Padma prépare son sac, la nervosité au ventre et les idées contraires qui s’entrechoquent dans son crâne. Elle a promis. À sa sœur et à ses garçons, elle a promis. Elle va y aller. Elle va les suivre. Il faut. C’est la chose à faire si elle espère que le monde magique retrouve la paix dans un avenir rapproché. C’est ce qu’elle se répète sans cesse depuis que la fuite est devenue plus tangible. Mais, elle a beau se le dire, elle n’y croit pas. Elle n’y croit plus depuis la disparition d’Harry Potter. Leurs efforts sont vains. Ils ne sont pas de taille. L’armée de Dumbledore a beau avoir les meilleurs éléments dans ses rangs, ce n’est pas assez. Ça fait un moment qu’elle n’a plus la motivation et qu’elle se rend aux réunions juste pour ne pas se retrouver à l’écart. Elle feint bien son intérêt et les autres ne remarquent pas son manque d’entrain. Michael est au courant de ses doutes, il ne les comprend pas, mais les respecte. Il lui a toutefois dit de continuer pour le groupe, pour eux. Il est très confiant que l’ordre va faire bouger les choses. Il faut juste leur donner une chance. Elle a eu envie de le croire. Alors, elle a accepté, amèrement. C’est mieux que de se retrouver seule, que de rien tenter. Et voilà que la veille, Terrence est venu la retrouver. Cet idiot a réussi à la faire encore plus hésiter. Il lui a demandé de rester avec lui. Autant ça l’a soulagé de savoir qu’elle n’est pas la seule à avoir des craintes et de ne pas être si emballée par le fait de rejoindre l’ODP, autant,
ça lui fait peur de ne pas rejoindre le groupe. Mais, il l’a regardé comme il ne l’a jamais fait. Comme elle a voulu qu’il la regarde dernièrement. Il a pris ses mains – les siennes étaient si douces – et il lui a dit que c’était trop dangereux, que ça serait mieux d’aider l’ordre de l’extérieur et de penser à leur famille. Elle n’a pas su quoi répondre. C’était trop soudain. Trop près du jour J. Elle n’a pas dormi la nuit dernière. Pesant les pours et les contres de chaque situation. Elle ne sait pas ce qu’elle veut et ce qui est mieux. Surtout pour elle. Elle n’a pas la fougue et la force de ses amis et surtout de sa sœur. Elle n’est pas aussi positive, elle n’a pas leur entrain. Elle ne veut pas être une plaie pour eux qui veulent tant se battre. Celle qui fait pencher la balance, c’est Parvati. Padma ne peut se résoudre à la quitter, à la laisser aller. Peut-être qu’une fois dans les rangs de l’ordre, elle va retrouver sa motivation.


Elle soupir en regardant la chambre qu’elle a habité pendant près de sept ans. Le lit vide d’Alexis, laissé à l’abandon depuis plusieurs mois déjà. Son amie lui manque et cette constatation lui donne une vague de courage. Elle doit aider à réparer cette injustice envers les moldus. C’est une Padma décidée qui descend les marches. Elle tremble de tous ses membres, la boule dans son ventre ne cesse de grossir, elle a les mains moites, elle respire rapidement, mais elle est prête. Elle va le faire. On compte sur elle. Elle va tout quitter pour l’Ordre. Sa famille, sa vie, son avenir. Elle ralentit dans les marches, s’effondre sur la rampe. Elle ne sait plus. Elle veut, elle hésite, elle a peur. Elle laisse échapper un sanglot et se ressaisie. Elle ne veut pas que les garçons la voient comme ça. Elle n’a jamais été si peu confiante en quelque chose. Elle déteste ne pas avoir le contrôle et se fier au destin. Elle aimerait être certaine que tout ça va servir à quelque chose. Elle soupire. Un regard vers la grosse horloge, elle est en avance, comme d’habitude, mais les autres ne vont pas tarder. Et là, elle ne pourra plus reculer.