BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

Malgré son contexte sombre et mature, SM, c'est une communauté qui aime le drama et les rebondissements et qui a un Discord très actif sous l'égide du safe space et de la communauté bienveillante. Qu'attendez-vous pour nous rejoindre ?
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 when the curtain falls (jae-hui)

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Maison Rosier — Juillet 2006
Touch my mouth and hold my tongue, I'll never be your chosen one, I'll be home, safely tucked away.
Elle est silencieuse la maison et pourtant tout le monde est là. Enfin tout le monde… Manquera toujours une personne. Comme une impression de suffoquer, de devoir passer d’un travail qu’elle hait à une maison qu’elle ne supporte plus. Sa chambre le seul refuge, cocon d’hibernation où elle aimerait passer plus que l’hiver, une décennie si possible. Pourtant la vie doit continuer, elle se sait bien Jeong-Hui, elle est peut-être même celle qui en a le plus conscience dans cette maison qui s’est gelée d’un coup. Personne n’évolue plus. Alors elle baisse la tête et avance, seule, refusant de s’enliser dans le chagrin des autres parce qu’elle ne peut pas en porter une goutte de plus, elle a déjà à peine pied. Moins de contact moins de risque de contagion. Et puis moins de risque qu’on essaie de la noyer dans trop de mots pour essayer de disséquer ce qu’elle ressent. Parce qu’il n’y a pas besoin de mots pour ce qu’elle ressent. Du vide et de la haine, quasi constants, interrompus par des moments suspendus de vie qui semblent si banals et si frais qu’ils lui semblent presque un trop plein d’oxygène. Pourtant le vide n’est pas totalement vide. Parce que June n’est pas entièrement seule. Une deuxième paire d’yeux et un deuxième cœur qui bat à ses côtés. Aujourd’hui il a failli s’arrêter. Un des hounds avait été ‘emprunté’ par le département des mystères pour des ‘simples tests’. Il est revenu pour une des missions mais n’a pas même eu le temps de quitter le ministère avant de péter une durite et de s’attaquer à ce qui était le plus proche de lui. Cat. Que les sortilèges de la mère Rosier ont sauvé in extremis. Le Hound lui, était abattu dans les deux secondes. Et lorsqu’ils ont soulevé le corps, Jeong-Hui n’a eu qu’à jeter un seul regard au papier qui était tombé de ses vêtements pour le reconnaître. Le trait des calligraphies de sa mère. Elle n’a pas su la lire, deux langues c’était déjà trop pour elle, le chinois n’est jamais rentré. Alors elle l’a plié distraitement dans sa poche sans savoir ce qu’elle allait en faire.

Elle est silencieuse la maison et Jeong-Hui resterait bien calfeutrée dans sa chambre à s’assurer que personne ne vienne l’emmerder mais Cat a failli y passer alors une visite à sa mère s’impose. Elle attrape le gros matou dans ses bras et déverrouille d’un coup de baguette la porte pour s’aventurer dans les couloirs. Les portes des chambres sont toutes fermées mais celle de l’étude est entrouverte et le nez de l’animal y sent le parfum de sa mère alors elle pousse la porte. Sans rien dire elle se tire une chaise pour faire face à sa mère et pose la masse de poils qui s’assied sur ses genoux.  « Tu peux lui refaire des protections ? » Elle ne dit même pas s’il te plaît parce que le respect des aînés, de nos jours, c’est plus ce que c’était.
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Maison Rosier — Juillet 2006
Touch my mouth and hold my tongue, I'll never be your chosen one, I'll be home, safely tucked away.
Dernièrement, Jae-Hwa s’arrêtait parfois en plein travail, alors qu’elle calligraphiait pour protéger la maison. C’était le moment de trouver ce qui les liait, ce qui protégeait la maison et garantissait qu’elle prenne vie aussi bien. Elle s’arrêtait parce, toutes ces années, Aloysius et elle avaient été le ciment de cette famille. Et elle s’arrêtait, sans savoir écrire, parce qu’elle se trouvait à se demander où il se trouvait. S’il la trompait, là, maintenant. S’il était avec quelqu’un, une autre femme, une autre sang-pur, sûrement mariée, à qui il faisait tout oublier… Jae-Hwa connaissait son mari, elle connaissait sa capacité à faire oublier tous les problèmes, toutes les tensions, rien que son sourire, rien que…
Quelque part, une femme, peut-être deux, avaient le droit à cela. Et ce n’était pas parce que Jae-Hwa n’en profitait plus qu’il fallait que d’autres… Qu’il aille… Ses pensées tournaient en rond, jusqu’à ce qu’elle se souvienne de la soir de leur premier conflit direct depuis un long moment. Jusqu’à ce qu’elle ramène à sa mémoire tout ce qu’il lui avait dit. Les insultes, le mépris, tout… Que pouvaient-ils encore célébrer dans leur mariage ?
Il ne leur restait plus que leurs enfants.

Et ce fut l’un d’eux qui vint tirer Jae-Hwa de ses pensées moroses. Jeong-Hui est discrète, mais la mère peut sentir la pièce entière frémir à son entrée, et relève les yeux en silence alors qu’elle vient s’asseoir près d’elle. Instinctivement, elle cherche un calendrier du regard, comme pour vérifier qu’ils sont bien au jour habituel pour…
Jeong-Hui ouvre la bouche pour lui parler, et la mère sourit doucement. « Bien sûr, mon cœur, » souffle-t-elle. De toute manière, ce n’était pas comme si elle parvenait à quoi que ce soit dans ce qu’elle faisait auparavant. Avec des gestions lents et précis, elle enroule le rouleau qu’elle avait commencé pour en sortir un nouveau, vierge. « Tu as apporté les précédents ? » Comme à son habitude, Jae-Hwa réutilisait l’encre afin d’économiser sa magie. De plus, elle trouvait toujours la magie plus forte à chaque fois qu’elle effectuait cette technique. « On fait comme d’habitude ? »
Avec Jeong-Hui, on faisait tout, toujours, par habitude. C’était bien une des seules choses que Jae-Hwa faisait correctement avec sa fille : l’habitude. Le calme. La maison toujours identique, toujours sécurisée, et le silence ambiant. Elle en avait conscience, plus ou moins, et s’évertuait à accentuer ce goût personnel avec elle. C’était reposant. Pour le reste, cependant… « Tu viendras me visiter encore pour ça, après le mariage ? » demanda-t-elle, brusquement, sans trop la regarder, presque honteuse de sa question. De ses angoisses. Plus les semaines passaient, plus les fiançailles arrivaient, plus Jae-Hwa regrettait d’avoir fiancé sa fille. L’idée de la voir partir… Malgré tout, elle ne le supportait pas. « Je pourrais aussi venir, si tu le veux, vérifier que tout se passe bien… » Avec les hommes, on ne savait jamais.
Puis, comme prise de faiblesse, comme coupable d’être trop réticente pour toute cette histoire. « Tu te sens prête ? Les choses vont bientôt s’accélérer. Et tu ne pourras pas faire marche arrière une fois les fiançailles célébrées. » Sans savoir si elle voulait que sa fille lui fasse honneur en tenant sa parole… ou qu’elle lui dise vouloir tout lâcher et rester vivre pour toujours avec sa maman.
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Le sourire de sa mère est le même que celui qu’elle lui adressait lorsqu’enfant elle butait sur un mot mais finissait par y arriver. Un peu d’encouragement, beaucoup de satisfaction, et aussi probablement de la fierté mais cela Jeong-Hui ne l’a jamais décelée, toujours persuadée que ses performances médiocres n’étaient sources que de déceptions et pensant que chaque triomphe était ignoré puisque les autres y arrivaient si facilement. Le ‘mon cœur’ est doux et à chaque fois qu’elle l’entend, la petite se dit qu’elle n’a pas suffisamment foiré pour ne pas mériter que maman l’aime encore ne serait-ce qu’un peu. Bien sûr, ça n’a plus autant d’importance qu’avant, que maman l’aime, mais bien plus qu’elle n’arrive même à s’en rendre compte. D’un air sérieux elle sort sa baguette et détache le lien invisible qui maintient le rouleau de papier au cou de Cat. Comme la bête est trop sauvage pour un collier, Jeong-Hui lui en fait un par magie, pour que la protection ne le quitte jamais. Elle le déplie et le pose sur le bureau religieusement. Puis la question de Jae-Hwa la fait vaciller un peu, la déstabilise. Est-ce qu’elle viendra toujours ? Après tout il faut bien protéger Cat, et elle n’en connaît pas tant que ça des gens qui font des calligraphies de qualité. Elle doute que les Flint aient un talent infaillible pour ça. Pas le même talent que sa mère en tout cas, c’est sûr. Mais revenir ? La maison lui manquera. La maison c’est son nid de toujours. Si elle pouvait l’emporter avec elle, même vide, elle le ferait. Mais elle a peur Jeong-Hui, de trop revenir, de ne plus vouloir repartir, de ne pas arriver à avoir un nouveau foyer si elle a encore l’ancien. Mais après tout même sans l’ancien, elle n’est pas sûre d’arriver à en avoir un nouveau. Alors oui. Il faut bien protéger Cat. « Oui. Il en aura toujours besoin. » Elle gratte distraitement le matou, au niveau des aisselles où les poils sont souvent emmêlés, plus long et plus fous. La matriarche ne lève pas la tête alors la jeune se retrouve à la regarder, un peu dans le vide, laissant le silence régner. Pourtant quelque chose se hérisse lorsqu’elle propose de venir. Si elle vient on ne peut plus l’éviter. Ha-Yun elle en a passé du temps à fuir leur mère, à rêver de la liberté, avoir son endroit à elle où Jae-Hwa ne pourrait plus faire irruption à tout moment. Elle lui en a tellement parlé de quand elle quitterait la maison. Jeong-Hui n’est pas sa sœur, partir lui fait peur mais… Un rêve pareil ça s’honore. Surtout lorsqu’on passe ses journées à éviter chaque âme de la maison. Jeong-Hui elle veut passer à autre chose et si maman vient, peut-être qu’elle apportera avec elle de ce deuil horrible qui colle à tout, aux meubles, aux vêtements, au corps. Alors elle secoue la tête comme un enfant. « Je viendrai. »

Puis la question ultime flotte. Est-ce qu’elle est prête ? Jamais. Elle n’est jamais prête June, elle est toujours lancée dans le grand bain sans savoir nager et elle doit apprendre à garder la tête hors de l’eau, même s’il lui faut souvent se noyer bien des fois. Poudlard lui avait déchiré le cœur. Mais elle s’y était fait. La maison n’est plus ce qu’elle était lorsqu’elle l’avait quittée pour le château. Cela reste la maison. Un peu lézardée elle reste quand même tout ce qu’elle a. Non, non, elle n’est pas prête, elle ne le sera pas, elle ne veut pas que tout ça soit détruit. Pourtant elle est la première à partir. Parce qu’elle avance, c’est tout ce qu’elle sait faire, boire la tasse, recracher, boire encore et puis continuer à nager. Qui sait. Ce désastre en préparation, cet arrachement, c’est peut-être tout ce dont elle a besoin pour muer. Puis elle en a besoin, pour être mutée. Enfin, on lui a dit que c’est ce qu’elle devait faire pour faire honneur à la famille. Pour une fois, alléluia, être respectable c’est une tâche dans ses cordes, rien de trop compliqué. Alors pas de déception pour monsieur et madame rosier, parfois, Jeong-Hui fait ce qu’on lui dit sans se rater. « Ça ira maman. » Et puis si ça ne va pas, Flint la renverra sans doute à ses parents. Parce que la petite, quand ça ne va pas, ça devient ingérable et il n’y a que les parents qui sont bien obligés de supporter ça. « Je serai pas loin. » Pas plus que maintenant, déjà à des lieues émotionnelles de tous les autres. « La famille s’agrandit juste. » C’est des choses qu’on lui a répétées ça, avec les fiançailles, pour rabâcher le côté positif, essayer de rappeler qu’on ne perd rien on ne fait que gagner. Elle ne sait pas si elle y croit, elle ne s’est pas posée la question, elle verra bien. En tout cas ça l’avait vraiment surprise les premières fois, elle pensait qu’on ne disait ça que quand quelqu’un allait avoir un enfant.
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Maison Rosier — Juillet 2006
Touch my mouth and hold my tongue, I'll never be your chosen one, I'll be home, safely tucked away.
Sa fille reviendra. Ils disent tous cela, et Jae-Hwa l’a dit, aussi, avant elle. Qu’elle écrirait, qu’elle visiterait, qu’elle ne les oublierait pas et même que, plus tard, quand son mari n’aurait plus besoin d’elle pour faire des enfants, elle reviendrait à la maison pour s’occuper de sa sœur qui ne pouvait rien faire. Les promesses, une à une, s’étaient délitées. Et si Jae-Hwa arrivait bien à croire que sa fille revienne quelques fois lui demander de l’aide, elle se doutait bien que, peu à peu, l’habitude s’étiolerait. Elle se trouverait alors seule, abandonnée, avec Eun-Ji à son tour mariée, ses fils trop occupés par leur carrière et leur épouse, et Aloy… Aloysius qui ne la regarderait plus.
Cela suffirait bien à la faire pleurer, si elle n’avait pas été avec Jeong-Hui : Eun-Ji, elle, aurait eu droit à sa peine.

Jae-Hwa hocha la tête, les lèvres pincées, alors que sa fille la rassurait. Croyait, sûrement, bien faire. De fait, faisait bien pour au moins une fois dans sa vie. C’était presque inquiétant comme elle se trouvait à la rassurer, elle, sa fille, Jeong-Hui plus qu’une autre. Elle, correcte, adaptée, calme, qui accepte son sort et son destin… Cela ne donnait que davantage envie à Jae-Hwa de la garder prêt d’elle, soudain effrayée qu’il se cache quelque chose derrière tout ça. Tout doute sur l’affection de ses enfants lui donnait envie de les enfermer plus fort encore contre elle.
« La famille s’agrandit juste, oui, » lâcha-t-elle finalement, un peu amer malgré elle. S’agrandir de ce lourdaud de Flint… Le garçon n’avait l’air ni doux, ni tendre, ni grâcieux : l’inverse d’Aloysius, que Jae-Hwa avait malgré elle placé au-dessus des autres hommes. Enfin, c’était peut-être ce qu’il fallait à Jeong-Hui… « Très bien, » commenta-t-elle, généreuse, alors qu’elle déroulait le rouleau de parchemin de Cat. « Sache cependant que s’il se comporte mal, à un moment donné, tu peux me le dire. Je m’en- » Jae-Hwa ne put terminer sa tendre promesse de protection des pattes lourdes du fiancé. Sa baguette venait de passer devant ses calligraphes à l’encre et le visage s’était contracté en sentant…
« Que s’est-il passé ? » demanda-t-elle brusquement, le visage soudain plus sévère, le regard relevé vers sa fille. « La protection a été fragilisée, vous avez été attaqué ? » Sa voix se réchauffait et se durcissait en même temps, comme si elle hésitait entre la sévérité et la panique. Un léger tremblement agitait dès son poignet. « Tu as été blessée ?! »
Jae-Hwa, plus que les fiançailles de sa fille, haïssait son métier
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Elle reviendra, et elle est sincère en le promettant. Mais la vérité est que, bien que Jeong-Hui soit une créature d'habitude - par nécessité plus que par choix - et ne s'imagine pas une seconde ne pas revenir dans ces murs, il est possible qu'elle finisse par s'en créer des nouvelles des habitudes. Et alors, peut-être ne reverrait elle jamais cette maison, bien que cette seule pensée la remplisse d'une anxiété horrible. Sa mère hoche la tête alors c'est bien qu'elle doit y croire aux paroles de sa fille. Si maman y croit c'est donc bien la vérité. « La famille s’agrandit juste, oui, » Jae-Hwa n'a jamais eu l'air heureuse de ces fiançailles, pas comme elle était contente de celles d'Eun-Ji et le frère de Marcus. Et elle ne sait pas si c'est parce que sa mère n'a jamais l'air heureuse de quoi que ce soit à son sujet, ou pour une autre raison. « Très bien, » Elle n'a pas l'air heureuse mais souvent manifeste son approbation lorsque sa progéniture réussit à accomplir des tâches sans rien rater, et elle prend toujours ce ton qu'elle prenait quand elle était enfant, comme si elle était un peu trop simple. « Sache cependant que s’il se comporte mal, à un moment donné, tu peux me le dire. Je m’en- » La matriarche s'apprête sans doute à rappeler qu'au moindre écart elle peut protéger June, oubliant sans doute la violence dont elle est capable de faire preuve lorsqu'elle est contrariée, oubliant aussi qu'elle est maintenant familière avec un grand nombre de sortilèges offensifs et défensifs que l'on n'apprend plus à Poudlard. Mais elle s'arrête au milieu de sa phrase, soudainement, l'air particulièrement mécontent.

« Que s’est-il passé ? La protection a été fragilisée, vous avez été attaqués ? Tu as été blessée ?! » Le flot d'inquiétude semble ininterrompu et assaille Jeong-Hui qui se crispe comme un faon pris entre des phares. Cat se tend et commence à battre de la queue, plantant ses griffes dans le tapis. « Personne n'a été blessé. On ne m'a pas touchée et ta rune a protégé Cat. » Il est vrai pourtant que si la magie de Jae-Hwa n'avait pas été aussi puissante, sa fille se tiendrait aujourd'hui face à elle seule, ayant perdu son plus fidèle compagnon, une partie de son être et de ses sens. Comme sa mère. « Un de nos hybrides a été envoyé au département des mystères. En revenant, il a explosé, et attaqué Cat. » La jeune Rosier passe sous silence le sort qui a été réservé au monstre fautif, gardant les détails pour elle. Mais sa mère, connaissant bien le ministère, devrait n'avoir aucun doute quant à l'issue du problème. Un instant la brune hésite en silence, pensant au papier portant la marque de sa mère, dont le secret lui semble brûlant dans sa poche. Mais elle baisse la tête simplement, n'osant pas approcher le sujet, ouvrir le dialogue. « Il a juste besoin d'une nouvelle protection. » Elle compterait bien laisser le silence s'éterniser et s'en aller plus vite qu'elle n'est arrivée, protection en main. Pourtant sa curiosité finit par prendre le dessus et elle ne peut s'empêcher plus longtemps de l'assouvir. De sa poche elle sort le parchemin et le déplie, le posant sur la table. Elle fixe sa mère droit dans les yeux pour une fois, ne l'évitant pas. « Il avait ça dans sa poche. » La question est claire et elle n'a pas besoin de dire qu'elle sait d'où vient la calligraphie.
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Maison Rosier — Juillet 2006
Touch my mouth and hold my tongue, I'll never be your chosen one, I'll be home, safely tucked away.
Jeong-Hui se mettait toujours dans des ennuis pas possibles. Si toute petite elle avait été casanière et renfermée, depuis le fatidique voyage en Inde où elle leur avait échappé, c’était comme si toutes les situations dangereuses l’attiraient. Il fallait qu’elle se batte avec ses frères et sœurs, qu’elle embête les autres, qu’elle se risque dans les arbres, joue avec son Cat beaucoup trop grand pour elle. Plus tard qu’elle se batte avec les autres élèves de Hogwarts. Une honte, que M. Snape les contacte pour signaler ses crises. Toujours, il fallait que Jeong-Hui se blesse, se risque, torture sa mère presque volontairement. De fait, Jae-Hwa qu’elle faisait cela exprès, pour se libérer d’elle, pour s’éloigner comme dirait Aloysius. Sa fille, au fond, ne devait pas aimer sa mère si elle l’inquiétait ainsi volontairement. Et ensuite, rejoindre la police ? Devenir Handler ? Avec ces chiens, ces malades, ces monstres immondes ? C’était une insulte, personnelle. Ha-Yun n’aurait pas fait mieux, pensait parfois Jae-Hwa dans les trop nombreux moments où elle oubliait que sa fille était morte et parvenait encore à lui faire le moindre reproche.
Et Jeong-Hui, encore, toujours, semblait trouver cela normal. Crispée, presque sèche, elle expliqua la situation à sa mère. « Et s’il n’y avait pas eu la rune ? » demanda-t-elle aussitôt, quitte à la couper. « Tu ne peux pas toujours te reposer dessus ! » s’exclama-t-elle ensuite, au bord du cri maintenant, presque énervée. Les explications qui suivirent la laissèrent un instant muette de colère. Un de nos hybrides. La formulation suffisait à lui donner envie de brûler tout le N2. Ses oreilles sifflaient. Son cœur battant comblait le bruit qu’elle pouvait encore entendre. Le reste, elle le lut sur les lèvres de sa fille.
« Un hybride t’a attaqué et tu me dis qu’il a juste besoin d’une nouvelle protection ?! » L’audace de sa fille dépassait toute commune mesure. « Tu ne penses pas que c’est trop ? De travailler avec ces monstres ? » Dans son bureau, même pas en mission ? Le risque était partout, à tous les instants et sa fille semblait aveugle à tout ça. « J’espère qu’après ton marriage tu cesseras de risquer ta vie de la sorte ! Que tu ne le fasses pas pour ta famille actuelle passe encore, mais tes enfants auront besoin de toi plus tard ! » Elle aurait pu continuer longtemps, très longtemps ses remontrances. Sortir plus ouvertement son chantage affectif, l’accuser de la tuer, de la torturer, de l’empêcher de dormir chaque soir où elle est absente.

Le mouvement de Jeong-Hui l’arrête.
Pourquoi sortait-elle l’un de ses charmes de protection ? Non, pas de protection.
Jae-Hwa comprit juste avant que sa fille ne prenne la parole de ce dont il s’agissait.
Le regard fixé sur le parchemin elle ne leva pas les yeux vers elle. Tendit les doigts pour l’attraper, le soulever, comme si mieux le voir pouvait changer ce qu’elle voyait. « Tu n’étais pas censée voir cela, » déclara-t-elle finalement, plus bas, plus calme, la gorge un peu étranglée. Personne n’était censé voir cela. Aloysius lui-même ne savait pas, Alecto à peine, Eun-Ji surtout pas. « Qu’imagines-tu que ce soit, Jeong-Hui ? » demanda-t-elle, froidement, en reportant enfin son regard vers elle. Plus de ma chérie, plus de cœur, plus de tendresse. Elle avait la voix froide du travail, de celle qui torturait des monstres au quotidien, leur réécrivait le cerveau et, parfois, simulait une affection pour eux. C’était le moment de tester sa fille, de savoir ce qu’elle imaginait et penser. De sa réponse dépendrait les aveux de Jae-Hwa. De si elle la protégerait, une énième fois, en la protégeant. Ou si elle lui donnerait une nouvelle leçon sur la vie comme seules les mères savaient le faire.
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Sa mère semble penser d’elle qu’elle est une sorte d’aimant à danger ou tout au moins un puits à mauvaises idées. Pourtant Jeong-Hui se laisse porter par les flots et a jusque-là réussi à garder la tête hors de l’eau malgré les tempêtes. Oh, elle a failli couler à plusieurs reprises, et le goût de l’eau salée lui a bien imprégné les poumons avec des relents de noyade il y a deux ans mais… Elle est là. Elle flotte toujours. « Et s’il n’y avait pas eu la rune ? » Il serait mort, et puis Kalen aurait eu raison, ça aurait fait un arrêt de travail pour sûr, mais même lui n’aurait pas prédire que laisser Cat dans les couloirs du ministère était un danger pour sa santé. Quoiqu’on devrait toujours savoir qu’être à côté d’un hybride est un danger. « Tu ne peux pas toujours te reposer dessus ! » Mais elle peut. Elle peut parce que la rune est là, que c’est Jae-Hwa qui l’a dessinée et dieu sait que si Jae-Hwa sait bien faire quelque chose c’est les runes. La magie de sa mère est infaillible, la preuve, le chat est là sans une égratignure. Ne pas se reposer sur ce qu’on a est illogique, et une perte de temps. Tout comme c’est une perte de temps de tergiverser sur toutes les hypothèses, de créer des petits univers parallèles avec des ‘si’ et des Poudlard en bouteille. « Mais il y avait la rune. » Le monde continue de tourner, même si la matriarche aimerait qu’il s’arrête pour ses inquiétudes.

« Un hybride t’a attaqué et tu me dis qu’il a juste besoin d’une nouvelle protection ?! » Il faut être pragmatique tout simplement. Que veut-elle que sa fille lui dise de plus ? « Tu ne penses pas que c’est trop ? De travailler avec ces monstres ? » Bien sûr que c’est trop, et c’est ça que June a envie de hurler presque, pour le faire rentrer dans le crâne de sa mère. Bien sûr que c’est trop, qu’elle les hait, que ça lui donne envie de vomir de tous les voir là, ces animaux, ces meurtriers, qu’elle a envie de tous les tuer et puis de ne plus jamais avoir à en regarder un dans les yeux. Mais elle n’est pas assez bonne, pas vraiment le choix pour autre chose, pas d’autre moyen d’externaliser sa rage de tout que d’aller chasser le résistant et l’hybride. Tout le monde a besoin d’un exutoire. A vrai dire la VB c’était l’idée d’Ha-Yun. Maintenant ce n’est plus l’idée de personne, et son exutoire rajoute aussi toujours plus de fiel à déverser. Mais dire ça ce serait donner raison à Jae-Hwa. Et puis, dire ça ce serait communiquer, exprimer ses émotions. Cette maison n’est plus le lieu pour ça. « J’espère qu’après ton marriage tu cesseras de risquer ta vie de la sorte ! Que tu ne le fasses pas pour ta famille actuelle passe encore, mais tes enfants auront besoin de toi plus tard ! » Elle n’en veut pas du Marcus Flint maman mais elle est quand même ravie qu’il soit une bonne excuse pour dire à sa fille de se ranger. C’est ridicule, qu’elle continue à se conforter dans l’impression que Jeong-Hui peut avoir des enfants sans s’autodétruire, alors qu’elle ne la pense même pas équipée à utiliser la cuisine toute seule – ce qui n’est pas totalement faux. Pour éviter de lui faire gagner la bataille, June évite bien de lui dire qu’elle compte changer de travail dès que possible.

Et puis la dispute cyclique prend fin, du nouveau est enfin introduit dans l’équation. On ne parle plus mariage ou boulot ou enfants. On parle réel. « Tu n’étais pas censée voir cela. » Mais dieu qu’elle est contente de l’avoir vu, d’avoir enfin elle-même trouvé un pan de vérité à arracher. On se dit toujours que Jeong-Hui ne comprendra pas, qu’elle ne verra pas, qu’elle ne fait pas attention. Pourtant. Dans sa poche aujourd’hui la preuve qu’on a eu tort. « Qu’imagines-tu que ce soit, Jeong-Hui ? » Toujours sous-estimée. Ils doivent ce dire qu’incapable comme elle l’a été de faire la moindre calligraphie, il lui est impossible de reconnaître les choses. La fille Rosier, elle peut en un regard savoir qui de sa famille a tracé le symbole, parce qu’ils ont tous une plume légèrement marquée de leurs défauts et leur caractère. Puis ce n’est pas parce qu’elle peine à parler et lire ces langues qu’elle ne peut pas avoir une idée générale de la chose. Ce signe n’est pas un de ceux que sa mère trace couramment, pas un glyphe de protection, et ce n’est certainement pas un signe bénin et faible. « J’imagine que c’est ce qui a fait perdre la tête à l’hybride. » Animal sauvage certes mais cette soudaine explosion n’était pas naturelle. « Et je sais que c’est toi qui l’a tracé. Je ne sais pas pourquoi mais je dirais que ça a foiré. » Peut-être un signe que oui, la magie de sa mère n’est pas infaillible, et que finalement elle ne devrait peut-être pas que se reposer sur les runes de protection de Cat. Comme quoi, elle a toujours raison, c’est absolument insupportable. « Qu’est-ce que tu fais vraiment au département des mystères ? » Cette section qui réveille toujours en elle la gamine qui cherchait les recoins à Poudlard et allait explorer les passages secrets.
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Maison Rosier — Juillet 2006
Touch my mouth and hold my tongue, I'll never be your chosen one, I'll be home, safely tucked away.
Pendant des années, Jae-Hwa avait testé ses enfants. Encore à ce jour elle continuait de les tester, de leur tendre des pièges de vérifier qu’ils ne lui mentaient pas, qu’ils l’aimaient, qu’ils faisaient ce qu’il fallait. Les tests étaient multiples, bien que d’abord et surtout académiques : un Rosier se devait d’arriver à Hogwarts après avoir appris l’ensemble du corpus de première année. Chaque été, chaque vacance, Jae-Hwa était là à vérifier les devoirs, les notes, et les lettres en cours d’année étaient nombreuses pour s’assurer que tout se passait bien. Un Effort Exceptionnel n’était pas une bonne note. C’était la preuve que les choses pouvaient être meilleures. Il n’y avait pas d’effort chez les Rosier, uniquement la réussite.
Celyn, le premier, avait excellé sous cette pression. Eun-Ji avait fleuri plus que quiconque, s’était nourrie de cette pression. Les jumeaux avaient appris à s’adapter avec elle.
Et puis il y avait eu Jeong-Hui.
Jeong-Hui qui avait fait comprendre à Jae-Hwa tous les tests qu’elle avait pu imposer à ses enfants sans s’en rendre compte, puisque tous les réussissaient sans effort. Jeong-Hui, elle, ne réussissait à rien. Jae-Hwa, à chaque étape se retrouvait face à un mur. Comment faire exceller sa fille quand on n’arrive pas à lui parler ? Qu’elle ne nous regarde pas dans les yeux ? Refuse le contact, l’affection maternelle ?
Jae-Hwa n’a pas élevé avec Jeong-Hui elle s’est battue contre elle, pour elle. Elle a forcé les devoirs, elle a forcé le contact, tenant sa petite main d’enfant la sienne comme une serre pour qu’elle ne puisse jamais lui échapper. Elle a abandonné des pans entiers d’éducation parce que le reste n’était pas appris et, peu à peu, elle a appris à lâcher prise. Mais ce n’était jamais assez. Ce n’était jamais assez pour Jeong-Hui qui ne réussissait à rien, aux yeux de Jae-Hwa. Elle pour qui les valeurs les plus importantes étaient le langage, la communication, la compréhension et l’adaptation à ce qu’elle désirait. Même sans parler de réussite académique Jae-Hwa n’avait pu vivre que comme le plus terrible des échecs de ne pas avoir sa fille se précipiter pour elle pour des tendresses, des baisers et le confort de ses bras.
Jeong-Hui l’avait trop déçue, trop de fois et encore une fois Jae-Hwa se persuadait que sa fille allait échouer plutôt que d’espérer.

Une grimace déforme son visage à la première réponse de Jeong-Hui. Cette grimace déçue, presque dégoûtée, devant la bêtise de sa fille. « Ces monstres n’ont besoin de rien pour perdre la tête, » cracha-t-elle sans, encore infirmer ou confirmer la théorie de sa fille. Non, si cet imbécile ce n’était pas à cause du papier. S’il y avait eu une faute, c’était que l’objet avait perdu de sa magie et que la bête était revenue à son état normal. Trop horrifiée du retour de sa barbarie, perturbée par le choc d’un esprit sain et d’un esprit monstrueux, il avait dû décompresser et exploser. Rien d’autre.
Jae-Hwa s’enfonçait à présent dans son siège, les mains croisées sur son ventre, le regard rivé sur son enfant, la chair de sa chair, qui tentait l’accuser, à présent. Les yeux de la mère se rétrécissaient, à se demander exactement ce que sa fille savait. Ce qu’elle avait deviné. Quelqu’un d’autre l’avait-elle aidé à prendre conscience de cela ? Si l’information se répandait… Une autre part d’elle, cependant, voulait y croire. Voulait imaginer que sa fille puisse la comprendre (une notion incongrue habituellement). Qu’elles puissent en parler, que Jae-Hwa puisse partager son expérience avec quelqu’un de sa famille. Enfin.
« Cela n’a pas foiré, » rétorqua-t-elle finalement à la question de sa fille. « Ce sont eux, les échecs, cela ne fait qu’essayer de les réparer. » Comme elle avait tenté de réparer sa fille mais, cette fois-ci, sans aucune limite. Sa fille, elle ne l’aurait jamais saignée pour contrôler son esprit avec de la magie de sang. Même elle ne faisait pas cela. Et malgré tout, malgré tous les échecs, toutes les déceptions, toutes les fois où Jeong-Hui avait été tout sauf une Rosier, Jae-Hwa continuait de la trouver mille fois méritantes que le plus respectable des hybrides. « Je ne peux pas te dire exactement ce que je fais au niveau neuf, tu sais bien que ma langue est scellée. » Elle lui expliquait comme on expliquait à une enfant, avec l’air de considérer qu’elle le sait, bien sûr, mais on lui précise quand même. On ne sait jamais avec les gamins. « Mais sache que, depuis deux ans, je ne passe mes journées qu’à tenter de venger… » Ha-Yun. Le prénom ne passe pas les lèvres, il s’étrangle dans sa gorge, contracte sa mâchoire, la fait déglutir douloureusement. Non, sans préparation, elle ne peut pas, ne peut pas parler d’elle ainsi sans craindre de pleurer. Comme une vague qui viendrait la noyer si elle baissait ses défenses. « La venger et faire en sorte que ça ne se reproduise plus. » Même si, pour cela, il fallait les tuer un par un, en secret, dans le fin fond de son laboratoire.
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Entre elles deux ça a toujours été une lutte incessante, une guerre aux escarmouches constantes. Personne n’en est jamais sorti victorieux, deux perdantes constamment frustrées, si ce n’est qu’à force de fuir Jeong-Hui a fini par presque éviter toutes les blessures dans leur duel. Jae-Hwa veut plus, toujours plus, elle veut s’avancer chaque fois un peu plus loin dans le territoire de sa fille, la toucher, lui parler, s’installer. Elle est intruse, s’empalant à chaque tentative sur les barbelés que la gamine a dressés dans son no man’s land, sautant à de nombreuses reprises sur des mines pourtant mal cachées. Chaque discussion avec sa mère est épuisante, elle en sort rompue et blessée, avec le goût amer de la défaite dans la bouche. Pendant des années pourtant elle a continué le combat, incapable de baisser les bras face à sa mère, incapable d’abandonner ce lien toxique mais nécessaire. Depuis Ha-Yun elle a déclaré forfait, choisit toujours la fuite, limite les affrontements à l’indispensable. Cela nécessite donc une énergie insoupçonnée que d’être là, à lui dire ce qui s’est passé et surtout à vouloir avoir plus d’informations sur cette calligraphie alors qu’elle aurait pu s’éclipser de la pièce le plus vite possible en baissant la tête et en ne répondant pas avec plus d’un mot à chaque question.

« Ces monstres n’ont besoin de rien pour perdre la tête, » Bien sûr que non, c’est dans leur nature, constamment au bord du précipice, à deux doigts d’arracher la tête de leur voisin, et pas de manière métaphorique, pas comme June qui explose mais ne fait pas vraiment de dégâts si ce n’est un malheureux vase au mauvais endroit au mauvais moment. Des monstres, des animaux, indignes de confiance, tout juste bons à dresser jusqu’au jour où comme un pitbull on ne les retient plus et il faut les abattre.
Jae-Hwa est reculée dans son siège, confortablement installée mais légèrement raidie, un air altier lui réhaussant le menton et faisant briller ses prunelles. Cette femme a tout du ministre, du requin. C’est ainsi, dans sa plus grande prestance, qu’elle a toujours fait trembler sa fille, tant d’envie que de peur. Intimidante. Jamais elle ne s’y habituera, jamais sa mère ne perdra sur elle ce pouvoir. Cette perfection glaciale, ce pouvoir insurmontable. Dans ces moments-là la bataille semble toujours perdue d’avance. « Cela n’a pas foiré, » Bien sûr que non puisque madame Rosier ne faillit jamais à son travail, n’a jamais un trait de pinceau de travers. Mais pourtant… Quelque chose a bien déconné. « Ce sont eux, les échecs, cela ne fait qu’essayer de les réparer. » Etrangement elle a du mal à y croire, l’idée qu’elle essaierait de réparer des hybrides. Son travail ne peut être que funeste, elle n’est pas du genre à soigner, surtout pas ces créatures. Contrôler peut-être, réparer non. Ou bien c’est qu’elle a le même talent pour ça quand il s’agit d’hybrides que quand il s’agit de sa famille.

« Je ne peux pas te dire exactement ce que je fais au niveau neuf, tu sais bien que ma langue est scellée. » Tous ces sortilèges, tous ces secrets que Jeong-Hui déteste. Elle voudrait tout savoir, peut-être parce qu’enfin pour une fois on n’essaie pas de faire en sorte qu’elle sache bien, qu’elle apprenne, retienne tout. La vérité c’est tout ce qu’elle souhaite, qu’elle demande toujours, qu’on arrête de se masquer derrière des rideaux de fumée, des sourires et des non-dits. La vérité elle ne l’aura pas, elle le sait bien, tout cela la dépasse grandement. Après tout elle n’est que la petite Rosier. Elle n’aurait pas été la plus petite si… « Mais sache que, depuis deux ans, je ne passe mes journées qu’à tenter de venger… » Le nom silencieux résonne comme un coup de canon dans la pièce. Déjà enfin transparaît l’honnêteté. Elle le savait bien que Jae-Hwa n’essaierait jamais de réparer ces choses, la vengeance c’est une toute autre affaire. Avec ce simple mot elle efface toutes ses tentatives de faire croire qu’elle trame quelque chose de bien, qu’elle œuvre à une guérison. Et tant mieux. June n’a pas besoin qu’on lui serve des contes abracadabrants dans lesquels sa mère est une dame blanche aux mais de guérison. La vengeance ça lui va. « La venger et faire en sorte que ça ne se reproduise plus. » Il n’y a pas eu de justice pour la sœur enlevée sauvagement, pas de rétribution, rien de salvateur. A vrai dire, éviter que d’autres meurent comme elle importe presque peu à Jeong-Hui, il peut bien y en avoir chaque jour des sœurs perdues aux griffes des monstres, il n’y aura toujours qu’une seule Ha-Yun qui lui donne envie de hurler. Les autres elle s’en fout. En revanche, la vengeance lui parle. Bien sûr elle voudrait oublier, fermer la porte et faire comme si tout cela n’avait jamais existé, ne conserver sa cadette que dans son esprit et non pas dans ses mots, dans ses gestes, comme un fantôme qui contrôle leur famille ; pour autant, tourner la page ne signifie pas refuser une chance de poignarder les responsables. « Je veux aider. Je veux faire quelque chose. » C’était bien Ha-Yun après tout qui la poussait toujours à l’action. « Je veux la venger. » Peut-être enfin, au nom du corps sans vie qui les as encore plus déchirées, mère et fille trouveront une terre de pourparlers, une accalmie.
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