we duel at dawn (nate)

When you're hanging by a thread and your hopes and dreams unravel. When you’re lost in the world and wondering what you want say, a little bit of everything ☽☽

C’est pas que Mathilda n’aime pas les cours de magie. Elle aime bien apprendre, en général, c’est juste que la théorie serait plus intéressante si elle arrivait à la mettre en pratique. La baguette de son père, qu’elle chérit comme la prunelle de ses yeux, est capricieuse et récalcitrante, et pour un objet magique presque sentient, Tilly trouve qu’elle fait preuve de bien peu d’indulgence face à la situation. Tilly fait un effort - la baguette pourrait en faire autant. Mais puisque ce n’est pas le cas, la jeune sorcière se fait la plus petite et la plus discrète possible, histoire de ne pas se taper la honte devant tout le monde. Elle n’est pas la seule avec des problèmes de magie et elle le sait, mais la frustration et l’humiliation, en plus de l’Outre-tombe qui s’est réveillée et ne cesse de la troubler, sont un peu trop de choses à gérer à la fois pour la pauvre adolescente.

Alors Tilly se retient de parler, s’efforce d’écouter le plus attentivement possible (ou alors fait semblant), se cache derrière le groupe pour ne pas être interrogée - aucun de ces comportements n’est dans ses habitudes et ses professeurs de Beauxbâtons en seraient à la fois suspicieux et ravis. Mais l’ennui s’aggrave, s’accumule, et ces moments de silence et de latence lui permettent d’élaborer de fabuleux plans pour libérer toute l’énergie fébrile qui menace à tout moment de déborder.
Toute cette énergie turbulente qui n’aurait besoin que d’un élément déclencheur pour se déchaîner…

Et qui prend, dans la plus grande des surprises, la forme de Nathan Brisbane.

Mathilda retient à peine un cri, une exclamation de joie - son bras se lève en l’air et ce n’est que par la plus incroyable des chances que leur mentor ne la voit pas. La petite main s’agite fébrilement quelques secondes, mais il ne la voit pas. Alors elle glisse, se faufile, se tortille jusqu’aux abords du groupe rassemblé dehors, se lève sur le bout des orteils, lance des signaux de fumée par les yeux. Elle le fixe comme si elle pouvait lui hurler à l’esprit, les gros yeux qui lancent des éclairs, des étincelles. C’est NATE, il est là, il peut venir la sauver de l’ennui, prétendre qu’on a besoin d’elle quelque part, que sa marraine veut la voir, qu’elle a une permission spéciale pour manquer la séance du jour qui traîne en longueur. Elle pourrait miraculeusement devoir s’absenter avant la section pratique du cours et ne pas avoir à lutter contre la baguette capricieuse devant tout le monde. Le salut en la personne de Nate (ce qu’elle ne lui avouerait bien évidemment jamais, malgré les messages télépathiques qu’elle lui envoie par les sourcils. Il finira bien par la voir, non ?

Il le faut.
Il en va de sa sanité, de sa raison, de sa vie.

@nathan brisbane

We duel at dawn

Fawkes Learning Center | @Mathilda Sacramoni

Les mains enfoncées dans les poches de son manteau, Nate observe les élèves de la Fawkes suivre un cours dispensé en extérieur. Ils sont tout un petit groupe à suivre la leçon du jour. Et plutôt attentif ! Leur formateur a de la chance, les ados sont loin d’être tous aussi coopératifs. Est-ce que lui aurait fait preuve d’autant d’attention à leur place ? Difficile à dire. Probablement pas. Tout aurait reposé sur le contenu de la séance. Qu’est-ce qu’ils peuvent bien apprendre maintenant ? Une bonne partie du programme scolaire, celui qu’il a connu en tout cas, doit avoir disparu et avoir été remplacé par du contenu véritablement utile. Molly Weasley et le professeur McGonagall ont certainement dû adapter le contenu des enseignements, au moins un peu. S’il se rappelle encore comment transformer une allumette en aiguille, il n’a jamais eu à répéter l’opération hors des murs de la salle de classe. Et ce n’est pas la mine agacée de McGonagall à l’époque où il avait partagé le fond de ses pensées avec l’ensemble de sa classe, qui l’avait fait changer d’avis sur le sujet.

Et alors qu’il pensait n’être qu’un spectateur invisible, on l’interpelle. Il relève le nez, approche l’enseignant avec qui il a déjà pu échanger à quelques reprises. « Si tu t’ennuies tant que ça, tu peux participer. » Nate sourit, la plaisanterie est bonne, mais il n’est pas venu pour ça. Il vient de quitter Andromeda après un nouvel entraînement, il pensait plutôt rentrer filer un coup de main à la Madriguera. « Non, mais sérieusement, en plus il me manque un élève aujourd’hui pour la partie pratique. » Ce n’est plus tellement une demande, l’autre lui force presque la main. Nathan souffle, vraiment, ce n’était pas comme ça qu’il s’imaginait poursuivre sa journée. « Ok, si tu veux. » Il pourra dire que pendant dix minutes (jamais il ne restera deux heures !) il a contribué à l’éducation de la jeunesse. Ça fera bien sur son CV de résistant.

Ravi d’avoir obtenu ce qu’il voulait, l’autre reporte son attention sur les élèves à sa charge. Les consignes sont données et presque aussitôt, devant les deux adultes, le groupe de gamins s’agite pour former des binômes. « Tu n’as qu’à te mettre avec Mathilda, on dirait qu’elle est seule. » Mathilda ? Il valide l’idée d’un signe de tête, sans vraiment savoir avec qui il vient d’être associé. Enfin, c’est ce qu’il croyait jusqu’à ce que ses yeux ne se posent sur Mathilda Sacramoni. « Aaah, Tilly ! Oui, pas de problèmes.» Franchement, si on lui avait désigné la nièce de Lou par son diminutif, il aurait tout de suite compris. Il avait eu le même souci avec le prénom d’Attia. De toute évidence, c’est un truc de famille : avoir un prénom, et se faire appeler par un autre.

« Salut ! » Il n’est pas mécontent de l’association, presque rassuré de connaître un minimum son binôme. Si elle tient de ses parents, elle doit faire partie de ceux qui s’en sortent le mieux, ici. Mieux que lui, qui sait !? « J’ai apparemment gagné le droit de passer la fin de la séance à travailler avec la meilleure des Sacramoni » Gagné est un bien grand mot. Ce n'est pas comme s'il avait eu le choix. « Sauf si tu préfères bosser toute seule, et je transplane loin d’ici dans la minute ! » disant cela, il fait d’ailleurs mine de tourner les talons pour quitter les lieux. « Tu te débrouilleras très bien sans moi, non ? »