Date d'inscription : 13/09/2017 Messages : 411 Crédit : andthesunrisesagain (av). tumblr (gifs). tumblr & phoebe bridgers (quotes). Âge : vingt-sept ans (28/08) mais morte depuis le 15/07/07 donc techniquement vingt-six...? Occupation : mopey ghost. Allégeance : à Morgana. Particularité : revenante + maudite (ancienne outre-tymbiste).
| | | bairagi curran And when broken bodies are washed ashore Who am I to ask for more, more, more? Juchée sur la mezzanine surplombant l'entrée de l'AMI, tu regardes la porte s'ouvrir sur Nils. C'est Isla qui l'a mentionné l'air de rien, une fois alors que tu étais à portée d'oreille. Tu as cru qu'elle parlait d'un autre, jusqu'à ce qu'elle le décrive; et alors là, tu l'as fixée comme jamais auparavant, alors qu'elle racontait une histoire de fantômes et d'épouvantard, riant de temps à autre comme si ce n'était pas effrayant. Tu n'as rien moufté, seulement coulé un regard vers Artie qui l'a évité. Elle savait et ne voulait pas te le dire.
C'est à la surprise générale que tu as demandé à te rendre toi aussi à l'AMI. Tu avais refusé d'y mettre les pieds jusque là, peut-être parce qu'une partie de toi redoutait de trop t'approcher des tunnels et des lieux funestes de ta mort. Mais la possibilité de revoir Nils, même de loin, était motivation suffisante. La déception d'Artie, aussi, avait quelque chose de plaisant; tu n'avais rien voulu entendre de ses protestations.
Tu oublies tout ceci quand tu le vois débarquer, houpette de cheveux bruns au vent, gardant la porte ouverte derrière lui. Tu ne comprends pas pourquoi au début: tu es accaparée par la canne qu'il a en main. Tu ne l'as jamais vue auparavant. Quand il se met à marcher, tu réalises très vite qu'il n'en a pas besoin. Mais qu'il va finir par trébucher si il n'arrête pas de regarder derrière lui en direction de... Il est accompagné.
Tu sais, Priam, tu n'as aucune raison d'être déçue ou jalouse ou triste ou incompréhensive. Vous vous êtes quittés en mauvais termes, et tu es morte. Tu ignores si il sait que tu es morte, et ça ne devrait pas être important. Tu es morte, et il t'a oubliée. Tu te souviens, de toutes façons, de la vitesse avec laquelle il avait accouru dans les jambes de son père; l'engouement qu'il avait présenté pour faire partie des forces de l'ordre; le venin qui avait transpiré de ses mots lors de votre dernière conversation. Pourquoi es-tu déçue? Personne n'aurait jamais pu t'aimer comme moi je t'aime, et encore moins lui.
La femme qui l'accompagne a un triangle rouge sur la joue (le bon flic Buck vous avait expliqué, à Artie et toi, ce que ça signifiait) (la mauvaise flic Mite avait reniflé en disant qu'il valait mieux s'en tenir éloigné, avec un regard équivoque en direction de Buck) et alors même que tu t'es faite toute petite derrière la rambarde de la mezzanine, tu vois ses yeux noirs se planter sur toi. Tu déguerpis comme une petite souris. Tu te sens petite et incorporelle, et tu aimerais tellement retourner dans l'épée, et ne jamais en sortir.
Tu retournes dans la salle d'études où se trouve ta tâche du jour, en faisant bien attention à éviter Artie. Dans les couloirs de l'AMI, tu as l'impression d'être suivie - mais à chaque fois que tu te retournes, il n'y a rien. C'est une impression permanente, dans l'Institut, mais elle est renforcée par l'étroitesse des couloirs et leurs ombres qui n'ont jamais semblé aussi profondes. Une fois la porte de la salle refermée derrière, tu inspires profondément - un geste inutile, mais familier et rassurant.
Tu ressembles à cette canne, et à cette femme, et à cette marque rouge. Tu regardes tes mains pâles qui tremblent, et tu penses à tout ce qui a changé chez toi depuis... depuis. Tu voulais absolument parler à Nils. Maintenant, tu ne peux rien imaginer de pire. Alors tu retournes à l'ouvrage qui t'attend sur la table - Adhémar voudrait que tu reconstitues ce squelette aux os dorés et hantés, tu es la seule à pouvoir le toucher - avec un orage entre les deux oreilles.
Tu t'inquiètes trop. Prends exemple sur Nils, et oublie.
Les os du squelette t'accaparent tellement que tu ne remarques ni la porte qui s'ouvre, ni l'air qui change dans la pièce. Mais pour être honnête, la personne qui s'y introduit est une professionnelle, et ne fait pas le moindre bruit. Il est trop tard quand tu sens quelque chose presser derrière ton front. Quand tu étais encore outre-tymbiste, ça aurait été insupportable. Depuis ta mort, c'est devenu une habitude: il y a une aura de mort qui entoure la vampire alors que tu relèves les yeux vers elle.
Tu as du mal à imaginer comment quelqu'un d'aussi frileux que Nils puisse vouloir se retrouver au contact de quelque chose d'aussi horrifique qu'un vampire; mais peut-être que tu ne le connais pas autant que tu le pensais, au final. Pourquoi est-ce que cette pensée te soulage légèrement, Priam? "I don't think my blood would be of any sustenance to you." Tu reposes doucement la fibula dorée que tu étais en train de manipuler. "Can I help you?" |
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