man i hate high school (altie)

at least whatever is wrong with us is funny

janvier 2007 - fawkes learning center - @alphonse chafay

Lottie n'a jamais été studieuse, ni scolaire. Il faut dire qu'elle n'a jamais été mise dans un environnement propice à l'enseignement: tout ce qu'on lui a appris lors de sa vie n'a été qu'une succession de mensonges, tout pour lui monter le cerveau avec une propagande écoeurante. Elle le sait bien, maintenant, que tout ce qu'on lui a fait rentrer dans le crâne n'est qu'un ramassis de conneries.
Et maintenant, la voilà qui doit tout recommencer à zéro après avoir déconstruit des années d'enseignements. This is what a hybrid looks like, and you must not treat them as equals, The rebels are terrorists and if you happen to meet one, you have to denounce them ou encore You are not allowed to use magic for you are nothing but a genetic mistake - toutes ces paroles continuent d'occuper une place dans sa mémoire et ce malgré elle. Une succession d'ordres et de brainwashing, tout pour les monter les uns comme les autres: et le gouvernement a bien réussi son coup.
Aujourd'hui encore, la môme peine à se défaire des habitudes qui lui ont été inculquées à la Damocles. Lorsqu'elle rencontre quelqu'un, elle sonde son visage à la recherche d'un signe physique qui pourrait traduire une hybridité quelconque - avant de se corriger, de se raviser parce que ça n'est pas bien, qu'elle a résisté pour de bon aux endoctrinements du gouvernement et qu'elle n'a pas à continuer à jouer son jeu. La gamine peine aussi à se faire à la présence de la baguette qui lui a été donnée à son arrivée à la Fawkes, it just doesn't feel right. Elle ne se sent pas légitime à utiliser la magie, à suivre des cours avec ses camarades quand elle pourrait se rendre utile autrement, avec ses mains. And so on, and so forth.

Ça n'est donc pas une surprise qu'elle peine à se faire à son quotidien à la Fawkes, avec d'autres élèves. Il y a des visages familiers qu'elle a pu retrouver en arrivant ici, des étudiants qui sont passés par la Damocles comme elle. Des visages de Gracefield. Et la plupart semblent s'être assez bien accommodés. Les cours se passent assez bien. Mais pas pour elle ..
Des années d'intériorisation et à se brider ne peuvent décidément pas lui permettre de réussir du premier coup tout ce qui lui est demandé. Et Lottie est loin d'être patiente - Lottie est fière. Voir des gamins beaucoup plus jeunes qu'elle réussir à lancer des sorts alors qu'elle peine encore à lancer un minable leviosa lui donne envie de hurler, et de tout abandonner. À quoi bon essayer, quand les efforts ne servent à rien et ne sont soldés que par des échecs? À ça s'est ajouté les effets de son emprisonnement sur Gracefield, qui n'ont fait que rendre sa magie plus capricieuse encore: rien ne peut jamais jouer en sa faveur. À ça, elle ne peut que ricaner, accuser le coup du sort.

Sous ses yeux, les lettres semblent danser. C'est à peine si elle arrive à lire ses notes de cours. Lottie les relit depuis si longtemps que les mots ne font plus aucun sens. Son cerveau a complètement déconnecté. Elle n'a pas encore compris que ça ne sert à rien de se tuer à la tâche, si ça ne vient pas, ça ne vient pas. Mais au lieu de faire une pause, elle continue de fixer intensément ses cahiers, au point qu'elle pourrait y faire un trou par la simple force de ses prunelles. C'est pour cette raison que l'entrée d'Alphonse dans la pièce d'étude passe inaperçue - et c'est aussi pour cette raison que la rousse sursaute lorsque sa présence est enfin remarquée.
"Putain Alphonse!! Tu m'as fait peur..!" Lottie souffle, porte une main à sa poitrine et fronce les sourcils, plante son regard acier sur le sorcier. "Fais plus de bruit?? Ou frappe avant d'entrer?? J'sais pas bordel." qu'elle marmonne, la mine renfrognée. C'est vrai quoi, il joue au fantôme? Ils ont déjà suffisamment à faire en matière d'au-delà ces derniers temps. "Tu veux m'tuer ou quoi?" Les mots s'échappent de ses lèvres alors qu'elle reprend peu à peu un rythme cardiaque normal, les yeux toujours posés sur son camarade (son ami? elle ne sait pas encore mais il n'est pas quelqu'un qu'elle déteste donc c'est un bon début). La rouquine l'observe de haut en bas avec précaution, après s'être calmée. "T'es v'nu réviser aussi?" La question est posée sur un ton assez prudent. Allez savoir pourquoi elle marche automatiquement sur des oeufs autour de lui - peut-être parce qu'il lui fait penser à Ocean et qu'elle a l'impression que si elle le brusque trop il pourrait tomber en miettes. Ou juste qu'il la met mal à l'aise. Ou peut-être qu'elle ne sait plus vraiment comment parler avec des gens de son âge. C'est qu'à passer des semaines entourée d'adultes qui se comportement comme des charretiers (oui Lance, Dwight, on parle de vous), on finit par en devenir un soi-même.

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Winnie a essayé de te rassurer, en ayant peur avec toi. Puis est arrivé Jo, avec lequel tu as essayé de comprendre, pour mieux accepter. Les fantômes sont là, ils rôdent, et cet homme qui te hurle dessus, qui t'appelle, tu ne sais pas qui c'est. Il y a pourtant quelque chose de familier dans l'éclat à moitié fou de son regard, comme si cet appel allait plus loin qu'une simple hantise. Quelque chose qui t'a empêché de reposer tes paupières pendant plusieurs jours. Certains ont même dit que des morts marchaient vraiment, étaient de retour. Vous imaginez ? Cet homme avait l'air déjà bien réel, même si enveloppé dans un espèce de manteau phantasmatique. Alors s'il l'était encore plus ? Et si, comme tu en avais la désagréable sensation, il revenait te chercher ? Tu sais pas ce que tu ferais, vraiment. Tu ne veux pas partir d'ici, alors que tu as trouvé un espèce d'équilibre approximatif, puisque tu n'as pas à penser à ce dont tu ne te rappelles plus. Il suffisait juste de faire bêtement ce qu'on te disait, à savoir étudier. Et quand tu n'étudiais pas, alors tu allais jouer et chanter, ou juste gratouiller Léon du dos de tes doigts.

Venaient certains moments où les habitudes ne suffisaient pas, pourtant.

Comme aujourd'hui où tu avais besoin de trouver les gens, la compagnie, plus que vraiment t'enfermer dans ta petite bulle d'amnésique. Pas nécessairement pour leur parler, mais être au milieu d'autres, d'avoir la sensation d'être traversé par leur présence, et pas emporté par celle, évanescente, de cet homme.
C'est comme ça que t'as atterri dans la salle d'études, dépouillé de reptile dans les bras, parce que dans la salle d'études, qu'on t'avait dit, c'est pas fait pour ça. Une information prise un peu comme une brimade, que tu avais fini par accepter, t'arrachant Léon pour le laisser tranquille dans ton dortoir. C'était un vieux bonhomme, il savait très bien quoi faire, il fallait juste ne pas le laisser trop longtemps, parce que vous savez quoi, les reptiles aussi ont des besoins physiologiques... et ce serait quand même dommage de l'oublier, surtout quand on vit en communauté.

S'il y a une chose que tu oublies, par contre, c'est bien de te faire entendre : tu as beau être excessivement grand, certains se surprennent encore à sursauter à ton arrivée. Alors que cela faisait bien cinq minutes que tu étais déjà là, ruminant sur le comment tu allais pouvoir aborder la personne. La personne, aussi bien nommée victime en ce cas. Charlotte sursaute alors que cela fait trois minutes que tu t'es posé là, à distance raisonnable, sans dire quoi que ce soit - première raison à cela, l'effort de concentration qui semblait la prendre à ce moment-là. "Putain Alphonse!! Tu m'as fait peur..!" ta tête est un peu plus rentrée dans tes épaules, alors qu'elle poursuit sur sa lancée. "Fais plus de bruit?? Ou frappe avant d'entrer?? J'sais pas bordel." les éclairs envoyés piquent ton thorax, qui lui s'écrase un peu plus à chaque mots. Ravale un peu ta salive. "Tu veux m'tuer ou quoi?" yeux bas (plus bas que là où tu pourrais l'apercevoir) tu secoues la tête de droite à gauche, coi. Et quand tu crois sentir une légère fenêtre, elle te coupe à nouveau l'herbe sous le pied - ta bouche reste entrouverte quelques instants avant de se refermer sur ses paroles. "T'es v'nu réviser aussi? - Dé... désolé." commences-tu. Tu sais pas où te mettre, et c'est d'autant plus vrai que tu sembles prendre beaucoup de place ici, tout en étant quelque peu... invisible ? "Ca va." bafouilles-tu. Tu as l'air confus, un brin hébété. Ton regard va même chevaucher ton épaule, pour jeter un coup d'oeil à la porte que tu avais empruntée un peu plus tôt. Ca va aller. "Je sais pas, j'avais besoin de bouger..." autant dire que tu aurais très bien pu aller dehors, qu'elle te dirait, hein ? Sauf que tu es un vampire, et que les vampires en journée, ça reste à l'intérieur. On remarquera d'ailleurs le tamisé de la pièce. "Tu y arrives toi ?" tu as peur de la vexer, maintenant que tu t'aperçois de ce que tu as dit. "Désolé. Si tu veux je te laisse tranquille." même si elle a l'air de ne pas y arriver, en plus d'avoir l'air carrément fatiguée. "Mais si tu veux je peux t'aider. Je sais pas ce que tu fais, mais si je peux... enfin on sait jamais tu vois" sur un malentendu, tu pourrais faire quelque chose de bien pour elle aujourd'hui, qui sait ?

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janvier 2008 - fawkes learning center - @alphonse chafay

"Dé... désolé." Lottie se sent un peu bête, tout d'un coup, d'avoir explosé comme ça. Alphonse lui rappelle Ocean. Elle a pas envie de le violenter avec ses éclats, mais c'est dur: elle a vécu les derniers mois avec des brutes, elle sait plus comment faire pour interagir avec des gens tous doux comme lui. Et en plus, il reste immobile! "Ca va." Il bute un peu sur ses mots, a pas l'air de trop savoir ce qu'il fout là. I mean, fair enough. Same bro. Il regarde vers la porte: est-ce qu'il a envie de prendre ses jambes à son cou? Elle est devenue si terrifiante que ça? Damn. Elle aimerait bien continuer à se faire des potes dans sa tranche d'âge .. et la voilà qui les fait fuir maintenant! Quelle ironie. "Je sais pas, j'avais besoin de bouger..." La rouquine hoche de la tête. Elle comprend Alphonse. Pourtant, elle se fait violence pour pas rebondir sur tout ce qu'elle dit. Quoi qu'elle face, elle a peur de le brusquer: à traîner avec lui, Lottie à l'impression d'être un éléphant dans un magasin de porcelaine. "Tu y arrives toi ?" La fameuse question. Lottie pousse un long soupir parce qu'elle est fatiguée, mais se stoppe aussitôt. Elle espère qu'il va pas penser qu'elle soupire à cause de lui, manquerait plus que ça! Au lieu de ça, elle secoue la tête, abattue. "Désolé. Si tu veux je te laisse tranquille." No don't leave! qu'elle a envie de lui dire, mais elle reste silencieuse. "Mais si tu veux je peux t'aider. Je sais pas ce que tu fais, mais si je peux... enfin on sait jamais tu vois" Le regard de la rouquine s'illumine aussitôt aux mots du garçon. Elle n'ose jamais demander de l'aide, trop terrifiée à l'idée qu'on la trouve bête ou qu'on lui rie au nez (depuis très jeune, elle a toujours détesté qu'on la prenne pour une empotée). Alors, elle galère toujours dans son coin. Y a bien quelques camarades qui tentent de l'aider .. mais ça casse pas trois pattes à un canard, quoi.

Alphonse, il est intelligent non? Il est trop fort, il paraît. Elle l'envie, la née-moldue. Ce qu'il a de la chance. "C'est vrai?!" qu'elle demande, avec beaucoup d'espoir. Elle se rend compte qu'elle a crié un peu trop fort et a plaqué ses deux mains sur la table, se racle la gorge et tente de se calmer. You scream too much. Les vieux reproches remontent à la surface (les répliques amères de Mes Murphy aussi). "Tu veux bien m'filer un coup d'main?" répète-t-elle alors, d'un ton plus posé (mais ça reste Lottie, donc y a toujours cette brutalité qui ne semble jamais vouloir la quitter). "Top merci Alphonse!" Qui l'eût cru? La voilà avec une (nouvelle) main tendue dans sa direction! Quelle grâce! La jeune sorcière s'arrête un instant pour se gratter l'arrière de la nuque, dans une tentative (inefficace) de masquer sa gêne et, par l'occasion, son sentiment d'infériorité. "T'sais .. l'école .. la magie .. tout ça .. c'est pas trop mon truc." qu'elle balbutie un peu du bout des lèvres. Elle qui le clame fièrement d'habitude arrive à peine à le dire en le regardant dans les yeux. Fanfaronner est une chose: agir en est une autre. "J'suis pas douée du tout donc, tu risque de m'trouver un peu conne." continue-t-elle après un court instant (tout faire pour réduire les maigres attentes qu'il pourrait avoir d'elle à néant - et lui faire comprendre aussi dans quoi il se lance). Lottie jette ensuite un regard hostile à ses cours. "C'est un exercice de sortilèges ... le sortilège d'Attraction, tu connais?" Lorsqu'elle percute enfin ce qu'elle vient de dire, Lottie écarquille les yeux et se fond en excuses (? who is she). "Bien sûr que tu connais, pardon. J'connais tellement rien que j'oublie que c'est pas le cas d'tout l'monde .." Le tout enrobé d'un petit rire gêné pour tenter de chasser le malaise. "Faut que pour le prochain cours j'arrive à l'utiliser mais .. j'arrive à rien .." Est-ce qu'il y a seulement de l'espoir pour elle? Pas si sûr.

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