BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

Malgré son contexte sombre et mature, SM, c'est une communauté qui aime le drama et les rebondissements et qui a un Discord très actif sous l'égide du safe space et de la communauté bienveillante. Qu'attendez-vous pour nous rejoindre ?
FORUM À ACTIVITÉ LIBRE — PAS DE RESTRICTIONS
14 février 2023 — v12 installée, forum mis en activité libre. 19 octobre 2022 — préparation de la V12 et départ de mahrun. et midoriya du staff. 4 juillet 2022 — v11 installée, arrivée de castace dans le staff. 22 mars 2022 — v10 installée. 5 décembre 2021 — v9 installée. 13 septembre 2021 — v8 installée, départ de kazhan du staff. 21 février 2021 — v7 installée. 8 novembre 2020 — v6 installée. 2 août 2020 — v5 installée, départ de jeyne du staff, arrivée de tofu et jool. 1 mars 2020 — v4 installée. 19 octobre 2019 — v3 installée. 18 juillet 2019 — v2 installée. 12 avril 2019— ouverture du forum par mahrun, kazhan, midoriya, poupoune et jeyne. 16 mars 2019— préouverture du forum. juin 2018 — début du projet.
      
Le Deal du moment :
Réassort du coffret Pokémon 151 ...
Voir le deal


 

 museum

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Invité
Invité
Anonymous
museum Empty
MessageSujet: museum   museum EmptyJeu 26 Aoû - 22:26
museum
août 2007, isle of muck | @lesath çelik


La dernière entrevue entre Lesath et Mengwu s’est notoirement mal terminée, alors qu’il a pour une très rare fois perdu patience. La corde sensible de sa fratrie touchée, le Wang a révélé bien plus que sa façade lisse, bien plus que ces sourires un peu distants qu’il réserve habituellement à ceux qui ne constituent pas son cercle proche. Un mois, presque deux, a passé depuis cet entretien, et aucun malheur n’est advenu. Shaula n’a pas cessé de lui parler, Lesath n’a empêché personne de voir personne, et tout va bien.

Tout allait bien, jusqu’à ce que Shaula quitte le pays pour rejoindre Odalis en Turquie, puis en Irak.

Si ce n’était pas de ce voyage, Mengwu n’aurait pas envisagé de revoir Lesath, bien heureux de s’éviter sa compagnie, ses manières rudes et décalées, sa supériorité irritante et son bavardage scientifique auquel il ne comprend pas grand-chose. Il a bien assez à faire avec le MCC et avec le Syndicat, surtout ce dernier qui comporte lui-même son lot de personnages déplaisants. L’approche de l’anniversaire annuel n’améliore d’ailleurs pas l’humeur de tout le monde.
Si ce n’était pas des tirages étranges effectués, depuis le départ de Shaula, il ne reverrait pas Lesath. Si ce n’était de l’angoisse sourde qui le dévore, des pressentiments mauvais qui refusent de disparaître lorsque son esprit s’attarde aux aventures de la Seconde Ligue d’Ur.
Si ce n’était pas de cela, il n’aurait pas renvoyé de hibou à Lesath.
Il ne sait même pas pourquoi il veut le voir.
Le tirage lui a dit qu’il était seul.

Le sorcier a volontiers envisagé de prendre son balai pour voyager jusqu’aux Hébrides, mais sa sœur aînée l’a convaincu de ne pas le faire : pas par désir d’être rabat-joie, mais bien parce que les moldus risquent de le voir, en plein jour. Et si les moldus le voient, les problèmes policiers ne tarderont pas, et tous s’entendront pour dire que le Clan n’a pas besoin de cela, ni maintenant ni jamais… et s’il y en a bien un qui peut comprendre l’utilité d’être raisonnable, c’est bien Mengwu. C’est donc un peu déçu qu’il a fait le chemin en Magicobus jusqu’au traversier pour l’archipel et découvert qu’il n’est peut-être pas le plus à l’aise sur l’eau, alors que le bateau fend la mer des Hébrides jusqu’à l’île de Muck. La prochaine fois, il insistera, et il s’occupera des policiers. Il est soulagé de poser le pied à terre, autant qu’il est admiratif du paysage. Possiblement aussi un peu intimidé. C’est avec Shaula qu’il devait venir ici. C’est elle, qui devrait l’accueillir aux Hébrides, lui faire visiter les quartiers prêtés par la LAAW, ainsi que le petit observatoire aménagé pour les soins des deux sorciers. Il est tard et le soleil commence sa course descendante dans le ciel et la vue de la voûte qui s’enflamme le ramène encore une fois à son amie. À leur pique-nique.

Pour Lesath, il n’a pas apporté de sweetheart cakes.
Plutôt, presque en running gag, du thé vert chinois.
Il a un peu d’humour, malgré tout.

L’adresse sur l’île de Muck le mène à une modeste habitation battue par les vents qui ramènent la température estivale à quelque chose de bien plus frisquet, et fait apprécier à Mengwu sa propre prévoyance, alors qu’il serre sa cape autour de lui. À la porte, on ne le laisse pas attendre. « Merci de me recevoir, Lesath. Comme c’est étrange de voir les rôles inversés. D’être là, de lui parler de ce ton poli, affable, comme si rien n’avait changé. Il s’incline légèrement devant le Turc, avant de lui offrir le paquet contenant le sac de thé en question, accompagné de ses instructions. Vous devez déjà savoir comment le préparer convenablement. » Bien sûr : prendre pour acquis que Lesath sait, et non pas le contraire.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
museum Empty
MessageSujet: Re: museum   museum EmptyDim 3 Oct - 19:16
tw: déprime

Une heure avant l'heure-dite, Lesath s'extirpe à regret de son bureau pour mettre un peu d'ordre au cottage. Baguette à la main, il ramasse les verres sales, les théières nauséabondes, la quantité impressionnant de pages et de parchemins et de livres qui jonchent chaque surface accessible. Le garde-manger sent le pourri et il débarasse les aliments achetés par Shaula avant son départ avec un rien d'agacement - il n'a pas beaucoup mangé, ces dernières semaines, prétendument absorbé par ses recherches, en réalité triste comme les pierres de cette singulière vie solitaire.

Il lave quelques vêtements, cache sous le tapis quelques miettes, prépare un thé (avec des verres), range certains livres et en met quelques-uns sur la table basse en exposition, et sort quelques biscuits et pâtisseries turques (rances) qu'il dispose sur une assiette.

Mengwu est à l'heure, et Lesath lui ouvre promptement. « Merci de me recevoir, Lesath. - Merci de votre hibou." Ce dernier l'a surpris, et Lesath a d'abord cru à une vaste farce. Mais même en son absence, il a pu entendre la voix douce et délicate de sa soeur dans son oreille, lui intimant patience et ouverture d'esprit; alors Lesath a rayé les lignes incendiaires déjà écrites en réponses à la va-vite au dos de la lettre envoyée par Mengwu, et a sorti un parchemin vierge pour l'inviter chaleureusement chez lui sans trop savoir quoi en penser. Il s'incline en retour, accueille le paquet avec surprise et curiosité. « Vous devez déjà savoir comment le préparer convenablement. » Lesath fronce les sourcils sans comprendre, et ouvre le paquet, là, sur le seuil de la porte, sans même laisser entrer son invité. Il regarde la boîte de thé d'un regard perplexe, avant de relever ses yeux noirs vers l'ami de Shaula. "Je sais préparer du thé, oui," indique-t-il d'une voix un peu sèche, avant de s'effacer pour le laisser entrer.

Le voilà déjà avec les nerfs en noeud: Mengwu pense qu'il ne sait pas recevoir des gens chez lui? Vient-il se moquer, le tourmenter, lui voler ses recherches? Lesath déglutit difficilement en se passant une main dans sa barbe (une nouvelle addition, elle aussi, depuis le départ de Shaula). "J'ai été surpris de votre missive, Mengwu," dit-il lentement en lui faisant un signe pour l'inviter à entrer dans le salon à sa suite. "Et je ne peux pas m'empêcher de me demander la véritable raison de votre venue." Leur dernière entrevue a été plutôt tendue, paraît-il, et il ne voit pas de véritable raison pour laquelle Mengwu aimerait le revoir dans ces circonstances. Sa voix est donc un peu sèche et sévère, ses épaules tendues et ses doigts crispés là où ils se sont enroulés autour de sa baguette sans réfléchir.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
museum Empty
MessageSujet: Re: museum   museum EmptyMar 12 Oct - 6:04
Mengwu ne comprend pas Lesath.

Il n’est habituellement pas un mauvais juge de caractère et, aidé par un instinct qu’il attribue autant à son don qu’à sa vie dans le crime organisé et même à ses traumatismes d’enfant (yay), il sait souvent cerner rapidement ses interlocuteurs. Le Turc échappe juste assez à ses capacités et il ne sait pas ce qui l’agace ainsi le plus à son sujet : ce qu’il comprend de lui, ou ce qu’il ne comprend pas. Certainement qu’il pourrait mieux tolérer sa sécheresse, sa rudesse et sa condescendance, si l’homme était moins un mystère.
On dirait qu’il lui a donné un cadeau empoisonné et non pas du simple thé.

C’est fort poliment qu’il attend de pouvoir entrer dans la demeure, retirant ses chaussures à peine le pas de la porte passé. L’endroit sent suspicieusement bon ― c’est le premier mot qui lui vient à l’esprit, sans qu’il sache ce qui exactement fait naître cette suspicion délicate, qui s’attarde aux petits détails de la maison dans laquelle il vient de mettre les pieds. L’endroit est rangé, mais les surfaces poussiéreuses, marquées par des objets déplacés avec précipitation. Les pâtisseries servies loin d’être fraîches. Puis, il y a quelque chose de sous-jacent, dans cette odeur, sous le parfum du thé… « J'ai été surpris de votre missive, Mengwu, il est presque surpris à son tour que Lesath ne prétende pas qu’il s’attendait à recevoir sa missive, Et je ne peux pas m'empêcher de me demander la véritable raison de votre venue. J’ai eu des nouvelles de Shaula et je tenais à vous les partager. Elle m’a mandaté d’en prendre de vous. » Le ton est léger, un peu blagueur, alors que ce n’est pas tout à fait vrai, sans être exactement un mensonge. Fine ligne entre ce dont son amie l’a entretenu et ce qu’il a lu, entre ses inquiétudes paranoïaques et celles qui s’allument comme autant de signaux de détresse à la limite de son troisième œil. Entre la voix de la Çelik, ses yeux verts, la confidence de l’importance de son lien avec son frère et les tuiles de mah-jong qui soulignent sa solitude, encore et encore. Son attention se reporte tout à fait sur le savant tendu, main sur la baguette, et son attitude se fait d’autant plus douce : « Je désire aussi m’excuser de vous avoir insulté, lors de notre dernier entretien. »

Il l’a traité d’ignorant.

Il ne s’excusera pas d’avoir défendu son frère et sa famille et il pense encore chacun des mots prononcés à l’égard du Çelik. Mengwu sait toutefois être le plus adulte, le plus responsable, et prendre sur lui. Il sait tendre la main et faire un effort, si pas pour lui, pour son amie. « Je peux repartir, si vous préférez. » Le Wang tente le diable : il est à peu près sûr que Lesath est parfaitement du genre à lui dire que oui, il préfère, see you never, et de le jeter dehors en lui balançant son thé par la tête. Il est aussi très sûr qu’il ne le fera pas, par respect pour Shaula. Celle-ci est peut-être absente, mais sa présence pèse tout de même au-dessus d’eux.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
museum Empty
MessageSujet: Re: museum   museum EmptyMar 30 Nov - 2:33
« J’ai eu des nouvelles de Shaula et je tenais à vous les partager. Elle m’a mandaté d’en prendre de vous. » Le coeur de Lesath loupe un battement dans sa poitrine et ses doigts se serrent presqu'automatiquement sa baguette à son ceinturon. Il penche la tête sur le côté, pris au dépourvu, et son coeur fait ensuite une embardée, se projetant aussitôt sur le fil du lien magique puissant qui le lie à sa soeur. Ils ont trouvé une vieux rite dangereux pour ne pas que la douleur soit aveuglante et permanente mais elle est toujours là, latente, un rappel à Lesath que sa soeur est au bout du monde et n'a pas voulu qu'il la suive. Un rappel qu'elle vit sa vie, qu'elle doit vivre sa vie, qu'elle était prête à l'implorer pour qu'il la laisse faire.
Un rappel qu'elle l'a abandonné.
Elle lui écrit souvent évidemment, mais elle écrit aussi à Mengwu. Cette révélation est légèrement agaçante pour Lesath, dont les coins de la bouche tressautent malgré le ton léger et autrement sympathique de son vis-à-vis.

Mengwu n'est pas une meance, mais les doigts de Lesath sont blancs autour de l'artefact magique à sa taille, sa mâchoire tout aussi serrée faisant jouer des muscles sous la peau barbue de ses joues. Ses grands yeux sombres sont légèrement écarquillés, comme ceux d'une proie en train de débattre ses chances de fuite et de survie. « Je désire aussi m’excuser de vous avoir insulté, lors de notre dernier entretien. »
Les yeux de Lesath se plissent, cherchant sur le visage de Mengwu un mensonge qui ne s'y trouve pas.

"Hm." La main de Lesath se détend dans un spasme et puis relâche sa baguette, retournant le long de sa jambe. « Je peux repartir, si vous préférez. - Je m'excuse moi aussi," dit Lesath brusquement comme si il ne venait pas d'entendre la dernière phrase prononcé par Mengwu. Les mots se précipitent hors de sa bouche avec l'impatience de la maladresse et il semble aussi surpris que son vis-à-vis de leur teneur. Les yeux de Lesath se plissent de nouveau dans une expression hésitante, comme si il répétait des mots n'appartenant pas à lui: "j'ai été... insultant... et... désagréable... et j'ai insulté votre frère... et vous-même..." Il souffle lentement, comme si il essayait de repousser une vague de nausée. Vu le teint pâle qu'on prit ses joues et son front, on dirait presque que c'est véritablement le cas. "Je suis désolé," répète-t-il d'un ton plus sec, qui indique qu'il ne veut pas s'attarder sur la chose. Il hoche sèchement la tête, conversation close, et retourne à la tâche délicate de préparer le thé.

Ses mains sont sûres et déterminées alors qu'il infuse le thé dans l'eau rendue bouillante par un coup de baguette, il hume d'appréciation en sentant l'odeur du thé qu'a apporté Mengwu, léger et agréable, plein de saveur. "Que dit Shaula?" demande-t-il d'une voix ténue et fragile, hésitante comme ça ne lui ressemble pas, ses yeux rivés vers ses mains immobiles sur le comptoir en attendant la fin de l'infusion.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
museum Empty
MessageSujet: Re: museum   museum EmptyMer 1 Déc - 4:47
« Je m'excuse moi aussi. » Les mots sortent de la bouche de Lesath comme s’il venait de les vomir et Mengwu, déjà prêt à entendre quelque chose dans l’esprit de oui, s’il vous plaît, dégagez de ma propriété, est tout aussi pris au dépourvu que le sorcier devant lui. Impossible de cacher sa surprise, surtout alors que le brun poursuit, dans ce qui apparaît un effort aussi conscient que considérable, voire douloureux : « J'ai été... insultant... et... désagréable... et j'ai insulté votre frère... et vous-même... (il est très proche de lui conseiller de s’asseoir, ou juste d’arrêter de parler : il pâlit à vue d’oeil) Je suis désolé. »

À son tour d’hocher la tête, sans dire un mot pour accueillir les remerciements, le silence convenant bien afin de chasser cet instant.
C’est bien assez gênant comme ça.

Il dégrafe sa cape et la drape sur son bras, sans savoir où la poser ; continue de détailler les lieux avec curiosité, en tentant de deviner ce qui le chatouille autant à propos de la maison de Muck Island. « Que dit Shaula? La vulnérabilité dans la voix de Lesath le ramène à l’ordre, à ce qu’il a regardé ― c’est la solitude, qu’il sent. Elle a beaucoup à faire, avec la Ligue. » Réponse pensive qui laisse deviner une suite à venir.
Mengwu ne sait pas à quel point Shaula confie tout à Lesath. Si la relation entre les deux jumeaux était plus simple, il supposerait que comme toute sœur (aînée, jumelle ou cadette), elle a ses secrets, mais il ne sait pas jusqu’où la relation à peu près fusionnelle que les Çelik entretiennent se rend.
Et pourtant, Shaula est en Irak et Lesath est ici.
Lesath n’a pas le regard, mais lui, oui.

« Puis-je ? », demande-t-il avant de s’asseoir, la permission attendue du maître des lieux. Il se pose dans le canapé, non pas assis de façon confortable, détendue, comme on le serait avec un ami, mais avec une raideur qui ne le quittera certainement pas pendant tout cet entretien. À raison encore plus alors qu’il cherche les bons mots afin de parler de ce que Shaula lui écrit, mais surtout, ce qu’elle ne lui écrit pas. Ce qui se lit entre les lignes de leur correspondance et qui échapperait à l'œil du non initié. Ses yeux sombres détaillent les gestes délicats du Turc, les mains élégantes aux doigts calleux là où les plumes et les crayons ont posé leur empreinte indélébile. Il veut le rassurer, bien sûr, mais aussi ne pas lui mentir. Fine ligne qu’il ne sait pas s’il peut marcher en toute quiétude, en compagnie de cet homme. « Ses talents sont les bienvenus auprès de presque tous les membres de la Ligue. Plus que cela, ce n’est pas une question d’être la bienvenue ou non : c’est qu’elle doit être là. Une certitude qui habite le Wang autant qu’il habite la Çelik, et qui ne sera pas effacé par l’opinion d’un récalcitrant (qui n’a pas moins accepté qu’elle fasse partie du voyage). Sa présence est nécessaire, qu’ils le veulent ou non. Il n’y a pas qu’en astronomie, qu’elle soit brillante, et ils ont besoin de toute l’aide qu’elle peut offrir. Son regard remonte des mains de l’homme jusqu’à son visage, où la plus délicate des inquiétudes se reflète dans ses yeux. Shaula n’est pas en danger, mais la situation dans laquelle ils se sont mis est complexe. » Une douceur ferme dans la voix alors qu'il en dit peut-être plus que nécessaire, toujours entre les lignes, mais Mengwu est venu s'excuser à Lesath : il ne lui fera pas l'insulte de lui parler du climat irakien et de tourisme étranger, alors que tout ceci est bien plus sérieux.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
museum Empty
MessageSujet: Re: museum   museum EmptyLun 28 Fév - 18:17
Mengwu accepte les excuses agonisantes de Lesath avec rien de plus qu'un bref hochement de tête. L'effet est paradoxal: Lesath se sent tant soulagé de ne pas avoir à s'attarder sur ce moment gênant, que déçu que cet effort herculéen ne soit pas congratulé à la hauteur de sa complexité. Mais la gêne l'emporte sur l'agaçement, surtout quand, dans une vague destructrice, Lesath sent un fil de douleur lui immobiliser la nuque: l'indication silencieuse, mais bien présente, de l'éloignement physique de Shaula. Le rappel constant qu'elle l'a... abandonné. Non, pas vraiment: qu'elle est partie, et qu'il l'a laissée faire, parce qu'il l'aime et qu'on laisse toujours la porte ouverte aux personnes qu'on aime. Lesath gardera la porte ouverte aussi longtemps qu'il le faut, pour qu'elle revienne, qu'elle fasse le choix de le revoir. Mais si ça n'arrivait pas?

Le thé s'infuse lentement et, heureusement, le silence n'est que de courte durée - comme ce fil de douleur, qui se répand le long de sa colonne vertébrale dans une chaleur désagréable, atténué par les sortilèges qu'ils ont tissé pour son bien-être. « Elle a beaucoup à faire, avec la Ligue. » La Ligue - quelle idée ridicule... des pilleurs de tombes! Voir Shaula endosser le rôle de colonisatrice, d'exploratrice, de simple contractuelle, pour aller violer la tombe d'une divinité antique qui plus est... les poings de Lesath se referment dans un élan de colère qui lui ressemble peu. « Puis-je ? » Il se détend brutalement en se redressant. "Bien sûr." De quelques gestes rapides et précis, Lesath finit de préparer un petit plateau de thé, avec un verre et une tasse, en espérant que Mengwu n'y verra là pas du tout une insulte, mais une énième maladroite tentative de faire la paix.

« Ses talents sont les bienvenus auprès de presque tous les membres de la Ligue. » Évidemment: ces idiots ont de la chance de l'avoir et d'avoir su capter son intérêt. Toute mission qu'ils pourraient avoir ne peut que être magnifiée par la présence de sa soeur, son talent, son courage et son regard; c'est justement ça qui l'embête et lui fait redouter qu'ils soient en train de profiter d'elle et de sa bonté, de l'autre côté de l'Europe... « Sa présence est nécessaire, qu’ils le veulent ou non. Il n’y a pas qu’en astronomie, qu’elle soit brillante, et ils ont besoin de toute l’aide qu’elle peut offrir. » Nécessaire. Lesath n'aime pas ce mot, parce que Shaula est aussi nécessaire à sa survie. Si ils sont réussis à esquiver, habilement et avec beaucoup de magie, les aspects les moins savoureux du lien magique qui les unit, leur lien existe toujours et est une condition de sa survie. Il est dépendant d'elle comme la sangsue l'est au sang de l'homme en train de se noyer - une comparaison qu'il n'a jamais pensé avant son départ pour l'Irak, et qui désormais infeste ses pensées comme une maladie.

Thé et biscuits sur le plateau, Lesath rejoint Mengwu dans le coin salon et dépose le tout sur la table basse face au canapé. « Shaula n’est pas en danger, mais la situation dans laquelle ils se sont mis est complexe. - J'ai cru comprendre." Il serre le thé dans la tasse puis dans le verre, s'assied sur le fauteuil en cuir confortable faisant face à Mengwu en prenant le verre chaud pour lui-même - la brûlure de ses doigts est presque rassénérante. "Vous n'avez pas l'air inquiet et elle non plus. Je m'en remets à vos jugements." Il hume le thé et, cette fois, ne retient pas l'expression appréciative d'embrasser ses traits normalement froncés d'une expression fermée. "Je suis... soulagé de ce que vous me dites," admet-il à mi-voix, presqu'autant à lui-même qu'à Mengwu. "Shaula est plus évasive dans ses lettres."

C'est avec un confort étrange que Lesath laisse planer ces mots dans la pièce, appréciant silencieusement l'odeur du thé puis son goût quand il est moins chaud. Ses yeux sombres fouillent l'immensité de l'île qu'il voit à travers la fenêtre, perdu dans ses pensées. Est-ce que Shaula pense à lui? Cette pensée, aussitôt formulée, est bannie de son crâne avec un secouement sec du chef, et il reporte son attention sur Mengwu soudainement, pour ne pas s'appesantir sur l'écho de ses mots dans sa tête. "Vous tenez beaucoup à elle." Il repose son verre de thé sur la table basse, sans le lâcher du regard. "Vous..." Il arque un sourcil, comme si il cherchait ses mots, puis se lance, avec une pointe d'incompréhension: "l'aimez?"
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
museum Empty
MessageSujet: Re: museum   museum EmptyMer 23 Mar - 4:58
La maladresse de Lesath répond à celle de Mengwu, qui ne juge pas ses gestes un peu empruntés, un peu brusques. Il s’y reconnaît, même. Haussement appréciateur de ses sourcils lorsqu’il remarque le thé qui lui est destiné n’est pas servi dans un verre, à la turque, mais dans une tasse. Il le considère peut-être comme un ignare qui ne sait rien de sa culture, de l’art du thé, ou il ne sait quoi d’autre, mais… c’est un effort. Et lui aussi peut en faire, des efforts, au moins autant, pour calmer un peu des inquiétudes de l’astronome. « Vous n'avez pas l'air inquiet et elle non plus. Je m'en remets à vos jugements. » L’honneur le touche ― celui que Lesath puisse avoir un iota de confiance en son jugement (il a bien été inclus dans le vos jugements), autant que cette expression soudain plus… il ne saurait point dire. Plus ouverte, peut-être. « Je suis... soulagé de ce que vous me dites. Shaula est plus évasive dans ses lettres. »

Pas besoin de dire que la Turque espère ainsi éviter de l’inquiéter, bien que ce soit avec un succès très mitigé.
Lui aussi apprécie ce moment de silence, bien moins tendu que lors de ses précédents entretiens avec Lesath.
Au moins mille fois moins que leur tête-à-tête d’il y a des semaines, surtout.

Le thé est excellent, bien sûr, très bien préparé. Juste assez chaud lorsqu’il y trempe les lèvres et qu’il ose l’accompagner d’un biscuit qui aurait mérité d’être mangé quelques jours auparavant… voire, semaines, mais il n’en dit, et l’avale avec une impassibilité aussi égale que s’il avait été fraîchement préparé. « Vous tenez beaucoup à elle. » Aucune interrogation dans les mots du savant. Il offre tout juste un tressaillement positif du chef en réponse, sans s’avancer davantage ― la phrase est affirmative, mais néanmoins incomplète. « Vous... (il sait déjà ce que le Çelik va demander) l'aimez? Le souffle lui manque, le temps d’une poignée de secondes. C’est si évident, donc. » Ce qui casse dans la voix de Mengwu éclate étrangement, dans ce qui n’est pas un rire, ni un sanglot, quelque chose entre les deux. Quelque chose où il trouve un certain soulagement, à entendre un autre dire ce qu’il n’a jamais clairement osé penser, ni aborder.

Il n’a jamais pensé qu’il aimait Shaula.
Il a seulement senti une indescriptible (dans le sens d’inconnue) douleur lorsqu’il a compris la nature du manège entretenu par son frère cadet. Un dérangement qu’il n’a pas compris, qu’il n’a pas su regarder convenablement, qu’il a pris pour une simple inquiétude. Il n’a pas hésité à défendre Quon, et il le ferait encore, devant Lesath, à plaider autant pour son amie que son adelphe et leur droit de vivre ce qu’ils désiraient, non sans éprouver toujours ce mal nouveau.
Peut-être est-ce parce que Shaula l’a vu, vraiment. Qu’elle le voit toujours.

« Elle m’est rapidement devenue une amie très précieuse. » Une pudeur certaine le prend et colore légèrement ses joues, sans qu’on sache ce qui est le plus intimidant dans cette phrase ― l’amitié, sa rapidité, sa préciosité, son intensité, sa possessivité, l’alliance de toutes ces nuances sur lesquelles le Wang refuse de poser un oeil plus attentif, au risque de faire pencher une balance maintenue en équilibre précaire. Ses yeux sombres se baissent sur ses mains, serrées autour de sa tasse comme le ferait un enfant soudain exposé, pris en flagrant délit (et il se déteste, il se déteste d’être si rapidement ramené à ce qu’il ne veut plus être). « Son regard la protège, là où elle est. » Il est rare qu’il utilise ce mot à voix haute et il le fait avec révérence. Avec cette étrange certitude, celle devinée dans ses tirages, que le dieu-lune et sa prêtresse vengeresse n’aiment pas être regardés.

L’homme a un léger soupir et ses yeux remontent vers son interlocuteur. Ses joues gardent leur teinte rosée. « Shaula s’inquiète pour vous. Il l’a dit en arrivant : elle a mandaté Mengwu de prendre des nouvelles de son jumeau. Elle saura lire entre les lignes qu’importe ce que je lui écrirai, je le crains. » À lui de poser ce regard pénétrant sur Lesath. Celui qui n’est pas dupe et voit clair dans cette solitude écrasante que sa présence chasse à peine. Que le temps de cette visite prévue, sans nécessairement être appréciée, et qui reprendra ensuite ses droits sur le savant. « Recevez-vous des collègues, parfois ? Cet endroit doit être incroyable, pour vos travaux. »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
museum Empty
MessageSujet: Re: museum   museum EmptyDim 10 Juil - 17:57
Il y a un léger silence, comme l'espace noir entre les étoiles, alors que Mengwu ne semble plus trouver d'air et que Lesath le regarde avec l'intensité qu'il dévoue normalement à ses études. « C’est si évident, donc. » Lesath cligne des yeux, dérangé par l'émoi soudain qui vient craqueler la voix de Mengwu, mais soulagé aussi - d'avoir raison, de ne pas s'être trompé, de bien l'avoir vu.
Comment ne pas aimer Shaula? Elle est belle, intelligente et instruite. Lesath le sait bien et il aime à penser qu'il a été l'un des premiers à la voir ainsi, alors même qu'elle semble si décidée parfois à ne pas y croire. Elle ne peut que forcer l'admiration et l'amour parmi ses pairs. Cela semble couler de source; être naturel.

Pourquoi est-ce que cela lui semble si alien? Pourquoi cette simple possibilité - que quelqu'un aime Shaula - le remplit d'une telle colère, qui naît d'une peur profonde et intime? La perspective que Shaula puisse aimer Mengwu en retour est terrifiante. Et si elle le suivait? Et si elle abandonnait son frère? Il sait qu'elle en serait en réalité incapable. Non. Sait-il vraiment la moindre chose à propos de sa soeur? Après tout, elle lui avait promis de toujours être auprès de lui; et puis, elle était partie.  

« Elle m’est rapidement devenue une amie très précieuse. » Lesath repousse la vague poisseuse et désagréable de jalousie qui s'abat sur lui - il est au-dessus de ça. Plutôt, il hoche la tête, faussement compréhensif, mais raide et mal à l'aise. « Son regard la protège, là où elle est. » La révérence avec laquelle il prononce ce mot alerte Lesath de son sens caché; l'astromage déglutit difficilement la purée de poix possessive qui s'est emparée de sa gorge, et la rince avec une gorgée de thé brûlant. "Je ne m'inquiète pas pour elle," ment-il d'une petite voix, en se sentant un peu malade.

Mengwu est en train de rougir. Lesath saurait d'ordinaire s'amuser de ce développement inattendu; mais il n'en a ni l'envie ni la force, soudainement. « Shaula s’inquiète pour vous. Elle saura lire entre les lignes qu’importe ce que je lui écrirai, je le crains. » Face au regard perçant de Mengwu, Lesath s'incline, détourne le sien. "Elle est très perspicace." C'est déplorable pour lui; et pourtant, il y a une légère note de fierté dans sa voix, dans le coin de sa bouche qui se redresse presque. Il aimerait pouvoir dire qu'elle n'a aucune raison de s'inquiéter. Même lui sait que c'est faux.

« Recevez-vous des collègues, parfois ? Cet endroit doit être incroyable, pour vos travaux. » Le visage de Lesath se froisse comme une feuille de brouillon qu'on veut lancer jusqu'à la corbeille, brusquement et grossièrement. "Oui, c'est un très bel endroit. Le ciel nocturne est vraiment stupéfiant, et les outils que nous avons à notre disposition sont incroyables. C'est une chance que le Lord apprécie notre contribution à la recherche magique et spatiale." Ce qui a des airs de discours préparé et surfait est en réalité le signe d'une véritable passion: en renchérissant sur le lieu incroyable où Lesath a la chance de vivre grâce au CSSS, il peut habilement éviter de répondre à la question épineuse que Mengwu vient de lui poser. "Évidemment, sans Shaula, mon travail est plus compliqué. Il n'y a personne comme elle. Mais je me débrouille, et mes recherches avancent, et la vie continue." Il peut se permettre un bref moment de vulnérabilité alors que ses yeux caressent toujours, pudiquement, la surface de son thé. Son doigt s'est posé au-dessus du verre où la boisson a été servie, et en retrace distraitement le contour. "J'ai toujours su qu'elle finirait par faire sa vie ailleurs... sans moi. Je ne pensais pas que cela arriverait si vite."

Il pince des lèvres, circonspect, en voyant un morceau de son reflet dans l'eau trouble. Il relève les yeux vers Mengwu. "Elle vous aime beaucoup aussi," dit-il d'une voix raide et un peu forcée - non pas par le propos, qui est sincère, mais par le soudain malaise qu'il ressent à peut-être encourager les affres romantiques de l'autre homme. "Je ne saurais dire en quelle mesure, mais elle tient beaucoup à vous. J'espère qu'elle nous reviendra vite."
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
museum Empty
MessageSujet: Re: museum   museum EmptyDim 21 Aoû - 4:24
Lesath ment ; Mengwu ne relève pas le mensonge. Il n’en a aucune preuve, de toute façon, si ce n’est cet instinct qui se passe de mot, ou même de méthode d’interprétation, de lecture. Ils peuvent mentir tous les deux et personne ne viendra les dénoncer, lever le voile sur ce petit cirque mené depuis l’envoi poli de sa lettre par le Wang. Parler de cet endroit magnifique est plus facile que de parler d’eux, ou même parler de Shaula, le véritable lien entre eux, et il prend volontiers le pari de ne pas asticoter à nouveau l’homme. Pour le moment, bien sûr, ou pas si frontalement pour la suite.

Ce que son vis-à-vis évite de mettre dans sa réponse répond tout à fait à la question du Straw Sandal. Il boit une gorgée de thé, l’air plus cryptique encore, et s’attache à la passion manifeste qui émane de Lesath, à son enthousiasme ― il n’est alors que plus surpris lorsque tout ceci laisse place à une vulnérabilité inattendue et que le sujet revient à la douce Shaula et à cette vie qu’ils ne partagent plus pour l’instant.
Il pourrait lui assurer qu’elle reviendra, que ce temps de travail à deux n’est pas terminé. Il ne le fait pas : ce serait vide de sens, alors qu’ils savent tous deux ce qu’il en est. L’amie, la sœur, est à l’image de sa précieuse Nefiset : un animal sauvage, qu’importe toute la domestication sévèrement menée. Un animal libre, doté d’ailes pour voler. « Je ne saurais dire en quelle mesure, mais elle tient beaucoup à vous. J'espère qu'elle nous reviendra vite. Un sourire doux a repris place sur son visage, qui a repris une coloration moins soutenue ― Merlin merci, il commençait à avoir chaud, avec tout ça. J’espère aussi. » Il ne veut pas qu’elle s’attarde dans le désert irakien. Il ne sait pas ce qui dort sous les sables, mais le malaise qui toujours lui tord les entrailles lorsqu’il pense à la Seconde Ligue d’Ur et à Odalis suffit bien.

Une nouvelle question lui vient, plus… intime, d’une certaine façon. Un ensemble de questions, en vérité, soulevé par son propre commentaire précédent.
Shaula partageait-elle son regard avec lui ? Partageait-elle ses lectures de son zairja avec son frère, ce qu’elle pouvait deviner ou non à travers les oscillements de l’aiguille sur le cadran délicat de l’objet ? Elle lui a dit que Lesath ne savait pas user de l’objet, ne possédait pas les prédispositions nécessaires à cet art, mais le comprend-il un peu tout de même ?

Mengwu fait passer ses questionnements secrets avec un autre biscuit un peu rance et une énième gorgée de thé. L’excès de curiosité n’a jamais payé, même si... « Shaula m’a dit beaucoup de bien de vos deux ouvrages. » Les titres lui échappent, malgré sa bonne mémoire, et il ne veut pas se risquer à inverser quelques mots intelligents dont il ignore la signification.  « Je doute que ceux-ci s’adressent à des débutants, et nos professeurs n’ont jamais crû bon de nous apprendre plus que le nécessaire à propos de l’astronomie, mais si vous avez des recommandations, ou même des articles… soyez assuré que je les lirai avec plaisir. Le sourire s’étire davantage et il assure, rassure : Je suis sincère. »
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
museum Empty
Revenir en haut Aller en bas
 

museum

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

SMOKE AND MIRRORS :: PLAYGROUND :: DEATHLY HALLOWS :: rps abandonnés