La surface de la boule de cristal de Dee s’illumine doucement à la réception du message de Fiona, se reflétant dans ses yeux bleus presque transparents:

Le bout de ses oreilles rougit, tandis qu’il répond un succinct mais suggestif:
🥵
Ce à quoi sa fiancée s’empresse de préciser:
das not home
Dee bondit de sa chaise:


Finissant son verre d’une traite, il prend succinctement congé de ses petits camarades avec lesquels il s’était entassé au fond de leur pub préféré. On essaye bien de le retenir, mais Dee ne démord pas, cherchant à garder son équilibre, même quand on le tire par la manche. Il slalome entre les tables jusqu’à la sortie de l’établissement sorcier et transplane jusque devant la tanière Lynch.
Après avoir annoncé sa présence à Fiona en balançant des cailloux à sa fenêtre -oui, même si Darragh n’était pas là, on n’était jamais trop prudent, il déboule dans sa chambre à toute vitesse.
C’est pas tous les jours qu’on peut voir Dee se dépêcher de faire quelque chose ; c’est même rare de le voir grimper un étage à grandes foulées, avalant quatre à quatre les marches de l’escalier. C’est presque irréel de le voir trotter jusqu’à la porte de la chambre de Fiona, d’autant plus avec ce pas léger, presque dansant (il faut dire qu’il a quelques Guinness sorcières dans le pif) (et qu’il a un gros pif, alors vous imaginez le nombre de pintes qu’il faut pour le lui remplir).

"Oi babe; what’s the craic?" ronronne-t-il en se glissant dans la piaule familière. Il n’en est pas à sourire, mais le petit froissement aux coins de son nez (encore lui), ainsi que les taches rouges qui lui chauffent les joues sont autant de signes qui indiquent à son babe qu’il est ravi d’être là.
Quelques minutes et baisers plus tard, Dee s’est débarrassé (une fois n’est pas coutume) de ses pompes et de son ensemble Wizadidas, comme il avait l’air d’être de rigueur, à chaque fois qu’il venait se vautrer sur le lit de Fiona. Il ne peut malheureusement pas en dire autant des fantômes qui lui collent aux basques (bien qu’il n’ait plus un centimètre de tissu sur le poil).
Cependant, il n’y avait que dans les bras de Fiona qu’il arrivait à passer outre son outre-tombe. Il semble ainsi chasser son don bafouillant à grands renforts de baisers sur le front de la jeune femme, sur sa bouche, ses épaules et sa poitrine, ses mains enfouies dans la masse fauve de ses cheveux.

Le voyou est bien parti pour régaler sa belle d’un sérieux sexy time, à voir comme il lui écarte les genoux, le regard si bleu et si gourmand que s’ils pouvaient, ses iris saliveraient. Son palpitant bat si fort dans ses oreilles qu’il en oublie que celui de ses fantômes restent éternellement silencieux.
Celle qui a jugé bon de ne pas rester silencieuse, en revanche, c’est Megan qui, soudainement, se met à jouer à tue-tête une espèce de musique d’ambiance, un peu cocooning, un peu sexy. Dee est coupé dans son élan, comme un chat à qui on aurait subtilisé sa gamelle.
Il fait volte-face, épinglant son regard d’acier sur la cornemuse magique qui ronfle dans le fond de la pièce. "What the fuck, mate?!" bougonne-t-il en sautant du lit comme un beau diable, se jetant, nu comme un ver, sur l’instrument enchanté, sans avoir la moindre idée de comment la faire taire.

tw : sexy stuff mais ça tourne mal à chaque fois, nudité quand même un peu :jfc:

Soirée compta à l’An Lucht Siúil – Fiona, qui insiste d’ordinaire immanquablement pour y assister (quitte à parfois, souvent, se faire rabrouer) a cette fois-là tiré au flanc. C’est qu’il y a plus urgent, parce que ça fait bien 1000 ans (2 jours) qu’elle n’a pas vu Dee ; que ça commence à faire long, pour son petit cœur (et pas que, d’ailleurs) (sorry les parents, tmi).
Fiona sait qu’il est de sortie ce soir-là, et qu’elle ne devrait pas l’embêter. Mais elle sait aussi (surtout) qu’elle est plus cool que genre tous ses copains réunis, et carrément plus jolie ; elle sait aussi qu’un minuscule clignotement de boule cristal c’est rien du tout, puis que c’est pas franchement sa faute si Dee répond si vite.

Elle a un petit sourire satisfait (un giga smile, dans sa tête), mais ne prend pas la peine de répondre à la dernière volée d’emojis : si Dee dit (lol) , alors c’est qu’il peut être là d’une minute à l’autre. A la place, Fiona fait donc des trucs plus utiles comme sauter de son lit pour enfiler une tenue davantage de circonstances (les salopettes boueuses de ferme c’est sympa, mais ça a ses limites quoi…). Elle a d’ailleurs tout juste fini de nouer son joli-petit-peignoir-fleuri-en-soie qu’une première volée de graviers vient consteller ses carreaux, et qu’O’Bee se met à aboyer comme un animal qu’on abat à l’étage du dessous ; Fio passe sans plus tarder la tête par sa fenêtre, full Juliette style, mais son Romeo à elle est moins un fragile et a déjà pris l’initiative de gagner la maison Lynch.
Il est d’ailleurs vraiment rapide, puisqu’elle a tout juste le temps de le réceptionner contre elle quand il débarque (enfin, il en aura pris du temps !!!) dans la chambrée mentholée (pour chasser les démons, vous avez jamais croisé de bánánach ou… ?) "Oi babe; what’s the craic? – You tell me, ‘andsome," elle roucoule contre ses lèvres, en tirant déjà sur sa veste Wizadidas (et pourtant celle-là elle l’aime à peu près bien). C’est plus gênant, déjà, que Dee la défasse de son kimono en deux-deux (les hommes ne remarquent jamais les efforts qu’on fait pour eux….), mais il a les joues rouges comme elle lui aime bien (ça fait ressortir ses yeux, et ça lui donne un air joyeusement enivré qui change un peu) ; alors Fio oublie manifestement de protester, et préfère l’aider à se débarrasser du reste de son survêt-uniforme.

Elle glousse même toujours, alors qu’ils finissent par atterrir sur le patchwork de couvertures – un peu plus irrégulièrement, à mesure qu’il la couvre de baisers, et franchement moins, quand il lui attrape (enfin) les genoux. Fiona a un dernier petit rire ravi, cambre un peu le bas du dos, et…….…… George Michael. George Michael, mais version non sollicitée, puis surtout version revisitée par une cornemuse enchantée par un gang irlandais.
Ses yeux bleus roulent au plafond, alors que les mains de Dee restent désespérément figées sur elle ; elle finit même par relever le menton, pour croiser ses billes à lui, tenter de l’encourager un peu, parce que c’est pas bien grave, un fond musical même highkey chiant, si….? “C’mon baby please, y’know she’s goin to stahp—" On n’est pas giga loin de la supplique, mais ça ne suffit quand même pas ni à relancer Dee ni à faire taire Megan – pire, le premier finit par se jeter sur la seconde, arrachant à la rouquine un soupir pourtant bon à fendre l’âme tant d’une cornemuse que d’un gamin Ghost Buster. Fio replie les coudes pour mieux se redresser et pouvoir observer la scène, garde quand même les genoux repliés aussi (on sait jamais).

Sauf que contrairement à d’habitude, Megan ne s’arrête vraiment pas, et les petits pas chorégraphiés de boxeur nerveux de Dee n’y changent rien ; Fiona pourrait même jurer, en vérité, qu’elle joue plus fort, alors qu’elle entonne maintenant The Final Countdown. Dans d’autres circonstances, elle l’accompagnerait probablement en sifflant ; dans celles-ci, elle doit reconnaître un truc comique, à voir Dee se débattre le cul à l’air avec une cornemuse gone rogue, mais quand même.
Puisqu’il faut tout faire soi-même ici…. Nouveau soupir d’au moins dix secondes, alors que Fiona daigne quitter ses couvertures pour se joindre à la lutte finale. Hors de question de jouer de la baguette avec Megan, bien évidemment, aussi Fio se contente-t-elle de se jeter dans la mêlée, puis s’étonne tout de même de ne pas constater de changement sensible (not her brainiest moment). “I swear to Merlin, what de foehck is wrahng wit dat bloody din?!” (Son accent est un peu plus fort sous la pression, oui.) “Who cooehld 'ave soehch a stupid idea--", elle glapit encore, alors que ses mains se referment sur un des bourdons (et qu’elle sait très bien qui a eu une idée pareille, puisque c’était le père de Dee, et qui si elle n’avait pas eu huit ans au moment où on la lui avait offerte, elle aurait pensé que Megan avait été ensorcelée précisément pour ce genre de moments).

Fiona n’a pas le temps d’insulter des grands morts, de toute façon, puisqu’elle est désormais aux prises à reculons avec l’instrument. Un coup de coude lui permet d’ouvrir une des fenêtres de la chambre vers le haut ; puis, avec le concours de Dee, de l’entrebâiller suffisamment pour y balancer sans trop d’états d’âmes la cornemuse. Celle-ci pousse un sifflement dramatique tout au long de sa chute – Fio décide de l’ignorer, referme le battant sans ménagement, a un énième soupir, mais de soulagement cette fois. “She’ll be fine.” (Normalement.)

Elle a encore les fesses collées à la vitre, quand elle attire Dee à elle dans une étreinte qui ressemble sérieusement à celle qu’on réserverait à un soldat éprouvé à la fin d’une guerre. Elle dépose doucement les lèvres sur une de ses épaules, l’aveuglant sûrement partiellement de ses cheveux ébouriffés par la bataille ; y souffle, doucement mais avec résolution, “You still in de mood, hmm?”. Comme pour s’en assurer, c’est désormais ses mains à elle qui, se détachant, se font baladeuses : elle s’empare d’une des paumes de l’ultra-tombeur pour la reposer sur sa poitrine, laisse l’autre s’aventurer toujours plus bas, les lèvres toujours plantées au creux de son cou. Elle vient de refermer ses doigts autour de Dee quand un son strident (et reconnaissable entre mille) retentit dans son dos ; par réflexe Fiona hurle jusque dans les ultrasons, resserre un peu (beaucoup) trop sa main.
“WHAT NOW?”, Fiona hurle encore, tournant tout juste la tête pour faire brutalement face à Megan et à son cover personnalisé du Darth Vader’s Theme, juste derrière la fenêtre. La cornemuse flotte avec tant d’entrain et si peu de dommages à sa hauteur que Fio est comme hypnotisée (ou dépassée, parce que what de ‘ell?????), et qu’elle se retrouve ainsi encore à glapir “you do sahmethin, babe!!!”, sans foncièrement réaliser que son babe s’est un peu reculé pour mieux grogner de douleur. “Shet!!!! Did she do sahmethin to you?? She treggerin sahmethin or what??!” Elle braille toujours, cette fois-ci en fondant sur lui, comme pour le protéger de l’Evil Cornemuse -- à croire que le moins d’habits, le moins de braincells hein….

Lancé comme un taureau (avec certes moins de poils), Dee s’est jeté sur la cornemuse, ignorant les geignements de sa belle. Ça n’était pas la première fois que ça leur arrivait, d’être interrompus par Megan (ou pis encore, d’être interrompus tout court —les joies de faire des galipettes chez les darons, au milieu d’une ferme, au milieu d’un gang de petits rigolos). Et pourtant, l’habitude n’avait en rien rôder la patience de Dee qui était toujours aussi courte que... *insert a D joke here*. Aussi, le voilà à tourner autour de l’instrument, les poings armés, sautillant nerveusement, manquant ses coups (de peu) à chaque fois (à croire que Megan, elle aussi, s’était habituée aux élans d’agressivité du jeune homme).

Peu de temps (et de coups) passent, avant que Fiona ne se lance à son tour dans la bagarre (vraiment, la patience et les Travellers, more like a notp), agrippant l’instrument et le traînant jusqu’à la fenêtre. Comprenant la stratégie de sa reine, Dee empoigne l’autre extrémité de la cornemuse qui couine comme si elle manquait d’air (et pour se mettre à tonitruer pendant les préliminaires, vraiment, elle ne manquait pas d’air) (see what i did there).
Ils finissent par balancer Megan par-dessus bord, et Dee n’a même pas un regard désolé pour elle, tandis que Fiona referme la fenêtre.
Elle y reste collée un moment ("Merlin, i wish that were me", qu’il se confie à lui-même, en louchant sur la vitre réchauffée par le boule de sa wife), étudiant de son lourd regard clair et de ses mains curieuses si l’ultra-tombeur était toujours d’attaque: "You still in de mood, hmm?" Dee introduit sa réponse d’une douce pression sur son sein. "Baby girl, I was born in the mood." Constat ambitieux, surtout à la lumière des événements tragiques qui avaient secoué les premiers instants de sa life, mais soit, c’est l’intention qui comptait.
Et Dee avait bien l’intention de— ronronner??? tandis que Fio glisse sa main sous son nombril. Il roule ses yeux bleus dans ses orbites, avec l’air repus d’un gros matou et— un concert de cris, celui de Fiona et celui de Megan, couvre le couinement qui s’échappe de son gosier à lui, lorsque la rouquine manque de lui arracher l’entre-jambe sous le coup de la surprise.

Il fait quelques pas chancelants en arrière, se rattrapant à l’angle d’une commode, son autre main douloureusement refermée sur sa bite malmenée. Il ne suit pas le reste des événements, et réceptionne dans un glapissement Fiona qui semble se rendre tout juste compte (à peine) du drame qui le garde recroquevillé au-dessus de son entrejambe. "Shet!!!! Did she do sahmethin to you?? She treggerin sahmethin or what??! - You triggered my dick baby!! pleurniche-t-il, la voix rendue aiguë à cause de l’incident et des jérémiades. Babe, you need to take a look, I think you almost ripped it in half!! Ce faisant, il garde sa main résolument refermée entre ses jambes, sans avoir le courage d’affronter les dégâts (ceci, toujours sur fond d’ost de Star Wars revisité par la cornemuse, hein, sinon c’est pas drôle). Il y a d’actual tears au coin des yeux d’eau de Dee. "Babe, what if it’s going to fall?? What am I going to do?? It can’t grow back!!" What is he going to? Well, certainly not Fio anymore, lmao.

Il trébuche vers l’arrière jusqu’à ce que son cul retrouve le matelas, son regard allant et venant de Fiona à la cornemuse. Un éclair furieux embrase ses yeux. "I swear to the Sidh, if your bloody Megan destroyed my dick, I’ll shove it right in her pipes!!"

tw : toujours pas rhabillés

“You triggered my dick baby! - What d’you mean babe? I mean, o' cooehrse, but--”, Fio bégaye avec tout le désarroi du monde, s’arrimant à la silhouette rabougrie par la douleur de son bae supplicié, sentant presque ses tourments jusque dans son propre corps (malgré la biologie) parce The Power of Love. “Babe, you need to take a look, I think you almost ripped it in half!! - WHAT?!” La confusion vire à l’effroi, alors qu’elle pousse Dee jusqu’à son lit avec un empressement subitement beaucoup moins sexy, comprenant qu’elle est à l’origine du drame (et surtout, surtout, que leur descendance pourrait être mise en danger par quelque chose d’aussi bête que son poignet trop affuté). “No boeht wait, wait, dahn't say dat, what abooeht ooehr blue-eyed babies?!?” On n’est pas loin de la bourrasque de panique, parce que ce n’est définitivement pas avec Connie qu’elle va avoir un têtard aux yeux d’eau, qu’elle est trop jeune pour avoir un compagnon impuissant, que-- “Dee, it looks fine, I mean, it looks ahkay!!!”, la rouquine conclut cependant, agenouillée devant la scène de crime dont elle a fini par débusquer la main de Diarmuid.

Okay, c’est sans doute le meilleur mot pour désigner ce qu’elle a sous les yeux : ça n’a pas l’air agréable, mais pas non plus mortel, et surtout pas-- "Babe, what if it’s going to fall?? What am I going to do?? It can’t grow back!! - I dahn't... I dahn't dink it's pahsseble, mo ghrá" elle répond avec toute l’affection et la pédagogie présentes dans son corps, d’autant plus maintenant que Dr Fio “The Brains” a posé son diagnostic (et écarté tout danger). Sa tête, qui émergeait jusqu’alors tout juste du matelas sur lequel Dee est renversé, vient finalement rejoindre celui-ci pour mieux se nicher au creux de son cou, ses lèvres y déposant un baiser presque paresseux mais s’éternisant un peu. “I’m so sahrry, baby”, elle geindrait presque en se blottissant davantage contre lui, clairement dévastée par les derniers évènements et le drame qu’ils viennent tout juste d’éviter (et qui ne saura définitivement que les rendre plus forts quand ils en reparleront, dans quelques années) (heures). "I swear to the Sidh, if your bloody Megan destroyed my dick, I’ll shove it right in her pipes!! - Dat’s gross." Fiona a l’air bien moins inquiète, quand elle se redresse avec les sourcils froncés pour mieux dévisager Dee, peu soucieuse de trop appuyer sa main sur le torse d’un invalide. C’est qu’on parle tout de même de Megan, qui est-- Qui est où, d’ailleurs ? Le silence (hautement suspicieux) emplit d’un coup ses oreilles.

Fio se redresse encore, la main toujours ancrée à Dee mais le regard toujours plus suspect en balayant tous les recoins de sa chambre. Finalement comme souvent lorsqu’elle est avec lui, son Brain a tôt fait de s’éteindre pour mieux roucouler sous le regard bleuté ; le Ward retrouve donc toute son attention en quelques secondes à peine, et elle vient s’asseoir en tailleur à côté de lui pour mieux jouer les infirmières, les doigts distraitement occupés à s’entortiller entre eux. “Shooehld I call Da'? Shooehld we get you to de 'ahspital? You know I dink once de son o' de neighbooehr 'ad a similar prahblem, so--” (Aucune des deux mesures ne lui semble nécessaire, mais si bae réclame bae obtient ; elle lui épargne même la partie où le fils Boyle n’a plus jamais eu d’enfant après ledit incident, est déjà prête à aller donner des coups de latte dans le moteur de la Glio). “Ahh wait, i'll get sahme painkellers fahr you!!” Ce n’est pas comme si elle avait une armoire à pharmacie remplie de potions en tous genres, dont certaines déjà testées et approuvées dans des contextes moins médicalisés (ok, fût un temps où ça régalait à la pelle les gamins de la ferme en soirée, sorry Da’) — Fio s’éclipse donc en bondissant, après avoir volé un peck sur les lèvres de son bien-aimé, le tout toujours nue comme un ver (il n’y a personne à la maison, après tout). Elle cavale jusqu’à la petite salle de bains, à peine quelques pièces plus loin ; et pourtant ça ne lui prend qu’une minute pour pousser un nouveau cri suraigu, pas loin de la mise à mort, quand une cornemuse surgie de nulle part lui fonce sauvagement dessus.

“BABE! ‘EEEEEEEELP!”, elle ne peut que braire alors que Megan l’assaille répétitivement, en dépit des boîtes de gélule reçues entre les bourdons. “Why de foehck is she bein’ like dat?!???”, elle couine de plus belle en se réfugiant (peu courageusement) derrière son preux (:doubt:) chevalier, le tout au son de ce qui ressemble à s’y méprendre à la musique de fin de Titanic.

"No boeht wait, wait, dahn't say dat, what abooeht ooehr blue-eyed babies?!? - I know!!! I can’t give you twelve blue-eyed babies with half of my dick babe!!!" Parce que oui, Dee ne payait pas de mines, avec sa pilosité de prépubère et son regard farouche, mais Dee voulait plein d’enfants avec Fiona -et avec Connor, mais plus genre, Fiona avec Connor, it’s a free mpreg zone here. A la base, ils n’en avaient prévu qu’un.e ou deux (un.e pour chaque garçon, pas de jaloux), mais de fil en aiguille, chacun des trois mômes du Triumkid avait réclamé quelque chose: "j’veux que mon fils fasse de l’équitation!", "j’veux que ma fille soit trilingue!", "j’veux pas que ma fille ressemble à Darragh!!"... de fait, la liste s’était rallongée, et à ce stade, les lascars allaient devoir charbonner... (oui, ça faisait aussi partie des raisons pour lesquelles ils voulaient plein d’enfants) (how smart of them).

Fiona continue de patiemment le rassurer quant au sort de son entrejambe, ce à quoi Dee répond à un moment un timide: "Maybe you should take a closer look" as in a closer look with your mouth. Mais Fiona préfère aller coller un bécot dans son cou, se remettant enfin un peu de ses émotions. Dee commence à se calmer lui aussi, bien qu’il balance une dernière menace à l’intention de la cornemuse chassée, dans un élan de virilité (bah tiens, elle était pas prête de tomber, celle-là).
"Shooehld I call Da'? Shooehld we get you to de 'ahspital? You know I dink once de son o' de neighbooehr 'ad a similar prahblem, so— - Lmao (oui, il dit lmao, à défaut de pouvoir rire pour de vrai), I’m sure your Da wants to know what happend to my dick and to his future grand children... - Ahh wait, i'll get sahme painkellers fahr you!!"

Dee n’a pas le temps de protester (et de lui servir une réplique de lover du genre "you’re my only painkiller, baby") que Fiona a disparu dans la salle de bain. Dee reste tout seul un instant, tripotant une ampoule qu’il avait à l’arrière du talon (la faute à sa dernière paire de Wizadidas, mais plutôt mourir que de ne pas les porter). Il manque de l’exploser lorsque le cri de Fiona retentit au fond du couloir. Ni une ni deux, la kékette flottant au vent, il se précipite à son tour dans la salle de bain, pour y retrouver cette fichue Megan. Dee s’empare du balai à chiotte (magique, i guess) et se lance dans un duel frénétique avec l’instrument. Elle les pousse hors de la salle de bain et soudain, le cerveau de Dee s’illumine et il referme la porte sur l’animal, coinçant l’un des bourdons dans la porte. Il attrape ensuite la main de Fiona (il est toujours armé de son balai détrempé), et galope de nouveau jusqu’à la chambre (la musique de Titanic continue, mais plus en mode "shitty flute meets kazoo guy". "I don’t know what’s wrong with her??? It’s so annoying, it’s like she wants to tell us something but fuck! not on my watch!!" siffle-t-il en jetant son balai à chiotte dans un coin de la chambre et s’essuyant les mains sur ses cuisses. "I mean, there’s a time to talk, and there’s a time to— to bone for fuck sake!"

Il reprend son souffle (bien que le boule de Fiona le lui coupe à chaque fois qu’il le mate). "You alright, babe?" Il tend le menton vers ses trouvailles. "Did you manage to get anything? I probably got some muggle weed in my pocket..." renchérit-il en jetant un regard à la ronde, sans que son pantalon soit visible nulle part. "Damn, I think the rush of adrenaline fixed my dick..." renifle-t-il en se laissant tomber dans un fauteuil croulant lui-même sous les fringues multicolores de la jeune femme (tu le sens le bon gros gilet en poil de chèvre qui lui pique le cul??) (parce que Dee, oui). "There’s no way your Da would fix Megan? Idk, give her a silent mode, or something? I mean, look at your gorgeous boobs, you’re not a kid anymore!"

tw : peu d'habits bcp d'hormones

Parce qu’elle veut laisser Dee shine un peu, ou que son brain n’est pas des plus utiles dans la situation actuelle, ou parce qu’elle n’a aucune envie de s’en prendre vraiment à sa cornemuse de compagnie (et encore moins avec une brosse WC)..... bref, pour tout un ensemble de raisons plus ou moins honorables, Fio reste cachée et agrippée au preux chevalier (à poil) pour lequel se prend son bae, l’encourageant à grands renforts de jurons gaéliques qui feraient rougir jusqu’aux oreilles d’Aodhan. Elle parvient tout juste à attraper quelques boîtes cartonnées, avant qu’ils ne soient boutés hors de la salle de bains par Megan, et surtout avant que Dee ne parvienne à prendre celle-ci au piège dans un fort astucieux move qu’elle commente d’un “BABY YOOEHR BRAIN IS SO UUF” (quand bien même tout le monde sait que Dee est the looks..). La folle course poursuite (mais sans poursuite, du coup) qui s’ensuit lui fait perdre quelques précieux remèdes au passage, ce qui semble indigner l’instrument au plus haut point et le pousser de plus belle vers des aigus pas franchement agréables — heureusement, ils ont regagné la chambre doucement (non) mentholée en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire.

"I don’t know what’s wrong with her??? It’s so annoying, it’s like she wants to tell us something but fuck! not on my watch!!" Dee balance la brosse dans une envolée de gouttelettes qui fait faire la moue à Fiona (c’est propre, ici) — mais c’est même pas le pire, puisqu’ensuite il s’essuie sur ses cuisses….?! “Ew.” (Elle ne se fera jamais aux manières de rustre des Hommes…) "You alright, babe? - Hmhm.” Fio réalise qu’effet de sidération oblige, elle est bel et bien restée plantée au milieu de la pièce avec un air coi, des fesses à l’air et, de manière plus impressionnante encore, pas moins de dix boîtes de cachetons (un peu écrasées, certes) entre les doigts. Il les désigne du menton. "Did you manage to get anything? I probably got some muggle weed in my pocket… - I just gaht dis…” Elle hausse les épaules avec un air affligé, laisse tomber les emballages aux formes diverses et variées sur les draps froissés par leurs précédentes péripéties (pas franchement celles qu’elle avait imaginé pour la soirée, mais au moins elle ne s’ennuie jamais avec son bae). “Maybe weed wooeld do ‘er good though,” la rouquine ajoute avec un air toujours plus pensivo-contrarié, se détournant finalement de son stock à rendre jalouses les infirmeries de l’Ordre pour mieux palper le sol à la recherche des habits qu’ils ont tout juste pu envoyer voler. Le fameux sachet d’herbe finit par atterrir sur le lit dans un bond, remède parmi les remèdes, tandis qu’elle-même se relève en renfilant son kimono (sans le fermer, toutefois, on sait jamais vmvc).

"Damn, I think the rush of adrenaline fixed my dick…” Fio se rapproche à nouveau de son tourtereau supplicié, (pince les lèvres en constatant qu’il est assis sur un pull qu’elle vient tout juste d’achever de tricoter) (se satisfait en se disant que ça doit au moins le démanger un peu), reprend sa posture de médecin de campagne en venant s’agenouiller devant lui pour dresser un énième bilan des dégâts. “It looks grand,” elle souffle en tendant le bras derrière elle pour venir attraper sa baguette (et pas celle de Dee, mind you, ew) sur la table de chevet, passant ensuite à l’aide de celle-ci un souffle d’air chaud (et surtout, nettoyant) sur ses cuisses et ses mains. La baguette est abandonnée au sol sitôt sa mission remplie ; sans quitter Dee du regard, Fiona vient donc embrasser l’intérieur d’une de ses cuisses, puis l’autre, avant de se relever en posant les mains sur les épaules, se glissant entre ses jambes écartées pour mieux se rapprocher de lui. “Deedick prahbably just needs a wee bit o' rest” elle sourit un peu — d’où elle se trouve, Deedick lui semble tout à fait fonctionnelle, mais… “Ahr do you really want sahmethin?” Air plus préoccupé, une de ses mains venant caresser la joue de son promis, d’autant plus que oui, celui-ci a a priori une requête : "There’s no way your Da would fix Megan? Idk, give her a silent mode, or something? I mean, look at your gorgeous boobs, you’re not a kid anymore! - You think they are???”, Fio roucoule d’abord, se trémoussant avec la (non) innocence de quelqu’un qui 1. oublierait que son déshabillé est ouvert 2. ne serait pas déjà convaincue sans attendre de réponse (I mean, have you seen them, gorgeous is an understatement…..)

La rouquine se rapproche pourtant encore, comme dans l’attente d’une confirmation — et elle se penche même vers l’oreille de son Dee, et vient y souffler tout contre, et-- “Well quit tellin Megan needs to be fixed if you want to see dem ever again.” Elle recule un peu, cette fois, le regarde nettement par en haut (non elle ne lui laissera jamais oublier qu’elle lui met un (1) centimètre et oui même s’il est royalement affalé sur son séant). “Dis is ahbviooehsly a symptahm, Dee, (c’est suffisamment sérieux pour qu’elle l’appelle presque par son prénom) like you know 'ow babies cry all de time because dese small idiots can't cahmmunicate ahtherwise? Dat's what she's doin, i mean, listen to 'er--” (Megan joue désormais une version nez bouché d’Hallelujah) (most importantly, elle joue la version de Shrek, Fiona s’en rendrait sûrement compte si elle en avait vraiment quelque chose à faire….) (Megan stans speaking) “Dat breaks me heart, actually.” (:doubt:) Doubt intensifies, même, puisqu’un smirk pointe nettement sous son air sentencieux alors qu’elle poursuit. “If you're goin to be a Daddy one day you need to know dat.” (Ledit fin sourire a fait une percée sur son visage ; le sous-entendu est suffisamment équivoque et les hormones suffisamment volatiles dans la pièce pour que même Dee-not-the-brain comprenne le haha-moment à base de yk, another type of Daddy — du coup, il serait peut-être temps de les laisser yikes)

“Plus dat’s naht me Da’s business, mind you! We cooehld shag all de way we wanted if it wasn’t fahr yooehr parents, it’s like dey knew exactly--” Le problème c’est qu’autant Fio n’aurait aucun problème à parler des problèmes de Deedick à son père (en tous cas, sûrement pas assez), autant elle ne peut pas le laisser se faire traîner dans la boue aussi injustement ; alors évidemment elle s’indigne, s’agite, fronce des sourcils avant de se rendre compte de ce qu’elle est en train de dire. “I’m sahrry baby, dat’s not what I meant…” C’est pourtant elle le cerveau de la team, et elle qui ne met jamais un mot à côté (alors que Dieu sait qu’elle en balance à la pelle, des mots..) ; alors même du fond de son nuage hormoné, la rouquine est comme frappée d’horreur, relève une main vers sa bouche quand l’autre est utilisée pour venir s’enrouler autour de la nuque puis des mèches de Dee. “O’ cooehrse I can ask Da, dis was stupid,” elle souffle encore, un peu piteusement, les yeux scrutant le visage de Dee et ses micro expressions avec le niveau d’attention d’un scanner à ondes millimétriques (vous savez les bails d’aéroport là). Fio se sent mal, elle a envie de tout effacer, de lui coller ses gorgeous boobs sous le nez pour passer à autre chose comme si de rien n’était, mais-- mais ce serait pas très correct, si…? “You’re joest so ‘ot, you make me all braindead withooeht even bonin, see?” Elle tente quand même de giggle et de sourire, les deux mains nouées derrière sa nuque désormais et… et Megan qui n’a même plus un petit air à lui jouer, là, maintenant ?! ((Fausse reuss là))

"You think they are??? - Babe, you know me, I don’t think; I’m telling you." Chez les Travellers next gen, la bagarre pour savoir qui était the Brain n’avait jamais vraiment préoccupé Dee qui, s’il cherchait parfois à avoir la plus grosse, ne s’avançait jamais à dire qu’il avait la plus grosse, as in, matière grise (??).
Avec une réplique pareille, Dee pense qu’il a gagné le gros lot (see what i did there). Et, on ne le répétera jamais assez, Dee ne pense pas, il est donc certain de l’avoir gagné, à voir comme Fiona se love contre lui et baisse la voix comme quand ils ont des conversations importantes et sexy: "Well quit tellin Megan needs to be fixed if you want to see dem ever again." Douche froide pour Dee qui a l’impression que c’est lui qui a été lâchement enfermé dans la salle de bain; il reste silencieux, hébété. "Dis is ahbviooehsly a symptahm, Dee. Like you know 'ow babies cry all de time because dese small idiots can't cahmmunicate ahtherwise? Dat's what she's doin, i mean, listen to 'er—" Alors Dee obéit et écoute Megan, l’air confus et un peu contrit. Dee sait que les bébés pleurent, mais Dee ne sait pas pourquoi. Il paraît qu’il pleurait très peu quand il était bébé. Enfin, peut-être qu’il pleurait beaucoup, mais personne le sait, et on a estimé qu’il pleurait très peu quand on l’a trouvé dans la maison de ses parents disparus, un détraqueur penché sur lui (des rumeurs, hein, rien qui ne l’a empêché de survivre ofc).

"If you're goin to be a Daddy one day you need to know dat." Dee relève son regard bleu transparent en direction de Fiona et son petit sourire en coin le trouble, ou peut-être que c’est la manière dont elle a dit daddy, ou peut-être que c’est son vêtement ouvert. Dee bafouille, essaye de calquer sa respiration sur les sanglots longs de Megan, parce que sinon, son sang va pulser partout, partout, et il veut résolument pas turn into a daddy dans ce fauteuil, certes confortable, mais qui lui démangeait un peu trop le cul.
Ceci dit, l’instant suivant, Fiona efface toutes possibilités pour Dee de s’exciter de quelques propos que ce soit, voire de se transformer en daddy de la situation. "Plus dat’s naht me Da’s business, mind you! We cooehld shag all de way we wanted if it wasn’t fahr yooehr parents, it’s like dey knew exactly—"

Dee n’était pas en train de sourire de base, donc son sourire ne peut pas se casser la gueule. En revanche, Fiona est très proche de lui et de surcroit, le connait mieux que personne (un jour, elle lui avait sorti le classique "j’te connais comme si je t’avais fait", ce qui avait arraché un rictus constipé à Dee, suivi d’une conversation beaucoup trop sérieuse sur les milf complexes du Triumkid); aussi, elle ne peut pas louper le switch dans son visage, comme si tout son sang quittait son visage, et peut-être un peu, son âme.
Pendant un instant, ses barrières mentales et spectrales vacillent, et le vacarme des fantômes lui prend le cœur et les sinus comme une mauvaise grippe. Pendant un instant, Dee n’entend plus rien que les morts, et qui sait, parmi eux, ses parents disparus.

Fiona a rebondi aussitôt, s’excusant auprès de son husband material, essayant de rediriger la conversation là où elle ne pouvait faire de mal à personne (mis à part Megan but who cares, really?). Mais Dee ne l’entend pas, ne l’écoute même pas. "Please, don’t talk about them." marmonne-t-il simplement. Et puis, plus bas, à l’intention des fantômes sifflant à son oreille: "Stop talking..." Et de nouveau, à l’intention de Fiona, vissant ses yeux, terribles, trop bleus dans les siens. Une ombre se plisse entre ses sourcils contrits. "Fio, I’m not kidding, it’s hard talking about them. I don’t even want to think about them, nor thinking about not thinking about them, I—" Il baisse la tête, se frotte agressivement le visage, appuyant ses poings tellement fort contre ses yeux qu’il voit des flashes exploser dans le noir -et quelques fantômes. Il geint, refusant de décoller ses mains de son visage, son menton effleurant sa poitrine à mesure qu’il articule sa pénible question:  "How can I be a good dad if I— if I keep losing my parents?"

tw : oula la clim, deuil, ça parle de parentalité, un peu angsty wsh non??

En bon baby shady, Fiona sait instantanément quand elle a dit une connerie (mais la dit tout de même) — elle a beau continuer à babiller, donc, elle sait bien que-- "Please, don’t talk about them. - I know baby I’m sahrry, it’s…”, elle bafouille donc encore, avant d’être à nouveau interrompue par un "Stop talking…" plus tranchant, qui la fait cette fois-ci cligner des yeux. Les mains toujours enroulées autour de la nuque de son boyfriend, Fio a toutefois le réflexe de balayer la pièce du regard, soudainement consciente que Dee ne s’adresse peut-être pas à elle ; et effectivement, quand elle retrouve son regard, la rouquine sent son estomac se nouer à l’idée d’avoir fait (littéralement) réapparaître des fantômes du passé. "Fio, I’m not kidding, it’s hard talking about them. I don’t even want to think about them, nor thinking about not thinking about them, I— - I know," elle chouine presque, dévastée rien qu’à imaginer ce qu’il peut bien ressentir, et voir, et entendre (et aussi parce qu’il l’a appelée Fio, ce qui est toujours très mauvais signe). Elle se rapproche un peu, va pour continuer à balbutier des trucs plus ou moins malins, alors même que Dee lui échappe en se recroquevillant sur lui-même, mais…. "How can I be a good dad if I— if I keep losing my parents?" Cette fois Fiona a le sifflet nettement coupé, et elle se félicite même brièvement qu’il soit trop plié en mille pour voir l’expression d’horreur qui vient déformer ses traits. Il y a un instant de flottement avant que ses mains coulent jusqu’aux épaules arrondies par la posture proche de l’origami qu’a adopté Dee ; encore un, avant qu’elle parvienne à articuler (avec toute les difficultés du monde) un “Dee, Diarmuid, baby, I’m so sorry, it was so stupid” (qu’elle agrémente d’ailleurs d’une petite tape sur son propre crâne, pour bien montrer à quel point c’était beaucoup trop con non mais à un point gênant quoi…).

Fiona joue encore de ses mains, pour faire basculer la silhouette de Dee contre la sienne, se rappeler à lui comme elle le peut, et avec un peu de chance chasser deux ou trois spectres tapageurs. “You’re goin’ to be de best Da’ ever, I’ve already tahld you dat. I mean, you don’t tell Connie dat, right?” Elle a un petit (riquiqui-minuscule) rire qui sonne atrocement faux, dans la pesanteur du silence qui lui fait soudainement regretter les accords pourtant irritants af de Megan. “Plus I dahn’t think I’m pregnant yet, so dat leaves ooehs plenty o’ time to read like parentality books ahr whatever it’s called.” Et Fio a beau tenter d’apporter des réponses rationnelles, et d’apaiser son bien aimé d’une main qui caresse désormais doucement son dos, elle ne se fait pas franchement d’illusion et sait (encore, toujours) qu’elle répond lâchement à côté. Elle laisse donc un peu aller sa nuque en arrière, le temps de prendre une discrète inspiration et de dodeliner de la tête pour chasser les boucles rousses parasites de son visage ; elle attend encore un peu, juste encore un peu, puis se lance.

“I’m so sorry dey’re gone,” elle souffle finalement, presque timidement, parce qu’on ne parle jamais de ces choses-là, ou en tous cas jamais aussi frontalement. L’absence des parents de Dee (et de sa mère, et des parents de Connie) est un spectre qui flotte toujours au-dessus d’eux, dans un nuage de non-dits difficilement négligeables, qu’ils n’ont appris à ignorer qu’avec les années et l’accumulation d’autres problèmes plus urgents sur le moment. Mais il ressurgit, parfois — toujours le moins souvent possible, et il se retrouve alors généralement enterré dans une précipitation effarée à l’idée de bousculer tout leur équilibre, déjà des plus précaires. Là aussi, Fiona préférerait simplement s’endormir dans les bras de Dee, tout oublier et même le réveil du lendemain ; mais elle sait qu’elle a enfoncé le pied trop loin, sait que ce n’est pas (plus) viable. “I’m so sahrry dis all ‘appened to you,” elle murmure donc encore, ses doigts poursuivant leur trajet qu’elle espère apaisant. “You deserve so moech better, baby.” (Peut-être, sans doute, plus qu’eux tous.)

A défaut de pouvoir simplement sleep it off, Fiona aimerait pouvoir absorber toute la peine de Dee et la faire sienne ; elle aimerait faire taire pour de bon les voix, les spectres, whatever it is, et elle aimerait pouvoir rendre Dee heureux pour toujours, et, naïvement, combler un peu ce trou béant qui, parfois, lui semble dresser une barrière infranchissable entre lui et le reste du monde — même, dans les pires moments, entre eux. “You know nahne of dis is on you. Dey-- they made choices, Dee, dey stood up fahr what dey thought was right.” (What is right, elle pense, mais elle se garde bien de le dire.) “Dere's nahthin you cooehld 'ave done. Nahthin anyone cooehld 'ave done. It doesn’t make it any less horrible, booeht…” But at least it’s not on you. At least take that, elle voudrait dire, à défaut de mieux. Ce qui est arrivé aux Ward est horrible, il n’y a rien de réconfortant à trouver dans cette histoire ; mais elle connaît la culpabilité, irrationnelle mais inévitable, qui vient avec la perte d’un parent, elle connaît cette impression étouffante qui compresse la poitrine parfois jusqu’à l’hôpital, mais… “Dey were good people, et ses doigts tentent maintenant délicatement d’encourager Dee à relever la tête vers elle, doin’ good people things. And dey raised you to be a good person-- like, de best one I know. Whatever shite ‘appens.”

Elle a un petit sourire un peu de travers, quand c’est finalement elle qui tire un coussin sous ses genoux et vient à nouveau s’agenouiller devant Dee, pour mieux l’entourer de ses bras et venir déposer un baiser au creux de sa nuque. “And I know you’re goin’ to be the greatest dad ever. I know it in ‘ere (elle pointe un doigt vers sa propre caboche), in ‘ere (le même, mais cette fois-ci vers sa poitrine, côté coeur) and in ‘ere (son sourire est déjà plus sincère, quand son index descend jusque sous son nombril).” Et alors qu’elle gigote pour venir se nicher tout contre lui, déposant sur son passage des peck empreints d’affection, Fiona n’a plus que des “I love ya”, “I’m right ‘ere”, “I’m never lettin’ go o’ your awfooehl arse” à la bouche, répétés encore et encore dans un ordre aléatoire — comme une comptine, une prière, un semblant d’espoir (peut-être un peu naïf, lui aussi) que ce sera suffisant, et suffisamment important pour faire taire jusqu’à ce gros connard de Paul Job (ses intonations ont l’air insupportables).

Dee reste un moment plié en deux (ou en mille, as Fiona said), son âme pliée en mille, déchirée entre mille fantômes. Il paraît qu’il y a des outre-tymbistes qui tiennent le compte de leurs spectres. Ça n’était jamais vraiment venu à l’idée de Dee; pour lui, ça revenait à nommer le nugget qu’il allait avoir pour le petit-déjeuner (ne questionnez pas son régime, ok??). Parfois, un nom lui parvenait, comme un souvenir partagé, un souvenir exposé qui lui faisait froncer le nez. Le nom n’était qu’une étape, avant que le fantôme ne lui impose, malgré lui, comment il était mort, envoyant ainsi le jeune homme à l’hôpital, les pieds devant.
Il essaye très très fort de ne pas penser au jour où ce seront ses parents qui viendraient lui tenir la jambe. Too late.
Alors Dee se concentre, roulé en boule. Il ferme peu à peu son âme, se jetant contre elle, comme on essaierait de barricader une porte prise d’assaut par des fans en furie (ou des zombies, mais avouez que c’est plus sympa de s’imaginer rock star de l’outre-tombe). Il s’applique à réaliser les exercices qu’Attia lui a appris, les manières de respirer, d’ouvrir ses poumons à mesure qu’il ferme son esprit, comme on aérerait une chambre pestilentielle.

Pendant ce temps, de l’autre côté, chez les vivants, Fiona le prend contre elle, le serre très fort contre son cœur et il s’accroche aux battements réguliers, un peu erratiques, du palpitant de sa dulcinée. C’est touchant mais un peu terrifiant, l’importance qu’elle a dans sa vie, à l’instar des bras qu’il déplie peu à peu pour lui rendre son étreinte, ses mains se refermant avec émoi et panique autour de son dos constellé de taches de rousseur, froissant le délicat tissu de son kimono chatoyant. Si Fiona, dans son désarroi, donnerait tout pour pouvoir partager la peine de son petit copain (et futur mari, cela va de soi), Dee lutte corps et surtout âme pour que jamais elle n’ait à porter un tel fardeau, pour que jamais, elle n’ait à traîner des miettes d’âme qui ne leur appartenait, ni à lui, ni à elle.
Dee ne comprenait pas grand-chose à son soi-disant don, mais une chose était sûre: il le trouvait fort injuste.

"You know nahne of dis is on you. Dey-- they made choices, Dee, dey stood up fahr what dey thought was right. Dere's nahthin you cooehld 'ave done. Nahthin anyone cooehld 'ave done. It doesn’t make it any less horrible, booeht…" A grand renfort de reniflements, Dee finit par extirper son visage, révélant des yeux rougis, des joues moites (de larmes? de sueur? we’ll never know), et, çà et là, des petites plaies, bégnines, comme si ses pleurs lui avaient entaillé les chairs; une somatisation, légère, de quelques résidus de fantômes traînant derrière la porte.
A cette époque, si les Triumkids avaient déjà parlé du futur et de l’engagement des Travellers, ça n’était qu’au détour de beaucoup trop d’alcool et toujours un peu plus de joints passant lascivement entre leurs trois bouches. Ils aimaient plus que tout faire des plans sur la comète. Mais, parfois, l’un d’eux, plissant les yeux, reposant son verre, semblait interroger ses deux autres petits camarades et lovers avec plus de sincérité, prenant peu à peu la température sur la question d’un réel engagement.
C’est qu’à ce sujet, les trois lascars portaient chacun leur croix (ou quelle qu’autre sépulture) et que, les décisions de leurs aînés leur faisaient parfois faire la grimace.

"And I know you’re goin’ to be the greatest dad ever. I know it in ‘ere, in ‘ere, and in ‘ere." Les yeux fantomatiques de Dee ont suivi avec attention la progression de l’index de Fiona. Tandis qu’elle va pour se lover plus confortablement contre lui, il se laisse glisser en bas du fauteuil, ses fesses rencontrant cette fois-ci le lainage piquant d’un tapis (décidément, à croire que Fiona étalait des pièges partout dans sa chambre pour rendre le confort de son lit plus exaltant) (comme si elle avait besoin de ça) (ou peut-être pas d’ailleurs, parce que bien entendu que son lit était composé de trente-cinq couvertures) (dont douze qu’elle avait tricoté elle-même) (et de fait, douze qui grattaient horriblement).
Il se laisse tout d’abord embrassé et réconforté au rythme des déclarations de Fiona. Puis, peu à peu, il l’embrasse aussi, et bougonne des mots doux à son tour, avec une nonchalance propre à ses miettes de fierté mal placée.

Son échine se détend, et les frissons qui faisaient dresser les poils sur ses bras et les cheveux dans son cou se dissipent. Il semble être sur le point de make out ici et maintenant, ses mains retrouvant leur chemin (et leur place) sous le kimono de Fiona, dans les cheveux de Fiona. "Babe, my ass hurts, en même temps quelle idée de s’asseoir à poil par terre. And I think Megan cooled down; I can’t hear her whining anymore…" Pour l’éducation, on y reviendra; après tout, Fiona lui avait assuré qu’il serait un bon père. Et puis, contrairement à un vrai baby, Megan n’était qu’un instrument magique dont l’ensorcellement devait de temps à autres s’essouffler.
Ils se désenchevêtrent l’un de l’autre avec une lenteur qui en dit long sur leur volonté de bouger de là. Dee aide Fiona à se relever, sur fond d’un grave juron quand son dos appuie sur son coccyx. "Thanks babe, for that; all of it."