BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

Malgré son contexte sombre et mature, SM, c'est une communauté qui aime le drama et les rebondissements et qui a un Discord très actif sous l'égide du safe space et de la communauté bienveillante. Qu'attendez-vous pour nous rejoindre ?
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 (arme#1) separate ways

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Glenn Ward
ENEMY OF THE STATE
Glenn Ward
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MessageSujet: (arme#1) separate ways   (arme#1) separate ways EmptyMer 5 Oct - 13:11
separate ways
I will love you as misfortune loves orphans, as fire loves innocence and as justice loves to sit and watch while everything goes wrong.

- janvier 2008 -

Le craquement sonore effraie une mouette assoupie qui s’envole à l’apparition du sorcier. Le soleil s’est couché depuis deux heures et les eaux du petit port de Lahinch son calmes. Quelques mâts font résonner des tintements de mousquets qui donnent à l’atmosphère du lieu une épaisseur pittoresque, quasi nostalgique. Glenn les écoute un instant, absorbé par le calme environnant, puis lève à hauteur d’yeux le petit carton estampillé d’un logo de pub qu’a fini par lui donner Connor.

Le jeune Flowers n’a pas été très long à cracher le morceau bien qu’il doive lui reconnaître une opiniâtreté inattendue. Rien qui toutefois vaille celle de Fiona. Raison pour laquelle il a préféré questionner Connor et se passer des sournoiseries de sa nièce (appréciatif). Glenn n’est pas d’humeur à jouter. Non plus d’humeur à déployer sa patience légendaire pour affronter les feintes verbales de Fiona qui couve sans cesse son petit ami. Sous ses dehors placides et dignes émaillés de sourires polis, Glenn dissimule l’impétuosité de son amertume. Maureen est partie. Diarmuid est aux abonnés absents. Les affaires vont mal. Et la reprise est dure. Mais sa femme et son fils sont, dans toute cette accumulation de problèmes, ce sur quoi Glenn se focalise le plus ; bien malgré lui. Pour Maureen, la chose est faite. Il ne peut plus y penser qu’avec obsession et douleur, comme un chien ronge son os en saignant des gencives. Pour Diarmuid, en revanche, il lui encore possible de redresser la barre.

Après avoir relu l’adresse indiquée sur le carton Glenn le range dans sa poche de veste. Il fait un pas. Au deuxième, il n’a déjà plus son apparence. Jeff est revenu hanter ses traits, rappelé par le souvenir du blouson que Diarmuid lui a fauché. Connor n’a rien dit à propos des Yeux de Serpencendre, mais il n’a pas eu à le faire. Le métamorphomage se souvient très nettement du moment où il a rangé cette pièce de cuir usé et de ce qu’il a laissé dans la poche intérieure droite du blouson. Depuis que Garfield s’est fait prendre la main dans le sac et que ses doigts en sont tombés (léger frisson, acidité dans la salive), Jeff n’a plus fait d’apparition publique. Glenn n’a jamais su si Angus l’avait balancé ou si des Warlocks un peu plus malins que d’autres avaient fait le lien entre sa gueule et la trahison d’Angus ; dans le doute, donc, il a préféré ranger ce masque et chacun de ses accessoires.

Jeff n’a pas vieilli. Jeff est resté ce loubard de trente ans qui a des yeux beaucoup trop sombres et de la crasse non-identifiée sous les ongles. Évidemment, il n’a plus son blouson, et tel qu’il marche dans les venelles désertes du bourg, on dirait plus un fermier qu’un motard. Il n’y a pas de raison que Jeff ait vieilli. Les mensonges ont ça pour eux qu’ils peuvent être immortels.

Il entre dans un pub moldu étonnamment fréquenté compte tenu du peu d’hères croisés sur le chemin. L’ambiance est chaleureuse et Jeff doit jouer des coudes pour se frayer un passage jusqu’au comptoir. De quelques regards circulaires, il étudie d’abord les physionomies présentes (choisir Jeff, ou n’importe qui d’autre, n’était pas qu’une tocade, le métamorphomage et fugitif couvre toujours ses arrières et ce à chacune de ses sorties). Puis il cherche celle de Diarmuid, qui est assez peu difficile à trouver. Le garçon est prostré sur le comptoir, coudes en appui, piquant du nez dans sa pinte. Jeff s’approche et s’assoit sans façon, avec une certaine pesanteur dans les mouvements qui procure un étonnant sentiment de confort au métamorphomage.

"I’ll have the same." Il indique d’un signe de tête ce que boit son voisin de comptoir. Le barman opine et s’active avec habitude. "Nice leather you got there…", commente-t-il, coulant cette fois un regard oblique sur le blouson. "A shame you had to steal it." Jeff a la prunelle railleuse même si ses babines restent sages. L’aura de mystère créée par ses propos pourra ou non confondre Diarmuid, pourra ou non révéler sa véritable identité à l’oreille avertie ou non du fils. Sa pinte est servie et il s’en saisit. Puis boit. Une longue gorgée. Très longue gorgée. La seule chose qui fait que Jeff s’arrête en si bon chemin c’est que Jeff est un métamorphomage qui a besoin de toute sa concentration pour maintenir l’illusion. Mais Merlin que le gosier de Glenn est sec. Et son envie d’écluser toute son amertume énorme.

"The name’s Jeff, by the way." Jeff tend la main. Glenn sent une pression curieuse appuyer sur ses épaules, comme une espèce de stress. Il réalise au même moment ne pas avoir été aussi proche de Diarmuid depuis…

… des années.


Dernière édition par Glenn Ward le Ven 6 Jan - 15:09, édité 3 fois
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Diarmuid Ward
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MessageSujet: Re: (arme#1) separate ways   (arme#1) separate ways EmptySam 8 Oct - 12:59
Maman est partie, encore.
Papa n’est pas parti, mais c’est tout comme.
Dee se sent seul, encore. On lui a dit qu’il finirait par s’y habituer. C’est faux. Quand ses parents avaient disparu, la première fois (ugh), il ne s’était pas habitué à la solitude; il s’était juste entouré d’autres personnes.
La nuit dernière, alors que Connor le serrait encore dans ses bras, en ronflant doucement, Dee avait été réveillé par les murmures de Fiona qui, dans un genre de demi-sommeil, avait, une fois n’est pas coutume, marmonné une prédiction on ne peut plus fumeuse, à laquelle l’Outre-tombe de Dee avait semblé répondre, lorsque, le lendemain, Dee s’était réveillé avec une trace de morsure à l’épaule, qui n’était pas du fait de Connor (pas cette fois uuf, tmi, sorry dad). Dee l’inspecte vite fait, se demandant bien comment une morsure pouvait tuer quelqu’un (ou alors une grosse morsure sur un tout petit humain, who knows??). Dee n’aime pas réfléchir trop longtemps, surtout quand il est triste, alors il lâche l’affaire aussitôt, et s’éclipse.

Quand Dee est triste, il fait soit des conneries, soit il ne fait rien. Ce jour-là, il opte pour la seconde option et traîne toute la journée dans les écuries, puis quand il encombre et que Fiona le cherche, il transplane plus loin, à Lahinch, au bord de la mer, parce que ça marche toujours les ten hours lo-fi of seashore sounds. Il passe des heures sur la plage, des heures dans le port, une mouette lui vole son sandwich et il ne peut même pas le récupérer avec la magie puisqu’il est entouré de moldus. Il jette des galets dans l’eau mais même pas assez loin parce que son épaule mordue lui fait mal.
Dee est triste parce que maman est partie, parce que papa est pas parti mais c’est tout comme.
Et parce que, dans son sommeil, Fiona a parlé de son père, et que son mystérieux songe semblait prédire qu’un grand malheur allait s’abattre sur Glenn.
Pour changer.

Après, peut-être que Fiona avait tort; de temps en temps, sa magie s’emballait, et en plus, avec ses problèmes de santé, ça ne rendait pas forcément ses visions plus lisibles ou crédibles. Et puis, il fallait admettre que, ces derniers temps, les cervelles des kids moulinaient sévère, quant à l’avenir du gang, aussi, qu’elle marmonne dans son sommeil que ça allait pas fort pour Glenn n’était qu’une évidence plus qu’autre chose.
Bah, peut-être que c’était juste ça.
Dee jette un autre galet dans l’eau, s’essuie les mains et le sable sous ses ongles et rentre dans un pub.

Quelques heures passent encore. Il a le cul vissé sur son tabouret, sa jambe droite pendant dans le vide est fourbue de fourmis. Il a gardé sa fausse carte d’identité moldue sur le comptoir, histoire que le barman ne lui redemande pas à chaque fois s’il a l’âge légal pour consommer. "I’ll have the same." Un index entre dans le coin de son champ de vision pour pointer sa pinte de Guinness (c’est pour l’esthétique, on va pas se mentir, noir et blanc tout ça). Dee continue de jouer avec ses cacahuètes qu’il coince dans les veines en bois du comptoir. "Nice leather you got there…" Dee se redresse légèrement sur son tabouret, le cuir grinçant d’approbation. "Thanks, man. It belongs to my Da—" "A shame you had to steal it." Dee fronce les sourcils et reste interdit, se décidant enfin à regarder l’étranger dans les yeux. Il pense comprendre alors comment il avait deviné que le blouson ne lui appartenait pas; le vêtement était trop large aux épaules, et, si Dee passait plus de temps devant un miroir, et moins de temps à se pavaner devant Fiona et Connor, il aurait réalisé que le blouson est trop grand pour lui, mais aussi à la fois trop étriqué au niveau des bras, comme s’il avait été parfaitement taillé pour quelqu’un de plus grand et de plus élancé (Connor l’avait essayé et lui allait davantage, mais à son avis, il n’était pas assez bariolé) (i love my clown husband). Et puis, maintenant qu’il décortiquait l’impudent, Dee comprend qu’au vu de son style, cette veste en cuir aurait tout à fait pu trouver sa place dans la garde robe de ce gothique trentenaire mal léché.

"The name’s Jeff, by the way." Dee est triste, alors il met un peu plus de temps à être rancunier; mais ça va venir. "Dee," répond-il succinctement en lui serrant la main. Une vague de douleur lui mord de nouveau l’épaule, ses doigts se crispent autour de ceux de Jeff. "Found it in my Da’s closet. But I’m pretty sure he stole it himself; it’s not really his style…" avoue-t-il en triturant les boucles des manches. "He’s more like uh— stiff fancy suits, you know, se faisant il se met à bouger de manière très rigide, presque robotique, le spectacle est assez désarçonnant, comme à chaque fois que Dee plaisante, puisqu’il ne sourit pas. Like, you think he’s going to a wedding, but really, he’s just going to the post office…"
Dee ne réalise pas tout à fait qu’il décrit son père comme il était avant sa disparition, avant les Battues, et avant qu’il soit recherché et considéré comme mort. Il préfère garder ce détail pour plus tard, en dernier recours, pour les fois où il ne savait pas à qui il avait à faire.
Et bizarrement, Jeff ne lui semblait pas si étranger.
"What’s the craic, man? You’re from here? You’re like some kind of a— goth farmer fashion critic? You should go to Moybeg, lad, the place is a farmers hot spot!
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Glenn Ward
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MessageSujet: Re: (arme#1) separate ways   (arme#1) separate ways EmptyDim 23 Oct - 20:17
"Dee." La poignée de main de son fils est franche. Trop franche pour Glenn qui se sent se briser en mille morceaux quand les doigts épais de l’homme qu’est devenu Diarmuid se crispent autour de sa paume. Il retire son bras sans rien laisser paraître, cachant l’émotion de ses yeux en tournant la tête pour boire une gorgée de sa bière. L’alcool n’apaise pas nécessairement son trouble, mais il étanche au moins sa soif, quand bien même ce sentiment soit illusoire. Qu’est-ce qui ne l’est pas, dans sa mascarade.

"Found it in my Da’s closet. But I’m pretty sure he stole it himself; it’s not really his style…" Jeff reporte à nouveau ses yeux sombres sur la silhouette de son voisin, puis les boucles en acier qu’il triture d’un air pensif. "He’s more like uh— stiff fancy suits, you know. Like, you think he’s going to a wedding, but really, he’s just going to the post office…" Jeff étouffe un rire en tournant la tête à l’opposé de la scène, comme s’il se marrait bêtement. Glenn est désopilé. L’imitation inattendue a réduit de moitié le poids sur ses épaules et il oublie momentanément tout ce qui le sépare dorénavant de son fils en retrouvant ses réflexes de père. Il manque protester en le sermonnant mais se tait in extremis.  

"What’s the craic, man? You’re from here? You’re like some kind of a— goth farmer fashion critic? You should go to Moybeg, lad, the place is a farmers hot spot! - Yeah? I'll keep that in mind, I'm looking for a job." Jeff avale une nouvelle rasade de bière en regardant droit devant lui. Glenn sent quelque chose lui triturer le bide. Une pointe de culpabilité à laquelle il n’est pas habitué. Il ne sait pas à quoi il joue ni pourquoi il continue de prétendre qu’il est Jeff, alors qu’il aurait pu éclaircir la situation à l’instant même. Une part de lui est déçue que Dee ne l’ait pas reconnu. Mais une autre part de lui en est soulagée. "I’m from Moyard." C’est la première fois que Glenn dit la vérité sur le patelin qui l’a vu naître. Il a toujours dit qu’il était né dans la périphérie de Dublin, à Celbridge, et à force de le répéter dès son plus jeune âge le mensonge a fini par sonner comme une vérité générale à l’oreille de ses interlocuteurs, même celle des membres du clan. Encore aujourd’hui, Glenn sent cette crise identitaire le frustrer pour un rien et faire jaillir des mots amers quand on l’associe de trop près à feu son père ou ses cousins Ward. Jeff lui permet d’évacuer cette frustration. Celle-là et bien d’autres.

"No fashion sense there. No farmers either. Only mud and dry grass." Jeff lève une épaule. "A paradox, I know. It's because of the wind. The wind, Dee… it drives everyone crazy out there…" La pinte de Jeff pendouille en bout de bras, le coude en appui sur le comptoir. Il regarde d’un air absent la distance qui le sépare de Diarmuid. Glenn sent un frisson le parcourir en revoyant brièvement le visage de sa mère dans ses quelques souvenirs de Moyard. Il se fait violence et s’arrache à ses rêveries en reposant brusquement la pinte sur la surface en bois usé. Jeff continue de tenir son verre dans la main, le tournant machinalement tandis qu’il reporte son regard sur le profil de Diarmuid.

"What's with your sad face? You're the only lad here who's sulking." Il jette un œil circulaire au reste du pub, comme pour appuyer ses dires. La clientèle est en effet joviale. On se marre dans tous les recoins et se raconte des histoires qui valent la peine de se taper sur les cuisses. Jeff en revient à Diarmuid. "I mean I'm okay with that. I'm a bit sick of cheery folks anyway…"
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Diarmuid Ward
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MessageSujet: Re: (arme#1) separate ways   (arme#1) separate ways EmptyVen 18 Nov - 10:00
"Yeah? I'll keep that in mind, I'm looking for a job." A cause de son incapacité à sourire, Dee avait pris l’habitude qu’on ne comprenne pas que ses blagues étaient des blagues. Ce raté lui glisse dessus comme l’eau sur une pelisse de loup-garou. "I’m from Moyard." Dee fait semblant de réfléchir, essayant de se représenter une grossière carte de l’Irlande dans sa tête, se résumant au ranch des Lynch en plein milieu, un point noir effacé et replacé vers Derry, et la maison qu’il avait avec ses parents. "Never heard of it, avoue-t-il finalement. "No fashion sense there. No farmers either. Only mud and dry grass. Si Dee avait su rire, il aurait pouffé, au lieu de quoi, il glisse un sarcastique: - Sounds like any irish places to me. - A paradox, I know. Dee n’avait pas la moindre idée de ce que voulait dire paradox. It's because of the wind. The wind, Dee… it drives everyone crazy out there…" Dee hausse les sourcils dans une légère confusion dont les bords sont arrondis par sa bière: "I always thought alcohol drives one’s mental…" Si ça n’était pas le cas de ses parents (ils avaient vécu suffisamment de drames pour avoir eu envie de devenir fou), les Travellers n’étaient pas dépourvus de leur lot de pochtrons, à la Aodhan et ses cuvées secrètes. Le Triumkid lui-même ne se privait pas pour aller se servir dans les caves parentales, d’autant plus qu’ils avaient réalisé que le whisky tourbe se mariait super bien avec les cachetons de Connor.

C’est ça, en fait. Ce Jeff l’observe comme la fois où sa mère et son père l’avaient surpris à siffler les fonds de verre en fin de soirée; Maureen avait encore de la voix et l’énergie pour lui passer un savon, tandis que Glenn l’observait du coin de l’œil en silence, sans que le môme pût savoir si c’était par remontrance ou davantage par félicitation; c’est que le reste de la bande se vantait toujours de verser de la bière dans le biberon des enfants, et il faut croire que Dee jalousait cette expérience qu’il n’avait pas partager avec qui que ce soit à l’orphelinat.

Et, de fait, il n’est pas le seul à étudier la figure de son interlocuteur: "What's with your sad face? You're the only lad here who's sulking." Dee suit son mouvement, se tournant sur son tabouret avec autant de discrétion que pouvait le permettre les grincements du vieux cuir sur son dos. Il est sans doute le plus maussade, mais aussi le plus jeune. "I mean I'm okay with that. I'm a bit sick of cheery folks anyway… - Well, lad, you picked poorly… constate Dee avec impertinence. As for that, il désigne les coins tombant de sa bouche, it usually has nothing to do with sulking; I was eeeh— born that way; I uuh— can’t smile with my face. Il s’y essaye à titre d’exemple, étirant sa bouche crispée, comme si la gravité était trop forte. On dirait qu’on lui a foutu l’une des machines du diable du dentiste pour lui ouvrir le bec et inspecter ses dents. "Doctors said it’s a muscle issue…" conclue-t-il avec promptitude, jamais très à l’aise avec l’excuse que lui et ses parents avaient concocté au cas où des moldus lui demandent ce qui lui était arrivé, ou parfois même à destination d’autres sorcier.e.s, puisque ça sonnait mieux que: well, lad, I’m probably cursed to the bone by some dementor that found me when I was a wee wain, and sucked out my happiness before I could even feel any of it!! ("Don’t say it like that!" le réprimandait sa mère en lui faisant une tape sur la main.)

Une longue gorgée de bière; le bout de son nez est un peu rouge. "But I do not feel like buzzing, man. Ma’ left me and Da’. She had, like, reasons to do it, but man, I wish I could have joined her… And uh— Da’, he… he ain’t really himself without my mum… And I don’t think I could ever, you know, replace her…" Son regard se perd de l’autre côté du comptoir de bar, dans les reflets dorés des bouteilles de whisky. La lueur ambrée roule dans ses yeux bleus comme un fond de verre, humides. "Ugh, maybe I should just leave; find a job, like, with these guys, il lève mollement sa pinte en direction de la troupe riant à gorges déployées. I don’t know man."


Dernière édition par Diarmuid Ward le Jeu 15 Déc - 11:54, édité 2 fois
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Glenn Ward
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MessageSujet: Re: (arme#1) separate ways   (arme#1) separate ways EmptyLun 28 Nov - 19:54
cw: mention d’abélisme

"Well, lad, you picked poorly…" Jeff opine en riant sans joie. "As for that", il suit du regard la gueule raide que lui pointe Diarmuid puis sa bouche pétrifiée à jamais par le traumatisme, "it usually has nothing to do with sulking; I was eeeh— born that way; I uuh— can’t smile with my face. - Oh yeah?", s’étonne Jeff, avalant une nouvelle gorgée de bière.

L’inexpressivité de leur fils a toujours beaucoup dérouté Maureen qui pensait même au début mal s’y prendre avec lui, son adoption, son rôle de mère… Glenn, lui, s’en est souvent accommodé. Il trouvait dans cette anomalie un grand réconfort, si pas carrément une certaine utilité ; celle de ne pas avoir à réagir non plus face à de trop fortes émotions comme celles qui parcouraient - et parcourent toujours - sa femme demi-vélane. On doit pouvoir faire quelque chose, lui disait souvent Maureen. Et ils en ont fait, des choses. Ils en ont vu, des praticiens, des gourous, des charlatans. Des fortunes ont été lâchées dans ces mains avides sans que le père, pourtant cynique et tout à fait sceptique face à ce déchaînement de pseudo solutions, n’ait jamais refermé le porte-monnaie. Plus que de vouloir guérir son fils, Glenn voulait surtout, et à tout prix, éviter que son état se dégrade et finisse au même stade que celui d’Aphria Ward.

"Doctors said it’s a muscle issue…" Jeff écoute, en continuant de tourner distraitement sa pinte dans sa main après l’avoir reposée sur le comptoir. Sa tête dodeline sous le coup d’un rire muet. "Well shite…" A muscle issue. Une idée de Maureen, encouragée par les silences de Glenn face à la situation. Ils savaient tous les deux combien il était dangereux, à tout le moins socialement handicapant, d’être différent des autres - a fortiori quand on était impliqué dans une sombre histoire d’assassins-détraqueurs.

Et puis ça passait mieux comme excuse, aux soirées mondaines. Glenn survolait souvent le sujet comme s’il en était inquiet mais trop affecté pour en parler. Quand il y pense, il se revoit être le centre de tout, accaparant l’attention et les regards de chacun, jouant au politicien qui se livre volontiers sur sa vie personnelle pourvu qu’on lui cède en retour sympathie et profits. Il a honte d’avoir accepté ce mensonge. Honte d’en avoir usé pour le sentimentalisme de la chose. Honte d’avoir eu honte à l’idée que Diarmuid entache sa réputation avec ses histoires sinistres et ses vérités brutales. Honte d’être sûr d’une chose : si c’était à refaire il le referait.  

"But I do not feel like buzzing, man. Ma’ left me and Da’. She had, like, reasons to do it, but man, I wish I could have joined her… And uh— Da’, he… he ain’t really himself without my mum… And I don’t think I could ever, you know, replace her…" Glenn se sent nauséeux. Jeff est resté figé, comme engourdi par l’alcool, et regarde les étagères de gnôle alignées devant eux. "Man, I’m sorry… for your mom", lâche Jeff au bout d’un moment, d’une voix morne et presque blanche. Glenn sent la nausée lui passer. Mais elle a abonné quelque chose de lourd dans le ventre qui lui donne l’impression de le clouer sur son tabouret. He ain’t really himself without my mum… les vérités brutales de son fils… and I don’t think I could ever replace her… sa générosité de cœur et son inconditionnelle loyauté. Glenn a toujours craint que ça le rende faible.  

"Ugh, maybe I should just leave; find a job, like, with these guys. - Yeah… - I don’t know man. - Maybe you should do that…" Jeff déglutit. Il enrobe si fort la pinte entre ses doigts qu’une douleur sourde commence à poindre dans ses tendons, le long de son bras, sa nuque, sa tête. Un silence s’étire, rempli par le brouhaha qui les entoure, et Jeff se réanime. "Why would you replace your mom? You’re your dad's son, not his mate. As I see it, he’s the one who should take care of you." Jeff a la voix pâteuse et l’attitude désinvolte. Il n’a pas l’air de trop apprécier ce type que lui décrit Diarmuid. "But", continue-t-il en détachant son index de la pinte dans un geste mi-sage mi-soûl, "you did the right thing not joining your mom though-", il avale une gorgée et redépose sa bière dans un mouvement gourd, "if she wanted you to come with her she would have told you…" Il hausse une épaule. Glenn sent de l’acidité venir rouiller ses maxillaires. "Dunno, from what you tell me, I feel like you're better off without your folks, Dee", nouvel haussement, nouvelle gorgée. Jeff pique un peu du nez à son tour dans le creux de sa pinte - ça lui évite de regarder Diarmuid.

"(…) DERE WAS AHL' MECKEY COOTE", un groupe de pochtrons les bouscule et Jeff grimace, sentant ses tympans vriller, "WHO PLAYED 'ARD AHN 'IS - FLUUUUTE", des coups de coude font renverser la pinte de Jeff. "Oi watch out arseholes!" Les fringues imbibées de bière, il se relève de son tabouret, ses mains levées en signe d’indignation - elles ont instantanément vieilli et ressemblent à celles d’un quinquagénaire. Shite. "What ded you joehst say mate?!" Glenn est concentré sur ses mains, la silhouette de Diarmuid qu’il voit derrière la carrure qui lui fait face, et l’importance de retrouver très vite tous les attributs de Jeff. "Forget it. - Nah nah nah nah nah you said sahmethin gahbshite, I 'eard you! - Forget it!" Jeff ne voit pas un autre bras sortir de la mêlée bruyante pour lui asséner un poing dans la gueule. Il titube de surprise et se rattrape à son tabouret. "Sssheeet, what's wrahng wit 'is 'air?!"
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Diarmuid Ward
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MessageSujet: Re: (arme#1) separate ways   (arme#1) separate ways EmptyJeu 15 Déc - 12:52
"Maybe you should do that…" Dee reste silencieux, absorbé par le bal lourdaud des types buvant leur bière. Des fois, Dee se demande si sa vie n’aurait pas été plus simple sans magie. Sans magie, il n’aurait pas été maudit, ses parents ne seraient pas morts; sans magie, Fiona ne serait pas malade et sa maman et son papa n’auraient pas été pourchassés. Dee, parfois, se demande ce que la magie lui a apporté, à part un lot d’emmerdes et de trucs incompréhensibles. Bah, c’était quand même drôle les drogues magiques, ou quand son père se transformait en vieux mage quand il racontait des histoires.

"Why would you replace your mom? You’re your dad's son, not his mate. As I see it, he’s the one who should take care of you." Dee observe de nouveau Jeff en grimaçant un peu: "Man, he did, for a while, but you know, I’m a man, now, I should take care of myself!" La génération précédente de Travellers avait du mal à se rendre compte de ce fait, indéniable: que leur poignée de marmots fous avaient désormais atteint la majorité, qu’ils se sentaient plus forts, soi disant plus responsables. Les parents de Dee, et en particulier sa mère se retrouvaient toujours déchirés à l’idée d’abandonner derrière eux leur petit garçon, celui-là même qui avait un jour croisé le regard brun de Maureen, glaçant et sévère dans ses vêtements en coton rêche. "But, Dee louche sur l’index sans même s’en rendre compte, you did the right thing not joining your mom though- Dee fronce les sourcils, contrarié, comme si l’avis de cet inconnu lui importait plus que de raison. If she wanted you to come with her she would have told you… - Dunno, lad, sometimes, they don’t even know what’s good for them… coupe-t-il un peu précipitamment, comme pour se faire à cette idée, dans un univers où si peu de choses étaient bonnes pour sa courageuse mère.

"Dunno, from what you tell me, I feel like you're better off without your folks, Dee." Le jeune homme ne réalise que la foule s’est rapprochée d’eux que lorsqu’il sent que lui et Jeff tirent sur leurs cordes vocales pour s’entretenir en couvrant le boucan; et si la voix de Jeff porte (i mean, jdm), celle de Dee a toujours eu du mal à décoller, depuis qu’il a mué des années plus tôt. Jeff se fait renverser sa bière et Dee l’observe protester avec une indolence prononcée, comme à chaque fois qu’il est prêt à en découdre (pour le temps qu’il passait à boxer des meules de foin, il était relativement mauvais et nerveux à la bagarre), en attendant de voir à quelle sauce les ivrognes allaient bouffer son interlocuteur.

Il ne remarque pas tout de suite les mains vieillies de Jeff, n’en distinguant que les paumes de là où il se trouve. En revanche, les autres gaillards, eux, n’en perdent pas une miette.
Lorsqu’un premier coup de poing est asséné dans le minois de Jeff, Dee bondit de son tabouret, boulant le type qui le séparait de Jeff. On semble seulement réaliser que Jeff n’était pas tout seul, et certains individus marmonnent qu’ils ne s’en prennent pas aux enfants. Dee ne les écoute pas, interloqué tout d’abord par la trace cuivrée que le coup de poing semble avoir laissé sur la tempe de Jeff, se répandant jusqu’à son front comme si on l’avait aspergé de teinture. Ses yeux croisent l’éclat bleu, familier, dans l’œil gauche de Jeff. "Da?" coasse-t-il, interdit. Il garde ses yeux plantés dans les siens quelques secondes, tandis que le groupe autour d’eux les bousculent et malmènent Jeff qui reprend peu à peu, par taches presque, l’apparence de Glenn.

Soudain, Dee se met en branle. Il se redresse et instantanément, se met à cogner et asséner des coups de tête à l’aveugle, avec un acharnement de diable. Des flots de jurons postillonnent de sa bouche tordue par la hargne. Il se débat avec tant d’énergie que le duo finit par réussir à se dégager et sortir en trombe du pub, détalant sur quelques mètres, le temps d’échapper à une possible poursuite (bien qu’on les ait laissés partir en partie, l’intention et l’animosité des occupants du pub retombant comme un vieux soufflet devant la gnaque de Dee).
Dee et son père se sont réfugiés dans une petite ruelle humide, puant le poisson et les déjections de mouettes. Un spectre pique la cervelle de Dee qui reprend son souffle bruyamment.
"What the fuck, Da??" ahane-t-il en s’essuyant les coins de la bouche. Il est pris de nausées, à cause de sa bière remuée dans son estomac, et probablement aussi parce que le fantôme qui lui chuchote à l’oreille est décédé des suites d’une murge trop sévère.
Dee le fixe dans un angoissant silence. Une sueur froide s’agglutine sous les aisselles de Dee.
"I’ve never seen Jeff before; the lad’s new?" qu’il questionne avec un détachement peiné, tandis qu’il retire la veste en cuir et la tend en direction de son père, le vêtement pesant au bout de son bras engourdi par les coups.
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Glenn Ward
ENEMY OF THE STATE
Glenn Ward
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MessageSujet: Re: (arme#1) separate ways   (arme#1) separate ways EmptyVen 3 Fév - 12:21
"Da?" Glenn accorde un œil humide à Diarmuid, peinant à voir clair derrière le rideau de douleur et de confusion qui lui obscurcit les pensées. Les bras accrochés à ce qu’il peut de tabourets et bordure de comptoir, il se redresse difficilement alors que son fils prend la relève. Glenn n’arrive pas à esquiver un premier corps qui le rabat sur son tabouret avant de s’écrouler à ses pieds, mais se penche sur le côté quand un second pochtron lui passe devant suivant le coup donné par Dee. Glenn est d’une inutilité affligeante. Pesamment affalé coudes sur le comptoir, son pouvoir de métamorphose se dégrade à vue d‘œil - d’un regard court et abruti il voit Dee exploser dans son champ de vision, si bien qu’il se met à balbutier son prénom pour le calmer ; en vain.

Pour un nombre de raisons qui ne cesse d’augmenter, il apparaît très vite évident qu’il faut qu’ils détalent du pub moldu. Son apparence retrouvée, Glenn se redresse et envoie sa chope qui éclate sur la tempe d’un gars qui se relève. La suite est un amoncellement de poings qui s’abattent pêle-mêle, de physionomies qui se bousculent, et autant de postillons, giclées de sang, morve, bière, et sueurs qui finissent par les encrasser. Glenn s’est complètement laissé escorter par la carrure nerveuse de Dee, sonné au point d’accrocher une main sur son épaule pour qu’il le guide à l’aveugle.

La main ne s’ôte qu’une fois qu’ils sont dehors, à plusieurs ruelles de là, et que Glenn se laisse retomber épaule contre mur pour reprendre son souffle. Il fait humide, ce qui, plus qu’une odeur, donne à la puanteur générale un goût émétique. Il crache un peu de cette salive infecte, apportant du rouge au pavement, et lève le regard sur la figure de son fils qui lui fait face. "What the fuck, Da??" What the fuck indeed. Les doigts du père viennent pincer son arête de nez dans une tentative plus ou moins efficace de reprendre ses esprits. Son souffle se calme avant celui bien plus erratique de Diarmuid, et quand il passe une main dans ses cheveux mouillés (de quoi, il ne veut pas savoir), c’est pour retrouver une certaine contenance. Contenance avec laquelle il accueille le silence sentencieux de Dee.

"I’ve never seen Jeff before; the lad’s new?" Glenn sent une pointe de culpabilité lui transpercer l’œsophage en entendant dans la voix de son fils quelques grammes de peine. Il secoue doucement la tête, levant sa main en signe d’opposition. "Keep it", dit-il en parlant du blouson que Dee souhaite lui rendre. Bien que son timbre de voix se veuille apaisant, le geste demeure sec, comme s’il ne voulait plus entendre parler de ce vêtement. Glenn se redresse en s’aidant du mur derrière lui, sentant le crépi appuyer sur son dos comme autant de petites griffes. Il réajuste sa propre veste, continuant de respirer fort et d’éviter le yeux de son fils - froids comme s’ils partageaient les mêmes gènes. "Jeff is", soupir, "a skeleton in the cupboard, so to speak." Il hausse les sourcils et poursuit, sur le ton de la conversation. "I didn't think I would ever let it out again." Glenn ramène son regard sur Diarmuid, sur sa carrure d’adulte bel et bien sorti de l’adolescence où son père l’a laissé avant d’être arrêté, et un certain inconfort le saisit.

"I didn't think you were still snooping on my things either…" Le silence qui suit, réprobateur, flotte entre eux avec maladresse. Quand Diarmuid était plus petit, Glenn le retrouvait souvent le nez dans ses armoires, le cul vissé sur le cuir lustré de ses voitures de collection moldues ou, plus problématique encore, la tête dans ses coffres-forts alors même qu’ils étaient blindés de sortilèges de protection et autres mirages magiques concoctés par les meilleurs enchanteurs de l’espace Schengen. A l’époque, Glenn oscillait entre crise de nerf intériorisée et fierté circonspecte sans arriver à comprendre comment un garçon de douze ans pouvait réussir là où des larrons de la pègre échouaient, mais il se doute aujourd’hui que son fils n’était pas vraiment tout seul dans ses canailleries. Comme il n’est probablement pas tout seul à cet instant face à son père ; Glenn remarque ce petit manque d’attention chez Diarmuid qu’on pourrait naturellement imputer à son tempérament nerveux mais qui pourrait tout aussi bien être un des symptômes d’outre…tymbisme ? tombisme ? Les explications d’Irene et d’Atropos se mélangent un peu trop dans son crâne passés une semaine d’insomnie, une pinte de bière vaseuse dans l’estomac et un poing dans la gueule.

"Aunt Remy is looking for you." Glenn s’essuie calmement le nez duquel pisse un peu de sang. "So is Aodhan, for different reasons I suppose." La connivence sous-jacente qu’on lit dans son échange de regard aurait pu s’accompagner d’un sourire, s’il n’y avait pas autant de gêne entre l’ancien politicard et son fils. "The whole clan is looking for you, actually." Glenn s’inclut sans le dire. Sans le mentionner. Sans l’avouer ni l’assumer. "You've been off the radar for a few days now…" Pas de reproche dans sa voix basse, cette fois. Il comprend l’attitude de Diarmuid sans pouvoir l’exprimer ni réprimer le détachement qui s’en suit. "Your mother wouldn't want you to be sad. Her leaving was necessary, but you will see her again in due course." Glenn sourit. Sa main revient se poser sur l’épaule de Diarmuid. "Everything will be fine, son."
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