AU dans l’univers de DnD

« Qu’est-ce qu’elle fout, Marma ? », demande l’un des membres de leur équipe, en constatant que leur collègue halfeline s’est fait la malle de leur table sans rien dire (pense-t-il). Hierolus sort de sa rêverie et suit la direction où se porte le regard, pour constater que la roublarde s’approche discrètement d’une table où des bruyants buveurs entrechoquent leurs chopes en braillant des chansons paillardes. « Elle va encore faire une connerie. », hasarde le demi-elfe en évitant de soupirer, alors qu’il ramène ses longs cheveux bruns en une queue de cheval haute qui indique au reste de leurs compagnons qu’il prédit que la bagarre s’en vient sur leur route. «  Elle aurait quand même pu me demander de faire diversion.  », commente-t-il alors qu’il se penche pour ramasser sa cornemuse et commence à souffler pour la gonfler, avant de commencer un bourdon grave.

À peu près au même moment, accroupie sous une table vide, Marma insultait Lus en silence, d’un Qu’est-ce qu’il fout, ce grand con ? alors qu’elle attendait désespérément pour passer à l’attaque sur les bourses bien garnies de ses cibles que ce trouffion fasse ce qu’elle lui avait demandé avant de se mettre en mouvement, à savoir faire de la musique pour qu’on s’intéresse encore moins à elle. Elle voulait bien être d’une discrétion sans failles, il n’empêchait que s’il pouvait lui faciliter la vie, ça l’arrangerait.
Surtout que, s’il fallait être honnête (ce qu’ils étaient rarement), elle avait jeté son dévolu sur les richesses du groupe de mercenaires parce que leur groupe d’aventuriers était complètement fauché comme les blés (l’été était à son plein). Elle leur avait laissé ses hachettes et ses bottes, parce que ça ne servait à rien de s’encombrer de trop d’objets, et elle n’avait qu’un poignard à lame courbe, un petit poinçon de voleur. Pourquoi laisser ses bottes ? Disons qu’elle préférait ne pas abîmer le cuir de ses chaussures, qu’elle avait payées une fortune dans le bourg où ils étaient précédemment (une ruine, mais elles étaient si belles qu’elle n’avait pas su résister). En prime, le cuir quasi neuf risquait de couiner et de crisser, et il valait mieux s’en passer, hein ? Enfin, vu qu’elle comptait avancer en partie à quatre pattes, les chaussures n’étaient guère utiles.

Autant dire qu’entendre le bourdon grave de la cornemuse de Lus la rassurait, pour de vrai, et qu’après un coup d’œil à leur table, elle était donc prête pour passer à l’attaque. Le barde s’était d’ailleurs levé, avait posé nonchalamment un pied sur la chaise désormais vide de Marma, et entamait une mélodie qui venait se superposer aux chants grivois de la bande de mercenaires, attirant des protestations de la part des brutes alcoolisées. [Première tentative] Y voyant une opportunité en or, Marma s’approche (à quatre pattes) d’un mercenaire, par derrière, et tend sa main vers la bourse, mais un mouvement imprévu de la part de sa cible fait que le dos de sa main, quoique ganté de mitaines en laine un peu défraichie, touche le coude de l’humain. Elle rétracte aussitôt sa main, se recroqueville au plus bas possible, hors du champ de vision et laisse passer quelques secondes, alors que Lus entame son chant (une histoire chiante de dragon et de donjon). Choisissant un autre balourd qui a sa bourse aussi qui pendouille, attachée à sa ceinture sans nœud qui pourrait résister longtemps, elle se déplace, dans l’ombre des buveurs, et s’attaque désormais à l’objet de ses convoitises. [2e tentative] Cette fois-ci, elle a choisi le bon pigeon, et glisse la bourse (qu’elle a soupesé pour vérifier qu’elle n’était pas en train de se faire avoir) dans une poche arrière de son pantalon de voyage.

C’est à quatre pattes qu’elle revient à la table, s’installant sur la chaise que Lus a laissé vide alors qu’il déambule désormais dans la taverne en chantant les exploits d’un obscur aventurier. Vidant le contenu de la bourse au centre de la table (elle doit se pencher pour bien tendre le bras et atteindre ledit centre de la table ronde), elle annonce à leurs compagnons : « Ça devrait couvrir ce qu’on va devoir payer pour dormir ici. » et d’ajouter, en regardant Lus de loin avec un soupir : « Il en a mis, du temps, à faire diversion. »

Marma:

Hierolus: