Gily | Patience is a virtue

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We create our own fate

Patience is a virtue

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La journée avait mal débuté, il fallait être honnête. Gaïa s’était levée quelque peu en retard, en proie à de nombreux cauchemars, voire même souvenirs et angoisses qui continuaient de la torturer. Par conséquent, elle était parvenue à dormir de façon un minimum correct uniquement lorsque le soleil avait commencé à pointer le bout de son nez à travers ses rideaux. Soit tôt le matin, donc pas assez pour qu’elle se sente réellement reposée, malgré son réveil en retard. Forcément, la française était quelque peu de mauvaise humeur.

Elle était tout de même parvenue à arriver à la boutique à l’heure ce qui relevait du miracle. Mais soit, au moins elle y était et Gaïa espérait sincèrement que cette journée n’allait pas continuer sur cette lancée. Avant d’ouvrir, la jeune femme alla vérifier si les potions qu’elle préparait dans l’arrière boutique avançaient bien et c’était le cas. Elles devaient encore reposer la journée voire deux, peut-être, mais elle pourrait bientôt les mettre en vente. Voilà une chose qui donna le sourire à Gaïa. Les potions lui donnaient toujours le sourire, c’était un peu le seul endroit où elle se sentait vraiment bien en Angleterre.

L’apothicaire ouvrit finalement la boutique avant de se mettre à faire l’inventaire des potions qui étaient en vente, attendant patiemment les premiers clients. Gaïa avait rarement eut à faire à des clients mécontents ou juste méchants de nature, malgré le gouvernement anglais actuel. Elle avait eut l’occasion de remarquer que beaucoup d’entre eux étaient simplement des gens qui essayaient de survivre et de s’en sortir sans y perdre trop de plumes. Comment pouvait-elle les juger ? Elle faisait de même depuis la mort de Martin.

Un frisson parcourut son échine lorsqu’elle repensa à son mari, décédé depuis deux ans et qui continuait pourtant de la hanter. La blonde secoua son visage afin de se reprendre et alla saluer le couple qui venait d’arriver. Elle les renseigna au mieux et ils repartirent avec les potions qu’ils souhaitaient. Voilà Gaïa, continue de sourire et ne pense pas au reste, se dit-elle. Malheureusement, elle ne parvenait pas à effacer totalement les cauchemars de la veille de son esprit. Evidemment, tous tournait autour de Martin.

C’est à cet instant qu’un homme entra dans la boutique. Rien qu’en voyant son visage fermé et en entendant son « bonjour » froid et sec, Gaïa comprit qu’il allait lui donner du fil à retordre. Malgré tout, elle s’approcha de lui afin de le saluer, un sourire sur ses lèvres rosée et d’une voix douce, elle lui proposa son aide. Lorsque, bon gré mal gré, il lui expliqua ce qu’elle chercha, la française fut obligée de lui dire que la potion qu’il voulait était en cours de préparation et qu’elle ne pourrait pas lui vendre tout de suite. Immédiatement, l’homme commença à s’emporter, faisant rentrer Gaïa dans sa coquille. De plus, elle ne remarqua pas le second client qui était entré, bien trop concentrée dans sa confrontation avec le premier.

« - Ecoutez, je comprends que vous en avez besoin de façon urgente mais je ne peux pas vous vendre une potion qui n’est pas terminée, c’est impossible… »

La Française tentait de paraître assurée malgré les cris de l’homme en face d’elle. Pourquoi avait-il besoin de polynectar de toute façon ? La jeune femme inspira doucement, l’angoisse montant en elle doucement mais sûrement, emportant avec elle des souvenirs qu’elle essayait, en vain, d’oublier.

CODAGE PAR AMATIS

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Ce n'était pas la première fois qu'il venait dans cette boutique, loin de là. Mais Vasily s'était toujours fait client discret, contrairement à ses habitudes. Il avait tendance à entrer, prendre sa commande et ressortir tout aussitôt. La raison principale ? L'odeur. Les différents ingrédients et les fumets de potion se mêlaient et se mélangeaient et agressaient ses sens délicats. La tête avait tendance à lui tourner et il en ressortait agacé, le nez et la gorge prise.

Il n'avait jamais vraiment pris le temps d'apprendre à concocter des potions. La magie, oui, mais il n'était pas certain de trouver quelqu'un qui aurait vraiment la patience de lui enseigner cet art qu'il savait délicat. En vérité, il n'était pas certain d'avoir lui-même la constance nécessaire pour se lancer dans une telle épreuve... Il s'en désintéresserait probablement au bout de quelques minutes, incapable de tenir en place bien longtemps. Si les odeurs ne l'achevaient pas avant, cela dit...

La vendeuse avait l'air occupée. Vasily trompait le temps en observant les rayons, lisant avec curiosité les labels des divers ingrédients qui s'étalaient devant ses yeux. Sa main se portait de temps à autre à son visage, son inconfort clairement marqué, ne cherchant pas à le dissimuler. A quoi bon, de toute manière ? Il avait tendance à attirer l'attention, quoi qu'il fasse. Autant ne pas avoir à se forcer à donner le change, à paraître ravi quand cette boutique agressait littéralement ses sens.

Ce furent les cris d'un client qui le tirèrent de son observation et le détournèrent de son malaise. Le regard de Vasily alla de la vendeuse à l'homme contrarié et il eut tôt fait de constater qu'elle ne parviendrait pas à maîtriser l'homme. Un soupir fit son chemin hors de sa gorge. Il allait probablement rester dans ce lieu puant plus longtemps qu'il ne l'avait prévu... Sans hésiter un seul instant, il saisit son couteau, s'approchant de l'homme furieux d'un pas rapide, s'interposant entre les deux avant de glisser le plat de la lame sur la joue du client hystérique :

"La petite dame vous dit que la potion n'est pas terminée. Vous l'importunez et vous perturbez les autres clients, c'est-à-dire moi. Je suis légalement autorisé à intervenir et vous arrêter si vous ne cessez pas, Mister."

Et sur ces bonnes paroles, Vasily étira un grand sourire, dévoilant ses canines. L'homme était figé sur place, ses yeux fixés sur le vampire, ayant perdu tout de sa verve. Lorsqu'il retrouva ses sens, il marmonna qu'il repasserait plus tard, avant de s'enfuir aussi vite que possible. Vasily le suivit du regard, s'assurant qu'il quitte bien les lieux. Il rangea ensuite sa lame, se tournant vers la jeune femme que les cris de l'homme semblaient avoir secouée :

"Est-ce que vous allez bien ?"

Vasily hésita brièvement, avant d'ajouter :

"Je ne vais pas vous faire de mal."

A choisir entre un client agressif et un vampire armé et à l'allure intimidante, la demoiselle préférait probablement la première option. Malheureusement pour elle, elle se retrouvait avec Vasily, qui ne savait que faire pour la rassurer et la mettre à l'aise.

Il ne pouvait pas simplement partir alors qu'il n'était pas certain qu'elle se sente bien... Il connaissait l'angoisse, ses signes, pour en avoir lui-même fait la douloureuse expérience à de nombreuses expériences, et il pouvait sentir que l'agressivité de l'homme l'avait perturbée. Sans compter qu'il n'avait toujours pas passé commande...

Réalisant qu'il était toujours beaucoup trop près d'elle, Vasily choisit sagement de reculer d'un pas, levant les mains en signe d'apaisement :

"Pas d'arme. Pas de baguette. Les canines restent rangées. Le chien est bien tenu en laisse. Vous pouvez avoir confiance."

Il lui adressa un sourire, moins carnassier que le précédent. Plus doux. Plus gentil. Plus sincère.