux, d'expressions, tout. Ça va bien se passer — ça se passe toujours bien... normalement... il n'a pas à se faire de soucis. Mais quelque chose dans la démarche fringante de Dolohov le rend un peu méfiant, si il doit être honnête. Peu importe. Il n'a rien à craindre de lui. Pour l'instant... Diego se racle la gorge, un peu gêné, en observant le Death Eater avec sérieux. “ J'ai fait mes devoirs, ” dit-il d'une petite voix presque piteuse. Les sourcils roux se froncent avant de virer au noir. Les yeux s'éclaircissent, la peau se fonce, les cheveux se raccourcissent et des boucles s'y forment alors que la couleur semble hésiter entre le noir, le gris et le blanc. La barbe, en revanche, est un désastre: inégale, la moustache est trop épaisse et la mâchoire, qui a essayé de s'assumer, n'est pas assez carrée. Une bien pâle imitation de son visage fait face à Antonin Dolohov: une chimère qui pourrait tromper un borgne dans le noir, certes, mais c'est un véritable progrès vu le niveau auquel il commençait il y a douze mois quand ils ont eu leur première leçon ensemble.
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MessageSujet: Re: (donin) creature fear.   (donin) creature fear. EmptySam 20 Juil - 3:13
diego prewett
all stories are about wolves. all worth repeating, that is. anything else is sentimental drivel…. think about it. there’s escaping from the wolves, fighting the wolves, capturing the wolves, taming the wolves. being thrown to the wolves, or throwing others to the wolves so the wolves will eat them instead of you. running with the wolf pack. turning into a wolf. best of all, turning into the head wolf. no other decent stories exist.
Antonin n’était pas le genre d’homme à faire dans la charité. En tout cas pas à la manière des autres sang-purs. Ou des autres riches. Ceux qui étaient du style à claquer un dixième de leur compte en banque pour une association, afin d’être certain que leur nom de looser allait rester dans l’histoire pour quelque chose. Ce n’était clairement pas son bouillon : Antonin, son argent, il l’aimait dans ses coffres plutôt que dans une quelconque trésorerie pour nourrir les pauvres orphelins d’hybrides. Les grandes affaires caritatives, très peu pour lui. En revanche, il était tout à fait du genre à soudain, sur un coup de tête, vouloir se mettre à sauver un mendiant qu’il aurait croisé au détour du Chemin de Traverse. Bon, ça durait quelques heures avant qu’il ne se lasse, et souvent sa brève victime était un peu trop pétrifiée pour profiter de la manne qui lui tombait dessus. En conclusion, même si on les menaçait des pires morts, le jury des prix Nobel n’irait jamais décerner le Prix de la Paix à Antonin.
En revanche, s’il y avait quelque chose qu’on ne pouvait pas lui retirer, c’est qu’il avait un certain talent pour recueillir les gamins paumés et les ramener chez lui. Il aurait presque des airs de sauveur Dickensien, ce qui, de son avis, lui allait bien au teint.
Ruth s’étoufferait si elle pouvait le voir penser ce genre de choses.
Le dernier gamin paumé — gamin signifiant ici plus jeune que trente ans, paumé signifiant capturé — qu’il avait ramassé et traîné jusqu’à chez lui était en plus un joli cru. Pas un sang-de-bourbe comme le sale ingrat qui lui avait souffler sa pierre : non carrément un sang-pur. Comme quoi ça ne leur réussissait pas tant que ça, parfois, d’avoir du bleu dans les veines à ces idiots.

Antonin était un homme simple ; au réveil il se sentait tout enthousiaste à l’idée de mettre le petit Prewett devant sa dernière trouvaille. Un enthousiasme qui pourtant ne le poussa pas à accélérer alors que la pendule tiquait les secondes, les faisait s’écouler jusqu’à ce que le gond ne sonne.
En retard. De toute manière cela n’avait pas de sens. Il n’y réfléchissait même plus.
Il descendit les escaliers pour rejoindre son élève — qui, lui, avait le bon goût de ne pas faire attendre le Mangemort, pour lui faire un geste large de la main en l’entendant le saluer : « Allons, allons Diego. Je t’ai déjà dit de m’appeler Antonin. » Vraiment, il devait toujours le répéter, à croire que les gens oubliaient (cela ne pouvait pas être parce qu’il n’osait pas, lui qui faisait tant d’effort pour être aimable et ressembler le plus possible à son image du passé). Il agite sa baguette, sèchement, afin de chauffer une nouvelle casserole d’eau qui se déversa ensuite dans la tasse d’Antonin. Les herbes données par Ruth s’y ajoutait tandis que le Mangemort se détournait du plan de travail pour sourire à son apprenti, bienveillant face à la rigueur que laissaient transparaître les mots : « J’ose l’espérer en effet, » répondit-il pourtant. Avant que la tasse ne vienne gentiment voler jusqu’à ses mains.
Il put ainsi grimacer en sirotant la tisane devant Prewett Junior qui s’appliquait à changer son visage pour tenter de le rapprocher de… « Ah. » Il laissa la syllabe remplir un instant la pièce, avant de faire claquer sa langue : « Ce n’est pas très flatteur. » Puis d’afficher un début de sourire, de se rapprocher en laissant la tasse à demi-vide sur la table. Il tendit la main vers les boucles censées rappeler les siennes, y glissa un instant ses doigts : « Tu progresses un peu sur la texture en tout cas. » La main abandonne les cheveux pour venir sur la joue, comme pour tester la forme du visage tandis que son autre main touchait sa propre joue. « Mais le reste… Tu n’arrives pas à faire attention aux détails. » Avant de lâcher Diego, les doigts viennent pincer la pommette, dans un geste presque machinal. Puis il s’écarta, pour l’observer d’un peu plus loin, en plissant les yeux : « C’est que tu ne me connais pas encore assez, t’en penses quoi ? Tu y arriverais mieux avec un visage qui t’es familier. Comme… je sais pas… » Il haussa les épaules, fit mine de chercher un instant avant de soupirer : « Hein Diego ? Tu peux l’admettre, je suis quelqu’un de difficile à imiter. Mais… quelqu’un de ton âge par exemple ? » Antonin n’était pas le roi de la subtilité il fallait bien le dire. « Enfin… tu peux revenir à ton apparence classique Diego. » Il reprit sa tasse, s’assis sur une chaise pour continuer de boire. « Alors, qu’en penses-tu ? »
Suivre une conversation avec Antonin pouvait s’avérer très éprouvant.
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MessageSujet: Re: (donin) creature fear.   (donin) creature fear. EmptySam 20 Juil - 22:56
Je t’ai déjà dit de m’appeler Antonin. Oui, il le lui dit à chaque fois ou presque. Des fois ça prend: pendant quelques jours, Diego se permet, l'appelle Antonin, et puis ça retombe et il retourne à M. Dolohov. C'est plus fort que lui. Il aurait trop peur de lui manquer de respect, et que sur un coup de tête... Doloho- Antonin lui fasse ce qu'il a fait à ses grand-oncles avant sa naissance. Diego préfère ne même pas y penser: le visage blême de son père quand il a mentionné son nom pour la première fois a suffi. Diego s'était senti un peu victorieux sur le moment... désormais il comprend mieux pourquoi ils ont été nombreux à le mettre en garde des sautes d'humeur de Dolo- d'Antonin. Alors quand Diego a peur de le décevoir, c'est son estomac tout entier qui se tord, alors qu'il se souvient d'Andrew lui parlant de la légende des grand-oncles Fabian et Gideon, les morceaux qu'on a récupérés... et surtout ceux qui n'ont jamais été retrouvés.

Alors il est très anxieux du jugement qu'il voit dans le regard d'Antonin alors qu'il sculpte ses traits pour ressembler aux siens. Maladroitement, arbitrairement et pas très bien. Mais il essaye... « Ah. » Diego sent son sang se figer dans ses veines alors que ses joues prennent une couleur un peu rosée, ses cheveux menaçant de les rejoindre. Mais il inspire profondément (se souvenant de la fois légendaire où Do- Antonin lui avait crié dans l'oreille pour tester sa résistance) et conserve la chevelure poivre et sel de son mentor. « Ce n’est pas très flatteur. » Le sourire sur les lèvres de D- d'Antonin n'est pas très rassurant. “ P-Pardon, ” balbutie Diego (il sait reconnaître ses propres bégaiements et c'en est pas un: ce ne serait pas le moment de faire une crise, il pense qu'Antonin lui écraserait la tête contre le mur d'agacement...), se raidissant en voyant le Mangemort se rapprocher et tendre la main dans sa direction.

Les doigts finirent par se glisser entre les boucles frisées au sommet de son crâne, semblant en éprouver la texture. « Tu progresses un peu sur la texture en tout cas. » Presque (presque) un mot d'encouragement... Diego pousse un léger soupir, surtout quand la main retombe. Il est moins rassuré quand la paume et les doigts se posent sur la joue, frotter la peau en cherchant des similarités sur son propre visage. Diego se maudit d'avoir oublié le dégradé poivre et sel dans la légère barbe qu'il s'est fait pousser sur les joues... « Mais le reste… Tu n’arrives pas à faire attention aux détails. » Le jeune homme grimace, tant à cause de la critique que les doigts qui viennent pincer sa pommette, avant qu'Antonin ne s'éloigne un peu. “ Pardon, ” répéta-t-il, se renfrognant un peu dans une position et une attitude qui ne correspondait pas vraiment au visage qu'il portait.

« C’est que tu ne me connais pas encore assez, t’en penses quoi ? Tu y arriverais mieux avec un visage qui t’es familier. Comme… je sais pas… » Ils haussèrent les épaules, Diego surtout méprisant surtout ses propres capacités. Étant petit, à Hogwarts, il avait bien essayé à plusieurs reprises de prendre la place de ses camarades et parfois de ses professeurs, sans grand succès. « Hein Diego ? Tu peux l’admettre, je suis quelqu’un de difficile à imiter. Mais… quelqu’un de ton âge par exemple ? » Sans doute que ce serait plus simple effectivement: il y aurait moins à changer... penser aux poils blancs d'Antonin n'était vraiment pas évident. « Enfin… tu peux revenir à ton apparence classique Diego. » Diego hocha la tête, s'avançant vers lui pour retourner s'asseoir non loin, ses traits se fronçant alors qu'il se concentrait pour les remoduler — ou du moins, pour leur rendre leur apparence habituelle. Ses cheveux roux, qui avaient été lisses et coiffés à son arrivée, étaient désormais un peu désordonnés sur son crâne et il oublia de les dompter de nouveau.

« Alors, qu’en penses-tu ? » De nouveau, il hausse les épaules. “ Je ne sais pas, peut-être, ” dit-il plutôt inutilement. “ Je n'ai jamais vraiment essayé... ” Il n'y qu'avec Antonin qu'il a réellement essayé de faire quelque chose d'utile de son don, et ça fait à peine quelques mois qu'il s'entraîne à l'imiter. Le plus dur, ceci dit, c'est de prendre la place du personnage. Diego se regarde trop, pense trop à ce que les gens voient quand ils le regardent, pour se permettre d'entrer dans les chaussures d'Antonin. Son Antonin, quand il prend son apparence, est effacé, boudeur, maladroit, hésitant. “ J'ai du mal à trouver la bonne teinte de peau, ” admet-il finalement, plutôt honteux, en baissant les yeux.
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MessageSujet: Re: (donin) creature fear.   (donin) creature fear. EmptyDim 21 Juil - 16:20
diego prewett
Il fallait se rappeler, de temps à autres, que Diego n’était pas juste un bambin. C’est que le côté papa, ça vieillissait beaucoup, mais Antonin n’y pensait pas si souvent — ça rendait antipathique, et lui et les papas, ce n’était pas la meilleure relation qui soit.
Quand il regardait le petit, en face de lui, et qu’il se disait qu’il avait un rejeton dans les pattes, fallait bien avouer que ça lui faisait bizarre. C’était comme avec son propre père : à croire que les sang-purs, avec tout leur élitisme, ne savait pas comment utiliser un contraceptif.
Ça aurait réglé bien des problèmes, soyons honnête.

C’est étrange de voir son visage — ou plutôt un vague reflet de sa face, prendre des airs qui n’étaient les siens. Cet air pincé, légèrement embarrassé, renfrogné lui paraissait étrange. Heureusement, il reprit bien vite son état initial — Antonin ne savait pas vraiment comment appeler le physique premier des métamorphomage. C’était quelque chose d’agréable, finalement, à regarder : l’effort était moindre, et la transition se faisait avec beaucoup plus de souplesse que lorsque Diego devait s’entraîner à ressembler à son maître.
Quand le gamin fut de nouveau revenu à son apparence normale, devant lui, Antonin sirota une nouvelle gorgée de son eau chaude. La réponse de Diego lui fit rouler des yeux avec une moue désabusée. Pas le genre de réponse auxquelles Antonin était habitué. Avant que ça ne s’étoffe. « Je n’ai jamais vraiment essayé… » Il secoue doucement la tête (pas trop fort pour s’éviter un mal de crâne retentissant, surtout aussi peu de temps après le réveil) si lui avait été métamorphomage… il aurait sans doute essayé, et plus d’une fois. « Putain, j’aurais tellement pris l’apparence de mes potes pour faire des conneries à l’école si j’avais été toi, » lâcha-t-il, sur le ton de la conversation. Comme si les conneries d’Antonin à l’école se limitaient à quelques escapades dans les couloirs la nuit et non pas la persécution systématique de ceux qui ne rentrait pas dans le moule sang-purs et partisans.
Diego est presque touchant, quand il prend cette voix et qu’il baisse les yeux, Antonin prend sa baguette pour rapprocher un peu plus la chaise de son élève de la sienne. Les pieds râclent sur le sol en pierre, dans un bruit particulièrement crispant. Une fois le gamin (qu’il verrait, mine de rien, toujours comme un gosse, avec ses grands yeux et ses épaules un peu voûtées) davantage près de lui, Antonin reposa l’arme sur la table, à côté de la tasse d’eau, et remonta d’un mouvement la manche de son bras gauche jusqu’au-dessus du coude, laissant apparaître une marque parfaitement nette, encrée dans une peau autrement plus abîmée. Il retourne ensuite son bras pour tourner la marque vers le bas : « Tiens. Si c’est sous ton nez, tu auras moins de mal, hein ? » Le ton légèrement impatient, comme si Antonin n’arrivait pas à envisager qu’on puisse autant peiner à maîtriser une magie innée. Souriant, pourtant. À croire qu’il avait lu trop de livres sur la bienveillance pédagogique, le pauvre homme. « Allez ! » Avant de reprendre, toujours à demi-impatient : « Comment penses-tu pouvoir te faire passer pour moi, même physiquement, si tu hésites autant ? Tu crois que je suis du genre à me poser des questions Diego ? » Son bras gauche se contracte, sous leurs yeux, le poing se serre : « Tu dis que tu as du mal, alors tu recommences. » Puis, un peu plus souriant : « Quand tu auras réussi, j’ai une surprise à te montrer. » Heureux comme un papa qui aurait un super cadeau pour son rejeton un vingt-cinq décembre. À quelques détails près.
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MessageSujet: Re: (donin) creature fear.   (donin) creature fear. EmptyDim 21 Juil - 16:57
« Putain, j’aurais tellement pris l’apparence de mes potes pour faire des conneries à l’école si j’avais été toi, » a commenté, très gentiment, Antonin — ce à quoi Diego n'a que marmonné une réponse inaudible et sans sens. C'est bien facile de dire ça quand on est par Métamorphomage: Diego a l'impression de l'avoir entendu mille fois! Et pourquoi tu prendrais pas ma place en Métamorphoses? Et pourquoi t'irais pas chercher ma connerie confisquée dans le bureau de Filch? Et pourquoi tu pourrais pas faire ceci, ou ceci, ou cela, puisque c'est si facile?
Sauf que ce n'est pas facile. Ça n'a jamais été facile, du moins pour Diego. C'est nul parce qu'encore pour inventer, il faut de l'imagination — de ça il n'en manque pas, et peut se transformer en sorcier random sans grand mal, quitte à sacrifier un peu de réalisme. Mais alors recopier? C'est comme essayer de redessiner un tableau classique avec seulement un crayon mal taillé. Oui, ça peut se faire. Ça demande des années et des années de pratique et certains n'y arrivent pas pendant toute une vie. Diego, qui n'a même pas dix-neuf ans, qui n'a jamais pratiqué son don, et qui n'a jamais apprécier se concentrer sur quoique ce soit, n'y arrive pas.

Ce doit être difficile à entendre: les sorciers qui ont une telle magie intuitive ne courent pas les rues. Quand il était vraiment petit, sa mère l'avait inscrit à des cours en dehors de la maison (Papa n'avait pas apprécié) pour qu'il rencontre d'autres gamins dans sa situation. Ça n'avait pas été: il était le pire élève de tous.
Ça, il se retient de le dire à Antonin. À la place, il agrippe les bras du fauteuil dans lequel il est installé et ouvre grand les yeux quand le Mangemort agite sa baguette et l'attire à lui dans un son de fin du monde très désagréable. Une fois qu'il est proche, Antonin remonte sa manche et Diego se sent devenir nauséeux en devinant déjà ce qui l'attend. « Tiens. Si c’est sous ton nez, tu auras moins de mal, hein ? » Il a toujours ce sourire sur les lèvres pourtant, le ton impatient mais pas foncièrement méchant.

Il l'a dit à Dora. Si je ne fais pas ça, il me tuera toi et notre enfant et tout le monde dans ma famille. Bon peut-être qu'il exagérait un peu. Et c'est simple de se dire qu'on s'est trompés quand Dolohov vous demande de l'appeler Antonin et qu'il est si charmant. Dans ces moments-là, en revanche, Diego se souvient très bien de ses grands-oncles et de leur mort de la main de l'homme qui lui fait face. « Allez ! » Diego sursaute, clignant des yeux en sortant de la réflexion profonde dans laquelle l'a plongé la Marque. « Comment penses-tu pouvoir te faire passer pour moi, même physiquement, si tu hésites autant ? Tu crois que je suis du genre à me poser des questions Diego ? » Le poing se serre, les veines ressortant un peu sous la peau. Il est plus vieux qu'il en a l'air au premier coup d'oeil, se rappelle-t-il. Plus vieux et dangereux qu'il en a l'air. « Tu dis que tu as du mal, alors tu recommences. » Diego hoche la tête avec entrain. Rien ne le prépare au sourire et au ton plaisant: « Quand tu auras réussi, j’ai une surprise à te montrer. »

Il a l'air très content de lui mais Diego se méfie déjà de cette surprise. Rien de bon, il n'en doute pas... “ D'accord, Antonin, ” dit-il d'une voix qu'il veut calme mais qui reste un peu tendue. Il lui offre un petit sourire et puis ses yeux retombent sur la Marque. Il défait les boutons de sa chemise au niveau du poignet et remonte lui aussi le tissu pour révéler le bras blafard, qui pour l'instant ne porte ni marque ni Marque. Il serre le poing lui aussi et graduellement, la transformation se fait.
Il prend son temps, commençant par les ongles bien entretenus, la couleur de peau qui hésite avant de trouver la bonne teinte et la Marque qui apparaît, comme si elle avait toujours été là, passant d'un noir profond à une couleur plus claire, tirant sur le vert autour. La transformation remonte le long du bras et commence aussi à d'autres endroits: un oeil, puis une lèvre, les cheveux recommencent leur gymnastique habituelle, les joues se colorent d'une barbe légère. Le deuxième Antonin regarde ses mains avec intérêt, ses sourcils froncés au-dessus de ses yeux qui hésitent entre deux couleurs avant de se décider. Les derniers coups de pinceau du peintre arrivent timidement, les rides, les rares tâches de rousseur, hasardeuses parce que même si il les a remarquées, Diego ne les a jamais vues de près.

Il regarde toujours son poing fermé et la Marque sur son bras. Bientôt, même dans le corps de Diego, elle y figurera, enfin il pense... il ne sait pas si il l'espère réellement ou pas. Ce serait un véritable atout mais il ne peut que frissonner en sachant parfaitement ce qui est demandé des hommes qui prennent la Marque. Il desserre le poing, regarde sa main, toujours concentré sur ses traits mais aussi le reste de son corps — contrairement à son premier essai, il a tout changé, tout ce qui est important en tous cas. Il sourit un peu — un léger sourire qu'il a pu voir sur les lèvres d'Antonin les jours où il parvenait à ne pas complètement le décevoir — en se détendant, retournant s'asseoir correctement dans son fauteuil en croisant les jambes, cheville sur genou. Il a déjà mal à la tête à cause de la concentration que ce petit tour de force lui demande. “ Comme ça? ” demande-t-il, baissant un peu sa voix sans pour autant parvenir à complètement imiter Antonin, modulant encore un peu jusqu'à trouver. “ Comme ça? Comme ça. Comme ça...? Comme ça. Comme ça. ” Et puis de hocher la tête, quand c'est fait. “ Comme ça. ” Le très léger accent écossais s'est effacé lui aussi, sans mal — Diego a depuis longtemps appris à faire ça, fier de ses origines, mais pas forcément des clichés qui vont avec. “ Si ceci n'est qu'une machination élaborée pour que je prenne votre place aux réunions hebdomadaires du Ministère, alors je dois m'avouer déçu, Antonin: cela n'est pas très ambitieux, ” dit-il, le coeur battant à tout à l'heure, se demandant si il vient de signer son arrêt de mort ou si au contraire, son audace va être récompensée.
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MessageSujet: Re: (donin) creature fear.   (donin) creature fear. EmptyDim 21 Juil - 20:44
diego prewett
Le voir aussi pincé, agacé sans pouvoir vraiment l’exprimer sans craindre un revers était assez amusant. Le marmonnement, Antonin ne l’avait pas relevé. C’était sans doute facile à dire, pour un sorcier sans métamorphomagie, de prétendre pouvoir y réussir davantage que le concerné : mais soyons honnête deux secondes, Antonin aurait mieux réussi que Diego qui était là, à froncer les sourcils et à bougonner quand on lui faisait une remarque. À le voir agripper les accoudoirs quand il ravance la chaise.
Qu’est-ce qu’il faisait, lui, à dix-neuf ans ?
Il était déjà Mangemort, ça il en était certain. S’il l’apposition de la Marque sur son avant-bras n’avait pas été une scène aussi intense, il aurait certainement pu croire qu’il l’avait toujours eu, ancrée dans sa peau.
Toujours, ici, commençait à ses sept ans.

Il reste un moment immobile, le Diego, hésitant encore, ou bien ailleurs. Antonin pouvait comprendre ça, d’être ailleurs. Lui l’avait été, souvent, dans sa jeunesse. À plusieurs milliers de kilomètres de là, dans un autre temps même. La montre, à son poignet dévoilé, tiquait des secondes absurdes qu’Antonin ne regardait même pas s’égrener. Quand on le reprend, cependant, Diego relève les yeux, croise son regard, s’affirme, acquiesce et accepte le challenge. Le prénom fait se plisser les yeux du Mangemort, comme une fin de sourire qui pourtant ne touche pas entièrement ses lèvres. Comme une bête sauvage apaisée par ce qu’il prenait trop facilement comme une marque de confiance, il ne prit même pas garde à la tension dans la voix de Diego (de toute manière ce garçon était trop souvent tendu, face à Antonin — comme une grande majorité de personne).
Le processus reprend, et Diego d’abord modifie sa main, sa peau, son bras, jusqu’à coller avec une symétrie perturbante le bras qu’Antonin lui montrait. La Marque, sur le bras, lui paraissait plus étrange que tout le reste, comme si cela se voyait qu’elle était fausse, malgré sa ressemblance parfaite. Ce n’était pas quelque chose que l’on pouvait résoudre sur l’instant cependant : cela irait mieux, ne pouvait-il s’empêcher de penser, quand Diego prendrait la Marque.
Après le bras vient le visage, pour reprendre l’exercice tenté tout à l’heure, de façon toujours aussi étrange et hypnotisante. Antonin n’a jamais eu l’occasion de voir quelqu’un prendre vraiment son apparence auparavant, et il fallait avouer que c’était une chose de croiser son regard dans le miroir et de voir un visage se modeler pour devenir le sien. Avec les hésitations presque comique qui indiquaient spécifiquement à quels endroits l’élève était le moins à l’aise. Les yeux, surtout, posèrent un instant problème avant que Diego ne se fixe et ne passe aux rides, qui allongeaient ses yeux.
Le corps suivait le changement lui aussi, sous les vêtements, sans qu’il ne puisse vraiment juger de la performance, l’imaginant se grandir de quelques centimètres pour atteindre la taille d’Antonin.

Puis le sourire, qu’on aurait pu voir sur la face du Mangemort. Et la détente des muscles après la concentration de l’exercice, la posture qui, de fait, ressemblait bien plus à celle d’Antonin qu’à celle de Diego. À tel point que le Mangemort (le vrai) croisa à son tour les jambes, comme s’il était devenu l’imitateur et non l’imité.
L’entendre avec une voix différente de la sienne du coup le fit écarquiller les yeux, avec un bref rire, avant que l’élève ne se reprenne, ne teste différents sons pour arriver à ce qui devait être le plus proche de celui d’Antonin. Habitué à s’entendre à travers les ondes radios, il hocha la tête, assez satisfait. Légèrement nourri dans sa mégalomanie latente dans cet exercice narcissique.
(Mais pédagogique, il était convaincu que pas un seul tuteur n’avait pu tirer pareil résultat du gamin avant lui.) (Comme quoi, il avait loupé sa carrière de professeur à peu de choses.) (Quand on pensait que Karkaroff avait été professeur et directeur, incroyable.)

Puis la remarque. Les sourcils haussés d’Antonin se froncèrent. Il ramena sa jambe croisée à terre, se ravança légèrement sur son siège pour se rapprocher un peu plus de Diego, sa main droite allant chercher à l’aveuglette la baguette sur la table : « Pardon ? » fit-il seulement, d’un ton sec, orageux. De laisser quelques secondes de silence planer, pour que le môme profite d’une petite rétrospective de sa vie gratuite, avant qu’il n’éclate de rire : « Top ! » Il ramène le bout de son index contre son pouce, pour montrer, justement, à quel point c’était top. « C’est à ça que tout se joue. Pas juste une histoire de ressemblance, mais d’attitude. » Toujours ravancé, il tendit sa main gauche pour venir appuyer son index sur le front de Diego-Antonin (chose étrange à faire, vraiment) : « Pense comme la personne, ce sera plus simple de lui ressembler. Et même si des détails manquent, personne ne le remarquera du moment que tu parles, agis, fonctionnes comme ta cible. » De nouveau, la main vient glisser sur le visage pour en tester la stabilité, une légère claque se perd, gentillette, histoire de vérifier que les cheveux ne virait pas au roux à la moindre contrariété. Avant qu’il ne reprenne : « Mes yeux, par exemple, peu importe la teinte exacte, personne ne me regarde droit dans les yeux de toute manière. » Il eut un petit rire, comme si cela ne l’embêtait pas du tout, alors qu’il trouvait tous ces gens qui préféraient le bout vernis de leur pompe à sa gueule bien agaçant. À croire qu’il était défiguré, non mais… on croirait rêver. « Après tu utilises des bien grands mots pour moi, tu ressemblerais plus à mon père qu’autre chose. Mais tu te rapproches. Tu comprends en tout cas. » Et c’était déjà bien. En tout cas, Antonin était satisfait.

« Mais je t’avais promis une surprise ! » C’était l’heure du cadeau. « Attends… attends… » Il acheva de boire son eau chaude (erk) et fit signe à Diego de le suivre jusqu’à une pièce attenante, un petit salon que le Prewett avait déjà eu l’occasion de voir : « Installe-toi. » Il lui montra de la pointe de sa baguette un nouveau fauteuil (il y en avait trop dans cette maison, même dans les couloirs, Antonin n’avait jamais eu le sens de l’ameublement et se contentait d’accumuler). Le dit fauteuil était tourné vers une armoire normande, vers laquelle Antonin se dirigea, d’un pas limite sautillant. Limite. Avant qu’il n’ouvre la porte, et laisse apparaître dans l’armoire, la silhouette d’un gamin (au moins aussi gamin que Diego, que Cat songeait-il aussi) les mains liées, clairement pas dans un très bon état. « Tadaa. » D’un coup de baguette il fit tomber le corps au sol, encore inconscient : « Que dis-tu de ça ? Il te dit quelque chose ? »
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MessageSujet: Re: (donin) creature fear.   (donin) creature fear. EmptyMar 23 Juil - 18:30
« Pardon ? » Diego sent une sueur froide lui couler entre les omoplates et ses cheveux ondulent un peu, semblant prêts à se lisser et se hérisser sur son crâne tout comme le sont les poils de sa nuque. Mais il tient bien en soutenant le regard d'Antonin, sa bouche s'ouvrant lentement pour que s'y précipitent des excuses. Mais il n'en a pas la force, pas tout de suite en tous cas, abasourdi qu'il est d'avoir été si stupide... comment a-t-il pu? Il va mourir, et Antonin va tuer Dora en passant. Il espère qu'il épargnera Abel et qu'Elisabeth s'en occupera... Un bruit commence à sortir du fond de la poitrine, s'étrange dans la gorge, parvient finalement à se hisser jusqu'à la langue... “ Je... Top ! » Tout comme si il venait de commencer à lui lancer un Avada, Diego sursaute à l'exclamation pourtant encourageant et hallucine en voyant Antonin lever la main et faire un signe approbatif. « C’est à ça que tout se joue. Pas juste une histoire de ressemblance, mais d’attitude. »

Diego a l'impression qu'il va s'évanouir jusqu'à parvenir à se souvenir de respirer: il relâche une bouffée d'air coincée dans ses poumons depuis quelques minutes, une bouffée d'air dont il ignorait l'existence jusqu'au moment où elle s'échappe en sifflant d'entre ses lèvres. Il est tellement soulagé d'être en vie qu'il ne remarque pas qu'Antonin se rapproche jusqu'à ce qu'il appuie son index sur son front. « Pense comme la personne, ce sera plus simple de lui ressembler. Et même si des détails manquent, personne ne le remarquera du moment que tu parles, agis, fonctionnes comme ta cible. » Les doigts du Mangemort se sont doux sur sa peau, descendent, caressant la mâchoire avant de s'abattre sans force sur la joue et Diego a un mouvement de recul, ferme les yeux, mais rien ne bouge ni change. « Mes yeux, par exemple, peu importe la teinte exacte, personne ne me regarde droit dans les yeux de toute manière. » Ne sachant pas trop si c'est une bonne ou mauvaise chose, Diego baisse immédiatement les yeux. « Après tu utilises des bien grands mots pour moi, tu ressemblerais plus à mon père qu’autre chose. Mais tu te rapproches. Tu comprends en tout cas. » Il hoche la tête. “ Ouioui, Antonin, ” parvient-il enfin à formuler.

« Mais je t’avais promis une surprise ! » Plus ça va, moins Diego a envie de la voir, cette surprise. « Attends… attends… » Diego le suit quand il se lève, hésitant un peu, reprenant lentement sa propre apparence, se concentrant quand il n'y parvient pas tout à fait au début. Il se souvient d'une métaphore utilisée par un tuteur de Métamorphomagie quand il était petit: certains Métamorphomages sont comme des trombones. Il est impossible pour eux de retrouver leur forme originale, un détail se perd à chaque nouvelle transformation. Il n'aimerait pas être un trombone cassé parce que quand un trombone est cassé, on le jette à la poubelle sans hésiter. « Installe-toi. » Diego, ne comprenant pas pourquoi ils changent de pièce ainsi, obéit sans hésiter. Antonin s'approche d'une armoire et pendant un bref instant, Diego se demande si il va lui faire porter ses propres vêtements ou ses robes de Mangemort...

« Tadaa. » Inutile de parler de sa surprise quand il ouvre la porte et qu'en tombe un sac. Non, pas un sac mais quelqu'un, dont le corps inconscient est contrôlé par la baguette du Mangemort le temps de chuter dans un bruit sourd sur le sol. « Que dis-tu de ça ? Il te dit quelque chose ? » Le sang monte si vite au cerveau de Diego qu'il se serait certainement écroulé si il n'était pas déjà assis. “ Qu-quoi? ” balbutie-t-il en ouvrant de grands yeux, la question ne parvenant pas à faire sens dans son esprit. “ Qui? J-j-j-j-je-- ” Le bégaiement maladif revient, ses doigts s'enfoncent dans les bras du fauteuil.

Le vrai travail commence maintenant.

Il savait, pourtant, que ça viendrait. La torture, la mort, la Marque. C'est ça, être n Mangemort. Tuer pour le Lord. Faire l'innommable pour le Lord. Passer des années à Azkaban pour le Lord.

Il aurait bien aimé avoir un peu de temps pour se préparer. Il fixe Antonin et quand, enfin, les mots montent au deuxième étage, il finit par regarder le corps inconscient aux pieds du sorcier. Le visage a des tâches arc-en-ciel, un oeil noir et une lèvre ouverte dont le sang a coulé jusqu'au menton. C'est... “ C-C-C-C-- ” Il inspire. Expire. Recommence la phrase avec une nouvelle formulation, comme on lui a appris. “ Calum? ” appelle-t-il mais le corps immobile ne répond pas. Calum, avec qui il est allé à Hogwarts. Calum, avec qui il a fait tous les camps d'été. Calum qui a disparu du jour au lendemain en Octobre... Diego a entendu les pires choses à propos de lui. Il aurait rejoint l'Ordre... ses parents — monsieur diplomate australien et madame une sorcière française issue de la noblesse — avaient pleuré et pleuré et pleuré et supplié, sans succès. Disparu à jamais. Son nom plus jamais prononcé. Calum...

Les cheveux de Diego ont pris une couleur rouge vif et se sont dressés sur sa tête et lentement, retombent, passant au cuivré puis à un brun un peu terne. Calum est un traître (et son meilleur ami), il a fui lâchement (Diego l'a envié, certains soirs) et porté l'opprobre sur sa famille (Diego aurait aimé avoir ce courage). Apparemment, il s'est fait prendre.

Et... “ Vous voulez que je prenne sa place. ” Sa voix tombe à plat, la question devenant sentence inéluctable. D'où les mois d'entraînement, les paroles plus tôt, et le reste... Vidé par cette réalisation pourtant logique, Diego tombe à genoux et se traîne jusqu'au corps toujours inconscient de son ami. Ses cheveux bruns bouclent, la courbe de son nez change d'angle, puis le roux revient, les yeux sombres aussi. Il aimerait montrer à Antonin qu'il peut le faire, prendre son apparence, mais en cet instant précis il a du mal à réfléchir et encore plus de mal à se concentrer. “ Mais comment... ” Il ferme les yeux et, se basant uniquement sur sa mémoire, il retrace sur son propre visage celui de Calum. Il ne peut pas montrer de faiblesse — comme si bégayer et se traîner au sol n'était pas déjà suffisant. C'est maladroit et inégal et il fait de son mieux. “ Pourquoi? ” finit-il par demander en rouvrant des yeux bleus vers Antonin, abasourdi et le coeur battant à cent à l'heure.
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MessageSujet: Re: (donin) creature fear.   (donin) creature fear. EmptyMar 23 Juil - 20:21
diego prewett
Antonin aimait à penser qu’il avait le sens du spectacle. Après exactement dix ans d’animation radio, c’eut été un comble qu’il ne sache pas faire son petit effet. De fait, ce fut parfois à cause de son désir de trop en faire que certaines missions, dans sa jeunesse, tournait à l’eau de boudin. Avec Evan qui râlait ensuite pendant des heures à base de « C’était obligé de sonner avant d’entrer ? Je croyais qu’on était censé être discret ! » Il y avait des moments où le résultat n’était satisfaisant que si on avait fait un effort dans la présentation. Comme en cuisine. Clairement, là, ça aurait été décevant de bâcler sa surprise.
C’était d’autant plus amusant de faire ça à un Métamorphomage, parce que la réaction était littéralement haute en couleur. Enfin, là, ce fut surtout sa voix qui en prit un coup. Comme si une vague de panique venait de le submerger. Ou comme si on lui avait coller un crochet dans le creux des reins. Pauvre Diego. Antonin aurait eu presque pitié, s’il avait eu seulement conscience d’à quel point la crainte pouvait paralyser. Mais pour le Mangemort, il était souvent plus question d’adrénaline que de terreur, et il ne pouvait pas envisager entièrement les tourments qui serraient l’esprit de son élève.

Alors il le regarde paniquer sans vraiment s’en soucier. Au contraire très calme comme en négatif de Diego qui perdait la main sur sa voix, sur son physique. Ses cheveux se mirent à faire un joli dégradé qui fit sourire Antonin. Alors que l’élève regardait le corps de prisonnier, Antonin tendit le pied vers le môme pour le mettre correctement sur le dos, marquant les vêtements déjà dans un sale état d’une trace de semelle. Il attendit, patiemment, près du corps, que Diego se remette et, surtout, réponde à sa question. Parce que s’il était évident qu’il connaissait ce type, ce n’était pas ses bégaiements qui allaient le satisfaire. Mais le prénom sort, après une tentative infructueuse et une longue inspiration. Sans que le Mangemort ne sache s’il parlait à lui ou bien au prisonnier inconscient qui gisait là.
Bon, une bonne chose de faite.
Maintenant que sa surprise avait fait effet, on allait pouvoir passer aux choses sérieu-

Il ne s’était pas vraiment attendu à la remarque de Diego, sans bégaiement cette fois. Ce qui lui soutira un sourire assez long : « Hey, mais t’es moins lent à la détente que la plupart de mes collègues toi, tu le sais ? » Au moins il n’aurait pas besoin de lui expliquer ce qu’il attendait pendant plusieurs minutes, Antonin aimait quand on le comprenait rapidement. « T’as tout pigé champion. » Et comme il félicitait à mi-mot le Prewett, Diego se mit au bord de son fauteuil pour se laisser tomber au sol, laissant le Mangemort un instant interdit, alors qu’il le regardait avancer vers le corps. Il eut même un geste de recul, pour aller s’adosser à la porte de l’armoire qu’il venait de refermer, le pied plié contre le bois pour servir d’appui.
De scruter le gosse dont le visage se mouvait, comme la marée, pour tenter de trouver un point d’accroche. Avant de s’arrêter, de revenir à l’apparence première de Diego. Une question, puis encore une tentative.
Antonin, à qui la vie avec Hauata qui était une vraie tête de mule avait appris à être patient, le laissa faire son numéro, en regardant tantôt ses ongles et en les faisant crisser les uns contre les autres, tantôt en baissant son regard vers son élève toujours agenouillé. Qui peu à peu essayait de ressembler au corps immobile, qui n’avait l’air vivant que parce que sa poitrine se soulevait et s’abaissait à un rythme régulier — quoi que faible.

Il lâcha un nouveau sourire, toujours prodigue de ce genre de choses Antonin, quand Diego releva son visage changé vers le Mangemort. Avec une question stupide aux lèvres. Le petit n’était pas con, mais entre le comment et le pourquoi, il y avait clairement quelques neurones qui se perdaient quand on usait de la Métamorphomagie.
Il décolle son dos de l’armoire : « Réfléchis, Diego… Pourquoi donc on te demanderai de prendre la place d’un imbécile de résistant ? » Il s’accroupit en face de Diego, avec juste le corps entre eux. De nouveau, sa main se tend, cette fois pour frapper sa tempe de son index et son majeur, un peu plus fort que les autres fois, de façon légèrement punitive : « Hein ? À quoi nous servirait un Métamorphomage si ce n’est pour tromper les bouffons d’en face ? Et s’infiltrer dans leurs rangs ? Tu croyais que je te voulais ici pour quoi ? J’ai déjà Ruth pour me laver et me repasser mes fringues. Toi… » Il marque une pause, retire sa main, repose ses bras sur ses genoux en tension : « Toi, t’es plus important que ça, Diego. »
Il devait bien s’en rendre compte, non, qu’il avait un don… un don que de nombreux Mangemorts auraient souhaité avoir. Dont Antonin.
Il inspira et soupira, profondément, comme pouvait le faire Diego pour se reprendre et parler sans bégayer. Passa une main dans ses propres cheveux, sans trop appuyer, juste pour les ramener un peu en arrière. « Quant au comment, ne sois pas idiot. Je ne t’entraîne pas depuis plusieurs mois pour des pâquerettes. » Ah ça, Antonin n’aimait pas vraiment perdre son temps. Puis, de la main qu’il venait d’amener dans ses cheveux, il attrapa ceux du prisonnier, pour lui relever la tête un peu plus dans la lumière du jour qui filtrait par la fenêtre. Il le regarda un long moment, avant de redresser les yeux vers Diego en grimaçant : « Bon, c’est vrai que là il n’est pas dans son état… optimal question physique. Tu t’en sors pas si mal étant donné les circonstances. » Puis, en relâchant la tête qui alla cogner contre le parquet avec un bruit sourd : « Tu le connais bien non ? Ça devrait être plus simple de le copier lui plutôt que moi. » Il restait accroupit, toujours un visage qu’il espérait bienveillant : « C’était un ami ? » Il s’y connaissait en ami traître, le Mangemort. Il penche légèrement la tête de côté : « C’est la première fois que tu vois quelqu’un dans cet état, Diego ? Ne t’inquiète pas, on s’habitue vite. Ça va te permettre de prouver ta valeur. » Il regardait le visage transformé en face de lui, semblable à celui du gosse qu’il martyrisait depuis quelques jours, tout en gardant des traces de ce qu’était Diego. « Tu nous rendras très fier. » Quant à savoir qui il désignait par ce nous
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MessageSujet: Re: (donin) creature fear.   (donin) creature fear. EmptyVen 26 Juil - 11:33
Diego est tellement choqué, il a l'impression qu'il devrait hurler, lui foncer dessus, le désarmer, le tuer, ou alors pleurer, geindre, taper du pied, demander sa mère mais... rien ne vient. En lui montrant le corps inconscient de Calum, Antonin a volé à Diego tout l'air du monde et il y a l'impression qu'il y a une vide dans sa poitrine, là où devrait se trouver de l'air, là où il devrait être plein de vie. Calum. Calum. Calum. Avec qui il est allé à l'école, et à Hogwarts, et aux camps, à quand remonte la dernière fois qu'il l'a vu...? Diego est incapable de s'en souvenir... il est parti... il est parti en octobre dernier mais Diego ne l'avait pas vu depuis plusieurs semaines... « Réfléchis, Diego… Pourquoi donc on te demanderai de prendre la place d’un imbécile de résistant ? » Antonin s'approche et s'accroupit en face de Diego qui est douloureusement conscient de la présence de Calum, Calum, Calum dans la pièce et qui se dit que si il fixe Antonin assez longtemps, alors peut-être que celui qui était son meilleur ami disparaîtra.

Antonin lève la main et Diego ne bouge pas en le laissant frapper à sa tempe, le geste un peu douloureux sur le moment, la surprise faisant passer les yeux de bleus à bruns et, rapidement, dans l'autre sens, de bruns à bleus. « Hein ? À quoi nous servirait un Métamorphomage si ce n’est pour tromper les bouffons d’en face ? Et s’infiltrer dans leurs rangs ? Tu croyais que je te voulais ici pour quoi ? J’ai déjà Ruth pour me laver et me repasser mes fringues. Toi… » Diego ouvre la bouche pour commencer à protester mais aucun son ne sort. « Toi, t’es plus important que ça, Diego. » Important.

Il n'a jamais trouvé son don important. Pratique, à la rigueur, mais surtout un handicap quand ses cheveux devenaient rouge à la moindre contrariété, et qu'il passait par toutes les humeurs capillaires du monde en une journée. C'était un tour sympa à faire pendant les soirées, et synonyme de longues heures d'apprentissage quand il était petit. C'est... important. Pour tromper les bouffons d’en face et s’infiltrer dans leurs rangs. Mais Diego ne sait pas faire ça... preuve étant de ce matin quand il était incapable d'être convaincant en tant qu'Antonin. Tu y arriverais mieux avec un visage qui t’es familier. Tout s'explique.

Il y a vraiment que dans ses moments de panique que Diego parvient à aligner deux pensées logiques. « Quant au comment, ne sois pas idiot. Je ne t’entraîne pas depuis plusieurs mois pour des pâquerettes. » Diego, les yeux toujours grand ouvert, observe Antonin enfoncer ses doigts dans les boucles noir comme jais de Calum, tourner sa tête. Les traits de Diego, encore une fois, se chiffonnent: adieu le petit nez aquilin, les lèvres fines, et les sourcils interrogateurs de son meilleur ami. Il revient à Diego, simplement Diego, en un instant, comme un coup de fouet. Puis il se souvient des punitions parfois pas très sympathiques d'Antonin, et un peu de Calum revient, un oeil, une lèvre, le nez. « Bon, c’est vrai que là il n’est pas dans son état… optimal question physique. Tu t’en sors pas si mal étant donné les circonstances. Tu le connais bien non ? » Diego pousse un petit bruit d'assentiment. « Ça devrait être plus simple de le copier lui plutôt que moi. »

Il cligne des yeux. Oui, sans doute. Il a des photos de lui, il a des souvenirs de lui, il connait ses expressions, son accent, sa manière de se tenir, les blagues qu'il fait tout le temps — parce qu'il en faisait vraiment tout le temps, cet idiot. Mais justement, parce qu'il le connait, il ne peut même pas envisager-- « C’était un ami ? » Il ouvre la bouche, aucun son, la referme, la rouvre: “ Oui. C’est la première fois que tu vois quelqu’un dans cet état, Diego ? Ne t’inquiète pas, on s’habitue vite. Ça va te permettre de prouver ta valeur. » Diego releva les yeux vers Antonin, cligna des paupières à plusieurs reprises comme si ça allait l'aider à mettre du sens dans ces mots complètements fous... « Tu nous rendras très fier. »

Fier.

Pendant un instant, Diego craint qu'Antonin était en train de parler de lui à la deuxième personne du pluriel. Pourquoi pas. Mais non, ce n'était pas ça.

Fier. Nous.

Malgré lui, Diego pense à son père, à Langford. Il pense aux mains paternalisantes sur les épaules d'Andrew, il pense à ses sourires adressés à Elisabeth. Il pense à d'autres choses aussi, les moments volés quand Hauata n'était pas à la maison et qu'il était encore petit et que son père lui avait filé un balai pour enfant pour qu'il fasse chier Maman. Il pense au fait que son père ne lui parle plus, qu'il ne veut pas entendre parler de lui, qu'il s'en fout.

Il pense à Hauata, qui lui non plus ne le regarde plus, a préféré plutôt s'occuper d'un dégénéré, d'un voleur de magie. Il pense à Hauata, qui ne veut pas comprendre que Diego fait ça pour le bien des Prewett (et son bien à lui), pour sa famille.

Il pense à Dora, aussi, mais il repousse vite cette pensée.

Non j'ai déjà vu... ” Il hésite, pince des lèvres, se reprend: “ j'ai déjà vu quelqu'un dans cet état-là mais pas... mais pas Calum. ” Pas un ami. Il baisse le visage, observe celui de son meilleur ami, de celui qu'il considérait comme un frère. Le visage du traître. Il ne dit rien pendant quelques minutes en se concentrant. Il hésite mais cette fois les détails sont précis et multiples. Il y a des tâches de rousseur autour du nez, les sourcils s'épaississent et s'éclaircissent, le nez et la mâchoire qui s'affinent, les cheveux qui hésitent. La dernière fois qu'il l'a vu, Calum avait les cheveux courts et bien coupés. Ceux de Diego commencent à ressembler à ça, à son souvenir, avant qu'il ne finisse par copier ceux du jeune homme inconscient, plus longs et plus fous.

Les mains de Diego se rapprochent, touchent la peau. Chaude (fort heureusement), osseuse au niveau de la mâchoire, sale quand il arrive à la joue et que ses doigts effleurent un peu de sang. Il ne s'arrête pas dans son geste, même si tout son corps se met à trembler. Ses doigts arrivent aux yeux de Calum et il les ouvrent pour en observer les pupilles.

Il s'est trompé: son meilleur ami n'a pas les yeux bleus, mais verts.

Il ne sait pas comme il a pu faire telle erreur.

Ça lui donne envie de vomir et il lâche soudainement Calum, s'écartant de lui comme si on venait de le brûler. Son visage, ceci dit, jumeau à celui du corps inconscient, reste le même.

Sa poitrine se soulève au rythme infernal de sa respiration saccadée, ses battements de coeur faisant battre le sang dans ses oreilles jusqu'à ce qu'il soit assourdissant. “ C'est vous qui avez fait ça? ” demande-t-il d'une petite voix, toujours celle de Diego. Son visage, en revanche, est effectivement le portrait craché de Calum. Il lui a fallu des mois d'entraînement pour parvenir à imiter Antonin, et seulement quelques minutes pour faire de même avec son meilleur ami: il avait donc raison. “ Vous allez le tuer? ” C'est un traître, donc ça veut dire qu'il le mérite.
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MessageSujet: Re: (donin) creature fear.   (donin) creature fear. EmptyVen 26 Juil - 14:37
diego prewett
Il ne peut pas savoir ce qu’il peut bien se passer dans la tête de Diego, sans avoir beaucoup de mal à toutefois en imaginer un petit aperçu. Antonin, en utilisant le pluriel, voulait bien évidemment parler du Lord. L’unique figure d’autorité qu’il pouvait concevoir, et à qui il était important de plaire. L’autre personne qu’il aurait aimé pouvoir impressionner était sous son emprise depuis bien assez longtemps pour qu’il n’ait plus à faire ce genre d’effort (pensait-il). Il doutait, en outre, que Diego ait quelque part dans son placard un meilleur ami à éblouir de ses capacités comme avait pu l’avoir Antonin. Il avait cependant un peu conscience que certaines personnes cherchaient à impressionner leurs parents. C’était certain que quand on voyait Langford, on voyait mal en quoi cela pouvait être intéressant de gagner son respect, mais le Mangemort était bien placé pour savoir que les relations père/fils pouvaient parfois prendre des tours inattendus. Alors, dans cette formulation, un peu grave, un peu pompeuse qu’il avait sorti, il pouvait bien laisser le gamin y chercher toute la motivation qu’il voulait. Peu importe que ce soit pour son raté de père, son imbécile d’oncle, pour sa femme de providence, son môme imprévu, pour Antonin ou pour le Lord, pourvu qu’il le fasse.
La plupart de ceux qui disent que c’est l’intention qui compte ont dû essuyer beaucoup de déception dans leur vie, Antonin n’était pas prêt à ce genre de sacrifice.

Voir le visage du prisonnier s’effacer de celui de Diego au fur et à mesure que les émotions le submergeaient le fit tiquer, sans toutefois encore l’inquiéter. Soit, il lui fallait un temps d’adaptation, c’était concevable. Même Antonin avait hésité la première fois qu’il avait lancé un sortilège de mort sur un humain. Et comme la petite créature tabassée à ses pieds était en plus de cela un ami de Diego… L’élève retrouva finalement l’usage de la parole, au moment où Antonin commençait à trouver la position douloureuse pour ses jambes (il n’avait plus vingt ans, et clairement était moins bien installé que Diego, mais il préférait avoir quelques courbatures plutôt que de se foutre à genoux par terre, il avait des principes). Quand le jeun Prewett affirme avoir déjà fait face à ce genre de spectacle, Antonin acquiesce avec une certaine satisfaction. La précision qui suivit était presqu’inutile, le visage d’Antonin prend une expression presque compatissante. « C’est toujours plus dur quand il s‘agit d’un proche. » Pour avoir vu son ami mourir sous ses yeux, Antonin avait une assez bonne idée de ce que cela pouvait donner. Après, son ami n’était pas un traître. Enfin, cela dépendait du point de vue.
En le voyant baisser les yeux, il le sent se tendre, se concentrer, et comprend qu’il va de nouveau essayer de voler l’apparence du prisonnier. Il finit par se redresser avec un soupir, l’observant disparaître sous les traits de Callum, plus précis, beaucoup plus précis et rapide en réalité que lorsqu’il s’agissait d’Antonin. (Inimitable Antonin, se disait-il.) La mémoire devait fonctionner en même temps que sa vue, et les cheveux furent ceux d’un gosse bien propre sur lui avant de prendre la longueur actuelle, plus négligée. Il croise les bras en le voyant toucher le corps, tâter presque jusqu’à une paupière qu’il soulève.
Le sourire d’Antonin s’élargit en le voyant lâcher brusquement le corps, alors que ses yeux dans un même temps prenaient la teinte exacte de ceux de Callum.
Devant lui, une véritable copie, et non pas un étrange reflet troublé, dans lequel on pouvait constater bien des défauts sans jamais vraiment pouvoir trouver le point précis où cela pêchait.

Pendant un instant, il ne sut quoi dire. Et heureusement Diego lui ôta cette épine rhétorique du pied en reprenant la parole en premier. Avec sa voix habituelle, de petit Prewett. Antonin hausse les épaules, d’abord, comme toute réponse. « Moi, et ceux qui l’ont chopé, » finit-il par répondre avec une certaine nonchalance. « Ce ne sont que des égratignures. Tu te doutes bien que les pires choses qu’on peut faire ne se voit pas. » Même si Antonin n’était pas spécialement réputé pour ne pas laisser de traces. Les feu tontons de Diego (ou cousins, ou quoi que ce soit dans leurs familles de sang pur) étaient de beaux exemples des petites tendances à l’enthousiasme du Mangemort. Puis l’autre question, un peu plus sérieuse. Peut-être plus importante, pour Diego qui semblait dans un état émotionnel un peu perturbé. « Non Diego, » fit-il doucement. Presque tendrement. « Pas immédiatement en tout cas, » se reprit-il en prenant conscience que ce serait mentir que de lui faire croire qu’il pouvait s’en sortir.
Puis, en glissant sa main jusqu’à sa ceinture, où l’attendait sa baguette, sa voix se raffermit légèrement, ses sourcils se froncèrent : « Ça te poserait un problème ? » C’était une fausse question, ce n’était pas censé poser problème de toute évidence. Un traître était un traître, quel que soit le lien qu’on pouvait avoir avec lui. Antonin était assez doué pour oublier lui-même comment il avait pardonné à Hauata sans une seule condition. « Si c’est trop dur, je m’en chargerai, plutôt que toi, » conclut-il, grand prince, comme si ça avait été l’évidence même que Diego devrait se charger de mettre fins aux jours de son meilleur ami. Normal.

Ses doigts toujours sur le manche de sa baguette, il finit par la dégainer totalement, s’étira un instant les bras avec un grognement et un long soupir, fit craquer quelques articulations, en imaginant presque le regard agacé de Ruth en le voyant faire. « Mais ce serait trop con de tuer maintenant un prisonnier de ce genre. Qu’est-ce qu’on va faire, selon toi, avant d’en arriver là Diego ? » Et, comme il y avait des moments où la pédagogie d’Antonin trouvait ses limites, il répondit tout seul à la question, sans laisser à son élève le temps d’y réfléchir en profondeur : « On va lui poser des questions, et se renseigner pour que tu saches le plus possible dans quoi tu te lances. Où il va, quels sont ses contacts avec les résistants… ce genre de choses. » Il fait tourner sa main libre à côté de lui, à la manière d’une roue, pour signifier qu’il y avait, vraiment, beaucoup de choses à demander. « Évidemment, tu te doutes bien qu’on a déjà tiré quelques petits trucs, mais je t’attendais pour la… pièce de résistance. » Le sourire s’agrandit encore plus, il était à deux doigts de répéter son petit tadaa comme s’il était particulièrement fier du cadeau qu’il faisait à son élève, toujours à terre. À ce propos : « Relève-toi Diego. Allez, allez. Assez traîné. » Il fit tourner sa baguette dans sa main, assez rapidement, comme pour souligner son impatience, ou son enthousiasme. « Tu as déjà lancé un Doloris ? Sur quelqu’un j’entends hein. Pas sur des animaux. » À dix-neuf ans, tout de même. Antonin avait toujours eu une vision un peu délavé de ce genre de choses, à se perdre dans ce qui était habituel et ce qui ne l’était pas. « Allez, sors ta baguette. Et garde son apparence. Le plus possible. La clé, c’est la durée. Imagine tu te détransformes comme ça, au milieu de résistants. Tu serais mort en deux secondes. » Antonin était le roi de l’encouragement. Puis, en contournant le corps pour se rapprocher de Diego : « Tu sais ce que je vais te demander hein ? »

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