Holiness #1 - Selling Sunset

Olympe&Inès

It's a nightmare for you. For her, it's a learning opportunity.

Portmeirion - Février 2008 tw séquestration Inès a totalement décroché de la conversation il y a de ça deux bonnes minutes. Ce qui est extrêmement rare de sa part, étant donné que cette partie, c'est celle qu'elle préfère en général. Elle est assise sur le canapé en face du couple, et tourne sa cuillère dans la tasse de thé qu'elle n'a pas touché, l'air absent, ne prenant même pas la peine de proposer des "uhuh" et des acquiescements, ne serait-ce que pour maintenir la mascarade. Plus tard, elle s'en voudra peut être de ne pas avoir accordé à Olympe le spectacle complet. Après tout, c'est bien la première fois qu'elle emmène quelqu'un avec elle sur le terrain, même Nova n'ayant jamais eu le droit de venir avec elle lors de l'acquisition du bien.

Mais, actuellement, Inès s'ennui profondément et elle n'a pas la force de faire semblant. De toute façon, dans quelques minutes - si Inès arrive à tenir jusque là - les deux imbéciles heureux en face d'elle auront oublié qu'ils ont jamais vécu ici, peu importe à quel point Inès aura été gentille et courtoise avec eux.

Il faut dire que ça avait mal commencé, la femme du couple se sentant pousser des ailes en suggérant qu'elle comprenait ce qu'Inès traversait en remarquant son ventre plus rond que d'habitude, comme si le fait d'avoir procréé les mettait sur un pied d'égalité ou - pire encore - suggérait qu'elles partageaient un lien spécial. A partir de ce moment, l'humeur déjà peu joyeuse d'Inès s'était nettement assombrie. Mais il fallait maintenir la farce, la poussant à puiser dans ses derniers restes d'énergie jusqu'à totalement lâcher la rampe et laisser pleinement entrevoir son ennui profond.

Alors que le mari se lance une nouvelle fois dans un long discours pouvant se résumer par "maison vieille, bien rare, pas envie de vendre" - comme si c'était ce qu'on lui proposait ? - Inès se tourne vers Olympe sans même redouter d'être entendue. "Normalement, je les laisse parler. ça fait partie du jeu. On les laisse raconter leur petite vie minable, ça les fait se sentir écoutés et ça te donne un capital sympathie non négligeable pour la suite. C'est toujours plus facile de s'occuper du reste quand ils te font confiance."

"Excusez moi, qu'est ce que vous avez dit ?" le mari s'interrompt, l'air profondément confus, et c'est la dernière goutte qui fait déborder le vase. Inès agite sa baguette en direction des portes et des fenêtres, et verrouille tout. Elle ferme ensuite les rideaux d'un nouveau coup de baguette, et finit par produire deux longues cordes qui viennent ligoter le couple sur les fauteuils qu'ils occupent, sans oublier de les bâillonner - elle a pas envie d'être interrompue à nouveau.

"J'évite d'être trop brutale, en général. Je trouve que ça enlève tout son charme à ma méthode. Mais parfois, j'ai juste pas le temps ou pas la force. Première chose à faire donc, immobiliser des clients. Il faut que la maison reste impeccable, qu'on ne puisse pas deviner ce qu'il s'y est passé." En parlant, elle trouve déjà un peu plus d'intérêt à sa journée, le fait de transmettre son savoir à Olympe lui rappelant ses années académiques.

( selling sunset )

pays de galles – février 2008. | ♫
Le travail. Pendant longtemps, Olympe s’était demandée quel genre d’adulte elle souhaitait devenir. Bien qu’aujourd’hui, certaines choses lui semblaient encore floues, elle était pour autant persuadée d’une chose. Jamais, Ô grand jamais, elle ne deviendra une femme au foyer. Se sentir utile, active et indépendante lui importait trop pour accepter de rester à la maison, dans l’ombre d’un mari. Son diplôme en diplomatie en poche, elle pouvait enfin entrer dans la vie active et ainsi passer à l’étape suivante de la vie. L’ennui, c’était qu’elle n’avait jamais pris le temps de réfléchir à son projet professionnel, surtout à court terme. Les hauts postes se méritaient, il fallait travailler dur pour les obtenir, surtout quand on possédait un sang impur. Durant les vacances de Noël, elle avait pris le temps de sélectionner les entreprises sorcières qui l’interessaient le plus, afin de candidater de manière parfaitement spontanée.

Bien sûr, elle pourrait suivre la voie de la facilité en entrant dans l’entreprise familiale, mais elle savait qu’elle ne devait pas le faire. Il fallait qu’elle prouve sa valeur et sa force, loin des sentiers creusés par son père. Olympe voulait grandir par elle-même en se frottant à la vie, la vraie. Loin d’être hypocrite, Olympe ne prêtant pas choisir l’école de la rue, mais elle souligne tout de même son mérite à accepter un poste moindre dans une autre entreprise que celle de son père.

La première entreprise à l’avoir contacté est l’entreprise Keo-Prince Real Estate, l’agence immobilière la plus célèbre de la région, gérée par Inès Yaxley. La renommée de la société l’avait enthousiasmé. Non seulement elle allait pouvoir apprendre un métier concret, mais en plus se rapprocher d’une sorcière influente. Une opportunité qui ne se pouvait se refuser. Pour autant, le chemin était encore long avant de gravir les échelons. Pour l’heure, Olympe devait gagner en compétence et pour cela rien de mieux qu’observer les professionnels.

Soucieuse de bien faire, elle s’inspirait de Ines, essayant à chaque instant de rendre un travail exemplaire. Visiblement, sa bonne volonté la mettait en valeur puisque ce matin, la brune lui proposa de venir avec elle sur le terrain. Enchantée par la demande, Olympe passa la plupart de sa matinée à réviser les procédures, mais aussi les méthodes de négociation. A l’heure du rendez-vous, les deux femmes transplanèrent aux alentours de la demeure. La maison était ancienne, mais bourrée de charme. Son sens de l’esthétique la poussait déjà à imaginer des améliorations pour la rendre encore plus d’exception. «‌ ‌‌‌‌Avec quelques améliorations, l’extérieur pourrait attirer pas mal de clients.‌‌ ‌»‌ C’était la première fois qu’elle voyait cette bâtisse, par conséquent elle resta un peu sur la réserve, attendant de voir à quoi l’intérieur allait ressembler.

Elle emboita le pas à sa supérieure qui s’empressa de frapper à la porte, bien motivée à obtenir cette maison. Le couple de moldus les fit entrer à l’intérieur. Olympe en profita pour ses présenter, avant d’observer la maison en prenant quelques notes sur son carnet. Si la vente se fait, il pourront éventuellement faire en sorte de mettre une décoration plus attractive et cette partie, elle l’adorait. Il faut dire qu’Olympe change la décoration de son appartement à peu près tous les 6 mois.

Attentive, elle écoutait l’échange entre Inès et le couple. La première chose qu’elle remarqua c’était l’agacement grimpant de sa supérieure au fil de la conversation. Visiblement, elle était irritée par la tournure des événements et décida de devenir bien moins compréhensive. Au moment où Ines lui expliqua sa méthode, Olympe ne put s’empêcher de montrer un visage étonné. La suite des événements n’allait pas la décevoir, puisqu’en quelques instants seulement, les deux moldus se retrouvèrent saucissonnés par des liens.

Olympe ne s’attendait pas à cette tournure, mais elle ne voulait pas décevoir, alors elle continua de prendre des notes face aux conseils de la brune. «‌ ‌‌‌‌Tu veux leur faire oublier leur maison ?‌‌ ‌»‌ La question s’invita d’elle-même sur ses lèvres. Un oubliette réglerait bien des soucis, mais avait-elles le droit d’agir de la sorte sans prévenir le ministère ? Curieuse, elle continua d’observer la femme, qui semblait encore plus charismatique que d’habitude.

ft. @inès yaxley

( Pando )

On ne va pas se mentir, Inès a jugé Olympe dès l'instant où ses yeux se sont posés sur elle. Rien que le nom - Bagshot - pour elle, voulait tout dire. C'est certainement hypocrite de sa part de juger les "enfants de" sans prendre la peine de creuser, étant elle même vernie d'un patrimoine conséquent - sa mère descend d'un prince tout de même ! - mais Inès sait d'où elle vient et ce qu'elle a du traverser et accomplir pour devenir ce qu'elle est aujourd'hui. Tout le monde sait ce qu'elle vaut et ça n'a - presque - rien à voir avec son nom.

Olympe cependant... Au début, pour Inès, le feeling n'était pas là. Sûrement une gosse de riche cherchant un hobby pour passer le temps, rien de bien encourageant donc. Elle avait tout de même accepté de la prendre, un beau geste par amitié pour Douglas. Et puis, elle avait été agréablement surprise.

Inès analyse extrêmement bien les gens en général et elle ne s'est pas nécessairement trompée sur Olympe. Mais force est de constater qu'elle fait plus que l'affaire. Un fait rassurant quand Inès se rappelle qu'elle devra - à un moment ou à un autre - finir par accepter de prendre des congés et de laisser son vrai bébé entre les mains de Nova et Olympe, même si l'idée lui noue déjà l'estomac.

C'est un test aujourd'hui, clairement, et pour l'instant, Olympe relève le défi sans trop de difficultés. Il faut dire que le gros du travail n'a pas encore commencé.

Inès esquisse un sourire aiguisé, légèrement amusé par la surprise qui marque le visage d'Olympe quand elle coupe court à la discussion. Il faut dire qu'elle ne s'attendait peut être pas à ça. Inès ne prête pas trop attention à se qu'on raconte sur elle ou sur ses pratiques. Elle sait qu'il y a des rumeurs, bien sûrs, des bruits de couloirs qui enchantent ou inquiètent ce qui les colportent, mais personne n'a jamais vraiment vu ce qu'elle fait et forcément, quand ça se passe comme ça, ça peut être un choc.

"Tu veux leur faire oublier leur maison ?‌‌"

Inès agite légèrement la tête, pas vraiment irritée mais n'appréciant pas vraiment ce raccourcit. "Si on veut être concis, alors oui, on peut dire ça. Mais ça va bien au delà du simple sortilège d'amnésie ce que je fais avec eux," elle fait un vague geste vers eux sans les regarder. "Ce que je fais... je réinvente leur vie. Tu vois, ce genre de biens ne passent jamais vraiment inaperçu. Il n'y a pas que les moldus qui y vivent qui peuvent y être attachés. C'est pour ça que je ne peux pas simplement prendre le bien, me débarrasser d'eux vite fait, et vendre au premier intéressé sans avoir fait un long travail préparatoire en amont. C'est là que la patience entre en jeu." Elle jette cette fois-ci un regard vers le couple pour s'assurer qu'ils ne puissent pas tenter quelque chose de stupide ou les interrompre, puis, elle poursuit. "Si je leur jetais un simple oubliette, les faisais totalement oublier cette maison et les lourdait dans la rue avec leurs affaires en un jours, d'après toi, qu'est ce qu'il se passerait ?" Elle accompagne sa question d'un regard encourageant vers Olympe, pour lui montrer que sa question est sincère, que sa réponse l'intéresse.

Inès ne saurait pas trop comment expliquer pourquoi l'enseignement lui a toujours plu. Peut être parce qu'étaler son savoir a toujours été un de ses péchés mignons, ou peut être que l'idée transmettre quelque chose, de construire un héritage la séduit et que l'enseignement lui permet de se lancer sans qu'elle n'est à avoir d'enfant. Le fait est que ça fait un moment qu'elle n'a pas été aussi investie dans quoi que ce soit qu'aujourd'hui, avec Olympe.

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