Bairagi n’avait jamais particulièrement apprécié le Quidditch, ou les sports uniquement pratiqués pour le plaisir – un concept qui, sans lui échapper totalement, ne l’intéressait pas outre-mesure. Son existence était régie par d’autres besoins, et d’autres principes ; aussi ne regardait-elle pas, depuis le chêne où elle s’était perchée, le terrain où se déroulait le match, vraisemblablement une partie amicale à en juger les cris et les rires, mais le côté du terrain où se trouvaient quelques spectateurs – une grappe de cinq, plusieurs couples, une personne seule.

Plutôt que de tenter sa chance avec la silhouette solitaire, exposée aux lumières éblouissantes du terrain de jeu, Bairagi avait porté son attention sur un duo de sorciers en retrait, derrière les grillages délimitant le terrain (une précaution anti-Cognards, paraissait-il, et en l’occurrence une parfaite barrière entre sa proie désignée et le reste du monde).

Elle attendrait encore quelques minutes que l’un s’éloigne ; si cela n’arrivait pas, il ne lui resterait qu’à fondre sur les deux jeunes – elle ne doutait ni de sa rapidité, ni de sa capacité à en immobiliser un pour mieux emporter l'autre. Le commun des mortels avait une malheureuse tendance à vivre avec sa garde baissée ; tant mieux pour elle, qui pouvait ainsi chasser à la frontière de la civilisation sans avoir à craindre le danger.

"I’ll go take a piss."

Les muscles de Bairagi se bandèrent face à ce signal ; son regard coula sur la silhouette qui s’éloignait pour mieux s’approcher d’elle – ou plutôt du bosquet où elle avait trouvé refuge. La nuit sans lune, ses runes de discrétion et son expertise ne lui faisait craindre d’être repérée ; l’expérience lui avait appris que peu de monde prenait la peine de lever le nez au ciel (et ainsi de tomber nez-à-nez avec la menace qui s’apprêtait à fondre sur lui).

Il y eut un zip éloquent, et au moment où elle allait en profiter pour fondre sur lui, Bairagi vit une boule métallique rouler aux pieds du sorcier. Le battement du cœur de Bairagi se tut ; l’objet cliqueta, tirant à la proie un "what the" qui ne connut pas de fin – Bairagi avait vu l’ombre se précipiter sur lui, arrachant un cri bref au sorcier.

L’alerte fut immédiate, tandis qu’éclataient ce qui ressemblaient à des pétards à leurs pieds, bientôt suivis d’une fumée épaisse (d’un violet qui n’annonçait rien de bon). Un Hominum Revelio retentit dans la nuit ; Bairagi retint son souffle, se laissa tomber sur le dos de l’agresseur, enroula un bras autour de son cou, son autre main sur le col du sorcier évanoui, et les fit transplaner à la vitesse de l’éclair.

Ils atterrirent à plusieurs kilomètres de là, dans le silence et l’obscurité de la forêt. Bairagi relâcha sa prise, libérant l’invité surprise et laissant choir au sol le corps amorphe de leur victime, et son regard se planta immédiatement dans le regard de l’enfant bruyant qui avait ravagé ses plans, balayant une pupille, puis l’autre, sans retirer le foulard qui lui masquait la moitié du visage. "Who are you?" Ce n’était pas tant une question de politesse que de savoir ce que fichait un vampire au même endroit, au même moment qu’elle ; et pourquoi s'embarrassait-il à prendre tant de risque pour une simple chasse, quand ils disposaient de tout l'arsenal pour se faire discrets.

En suivant du regard la course enragée et envoûtante de l’un des deux Cognards, Callistus a l’impression de vivre l’une de ces fameuses out of body experiences – la faute aux potions dopantes un peu trop dosées qu’il a ingurgité avant de partir du campement, peut être ; la faute à la faim, assurément. Elle a toujours été discrète, peu encombrante, une douce et agréable mélodie à l’arrière de son crâne, le surprenant par moment sans jamais se faire vraiment insistante, un changement assez appréciable quand il a passé toute sa vie, avant sa transformation, à devoir se nourrir tous les jours, au risque de sentir son estomac gronder bruyamment. Le ventre de Calix ne gronde plus désormais, et il a un temps eu du mal à comprendre ce fameux besoin ressenti par ses semblables.

Aujourd’hui, il comprend.

Calix n’a pas l’habitude de chasser (ou whatever they say), et s’il essaye toujours de s’y soustraire, il s’est à quelques rares occasions retrouvé contraint de s’y coller lui-même – ça ne peut pas toujours être les autres, paraît-il, et il faut qu’il fasse autre chose que de jouer avec son attirail d’apprenti chimiste, paraît-il. Et c’est la première fois, certainement, que le jeune vampire s’y rend presque volontairement : parce qu’il découvre cette brûlure mordant son estomac, et chaque cellule de son corps, et qu’il a besoin de manger, au plus vite.

Calix n’a pas l’habitude de chasser, non ; il a néanmoins autrement plus l’habitude de semer le trouble, attirer l’attention, faire le plus de dégâts possibles, une légère déformation professionnelle renforcée par des années dans les rangs de la NSFW. Il a également l’habitude de s’amuser dans tout ce qu’il fait, même s’il s’agit de fondre sur un sorcier comme s’il s’agissait d’une vulgaire proie, et de le forcer à se vider de son sang – sinon, à quoi bon ? Il tente de maintenir son attention éparse sur le couple (?) non loin de lui, quoique distrait sans arrêt par ce foutu Cognard et par les battements nerveux, excités de son cœur.

”I’ll go take a piss.”

That’s my cue. Calix cligne furieusement des yeux pour se sortir de sa contemplation, et, comme guidé par un instinct qui ne lui appartient qu’à moitié, suit le sorcier s’éloignant du terrain pour se diriger d’un bosquet tout juste en retrait. Cela lui semble être le moment opportun pour ouvrir d’un geste sec sa veste et en sortir tout aussi rapidement l’un de ses nouveaux jouets favoris, bricolé et enchanté récemment – une simple boule de fumée opaque éclatant à retardement, d’où s’échappent des feux d’artifice prenant une forme différente pour chaque personne posant les yeux dessus. Une œuvre d’art, pour quiconque le lui demanderait. Le bille métallique est jeté aux pieds du sorcier, et Calix doit contenir un rire euphorique lorsqu’elle éclate et qu’il fond dans le brouillard violet. ”Sorry, I’ll just be a minute”, explique-t-il à l’oreille du sorcier dans le dos duquel il s’est glissé, avant de porter un coup sec à sa nuque.

La suite est incertaine pour Calix, qui sent une masse s’enrouler dans son dos, dans son cou, avant de le faire disparaître dans un tourbillon emportant le cri de surprise qu’il pousse face à ce qui n’est autre qu’un assaut plus qu’inattendu. L’instant d’après, son coccyx bute violemment contre le sol, et il ouvre les yeux en même temps que la bouche pour laisser sortir un nouveau cri : ”What just happened?!” Il ne lui faut qu’une fraction de seconde supplémentaire pour réaliser que la masse qui lui est tombée dessus est une vampire (pas besoin de vérifier, il le sait, il le sent), et qu’elle se tient droit devant lui, seuls ses deux yeux perçant visibles derrière le foulard lui cachant le visage. Et son premier réflexe est de chercher du regard sa proie – qu’il ne se soit pas donné tout ce mal et ait utilisé l’une de ses précieuses boules de fumée pour rien ! ”Oh, thank god”, soupire-t-il en apercevant le sorcier, inerte, non loin d’eux.

”Who are you?” Calix est ramené à la vampire par sa voix l’appelant, ou plutôt lui demandant visiblement des explications. ”Who am I? No, who are you?! You just came out of nowhere, that was bloody scary – and quite impressive, wow.” Il peine à calmer son cœur encore affolé, y portant une main en se redressant de l’autre pour s’asseoir, le visage tourné vers le ciel en poussant un nouveau long soupir d’apaisement. Et il commence tout juste à comprendre ce qu’il vient de se passer, peut-être, probablement, ou plutôt à formuler deux hypothèses brouillonnes dans son esprit : soit elle est garde du corps du type qu’il a essayé d’emporter (auquel cas il serait sacrément dans la merde), soit par un malencontreux hasard, ils ont tous deux décidé de fondre sur la même proie pour se nourir (auquel cas ils peuvent essayer de s’arranger à l’amiable).

Peu importe les raisons de cette intervention surprise, il y a quelque chose d’inquiétant, à propos de cette vampire le dardant de son regard perçant, et si Calix manque cruellement d’instinct de survie, il est assez lucide sur l’instant pour réaliser qu’elle pourrait le mettre au tapis au moindre mouvement – il n’y a qu’à voir comment elle a fondu sur lui, alors qu’il n’avait même pas détecté sa présence. ”Hey, I’m sorry if he’s your friend, I just wanted to take a tiny bit of his blood and give him back to you, promise!” Il lève ses deux mains en l’air en preuve de bonne foi, avant d’ajouter : ”And if he’s not your friend… I definitely saw him first, but it’s alright, we can share.” Et un sourire éclot sur ses lèvres, en jetant un regard sur la silhouette inerte, d’où émane un parfum bien trop envoûtant pour qu’il parvienne à se concentrer parfaitement.

”Who am I? No, who are you?! You just came out of nowhere, that was bloody scary – and quite impressive, wow.” Bairagi garda le silence, campée sur ses positions en regardant le visage surpris de l’inconnu, visiblement pris de court par son intervention éclair, comme le lui indiquait la main portée à son cœur. Il avait l’air jeune, en âge autant qu’en apparence ; elle avait néanmoins connu des vampires de plus de deux siècles à l’apparence juvénile, entretenant cette illusion de jeunesse d’attitudes accordées avec leur physique, ou d’autres que les années et les épreuves avaient érodé, les détachant peu à peu des réalités d’un monde où le temps semblait s’étirer à l’infini.

Il fallait toujours être sur ses gardes, dans le monde de Bairagi ; s’il ne semblait pas représenter de danger apparent, elle avait connu bien trop de retournements et de coups du destin abrupts pour laisser tomber ses défenses face à ses grands yeux clairs.”Hey, I’m sorry if he’s your friend, I just wanted to take a tiny bit of his blood and give him back to you, promise!” Mh, friend? Bairagi, tandis qu’il continuait, s’approcha de la forme inanimée pour s’accroupir auprès d’elle, ses sens légèrement émoussés par la faim maintenus par les runes ceignant ses mains, qu’elle découvrit pour porter deux doigts à la gorge du sorcier. ”And if he’s not your friend… I definitely saw him first, but it’s alright, we can share.” Inconscient ; pas de meurtre (immédiat) prévu, donc. Bairagi remit son gant en tissu et coula de nouveau un regard vers le vampire, dont le focus avait dérivé sur l’homme à ses pieds.

Ce regard, elle ne le connaissait que trop bien – le regard rêveur d’un vampire dont la faim commence à coller au ventre, un regard de prédateur à une proie, proche, vulnérable, alléchante, le début d’une longue glissade s’il ne mangeait pas dans les prochaines heures. ”Are you on your own?” Simple vérification de sécurité, quand bien même elle doutait de voir suivre, en ces lieux éloignés, un clan entier de vampires à la recherche d’un des leurs. Plus les secondes passaient, plus l’alerte se faisait discrète, quittant ses muscles tendus en permanence depuis qu’elle avait pris la fuite – le seul endroit où elle s’était sentie pleinement en sécurité se trouvait être les boyaux de l’Acromantula. Même le cirque, avec sa routine rassurante et les sourires qu’on lui distribuait, ne lui donnait qu’une vague impression de camaraderie ; tous les matins, elle procédait aux mêmes gestes méthodiques, une fouille rapide de ses propres quartiers, et ne dormait le jour que d’un oeil. ”Tell me your name.” Elle n’avait pas bougé, la tête tournée vers lui, ses yeux brillants continuant de prendre la mesure de son vis-à-vis et de cette situation inédite.

Peut-être que ce qu’il y a d’inquiétant chez l’inconnue en face de lui est qu’elle semble agir comme s’il n’existait pas, n’était qu’un vague fantôme, ou comme si elle-même était un robot exécutant un protocole bien huilé, alors qu’elle retire son gant, se penche sur sa pr– le sorcier inconscient pour lui tripoter la gorge. Et une brève mais vive bouffée de panique remonte jusqu’à la gorge de Calix, qui se serre légèrement, et se traduit par un soubresaut discret de certains de ses muscles, comme un spasme à l’idée que la vampire emporte loin de lui la victime, et qu’il se retrouve avec un creux sur les bras et au fond du ventre.

Ce ne serait pas si grave, il n’aurait qu’à se rendre ailleurs, trouver une nouvelle cible, essayer de l’isoler, l’immobiliser et l’emporter dans un coin calme, puis– trop long, beaucoup trop long, beaucoup beaucoup trop long. Calix a faim maintenant, et il ne veut même pas imaginer à quel point il aura faim s’il doit reprendre sa chasse à zéro.

Mais rien de tout cela ne semble se passer, alors que le silence s’étire et que la sorcière remonte son regard dans le sien. ”Are you on your own?” Le jeune sorcier connaît la réponse – évidemment qu’il est seul. Pourtant il jette un regard autour d’eux, comme pour s’en assurer, et vérifier que la voleuse de dîner ne verrait pas des gens que lui n’aurait pas vu. ”Oh, yeah, it’s just me”, finit-il par répondre en haussant une épaule et en se redressant un peu plus pour s’asseoir complètement, les jambes légèrement repliées qu’il époussette du plat de la main sans vraiment prêter attention à son geste. Il n’arrive pas à défaire son attention de l’inconnue, et plus particulièrement de ce qui se trouve à ses pieds ; surtout qu’il ne sait toujours pas si elle est une amie de l’homme inerte (même si cette hypothèse se fait de moins en moins probable), ou s’il doit commencer à négocier avec elle (ou la supplier, cela fonctionnerait aussi) pour avoir le droit de prélever au moins quelques gorgées de sang, pour lui, avant de se remettre en chasse pour les autres.

”Tell me your name.” Uh oh, ce n’est jamais bon signe, et Calix réalise qu’il y a une hypothèse qu’il n’a pas soulevé : et si elle était flic ? Non, elle a une attitude un peu étrange, mais pas une attitude de flic. Et si c’était le cas, elle aurait sûrement déjà essayé de l’arrêter. ”Peanut.” Il lui répond sans plus réfléchir, et quand bien même l’expres​sion(ou plutôt ce qu’il peut en apercevoir) de son vis-à-vis ne change pas, il trouve bon de préciser avec un large sourire amusé : ”No, really, it’s Peanut. My parents didn’t like me very much.” Ce n’est qu’à moitié un mensonge : il se fait réellement surnommer Peanut, et ses parents ne l’aimaient probablement pas beaucoup – ce n’est simplement pas eux qui ont choisi ce sobriquet un peu ridicule. L’inconnue ne lui a pas demandé son vrai nom, à ce qu’il sache.

Ses deux grandes pupilles claires sondent un bref instant celles de la sorcière, au travers du voile multicolore qui décore son monde, donnant à la noirceur de la nuit la plus somptueuse et éclatante des palettes. ”Okay, it’s my turn now.” Tout est prétexte au jeu, et sans le savoir, la vampire lui a tendu une perche qu’il saisit ; reste à voir si cela sera un succès ou non. ”Show me your face”, abat-il avec une certaine confiance, suivi d’un rire léger, se passant une main dans les cheveux pour les remettre en ordre autant que pour les ébouriffer. ”It’s making me a bit uncomfortable, plus you can see my face, and you know my name now, so it’s not really fair.” Il ne se relève toujours pas en le lui disant, reste les fesses vissées au sol, de peur qu’elle disparaisse pour de bon avec son premier repas depuis sûrement un peu trop longtemps (certes, il a sous-estimé sa faim d’habitude peu prononcée, mais il ne s’y reprendra plus). C’est pourquoi il ajoute, peut-être d’une voix un peu plus nerveuse et rapide : ”Also, if we have to share a meal, it means we’re friends now. Friends don’t hide their face.”

”Peanut.” Hm ? Bairagi ne moufta pas face à cette réponse inattendue, et le vampire reprit comme s’il avait pleinement conscience de l’incongruité d’un tel nom : ”No, really, it’s Peanut. My parents didn’t like me very much.” Il y eut un bref silence, de nouveau, durant lequel Bairagi inscrit sur le visage souriant de Peanut son nom fraîchement donné – qu’importait qu’il se fût agi d’un surnom ou de la marque d’un manque de considération parentale ; c’était assez pour le qualifier et inscrire ces miettes d’informations dans un coin de son esprit (le coin qu’elle nettoyait régulièrement après ce genre de rencontres anodines). ”Okay, it’s my turn now.” Bairagi eut un cillement bref, tandis que Peanut continuait sans plus lui expliquer à quel échange, exactement, ils se prêtaient, et où ce dernier avait commencé : ”Show me your face. It’s making me a bit uncomfortable, plus you can see my face, and you know my name now, so it’s not really fair.” Injuste ? Bairagi détailla ses gestes, les traces de son rire léger s’étiolant dans l’air tranquille de la forêt, sans faire un geste vers son foulard ; il s’adressait certainement à la mauvaise personne. Il y avait longtemps que la notion de justice avait été brouillée sur son propre radar – passer trois décades à tuer avait légèrement altéré sa notion du bien et du mal. ”Also, if we have to share a meal, it means we’re friends now. Friends don’t hide their face.” Cette fois, Bairagi détourna la tête, considéra brièvement les lèvres entrouvertes du sorcier évanoui, et se releva en considérant leur victime.

”You gave me your name, I didn’t make you.” Son regard revint à Peanut tandis qu’elle corrigeait cette autre injustice de sa voix égale ; autant qu’il aurait pu se garder de lui donner son nom, elle pouvait se garder de lui dévoiler son visage – un simple détail qui ne lui aurait, au final, rien apporté de plus qu’un bonus de confort. ”He’s yours.” Elle ouvrit le corps pour lui laisser le passage jusqu’à la silhouette étendue, un simple pas silencieux avant de retrouver l’immobilité. Si elle venait de refuser sa proposition d’amitié, quelque chose la retenait, imperceptible, un détail l’empêchant de transplaner en laissant derrière elle cette rencontre impromptue pour mieux repartir chasser. ”You saw him first, didn’t you?” ajouta-t-elle en gardant les yeux rivés sur Peanut, constatant la faim dans son regard et la légère absence de focus de ses pupilles sans pourtant rien en dire – ni donner d’indication si la reprise des mots de Peanut était volontaire ou une pure coïncidence entre ses lèvres serrées.

tw:sang, blessure

L’invitation au jeu semble déclinée – il n’y a qu’à voir la vampire détourner le regard, la tête même vers l’inconnu toujours étendu au sol, plutôt que de répondre pour comprendre qu’elle ne s’apprête, de fait, pas à révéler son visage, ou à lui répondre un ”Friends.” aussi enjoué que le sien. ”You gave me your name, I didn’t make you”, finit-elle néanmoins par lui dire en se redressant, et les lèvres de Calix s’entrouvrent sous la surprise de cette réponse face à laquelle il se retrouve. Wait, what? Plutôt que de froncer les sourcils, en réalisant qu’elle n’a pas tout à fait tort, et s’est peut-être même un peu jouée de lui et de sa naïveté, il les hausse en poussant un rire bref, passant de nouveau une main dans ses cheveux. ”Oh my god, you’re right, I did.” Probablement se ferait-il remonter les bretelles par Dad et les autres s’ils apprenaient qu’il a cédé son surnom à une parfaite inconnue, juste parce qu’elle lui a demandé. Mais il pourrait, cette fois, rétorquer qu’il n’avait pas simplement envie de sympathiser – parce que, cette fois, la faim le ronge tant qu’il peut sentir le sang du sorcier au travers de sa peau, de ses veines, un appel bruyant qui n’aide en rien son esprit déjà habituellement léger. ”But you did ask me with a threatening tone though”, ajoute Calix, comme pour se trouver une excuse, sa voix moins amusée, un peu plus éteinte en le lui disant, alors que ses yeux reviennent au corps inanimé.

Et il les relève brusquement lorsque, enfin, la vampire fait un pas de côté, s’éloignant ainsi de la victime ; le coeur de Callistus s’emballe dans son torse. Est-ce que… ”He’s yours.” Est-ce qu’il devrait se méfier ? Il a bien vu, à quel point elle a l’air rapide (et furtive, et forte), et peut-être essaye-t-elle de lui tendre un piège, en l’amadouant pour mieux lui tomber dessus. ”You saw him first, didn’t you?” Il ne remarque même pas qu’elle reprend ses mots et, comme envoûté par un charme bien plus puissant que lui, son regard clair tombe de nouveau sur la silhouette dont s’échappe un parfum hypnotisant. ”Yeah… Yeah, I did”, chuchote Calix, presque pour lui-même, sans vraiment réussir à sortir de sa contemplation. Il le fait, néanmoins, pour adresser un dernier coup d’oeil à la sorcière, qui n’a toujours pas révélé son visage (mais même cela, il l’a déjà oublié), juste pour vérifier une dernière fois qu’elle lui cède réellement le butin de cette chasse commune.

Un battement de cils plus tard, et les muscles de Calix se tendent soudainement, pour le faire se relever en un bond, et mieux se jeter à genoux au sol devant le sorcier inconscient. Il ne s’est même pas vu se redresser, ni atterrir devant lui, qu’il a déjà dégainé une dague de sa bottine pour venir entailler l’arrière du crâne chaud entre ses mains – il a remarqué que cette zone saigne particulièrement, quand bien même ce n’est pas exactement pratique pour récolter le sang de ses donateurs pas si consentants, une partie du précieux liquide vital souvent perdue dans leurs cheveux. Peu importe ; Calix attrape l’une des fioles vides logées dans la poche intérieure de sa veste pour la presser contre la plaie.

Il ne lui a fallu qu’une poignée de secondes pour effectuer mécaniquement ces gestes, qui ne lui sont pourtant pas si connus que cela, et il tremble presque d’excitation, la seconde suivante, lorsqu’il porte la fiole à ses lèvres pour boire une première gorgée avide, fermant les yeux et poussant un léger soupir, sa bouche étirée en un large sourire de soulagement. C’est tout ce dont il avait besoin, cette toute première petite gorgée, qu’il prend alors que le sang de la victime se répand sur la terre sèche (et, en partie, sur ses vêtements). ”No, no, no…”, geint-il en le réalisant et en ramenant aussitôt le flacon à la plaie, ses doigts couverts du sang qu’il peine vraiment à contenir – quelle idée, aussi, d’avoir autant de cheveux ? Ses dents sont légèrement teintées de rouge lorsqu’il les révèle dans un sourire adressée à l’inconnue qui semble avoir contemplé ces dernières secondes de maladresse. ”I know, I’m really bad at this, I’m a baby vampire. I bet you can tell.” Autant que lui ne doute pas, étrangement, comme s’il pouvait le sentir, qu’elle est bien plus expérimentée que lui en la matière.

Calix hésite un instant, en restant dans son regard perçant, avant de retirer la fiole pour la lui tendre, pressant sa main libre contre la plaie pour tenter (avec plus ou moins de succès) d’y contenir le sang qui cherche à en jaillir. ”Here. Friends share. Also, I feel bad because I think I lied: I’m pretty sure you saw him first, you’re like a shadow ninja, so that would make sense.” Et il l’encourage d’un nouveau sourire, insistant en tendant un peu plus le bras dans sa direction pour qu’elle attrape le flacon. ”And you’ve got sick moves, even if you hurt me a bit and you’re scary as hell. I hope when I grow up I’ll be as cool of a vampire as you are.”

tw:sang, blessure

Le regard de Bairagi suivit le bond rapide de Peanut, et elle pensait à disparaître enfin lorsqu’elle vit la dague se glisser à l’arrière du crâne de la victime. L’odeur familière du sang emplit l’air comme un nuage invisible. Il prélevait son sang dans ses cheveux ? Elle considéra en silence les gestes du (jeune, il n’y avait plus aucun doute à présent) vampire – empressés, presque maladroits, guidés par la faim et l’urgence, et son sourire béat, lorsqu’il porta la fiole à ses lèvres, lui fit détourner le regard – pour mieux le baisser sur ses vêtements tachés de sang. ”No, no, no…” Ce n’était définitivement pas un habitué de la chasse – Bairagi eut à peine le temps de s’interroger sur son âge, ou encore l’identité de celleux qui le nourrissaient d’ordinaire, qu’il lui adressait un sourire carmin lui donnant un air étrangement engageant, comme un enfant barbouillé de chocolat. ”I know, I’m really bad at this, I’m a baby vampire. I bet you can tell.” Il lui tendit la fiole, et reprit sur un : ”Here. Friends share. Also, I feel bad because I think I lied: I’m pretty sure you saw him first, you’re like a shadow ninja, so that would make sense.” I met a ninja once, retint-elle, son attention accaparée par la main pressée de Peanut sur le crâne du sorcier tandis qu’il discutait. ”And you’ve got sick moves, even if you hurt me a bit and you’re scary as hell. I hope when I grow up I’ll be as cool of a vampire as you are.” Et les deux pupilles noires re-vinrent chercher les siennes, ignorant la fiole et la tentation liquide, retenue par des années de pratiques, qu’elle contenait.

Il y eut une brève seconde de silence où Bairagi perçut seulement le ploc mécanique du sang sur le sol : puis elle repoussa la fiole et s’accroupit auprès de Peanut, étendant le bras pour écarter le vampire et sa fiole sans douceur, avant de glisser sa main sous le crâne de la victime. La blessure était chaude et humide, vomissant un filet à l’odeur entêtante – Bairagi murmura quelques syllabes et put sentir sous ses doigts la blessure cicatriser sous le souffle magique. ”You’ve got terrible technique.” Sa voix était basse, commentant sobrement l’inexpérience criante de ce qui était l’équivalent d’un bambin vampire, à ses yeux. S’il y avait de l’idée, cependant, il y avait certainement mieux que de retrouver des cheveux dans son repas du soir. ”You’re losing too much blood going through his hair. There are other, cleaner ways to eat without killing.”

Bairagi retira ses doigts, le sang maculant sa main nue invisible sous l’absence de lune, pour mieux tracer un geste net dans les airs en direction du corps allongé. ”Levicorpus.” Comme happé par une force invisible, le sorcier fut tiré par les pieds et suspendu dans les airs ; Bairagi se releva, contourna légèrement la victime pour se placer sur le côté et porta ses mains à son col, le visage inconscient à hauteur du sien. ”There are two veins you should look for,” fit-elle en dégageant le col de la veste pour mieux révéler la peau nue du sorcier, ”one is located on the upper thigh, and the other is located right here.” Bairagi tourna la tête vers Peanut, son index et son majeur joint sur la veine jugulaire du sorcier. Pas besoin de mots scientifiques quand la pratique était littéralement à portée de main : Bairagi sonda un instant son acolyte, consciente de ce détour imprévu sur le chemin qu’elle avait naturellement pris. ”Get up,” intima-t-elle sans méchanceté ni douceur dans la voix lorsqu’elle comprit, après un léger battement, que son invitation muette n’avait pas été saisie.

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Il y a certaines choses que Calix ne comprend pas au sujet des vampires, quand bien même il en est un lui-même depuis quelques mois – pourquoi l’inconnue ne se saisit pas de la fiole qu’il lui tend généreusement, par exemple. Si elle est en chasse, c’est probablement qu’elle doit avoir faim, pas vrai ? Callistus en est pourtant la preuve vivante : tout le monde n’est pas égal face à la faim provoquée par la malédiction, et cette dernière peut même se montrer irrégulière, incohérente et surprenante, comme il peut le découvrir ce soir. C’est pourquoi il ne proteste pas plus que ça lorsqu’elle repousse le flacon, préférant plutôt hausser une épaule et le porter à ses lèvres pour en prendre une nouvelle gorgée avide.

Ses sens se mettent de nouveau en alerte, quelques secondes seulement, accélérant les battements de son coeur lorsque la sorcière repousse sa main pour poser la sienne sur la plaie. La réaction de son corps est un peu démesurée considéré qu’il a récolté assez de sang dans la fiole pour se nourrir au moins pour une semaine, que la faim est moindre désormais qu’il en ingurgité un peu, que ce ne serait pas si grave si elle lui volait sa proie maintenant ; sans compter qu’il comptait bien partager. Encore une fois, il y a certaines choses qu’il n’explique pas. ”Hey, what are you doing?, demande-t-il d’une voix mi-curieuse mi-paniquée en la voyant refermer la plaie d’un sortilège rapide – évidemment, qu’elle pratique la magie sans baguette et qu’elle connaît des sorts de soin, ça fait partie du shadow ninja starter pack, et Calix n’en est même pas surpris. ”You’ve got terrible technique. − Oh, I know yeah”, s’en amuse le jeune vampire dans un petit rire. ”It’s because nobody had time to show me yet, and usually one of the old vampires hunts for the rest of us, or the others just give us a bit of their blood. But we have more and more wolves lately, and not so many vampires, so… yeah.” Il le lui raconte tout naturellement, sans vraiment s’inquiéter qu’elle ne comprenne pas vraiment de quoi il peut bien parler – we’re friends now, anyway.

”You’re losing too much blood going through his hair. There are other, cleaner ways to eat without killing.” Les yeux clairs de Calix se font plus grands, plus ronds, presque brillants alors qu’ils se lèvent dans les siens, semblables à ceux d’un enfant plongé en pleine contemplation admirative. Car c’est ce qu’il est, sur l’instant, absolument admiratif et attentif à la moindre parole et au moindre geste de la vampire visiblement bien plus expérimentée que lui en la matière. Alors il la regarde en silence faire léviter le corps devant eux et se relever, restant, lui, immobile, si ce n’est pour reprendre une gorgée de sang en levant le menton vers elle. ”There are two veins you should look for, one is located on the upper thigh, and the other is located right here. − I didn’t know that!”, s’exclame Callistus en haussant les sourcils et en contemplant les zones qu’elle lui désigne. Personne n’a jamais vraiment pris le temps de lui expliquer cela (ou peut-être bien n’a-t-il pas écouté, les conseils que lui ont donnés les autres vampires lors de ses premières semaines terriblement flous et confus à ce jour), même s’il reste persuadé que Audric aurait certainement pris le temps de lui expliquer, s’il n’avait pas dû partir en urgence après l’avoir accidentellement transformé – peut-être qu’un jour il reviendra pour lui expliquer et l’aider à naviguer sa nouvelle nature, d’ailleurs.

”Get up. − Oh!” Sa dague dans une main et sa fiole dans l’autre, Calix se relève dans un bond, contourne le corps pour se poster à côté de sa nouvelle amie et chercher du regard la zone qu’elle lui a désignée, sur la gorge du sorcier, sur laquelle il pointe son index. ”Here?” Sans un mot, la vampire saisit sa main pour replacer son doigt un peu plus haut avant de le relâcher. Vivement, Callistus hoche la tête, et le bout de sa langue sort d’entre ses lèvres alors que, concentré pour ne pas faire d’erreurs, il remplace l'extrémité de son doigt par la pointe de sa lame, adressant un regard presque inquiet à l’inconnue. ”Are you sure it’s not going to kill him? First time I tried to hunt, I killed that one girl and her blood tasted really weird after she’d passed, like, expired”, demande-t-il dans un léger froncement de sourcils ; mais son amie a l’air sûre d’elle, alors, avec attention, il presse sa dague contre la veine du sorcier, pour constater un jet de sang en jaillir, éclaboussant sa manche et ses doigts avant de généreusement couler dans la fiole qu’il positionne contre l’entaille. ”Oh my god, it’s so much better than cutting their scalps!” Un rire de surprise et d’excitation lui échappe, d’amusement également, en constatant qu’il s’y prenait vraiment n’importe comment jusqu’ici. ”Who taught you all this? No, don’t tell me, I know: it’s also part of the vampire ninja starter pack, isn’t it?”

tw: sang partout, vampire stuff

Peanut n’était pas avare en paroles – et, de ce fait, était loin d’être avare en informations, autant de détails cruciaux distillés dans un babillage qui semblait naturel. Il n’était donc pas tout à fait seul (un fait rassurant, au vu de sa maladresse à la chasse), ni ne semblait appartenir à une définition de clan classique, autant de menus détails que l’oreille attentive de Bairagi recueilli sans l’interrompre ; un vieux réflexe d’intel qu’elle doutait voir disparaître un jour tant il pouvait (avec d’autres réflexes plus ou moins mortels) avoir la peau dure.

”Oh!” Peanut contourna le sorcier, tandis que Bairagi ouvrait légèrement le corps pour respecter leurs deux espaces vitales – il sentait un mélange de sucre et de fer (le lot de tout vampire), comme si on avait voulu enrober ses tissus gorgés de sang d’une généreuse barbe à papa. ”Here?” Sans un mot, Bairagi remonta sa main de la sienne – sans la saisir directement, repoussant ses doigts des siens jusqu’à faire tomber son index sur la veine, avant de laisser retomber sa main à ses côtés. ”Are you sure it’s not going to kill him? First time I tried to hunt, I killed that one girl and her blood tasted really weird after she’d passed, like, expired.” Bairagi garda le regard vissé sur la pointe de la lame, comme pour prévenir un dernier dérapage à l’instant critique. ”It may happen if you let them bleed too much or miss your mark. Focus and you’ll be fine.” Peanut sembla convaincu par ses réassurances car la lame s’enfonça dans la peau et une seconde plus tard, un jet de sang gicla du cou du sorcier – toujours inconscient, la preuve que la technique du vampire, bien que maladroite, n’était pas si désastreuse et qu’il fallait seulement l’orienter encore. ”Oh my god, it’s so much better than cutting their scalps!” L’ombre d’un sourire ourla les lèvres de Bairagi devant le rire enjoué de Peanut ; cute, comme tous les prédateurs découvrant comment saigner leurs proies pour la première fois. ”Who taught you all this? No, don’t tell me, I know: it’s also part of the vampire ninja starter pack, isn’t it?”

”Sort of, yes”, répondit-elle avec un bref silence, son regard suivant le filet carmin à l’intérieur de la fiole. ”If you don’t want to kill them,” insista-t-elle une fois de plus – ce n’était pas particulièrement grave ni particulièrement recommandé quand on était jeune vampire, ”you shouldn’t take more than four pints of blood. More or less ten of these.” Liant le geste à la parole, elle abaissa légèrement la fiole entre les doigts de Peanut pour rendre sa récolte d’autant plus effective – le sang bénéficierait mieux à sa fiole qu’à ses doigts déjà sanglants. ”Don’t starve yourself but don’t be too eager to drink, your body would adjust to it and you’d have to look for more than one can take. As for the rest… You’ll learn.” Elle avait relevé les yeux jusqu’à ceux de son collègue, qu’elle sonda un court instant. ”Understood?” Peanut était entouré de vampires plus âgés et plus expérimentés – il s’en sortirait encore, s’il s’en était sorti avec ses compétences actuelles de chasseur. Pas de quoi s’en faire, et pour Bairagi, il n’y avait plus de raison de rester après cette dernière vérification.

tw:sang

”Sort of, yes.” Calix n’en doutait pas vraiment – il n’a jamais vraiment rencontré de gens comme elles, qui ont l’air de venir d’un tout autre monde, un autre monde qui fait danser des étoiles au fond des yeux colorés du jeune vampire. Il se demande comment on devient comme ça, s’il faut s’inscrire quelque part pour recevoir une formation spéciale, ou si à force de s’entraîner dans cet optique, il pourra lui aussi prétendre au rang de vampire ninja de l’ombre. ”I knew it”, glisse-t-il avec un sourire avant de revenir prestement à son ouvrage en sentant la chaleur du sang frais couler sur ses doigts déjà teintés de rouge, et tenter de ne pas gâcher de gouttes supplémentaires. ”If you don’t want to kill them, you shouldn’t take more than four pints of blood. More or less ten of these. − Oh, really? Wow, ok, that explains a lot.” Un gloussement lui échappe, un réalisant qu’il a dû laisser certains de ses donateurs au bord de la mort plus d’une fois ; force est de constater que Calix n’a (ou n’avait, plus précisément) aucune idée de ce qu’il fait, quand il tire trop sur la corde et se laisse gagner par la faim, tant qu’il peut satisfaire ce besoin parfois violent.

Son regard se baisse sur la main de sa nouvelle partner in crime lorsqu’elle réajuste la fiole entre ses doigts, la laissant faire sans protester. Et maintenant que ses pensées sont progressivement clarifiées par les quelques gorgées de sang qu’il a ingérées, il ne peut rater les dessins habillant les mains de la vampire, une encre fine à même sa peau qu’il détaille avec un sourire presque rêveur. Il n’a pas le temps (pour une fois) de faire de commentaire à ce sujet qu’elle reprend sur le même ton détaché, et presque patient : ”Don’t starve yourself but don’t be too eager to drink, your body would adjust to it and you’d have to look for more than one can take. As for the rest… You’ll learn.” Les iris clairs de Callistus remontent dans ceux autrement plus sombres de son acolyte, sensiblement intrigué par ce you’ll learn par trop mystérieux, captivé par cette leçon qu’il vient de recevoir, et tout autant impatient de découvrir les autres secrets (visiblement bien gardés par ses aînés qu’il ne manquera pas d’interroger en rentrant) de leur malédiction. ”Understood? − Oh yeah, but I learned plenty already tonight, it’s like I just earned my first vampire century in a couple of minutes, the others are going to be so jealous.” Et il n’en est pas peu fier, comme l’indique l’air satisfait qui s’installe sur ses traits, alors qu’il voit la vampire le relâcher et se détourner de lui. ”And now you’re going to disappear in the shadows just like you appeared, aren’t you? God, you’re so cool.” Et au regard qu’elle lui jette par-dessus son épaule, Calix lui offre un petit sourire, gravant dans sa mémoire sélective le peu qu’il peut voir d’elle, en ajoutant un peu avec précipitation et d’une voix plus forte avant qu’elle disparaisse pour de bon tandis qu’elle s’éloigne : ”Thank you mysterious woman! I’ll tattoo my hands just like yours to remember you! Maybe one day I’ll even show you!”, promet-il avec tout le sérieux dont il est capable de faire preuve, observant la silhouette se faire engloutir par les ombres de la nuit sans lune, comme si elle en faisait intégralement partie et qu’elle retournait à son élément originel. ”That was so cool”, répète Callistus pour lui-même en sortant une nouvelle fiole de sa veste et récolter le précieux sang de sa victime, exactement comme le lui a appris l’inconnue.