no light, no light?
C’était la meilleure période de l’année. Angèle était plus que ravie de voir décembre naître à nouveau pour couvrir leurs vies de fête. L’avantage, lorsqu’on restait entre sans magie, c’était bien de pouvoir tout faire à la main. Angèle était souvent agacée de la capacité de procrastination et le désir de facilité des sorciers, qui sortaient leur baguette à tout bout de champ pour lancer un sort et n’utilisaient jamais leurs mains pour autre chose que faire des moulinets du poignet. Si elle était
(rarement) fascinée par certaines capacités magiques, elle restait souvent blasée de leur dépendance. Secrètement, elle aurait voulu les voir se débrouiller sans quelques mois juste pour qu’ils apprennent à faire les choses par eux mêmes. Mais Angèle n’était pas non plus dans un jugement complet, à la réflexion, elle aurait probablement autant usé de magie qu’eux. Cela étant, elle restait reconnaissante envers l’Ordre de ne pas les avoir forcé à vivre entourés de magiciens, pratiquants des sorts toute la journée.
Elle avait cuisiné des latkes sans grand succès, ses bras avaient encore reçu de l’huile et Nico avait dû arrêter le massacre d’urgence avant qu’elle ne s’embrase. Angèle avait à coeur de respecter Hanouka parce qu’elle tentait chaque année de se rapprocher de ses origines et des traditions qu’observaient sa famille chaque année. C’était là les plus beaux souvenirs en famille, et elle tenait à retrouver l’ambiance qui couvrait la fin d’année, bien qu’elle adorait aussi fêter Noël avec ses proches, Hanouka était sa fête. Le saladier de bonbons et la toupie aussi, les cadeaux également
(il y avait toujours des cadeaux à toutes les fêtes d’Angèle, mais elle tentait d’en faire de plus délicats pour ces huit jours.), et La ‘Hanoukia était placée près de la fenêtre à l’entrée, évidemment Angèle avait pensé à retirer le rideau qui la recouvrait pour éviter tout incident. Elle était la seule à réciter les bénédictions, mais elle arrivait toujours à ce que tout le monde participe au reste des festivités (Alex était toujours facile à corrompre avec la toupie et les bonbons). Leonor avait gentiment accepté de l’aider à décorer la maison, notamment en dressant une très jolie table dans le salon. “
C’est ravissant, merci encore de me donner un coup de main !”
Tout était bientôt prêt, mais Angèle avait eu la lubie de mettre les cadeaux au centre de la table. Au départ, tout se passait plutôt bien, mais elle trouvait la tâche un brin longue et répétitive, sachant qu’il était bientôt l’heure d’allumer la première bougie sur la ‘Hanoukia. Elle portait de plus en plus de cadeaux sur la table, de plus en plus encombrants. “
Pour une fois que j’ai besoin de quelqu’un qui saurait faire léviter des objets, aucun sorcier ne veut me montrer sa supériorité, si c’est pas la poisse.” Un éclat de rire qui traverse la pièce, Angèle perd un peu l’équilibre et Leonor lui sauve la mise en rattrapant le présent bien emballé. “
Merci ! Tu peux m’aider pour le dernier, j’ai peur de tout renverser…” En effet, sur la table, la pile était de plus en plus tangente, menaçant de s’effondrer au moindre coup de genou sur le bois. L’une d’un côté, l’autre posté en face, elles s’affairaient à déposer la dernière boite en hauteur, chacune perchée sur une chaise.
Mais le colis s’effondra sur l’une des jolies bougies de la table.
L’une des jolies bougies allumée.
Sur la nappe blanche immaculée.
En tissu.
Catastrophe.