BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

Malgré son contexte sombre et mature, SM, c'est une communauté qui aime le drama et les rebondissements et qui a un Discord très actif sous l'égide du safe space et de la communauté bienveillante. Qu'attendez-vous pour nous rejoindre ?
FORUM À ACTIVITÉ LIBRE — PAS DE RESTRICTIONS
14 février 2023 — v12 installée, forum mis en activité libre. 19 octobre 2022 — préparation de la V12 et départ de mahrun. et midoriya du staff. 4 juillet 2022 — v11 installée, arrivée de castace dans le staff. 22 mars 2022 — v10 installée. 5 décembre 2021 — v9 installée. 13 septembre 2021 — v8 installée, départ de kazhan du staff. 21 février 2021 — v7 installée. 8 novembre 2020 — v6 installée. 2 août 2020 — v5 installée, départ de jeyne du staff, arrivée de tofu et jool. 1 mars 2020 — v4 installée. 19 octobre 2019 — v3 installée. 18 juillet 2019 — v2 installée. 12 avril 2019— ouverture du forum par mahrun, kazhan, midoriya, poupoune et jeyne. 16 mars 2019— préouverture du forum. juin 2018 — début du projet.
      


 

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Angus Garfield
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Angus Garfield
Date d'inscription : 14/02/2021
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Âge : 51 ans
Occupation : fox des warlocks (ex wolf de la mendicité)
Allégeance : les warlocks tatoués sur son cul (wolf)
Particularité : legi, occlu, maudit
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tw: mention de trafic d'enfants
Des fois, Garfield se souvient du temps où il n’entendait pas encore les voix, il se souvient du silence, et surtout du bruit d’avant les voix, du bruit sans les voix.
Il se souvient des conversations inintelligibles dans les pubs, des rires dans la rue, des pleurs de bébés dans les transports en commun. Il se souvient de quand il entendait des gens encore en vie.
A cette époque, Garfield a vingt ans de moins, pas encore tous ses tatouages bidons, mais déjà les cheveux aussi crados que ce qu’on lui connait aujourd’hui. Il est encore impertinent et bagarreur, les chairs de ses phalanges constamment rongées, et l’œil toujours souligné d’un vert stagnant.

A cette époque, Garfield était genre responsable d’une planque depuis quelques années déjà. Il s’était mis à l’occlumancie, mais c’est une pratique encore récente, bien qu’il montre quelques facilités à fragmenter son esprit. Mais ça n’est pas suffisant pour résister aux pleurs des enfants. Garfield ne dort plus et consomme beaucoup trop de stupéfiants magiques.
C’est en s’en procurant certains, qu’il a rencontré Jeff, il y a quelques mois, avec qui il s’est entendu comme cul et chemise. C’est que Garfield était bien en peine, à se faire friendzoned par Duane. Et puis, en parallèle, Jeff lui a fait miroiter des plans plus séduisants, impliquant moins d’enfants morts ou exploités ou torturés. Jeff lui promet de se tirer loin d’ici (vous promettez les Tropiques à Garfield, il vous mange dans la main), et surtout, pendant tout ce temps, Jeff lui a montré du soutien, une proximité, mentale du moins, dont Garfield ne savait pas qu’il avait besoin. Garfield a toujours été à la recherche de quelqu’un à écouter, quelqu’un à suivre, qui lui dit quoi faire et quand et qui lui dit de bouger.

De fait, depuis qu’il était en charge de sa planque, Garfield avait l’impression de ne plus bouger, de stagner, de s’enfoncer dans son quotidien à l’instar du canapé dans lequel il vissait son cul toutes les nuits pour regarder la télé jusqu’au petit jour, parce que malgré les sortilèges d’isolement et la drogue assommante, il persistait à entendre les enfants kidnappés dans la cave.
Comme choix de carrière on fait pas pire.
Garfield avale une nouvelle rasade de son verre.

Il a donné rendez-vous à Jeff dans le pub habituel, malfamé, où le barman ne pose pas de question (c’est limite s’il demande ce qu’un client veut commander, et ne lui sert pas ce que lui veut) (enfin, c’est pas comme s’il y avait beaucoup de choix, tous les alcools sont troubles et dégueulasses). Garfield est recroquevillé autour de son verre, toujours à la même table, dans un coin de l’établissement, dans un box suffisamment étroit pour que, lorsque Jeff s’assoit, leurs genoux n’aient d’autre choix que de se toucher.
Garfield n’a jamais vraiment l’air très commode; mais ce soir-là, il est particulièrement nerveux, le cul posé au bord de son assise, les jambes tremblant frénétiquement sous la table. Ses doigts épais et rongés jusqu’au sang pianotent contre son verre, dont le mauvais whisky est réchauffé par la paume de ses mains. Il jette des regards furtifs, par-dessus son épaule ramassée, et défie quiconque pénètre dans un rayon de plusieurs mètres (ce qui arrive plutôt souvent, du fait de la proximité de la table avec la porte des toilettes).

Lorsque Jeff arrive enfin, toute l’échine de Garfield se crispe, comme s’il était un ressort prêt à lui bondir à la figure. Il attend avec peine que son comparse s’assoit à son tour, avant d’ouvrir le bec: "Hey pal, I— maintenant qu’il devait prendre la parole, voilà qu’il ne savait pas comment formuler sa délicate situation. I think we uh— I think we shouldn’t wait til next month; I think we should leave tonight…" Son regard lourd comme un bœuf mort s’accroche au sien avec tout le sérieux du monde.


Dernière édition par Angus Garfield le Sam 10 Déc - 15:48, édité 1 fois
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Glenn Ward
ENEMY OF THE STATE
Glenn Ward
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Crédit : self (av.), du maurier (cit.), jool (santa's gift)
Âge : Cinquante ans, en paraît généralement moins.
Occupation : Fugitif.
Allégeance : Travellers.
Particularité : Maître métamorphomage, très bon occlumens, et moyennement bon magicien sans baguette. Loup-garou mordu par Charybdis Kang, rien de moins.
https://smokeandmirrors.forumactif.com/t5143-glenn-rotten-but-no
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Il se regarde dans le miroir et voit : un jeune-homme de vingt-huit ans, le teint pâle et piqué de tâches de rousseur qui vont, naturellement, avec le roux de ses cheveux. Il voit des yeux profonds, dans lesquels beigne une confiance insolente que lui permet sa jeunesse, son cran et sa détermination. Il voit l’élégance d’un costume trois-pièces et le chien de sa pose. Glenn a un sourire convenu avec lui-même car il apprécie ce qu’il voit, de l’image à l’aura en passant par la perfection de l’ensemble. Il n’a même pas trente ans et ses ambitions débordent comme les fruits mûrs et savoureux d’une corne d’abondance. Glenn a la dalle, l’a toujours eue ; pour les opportunités en particulier, qui pourraient le grossir et faire qu’il ait du poids dans la balance des Plus Grands. Depuis quelques temps maintenant il s’est mis en tête qu’il pouvait, à lui seul, infirmer un gang. Ces foutus et satanés Warlocks. Non pas frontalement, puisqu’il connaît les règles et les conséquences de tout manquement à ces règles, mais en contournant la scène pour s’en aller investir les coulisses.

Des coulisses dans lesquelles il a trouvé Angus Garfield.

Un type étrange qui l’a immédiatement dégoûté. La première fois qu’ils se sont vus, c’était à une fête Syndicale. Angus avait les mèches collées par la sueur et portait un costume mal taillé qui étrécissait ses épaules et déformait son buste. La seule raison pour laquelle Glenn l’a approché c’est parce qu’il le savait responsable d’une des planques du gang. La seule raison pour laquelle Glenn a décidé d’en faire sa proie c’est parce qu’Angus a bu très vite et très mal le verre qu’il lui a offert. Ce seul geste a montré au traveller des tremblements dans les doigts et les charbons d’une souffrance qu’on essaie d’arroser en priant pour qu’elle ne (re ?)prenne pas feu. Un jeu d’enfant pour Glenn. Il est né d’une martyre ; il reconnaîtrait le tourment d’un corps ou d’un esprit les yeux fermés. Il a mis du temps à cerner Angus et même aujourd’hui il ne peut pas dire qu’il le connaît vraiment. Mais il a su isoler des éléments de son appréciation : il préfère la compagnie de ses pairs masculins, se complait dans la misère (physique et morale), et s’ouvre comme une huitre pour peu qu’on soit franc et familier avec lui.

Jeff est une compilation soigneusement travaillée d’un peu tous ces critères et besoins. Il l’a façonné en parallèle de ses rencontres avec Angus, retirant et ajoutant de nouvelles pièces en fonction de ce que pouvait infirmer ou affirmer le Warlock et, quand l’œuvre a eu l’air viable, elle est entrée par hasard dans la vie d’Angus, proposant là encore par hasard des cachetons de bonheur pouvant absorber son malheur. Jeff est un type franc et familier, qui ne prend pas tellement soin de lui ou de sa morale. Il apprécie Gar et le lui a déjà dit, parce que Jeff est un type qui vit au jour le jour et n’a pas le temps d’étirer ses relations pour voir si elles tiennent ou pas. On embarque avec Jeff ou on n’embarque pas. Il ne vous en voudra pas si vous n’embarquez pas, parce que Jeff sera susceptible trois minutes avant de vous foutre une claque dans le dos et de payer sa tournée, mais son énergie est si contagieuse et ses regards si envoûtants que vous vous mettrez à regretter d’avoir dit non.

Gar n’a pas dit non. Il n’a pas dit non quand Jeff lui a proposé de rouler leur bosse à deux, de fonder leur truc à eux. Il n’a pas non plus dit non quand Jeff a eu l’idée de voler la caisse des Warlocks pour bien commencer les (leurs) affaires.

Glenn se regarde dans le miroir et voit : un bonhomme de trente ans, plus grand, mieux taillé, les cheveux noirs et gras tombant en cascade devant un visage mal rasé. Il voit ce regard envoûtant qui a tant convaincu Garfield. Et des fringues inspirées de celles que porte Garfield. Une cibiche est glissée derrière l’oreille droite. Parce que Gar aime bien la lui voir tirer pour cloper en souriant.

* * *

"Hey pal - Hey Gar - I—" Jeff se tait en s’installant un peu plus confortablement dans le carré serré que leur a réservé Angus, abandonnant son verre sans trop de considération. Il tire sa cibiche de derrière son oreille et se met à cloper en souriant, encourageant son pote à cracher le morceau (il a l’air nerveux, non, il n’en a pas l’air, il l’est, son genou s’agite compulsivement et frotte la rotule de Jeff sous la table qu’ils squattent). "Yeah? - I think we uh— I think we shouldn’t wait til next month; I think we should leave tonight…" Un rire surpris s’échappe dans le crachat d’une fumée blanche. "Dude, seriously…" Le sourire de Jeff perd de sa rondeur. "Seriously?" Il s’inquiète soudain en se penchant en avant, les coudes en appui et les bras croisés. Jeff voit très nettement les orbes vannés de Gar, semblables aux deux judas d’une porte contenant les enfers. Il sent aussi très nettement son haleine chargée de whisky et les relents qui suivent préméditant la qualité médiocre de l’alcool. Il pue par tous les pores de sa peau. Il est aussi extrêmement tendu.

"Hey man, what's going on? Talk to me." La sollicitude de Jeff s’est accompagnée d’un coup de pied étouffé par leurs semelles respectives. Sa jambe reste là, à côté de celle d’Angus, ni trop près ni trop loin, chaude et présente. "Someone knows?" La nuque de Jeff est parcourue d’un frisson, qui traverse son vernis et vient affoler le métamorphomage caché en dessous. Il se reprend aussitôt, sachant qu’à la moindre perte de contrôle (à la moindre déconcentration) il risque de tomber le masque. "Or you just can't wait any longer?" Le sourire de Jeff reprend forme. Il est entier et rassurant. Sa main crapahute jusqu’à son verre en frôlant celle d’Angus. Il boit. Deux gouttes à peine traversent ses lèvres mais le coude s’est levé tout comme.


Dernière édition par Glenn Ward le Sam 1 Oct - 14:17, édité 1 fois
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Angus Garfield
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Dès que Jeff s’assoit, il s’attire directement l’attention totale de Garfield dont l’échine se fige. Il n’y a plus que ses yeux qui, pendant un temps, suivent le moindre de ses mouvements. Et plus particulièrement lorsque Jeff allume sa clope, les yeux de Garfield se gluent à la base de la cigarette, à la bouche de Jeff, à sa poitrine qui se gonfle quelques secondes, à ses narines et sa bouche de nouveau quand il souffle la cigarette.
Garfield a un regard bouffi, bouffé par son régime de stupéfiants et les récurrents yeux au beurre noir qu’il se coltine; des petits yeux pernicieux et luisants, écrasés par ses paupières et les poches sous ses yeux. Pendant un instant, c’est comme si son cerveau cessait de fonctionner, hormis pour ses yeux, vissés à Jeff.

"Hey man, what's going on? Talk to me." Garfield aurait été du genre à se taire juste parce qu’on lui avait demandé de parler, mais il sent le pied de Jeff qui vient buter contre le sien et ce simple (et peut-être accidentel?? mais il sait pas pourquoi, il a l’intime conviction que ce n’est pas un hasard???) contact le détend momentanément, désamorce le mutisme et la panique dans laquelle il était sur le point de se vautrer.

La vérité, c’est qu’un Dog l’avait surpris à rôder autour de la caisse commune entre sa planque et celles à proximité. Jusqu’à présent, le Dog n’avait pas moufté, parce que Garfield lui mettait la pression, mais il avait peur que la rumeur se transmette et qu’il y en ait un plus courageux que les autres qui balance sur lui. Garfield ne pouvait pas tous les surveiller, et quand il fouillait leurs esprits, il n’y lisait que les habituels lots de souffrance et de peur qui étouffaient tout le reste, même les éventuelles machinations (et puis, à cette époque, il n’était pas encore suffisamment rodé à l’exercice pour gratter plus loin).
"Someone knows?" Garfield ne se sent pas à l’aise du tout; il a l’impression d’avoir failli à sa mission et que la seule personne qui comptait sur lui (enfin pas la seule, mais la seule qui importait, ces derniers temps) allait être déçue et se sentir trahie (comme si ça n’était pas les Warlocks qu’il était en train de trahir rn). "Or you just can't wait any longer?" Une vague de chaleur le frappe au visage, poussée entre autres par les verres qu’il boit depuis tout à l’heure. Il se recule un peu dans la banquette, faisant grincer le cuir abimé sous ses fesses, son pied rompant le contact avec celui de Jeff. Il se râcle la gorge, ou peut-être qu’il essaye de maugréer quelque chose d’inintelligible.

Pendant un instant, il est trop occupé à se dépêtrer de sa gêne et de son émoi (he might be interested in men, but it doesn’t mean he is not a prick about it), pour se soucier de leur affaire commune en péril. Pendant un instant, il n’y a plus que les ongles noirs de Jeff qui comptent, au bout de ses doigts étalés sur la table, comme si c’était son territoire. Il n’y a plus que son pied qu’il ne sent plus contre le sien qui compte, ses yeux ridiculement maquillés et ses cheveux si gras qu’ils en deviennent luisants qui pendent sur son front.
Il ne s’est jamais rien passé entre eux; au contraire, c’est comme si Jeff faisait miroiter la possibilité qu’il puisse se passer quelque chose entre eux, le jour où ils se casseraient. Une montée en tension qui fait voir flou Garfield dont l’imagination, une fois n’est pas coutume, pédalait férocement.
Ou peut-être qu’il se fait juste des idées, et comprend ce qu’il a envie de comprendre, comme il veut voir la fébrilité qui fait trembler les pupilles de Jeff pendant quelques secondes, et la met sur le compte du stress dans lequel il infuse depuis des jours, et qui se transmet à son collaborateur. Garfield arrête de penser à ça, et revient au vif du sujet. "No, man, ya know I was fine with waiting, but someone knows…" Il secoue aussitôt la tête, revoit ses suspicions à la baisse, histoire de ne pas lui faire trop trop peur non plus. "I mean, kind of? I think so— I don’t know who knows, but it feels like someone knows." Il se gratte assidûment la caboche, comme pour essayer d’atteindre sa cervelle mise à mal par l’exercice. "I think someone will know soon enough. Shit’s getting tense, here, man. They were talking about changing location for the money and shit— they won’t let me in the loop, this time…"

Garfield se prend la tête dans les mains, grattant son cuir chevelu chargé. "I don’t know, man; maybe I’m getting crazy; maybe I’m seeing things… I shouldn’t have call you for this—"
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Glenn Ward
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cw: drogues

Angus recule sur sa banquette et la paire d’yeux envoûtante le suit avec une paresse feinte. Glenn sent l’impatience le gagner mais il ne la montre pas. Même sans l’aide de ce traquenard vivant qu’est Jeff, il aurait opté pour une attitude calme et furtive qui ne brusque pas la masse nerveuse de son interlocuteur. Angus est une brute qui lui rappelle sans peine les créatures les moins raffinées que son oncle élève dans son ranch. Il a déjà utilisé quelques techniques observées en corral pour amadouer le Warlock, à commencer par ne pas le regarder directement dans les yeux quand il est agité, et l’efficacité a, hélas, été prouvée. La dose de charme est venue après. Quand les quelques frôlements et insinuations de Jeff ont commencé à tirer Angus vers un autre type de gêne que celle farouche des bêtes. Ce que n’a pas manqué de remarquer Glenn (ce qu’il n’a pas manqué d’exploiter).

"No, man, ya know I was fine with waiting, but someone knows…" Jeff tourne son verre dans une main. Il fume tranquillement de l’autre. Angus fait des manières et Glenn réalise sans la moindre émotion combien il tient à Jeff. "I mean, kind of? I think so— I don’t know who knows, but it feels like someone knows." Glenn est hérissé par l’approximation de l’info. Ça ne l’inquiète que davantage et l’oblige donc davantage à se concentrer sur son simulacre. "I think someone will know soon enough. Shit’s getting tense, here, man. - Yeah? -  They were talking about changing location for the money and shit— they won’t let me in the loop, this time…" Le seul son qu’a émis Jeff est noyé par la voix vaseuse d’Angus. Les doigts de son acolyte ont arrêté de faire tourner le verre et s’appuient maintenant contre la paroi transparente avec une certaine pression à leur extrémité. Quelques cendres tombent sur la table, ignorées par les yeux envoûtants de Jeff qui continuent d’observer la silhouette d’Angus.

Une lueur méchante picore les billes métamorphosées car Glenn n’aime pas qu’un plan trouve des obstacles, et il y a fort à parier que les premiers mots que lui a adressés Angus soient au final la seule solution qui se présente à eux (à lui). Un certain mépris se joint aussi à sa considération quand le Warlock finit par se prendre la tête entre les mains, si bien que Glenn réprime l’envie de grimacer. C’est un geste qu’il a trop vu dans son enfance. Il le déteste et le répugne.

"I don’t know, man; maybe I’m getting crazy; maybe I’m seeing things… I shouldn’t have call you for this—" Jeff soupire et prend le temps de réfléchir. Ce qui permet au métamorphomage de réduire au silence le long frisson froid et nauséeux qui insiste sur son échine. Angus est plus qu’une masse nerveuse. Il est plus qu’un bœuf raclant du sabot dans son enclos. Il est l’accumulation d’un nombre incalculable de choses que Glenn déteste et fuit, et chaque fois que le Warlock laisse entrevoir ce lui supplicié et tourmenté par des affres invisibles à l’œil nu, le Traveller a envie de lui filer non pas de la drogue mais du poison. Presque plus par compassion que par aversion. "Here man, take these." Jeff sort de son lourd blouson en cuir deux cachetons de couleur vert émeraude. C’est la moitié de ce qu’il lui a apporté et de ce qu’il lui file habituellement. Il tend la main et l’ouvre pour qu’Angus vienne les picorer directement dedans. La discrétion n’est pas de mise. Ils sont après tout dans les entrailles du crime. "It’ll relax you." Jeff insiste d’un petit signe de tête qui fait tomber d’autres cendres sur la table. Gar ne peut pas lui dire non. Gar n’a jamais pu lui dire non.

Une fois que c’est fait la pogne revient se frotter contre le verre. La réaction des Yeux de Serpencendre varie selon le dosage. Une capsule relâche les muscles et apporte un sentiment de bien-être. Deux capsules continuent de détendre et de rester réceptif au monde qui nous entoure avec un sentiment d’euphorie couvrant sans l’étouffer celui de bien-être. A trois, la somnolence prend le dessus et l’on peut dormir douze heures sans le moindre rêve. A quatre, le sommeil est doublement réparateur et tous les bienfaits des premiers échelons persistent au réveil et pendant des heures. A cinq on perd pied et ne revient jamais dans une pleine conscience de soi ; on est une loque. Il est évident que l’addiction est elle aussi graduelle. Et que, de fait, les consommateurs des Yeux de Serpencendre finissent tous par gober cinq cachetons. Depuis qu’ils se connaissent Glenn a fait grimper Angus à quatre. Il pense l’attirer à cinq quand il auront réussi leur casse.

S’ils le réussissent.

"It’s gonna be okay Gar." Jeff est confiant. Il écrase sa clope à même la table et utilise le mégot pour littéralement appuyer ses propos. Tout son corps s’affaisse dans des chuintements de cuir et de frottements sourds, et il tend la nuque comme pour chercher le regard de Gar. Si Gar découvre ses yeux tumescents Jeff fera en sorte de regarder distraitement la bouche de Gar pendant qu’il parle. "I think you're right. Changing location for the money is a classic, nothing new here, so we'd better speed things up before our plan flops." Jeff parle un peu plus avec ses mains, maintenant, il est passionné par ce qu’il dit ; excité par ce qu’ils ont prévu. "I mean, who knows when we'll get another chance? That cash could rocket us to the very top. Recruit people, set up somewhere, … shit, can you imagine? you and me, gang bosses. Nothing will stop us, Gar, nothing." La patoche qui tient le mégot désigne Angus, puis lui. "You, and me." Jeff a un grand sourire qui monte jusqu’à ses yeux barbouillés d’un trop plein de suie. Jeff est confiant. Il croit en eux et il croit en Gar et il croit en cet avenir-là.

"Tonight then?" C’est un peu précipité et même Jeff a l’air de trouver ça fou mais ça sera peut-être leur seule fenêtre de tir et ils ne peuvent pas la rater. Sinon tout risque de rater. "You can do it?" Jeff plonge ses yeux dans ceux de Gar, ce qui est assez rare pour le noter, et ils brillent d’adrénaline. Ils brillent d’autre chose aussi, qui déborde et tombe en cascade épaisse sur la table de leur carré étroit. Les va-et-vient des toilettes à côté ont l’air très distants mais aussi très proches, comme une cadence régulière qui exalte ce truc vibrant et tendu qu’il y a entre eux.
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Angus Garfield
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Angus Garfield
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Garfield reste un temps prostré sur lui-même, les mains comprimant son crâne, les yeux fermés puis rivés au bois de la table. Il y inspecte les moindres défauts (et Merlin qu’il y en a!), s’accroche à la moindre tache, à la moindre petite merde, essayant de s’infiltrer et de disparaître dans les rainures du bois.
"Here man, take these." Lorsqu’il sent et entend Jeff se mettre en branle, il relève la tête, pour tomber nez à nez sur les deux cachets verts. "It’ll relax you." Garfield les reconnait aussitôt, pour en avoir consommer à tours de bras. C’était même Jeff qui les lui avait proposé la première fois, en plus de ses commandes habituelles. Et, malheureusement, c’était bien là le domaine dans lequel Garfield se montrait le plus aventureux.
Sans hésitation aucune (excepté peut-être lorsqu’il se demande pourquoi il n’y a que deux pilules et non pas quatre comme d’habitude), il positionne une main sous celle de Jeff (pour la stabiliser, comme si y’en avait besoin… anyway), et l’autre vient piocher du bout de ses ongles rongés jusqu’au sang les deux pilules d’Yeux de Serpencendre, qu’il propulse directement dans son bec.

S’il y a un bien un détail sur lequel le monde sorcier n’est pas extrêmement imaginatif (ou peut-être un peu trop justement), c’est le nom de ses drogues. Garfield retrouve sans surprise le déconcertant goût de cendre. Après quelques secondes à les faire jouer sur et sous sa langue, les cachetons effervescents sont réduits en bouillie et il les avale, secoué par la désagréable impression qu’un serpent (ou autre chose, hein, mais bon, Yeux de Bitecendre, ça claque moins) descend le long de son œsophage et étreint son cœur, le faisant pulser de plus bel, titillant il ne sait pas quelle partie du cerveau qui balance par vagues des hormones relaxantes pimpées à la magie contenue dans la drogue.
"It’s gonna be okay Gar."
Les pupilles de Garfield explosent; après tout, les œufs de Serpencendre gelés entrent dans la composition des philtres d'amour. "I think you're right. Changing location for the money is a classic, nothing new here, so we'd better speed things up before our plan flops." Garfield peine à se concentrer sur ce qu’il dit. Il se rappelle que, des fois, il a l’impression que Jeff change, pas dans son comportement mais juste physiquement; là une poignée de cheveux roux qui lui grignotent la nuque, là, un éclat bleu dans son regard, peut-être même qu’il a l’air plus grand, de temps en temps.
"I mean, who knows when we'll get another chance? That cash could rocket us to the very top. Recruit people, set up somewhere, … shit, can you imagine? you and me, gang bosses. Nothing will stop us, Gar, nothing."
Mais généralement, Garfield a ce genre d’impression quand il vient de se farcir un peu trop de cachetons ou de drogues en potions, et de fait, n’avait jamais fait quelconque rapprochement avec les tours d’un métamorphomage.
"You, and me."
Après tout, qui viendrait s’adresser à lui pour ce genre de passes? Il n’était pas suffisamment important dans la hiérarchie, bien qu’il se soit attiré les faveurs de Duane, fut un temps.

"Tonight then? You can do it?"
Quand la drogue kicks in, Garfield est emparé de la même émotion que s’il retrouvait quelqu’un de cher à ses yeux, des années plus tard. Son petit regard bouffi s’humidifie, et, pendant quelques secondes, Garfield donne vraiment l’impression qu’il va se jeter sur Jeff, et au vu de son naturel agressif, on ne sait pas trop si c’est seulement pour lui faire des bisous. Toujours est-il qu’il se retient, son palpitant piétinant sa cage thoracique comme une horde de centaures. Ses cheveux gras couvrent ses joues rouges. Garfield se sent si bien qu’il ne se sent pas normal.
"Fuck this, man, coasse-t-il soudainement. We don’t need the money. Like you said, it’s just you and me; we dont need the money. Il le fixe de manière inquiétante, la respiration lourde. Il lève son verre dont la moitié du contenu se déverse sur la table.  Together, we can do whatever we want! Let’s go now! Il se lève brusquement de la banquette, manquant de basculer, coincé dans l’espace étriqué. I’ve got my bike outside! We can go; we’ll make our own money! we can do everything, man, you and me, I—" Quelqu’un sort des toilettes et le bouscule. Il n’a pas le temps de faire volte-face, se réceptionnant lourdement des poings sur la table, que l’individu s’est éclipsé sous ses vociférations. Il lève son regard voilé par ses mèches crasses, un genre de sourire aux lèvres: "What you say, man, you in?"
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Glenn Ward
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Une vague de nervosité couvre soudainement le corps de Glenn. Il aurait dû s’attendre à cette réaction chez Angus. Glenn espérait que les deux cachetons le mettent simplement d’humeur à dire oui à tout, mais c’était sans compter les troubles nichés sous la peau et dans les yeux du Warlock. Glenn craint, un instant, qu’Angus déborde d’une euphorie destructrice, comme en ont les tempêtes frappant les côtes d’Irlande.

"Fuck this, man." Jeff se redresse légèrement, le menton levé en direction d’Angus. "We don’t need the money. Like you said, it’s just you and me; we dont need the money." Jeff soutient le regard d’Angus. Glenn sent son cœur battre à tout rompre dans sa cage thoracique. Comme un petit animal effrayé. "Together, we can do whatever we want! Let’s go now!" De l’alcool vient éclabousser les mains de Jeff qui sursautent de surprise. Glenn sent la situation lui échapper. Elle file entre ses doigts de la même manière que les gouttes de whisky glissent entre ses jointures. Il doute soudain beaucoup ; de sa capacité à réussir son plan, de sa capacité à se sortir de ce pétrin, de sa capacité à tenir le masque de Jeff alors que le stress le bouscule et menace son pouvoir de métamorphomage. Son père le met souvent en garde contre ça, contre son orgueil, contre sa propension à croire qu’il a l’expérience d’un maître quand il n’en est vraiment qu’à ses débuts. La honte lui chauffe les joues et atteint naturellement celles de Jeff. La pugnacité suit, et avec elle l’envie de réussir là où aucun Traveller de son âge n’a réussi avant lui.

Il se ressaisit.

Au même moment, Angus se lève avec toute la brusquerie dont il est capable, et donne une secousse à leur table dont le rebord heurte les côtes de Jeff. Le souffle momentanément coupé, Jeff et Glenn jurent d’une même voix. "Merlin, dude! - I’ve got my bike outside! We can go; we’ll make our own money! we can do everything, man, you and me, I—" Angus a vraiment tout d’une tempête. L’enchaînement de ses propos et gestes ne laisse aucun répit à son interlocuteur qui reste coi, incapable d’en placer une. L’éboulement soudain d’Angus en avant fait se tendre davantage le corps du métamorphomage, comme un réflexe pathologique. Glenn se méfie toujours de tout ce qui l’approche, de tout ce qui tente de le toucher. Il sent le goût du sang sur ses papilles. Sa langue écrabouillée entre ses dents serrées par la soudaine tension dans sa mâchoire.

"What you say, man, you in? - Gar, buddy…" Jeff se lève et pose une main sur l’épaule massive d’Angus. Ses doigts se contractent dessus, serrant le tissu usé et crade de son haut avec familiarité. Le geste se veut rassurant, complice. Glenn se concentre sur le bruit les entourant, un brouhaha granuleux et indistinct, pour faire abstraction du contact et de leur proximité soudaine (inouïe). Il a déjà quelques bases d’occlumancie. Il s’en sert comme d’une mallette mentale dans laquelle fourrer son stress, son dégoût. "It's the drugs talking, you're not thinking straight." La main de Jeff force un peu pour le relever à sa hauteur. Ce sont maintenant ses deux bras qui soutiennent Angus, tendus au-dessus de la table pour s’affirmer sur ses épaules. "Of course I’m in! Man, I'd follow you anywhere." Glenn se sent reprendre le contrôle, sur lui, sur la situation. Son rythme cardiaque a retrouvé le tempo calme qu’il l’oblige à adopter tout le temps. Ses pensées sont plus claires, et, de fait, sa ruse revient. Le sourire qu’a Jeff est plein de chaleur, à des degrés différents qui manifestent de sa loyauté pour Angus, de son amitié inconditionnelle. "Come, let's go outside. It’s stuffy in here."

Jeff sort du carré en entraînant Angus à sa suite. Il passe un bras sur ses épaules et l’étau se resserre. Glenn ne veut pas qu’il lui échappe. Il ne veut pas que cet abruti d’Angus Garfield foire tout sous prétexte qu’il est en pleine montée et raide dingue de son Jeff. Ils progressent d’un pas lourd et un peu bancal jusqu’à la sortie où l’air humide s’imprègne immédiatement sur leurs cheveux et fringues. Angus sent un peu moins mauvais. Il a l’air un peu moins intimidant et un peu moins stupide dans la pénombre de la rue. Glenn déplace son bras pour mieux le voir, mieux lui parler, mieux l’embobiner. Ses yeux globuleux luisent doucement, capturant la nuit et les quelques pâles lumières des réverbères, et Glenn sent son cœur se serrer douloureusement. Il n’en devient que plus déterminé.

"We need it, Gar. We need the money." La paume de sa main s’est enroulée contre la nuque d’Angus. Il sent très distinctement la pellicule de sueur empoicrant la peau du Warlock et ses cervicales tordues rouler en dessous. Il le regarde droit dans les yeux, le dominant de plusieurs centimètres, sans pour autant se départir de sa gueule affable - pleine de charme. "Believe me, I've thought about it a lot. A lot." Ses doigts se referment un peu plus contre la nuque d’Angus. Il sont très proches. Glenn ne veut pas qu’il lui échappe. "Without a gang, we won't survive for long. What d’you think the Warlocks will do when they realise you've left them? We need men to deal with whatever will happen. And to get men, we need money." Glenn sent son pouce glisser sur le cuir chevelu gras d’Angus, à la base de sa nuque. Il réprime un frisson d’aversion en donnant quelques nouvelles secousses dans son bras. "It's you and me, Gar, it is. But if you want this to work, you have to believe in me. You believe in me, right?"
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Angus Garfield
OPPORTUNIST
Angus Garfield
Date d'inscription : 14/02/2021
Messages : 155
Crédit : cassou (av)
Âge : 51 ans
Occupation : fox des warlocks (ex wolf de la mendicité)
Allégeance : les warlocks tatoués sur son cul (wolf)
Particularité : legi, occlu, maudit
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Garfield ne se rend absolument pas compte de la tension qui traverse l’échine tendue de Jeff. Il ne voit rien autour de lui, si ce n’est ses visions un peu fantasmées d’un futur aventureux et intense; leurs deux culs vissés sur la moto vrombissante dans la nuit noire, remontant d’interminables routes comme on en trouve davantage aux Etats-Unis, déboulant dans des bouges et faisant preuve de tellement de charisme qu’en moins de temps qu’il n’en faut à Corban pour s’enfiler une cannette de Creamson Bull, les voilà à la tête du gang le plus dangereux du Royaume-Uni, et va savoir, du monde!!
Bref, suffisamment de rêves tirés par les cheveux, pour laisser le temps à Jeff-Glenn pour se remettre de ses émotions et essayer de le faire redescendre les pieds sur terre. "Gar, buddy… Garfield se méfie de cette main qui lui alourdit l’épaule, et essayerait presque de le contenir, de le faire se rassoir; Garfield n’a pas envie de s’asseoir, il a envie de bondir sur la table et d’hurler à la lune. It's the drugs talking, you're not thinking straight." Garfield grommelle, va pour essayer de se dégager de sous sa main, quand la seconde vient se verrouiller sur son autre épaule, le maintenant en place: "I am, grommelle-t-il, visiblement not thinking straight (for all we know, he’s not even straight!).

Ceci dit, alors que Garfield se disait déjà que c’était peine perdue, et qu’il n’avait aucune idée de comment il allait argumenter contre Jeff dans cet état, ce dernier se reprend: "Of course I’m in! Man, I'd follow you anywhere." Il y a une terrible lueur qui bave dans l’œil de Garfield, transpirant la confiance et l’espoir, deux sentiments dont il était censé être privé depuis des années. Ça n’était pas le genre d’impression qu’il fallait imprimer dans son esprit étriqué. Confier à Angus Garfield qu’on le suivrait où qu’il aille revenait à promettre à un cabot qu’on le laisserait se promener tout seul, conduire une voiture et s’occuper des impôts. C’est une promesse facile, tentante, mais assez dangereuse à reprendre. C’est aussi de défi que son œil brille. "Come, let's go outside. It’s stuffy in here." Garfield le suit sans demander son reste.

Il ne se doute de rien, se complaisant dans le creux du bras passé autour de ses épaules, jetant des coups d’œil méfiants aux alentours, comme s’il défiait qui que ce soit de s’adresser à son Jeff, à se dresser en travers de leur route et de leurs plans grandioses. Même le froid qui les accueille à l’extérieur ne le fait pas broncher, à croire que la couche de crasse le garde au chaud. Il va pour les diriger vers là où il pense qu’il a garé sa moto, mais Jeff le retient. Maintenant qu’ils sont debout, Garfield se sent beaucoup plus petit que Jeff. "We need it, Gar. We need the money." Ses yeux fous roulent dans leurs orbites: "Again with this!" La main de Jeff dans sa nuque accompagne son mouvement et immobilise son visage en face du sien. "Believe me, I've thought about it a lot. A lot." Garfield est confus, il ne sait pas où Jeff veut en venir, il n’arrive pas à réfléchir, obnubilé par la proximité, la chaleur de la main de Jeff dans sa nuque, la pression qu’elle exerce, et l’angle un peu douloureux de son cou pour le regarder dans les yeux. Son haleine forme des petits nuages de buée entre leurs deux nez.

Là où Glenn lutte contre son dégoût par crispations de ses muscles, Garfield y voit de la tendresse, de la tension; il ne sait plus de quoi ils parlent, s’il s’agit encore du gang, ou juste d’eux. "It's you and me, Gar, it is. But if you want this to work, you have to believe in me. You believe in me, right?" Un silence, le temps pour Garfield de se décider à faire la pire chose qui puisse lui passer par la tête: "I— I do, man…" Et, à son tour, ses mains viennent se refermer dans le cou de Jeff, avant de l’embrasser avec rudesse. Le baiser n’a rien de tendre, et Garfield échoue à se frayer un chemin entre ses lèvres, si bien qu’il s’arrache à sa bouche fermée en grommelant. "I— I’m sorry, man, I— I don’t know what go into me… bafouille-t-il, confus, en se massant le cuir chevelu. I— uh, I’ll get your money…"
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Glenn Ward
ENEMY OF THE STATE
Glenn Ward
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Âge : Cinquante ans, en paraît généralement moins.
Occupation : Fugitif.
Allégeance : Travellers.
Particularité : Maître métamorphomage, très bon occlumens, et moyennement bon magicien sans baguette. Loup-garou mordu par Charybdis Kang, rien de moins.
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cw: mention explicite, manipulation, mention de drogues et de mutilation

Jeff est un peu hébété quand Angus l'embrasse. Mais Glenn n’est pas surpris. C’était dans la juste continuité des choses et sa main sur sa nuque, chaude et bienveillante, était presque une perche en soi. Iels tombent si facilement dans le panneau. Glenn sent toujours une forte pointe de mépris pour celleux qui se laissent avoir par son charme et ses rondeurs d’âme, métamorphosé ou non. Il se sent aussi naturellement supérieur, perché dans ses hauteurs où la fièvre et le désir ne l’atteignent que très rarement. Jeff sourit penaudement. Jeff, tout comme Glenn, a moins l’habitude que des hommes l’embrassent. Il a été pris de court, ça se voit, ça se sent, c’est pour ça que ses lèvres ne se sont pas ouvertes sous la pression de la langue d’Angus. Glenn, lui, est écœuré. A peu près autant que lorsque Shirley force ses baisers et laisse traîner sa main sur son entre-jambe dans l’espoir de le satisfaire. Rien ne satisfait plus Glenn que le contrôle. Il laisse aux bêtes l’impulsivité.

"I— I’m sorry, man, I— I don’t know what go into me… - Nah, Gar, it’s okay, hey… - I— uh, I’ll get your money…" Glenn aime ce qu’il entend. Tout revient dans l’ordre. Toutes les pièces du puzzle se réajustent sous ses yeux, ou plutôt ceux de Jeff, qui brillent d’excitation dans la nuit humide qui les entoure. "Our money, Gar…" Il cherche son regard. Son bras se tend à nouveau et sa main retrouve sa position initiale contre la nuque d’Angus. Jeff le tire jusqu’à lui et pince son menton carré dans son autre main pour lui rendre son baiser. Moins brutalement. Avec tout ce qu’il faut de langue pour faire perdre la tête à Angus. Glenn a de la pratique. Il a roulé autant de pelles qu’il a roulé d’abrutis dans la farine. Il sait prétendre la passion, l’envie de l’autre, le besoin de l’avoir contre soi et le sentir vibrer dans ses mains. Glenn ne va jamais jusqu’au sexe mais il n’en a pas besoin. Ce préambule seul, accompagné parfois de quelques autres gâteries, lui a permis de manipuler un nombre incalculable d’esprits ; Gar est le plus candide d’eux tous, celui qui le mérite peut-être le moins, et si Glenn s’écoutait vraiment, s’il faisait plus attention à ses yeux bouffis et son allure de chien errant sûrement qu’il aurait pitié. Glenn n’en est pas dénué. Les cinq cachetons de Serpencendre qu’il prévoit de lui filer bientôt sont une forme d’indulgence. Il sera une loque. Mais une loque calme, quelque part en paix.

Jeff repousse Angus quand il sent que ça devient trop intense. Evidemment, et avec la dose qu’il a pris, Angus est difficilement tenable. "Easy there…" Jeff étouffe un rire. "I thought you'd never do it…", lui ronronne-t-il au pif. Parce qu’il ne l’a pas tellement repoussé, qu’écarté pour leur permettre de respirer tous les deux. Il lui tient encore fermement la nuque - toujours ce jeu de chairs, ce contact qui en dit plus, qui en promet tant, de la manière dont il le tient maintenant et le tiendra plus tard. Jeff sourit. Jeff est beau quand il sourit. Ses manières franches et familières donnent une chaleur particulière à sa gueule, une chaleur rassurante, qui consolerait la plus torturée des âmes.

Ses mains dégringolent calmement et l’une d’elles s’accroche au col du blouson de Gar. Il donne un coup sec, jurant avec son calme. "Told you. I'd follow you anywhere." Il le repousse maintenant vraiment. Ses traits dégoulinent de noir et de fièvre. Il continue de sourire. "Now go get our fucking money, so we can get out of here." Il se barreront juste après le casse. Sur la moto de Garfield. Et il se trouveront une piaule sur le chemin qu’ils paieront avec une partie du fric qu’ils auront fauché et ils feront tout ce qui leur a démangé de faire depuis qu’ils se connaissent et qu’ils se retrouvent dans leurs petits coins sombres. Il dit tout ça, le sourire de Jeff. "I’ll see you at the White Wyvern." Jeff ramasse des résidus de la salive amère d’Angus en se passant la langue sur les lèvres et recule.

Il s’éclipse dans la nuit après un dernier coup d’œil en arrière.

* * *

Jeff a poireauté des plombes au pub en attendant qu’Angus débarque avec sa bonne nouvelle et surtout beaucoup de fric en poche. Il a fini par sortir, les mains enfoncées dans son blouson et la mine tracassée, avant de remonter Knockturn Alley en direction du secteur des Warlocks. Glenn est épuisé. Il n’a jamais tenu aussi longtemps une apparence, même s’il a pu faire une pause avant d’arriver au White Wyvern, et qu’après ça il a fait des allers-retours aux chiottes comme s’il avait la courante. Il évite de trop transplaner sur le chemin, ce qui aurait pour effet de le fatiguer encore plus, mais il le fait sur quelques courtes longueurs pour éviter des coins trop chauds ou des coupe-gorges connus.

Angus s’est foiré. C’est la première chose à laquelle Glenn pense en marchant très vite. Angus s’est foiré parce que c’est un crétin fini. Ou alors il s’est dégonflé, seconde option. Mais Glenn y croit moins, parce que ça serait alors remettre sa capacité à le manipuler en question et Glenn a une haute opinion de sa dite capacité à mener tout le monde en bateau, même et surtout des types comme Angus Garfield. Quand il prend le dernier virage Glenn est épuisé et aussi exaspéré. Il n’entend pas de suite les éclats de voix qui proviennent du hangar vers lequel il s’approche ; ce n’est qu’à hauteur du bâtiment, caché dans son ombre immense, qu’il perçoit enfin les glapissements de douleur d’un homme. D’Angus.

Une panique subreptice traverse le métamorphomage qui plonge davantage dans l’ombre en ne voyant pas que les cheveux de Jeff sont devenus roux et que ses traits se sont mélangés à ceux de plusieurs autres personas que Glenn utilise régulièrement. Il faut qu’il se calme, dos plaqué au mur, pour retrouver l’apparence complète de Jeff. Angus continue d’hurler et chacun de ses cris soulève un frisson d’horreur sur la nuque de Glenn. Malgré le trouille et l’instinct de survie qui lui invective de reculer, il continue d’approcher, porté par le sentiment bizarre mais obsédant de vouloir s’assurer que les cris viennent bien d’Angus. Quand il arrive enfin à l’angle du mur et qu’il hasarde un coup d’oeil, Glenn se pétrifie sur place. Des Warlocks sont en train de débiter un à un les doigts d’Angus, qui gisent par terre comme de gros vers gluants et rouges. Il a envie de vomir. De leur dire d’arrêter. Seul un hoquet s’échappe de ses lèvres, pas assez fort pour alerter quiconque ; au contraire de la baguette d’Angus sur laquelle Jeff marche, qui craque et son rompt sous son poids de manière très audible.

Toutes les têtes se tournent alors vers Jeff. Et ça va soudain très vite. Il détale comme un lièvre pris en chasse par des chiens et le reste est très flou. Il se souvient simplement du regard d’Angus, de ses yeux bouffis, huileux de douleur, et de la lueur d’espoir qu’il a vu briller dedans quand ils se sont posés sur lui.

Jeff n’est plus jamais réapparu.
Glenn l’a enfermé dans un coin d’armoire comme il relègue dans ses mallettes mentales toutes ses craintes et culpabilités. Quelques mois après l’incident, il a revu Angus à une fête syndicale. Il lui a payé un verre comme la première fois. Angus a eu l’air éteint. Plus ravagé encore. Glenn a pensé aux autres Yeux de Serpencendre laissés dans le blouson de Jeff, au semblant de calme, factice et mensonger, qu’il aurait pu octroyer à Angus en les lui refilant d’une manière ou d’une autre. Et puis il a balayé l’idée d’un signe de tête et tapoté sympathiquement l’épaule d’Angus, l'œil froid, avant de s'en aller à une autre table.
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