Elle commence à s’agiter, Raphaëlle, son impatience jouant avec ses nerfs et ses gestes se faisant plus brusques qu’en temps normal et son visage de plus en plus froid et sévère. Mais c’est qu’elle n’aime pas attendre, la Flamel, surtout quand on a pris la peine de convenir d’un rendez-vous pour ce genre de chose.
Et après, on ose te dire que ce sont les français qui ne sont pas ponctuels ?
Une pensée qui l’agace au moment même où son regard se tourne de nouveau, nerveusement, vers l’horloge. Et là, s’en est trop pour elle. Elle veut bien admettre que l’on puisse être en retard pour plein de raisons différentes, surtout pour des personnes aussi accaparées par leurs recherches que Ciara et elle. Mais au-delà d’un certain délai qui se veut décent, la moindre des choses reste de prévenir l’autre partie concernée !
En d’autres temps, Raphaëlle aurait sans doute utilisé une de ces notes voletant d’un bureau à un autre comme on peut souvent en voir au Ministère. En version beuglante sans doute histoire de bien faire comprendre son agacement. Mais avec tous ces dysfonctionnements de la magie qu’on peut vivre en ce moment, c’est un coup à ce que la note s’écrase au sol avec la grâce d’une crotte d’hippogriffe au milieu d’un couloir quelconque et reste là jusqu’à s’en faire oublier de tous. Enfin, en réalité jusqu’à ce qu’un elfe de ménage passe dans le coin mais au final, cela revient au même. Si bien que la Flamel se décide à utiliser une autre alternative pour faire preuve de son exaspération, à savoir se déplacer elle-même. Peut-être que finalement, la Beuglante aurait été une meilleure option pour l’irlandaise… C’est donc avec le visage et le regard aussi froid que les contrées qui avaient vu naître sa mère que Raphaëlle arrive devant le bureau qu’occupe temporairement Ciara et y entre – pour ne pas dire y déboule – sans même prendre la peine de frapper ou quoi que ce soit.
- Petrova !Le nom claque dans l’air de façon sèche et froide, ne laissant pas le moindre doute possible quant à la fureur glaciale de la franco-suédoise. Presque autant que la porte contre le mur après son entrée en trombe dans la pièce mais pour le coup, elle n'en a que faire, il faut bien l'avouer. Il ne faut pas longtemps à Raphaëlle pour que son regard accroche celui de l'irlandaise, la découvrant sans réelle surprise seule dans son bureau temporaire. Heureusement d'un côté vu l'entrée que vient de faire la brune, même si clairement, ça aussi Raphaëlle n'en a rien à faire. Bien que la présence d'un tiers aurait pu expliquer le retard - si on peut encore décemment appeler ça du retard à ce niveau-là - de Ciara.
- Ca fait plus d’une heure que je t’attends dans mon bureau.Finit enfin par expliquer la Flamel sur les raisons de sa présence ici mais aussi de son entrée aussi mélodramatique.
Au pire, on t'accusera encore d'être trop "française" pour ces coincés que peuvent être les britanniques.
Pourtant, son ton est toujours aussi froid que quelques instants auparavant. Un peu comme son regard et son expression corporel, il faut bien avouer, mais il y a largement de quoi après tout ! De son point de vue en tout cas et pour l'heure, elle n'est pas vraiment ouverte à l'idée d'en écouter d'autre. Quant à la possibilité de se calmer d'elle-même avant de reprendre la parole, mieux vaut ne pas compter dessus.
- Je peux savoir depuis quand tu me pose des lapins quand ça concerne le boulot ?Une question encore une fois légitime aux yeux de la franco-suédoise malgré le ton toujours aussi froid qu'elle emploie, comme pour exiger une réponse de la part de la blonde qui lui fait face. Mais là encore, du point de vue de la Flamel, Ciara lui doit effectivement des explications sur cette ignorance flagrante de leur rendez-vous pour travailler ensemble sur ces satanés traductions de runes. Elle ne sait que trop bien combien elles se ressemblent toutes les deux quand il s'agit de leurs recherches, bien plus du genre à s'entêter lorsqu'elles rencontrent des difficultés ou à se présenter en avance à des rendez-vous de ce genre quand le sujet les intéresse… Et c'était elle qui était venue trouver Raphaëlle pour ces foutues traductions non ? Alors on ne peut pas dire que ça ne l'intéresse pas. Surtout que maintenant qu'elle est dans le bureau de l'irlandaise, elle voit bien que cette dernière est seule et donc absolument pas retenue par un tiers un peu trop collant - pour être polie - ou quelque chose dans ce genre. Alors par Merlin, c'est quoi son foutu problème ?