merry go round (perséphone)

merry go round / perséphone

Acharné de boulot et surtout dévoué à l’objectif de son père, Axel enchaînait les journées de travail chargées et s’octroyait que très peu de moments de repos. Pour autant, en fin de semaine, il s’autorisait un peu de divertissement, notamment s’il pouvait être accompagné d’une petite gorgée d’alcool (ou plusieurs). Histoire de ne pas croiser trop de collègues de travail (aka sa famille), il s’éloignait un peu des quartiers chics pour se réfugier dans des bars à l’ambiance moins guindée et plus festive. La lumière tamisée des lieux offrait un semblant d’intimité, alors que les clients s'affairaient à s’imbiber d’alcool tout discutant de leurs dernières péripéties le tout légèrement effacé par la musique aux sonorités rock.

Habitué des lieux, le français se faufila entre les différents groupes de fêtards, guettant du regard un visage familier. Malheureusement, ses amis de soirées n’étaient pas encore de la partie, mais il en fallait plus pour décontenancer un Deschamps. En quelques secondes, il gagna le bar où il commande une bière en pression, boisson peu noble, mais réellement rafraîchissante. Malgré ses tenues toujours calculées avec goût et son air de petit prince, Deschamps savait se mêler à un environnement plus simple. A l’époque où il vagabondait avec son ex-femme, il vivait de petits boulots, loin de la richesse de sa famille.

Cependant, avec le temps, il s’était habitué à son confort et gardait une certaine classe à toute épreuve. Le charme à la française. Non loin de lui, une jeune femme, à la chevelure sombre se désaltérait sans une compagnie à la hauteur de sa beauté. Preux chevalier et surtout grand séducteur, le blond ne se priva pas de l’approcher. «‌ ‌‌‌‌S’il vous a posé un lapin, vous feriez mieux de le laisser tomber. Vous méritez mieux.‌‌ ‌»‌ Cela faisait un moment que Axel vivait en Angleterre et son anglais était absolument parfait. Pour autant, il tenait à garder son accent français, persuadé que cela lui donnait davantage de charme, tout autant dans le milieu professionnel que personnel.

«‌ ‌‌‌‌Vous venez souvent ici ?‌‌ ‌»‌ Il ne se souvenait pas d’avoir déjà remarqué la jeune femme dans l’établissement. Sa mémoire lui jouait rarement des tours, mais il ne préférait rien affirmer. «‌ ‌‌‌‌Axel Deschamps, enchanté.‌‌‌‌ ‌»‌ Son sourire de premier de la classe affiché, il proposa de trinquer, avant de boire une gorgée salvatrice qui annonçait enfin le weekend tant mérité. Deux jours sans voir la face de Louis Travers, un bonheur inqualifiable.

(@Perséphone Sciortini)

merry go round / axel

( en musique )

Perséphone était encore à Londres. Elle s’y rendait plus que de raison. Peut-être cherchait-elle à se confronter à la réalité, ou au contraire à la fuir. Après avoir passé sa vie auprès de son ancien Black Thumb à Malte, le quotidien sans lui était plus compliqué que ce qu’elle laissait entendre. Heureusement, son nouveau rôle à la tête du gang lui donnait une excuse en béton pour pouvoir voyager davantage et son partenariat solide avec Gina représentait la cerise sur ce gâteau d’excuse. Pourtant, alors qu’elle évitait de trop s’attarder dans l’Allée des Embrumes, Persé n’avait toujours pas rendu visite à Swall. Certainement qu’elle craignait de trop s’en approcher de peur de retomber dans leurs travers ou pire, de le voir éclairé par la vérité de toute cette poisse qui le suivait depuis qu’il avait croisé sa route.
Après une journée à inspecter des Abraxans pour une commande en Calabre, les pieds de Tula l’avait menée dans une taverne un peu moins craignos que celle où son destin avait malheureusement croisé celui d’Isshin. Elle avait poussé la porte du bar, accompagnée seulement de son éternel air désagréable et méfiant, se débarrassa de son manteau (acheté en urgence au vue de la météo qui était bien différente de celle de son caillou), avant de s’installer dans un recoin de la pièce, happant un serveur, rustre mais polie, demandant un whiskey bien tourbé. La journée avait été rude, mais laquelle ne l’était pas depuis qu’elle avait pris la tête des Black Sands ? L’agréable fardeau du pouvoir était sien et elle se convainquait sans mal qu’il était bien plus goûteux que celui de la culpabilité qui grandissait en elle, secret comme une tumeur.

Une fois son verre devant elle, la sorcière en prit possession, laissant la fumée inonder ses sens jusqu’à ce qu’on l’interrompe. Elle leva ses yeux sur le trouble-paix, subjuguée quelques secondes par la beauté de cet homme qui s’était installé à sa table. Il n’avait rien à voir avec les brigands vulgaires, gras et agressifs qu’elle fréquentait toute la journée sur son île.
Déjà charmée, elle lui répondit par un sourire le temps de terminer sa gorgée brûlante, amusée par son élégance alors qu’elle n’avait de plaisant que son physique. Une fois la bouche ouverte, l’inconnu partirait sans doute en courant au vue de son manque de tact. Mieux ? Quelqu’un comme vous donc ? son accent italien à couper au couteau la trahit dans ses origines. Elle croisa les jambes avant de poursuivre. Non. elle regarda autour d’elle. Cet endroit est un peu trop chic pour les personnes dans mon genre. plaisanta-t-elle avant de jeter un second coup d’œil à cet Apollon qui semblait s’être égaré (ou être en manque de sensations fortes). Et vous ? Vous avez plus l’air restau étoilé que bicoque ordinaire.

Ils claquèrent leurs verres ensemble, et alors, Perséphone vit son séjour ici prendre un tournant différent. Elle, que les hommes rebutaient en temps normal, ne s’était pas amusée depuis qu’elle avait maudit son supérieur et envoyé en exil le malheureux à l’autre bout de l’Europe. Elle déglutit à nouveau avant de tendre sa main, essuyant le coin de sa bouche de l’autre. Perséphone Sciortini, ravie.

Pardon mais je ne pensais pas être finalement si bien accompagnée ce soir. On voit que vous êtes quelqu’un quoi. flatta sans mal la jeune femme, se rappelant des cours de diplomatie d’Iggy pour paraître la plus civilisée possible. Alors Axel ; qu’est-ce que vous venez chercher dans un endroit pareil ?
Il y avait longtemps que Perséphone n’avait pas pris une soirée pour elle, qu’elle n’avait pas séduit pour le plaisir et à voir l’éphèbe qui s’était jetée si facilement dans la gueule du loup, elle n’allait certainement pas se priver d’en faire son dessert. Il avait l’air d’être quelqu’un de bien et surtout de puissant, ce qui l’attirait comme un papillon à la lumière.

(@Perséphone Sciortini)

merry go round / perséphone

( en musique )

Le français était dans son environnement. Le charme était sa spécialité et plaire dans sa nature. Il excellait en matière de créer du lien rapidement, tant avec la gente féminine que masculine. Curieux, il aimait en apprendre davantage sur ceux qui l’entouraient, d’autant plus quand ils lui étaient parfaitement étranger. Physionomiste, il savait qu’il aurait reconnu la brune si elle lui était familière. Aussi enthousiaste à l’idée d’en savoir plus sur la jolie brune, Axel ne s’empressa pas de poser de questions, histoire de créer un climat de confiance. «‌ ‌‌‌‌Par exemple, il paraît que je suis de très bonne compagnie.‌‌ ‌»‌ La modestie n’était pas sa plus grande qualité, pour autant, jusqu’ici personne ne s’était réellement plaint de sa présence dans une échange de ce type.

Axel avait hérité de la beauté de sa mère, ce qui lui donnait sans surprise un capital sympathie auprès des autres. La brune ne semblait pas insensible à son sourire, ce qui le rendait encore plus marqué. L’accent de cette dernière sentait bon le sud, et malgré ce qu’elle disait, le blond lui trouvait une certaine élégance. «‌ ‌‌‌‌Trop chic pour vous ? Je ne vois pas de quoi vous parlez.‌‌ ‌»‌ Le lieu n’avait rien de particulièrement prestigieux. La jeune femme se sous estimait un peu en admettant ne pas être à la haute de l’endroit. Axel la complimenta, sans avoir à forcer la chose. Elle était réellement très belle, absolument dans son genre, ce qui donnait une nouvelle perspective à sa soirée.

Aux yeux de la belle, Axel semblait faire tâche dans le bar en question. Elle s’interrogeait sur la raison de sa présence dans un lieu pareil, ce qui amusa quelque peu le français. «‌ ‌‌‌‌Je vais là où le vent me porte.‌‌ ‌»‌ Autrefois, lorsqu’il vivait encore avec sa chère et tendre, le blond vivait d’amour et d’eau fraîche. Pour s’offrir un salaire, il vendait des potions aux moldus, se contentant de peu. Désormais, sa vie ne ressemblait en aucun cas à celle d’avant et pour autant, il était certain que rien ne pourra jamais égaler le passé. Condamné à marcher dans les pas de son père, il était devenu un vulgaire pantin.

Le soir, quand son paternel ne le tenait pas, il s’échappait loin de son monde pour s’amuser et penser à autre chose. Perséphone l’ignorait, mais elle ressemblait à une bouffée d’air frais pour le français. «‌ ‌‌‌‌Enchanté Persephone.‌‌ ‌»‌ Charmeur, il usait de son accent français pour donner encore plus de profondeur à ses mots. Curieuse, la brune s’interrogea sur ce qu’il cherchait et même s’il pourrait sûrement inventer un mensonge prestigieux, il opta pour une honnêteté sans limite. «‌ ‌‌‌‌Un peu de divertissement.‌‌‌‌ ‌»‌ Deschamps ne mentait pas, et il serait ravi de se divertir avec la brune.

«‌ ‌‌‌‌Je vous retourne le compliment, je ne pensais pas être si bien accompagné.‌‌ ‌»‌ Pour autant, une inconnue restait au tableau. D’où venait la sorcière ? Il connaissait beaucoup de monde, le blond, et il était rare pour lui de ne pas retenir ce type de visage. Il était certain de n’avoir jamais croisé le visage de cette dernière, ni à Poudlard, ni au Ministère, ni aux soirées mondaines, ni dans les bars du pays. «‌ ‌‌‌‌‌‌Votre visage ne me dit rien, vous ne devez pas venir souvent dans le coin ?‌‌ ‌»‌ D’après son accent, il supposa qu’elle venait d’un autre pays et qu’elle venait en Angleterre pour des affaires. D’après son style, il doutait qu’elle soit dans le commerce international, mais ne remettait aucunement en question la possibilité d’un statut important. Directeur des affaires internationales de l’entreprise familiale, Deschamps ne pouvait laisser la question en suspens. Sa mère lui disait toujours que la curiosité était un vilain défaut, mais il estimait qu’avec son sourire d’ange, personne ne pouvait réellement lui en vouloir.

(@Perséphone Sciortini)

merry go round / axel

( en musique )

La fierté qui se dégageait de cette crinière blonde et de cette barbe bien taillée amusait l’italienne. Même en étant vantard l’inconnu face à elle gardait une certaine classe. Cela changeait des brutes de décoffrage dont la sorcière avait l’habitude. Un peu de nouveauté n’était pas de refus et ce, malgré son éternelle fidélité aux rustres qui partageaient son quotidien. Swall l’aurait certainement moquée pour avoir jeté son dévolu sur un type qui avait montré plus de valeur au cours de ces quelques minutes que lui n’en montrera toute sa vie. Au diable cet ogre qui hantait ses nuits car le prince avait soudainement fait son apparition.
Perséphone ne savait seulement pas si elle était le monstre ou la dame à secourir dans l’histoire.

Nous verrons. rétorqua la jeune femme avec le sourire avant de happer une énième fois la serveuse pour qu’elle laisse la bouteille de scotch (qui était sûrement destinée à quelqu’un d’autre) sur la table.
Le doux vagabond avouait donc avoir atterri ici par hasard ou par simple envie. Persé hocha la tête : si elle avait eu le choix de l’endroit où s’échouer pour boire un coup elle n’aurait pas pris de décision plus sûre que cette bicoque sans prétention qui renfermait quelques ivrognes qui, avant minuit, restaient d’un discret cadavérique. Elle s’y sentait à sa place comme rares endroits dans ce Londres puant. Et le patron du bar qui lui faisait de l’œil depuis qu’il l’avait aperçue lui assurait quelques consommations gratuites qu’elle ne refuserait pas.

Elle tiqua gentiment à ses mots. La coïncidence était plutôt heureuse : se divertir elle ne connaissait que trop peu et ce Axel avait déjà un physique très distrayant. Charmant. commenta la jeune femme en se servant un fond d’ambrée.
Sciortini laissa le plaisir de quelques gouttes lui brûler la gorge, écoutant attentivement son interlocuteur puis, d’un calme olympien qu’on lui connaissait rarement, elle reposa le cristal sur la table ébène. Exactement. ; comme t’as dû le constater, je viens de Sicile mais je vis actuellement à Malte et je suis venue me cailler les miches ici pour le boulot. mieux valait ne pas préciser ce en quoi ce boulot consistait. j’me sens aussi à l’aise dans cette ville qu’un caïman dans un désert aride. railla la jeune femme.

heureusement je crois avoir trouvé ma couverture pour la nuit. glissa habilement Perséphone, s’allumant une cigarette que personne n’osa lui contester. La fumée et les effluves de whisky lui donnèrent un frisson incontrôlé. Elle se laissa finalement aller à la séduction et ce même si elle était un peu lourde. et toi alors ? tu es bien loin de ta chère France et pourtant on dirait que cette ville a été faite pour que tu l’illumines. questionna la sorcière, le paquet tendu vers l’homme pour l’inviter à la suivre dans son péché.

(@Axel Deschamps)

merry go round / perséphone

( en musique )

Dire qu’il n’était pas habitué à plaire à la gente féminine serait mentir. Axel profitait d’un charme évident et depuis son plus jeune âge, il savait en user. Pour autant, ce n’était pas tous les soirs qu’il croisait une créature aussi unique. Les yeux de la femme possédait une profondeur infinie qui l’empêchait de détacher son regard d’elle. L’accent de la brune trahissait ses origines, tout comme le sien soulignait sa France natale. Malte n’était pas forcément réputée comme un lieu particulièrement magique. Pour autant, tout comme les moldus, il s’accordait à dire que cette île était un très bon endroit pour se ressourcer au soleil. «‌ ‌‌‌‌Malte ? Une très jolie île. Vous y faites quoi ?‌‌ ‌»‌ Homme d’affaires, il était curieux de connaître les industries maltaises et surtout les visages qui se cachaient derrière le business qui s’y trouvait.

Elle lui plaisait, il ne s’en cachait pas. Et de toute évidence, l’attirance était partagée. Au flirt peu subtile de la jeune femme, il ne put retenir un sourire en coin, avant de se désaltérer un peu. Visiblement, Perséphone connaissait parfaitement la famille Deschamps, du moins suffisament pour connaître les origines de cette dernière. La France, capitale de la mode, de la gastronomie et bien plus. En réalité, ce n’était pas radicalement différent de l’Angleterre. Pour Axel, la France est simplement une version plus jolie et plus ensoleillée que le Royaume-Uni. Une vision peu objective et que beaucoup ne partageraient pas. «‌ ‌‌‌‌Il est assez aisé d’illuminer une ville comme Londres, mais je dois avouer que la France me manque. ‌‌ ‌»‌ C’était plutôt son ancienne vie qui lui manquait, mais à force d’avoir le nez dans ses dossiers, il avait fini par effacer le manque de sa famille, le sang de son sang. Il comblait par le travail. Il rejettait sa colère contre son cousin idiot, espérant avoir au moins uner réussite dans sa vie.

En attendant, il travaillait et flânait dans les bars de la capitale, ramenant bien trop souvent des femmes dans la chaleur de ses draps. Une prison dorée dont-il tenait lui-même les clés. Habitué à cette vie, il ne se rendait même plus compte de ce qu’il ratait. Sans demander son reste, il attrapa une des cigarettes tendues, pour venir l’allumer à l’aide de son briquet en argent gravé. Dans un même geste, il proposa sa flamme à la brune.

La France lui manquait et visiblement l’autre souhaitait un retour à Malte. Deux étrangers à sous une lumière tamisée qui ne demandaient rien d’autre que de profiter d’une soirée hors du train-train quotidien. «‌ ‌‌‌‌Heureusement, cette soirée s’annonce moins anglaise que prévu.‌‌ ‌»‌ Un peu d’exotisme, il n’allait pas refuser. «‌ ‌‌‌‌Vous avez des projets après ce verre ?‌‌ ‌»‌ Dire sans dire. Supposer pour susciter. Une technique vieille comme le monde qui faisait ses preuves.

(@Perséphone Sciortini)

merry go round / axel

( en musique )

Perséphone s’imaginait déjà glisser en toute transparence qu’elle faisait du trafic de créatures magiques, qu’elle les capturait, les enfermait dans des cages avant de les revendre ou pis de les exposer chaque année au cours d’un gigantesque marché réunissant la pire crapule avide de nouveaux divertissements. Elle se surprit à sourire face à ce scénario ; elle serait bien obligée de faire taire l’éphèbe qui avait été un peu trop curieux. Question couverture, la sorcière y connaissait un rayon et souvent la meilleure excuse qui ne faisait pas trop jaser était la suivante : Eh bien, je fais de la thanatopraxie et je m’occupe du rapatriement des corps maltais qui se sont éteints à l’étranger. Et malheureusement, M. Marino est décédé à peine sorti de la gare de Londres. elle toise à nouveau le sorcier du regard. Malheureusement pour lui mais heureusement pour moi. car désormais, elle se trouvait dans un scénario de sa soirée qu’elle appréciait de plus en plus.

Voilà le puissant Deschamps qui se confiait déjà sur son quotidien morose ici au Royaume Uni. Elle penche la tête sur le côté, tentant d’être empathique sans vraiment y parvenir (ce n’était simplement pas dans sa nature). Ses doigts croisèrent les siens un instant. Et qu’est-ce que ce qui t’a fait quitter la France si elle te manque tant ? Pourquoi ne pas seulement y retourner ? rien n’était impossible quand on portait un patronyme pareil quand bien même les responsabilités croulaient certainement sur ces épaules.

Dans un silence, captivée par les simples mouvements du sorcier, Perséphone se lève lentement de sa chaise pour se pencher vers Axel, laissant le bout de sa cigarette caresser la flamme qu’il lui tendait, vision prémonitoire de la manière dont allait certainement se terminer cette soirée qui avait quelque chose d’étonnamment apaisant pour la sicilienne, elle qui ne se laissait jamais un moment de répit.
Vous avez des projets après ce verre ? Pour être tout à fait franche avec toi, je n’en avais pas. une bouffée et une gorgée plus tard. Mais si tu le permets, j’aimerai me greffer à ton errance nocturne. elle dont le quotidien était de tenir les rennes, elle allait, ce soir, lâcher la bride pour se laisser totalement conduire au travers des rues de Londres ou d’ailleurs car ils ne leur étaient pas impossible de simplement transplaner pour se retrouver véritablement seuls au monde.

Le verre se vide aussi vite que le bar. La soirée n’est franchement pas concluante pour le patron de la bicoque qui, dans des soupirs las, frotte les fonds de ses verres, chuchotant avec deux serveuses qui se traînent derrière le comptoir depuis une bonne demi-heure déjà. Les tables seules se nettoient déjà par quelques sortilèges, les tabourets se rangent sagement à leur place. Ils ne tarderont pas à fermer ce soir.
Je te propose un marché. Si tu parviens à m’évader ce soir, je te promets de t’évader à mon tour. et elle avait déjà une idée bien conçue de la manière dont elle pourrait y arriver.
Il ne fallait seulement pas qu’ils aient la même.

(@Axel Deschamps)

merry go round / perséphone

( en musique )

Lorsque la brune présentait son métier, Axel savait qu’elle mentait. Depuis son plus jeune âge, il possédait le talent rare de discerner facilement la vérité du faux. La plupart du temps, les gens se trahissaient par leurs manières, intonation de voix ou simplement par leurs incohérences. Des détails qu’ils savaient repérer, ce qui représentaient un véritable avantage dans son travail. Cependant, dans sa vie privée, Axel se montrait souvent bien curieux de ceux qui tissaient des mensonges. Plus mystérieux que les honnêtes, ils se créaient des personnages et des vies, parfois similaires et parfois aux antipodes de la réalité. Il n’avait pas la moindre idée des raisons qui poussaient la jeune femme à se cacher et naturellement, il voulait en savoir plus.

Le français pourrait pointer du doigt cet entourloupe, mais il préférait jouer le jeu, convaincu que les réponses finiront par arriver d’elles-mêmes. «‌ ‌‌‌‌Pauvre Monsieur Marino, même pas le temps de goûter un potage citrouille.‌‌‌‌ ‌»‌ En temps normal, face à un mensonge, il était de coutume de se montrer méfiant. Pour autant, et sûrement grâce à ses charmes évidents, la belle le mettait en confiance. Tout comme lui, elle laissait entrevoir son désir et son envie.

Ravi de faire de l’effet, le bourreau des cœurs s’habilla d’un sourire satisfait, avant de reprendre un gorgé de liquide doré. Maintenant qu’elle avait parlé de sa vie, ou du moins de sa vie imaginaire, c’était au tour d’Axel de s'expandre davantage sur sa présence en Angleterre. Pour dire vrai, cela faisait déjà un moment qu’il avait oublié les raisons de sa venue en Angleterre. Il avait toujours connu ce pays, passant même la plupart de ses vacances à Londres. Ceci étant dit, il avait pas mal vagabondé avant de s'enchaîner au pays des scones.

Un parcours de vie compliqué pour finir dans une prison dorée. On était loin de la vie idéale, mais ça, il ne souhaitait pas forcément le partager. «‌ ‌‌‌‌Le travail, principalement. Je n’ai plus vraiment d’attaches en France et surtout encore beaucoup de projets ici.‌‌ ‌»‌ Prendre la place Louis en faisait partie, et au plus profond de lui, il espérait y arriver pour se débarrasser de l’emprise de son paternel. Pantin d’un autre, il ne vivait qu’à moitié sa vie, ce qui le poussait à enivrer ses nuits d’une douce insouciance.

Ici, dans ce bar, il pouvait oublier les ordres, les menaces et autres stratagèmes familiaux. L’air y était plus pur qu’au travail et surtout, la compagnie bien plus plaisante. La maltaise s’interrogeait sur la suite du programme, ce qui confirmait cette attraction. «‌ ‌‌‌‌Eh bien tu vois, tu viens de me donner un nouveau projet.‌‌ ‌»‌ Axel repensait son scénario de soirée, comme il le faisait trop souvent. En effet, depuis sa séparation avec sa bien-aimée, il enchaînait les histoires sans sentiments.

Heureusement pour lui, la jeune femme semblait attendre la même chose, non sans un brin de challenge. Elle voulait s’évader, une idée qui lui plaisait bien. «‌ ‌‌‌‌T’évader… Tu connais Brighton ? ‌‌‌‌ ‌»‌ Axel vivait dans un endroit qu’il affectionnait grandement. Voir la mer chaque matin en se réveillant lui faisait du bien et il ne doutait pas un instant que sa compère apprécierait. De plus, ils se retrouveraient juste à côté de chez-lui, pour un éventuel dernier verre.

(@Perséphone Sciortini)

merry go round / axel

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Les échanges de broutilles sur le quotidien représentaient davantage une politesse qu’un véritable intérêt pour la sorcière. Iggy lui avait toujours conseillé de connaître un minimum ses interlocuteurs afin de ne pas paraître plus rustre qu’elle ne l’est réellement. En effet, si le caractère et la personnalité de Perséphone avaient un visage, il n’aurait certainement pas l’allure d’une jolie brune à l’air un peu espiègle : peut-être ressemblerait-elle à Swall avec un vagin et une poitrine. Alors, la Black Thumb écoute à demi-mots la réponse de son interlocuteur, levant les sourcils, les yeux fixés dans le fond de son verre alors qu’elle déglutit les dernières gouttes de sa boisson. Passant le dos de son pouce au-dessus de ses lippes sucrés, elle finit par hocher la tête, souriante de mesquinerie. Lui aussi venait de lui donner un nouveau projet, enfin pour la nuit seulement. Ils partageraient, de manière éphémère, la même chaleur, la même couche et demain ils auront déjà commencer à oublier mutuellement leur visage ; s’il était possible d’oublier un éphèbe tel qu’Axel.

Tu connais Brighton ? Nullement. Depuis son arrivée en Angleterre, Perséphone n’avait arpenté que les rues puantes d’un Londres dont on se garde bien de se promener la nuit quand on est une poupée seule. Elle avait piétiné les flaques de merde et de pisse aux alentours des vieux docks pour finir sa course dans des impasses figées aux 18ème ou au 19ème siècle dans lesquelles des petits rats galopaient de taverne en taverne, et rien d’autre.
Tula fit un bond sur sa chaise et attrapa la chasuble qui traînait sur son dossier et qui sentait encore le tabac, trahissant son addiction. Elle ne connaissait donc pas Brighton, mais, au vu de l’enthousiasme avec lequel Axel avait posé sa question, se doutait qu’il ne s’agissait pas d’une verrue accrochée aux quartiers merdiques de Londres et qu’il fallait donc transplaner.
Ses griffes s’enroulent autour des doigts d’Axel et elle sortit en trombe de l’auberge avant d’aussitôt les emporter sur leur lieu de rendez-vous. La brume et la lumière vulgaire des lampadaires laissèrent bientôt leur place à un son que Tula ne connaissait que trop bien. Un sourire s’arracha sur sa figure brunie et elle fit un tour sur elle-même. L’odeur âpre de la marée vient lui frapper les narines de plein fouet et elle en respira chaque nuance avant de lâcher un bruyant soupir de satisfaction. La mer la transporta aussitôt dans un confort qui lui manquait atrocement ici et elle visualisa dans son esprit Malte, son île, son cailloux.

Perséphone roule ses yeux vers Axel et affiche, l’espace de quelques secondes, un regard enfantin que personne n’avait eu l’honneur de voir auparavant.
Ses pieds foulent le sable qu’elle tente de retenir entre ses orteils et, toujours avançant vers l’eau, elle se débarrasse de sa cape et de ses chaussures qui se dérobent sans difficulté. L’air mesquin ayant repris le dessus, elle se sépare de son cargo. La plage n’est pas déserte, mais considérant que cet endroit est désormais le sien, Persé lance sa maille en direction d’Axel. bain de minuit. ordonne-t-elle d’un ton trop autoritaire pour la légèreté du moment.
La pénombre dissimule sa nudité maintenant entière et, même si quelques regards curieux de promeneurs tentent de percer la nuit, Tula ne les remarque pas et ne s’en inquiète pas non plus. Après tout, n’est-elle pas accompagné d’un sorcier influent ? (du moins c’était ce que son sobriquet laissait entendre).

Elle se tourne, affronte la mer qui lui chatouille les chevilles. L’eau est plus froide qu’à Malte évidemment, mais ça n’arrête pas la diablesse qui entre dedans d’une déconcertante facilité. Le sel contre ses cicatrices la fait grimacer de plaisir alors que dans un silence salvateur, elle parcourt ses plaies du bout des doigts, se remémorant les missions et les chasses aux créatures magiques dont elle était davantage coutumière avant. Un regard porté vers Axel la sort de sa rêverie. Ses yeux félins lui lancent de vives invitations à la rejoindre. Il lui tardait en réalité de le voir se coller contre elle comme si leur survie en dépendait.

(@Axel Deschamps)

merry go round / perséphone

( en musique )

Aventureuse, la jeune femme ne se laisse pas attendre pour engager un départ de l’auberge. Ce comportement et ce caractère amuse le français. Quelque part, elle lui rappelle la simplicité de sa vie d’avant. Celle qu’il possédait avant de tourner le dos à sa femme, l’unique amour de sa vie. Malgré ses airs de prince charmant, Axel n’a jamais été un grand fan des princesses, coincées dans un personnage mielleux et opprimé. Les grande gueule, les indépendantes l’ont toujours attiré et ce soir encore, il tombe dans le piège d’une singulière. La brune semble partager une vision commune de la suite de la nuit avec lui, et sans mot dire, il se laisse emporter vers le sud de l’Angleterre.

Brighton. Une ville balnéaire arrachée aux moldus avec bien trop de facilité. Le blond ne vient pas d’ici. D’ailleurs, il ne s’y sent pas réellement comme chez-lui, mais de tous les endroits du pays, c’est sûrement le seul où il peut profiter d’encore un peu de liberté. Son père ne vient que très rarement, tout comme les Travers, une sérénité qu’il sait apprécier à sa juste valeur. Amener sa conquête du soir à Brighton donne davantage d’intérêt à cette ville, qui même moins jolie que les villes du sud de la France, possède un charme certain.

Le bruit de l’eau tranche radicalement avec celui de la ville. La lumière de la lune dessine vulgairement les courbes de leurs visages. L’eau ressemble à un ciel étoilé, mouvant et envoûtant. Les yeux de Axel se reposent sur l'étrangeté, non sans un brin d’envie. L’appel du contact est fort, alors qu'elle se retire, sans prévenir ses vêtements. Axel ne peut s’empêcher de rire en entendant la proposition de baignade. Perséphone ne doit pas connaître les températures de l’eau à Brighton pour avoir envie d’y plonger une tête en plein mois de novembre.

Pour autant, il n’est pas du genre à calmer les ardeurs d’une jolie femme, et fini par retirer son pull et sa chemise d’un tissu qualitatif. «‌ ‌‌‌‌Tu risque d’avoir un peu…‌‌ ‌»‌ Avant même qu’il ne termine sa phrase, la sirène est déjà les pieds dans l’eau. «‌ ‌‌‌‌Froid.‌‌ ‌»‌ Aussi dévêtu qu’elle, il la rejoint, non sans grimacer une fois au contact de l’eau.

«‌ ‌‌‌‌Si tu es malade, je décline toutes responsabilités.‌‌ ‌»‌ Puis, dans un élan de jeunesse et d'inconscience, il se jette dans les vagues qui s’écrasent contre le sable. L’eau est froide, terriblement froide, mais quoi de mieux pour se vider l’esprit ? Axel regarde la jeune femme, avec un air de défis, pour voir si elle va assumer son ordre.

Peu importe sa décision, ils finiront indéniablement dans la chaleur d’un lit, avant de retourner chacun à sa vie habituelle. Nostalgique, Axel repensera sûrement à son ex-femme, se disant qu’il a été sacrément idiot pour lâcher ce qui le rendait le plus heureux au monde. Puis, pour oublier, il terminera à nouveau contre les seins d’une autre.

(@Perséphone Sciortini)

merry go round / axel

( en musique )

Emprisonnée dans la froideur de l’eau, bousculée par les vagues qui, disciplinées, s’écrasent contre le sable et reviennent, Perséphone laisse son corps s’agiter nonchalamment, à l’abris de la nuit. Quand elle était plus jeune et qu’elle connaissait encore la notion d’avoir du temps, elle pouvait rester des heures au contact de la mer. Sa mère l’observait de loin, enfermée dans les bâtiments des Ruines et s’offrait ainsi le luxe de pouvoir surveiller sa fille et travailler en même temps. Il était également arrivé à Göran de l’observer avec une insistance qu’il ne s’assumait pas. C’est qu’avec son physique et ses longs cheveux noirs, plusieurs Black Hands l’avaient comparée à une sirène, approche à laquelle elle avait ri, moqueuse et dédaigneuse. Elle n’était rien d’autre que Perséphone et c’était amplement suffisant. Elle n’était pas une muse et pas une créature de rêve non plus.

Quand Axel pénètre enfin dans l’eau (s’y jetant à plein corps), la sorcière tend les mains vers lui, l’attrape pour couper les quelques mètres qui les séparent encore et qui sont bien de trop désormais. Quand le sorcier est enfin à sa portée, elle roule ses jambes autour de lui, ricanant. Allons. Des personnes comme nous ne prennent même pas le temps d’être malades.
Et heureusement, je connais un bon moyen pour ne plus être transit de froid. La barrière est finalement rompue. Les mains de la jeune femme parcourent le dos d’Axel, explorant à tâtons sa peau sans défaut. Ses lèvres amères viennent s’écraser sans grâce et avec une hâte maladroite contre les siennes. Son corps s’écrase comme pour chercher refuge auprès de lui.

Ils ne deviennent plus qu’un l’espace d’un instant. Un instant éphémère que Tula a étouffé sous des geignements et des souffles à peine retenus. Les doigts ont caressé l’homme, se sont emparés de ses cheveux pour les tirer vers l’arrière. La bandit aurait pu lui dévorer le cou et les épaules tant les crocs s’y sont plantés.
Pendant de savoureuses minutes, le sentiment de danger permanent l’avait quittée et elle avait avalé cette bouffée d’air frais à pleins poumons.
L’eau leur a servi de couche pour cette rencontre. Leurs corps se sont entrechoqués, réchauffés et puis ont abandonné la mer pour terminer leur nuit échoués dans un lit.

La nuit fut courte mais elle fut salvatrice. Aux premiers rayons de lumière, Perséphone a abandonné les bras réconfortants d’Axel, affichant un sourire qu’on ne lui connaissait que trop peu. Elle le regardait de toute son aura de quiétude. Elle le remercia de ce moment passé qui lui a permis d’oublier que sa vie ne tenait qu’à un fil par un baiser déposé sur son front encore salé.
Puis elle s’éclipsa ; redevint Tula de Malte mais se rassura, se convaincant qu’aux yeux du Deschamps elle était Perséphone. Perséphone et rien d’autre.

(@Axel Deschamps)

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