tw; cauchemar, mention de
ptsd et de morts

Ca te dis de boire un verre chez moi cette semaine ? On sera plus tranquille qu’ici. Une invitation lancée au détour d’une tombe, que le fossoyeur avait accepté avec beaucoup d’enthousiasme, et depuis, ils en avaient fait un rendez-vous presque régulier. Presque, parce que c’était mieux, si leur amitié ne venait pas aux oreilles de la presse. Presque, parce que Jules avait un emploi du temps de ministre. Presque, parce qu’elle était devenue capitaine. Bref, ce n’était pas toutes les semaines, ni tous les mois, mais les deux compères parvenaient à s’octroyer du temps, un peu comme deux amants, alors qu’ils n’étaient en rien de tout cela. C’était la vie normale d’adultes. Une vie secouée par la guette et depuis quelques mois par un dérèglement magique qui avait rendu le quotidien du Lloyd compliqué.

Outre des problèmes entre les repousses moldus, et récemment des personnes qui débarquaient dans le cimetière pour demander, à lui et ses collègues si des fantômes de leurs proches, voir des revenants, c’était présenté à eux. Souvent, la réponse était négative, le manque de rationalité et pragmatisme de la part des sorciers échappé au Lloyd qui lui espérait qu’il ne serait pas un aimant de plus pour une hantité. Parce qu’il paraissait qu’il en était un, que ce soit lié à son travail actuel, ou son séjour à Azkaban, rien n’avait été clair, mais on avait déjà mis de côté la possibilité qu’il soit outre-tymbiste (passé 50 ans, il le saurait quand même, mais il était rassuré de savoir que non) et il n’aurait jamais la réponse, puisque les deux sorciers qui l’avaient approché avaient disparu de la circulation. Par contre, la paranoïa de Rhys était remontée d’un cran, les dérèglements magiques n’avaient pas particulièrement de conséquence sur lui directement, mais il suffisait qu’un mauvais jour s’additionne à une mauvaise surprise, pour que le sorcier s’effondre. Il allait pourtant mieux, beaucoup mieux qu’il y avait deux ans, et il remontait la pente, pourtant, il n’échappait pas aux rechutes. Parfois, il suffisait d’un déclencheur, d’une mauvaise nuit.

Et une mauvaise nuit, il venait d’en passer une. Cauchemar de sa cellule d’Azkaban, sa joie de vie soufflait, alors qu’un ricanement lui rappelait que s’il allait mieux, il prenait plus de risque de possible se faire renvoyer en prison ou pire… Car il y avait bien eu pire, comme Max et Charlotte avaient pu le démontrer.

Un frisson qui le parcourait, alors qu’il regardait l’horloge, s’il traînait plus longtemps, il serait en retard pour son repas avec Jules. Alors, plutôt que de s’attarder sur le reflet marqué par la fatigue (et les années), le sorcier décidait de penser aux quelques heures de répit qu’il passerait en compagnie de la blonde. Ils ne s’étaient pas beaucoup vus depuis sa promotion, et l’année 2007 était passée à une telle vitesse, qu’il avait encore du mal à réaliser que l’année 2008 lui tendait les bras, commençant donc sur les chapeaux de roue avec ces fameux retours. Et si le gouvernement avait tenté du damage control, c’était compliqué et Rhys espérait un peu au fond de lui que peut-être, c’était le début de la fin. Le secret magique international étant mis en péril, peut-être que les pays autour d’eux viendraient leur prêter main forte.

« Ah… » Rhys réalisait qu’il avait oublié de faire un dessert, il s’empressait alors de quitter sa demeure et de filer à l’épicerie du coin pour récupérer la spécialité de la région. Une fois les gâteaux gallois emballés, le sorcier se planqua dans une petite ruelle de Betws y Coed afin de rejoindre le cottage de Jules qui se trouvait en bord de mer, non loin de Cardiff.

Habillé d’une chemise grise et d'un pantalon, couleur moutarde (pour la petite touche de couleur), le sorcier apparaissait dans un plop! Non loin de sa destination, s’empressant de rejoindre la maison et frapper à la porte qui s’ouvrait rapidement sur le visage de son hôte. « Bonsoir Jules ! Je m’excuse de mon léger retard, je n’avais pas vu l’heure, s’excusait-il alors qu’elle l’invitait à renter. Comment vas-tu ? Je.. Je n’ai pas eu le temps de cuisiner, je nous ai donc pris des gâteaux gallois fais par le pâtissier de mon coin. » S’excusait-il en tendant la boîte des dits gâteaux.

« Bon… Euh oui, oui, bien sûr, ce n’est pas très compliqué pour un vieux sorcier de mon âge de se déplacer. » Enfin, il y avait bien eu cette fois où Lance l’avait ramené chez lui, et il avait vomi ses entrailles après le transplanage, mais les circonstances étaient différentes. Ce soir-là avec Lance, il n’était pas frais comme un gardon et prêt à passer une après-midi avec son amie Jules.

Capitaine de l’équipe du Pays de Galles, ce n’était pas rien, il était tellement heureux de la réussite de la jeune femme (il lui avait dit lorsqu'il l'avait vue dans le cimetière), comme de ses comparses des Rowdy Ravens. Le sorcier avait presque l’impression que la vie avait repris un semblant de normalité, surtout en compagnie des bonnes personnes. Ce genre de moment rendait la situation dans le pays un peu moins difficile. Rhys n’oubliait pas qu’il avait beaucoup de chance, et que les sorciers né-moldus, ou ouvertement contre le gouvernement n’avaient pas ce confort. Lui, il devait l’accepter, s’il voulait rester au sein des Black Hands, mais surtout s’il voulait un jour reprendre son poste. Il n’était pas interdit d’aider l’Ordre ou toute autres forme de résistance par contre, bien au contraire et c’était bien pour cela que Rhys avait aidé les filles de P.A.P.A notamment après la disparition de Max et il était récemment passé sur d’autres dossiers, mais que ce soit Lance ou lui, ils garderaient en contact avec Maxwell. Et sinon, il traînait aussi pas mal avec Sal et Jim ces derniers temps, deux personnalités opposées, mais avec qui il pouvait parler sport, et un peu de tout sans trop se soucier de se mettre en danger.

Aux côtés de Jules, ils rejoignaient le salon, avec une vue prenante sur la mer, qui était d’un gris clair, ni triste, ni joyeux, une très belle vue. Le sourire de Rhys s’étirait après avoir sifflé en découvrant la vue, avant de confier les gâteaux à Jules. « C’est parfait ! Je vois aussi que tu as des réserves. » Commentait le sorcier avec un sourire espiègle, s’approchant avec curiosité et par gourmandise, demandant la permission du regard avant de piocher un bonbon au hasard. Il le gobait presque aussi, pour le faire rouler sur la langue, il sentit immédiatement ce dernier pétiller dans sa bouche, explosant dans un florilège d’épice et de sucre.

La jeune femme lui proposait de lui faire la visite, il attrapait un autre bonbon, en hochant la tête. « Ne t’excuse pas voyons, on peut tout à fait faire le tour de tes appartements, on aura tout le temps de manger et boire après, ne te retiens pas pour moi. L’encourageait-il en riant doucement, il plongeait de nouveau la main pour attraper une poignée, s’excusant en riant, tu vois, c’est pour cela que je n’ai pas ce genre de chose chez moi, aucun self-control, il y aurait plus de bonbons au bout de trois jours ! Filons faire cette visite, avant que je disparaisse dans cette bonbonnière. Déclarait-il s’éloignant de la source de la tentation pour suivre Jules, lui offrant sa main qui contenait quelques bonbons. Je suis content de te voir aussi en forme, qu’est-ce que tu racontes de beau ? »