regalitos

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tw: mention de drogue

Drôles de fêtes, mais comme dirait l'autre, la fête est finie.
T'sais pas trop dire mais ça doit être Vanessa qui t'a remit le cerveau un peu plus droit, depuis la dernière fois. Puis y'a eu Andrés, qui en plus de revenir d'entre les morts, t'a apporté un soutien que tu n'espérais pas. En fait, tu te demandes même pourquoi Mama et Pili ne sont pas revenues elles aussi, alors qu'on murmure, qu'on aperçoit des spectres çà et là sans qu'on puisse vraiment l'expliquer. Samhain est connue pour avoir ses travers, mais là, c'était Yule : autant dire que ça n'avait rien à voir avec le postulat de départ, qui était s'amuser et fêter le solstice. Même si leur truc de magie là, t'y comprends pas grand-chose, pour toi c'est Halloween et Noël. Vraiment, depuis que t'as les pieds dans le monde sorcier, ça a toujours été la cata. Alors comme d'hab, quand c'est la cata, on reprend les bases. Maintenant que t'as assez de cervelle - et d'herbe - pour pouvoir fonctionner, des bras pour t'épauler et plus d'épée de Damoclès au dessus de la tête ("si tu vas pas à Sweet River tout le monde va te détester"), tu remontes un peu. T'es pas tout à fait au clair mais avec ce que tu prends, ça va mieux. Alors faudrait au moins profiter de cette trêve pour se sortir les doigts et te remettre à charbonner, parce que les autres autour sont plus tourmentés que tu l'es ces derniers jours.

T'es ressorti petit à petit. C'est ce qu'Andrés t'avait dit : vas-y par palier. Et vu que tu sais pas forcément compter plus que des pas de danses stylés, il a dû t'aider. C'est comme les pilules que t'avales, ou plutôt celles que t'avale pas : celles-là, tu les comptais bien, pas vrai ? Celles qui te manquaient. Alors on repart de là, et on sort son cul de la Tour, parce qu'on a besoin de toi, Pepito.

Alors Pepito est arrivé à la Fawkes un bel aprem pluvieux et heureusement, pas tout à fait seul : on raconte qu'en dehors, y'a des choses encore plus bizarres et creepy qu'au dedans, mais le type avec lui est safe et bien vivant. Mais Pepito est sur son petit nuage, il a apparemment reprit du poil de la bête, même si le voile (le sien), tout autant fracturé, lui fait encore suinter des maux qu'on ne dit pas. Ezio l'a vu, Andrés l'a vu, Nessa l'a vu, Lenita l'a vu... ça fait beaucoup de monde qui l'a vu, en fait. T'as même pas pu aller voir Fernando pour lui taper la bise, ce que tu comptes faire lorsque tu auras une commande à livrer à sa planque. En attendant, c'est plutôt difficile de beaucoup bouger, alors tu fais attention, et les transports de ce type sont devenus assez rares. T'es pas encore bien habitué non plus, parce que l'idée que tu puisses pas appeler qui que ce soit avec ton téléphone (que t'as dû mettre HS) te met quand même l'angoisse aux tripes. Pire encore, t'as pas encore apprit à transplaner... c'est pas facile ok ?

Tu brailles ton Ay Pepito comme si t'avais sonné les cloches de l'entrée, et t'as déjà quelques chiards qui viennent se foutre dans tes pattes - notamment ceux qui sont plus petits, genre CP, enfin les petits mais pas comme toi quoi ; parce qu'en fait les autres ont pas encore fini les cours. Tu choisis toujours tes moments, faut dire. C'est le bordel dans le manoir, très vite, et là où tu passes tu ferais trembler les murs - si bien qu'une tête d'enseignant sort à un moment, et te somme de faire moins de bruit. T'as l'impression d'être retourné à Hogwarts, ça fait toujours bizarre quand tu reviens ici. "Calma, calma," non loin suivi d'un "T'façon ils ont besoin d'une pause t'as vu !" puis tu vas pour décharger ton sac sans fond dans la pièce prévue à cet effet, avant d'aller faire une tournée plus officieuse.

Le genre de tournée qui explique aussi pourquoi on te tourne autour comme des mouches sur sa merde préférée. C'est triste, mais ça te rappelle l'époque où tu dealais à Séville. Heureusement, rien de dangereux ici, alors les sourires complices sont légèrement moins coupables.
Après une demi-heure, ça sort de classe, ça s'entend, ça remue. Les "grands" sont moins intéressés, ça se voit à leur face, ils aiment pas les trucs moldac - ou n'ont juste pas assez de goût, ou d'ambition. En soi, ça réclame pas, de toute façon, t'es pas sensé leur filer quoi que ce soit.
Par contre, y'a des têtes dont tu te rappelles, et surtout des nouvelles : tu es déjà passé fin décembre, et y'en a eu deux-trois que t'as pu suivre, dont Charlotte -- Lottie la caillasse comme on l'appelle dans le milieu.

Du coup, quand tu la vois passer, elle et sa crinière reconnaissable d'entre toutes, elle est tout au bout de l'endroit où t'es, alors évidemment, faut pouvoir éviter de sprinter : tu siffles comme jamais, tes deux doigts sous la langue. T'as dû péter deux-trois tympans de vampires, mais t'es même pas au courant qu'il y en a à la Fawkes, des vampires. Si tu savais, tu ferais moins le malin, avec ton sang de vélane qui sent la barbapapa. "HE ! LOTTIE !" elle est encore un peu farouche parce qu'elle te connaît pas trop trop à ce qu'il paraît, mais tu la sens pas comme ça, à vrai dire. Elle pourrait te foutre un parpaing dans le nez que tu serais toujours aussi gai.
Une fois que vous vous retrouvez nez à nez (ça fait du bien d'avoir des gens à sa taille un peu) tu lui tends le poing pour un check, puis lui fait un petit clin d'oeil. "Ouvre ton sac en grand j'ai des trucs pour toi là" et pourtant, c'est pas que ce qu'elle avait demandé... c'était même mieux.

regalitos

30 décembre 2007 - fawkes - @ignacio alcázar-wingates

tw : food, poids

Les fêtes se sont finies il y a quelques jours. Lottie est arrivée à la Fawkes comme un cheveux sur la soupe la veille du Réveillon et s'est retrouvée à devoir célébrer les fêtes avec des inconnus, à cheval entre la gêne et l'envie de se fondre dans le masse. Elle se dit qu'elle aurait rien eu à perdre à retarder un peu son arrivée dans l'Ordre jusque'à après les fêtes: elle aurait au moins pu les passer avec Lance, et Rhys, et Myrtle-Myrth, et Dwight même si ses rots puent le saucisson. Mais tout le monde a été assez sympa avec elle, et on a fait en sorte qu'elle ne se retrouve pas complètement dans son coin: elle a plus ou moins apprécié l'attention (quand bien même, soyons honnêtes, le côté forcé de la chose ne lui a pas échappé).
Sid, le doc, est passé s'occuper d'elle quelques jours plus tôt et lui a émis un diagnostic mitigé. Parmi les consignes laissées par le soigneur taciturne, il y a notamment eu l'injonction à continuer de manger et de prendre du poids. Son système immunitaire a encore besoin de jus pour se remettre à fonctionner correctement. Alors c'est double portions pour elle à la cantine, même lorsqu'elle n'en a pas forcément envie. Cependant, la nourriture servie à la Fawkes n'est pas toujours à son goût: les saveurs moldues lui manquent.

Après une période d'études, Lottie passe dans un couloir et se met en direction de son dortoir. Livre sous le bras, air frustré, comme toujours. Sa vieille vendetta avec la magie est toujours d'actualité. La baguette (le fait même de la qualifier de sienne lui semble absurde) est encore étrangère entre ses doigts, et c'est à peine si elle parvient à lancer un vulgaire wingardum leviosa. C'est frustrant, quand des mômes bien plus jeunes qu'elle sont capables de faire bien plus. Go at your own pace lui disent les enseignant-e-s, mais c'est facile à dire. Lottie aimerait être douée aussitôt, pour ne plus être un poids mort et être capable de se défendre autrement qu'avec ses poings et ses griffes. Mais que peut-être attendre de sa magie quand elle a passé des années et des années à tenter de la refouler?
Un sifflement retenti derrière elle, à l'autre bout du couloir. La rouquine se stoppe aussitôt et jette un regard autour d'elle, surprise, un peu méfiante aussi. Elle se détend aussitôt en reconnaissant la silhouette de Nacho, au loin (est-ce qu'on fait de grands bruits soudains comme ça in broad daylight?). "HE ! LOTTIE ! - Oi Nacho!" qu'elle répond en écho. Nacho, il est cool, il est plus vieux, et il faut dire qu'il est pas méchant. Elle l'a vu qu'une fois (ou deux, elle sait plus trop) mais c'est pas un visage qui lui donne envie de se planquer: apparemment, il ramène souvent des trucs sympas (elle y a eu le droit, la dernière fois, en guise de package de bienvenue. Lottie hésite à s'approcher puis, une voyant qu'il va vers elle, elle l'imite.

Leurs poings s'entrechoquent dans un salut silencieux, typiquement moldu - elle a un léger sourire en coin. Feels good. Elle oublie un peu la frustration de la dernière session d'ennui, et les travaux qui lui donnent envie de pleurer, et de s'arracher les cheveux, et de balancer sa baguette à la poubelle). "Ouvre ton sac en grand j'ai des trucs pour toi là" Son regard acier s'illumine un peu: elle se souvient de leur dernière rencontre, de ce dont ils ont parlé, de la mention des choses de son enfance qui lui manquaient. Est-ce qu'il a réussi à mettre la main dessus? "C'est vrai???" Méfiance et prudence sont bien aussitôt envolées: ne reste que la curiosité, et les doigts qui tapotent un peu fébrilement contre le livre sous son bras. "Les fêtes sont passées tsais, plus besoin de me gâter!" qu'elle laisse échapper, un peu sur le ton de la rigolade (ça fait du bien, aussi, de se remettre à blaguer avec des gens qui ont son âge: faut dire que passer des semaines et des mois entourés de quarantenaires, on finit par s'ennuyer un peu)(ça va deux minutes les discussions politiques et les taxes).
"Oh, attends!" le stoppe-t-elle. La rousse lève sa main libre au-dessus de celle de Nacho, l'empêche vider son sac tout de suite. "J'ai un truc pour toi aussi attends, faut que j'aille le chercher!! Suis-moi!!" Et elle lui fait signe de venir avec elle, toute fière. C'est plus fun si ils se font un échange, ça reste dans l'esprit des fêtes! Elle y a pensé après leur dernière entrevue et a travaillé dessus dans son coin, c'est l'occasion de lui donner (qui sait quand est-ce qu'ils se reverront?). "J'savais pas qu'tu viendrais aujourd'hui donc j'l'ai pas sur moi .." explique-t-elle ensuite alors qu'ils vont vers le dortoir - y a plein de têtes qui sourient en direction de Nacho et qui les stoppent pour le saluer (il connaît combien de personnes exactement?)(c'est normal d'avoir autant de gens qui apprécient quelqu'un??)(couldn't be her).