BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

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 mausoleum (babie#1)

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Abram Carrow
DEATH EATER
Abram Carrow
Date d'inscription : 21/02/2022
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Crédit : self (av.), josman (cit.), poupoune (carrows gif), jool (santa's gift)
Âge : Quarante-cinq quoiqu'Azkaban, entre autres joyeusetés, lui ait ravagé sa jeunesse relative.
Occupation : Mage noir™. Chef du bureau d’expérimentation sur les nés-moldus et traîtres consentants (a.k.a MuTEx Office), au Département des Mystères. Membre de la Chambre à la tyrannie facile (prochain édit : taxer l'air que tu respires).
Allégeance : Le Lord, qu'il a servi toute sa chienne de vie, et continuera de servir jusqu'à la mort.
Particularité : Maître Legilimens. S'enfonce dans les esprits comme une faux dans les blés ; y dévore aussi les émotions puissantes qui lui font dorénavant tant défaut. Le contrecoup, cependant, revêt parfois des allures de cauchemar.
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MessageSujet: mausoleum (babie#1)   mausoleum (babie#1) EmptyLun 7 Mar - 20:58

So strange and beautiful
How you gaze upon my bones


1996 | Carrow Manor a toujours fait l’effet d’un piège aux visiteurs. Un piège énorme, qui ne se cache à la vue de personne tant il s’assume et s’impose. Des cariatides éplorées aux gargouilles agressives, en passant par la pierre noire, dit-on issue de carrières si souterraines que le feu des enfers en a léché le minerai, sa silhouette est inhospitalière, de toute évidence menaçante, comme s’il fallait que l’âme humaine se force et se soumette avant même de franchir les portes de la demeure. Jadis, et malgré la poix mortifère couvrant son allure, le manoir rayonnait de prestige, tant par la démesure de son architecture, que la finesse de ses ouvrages – aussi lugubres soient-ils. Mais cette nuit la bâtisse est éteinte ; ne l’auréole plus que le silence et l’abandon.

Lui aussi a une sale gueule.
Lui aussi est une aberration dans l’obscurité.

Et pourtant. Ni Carrow Manor, ni Abram, ne s’émeuvent de leurs retrouvailles. Quand il pénètre dans le lieu, c’est sans pitié, sans désarroi pour son état. De même, ni les tableaux, ni les parois, ne frissonnent de plaisir en sentant son retour. La cruauté est une constante ; qu’elle coule sur les murs humides de leur demeure, ou coure dans leur sang, elle est aux Carrow ce que la sève est aux arbres.

Le regard encombré de cernes et autres maux se perd dans l’auscultation du hall d’entrée, où le vent a charrié quelques feuilles d’automne et les araignées ont déployé leurs toiles. La dernière fois qu’Abram s’est tenu là, les chandeliers illuminaient les tissus rouge sombre et jetaient sur les meubles en bois lustré des reflets vaniteux. Les questions, cependant, ne se forment pas dans l’esprit chargé et démoli du prisonnier évadé, il se contente d’avaler paresseusement les images captées sans autre forme de procès. La silhouette décharnée, hideuse et puante, grimpe alors les escaliers, emportée non pas par la curiosité mais un intérêt égoïste ; celui de rallier les souvenirs – les bons moins pires, ceux-là qu’on lui a ôtés. Le parquet grince, grogne sur son passage, l’atmosphère est froide, trouée de courants d’air, les ombres le suivent, inamicales et mauvaises, n’osent néanmoins pas lui bouffer la carcasse, et les vierges de fer, les lances, les inventions d’horreur exposées, alignées, dressées dans les couloirs accompagnent sa progression jusqu’à l’aile nord où les chambres d’enfants se sont toujours – toujours – situées.

Le pied nu, usé, heurte un objet par terre.
Abram s’arrête, considère la forme, se penche, ramasse, observe.
Une poupée. Qu’il n’a jamais vue. A-t-on déjà eu des jouets, ici ? Le revenant se le demande sans vraiment se le demander, passablement désintéressé par la réponse, et ses ongles cassés, crades, s’enfoncent dans le moelleux de l’objet, parce que ça leur fait bizarre ; de triturer autre chose que les parois d’une cellule – ou la chair. Sa prise en main, il continue jusqu’à la pièce du fond, là où ça lui démange d’aller. Leur ancienne chambre. A lui et. Et à elle. Quand il y est, la main libre caresse le rond de la boiserie qui encadre le lit – les lits, deux en un, un en deux – et ça lui rappelle sa joue qu’il lui cajolait quand ils étaient enfants, ou son sein qu’il s’accaparait quand ils n’étaient plus enfants. Ça lui rappelle son visage, donc, et son corps, donc ; parce qu’il avait oublié. Ces putain de vestiges volant dans le ciel lui ont tellement sucé la mémoire qu’il n’avait plus une goutte à balancer dans son crâne vide.

Mais c’est fini.

Amabella revient.
Elle revient dans sa tête.
Et dans les parages aussi ; il savait qu’elle se rendrait ici, il l’a senti, avant même qu’elle n’en ait l’idée, l’envie, le besoin. Quand il se retourne, elle est dans l’encadrement. Sur le coup, ça ne lui fait rien, car c’est ainsi qu’il en va avec tout depuis Azkaban, mais quand elle s’approche de lui, et, enfin, le touche, un frisson grimpe dans tout son corps, fait se lever les poils et rallumer les globes sinistrés du jumeau.

« Je ne suis pas si convaincue que ça, pour la barbe. » Il met un certain temps à répondre. Il lui faut d’abord se réhabituer aux allures d’Amabella. A sa prestance. Au fait qu’elle n’ait plus rien d’une jeune-fille. Et, surtout, qu’elle soit bien réelle. Tangible ; la main libre d’Abram s’est levée, lui a saisi le poignet en manquant de douceur (d’habileté, tout simplement). S’il ne manquait pas autant de force aussi, il lui aurait broyé la chair ; là par émotion. Les muscles sclérosés par dix ans d’incarcération restent cependant sages. Ne résulte qu’une prise insistante, pleine de possessivité – de détresse aussi : et si c’était encore un mirage, malgré le doux de sa peau et le tendre de ses tendons ? Les doigts longilignes du jumeau glissent jusqu’à la main d’Amabella, s’enroulent autour, la détachent, et sous son regard sinoque, la serrent plus doucement, la caressent comme il a caressé le bois de leur lit. « Tu verrais Amycus », commence-t-il distraitement, quoique le timbre soit âpre, déjà méprisant pour cet aîné évoqué, « il est plus laid qu’avant. » Il n’avait, constate-t-il en crachant de la sorte, pas entendu sa propre voix depuis des lustres. Elle se brise à certains endroits. Etouffe les syllabes. La main lève celle emprisonnée, et les lèvres coupées et sèches d’Abram frôlent les jointures délicates – le nez, en vérité, renifle l’odeur, le parfum, la chaleur de sa sœur. Le geste, semblable à un baise-main qui ne vient pas, s’éternise le temps qu’il lui faut pour que sa raison, après sa mémoire, se réveille doucement.

Quand il rouvre ses paupières, le regard d’Abram est plus présent. Il retrouve les yeux glacials de sa moitié sans plus donner l’impression d’être hagard et las. Une certaine vésanie, et un certain abattement, persistent évidemment, mais par sa seule présence, Amabella le complète. Le consolide peu à peu. Ses pensées, elles aussi, retrouvent au fur et à mesure le chemin de son esprit. Sans tout à fait faire attention à la poupée qu’il tient encore dans son autre main, ni à l’absence de son épouse dans ce qui, pourtant, est aussi sa demeure, il détaille plus longuement le visage affermi de sa sœur. Sur qui, il faut le dire, les années ont au contraire gravé une certaine splendeur – froide, et probablement hautaine quand elle est face à quiconque d’autre. Sans s’inquiéter outre mesure de sa propre apparence, Abram réalise néanmoins l’état dans lequel il se présente à sa jumelle. « Y a-t-il encore une salle-de-bain en laquelle je puisse me décrasser, ou bien elles aussi tombent en ruine ? » Impossible de dire si le elles aussi se réfère à ses allures grotesques ou s’il considère l’état du manoir comme étant déplorable – ce qui n’est pas tant le cas, mais Abram n’a jamais brillé par son indulgence ou son optimisme. Car le ton est accusateur. Envers Samira, à qui il attribue, naturellement, la négligence des lieux. Où diable est-elle donc ? cela, enfin, est une question qui commence à poindre dans l’entrelac de ses réflexions. Mais comme Amabella, évidemment, accapare le plus ses pensées, Abram précise : « je ne t’embrasserai pas dans cet état. » Le verbe soigné – détaché –, et la dureté apparente du visage creux, barbu, entouré de mèches longues, trompent l’évidence. Sa jumelle saura pourtant voir et entendre ce que nul autre n’aurait pu distinguer à cet instant : la tendresse de son frère.


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Amabella Shacklebolt
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MessageSujet: Re: mausoleum (babie#1)   mausoleum (babie#1) EmptyJeu 10 Mar - 22:57
A-t-elle su, viscéralement, qu’il serait là ? Difficile à déterminer. Elle voudrait croire que oui, maintenant qu’elle a repéré sa silhouette dans leur chambre d’enfants (et d’adolescents). Mais elle n’en est plus si sûre, après ces longues années à distance.
Est-ce la crainte que ce ne soit qu’une illusion, un tour que lui jouerait son esprit esseulé qui la fait avancer plus vite que de raison vers l’apparition familière et pourtant si étrangère ? Qui la pousse à poser sa main sur une joue broussailleuse et décharnée ? Qui la fait jauger le sorcier et chercher le reflet du jeune homme qui a été emporté à Azkaban ?

Elle l’observe par en-dessous, le scrute et le touche et sait instantanément qu’il s’agit bien d’Abram, même si son apparence diffère fortement de ce qu’elle avait imaginé retrouver. Alors elle raille, doucement. Et elle sent, dans sa gorge, sa voix qui ne sait pas bien où aller pour sortir, alors que point, un coin de ses yeux, une étincelle.
Au moins n’est-il pas un cadavre laissé là-bas, dans la houle de la mer du Nord.
La pensée furtive la glace un instant, alors qu’elle s’assure par le contact instauré qu’il est bel et bien vivant. Le fait qu’il s’empare de son poignet rapidement ne fait que confirmer ces retrouvailles inespérées, ou tout du moins anticipées par rapport à ce qui était prévu à la proclamation du châtiment. Abandonnant sa main à son jumeau, elle ne le quitte pas du regard, et le retrouve dans les railleries qui se font l’écho des siennes, visant cette fois-ci un absent contre lequel ils ont durablement été unis. « Tu verrais Amycus », articule-t-il sans vraiment que le timbre ne soit stabilisé, comme s’il n’avait dit mot depuis des années (ça n’étonnerait Amabella qu’à moitié), « il est plus laid qu’avant. - Ce qui est difficilement imaginable… », renchérit-elle, se permettant de dénigrer copieusement l’apparence de leur frère dont elle suppose que l’ombre sinistre ne tardera pas à venir hanter ces lieux.
Mais pour l’heure, il semblerait qu’Abram ait précédé tout le reste de leur famille -peut-être en éclaireur ?

Elle ne dit rien de plus, le laisse se réhabituer à elle, ne se dérobe pas aux gestes qui oscillent entre la douceur (la mesure, l’absence de brusquerie pour l’heure) et la frustrerie la plus crasse (renifler, comme une bête). Ses doigts se pressent contre ceux de ce frère que le sort -que Voldemort- a bien voulu lui rendre avant qu’ils ne soient complètement flétris par le passage du temps. Dans ce huis clos qui a pour décor leur ancienne chambre, elle se laisse faire, ne cherche pas à accélérer le mouvement, émue plus qu’il ne faudrait le reconnaître, de le voir si près d’elle, si tangible. Le temps semble suspendre son vol lorsqu’il relève les yeux vers elle et qu’il la dévisage. Elle se sent transpercée par les billes sombres de son frère, songe un instant qu’elle a l’esprit tout ouvert, mais ne cherche nullement à le fermer.
Quelques secondes, elle hésite à plonger dans la psyché de son frère, mais redoute de la trouver trop ravagée pour ne pas en être choquée. Elle attendra. La main toujours tenue par celle d’Abram, elle replace de sa main libre l’étole de soie sur le haut de ses épaules, cille, va pour faire un pas qui la rapproche de l’évadé, mais il reprend la parole avant qu’elle esquisse le mouvement : « Y a-t-il encore une salle-de-bain en laquelle je puisse me décrasser, ou bien elles aussi tombent en ruine ? » Un sourire moqueur étire ses lèvres alors qu’il parvient à lui arracher un soupir amusé. Elle détourne le regard, parcourt les murs de leur ancienne antre et repère des toiles d’araignée qui se sont multipliées depuis son dernier passage ici. Un « Hm. » ouvre la confirmation à la question somme toute rhétorique et elle enchaîne par un « Je suis sure que le manoir a connu pire. » en haussant les épaules, comme pour rassurer son frangin, qui semble néanmoins intraitable. « je ne t’embrasserai pas dans cet état. » Elle le fixe, se fige, le jauge.

C’est un argument qui se vaut, ça.
Elle hoche la tête d’un signe appuyé, accompagne le tout d’un rictus espiègle et d’une œillade par en-dessous, mâtinée d’un très bref (presque imperceptible) soubresaut de son sourcil droit, alors qu’elle sépare finalement leurs carnes, pour le prendre par le bras et l’entraîner dans une autre aile : « Dans ce cas-là, ne tardons plus… » concède-t-elle. Si elle choisit de cheminer en marchant, côte à côte avec Abram, c’est qu’elle n’est pas certaine qu’un transplanage est recommandé dans son état -pas alors qu’il a l’air si décharné, si faible. Pas qu’elle ait l’impression de le soutenir, mais on n’en est pas loin.
Peut-être aussi est-ce un moyen comme un autre de lui faire prendre conscience (avec plus ou moins de douceur, de subtilité, de tact) de la grande absente dans ce manoir.
Ça, pour le coup, elle n’a absolument pas eu le temps de penser à comment le lui apprendre. Aurait bien été d’avis de le lui laisser constater tout seul, mais il s’agit d’Abram et, comme lui s’est toujours efforcé de la protéger depuis qu’ils sont nés, elle tâche d’en faire de même lorsque l’occasion se présente, comme pour lui rendre dans une moindre mesure ce dont il lui fait don sans compter. Quant aux jumelles, vivant jusqu’en janvier au manoir Shacklebolt avec le reste des enfants d’Amabella, c’est aussi un nœud qu’elle ne veut pas se faire au cerveau pour l’heure.

L’amenant jusque dans l’aile où il s’était installé avec Samira, la sorcière souffle au détour d’un couloir, alors que les regards des tableaux silencieux sur la paire gémellaire commencent à se faire insistants, un début de confession (qui n’en a pas vraiment l’air) : « J’aurais probablement dû prendre ta baguette avec moi, avant de venir ici. » Un regret ? Peut-être. Elle poursuit, comme pour meubler un silence (lourd, envahissant) qui pourrait trahir bien trop d’éléments qu’Abram ignore pour l’heure : « C’est que je te vois venir comme un vif d’or : tu vas vouloir que je fasse tout un ensemble de choses absurdes sous prétexte que je suis la seule avec une baguette ici… » Elle pourrait ajouter comme avant, mais elle s’arrête avant. Les longues années à virevolter dans les réceptions mondaines lui ont donné une aisance incroyable à faire la conversation sans forcément avoir de répondant en face, voire à dissuader quiconque de tenter d’en placer une à certains moments de la discussion. Pas qu’elle soit rassurée par le son de sa voix, ou qu’elle ne sache se complaire dans le calme… Si elle parle, en ces lieux, à ses côtés, c’est probablement parce qu’elle s’interdit d’être cruelle avec celui qui s’ignore veuf et père. Qu’elle essaie de retrouver leurs marques familières, alors que cela fait dix ans qu’il n’y a plus rien de routinier entre eux, si ce n’est les souffrances partagées, ressenties, ponctuellement, malgré la distance. Pour le moment, la mesquinerie taquine semble être un bon angle d’attaque. « Tout ça pour dire : n’espère pas m’exploiter, il en est hors de question. » résume-t-elle alors qu’ils arrivent devant la porte d’une salle de bains. « Tu constateras par toi-même que tout fonctionne. », achève-t-elle alors qu’elle ouvre la porte et s’efface pour le laisser entrer.


Dernière édition par Amabella Shacklebolt le Jeu 31 Mar - 15:37, édité 1 fois
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Abram Carrow
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Allégeance : Le Lord, qu'il a servi toute sa chienne de vie, et continuera de servir jusqu'à la mort.
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MessageSujet: Re: mausoleum (babie#1)   mausoleum (babie#1) EmptyLun 14 Mar - 0:37
Ils marchent côte à côte et si la posture est banale elle mérite pourtant d’être soulignée ; voir sa sœur aussi près de lui – voir sa sœur, tout court – est à la fois si évident et si étrange qu’il ne cesse pas de glisser sur le profil d’Amabella des œillades curieuses. Comme s’il redécouvrait ses traits, les éléments de sa coiffure, ou encore la manière dont elle se tient. Sans tout à fait la dévisager non plus, car il ne veut pas faire l’impression d’un fou en plus d’en avoir les allures, il se permet ainsi, et à plusieurs reprises, de s’attarder sur des détails a priori insignifiants mais précieux pour son regard morne. « J’aurais probablement dû prendre ta baguette avec moi, avant de venir ici. » Au terme de longues secondes, le revenant détache ses yeux d'elle et les fait s'égarer sur les différents décors qu’ils traversent. C’eût été en effet judicieux. Mais rien ne presse et rien ne dit non plus que la baguette répondra à son maître après tant d’années éloignés l’un de l’autre – c’est qu’elle a son caractère et supporte peu, voire pas, la médiocrité, non plus connaît-elle l’indulgence.

S’il se voyait à l’instant face à un miroir, il n’aurait d’autre réaction que le dégoût. C’est à peu près ce regard-là qu’il a d’ailleurs jeté à ses adelphes et sa mère, lorsqu’ils se sont très brièvement vus au sortir d’Azkaban, juste avant de se disperser pour semer au mieux d’éventuels Aurors ou Hit Wizards lancés à leurs trousses. Qu’il soit arrivé le premier l’étonne par ailleurs peu, Leto, qui a le plus pâti de leur incarcération, ne devrait pas débarquer avant quelques jours – si elle débarque –, et Amycus et Alecto attendent probablement de voir si les autorités cueillent leur cher frère avant d’hasarder un orteil dans le manoir familial. Un choix sensé auquel lui-même se serait plié, rôdant un moment dans les parages avant de pénétrer dans les lieux, s’il n’avait pas pressenti qu’Amabella se rendrait au manoir. L’impulsivité l’a emporté sur le discernement. Comme c’est d’ailleurs souvent le cas, quand il est question de sa jumelle. « C’est que je te vois venir comme un vif d’or : tu vas vouloir que je fasse tout un ensemble de choses absurdes sous prétexte que je suis la seule avec une baguette ici… » Comme avant, entend-t-il presque distinctement. S’il est peu d’humeur à badiner, la réflexion l’amuse quand même, si bien qu’un soupir traverse son nez à la manière d’un rire feutré. « Absurdes, ça, c’est toi qui le dis. » Il ne se souvient pas vraiment avoir un jour exigé de sa sœur de telles choses, mais en même temps, il se souvient de très peu ; sa mémoire est marquée d’ombres qui ne se retireront pas de sitôt, bien que lui reviennent, ici et là, des impressions d’avant, et même des répliques qu’il a pu dire par le passé comme celle qu’il vient de souffler à demi-mot.

En passant devant une porte close, Abram fronce légèrement des sourcils, un bref moment happé par la vision du bois ouvragé. Vient de lui revenir une autre sensation, un certain inconfort mêlé de tension ; l’image de sa Marque accidentellement découverte par les billes noires de Samira. C’était ici alors qu’ils s’embrassaient, cela de manière assez inattendue et assez peu habituelle, c’est tout ce dont il se souvient pour le moment mais c’est assez pour que son esprit convoque à nouveau le nom de son épouse dans ses pensées. Où peut-elle bien être ? Et pourquoi le manoir résonne-t-il d’un tel silence ? Tout cela ne lui dit rien qui vaille, surtout qu’Amabella se tait à ce sujet ; ça ne peut qu’être mauvais signe. « Tout ça pour dire : n’espère pas m’exploiter, il en est hors de question. » Elle le distrait, même, et il ne s’en rend compte que maintenant, alors qu’ils s’arrêtent enfin devant la salle-de-bain. Avant qu’elle ouvre, une appréhension irrationnelle saisit Abram aux tripes, comme si l’attendaient à l’intérieur une autre cellule, et d’autres détraqueurs. C’est stupide. Ressaisis-toi abruti (étonnamment, sa voix intérieure est celle d’Amycus, seule référence en onze ans de taule). « Tu constateras par toi-même que tout fonctionne. » Quelque peu à regret, il se détache d’Amabella, entre…

… et immédiatement quelque chose apparaît devant lui, dans un craquement sonore qui fait même trembler les lourds rideaux de la pièce. Le corps décharné d’Abram, pris d’un sursaut instinctif, recule d’un pas et manque tomber. « Ordurr ! » C’est à la fois son nom, et ce qu’il est, tant dans l’immédiat, pour avoir failli lui provoquer un arrêt cardiaque, que depuis des décennies à servir les Carrow. L’elfe de maison, à qui il manque un œil et cache sous ses hardes des dizaines de cicatrices, se tient malhabilement mais a la prunelle vive – d’aucuns diraient mauvaise. « Maîtresse est revenue. » Ça n’est, de toute évidence, pas une question. Et il ne parle pas d’Amabella, mais bien de leur mère, auprès de qui il est magiquement lié. Abram a un regard pour sa jumelle et s’il en croit sa surprise, Ordurr avait disparu des radars ; Azkaban, probablement, a dû interférer dans la servitude de l’elfe, sans non plus lui permettre d'acquérir sa liberté. « Bientôt. » Il n’aurait juré de rien quelques minutes auparavant, mais puisqu’Ordurr a été rappelé par ses obligations, Leto ne doit en effet pas être loin. « En attendant, rends-toi utile. Coule-moi un bain. » La dureté du ton est venue naturellement. De ces choses qu’il a décidément le plaisir de retrouver.

Pendant qu’Ordurr s’exécute, Abram s’est tourné vers sa jumelle qui est entrée à son tour. « Samira a fait sans lui pendant toutes ces années…? » Il est peu probable que la réponse soit affirmative. La née Al-Massri a des standards aussi élevés que lui et il ne la voit décemment pas s’occuper de leur demeure comme une vulgaire roturière s’occuperait de ses pénates. C’était donc davantage le début d’un constat qu’une interrogation réelle. « Ton silence est éloquent », dit-il alors qu’il scrute le visage de sa sœur, visage qui d’ailleurs a muri et cela de la plus noble des manières, si bien qu’il va lui falloir réapprendre à lire ses expressions les plus discrètes, « elle a refait sa vie ? », ce serait le moins pire quoi qu’il lui ne lui pardonnerait pas plus que : « elle m’a trahi ? », il la savait fidèle, et cela bien au-dessus des considérations conjugales, mais en dix ans, certaines loyautés changent. Elle a peut-être été de celleux qui se sont parjuré.e.s. Elle a pu vouloir se prémunir contre la honte qui suivrait le scandale de son incarcération en se désolidarisant publiquement de son époux. S'épargner l’opprobre de devoir porter un nom par quatre fois cité dans la liste des prisonniers d’Azkaban en désavouant jusqu'à leur union. En somme, tout ce qu’a dû subir Amabella, elle sans pouvoir se dérober au retour de flamme. Tandis que l’eau coule abondamment dans la baignoire que prépare Ordurr, et que monte tout doucement un nuage de vapeur au plafond de la pièce, Abram, qui ne s’est toujours pas rendu compte avoir gardé la poupée dans sa main, fait un pas vers sa jumelle. « Eh bien, dis-moi. »


Dernière édition par Abram Carrow le Ven 1 Avr - 12:52, édité 1 fois
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Amabella Shacklebolt
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MessageSujet: Re: mausoleum (babie#1)   mausoleum (babie#1) EmptyJeu 31 Mar - 15:16
L’apparition de l’elfe de maison la surprend autant que son jumeau, alors qu’elle croyait qu’ils seraient seuls quelques temps encore. Le regard mauvais, elle dévisage l’importun, se demande quelques instants s’il avait déjà toutes ces cicatrices dix ans plus tôt. Connaissant la créature, elle ne serait pas étonnée d’apprendre que, faute de pouvoir recouvrir sa liberté du fait de l’incarcération de leur mère, l’esclave avait erré entre deux ou trois pièces du manoir, se heurtant toujours à un enchantement lorsqu’il tentait d’en partir et se punissant pour rien qu’avoir eu l’idée.
En silence, elle observe toujours Abram qui reprend lentement ses marques, donnant ses ordres avec un naturel qu’elle ne pensait pas voir revenir au galop.

Comme quoi, il y a des choses qui ne changent pas.

Mais pour le reste... voilà qu’Abram aborde le sujet qu’Amabella à jusqu’ici soigneusement évité, et elle ne peut plus s’y dérober. À la première question, vaguement rhétorique, elle hausse les épaules, la moue indifférente : pour ce qui est des premières années où Samira était encore là, la brune croit se souvenir qu’Ordurr assurait le service sans broncher (enfin, avec les habituelles remarques en coin, mais se frappait toujours contre un mur après un dérapage, pour se punir sans que la maîtresse de maison n’ait à le faire). Pour autant, qu’est-ce qu’elle en sait, en vérité : ce n’est pas comme si elle se souciait vraiment des allées et venues d’un vulgaire objet parmi les possessions des Carrow. Si bien qu’elle ne répond pas tout de suite, ce que son frère repère avec attention et souligne, attirant vers lui les prunelles d’Amabella (qui peine encore un peu à se rendre compte que son jumeau et bel et bien présent devant elle, libéré d’Azkaban et sans doute pas près d’y retourner)(il faudra lui passer sur le corps pour qu’elle laisse cela se produire).
Difficile, en retour, de déchiffrer vraiment les expressions de l’évadé, alors qu’il tente de faire sens de l’absence de sa femme dans leur manoir, et des silences de sa sœur.
Un froncement de nez et de sourcils dédaigneux accueille la première hypothèse ; il aurait été délicat pour Samira de refaire sa vie avec un autre homme alors qu’elle était déjà mère des filles d’Abram -Bells se serait-elle interposée ? Sans doute. La seconde atteste davantage encore du manque de foi d’Abram en sa sœur, qui n’aurait guère hésité à faire regretter à Samira l’hypothétique trahison.
Non, elle n’a pas eu à intervenir, parce que la maladie l’a fait pour elle, sans pour autant que ce soit totalement justifié.
Tout cela, elle y songe, l’esprit ouvert pourtant, mais la bouche close, ce qu’Abram ne manque pas de chercher à altérer.

« Eh bien, dis-moi. » la presse-t-il en avançant vers elle, lui arrachant un soupir quelque peu las de la situation.
C’est qu’elle aurait aimé qu’il comprenne par lui-même, mais visiblement il est loin de lier les différents éléments dont il disposait. Elle consent donc à lui expliquer oralement la situation des dix dernières années, puisqu’il ne semble guère en capacité à fouiller ses pensées : « Il me semble qu’Ordurr était là au début... Tant qu’il y avait une présence continue entre ces murs, j’entends. » Elle commence par une question qui est déjà loin alors qu’elle a l’impression de sentir une sorte d’appréhension chez son frère, quant au devenir de son épouse. Ce n’est pas courant qu’elle cherche ses mots, elle qui d’habitude a une langue si acérée. Pour une fois, elle essaie d’aller contre ses habitudes, et de faire tomber le glas avec douceur, plutôt que de tirer avec un coup sec sans se soucier des traumatismes qui pourraient en être engendrés. Avisant la poupée dans la main d’Abram, elle s’en approche de quelques pas, clôt la distance entre eux et le dépossède de l’objet, sans forcer, comme on viendrait cueillir un fruit mûr de sa branche. Amabella ausculte ensuite la poupée en la tournant rapidement, de façon à déterminer qui d’Hestia ou de Flora en avait été privée depuis tout ce temps, avant de relever ses yeux vers lui et d’articuler calmement : « Samira a mis au monde deux filles. Elle s’en est bien occupée. », concède-t-elle, comme si cette issue n’avait rien eu de certain. « Elle n’aurait jamais pu te trahir, j’y veillais soigneusement, et je suis presque vexée que tu ne me comptes guère dans tes équations, une ombre de reproche outré passe dans ses yeux clairs alors qu’elle dévisage son frère, avant de hausser les épaules et d’admettre, mais on mettra ça sur le compte du choc de ton évasion. » Elle se fait magnanime, louvoie encore, évite des écueils, et finit par avouer ce dont il doit se douter maintenant, à entendre sa sœur parler d’un timbre dépourvu d’émotion et par circonvolutions. Sa main libre vient caresser la joue barbue du mage noir, comme pour atténuer la violence du coup (verbal) qu’elle va lui porter : « Elle n’a pas refait sa vie, parce qu’elle l’a perdue au terme d’une maladie, alors que vos filles avaient à peine cinq ou six ans. » Amabella semble même peinée d’annoncer pareil sort à son veuf de frère.
Ne vous leurrez pas, elle n’est pas chagrinée par la mort de sa belle-sœur -ne s’en est jamais émue. Bells n’a jamais apprécié Samira, peu s’en faut (après tout, elle était la femme de son jumeau, celle qui prenait une place intolérable aux côtés de son reflet, une rivale presque). Elle doit tout de même lui reconnaître une qualité : la née Al-Massri a été loyale à son époux jusqu’à sa mort, ce qui n’était pas donné à tout le monde.
Si elle semble affectée en délivrant pareille nouvelle à Abram revenu d’entre les morts, c’est qu’elle redoute ce que l’information provoquera chez lui.
C’est qu’elle est tout de même en train de lui apprendre qu’il est veuf.
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Abram Carrow
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Abram Carrow
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Âge : Quarante-cinq quoiqu'Azkaban, entre autres joyeusetés, lui ait ravagé sa jeunesse relative.
Occupation : Mage noir™. Chef du bureau d’expérimentation sur les nés-moldus et traîtres consentants (a.k.a MuTEx Office), au Département des Mystères. Membre de la Chambre à la tyrannie facile (prochain édit : taxer l'air que tu respires).
Allégeance : Le Lord, qu'il a servi toute sa chienne de vie, et continuera de servir jusqu'à la mort.
Particularité : Maître Legilimens. S'enfonce dans les esprits comme une faux dans les blés ; y dévore aussi les émotions puissantes qui lui font dorénavant tant défaut. Le contrecoup, cependant, revêt parfois des allures de cauchemar.
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MessageSujet: Re: mausoleum (babie#1)   mausoleum (babie#1) EmptyDim 22 Mai - 22:50
(cw: nudité, but just taking a bath rly)

Il me semble qu’Ordurr était là au début... Tant qu’il y avait une présence continue entre ces murs, j’entends.” Abram est incapable de développer des réflexions complexes donnant naissance à la moindre conclusion. Son état ne le lui permet pas. Il est arrivé jusqu’ici, autant physiquement, dans le manoir, que mentalement, à s’enquérir de l’absence de sa femme ; est c’est déjà bien assez. Tout le reste n’est qu’un brouillard épais et noir hantant ses pensées et, par-dessus tout, ses émotions. Lorsque sa soeur approche, et récupère la poupée d’entre ses doigts maigres, il semble enfin prendre conscience de son existence. Alors qu’elle la regarde, pensive, lui l’ausculte en notant les points de couture manquants et la décoloration d’une partie des tissus. De toute évidence, il est loin de se douter d’à qui elle a pu appartenir, et s’il est une seule théorie qui le traverse, c’est celle d’adolescents ayant visité le manoir abandonné pour y faire le Seigneur seul sait quoi — cette théorie lui arrache un rictus amer. “Samira a mis au monde deux filles.” Le regard du frère est revenu se perdre dans celui d’Amabella, dans un regain d’énergie bref. “Elle s’en est bien occupée.” Abram digère la nouvelle de sa paternité en contemplant le visage de sa sœur, avant d’égarer son attention sur la poupée, la considérant cette fois différemment.

Ses doigts récupèrent le jouet et le font tourner d’une main à l’autre. Il ne croit pas être heureux. Indifférent à la nouvelle n’est pourtant pas le mot. Quelque chose en lui semble s’être réveillé et secouer à présent la poix qui l’habite, mais encore trop doucement pour dissiper son épaisseur. Deux filles, a-t-elle dit. Les siennes, il en déduit. En l’absence de visages sur lesquels placer ses pensées, il se remémore les conversations qu’ils ont pu avoir avec Samira, quand il était question de prénoms et plus largement d’éducation. Lui voulait un fils — ou, comme cela arrive couramment chez les Carrow, deux jumeaux — mais son épouse, d’une patience qu’on pourrait saluer, lui répétait souvent considérons que tu puisses avoir des filles. Abram l’avait considéré. Sans le lui dire. Et en campant fermement sur ses positions patriarcales. Mais il l’avait considéré. S’était pris à leur imaginer un devenir et la place qu’il occuperait dans ce devenir, et peut-être avait-il souri… mais le souvenir, comme effacé de toutes parts, en lambeaux dans sa mémoire, ne lui octroie guère plus d’images auxquelles s’accrocher. “Elle n’aurait jamais pu te trahir, j’y veillais soigneusement, et je suis presque vexée que tu ne me comptes guère dans tes équations”, il relève sa gueule creuse, poilue et sale, sans rien avoir à redire à ladite vexation, “mais on mettra ça sur le compte du choc de ton évasion.” Abram a un rire. Court. Nasillard. Dépourvu de sentiments. Il reconnaît bien là le verbe acide de sa sœur, quand bien même se croit-elle d’une magnanimité quelconque.

Il reconnaît la chaleur de ses caresses, aussi, lorsque d’une main autrement plus élégante que la sienne, elle vient lui caresser la joue. Le contact le ramène à cet état quasi second dans lequel il a plongé quelques minutes auparavant, quand elle a eu à peu près le même geste. Ses paupières se font lourdes. S’écroulent tant d’épuisement que de réconfort. Une migraine commence à germer dans l’entrelacs de ses synapses et il ne veut plus penser à rien d’autre qu’au parfum de cette peau (scandaleusement) adorée, apaisant la sienne avec douceur. “Elle n’a pas refait sa vie, parce qu’elle l’a perdue au terme d’une maladie, alors que vos filles avaient à peine cinq ou six ans.” Une lassitude immense termine de combler le vide laissé par les Détraqueurs. De la même manière qu’il n’a pas su être heureux en se sachant père, il ne sait pas être triste en se sachant veuf. En rouvrant les yeux, un soupir le traverse en même temps qu’il se détourne et s’arrache à la caresse. “Quel gâchis”, répond-t-il au terme de longues secondes, convoquant sinon un chagrin factice, au moins un pragmatisme sincère. C’était une femme respectable et une sorcière émérite. Outre son adhésion (même discrète) à la Cause, elle était tout ce qu’on pouvait attendre d’une Sang-Pur, et donc tout ce que lui-même pouvait attendre d’une épouse. Le gâchis, également, est cette famille qu’ils n’auront jamais composée, et ces filles qu’ils n’ont jamais éduquées. Une colère sourde brille dans les pupilles d’Abram, celle-là facile à retrouver dans le peu d’émotions qu’il lui reste, et sans réelle logique, sans vraiment accorder à la maladie qui l’a emportée sa part de responsabilité, il en veut aux parjures, aux traîtres et aux couards qui les ont envoyés lui et les autres dans les cellules d’Azkaban. S’il avait été là où il devait être, dans son manoir, près de sa femme et de ses filles, rien de tout cela ne serait arrivé.

D’un geste raide, il dépose la poupée sur un meuble. “Mes filles”, commence-t-il, enlevant le haut usé et crade de sa tenue de prisonnier, “tu en as eu la garde, j’ose espérer.” Il en doute assez peu. Amabella n'aurait pas laissé des inconnu.e.s s'occuper de ses nièces. Tandis que se révèle son buste blafard et décharné, abîmé d’escarres à certains endroits, il congédie Ordurr d’un signe de tête sévère. Comme elle confirme, il s’approche de la baignoire près de laquelle il abandonne le bas, avant de s’enfoncer dans l’eau chaude. Un frisson étrange le parcoure. Entre dégoût (après dix ans de froid humide, le corps est en état de choc), et plaisir (certaines de ses plaies se détendent). “Je t’en prie, viens.” Il la prie vraiment. Quoiqu’il soit dans un état pitoyable, et que l’eau de son bain se trouble déjà des saletés qu’il a traînées, il ne veut pas qu’elle s’éloigne, comme il ne voulait pas la perdre de vue quand ils étaient enfants. “Laisse-moi te regarder…” Sa main ruisselante s’accroche au rebord, lui proposant de venir s’y asseoir. “Tu es splendide”, lui concède-t-il, voyant au-delà de son charme en effet intact sa silhouette altière, définitivement adulte. “Je ne peux pas en dire autant.” Son sarcasme, en tout cas, est lui aussi intact. Ne traîne pas dans sa voix la moindre indulgence ou sensiblerie quelconque. Il désigne la baguette de sa soeur. “Veux-tu bien me débarrasser de cette barbe, et de ce tas de lianes que sont mes cheveux…? Et raconte-moi, quand tu auras fini, quelle a été ta vie de ces dernières années.” Loin de lui. Ce qui est, sans nul doute, bien pire encore que de l’avoir éloigné de son épouse et de ses filles.
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Amabella Shacklebolt
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MessageSujet: Re: mausoleum (babie#1)   mausoleum (babie#1) EmptyLun 13 Juin - 6:47
tw: les carrow™ (relation incestueuse (mention), projets de violence, etc.)

Quel gâchis” Amabella ne répond pas à ce commentaire. C’est tout au plus si elle s’attend à ce qu’il ajoute une palabre acide à l’égard de sa désormais décédée épouse. De son point de vue seul, elle n’irait pas jusqu’à se réjouir du décès de Samira, mais elle en est en quelque sorte soulagée. Rassurée de savoir qu’elle n’est plus là pour venir s’immiscer entre Abram et elle. Elle scrute les expressions de son jumeau, cherchant à déceler ce qu’il peut penser et ne formule pas. Elle reconnaît l’éclat de la colère dans les prunelles sombres de l’adelphe, mais aurait bien du mal à identifier la cible de cette ire, et n’en fait nullement mention, le laissant digérer l’annonce de son nouveau statut.

La poupée qu’il avait reprise finit sur la commode avant qu’il ne reprenne, sans qu’elle ait cherché à troubler le silence. “Mes filles” Elle le fixe, suit des yeux ses mouvements, découvre la maigreur et la pâleur maladive d’un corps qu’il dénude lentement. On pourrait croire qu’elle resterait insensible à cette vision, mais quelque chose se pince en elle, tandis qu’elle remonte son regard vers les yeux d’Abram, qui poursuit : “tu en as eu la garde, j’ose espérer.” Elle ne fixe plus que le visage de son frère, et répond avec un petit sourire en coin : “Évidemment. Le frère de Samira a tenu à ce qu’elle soit partagée, mais je m’en accommode.” Elle choisit de ne pas l’embarrasser des détails de précepteurs et autres : tous ces éléments verront le jour plus tard, lorsqu’il sera disposé à en savoir plus. Ou bien tout à l’heure, s’il l’interroge de nouveau à ce sujet.

Les mouvements d’Abram sont lents, et à chaque pas qu’il fait, Amabella se demande s’il faudra qu’elle le rattrape en dernière instance. Ce ne sont pas des pensées qu’elle aime avoir, ayant toujours vu son jumeau comme un homme fort, puissant, indépendant. Comme elle n’est pas sûre d’apprécier sa barbe, elle n’a qu’une hâte : qu’il redevienne celui qui a choisi de hâter le jugement du Magenmagot, quand bien même elle ait bien compris, depuis le temps, ce qui avait pu motiver Abram à fanfaronner et provoquer ses juges. Elle ne le flanque pas pour autant, peut-être parce qu’elle veut lui laisser le bénéfice du doute, quant à cette apparence famélique. Ce n’est finalement que lorsqu’il l’appelle auprès de lui, doucement, d’un “Je t’en prie, viens.”, qu’elle se meut. Un coup d’œil rapide à l’eau trouble dans la baignoire lui permet d’établir que les bains ont été peu fréquents à Azkaban (mais qui aurait pu en douter ?). “Laisse-moi te regarder…” reprend-il, désignant le rebord comme potentiel siège. À la place, et pour être à sa hauteur, elle attire à elle un tabouret à trois pieds qui prenait la poussière dans un coin de la pièce, l’époussette brièvement puis s’assied, le visage à peu près au même niveau qu’Abram (d’autant plus parce qu’elle reste penchée vers lui. “Tu es splendide”, dit-il. Elle a déjà entendu un tel compliment dans d’autres bouches, notamment celle de son époux : n’étant pas particulièrement coquette, elle se moquait bien d’une telle définition. Il va sans dire que, venant d’Abram, l’affirmation la touche toutefois en plein cœur et que le sourire qui étire ses lèvres n’a rien de faux, bien au contraire. Abandonnant sa main un instant dans celle ruisselante d’Abram, elle en caresse le dos de son pouce. Les mots de son frère font écho à ce qu’elle aurait pu railler : “Je ne peux pas en dire autant.” et plutôt que de nier et de le rassurer vainement, elle commente : “C’est temporaire. Rien qu’un coup de baguette n’arrangera pas.

Comme avant, leurs pensées semblent s’entremêler, se suivre, se répondre, sans parfois qu’ils n’aient besoin de parler. Jusqu’à présent, il n’a rien dit qui a pu la surprendre et elle suppose que les réponses qu’elle a pu lui faire sont de celles qu’il pouvait anticiper, voire deviner. (Sauf la mort de Samira, certes) Alors qu’elle parle de désagréments purement temporaires, il enchaîne et devance la proposition qu’elle aurait tout aussi bien pu lui faire au même instant : “Veux-tu bien me débarrasser de cette barbe, et de ce tas de lianes que sont mes cheveux…? Et raconte-moi, quand tu auras fini, quelle a été ta vie de ces dernières années.” Elle hoche la tête, tire sa baguette qu’elle avait remise dans l’étui à sa taille, considère quelques instants le faciès fraternel, réfléchissant au sort le plus adapté à tout cela. Ce n’est pas comme si elle ne connaissait aucun sortilège ménager : après tout, elle a déjà écrit là-dessus, et elle n’emmène pas ses enfants chez le coiffeur. Alors elle commence par les cheveux de son frère, lançant un premier sort pour les démêler et les laver avant de les couper.
Elle ne cherche d’ailleurs pas à lui demander grand chose, d’autant plus que la magie rend tout cela assez rapide : il ne faut que quelques minutes pour que le visage du fugitif doit débarrassé des scories de l’emprisonnement. Sans sa barbe, la face paraît bien plus émaciée, creusée, qu’au premier abord, mais Amabella ne semble pas s’en émouvoir, penchant un peu la tête sur le côté avant de confirmer : “Oui, c’est quand même mieux.” Avant d’ajouter, un peu moqueuse, une moue rieuse sur les traits : “Quoique maintenant que c’est fait, je me demande si je n’aurais pas dû te tailler simplement la barbe…

La baguette reprend ses quartiers dans l’étui, tandis que Bells pose ses coudes sur le rebord de la baignoire, ses yeux bleu dans les prunelles marron d’Abram. “Quant à ma vie… Écoute, ce qu’on peut déjà dire, c’est que le stratagème a fonctionné : personne n’a songé à m’interroger ou même à me soupçonner depuis que vous avez tous été envoyés là-bas.” Du bout des doigts, elle frôle la surface de l’eau, les yeux qui sont redescendus vers les ondes formées au moindre contact. “Bien sûr, pour maintenir cet écran de respectabilité, il a bien fallu rester mariée à Chadwick, mais j’ai fini par en faire mon affaire et trouver un moyen de le soumettre à ma volonté…” Elle essaie de produire un récit un peu insouciant, un peu positif. Tout en parlant, il y a néanmoins bien des choses qu’elle ne lui dit pas : l’horreur de la solitude, les souffrances partagées, son désespoir de le savoir loin, de ne pouvoir l’atteindre, sa faiblesse face aux insistances de Chadwick quant à leur progéniture. “J’ai trouvé à m’occuper avec mes enfants. Quand tes filles sont à la maison, toute cette marmaille peut constituer une équipe de Quidditch au complet.” Elle relève la tête, ose affronter le regard d’Abram en précisant : “J’ai eu quatre filles avec Chadwick, après Leander, qui est déjà à Poudlard.” Elle le fixe, avec un léger sourire dans les premières secondes, mais ses sourcils se froncent et son visage trahit bientôt (et brièvement) un trouble qu’elle tente de réfréner. Il y a quelque chose qu’elle n’ose dire, qu’elle n’ose formuler, alors qu’il vient seulement de revenir et qu’elle le retrouve enfin. L’a-t-il senti ? A-t-il souffert avec elle quand elle a perdu le fruit de leur union décriée par la morale ? Le sait-il déjà ? Doit-elle le dire ?
L’esprit meurtri est ouvert au moindre assaut, de façon plus inconsciente que volontaire d’ailleurs. Cillant un peu plus que de raison, comme pour refouler des larmes qui n’ont pas lieu d’être (allons bon), elle inspire plus profondément et abrège le récit : “Enfin bon, je continue de faire semblant dans les réceptions qui s’organisent çà et là, mais je m’ennuie terriblement. J’imagine qu’avec votre sortie, les choses vont devenir plus… intéressantes ?” Tente-t-elle de détourner la discussion ? Évidemment. Mais que veut-il qu’elle dise de plus dont il ne se doute déjà pas ? Qu’elle a haï toutes les journées où il n’était pas à ses côtés ? Qu’elle a vécu sans vraiment se sentir vivante ? Qu’elle aime ses enfants, mais déteste toujours autant son mari ? Qu’elle n’a rien accompli de formidable et qu’elle n’a aucune excuse ? Si elle détourne la conversation d’elle et de ses non-accomplissements, c’est aussi parce qu’elle a honte de s’être fondue dans la masse.
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Abram Carrow
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MessageSujet: Re: mausoleum (babie#1)   mausoleum (babie#1) EmptyLun 11 Juil - 14:19
tw: description de fausse couche, mention d'inceste, angst

Débarrassé de sa barbe, Abram sent l’air humide et chaud de la pièce couvrir les creux de ses joues. La sensation n’est pas désagréable. Couplée à celle de l’eau du bain, il sent même qu’il se détend, que l’ankylose continue d’abandonner ses muscles et tendons pour se retirer dans la crasse flottant autour de lui. Sa main reste dans celle d’Amabella. Elle s’y niche comme un animal malade trouvant du réconfort contre une panse chaleureuse. "Oui, c’est quand même mieux." Il passe ses autres doigts dans ses mèches dorénavant courtes, redevenues fines et raides (un vrai sac d’épines, disait leur matriarche dépitée de ne pas pouvoir ordonner tout ça - ne s’y essayant de toute manière pas trop, car il aurait fallu pour cela qu’une certaine proximité existe ; elle n’a jamais existé). "Quoique maintenant que c’est fait, je me demande si je n’aurais pas dû te tailler simplement la barbe…" Les ongles un peu moins sales mais toujours aussi cassés passent sur son menton au moment où sa sœur le moque. Il a un rire pâle et morne, semble-t-il désengagé de la discussion (il va lui falloir quelques jours supplémentaires - quelques semaines ? quelques mois ? - pour que ses réactions ne ressemblent pas à celle d’un cadavre ambulant doté d’un minima de parole).

"Quant à ma vie…" Le visage d’Abram bascule vers celui à la même hauteur de sa sœur. Les yeux d’Amabella : c’est tout ce qu’il voit, quand il la regarde comme il le fait, c’est tout ce qui l’accroche à l’instant présent et le tient éloigné des ombres volatiles pendillant dans son subconscient. "Écoute, ce qu’on peut déjà dire, c’est que le stratagème a fonctionné : personne n’a songé à m’interroger ou même à me soupçonner depuis que vous avez tous été envoyés là-bas." Abram n’est pas entièrement dénué d’attitude. Ce sujet-là, en tout cas, lui arrache un sourire en coin, mauvais et nerveux. "Bien." Ça n’était pas gagné d’avance. Avec un nom comme le leur, et une hécatombe comme celle qui a touché leurs rangs, on aurait pu croire que le Ministère tournerait longtemps autour d’Amabella Shacklebolt, née Carrow, pour s’assurer qu’elle ne soit en rien impliquée dans les affaires sordides de sa famille. "Bien sûr, pour maintenir cet écran de respectabilité, il a bien fallu rester mariée à Chadwick, (le sourire d’Abram flanche), mais j’ai fini par en faire mon affaire et trouver un moyen de le soumettre à ma volonté…" Une inspiration (assez peu puissante, affaiblissement oblige) fait gonfler le poitrail maigre, où les côtes s’écartent et sortent en relief de sous la chair pâle comme si quelque chose d’autre allait y émerger : rien de plus qu’un "judicieux", râpeux, qui peine à se matérialiser entre les dents. C’était évidemment la chose la plus maligne à faire. Ce qui a, assurément, participé à l’innocenter dans cette histoire. Armand (que les nécrophores aient sa putain de carcasse) n’était pas dénué d’intelligence ; il savait que cette union avec les nobles Shacklebolt saurait blinder de respectabilité sa cadette.

"J’ai trouvé à m’occuper avec mes enfants." Abram se crispe. Toute la tension abandonnée dans la mare sale de son bain remonte jusqu’à lui, rampe sur ses pores et s’y réintroduit. Ses doigts ont exercé une pression douloureuse contre ceux de sa sœur. "Quand tes filles sont à la maison, toute cette marmaille peut constituer une équipe de Quidditch au complet.Une-- une équipe ? (Abram n’a jamais aimé ce foutu sport d’imbéciles, il serait donc bien en peine de savoir combien d’individus il faut pour constituer une équipe… sûrement plus de deux, n’est-ce pas…) — J’ai eu quatre filles avec Chadwick, après Leander, qui est déjà à Poudlard.Cinq ?!” Sa main continue de serrer celle de sa jumelle (il n’a que peu de force, heureusement, sinon il la lui aurait déjà broyée), elle tremble, maintenant, elle tremble d’une colère qui revient décidément que trop naturellement chez un prisonnier à qui les Détraqueurs ont pourtant bouffé la moelle. Abram ne comprend pas. Il ne comprend pas pourquoi elle a eu des enfants avec ce satané Chadwick. Ça n’était pas nécessaire, leur union seule aurait suffi à maintenir le mirage ; mais cinq ?! Quel intérêt ?! Ses sourcils se sont froncés, ses traits se sont raidis, si bien qu’avec sa gueule malingre d’évadé, il ressemble finalement bien à ces fous qu’on portraiture dans la Gazette du Sorcier pour alerter la population et sous lesquels une légende précise : ne tentez aucune approche, avertissez immédiatement les autorités.

Dans un sursaut d’agressivité (de rage, de chagrin, de jalousie) il fait ce qu’il n’avait pas fait jusqu’alors. Il s’enfonce dans l’esprit de Bells, d’ailleurs peu - voire pas - protégé, il s’y introduit comme une bourrasque sans savoir où chercher, quoi chercher, quand chercher. Se heurte à des dizaines de souvenirs et de visages dont il n’a que faire - croise l’aristocratie sorcière, ses sourires carnassiers et ses cancans stridents -, frôle de peu la couche maritale (Chadwick, you piece of shit), arrive derrière sa sœur quand elle discoure devant des groupes, devise en privé, parle à ses filles (elles ont ses yeux, elles ont ses yeux…), se regarde dans les miroirs, se regarde dans les reflets ; parmi lesquels celui d’une flaque rouge, couvrant le sol sur lequel elle se tient, sur lequel elle pleure en froissant sa chemise de nuit blanche elle aussi coupée de rouge à partir du bassin. Et Abram arrête tout. Sa rogne coincée le long de la trachée. Son regard sinoque a changé, un peu, assez pour ternir son masque agacé.

Il se souvient de cette nuit-là.
De la douleur de sa sœur, résonnant dans sa tête à l’en rendre malade.
D’avoir beuglé d’hystérie pour qu’on le laisse sortir, qu’on le laisse la rejoindre.
Et puis d'un énième Détraqueur venu lui aspirer l’âme ; le vide, suivi par l’oubli, le contraignant au silence.

Elle n’a pas besoin de le lui dire. Il a enfin compris ce qui s’était passé ; ce qu’elle avait perdu. La prise de ses doigts s’amollit. Son pouce trouve celui d’Amabella pour un frôlement délicat. "J’imagine qu’avec votre sortie, les choses vont devenir plus… intéressantes ?" Ils n’en parleront donc pas ; et en même temps, à quoi bon ? Comme bien d’autres choses, et comme bien d’autres Carrow avant eux, ils passent sous silence ce qui pourrait ruiner leur carapace dure et froide soi-disant insensible à tout - même et surtout au mal qu'ils se font entre eux. "Sans nul doute." Il détache son regard du profil féminin pour le reporter contre la marque noire et noueuse bougeant très doucement sur son bras. Le serpent que vomit la tête de mort claque de temps en temps des mâchoires, un coup à droite, un coup à gauche, dans un peu tous les sens, renouvelant ses vœux de chaos et de ruine longtemps restés mutiques sur la chair d'Abram (et de tous les autres Mangemorts). "Il est temps que nous nous rappelions au bon souvenir de ce monde." Abram serre le poing de sa main libre. Ses veines se croisent avec les traits précis de la Marque. "Allons nous préparer, Amabella. Le Lord nous conviera bientôt et cette fois, (il tourne derechef son visage émacié vers elle, retirant sa main de la sienne pour venir prendre son bras resté injustement vierge de Marque toutes ces années) tu auras ta récompense." Ô combien méritée…

Au même moment, la porte du manoir s’ouvre et la voix de Leto somme Ordurr. Son timbre acerbe, trop grave pour la vieille dame qu’elle est, ricoche contre toutes les parois et résonne jusque dans la salle de bain où les jumeaux se trouvent. Abram ne dit rien, mais n’en pense pas moins. Cependant, un air satisfait flotte sur sa mine malade et hautaine : ils seront bientôt au complet.
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