Janvier/Février 2008, Little Cumbrae Island - La planque des archives. Aberforth relit une nouvelle fois le papier, un peu pour s'occuper, mais aussi pour se forcer à accepter que la décision a été prise et qu'il n'y a pas vraiment moyen pour lui de faire machine arrière.

Il n'a jamais été très regardant sur les clients qui fréquentaient son auberge, c'est vrai, mais ici, cette maison, cette île, c'est différent. C'est chez lui, l'héritage de son frère, et c'est beaucoup trop personnel pour y inviter n'importe qui. Et pourtant, il doit se rendre à l'évidence que cela fait partie du deal, qu'il a signé pour ça, qu'il s'est même porté volontaire.

Cette gamine là, cependant... Il y a quelque chose qui le met mal à l'aise. Il ne la connait pas, suppose qu'il a déjà du la voir une ou deux fois à Pré-Au-Lard quand elle était encore étudiante à Poudlard mais son nom lui parle et pour cause. On pond pas un bestseller avant la trentaine sans faire parler de sois, même au fin fond de l'Ecosse.

Quand l'heure de l'accueillir arrive, Aberforth se lève et se rend dehors pour attendre la nouvelle pensionnaire de la planque. Il se tient à côté de l'enclos, comptant bien sur son air peu amusé et surtout sur son mètre quatre-vingt pour intimider la gamine sans devoir se fatigué à trop parler.

Pile à l'heure décidée, un CRACK! retentit et fait chevroter les chèvres derrière lui. Il leur adresse un "Shhhhh" rassurant avant de s'avancer vers Parvati. Elle est assez proche de l'image qu'il se faisait d'elle, ce qui est presque décevant. "You're the Patil girl? Parvati? Fancy brain with the fancy books?" Il pose la question en connaissant bien entendu la réponse. C'est une salutation comme une autre, le mieux qu'il puisse faire, compte tenu de la situation. "Come inside, the weather can change any moment now and you don't wanna be outside when it starts pouring and blowing." Sans plus de cérémonie, et sans même s'assurer qu'elle le suit - une spécialité avec lui - Aberforth retourne à l'intérieur et se dirige directement vers la chambre que Parvati occupera.

Elle se situe au dernière étage, sous le toit, la plus petit chambre de la demeure qui servait jusque là d'énème entrepôt pour toute la paperasse que se trimballe la planque. On trouve d'ailleurs encore plusieurs parchemins en vrac çà et là, qu'Aberforth s'empresse de ramasser. Elle a beau faire partir de l'Ordre, il n'est pas encore sûr de lui faire confiance. "Alright, that's your room. Best we could do on such a sort notice. I'm only the owner of this place. For any archives- or Order-related question, ask Austen directly." il explique, lui offrant qu'une demi-vérité. Aberforth ne s'est jamais vraiment considéré comme un membre de l'Ordre à part entière mais il ne peut pas nier qu'il aime bien être au courant de l'avancée du projet. De plus, il n'est jamais très loin pour donner son avis.

Elle est pas entièrement convaincue par le projet. Quoique, si, le projet ça va. Les archives, ça la motive. Elle a immédiatement accepté la proposition. C'est quand les détails ont été donné que le doute est survenu. Alors la sorcière stresse, s'assurant inutilement qu'elle a bien toutes ses affaires dans son seul sac. Comme si elle pouvait oublier quelque chose parmi ses, grands maximums, quinze possessions. Surtout des livres, quelques babioles sentimentales, ou d'étranges outils d'exploration. Qui ne risquent pas d'être nécessaires dans la bibliothèque de l'ordre. Ce qui lui va très bien, même si être sur le terrain lui manquera, le changement c'est fun.

Non, le problème est tout autre. Il est géographique d'abord. Une île paumée en Écosse, loin de tout, loin de tout le monde. C'est le principe bien sûr, une planque, si c'est pas planqué, ça perd déjà tout son intérêt. Seulement y'a planqué et planqué. Tu peux être caché magiquement et te tenir au milieu d'une foule. C'est pas incompatible. Là où va Parvati, y'a aucune foule. Sauf éventuellement si un troupeau de chèvres ça peut s'appeler une foule. Mais pas certain de la nomenclature.

L'autre problème justement, puisqu'on aborde doucement le sujet, est au niveau de la colocation. Elle y pense alors que l'heure arrive et qu'elle apparaît soudainement là où elle se rend. Surprenant la majorité de la population locale, toujours les chèvres, et tombant nez à nez avec le maître des lieux. "You're the Patil girl? Parvati? Fancy brain with the fancy books?" Bon, au moins c'est certain maintenant. S'il a pas lu le bouquin, il est en tout cas au courant de son existence. "That's me. Hi." Pas très inspiré. Niveau premières impressions, on a vu mieux. "Happy to meet you." De pire en pire. Elle sait pas bien pourquoi elle dit ça, elle sait pas bien quoi dire. Nerveuse, pourtant elle en a rencontré des gens, mais lui c'est différent. Elle le connait, a écrit indirectement sur sa vie. C'est forcément bizarre.

"Come inside, the weather can change any moment now and you don't wanna be outside when it starts pouring and blowing." Un regard vers le ciel, un petit sourire vers les chèvres alors qu'elle passe devant, le suivant sheepishly -ironique- vers l'intérieur. Sans un mot ils atteignent sa future chambre. Un nouveau sourire qu'elle peut pas retenir. C'est une chambre individuelle au moins, la fugitive avait pas ça dans la dernière planque. "Alright, that's your room. Best we could do on such a sort notice. I'm only the owner of this place. For any archives- or Order-related question, ask Austen directly." Only the owner, hein. Il s'occupe pas directement des archives, mais probablement de la répartition des chambres. Ce ne serait pas très surprenant vu l'accueil chaleureux. "Right, Austen, I should meet her too and" Sauvée par l'archiviste en question qui passe la -petite- porte.

Abandonnant le centenaire, elles se lancent dans une visite des lieux. Elizabeth lui expliquant le fonctionnement des archives, les missions qui deviennent désormais celles de la Patil. Beaucoup plus excitant que le premier contact, de quoi se sentir motivée. Après quelques heures, lorsque Parvati se rend compte qu'elle a faim depuis un bon moment, la cheffe l'envoie se servir aux cuisine en pointant la salle à manger. Ca servait à rien de stresser finalement, se dit la jeune femme, assiette en main, ça va être cool. Evidemment il est installé à la table. Faut partir sur de meilleures bases, elle lui adresse un grand sourire en s'asseyant pas loin. "You probably won't remember, but we did meet before. When I was at hogwarts. You actually kicked me out of your pub once..." Voilà, bonne ambiance, une fun anecdote embarrassante. "Seems crazy never to have noticed the ressemblance with professor Dumbledore, now. I guess every ex-student in the Order who ever drank at the hog's head's told you that before." Aïe. Est-ce vraiment malin d'aborder tout de suite le sujet ?