BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

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MessageSujet: rest   rest EmptySam 18 Déc - 11:44
Cinq heures au lieu de six, et sans grande surprise, c'est le temps que t'as pris pour remonter de Liverpool à Uath Lochans, voyage ponctué par des arrêts nécessaires qui n'étaient étrangement pas là pour reposer ta carcasse. Parti à dix heures du soir la veille, rouler de nuit étant non seulement plus safe mais pour agréable pour toi — pas de rencontres fortuites là où on ne les attendait pas, et l'avantage était encore même que la lune n'était pas bien pleine, si ce n'est qu'elle reprenait à peine ses couleurs.
Impossible de fermer l'œil dira t-on même, ce qui n'était certainement pas dû au fait de ce CD gravé avec des sons complètement tirés par tous les horizons musicaux, crachant ses mélodies ou vieux beats hip hop dans les enceintes de ton Audi. Ce qui t'a maintenu pendant autant de temps, ce sont tes pensées, celles qui n'étaient destinées qu'à ta famille, et notamment à Nate, où tu repassais le fil de ces dernières années, à vos retrouvailles un brin chaotiques, à ce geste que tu n'as pas su contenir, à ce sourire que tu n'arrives pas encore à retrouver, même après l'avoir vu ressuscité.
Encore du chemin à faire, plus que ces miles avalés en cette nuit d'octobre, plus encore que ce que tu as pu faire à pied ou en blindé là-bas. Tu te sens mal à l'aise de ne pas réagir tout à fait comme les autres ; sans doute parce que tu t'en es trop voulu pendant tout ce temps, à toi et à Tommy, et qu'il persiste encore ce venin amer. Tu ne sais pas trop comment t'en débarrasser, si ce n'est en reprenant davantage contact avec eux, à tenter de redevenir la personne que tu étais, bien que tu n'aies pas réellement changé du tout au tout — t'as toujours ce sourire idiot sur ton visage, parfois, tu parles toujours aussi fort à en faire siffler les oreilles de ta grand-mère, quand elle est là ; et tu restes encore le premier à vouloir te fritter avec ton - tes - frères pour rétablir les nobles échelons de vos egos.

T'es partisan du "it'll get better, if you keep on marching on" et c'est ce que tu fais. Avance et tu verras, ça ira. T'es juste un peu plus mal à l'aise face à ce que tu leurs caches, à ces activités illégales qui pourraient te mettre en danger alors que tu fais soi-disant profil bas. Tu songes aussi, au passage de la frontière Écossaise, s'il ne ferait pas mieux à retourner auprès d'eux, à réintégrer l'Ordre dans un Cercle qui te les maintiendrait au plus proche de toi ; mais tu t'écorches et te heurtes à un constat qui n'a depuis pas changé : ta place n'est pas là-bas, tu t'y emmerdes et même (surtout) Aza n'irait pas dire le contraire. Y'a quelque chose qui vous fait vivre davantage, dans ces missions et ces magouilles, plutôt que de s'empêtrer dans une guerre sans fin.

Peut-être même que tu te sentirais un peu plus mal, aujourd'hui, quand Lou s'assiéra dans cette caisse qui cache bien trois armes à feux sous le coffre, et d'autres choses dissimulées magiquement.
Mais comme d'habitude, tu réussiras à en faire abstraction, à t'occuper de lui, comme il le fait aussi si bien vis à vis de toi. Lou qui a toujours été différent de vous autres, mais à qui t'as bien fini par faire comprendre que cela n'en faisait justement aucune, de différence. Tes ruminations internes se sont aussi dirigées vers lui, quand t'as fait ta pause pour aller te laver bien comme il faut, à repasser le fil de la (brève) conversation que t'as eu avec Leo, puis avec les autres, à ce sujet. Il ne rentre pas le soir, parfois, il a l'air bizarre… ta logique simplette trouve ça tout bonnement normal, quand on sait que Nate est revenu d'entre les morts il y a peu, et si déjà ça t'a secoué, tu n'imagines pas à quel point ça a pu être le cas chez le demi-selkie. Il avait ben le droit de prendre ses distances, comme t'as pu le faire (de manière certes assez extrême, mais tout de même), et jouir d'une vie d'adulte que les autres ont tendance à vouloir lui amputer.
Genre, vraiment. Vous voyez pas qu'il est assez grand ? Temps de guerre ou pas, les gens font ce qu'ils veulent, et surtout ce qu'ils peuvent. Qu'on te flique, tu ne supportes pas, pas comme ça du moins. Il serait peut-être temps que t'apprennes à Lou à leur dire d'aller se faire foutre, et sans enrober ou baisser la tête. C'est pas gagné.

Il est donc trois heures du matin quand t'as garé ta voiture dans un coin près du loch, ouvrant peu les fenêtres, histoire de rester alerte et surtout de ne pas garder cette buée pour toi toute la nuit. Pas besoin de lutter longtemps te concernant, l'approche de l'hiver étant ce qu'elle est, et la nuit de conduite ayant été tout de même soporifique. La pluie s'écrase sur la tôle et les vitres pendant toute la durée de ton sommeil, douce berceuse à tes oreilles, suffisamment régulière jusqu'à ce que tu sombres pour de bon.

T'es emmitouflé dans ta couverture épaisse (cadeau de Noël d'une personne dont on ne citera pas le nom, mais qui se reconnaîtra) à l'arrière de la break que t'as aménagé pour pouvoir t'étaler comme un prince, quand la petite sonnerie désagréable de ton nouveau GSM se met à hurler comme si sa vie en dépendait — c'est vrai que tu n'as jamais été fort précautionneux vis à vis de ces appareils, alors il pourrait bien s'inquiéter. Tu bougonnes comme un vieillard de quatre-vingt ans à qui on aurait refusé son épisode de Walker Texas Ranger, laissant ton avant-bras sur tes yeux pour te "donner le temps de te réveiller". Et surtout, te familiariser avec ces sifflements matinaux qui ne sont que plus intenses depuis le retour de Nate — somatisation évidente.

Comprendre "le temps de te rendormir", donc, une main jamais très loin du téléphone ou de l'endroit où tu ranges ta baguette la nuit, mariée de très près à ce semi-automatique qui a malheureusement déjà servi. L'heure tourne. Ce n'est sans doute pas la première fois que tu lui fais le coup, l'absence de formalisation des Brisbane-Martillo étant de toute façon une marque de fabrique certaine. La bonne franquette est de mise, il valait mieux te prendre comme tu étais, à ce stade. Tu n'avais que trop peu de compromis à offrir de ce côté-là.

Un bruit assez distinct te tire de cet état de somnolence légère, agrippe l'arme moldue plutôt que la baguette, sans toutefois bouger ledit bras — seul ton regard va chercher l'origine du bruit, et la silhouette reconnaissable d'entre toutes, est visible au-delà de la légère couche de buée sur les vitres.
"Rah merde, hmpf" t'aurais pu lui servir le café (oui, vous avez bien lu) et le petit déjeuner d'une manière un peu plus cosy et agréable, mais il a fallu que tu fasses ton sac à merde à déjà hiverner alors que novembre n'est pas encore arrivé. Tu te tires pour attraper les clés, déverrouiller le tintouin et lui fait signe de l'intérieur vers l'arrière : "Ouvre le coffre bro," ce qu'il doit entendre comme il faut, au vu du silence qui doit régner à l'extérieur.

Le temps qu'il le fasse, laissant l'air frais s'engouffrer dans l'habitacle, tu fiches ton arme dans le sac sans fond et récupère une de ses potions pour la déboucher et en vider tout le contenu — c'est que ça tape déjà, toute cette histoire.
Après ça tu te glisses comme un farfadet en dehors, il doit être huit, neuf heures peut-être, et ton premier réflexe est de vouloir le prendre dans tes bras — ce que tu fais, malheureusement, parce que ce n'est sans doute pas ce dont a besoin ton vis à vis à ce moment-là. Dépose un bisou du coin des lèvres sur sa tête à la fin de ton étreinte ; une chance que ce soit assez rapide, et que tu ailles pour dégotter ton paquet de clopes pour commencer ta journée sous de meilleures augures.
Tu plisses un peu tes yeux clairs en te rasseyant à la lisière du coffre encore ouvert, parce que c'est le matin quand même, et après avoir coincé une cigarette entre tes lèvres, tu lui en proposes une le plus naturellement du monde — "Avant ou après le p'tit déj ?" c'est qu'il y en a, dans la famille, qui s'offusqueraient, mais certainement pas toi ; Lou est grand, Lou a le droit de fumer s'il en a envie (plus, il l'a déjà fait, hein, vous savez tout maintenant), comme il a le droit de t'engueuler parce que tu l'as fait poireauter. Mieux, il a même le droit de s'assoir, parce qu'à rester debout comme ça alors que t'as l'impression qu'il a vu une banshee au détour du chemin, t'es pas sûr qu'il puisse tenir longtemps.


Dernière édition par Dwight Brisbane le Mar 21 Déc - 21:19, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: rest   rest EmptyDim 19 Déc - 19:00
Le plop ! caractéristique du transplanage résonne à quelques minutes de marche du point de rendez-vous et s’accompagne d’un petit « Cazzo » alors que Lucjan doit se retenir à l’arbre le plus près pour ne pas tomber. Et ne pas vomir, alors qu’il a bien mal digéré l’acte magique. Le goût âcre de la bile s’éternise dans sa bouche et lui tire une grimace, et même la gorgée d’eau tirée de sa gourde ne suffit pas. Ni à nettoyer tout à fait sa langue, ni à le convaincre que transplaner était le meilleur choix.

L’Animagus aurait volontiers volé jusqu’à Uath Lochans, comme il le fait parfois, mais considérant qu’il a des trucs à donner (échanger) à Dwight, le sorcier s’est rendu à l’évidence que transplaner était la meilleure solution. Non seulement pour transporter son sac, mais aussi pour économiser son énergie encore basse ― si c’est pour dégueuler à chaque fois, cela dit… Un petit reniflement et il range sa gourde, rajuste son foulard (celui donné par Nonna Mona) et se met en route, après avoir vérifié sur sa montre qu’il n’est pas en retard. Pas que la personne qu’il vient rencontrer lui en tiendrait rigueur, soyons clairs à ce sujet.

Pas une trace du Brisbane à l’extérieur de la Audi, mais les fenêtres généreusement embuées donnent rapidement à Lucjan une réponse sur où peut bien se trouver son grand frère de substitution (il en a tout un assemblage, de ceux-là). Où et dans quel état d’éveil. Ça ne l’empêche pas de garder sa baguette à portée de main pendant qu’il traverse les derniers mètres qui le séparent de la voiture. Un coup d'œil à travers l’interstice d’une des vitres lui confirme son instinct et aussi doucement que possible, ses doigts viennent cogner sur la portière ― deux coups légers qui suffisent pour tirer l’ours de sa sieste. Non sans un peu de confusion, un petit juron et suffisamment de bougonnage pour lui confirmer que c’est bel et bien Dwight, pelotonné à l’arrière de la bagnole. « Ouvre le coffre bro. » Un léger signe du chef et il obtempère, avant de rester simplement là, dans l’attente que l’animal émerge de sa tanière et d’une autorisation tacite à s’asseoir. Il réprime un bâillement derrière sa main, les yeux fixés sur le soleil qui s’est levé et a chassé la pluie de la nuit (ça l’a aidé à dormir un peu). Il va par réflexe chercher ses lunettes de soleil à l’intérieur de sa cape, mais… mais rien, dans la poche où elles sont (étaient) toujours rangées.
Il se souvient.

Lou est raide comme une planche, dans l’attente que Dwight termine son câlin non sollicité (pas qu’il en sollicite, habituellement, sauf…), mais il ne peut pas retenir un petit sourire quand il conclut l’affaire par un bisou sur sa tête. « Avant ou après le p'tit déj ? Avant et après », dit-il dans un soupir qui avoue qu’il est dans ce genre d’humeur, en ce moment et depuis les derniers jours. Il s’est au moins évité de se coller un second rhume en trois semaines, ce qui aurait bien été le pompon sur la nouvelle lune, mais sa voix encore un peu cassée laisse deviner le coup de froid récent. La cigarette offerte est acceptée avec plaisir et à la flamme du briquet de plastique cheap tiré de ses poches, allumée dans l’instant qui suit ― geste quasi parfaitement synchronisé avec le Brisbane qui en fait de même de son côté.
Et tant pis pour ceux qui aiment à redire quoi que ce soit à propos d’un travailleur de la santé qui fume.

Il s’appuie à son tour contre le rebord du coffre, après avoir vérifié qu’aucun morceau de sa cape ou de son sac ne frotte contre la carrosserie de la voiture. Un autre soupir, presque soulagé, comme s’il portait tout le poids du monde sur ses épaules. Ou juste, comme si l’Animagus n’était pas encore revenu au top de sa forme physiquement et magiquement… ce qui est définitivement le cas. Il a eu beau grommeler contre l’idée de ne pas voler et son arrivée peu élégante, mais à vue de nez, ça a été sa meilleure décision. Les premières bouffées de cigarette sont savourées en silence (et ça, ça réussit à chasser l’arrière-goût bilieux qui taquine encore son palais), avant qu’il se tourne plus franchement vers Dwight. Il s’assure de parler plus fort, de mieux articuler à travers son accent naturellement mâché, afin d’être sûr que son aîné l’entende : « La route était bien ? La tête légèrement penchée, dans un signe de curiosité. T’as battu ton record de vitesse pour te rendre ? » Qu’il sache s’il doit lui céder les quatre Noises échangées de main en main lorsqu’il en vient aux divers paris qui traversent la famille élargie qu’ils forment et où les gains et pertes se calculent en piécettes, en cigarettes et en protestations véhémentes.
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MessageSujet: Re: rest   rest EmptyMar 21 Déc - 22:30
"Avant et aprèsOoook, on va faire ça" c'est ce que t'as glissé de ta voix un peu trop graveleuse et matinale, (ça gronderait presque, parce que ça reste fort), la clope coincée entre tes lèvres. Sans grande surprise, et parce que cette nuit la lune n'était franchement pas à poil de tout son lustre, cela veut dire que ton p'tit Lou ne va pas super bien et que de toute évidence, va bien falloir que tu le prennes comme il est, si peu que t'arrives à lui remonter un peu les chaussettes - et le moral, accessoirement.
Le silence qui s'installe entre vous n'est naturel que du fait qu'il s'agisse du matin, et d'un matin d'octobre, en prime. Aux portes de l'hiver les paupières sont plus lourdes, l'humeur plus grise, rien qui te distingue bien des autres êtres vivants en ce bas monde a priori, sauf que t'endormir au volant, ça t'es déjà arrivé une fois, et que t'as déjà failli finir dans le fossé. Encore quelque chose dont un Legilimens se délecterait, histoire de raconter tout ça à ta famille qui n'en sait rien, peut-être même que c'est arrivé plusieurs fois ces dernières années, on sait pas. De toute façon t'es là donc y'a pas de problèmes, pas vrai ?

Enfin y'en a plus vraiment, même si à en ramasser à la pelle, y'en aura toujours autant, si on décide de trop loucher dessus.

T'y connais rien à la dépression, enfin c'est l'histoire que tu te racontes, parce que c'est plus simple de te dire que ce sont les autres qui vivent des trucs du genre et pas toi, même à des degrés différents. Mais Lou pour ça est différent, et il porte quelque chose en lui à chaque fois que la lune tire sa révérence, comme si on ôtait une part de lui. T'as jamais vraiment essayé de gratter - sans doute parce que t'es juste pas fait pour ça, d'une part ; et parce que t'as toujours le mot de travers pour l'empêcher de se confier vraiment à toi, dans ces moments-là. Tout ce que tu dois savoir c'est que dans ces périodes-là, ça va pas, et que là, il va pas super bien, même si tu l'as vu déjà plus bas que ça.

Puis en plus Nate… ça a dû lui en foutre un coup aussi. Ça a foutu un coup à tout le monde, faut dire. Et t'irais pas parler de ça aujourd'hui, parce que c'est trop tôt, parce que tout reste à faire, et que t'as surtout envie de passer un bon moment loin de l'air chargé des villes.

Dans tes divagations, tu t'étires non moins bruyamment, tes os et articulations craquant sous tes gestes, de quoi te libérer un peu des tensions accumulées plus ou moins inconsciemment durant la nuit (c'est que tu l'as tenu longtemps, ce volant, faut pas l'oublier)(vivement l'an 2020 pour les IA automatisant la conduite).

"La route était bien ?" bon sang, le seul que t'arrives à peu près à entendre dans ces moments de bourdonnements non moins intenses, (raison d'un tel silence, en plus d'émerger d'un semi-coma), et c'est peu de le dire, c'est toujours lui. À croire qu'il fait des efforts, ou qu'il a un don, le mojo, tu sais pas trop, pour que le message arrive correctement. Et qu'en plus, ton cerveau de Brisbane, parfois étriqué, (surtout celui du cadet, tout le monde le sait), parvienne à traiter l'information avec succès.
"Ça va, ça a bien roulé quoi, pas un seul poivrot de gibier sur la chaussée" réponse instinctive, tu te racles un peu la gorge pour l'éclaircir, elle a tendance à se barrer de si bon matin, celle-là. Poivrot ou gibier devenu une seule entité d'ailleurs, mais passons, l'idée était là : rien ne t'avait vraiment arrêté, sauf tes envies de pisser, marcher, manger (bien sûr) ou te laver.
Tu fais pas pivoter ta tête direct, non pas par irrespect (t'es le premier à le faire, surtout quand on te dit de ne pas regarder la belle meuf là derrière), mais parce que t'entendras mieux la suite comme ça. Et tu sens qu'il a pas fini, vu comment il penche sa tête dans ta vision périphérique. Tu relâches un peu d'air chargé de fumée lorsqu'il te rappelle le pot aux roses… "T'as battu ton record de vitesse pour te rendre ?"

Le moment est plutôt bien choisi, et entier tel que tu es, tu ne feins même pas les réactions qui te viennent aussitôt. Froncement de sourcils, inspiration à fond, léger mouvement de pivot dans sa direction, pour ponctuer ton début de phrase par un "Eeeeeh…" ton œil droit se pince dans tes paupières, une moue s'installe, et faut pas long pour que t'aligne la suite. "T'sais quoi, en vrai, j'ai oublié" parce que t'avais d'autres choses à penser, d'une part, et que… et que t'as oublié, voilà. Pas la peine de jouer la carte de la mauvaise foi, pas avec Lou, tu préfères faire ça avec les autres, parce que ça les fait toujours rager à mort et que t'adores les voir dans cet état-là.
Tu lui tires la carte du joker et tu la lui fous sous le nez, en somme. La seule chose qui puisse vraiment foutre en l'air un de leurs éternels paris, ou au moins le placer en suspens.
Au moins c'est avec un sourire sur tes traits, comme un soleil qui ne brille encore pas assez au dessus de vos têtes.
"T'as qu'à les garder," que tu lâches le plus naturellement du monde, en supposant qu'il ait les thunes sur lui, ce que tu ne lui souhaites pas, en toute franchise. "Ou j'te les échange avec 3-4 clopes, c'est pas comme s'ils allaient vraiment en avoir besoin en ce moment" tu sais pas trop s'il a quoi que ce soit mais tu fais tes plans quand même, puis t'es au moins sûr qu'il fera usage plus utile de clopes que de quelques Noises perdues au fond de son sac blindé et aux objets triés par ordre alphabétique (faites pas genre vous saviez pas).

Parlant de ça tu termines la tienne, celle d'avant le petit déj, on connaît. Même pas le temps de la foutre dans cet espèce de cendrier pas du tout improvisé que t'alignes.

"Bon j'espère que tu vas avoir les crocs aujourd'hui, parce que j't'ai ramené v'là la dose des meilleures pâtisseries de Little Italy" et que t'as même eu la présence d'esprit de les placer dans un conteneur pour les garder au frais, pour que ce soit encore meilleur à la dégustation. C'est que ça aurait pas trop apprécié le chauffage que t'as foutu toute la nuit à rouler, sinon.
Pâtisseries qui coûtent leur prix, faut se le dire, mais c'est ses préférées, et en plus t'en boufferais bien la moitié à sa place vu comment c'est parti, parce que c'est inscrit dans les étoiles, que tu devrais finir toutes ses gamelles. "Et tu me diras si tu veux qu'on bouge tout de suite ou pas, (et avant qu'il te fasse la tête, tu poursuis) promis j'roule à 20mph fenêtre ouverte si ça va pas" le promis qui en aurait fait frémir plus d'un, mais y'a quelque chose d'assez sincère pour le coup, supposant que tu puisses mentir comme un Yaxley.

C'est peu dire si t'as la dalle donc tu accio… non, je déconne : tu rentres à nouveau dans le coffre pour aller tirer le bras jusqu'au paquet aux mille trésors gustatifs, pour le ramener, et le placer entre vous, un peu en arrière quand même, parce que comme tu l'as dit, y'a la dose. "J'commence, hein" ça c'est une espèce d'excuse habituelle, valait même mieux que tu grailles, s'il ne voulait pas se taper un grunt à la place d'un grand frère aimant et charmant en cette belle journée sous le… soleil (oui) écossais. Libre à Lou d'aller piocher quand il en aura envie, pis ça restera là ou à l'arrière quoiqu'il arrive, et il le rapportera même là-bas pour les manger quand ça ira mieux (imagine, il gâche)(non, n'imagine pas).
Première bouchée un peu trop sucrée - un peu trop excellente surtout, parce que tu te paies pas ces trucs-là pour toi tout seul, préférant bouffer de la merde à foison quand c'est le cas (mamie t'en foutrait une si elle savait). T'exagères à dire que c'est bon, la bouche à moitié pleine, mais c'est foutrement bon, c'est triste à dire comme vérité, hein.
La seconde qui n'est même pas terminée non plus, ou à peine, tu vas dans le vif du sujet comme si on ne t'avait pas dit mot pour mot "fait genre tu sais pas" par texto, quelques jours avant. Le problème c'est que ça aussi, t'aurais pu l'oublier par inadvertance, non ? Bon, c'est peut-être parce que tu réfléchis pas trop avant de parler. Peut-être.

"La famille m'emmerde parce que t'es chelou et tu rentres super tard, voire tu rentres pas ; (t'avales ta bouchée, le regard se promenant sur le paysage qui vous entoure) 'fin franchement je m'en tape tu fais ta vie, mais tes affaires là, c'est safe au moins ?" pas que tu doutes des capacités à se protéger (en fait si, un tout petit peu)(il a quand même été bien livide quand tu lui as raconté pour vous savez quoi, et c'était juste des mots), mais t'as lu quelque part que les gens pas bien dans leur tête peuvent faire des trucs très cons, du genre se mettre en danger (on considèrera que t'es juste con tout court, de ton côté), voire pire. Disparaître comme ça sans donner de nouvelles, c'était bon pour toi, sans doute (en fait, ça passait qu'à moitié, ça déjà) ; mais en période de guerre ? Autant dire que les raisons peuvent être plurielles, il aurait pu tomber dans le filet d'agents dormants, ou…

Est-ce que t'étais vraiment en train de faire le jeu de toute ta fratrie, là, subitement ? Rah, merde tiens.

"Au pire tu leur inventes un truc, ça passe" que t'ajoutes au tableau en fourrant une nouvelle pâtisserie dans ta bouche (t'en reste un peu, là, sur le côté), n'étant pas bien certain que Lou aille te raconter toutes ses aventures d'emblée. Notamment parce que tu t'y es pas prit de la bonne manière — enfin, tu t'y prends toujours comme ça à vrai dire, donc, rien de bien alarmant jusque là. Adaptabilité, il finirait par en crever, Lucjanno Sacramoni, à force. T'aurais peut-être même des idées d'alibi béton pour le soulager, s'il fallait. C'est pas pour rien que t'as réussi à nager dans les eaux du crime sans te faire choper depuis tout ce temps.
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MessageSujet: Re: rest   rest EmptyMer 22 Déc - 21:00
La tête ainsi penchée, l’Animagus sent une douleur poindre dans son cou encore un peu raide de sa nuit catastrophique à moitié sur Logan, sur un arbre et sur un canapé composé à 75% de poussière ancestrale ― et combien parie-t-on que ce petit transplanage matinal n’a pas amélioré la chose ? Une affaire à passer une autre soirée avec sa bouillotte sur le cou. Sa main libre de cigarette va masser le point de tension à la naissance de sa nuque et il se redresse un peu afin de ne pas aggraver la chose. « Eeeeeh… T'sais quoi, en vrai, j'ai oublié. » Il plisse légèrement les yeux, presque suspicieux qu’il ne clame pas une victoire en profitant que personne n’a eu les yeux sur le compteur de la voiture, ni aucune montre en main pour vérifier l’exactitude de ses affirmations. Pas longtemps, alors que le sourire de Dwight est sincère et que le pari reste donc en suspens, pour une prochaine excursion. « Va pour les cigarettes », décide-t-il. Ce n’est vraiment pas comme s’il pouvait se pointer dans n’importe quel magasin sorcier pour en faire usage, n’est-ce pas… Lou n’est pas très activement recherché, il n’a pas un profil de rebelle très en vue, mais vaut mieux être prudent à ce sujet.

« Bon j'espère que tu vas avoir les crocs aujourd'hui, parce que j't'ai ramené v'là la dose des meilleures pâtisseries de Little Italy. T’inquiète pas pour ça », assure l’Italien dont la fibre de gourmandise existe purement dans les desserts estampillés du sceau sacré de sa patrie (et encore plus précisément de sa pasticceria favorite, qui fait tout comme il aime). Faim ou pas, hors de question de laisser passer le festin et ce même si Dwight devra terminer un truc sur deux, dans une alliance développée depuis les plus lointaines heures des rassemblements familiaux élargis. « Et tu me diras si tu veux qu'on bouge tout de suite ou pas, promis j'roule à 20mph fenêtre ouverte si ça va pas. » Un coup d'œil bref au visage de son ami, un signe de tête, un sourire un peu… touché, peut-on dire, par cette promesse qu’il sait que Dwight saura respecter. Il termine sa clope en vitesse et l'écrase dans le cendrier improvisé, plus que prêt à remplacer le goût du tabac par celui du sucre.

Son regard s’éclaire lorsque le conteneur aux merveilles est extirpé du coffre (aussi sans fond que son sac ou quoi ?) et que son couvercle ouvert révèle un assortiment de ses trésors préférés. Il retire ses gants et très délicatement s’empare d’un bombolone, dont la première bouchée s’accompagne malgré lui d’un son d’appréciation venant du plus creux de son être. Vous ne savez pas à quel point ça lui manque. « Merci », qu’il articule derrière sa main pour cacher ce qui roule dans sa bouche. Si l’Animagus n’a peut-être pas compris ce qu’il a dit, l’intention est au moins là, jusque dans ses traits davantage apaisés. L'épuisement qui veille jusque sous sa peau semble même moins marqué, pendant ces quelques secondes.

Ceci jusqu’à ce que le Brisbane aborde un sujet hautement inattendu, la bouche pas moins pleine et beaucoup moins formalisé à ce sujet que son cadet aux manières toujours trop appliquées : « La famille m'emmerde parce que t'es chelou et tu rentres super tard, voire tu rentres pas ; Premier clignement d’yeux confus. 'fin franchement je m'en tape tu fais ta vie, mais tes affaires là, c'est safe au moins ? » Second clignement d’yeux encore plus confus, alors que Lou peine à relier les points de l’affaire abordée bien brusquement par Dwight, sans aucune introduction ― à moins que ce soit justement l’introduction, faite avec une délicatesse typique de son nom de famille. Il faut un instant avant qu’il comprenne ce qu’il veut dire par chelou, par tu rentres pas, et s’il rougit, ce n’est pas parce qu’il est gêné de repenser à sa dernière occurrence de nuit à faire le mur, mais bien parce qu’il est un peu fâché. Un peu humilié, aussi, qu’on envoie Dwight, of all people qu’il ne côtoie pas au quotidien et qui n’a donc aucun regard sur sa vie, pour s’enquérir de si ses affaires sont sécuritaires. Impression très vive d’être un petit frère peu fiable, dont on veut prévenir les bêtises, qu’on gronde sans savoir si ce qu’il fait est grave ou non. Qu’on ne lui fait pas confiance quand il leur assure que tout va bien (à peu près), qu’il est prudent (autant que faire se peut), qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter.

Ses lèvres minces se pincent et il regrette de ne plus avoir de cigarette afin de chercher une quelconque contenance dans l’acte de fumer. À la place, il prend une généreuse bouchée de son bombolone et la mâche avec une ferveur ma foi surprenante pour quelqu’un qui n’a guère d’appétit et a une vague nausée depuis son transplanage. « Au pire tu leur inventes un truc, ça passe. » Il aimerait bien inventer un truc, mais la nature n’a pas donné à Lou une imagination à toute épreuve, surtout quand il est question de trouver des excuses pour cacher (car c’est bien ce dont on parle) ses agissements. « S’ils sont si inquiets, ils n’ont qu’à demander des comptes à mon référent », bougonne Lucjan une fois sa bouchée avalée, le regard vissé sur son bombolone entamé, comme s’il pouvait trouver une véritable réponse dans la riche crème pâtissière. Ou encore une excuse dont il n’est même pas capable d’esquisser le début. Quoique, demander des comptes à Javier… douce Helga, il ne sait pas s’il a envie de savoir quelle réponse l’alpha pourrait bien leur offrir. Il peut déjà voir son petit sourire entendu et ça le…

Sans rien ajouter, il attrape le conteneur rempli de pâtisseries et va s’installer côté passager de la bagnole, le paquet sur les genoux et son sac à ses pieds. Le confort du siège menace d’engloutir son peu d’énergie et de conscience. Comme si son aîné avait infusé chaque recoin de sa voiture de son envie de dormir. « Pas trop vite, rappelle-t-il avant de refermer la portière (et après, il en descendra la vitre parce que la route, ça ne lui a jamais trop fait, même si aucun malheur n’est arrivé à ce jour). J’ai le cou un peu coincé, les mouvements brusques sont... » Il manque de mots, mais Dwight peut très bien compléter la phrase clairement énoncée.


Dernière édition par Lucjan Sacramoni le Dim 26 Déc - 2:46, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: rest   rest EmptyMer 22 Déc - 22:19
Le moins qu'on puisse dire c'est que ces secondes à lui lorgner dessus (c'est que t'entends peut-être des moteurs encore vrombir contre tes tympans parfois, mais t'es pas encore aveugle comme une taupe) t'ont informé de plus de choses que ce que tes autres sens étaient en mesure de t'octroyer. Le genre de truc que tu fais plus souvent sur les gens qui ont un minimum d'importance dans ta vie, parce que t'irais pas forcer ta concentration déjà limitée de si bon matin, alors que cette énergie pourrait être conservée pour d'autres choses plus importantes. Au hasard, manger. Au hasard, bosser. Au hasard, te refaire le Conseil des 4 pour la 6ème fois ce mois-ci.
Des trucs prioritaires, en somme.
Mais c'est devenu un moyen presque plus fiable que ton audition, alors t'observe ainsi, et Lou est bien incapable de mentir avec ses mots, ses moues, ses coups de mâchoire qui ont l'air soudainement plus vigoureux. Mécontent, sans surprise, de la bombe que tu viens de lui lâcher en plein vol. Peut-être même que t'es en train de te dire que t'as merdé un peu, à lui lancer le truc comme une patate bouillante — dans le doute, tu vas pour fourrer un nouveau morceau de pâtisserie dont t'as évidemment oublié le nom, fronçant les sourcils dès lors que sa voix se met à résonner (et c'est pas trop tôt).

(#) Les coups de mâchoire et les baragouinements proprement dit ne sont pas franchement aidants, et tu n'entends que deux mots : sont et référent, autant dire que pour connect les dots, il te faudrait plus que ça. Tout ce que tu retiens c'est qu'il est pas content, hein, ce qui semble déjà être un point notable et peu sujet à discussion. Raison pour laquelle tu fais juste un "Hm ?" en mode, tu n'as rien entendu, ce qui est tout à fait le cas ; et tu culpabilises un peu (rien qu'un peu, l'air plus hagard qu'autre chose) au moment où il dévisse ses fesses de l'arrière de la voiture, emportant avec lui la bouffe — autant dire qu'il savait comment te faire bouger de ton spot, l'oiseau.

Il est installé à l'avant, côté passager, et t'as fait en sorte de tendre littéralement l'oreille pour cueillir ce qu'il te raconte. "Pas trop vite, j'ai le cou un peu coincé, les mouvements brusques sont…" la douilletterie de ton Loulou national n'est plus à prouver, fut un temps d'ailleurs où t'étais le premier à lui faire des remarques lourdes à ce sujet. Faut dire que la guerre (sorcière, hein, et le reste, vous savez très bien de quoi, ou plutôt de qui on parle) t'a quand même éloigné et t'as trouvé quand même mieux à lui dire quand vous aviez l'occasion de vous voir (le peu).

"Coincé du cul, c'est ça ?" que tu beugles de l'arrière en faisant mine de ne pas avoir bien entendu. Tu te racles la gorge et plaques tes mains sur tes cuisses avant de te hisser sur tes jambes. "T'inquiètes pas, ça se décoince facile ça !" referme le coffre dans un claquement caractéristique, qui fait trembler le véhicule momentanément. Pas de quoi lui foutre la gerbe t'espères, t'as même pas mit le contact, faudrait pas déconner quand même niveau sensibilité.
La vérité c'est que t'es pas tout à fait à l'aise avec l'idée qu'il se ferme comme une huître, mais tu devrais bien lui laisser le temps, ou au moins respecter son silence à ce sujet. Pas simple cela dit, quand le besoin de protéger ses arrières (à lui) devient nécessaire. Il n'est certes pas le plus recherché d'entre vous deux, y'a quand même l'inquiétude qui stagne dans tes entrailles. Sans doute pas pire que celle de Leo ou des autres, qu'on se le dise ; t'as toujours été le premier à ne pas dramatiser les situations, contrairement à d'autres (on ne citera pas de noms). Une bénédiction ou un mal plus insidieux, allez savoir.

Toujours est-il que tu t'installes côté conducteur (c'est pas Lou qui allait vous sortir de là en marche arrière, qu'on se le dise) et prends quelques instants pour te masser la tronche - vaine tentative pour que la potion fasse effet plus vite, d'une part, et que tes seuls neurones effectifs soient un peu plus motivés. La première chose que tu fais en mettant les gaz, c'est d'ouvrir la fenêtre de Lou (il aurait pu le faire lui-même, mais vous savez, les réflexes), (#) et pas de baisser le son en premier - ça beugle un passage de Check the Rhime by A Tribe Called Quest, ce qui est pas franchement quelque chose de tonitruant et douloureux vu l'état des basses, mais quand même. Tu le fais quand même rapidement, en t'excusant platement d'un sorry, bro (fallait te maintenir éveillé cette nuit, pour rouler, faut pas l'oublier, sinon fossé) en passant la marche arrière. Le circuit est tacite mais toujours sujet à variations, mais comme t'es plus souvent à l'écoute des besoins de Lou dans cette configuration, c'est à lui de signaler lorsqu'il souhaite que vous vous arrêtiez.

Vous prenez la route et sans surprise, c'est le calme et la brise fraîche et encore humide de la pluie de la nuit qui vous berce. "Ça va ?" que tu lui demandes à un moment, jetant un œil dans sa direction - réveillé mais pas trop, à croire qu'il est plus en phase d'hivernation que tu ne l'es, en ce moment. Bref, comprendre est-ce que ça va comme ça, avec les efforts mis en œuvre pour que ça aille, et le cou, et la bouffe, et même si tu sais très bien que ça va pas trop quand même. (Mais bon, y'a quand même une part de toi naïve à souhait qui y croit encore pas mal, que tu puisses uplift Lou avec quelques conneries. Sans croire à ça, de toute façon, t'irais pas bien loin, et peut-être que lui non plus, on sait pas.)

"Tiens, j'pensais" oui, car ça t'arrive de penser, ce que Tommy relèverait comme une exception à la règle Dwight Brisbane "Y'a moyen de blinder un peu plus tes potions ?" pour la prochaine fois, que t'allais dire, parce que c'était légèrement foutu, maintenant que vous étiez dans le même habitacle, et qu'il n'avait définitivement pas de quoi potionner ta vie. Pas besoin de te justifier plus que ça, ça s'est un peu trop accentué ces derniers temps, et là ça te prend encore la tête alors que l'effet aurait déjà dû s'installer confortablement dans ton organisme. "C'est pour un ami, komdab" souffles-tu dans ta barbe en ayant l'air vaguement plus sérieux, comme ça, à te concentrer sur la route alors que t'es clairement pas au stade de vous faire voir des lucioles.
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MessageSujet: Re: rest   rest EmptyJeu 23 Déc - 7:14
Ça arrange presque le Sacramoni, que Dwight soit dur d’oreille ― surtout quand ça l’arrange de ne pas répéter ses petits commentaires salés, quelques jurons colorés qui feraient friser les cheveux de son père, ou des informations potentiellement sensibles. C’est un pensez-y bien, pour ce dernier point, et il est d’ailleurs bien possible qu’il y pense, un peu plus tard, lorsque l’apport en sucre aura davantage activé son cerveau. « Coincé du cul, c'est ça ? Lucjan roule bien généreusement des yeux, se laisse même aller à un petit tt claqué de la langue, à l'italienne, et mord dans sa pâtisserie, s’occupant de la terminer avant qu’ils prennent la route et sillonnent l’Écosse  T'inquiètes pas, ça se décoince facile ça ! » Quel crétin, pense-t-il avec malgré tout un sourire sur la gueule, caché dans chaque bouchée mâchée et avalée.

Il sursaute méchant lorsque le contact est mis et qu’un son tonitruant prend les haut-parleurs de la Audi, faisant résonner ses basses jusque dans ses os. Si au moins c’était bon, mais c’est très loin des goûts davantage axés rock anglais du demi-Selkie, qui se retrouve à serrer les dents jusqu’à ce que le volume de la musique soit baissé.
Heureusement, c’est vite oublié, lorsque la voiture prend la route.
Lou tend le nez vers l’extérieur, les yeux fermés dans la clarté du jour, et hume profondément le parfum de pluie, d’herbe mouillée, qui caractérise les landes du pays. Il voudrait demander à Dwight de conduire vers la côte ― une heure à peu près jusqu’à Inverness, une heure et demie jusqu’à Lossiehead et les environs (le mieux). Il en est incapable et se trouve plutôt exigeant d’avoir cette pensée. N’est-il pas capable de simplement apprécier ce qu’il a ? Que l’ours accepte de le recevoir dans sa tanière et s’adapte à lui ? « Ça va ? Ouais » et il hoche la tête en plus, au cas où le blond ne l’ait pas entendu, mais le regarde. Sa main se plonge d’ailleurs dans le conteneur et en sort probablement la seule chose qui lui est entièrement destinée, c’est-à-dire un cornetto au café ― acte de générosité immense qu’il honore sans plus attendre, et au diable le potentiel mal de la route. C’est un problème pour Lucjan de plus tard.

« Tiens, j'pensais, à lui de le regarder de biais, la bouche pleine de pâte moelleuse et de crème au café, presque alarmé par ce j’pensais qui peut les mener très loin. Y'a moyen de blinder un peu plus tes potions ? » Retour du léger plissement des yeux et pas à cause du soleil qui déjà se cache derrière quelques nuages, annonçant les prémisses d’une journée certainement claire, mais nuageuse. « C'est pour un ami, komdab. »
Bien sûr. Ce fameux ami avec par hasard l’ouïe défoncée, voyez-vous, personne que vous ne connaissez, bien sûr, rien à voir, circulez merci.

Le guérisseur ouvre son sac, y plonge une main et en ressort un carnet usé et un crayon à papier. Il remonte un peu la fenêtre afin de se couper du vent et de son bruit, sans tout à fait se couper de l’air frais qui transforme sa crinière en véritable nid d’oiseau (pour changer, hein), et s’installe à peu près en équilibre sur le rebord du conteneur de nourriture. Grand moment de classe et d’aisance, avec son cornetto dans une main et son crayon dans l’autre. « Et ton ami, il doit encore plus lever la voix et s’assurer de tourner la tête pour parler en directement de Dwight, avec le sifflement du vent dans l’habitacle, et en fait il vaudrait mieux qu’il se tourne au complet parce que ça tire vraiment dans son cou comme ça, tu sais ce dont il a besoin ? Lucjan exécute sa pensée et se replace, le corps tourné autant que faire se peut vers Dwight. Vraiment ultra à l’aise. Les acouphènes sont plus forts ? Depuis combien de temps ? »

Si Dwight ne peut pas tout à fait comprendre l’impact du cycle lunaire sur sa nature hybride, Lou, lui, peut seulement imaginer ce que l’homme a vécu du temps où il était dans l’armée. De fait, il est probablement celui qui en sait le plus sur la chose et sur les traumatismes qui en ont découlé, physiques et plus encore, pour en avoir accueilli la confidence. Confidence médicale, a priori, qui n’a pas manqué de l’horrifier, qu’importe que le Brisbane soit resté suffisamment évasif pour ne pas alarmer la nature plus fragile de Lucjan (et il a très bien fait). Ça a suffi à lui donner des cauchemars (il ne lui a jamais dit, il sait que ça le blesserait de savoir) et ça lui a permis d’affiner les potions destinées à son attention. Celles pour chasser les migraines, étouffer les acouphènes, calmer l’anxiété sans l’endormir, cocktail délicat qui lui demande une grande concentration et bien du travail, mais il est toujours content de le faire. Parce que c’est fait avec sincérité, parce qu’il tient à Dwight, parce qu’il se sent utile et qu’il veut, de cette façon pratique, l’aider. Parce qu’il l’aime, c’est tout, et comme ça… comme ça, il peut lui montrer qu’il se soucie de lui, qu’il est important. Qu’il a raison de lui faire confiance.
Ça en fait au moins un qui lui fait confiance, d’ailleurs, à Lucjan, si on veut remettre un peu de sel gratuitement sur toute l’affaire précédemment évoquée et pas du tout oubliée. Parler santé, potions et autres, c'est tout ce qu'il faut pour détourner l'attention et lui permettre de s'évader derrière ce qui est bien plus facile à aborder pour le guérisseur.

S’il doit amplifier l’effet des potions, il lui faut plus de précision sur ce dont le blond a besoin. Il n’a pas besoin de savoir pourquoi les acouphènes sont plus forts, ou les maux de tête (s’il le savait, Lucjan ferait peut-être le lien avec son propre sommeil encore plus en vrac qu’à l’habitude, mais c’est un autre sujet de discussion) : seulement de savoir quoi, depuis quand, comment, afin de cibler quoi travailler. Il demandera son avis à Sinead au besoin, ou à Vanessa, voire à Walid (ugh, en dernier recours seulement), afin d’être certain que l’équilibre de la concoction ne foute pas le camp. Son presque grand frère n’est pas un cobaye, hé, il ne lui donnera pas n’importe quoi ! « Celles que j’ai avec moi sont régulières », et Lou d’un peu s’inquiéter que ça ne suffise pas jusqu’à ce qu’il soit assez en forme pour faire mieux. D’ici quelques jours, il sera déjà moins pathétique. Une bouchée de cornetto, comme si ça allait accélérer le processus et le cycle lunaire.
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MessageSujet: Re: rest   rest EmptyJeu 23 Déc - 15:16
"J'sais pas comment t'arrive à manger ces merdes, franchement", maugrées-tu après qu'il t'ait annoncé que ça allait — l'information est bien sûr passée, mais l'aspect alimentaire fait toujours son chemin pour s'assoir au dessus du panier. Ton attention est donc momentanément volée, comme souvent dans ces cas-là, le café étant de ces rares choses (gustativement parlant, et même olfactivement) que tu ne parviens pas à digérer. Des années passées à froncer du nez en les voyant se délecter de cette denrée, déclinée sous trop de formes pour que tu puisses les dénombrer. Ça te rappelle aussi étrangement les matins avant d'aller à l'école, quand ton père préparait son arabica un peu trop fort pour tes narines — autant dire que lorsqu'il te tapait la bise avant de partir, t'étais tout juste prêt à te laisser emporter par la nausée.
C'est un peu de ces choses qui ne s'expliquent pas, comme les façons d'être de Lou, pour ne prendre que son exemple, parce que c'est trop souvent son comportement à lui que l'on a trouvé dérangeant (à prendre avec des pincettes, on dira différent) alors qu'à côté, la farandole de lapins surexcités et prêts à se mettre en danger, n'étaient pas franchement remit à la place de l'étrange.
Faut croire que la norme a ce don pour foutre la pression… t'as pas eu la sensation d'en pâtir beaucoup, toi. Sauf en ce qui concerne ta scolarité et ton manque parfois cruel de tact et de tenue — il suffisait que ça ne t'intéresse pas pour que tu fasses le cirque et même un concours de bras de fer improvisé au fond de la classe.

Le truc c'est que tu ne te sens pas mal à l'aise, par rapport à ce que t'as pu dire à Lou plus tôt, que ce soit en lien avec ses activités en dehors de la planque ou le fait que tu lui aies parlé de ton traitement à réviser. C'est pas vraiment le genre de choses qui te stressent, tu n'es d'ailleurs pas le genre de personne à stresser pour un rien, ou pour trop peu ; ce qui est pas forcément une bonne chose dans certaines situations. Tes anxiétés, plutôt rares au demeurant, viennent d'ailleurs, de plus loin que ces frontières, et le seul à l'avoir un tant soit peu appréhendé est à tes côtés dans ton Audi.
Peut-être parce qu'il est justement plus attentif à tout ça, et que tu n'avais pas envie de lui mentir, et qu'il a bien le droit de savoir, rien qu'un peu, si ça pouvait l'aider à mieux comprendre et surtout, à mieux t'aider en ce sens. Un acte de confidence qui vous a bien sûr relié d'avantage, chose que tu n'aurais sans doute pas pu vraiment concevoir il y a quelques années, ayant toujours prit le seul habit du grand frère chiant, drôle et bruyant.

"Et ton ami, tu sais ce dont il a besoin ?Un bon gros Domac là… (marmonnes-tu dans ta barbe, jamais bien loin de plaisanter qu'à moitié) — Les acouphènes sont plus forts ? Depuis combien de temps ?" Nouveaux froncements de sourcils, regard jeté dans sa direction, puis dans le rétroviseur, parce que le con de derrière n'a pas compris qu'il fallait dépasser les Audi, même si elles roulent pas vite de si bon matin. "Mais dépasse, connard" soupires-tu, plus exaspéré que vraiment énervé. Tu lui fais un signe (tout à fait poli, on vous voit venir d'ici) et il finit par comprendre qu'il peut, ou plutôt doit te doubler, parce qu'à ce rythme, c'est lui qui finirait en retard pour sa partie de pêche (oui, t'as réussi à apercevoir ses cannes en vrac dans l'habitacle).

La révision de l'anamnèse commence donc et tu sens déjà que le demi-selkie est plus à l'aise dans cette position, ce qui ne te rend pas l'effet inverse pour autant. T'as bien compris que ce n'était pas a big deal, enfin, te concernant ; et qu'il suffisait juste de répondre aux questions comme au toubib de la famille, quand tu te cassais ça ou encore ça.
Sauf que c'était plus simple de dire où t'avais mal quand tu te fracturais la rotule, l'épaule, ou ce genre de conneries. Pour le reste, ton système d'analyse est quelque peu sommaire, voire inexistant.
Le quand est approximatif et tout ce que tu sais, c'est que ça te prend beaucoup plus la tête qu'avant, et dès le matin levé.
Comment t'es sensé lui dire que c'est depuis que tu sais pour Nate ? C'est sensé être un truc bête comme bonjour, de dire un prénom, mais t'as encore du mal à le sortir celui-là, comme si tu te coltinais encore des restes de faux-deuil encore mal digéré.

"Celles que j'ai avec moi sont régulièresRégulières comment ?" que tu lui retournes bêtement, si pour lui ça voulait dire "comme avant", le souci est que la régularité ne suffit plus, et que la dose doit être augmentée. La dose de tu-sais-pas-quoi, t'y connais rien à tout ça, et ce sera sans doute à lui d'en juger, mais voilà.

"Ça fait un mois j'crois, un truc comme ça" et tu t'es pas plains plus tôt, parce que t'avais mieux à faire, comme bosser histoire d'oublier. T'as l'air d'essayer de réfléchir, trouver les bonnes réponses à sa question, parce que sans ça, le besoin pourrait pas franchement être compris et traité. "Ça urge pas, un mois de plus comme ça, ça va pas me tuer" tu te racles un peu la gorge - gorge sèche, entre la clope et la bouffe - et tu vas pour chercher ta gourde d'eau à l'arrière, en tirant le bras pour la choper. Rien de bien difficile en conduisant, et c'est déjà pas mal que tu boives de l'eau plutôt qu'autre chose, dans cette foutue gourde. (La vérité, c'est que t'as une bouteille qui traîne toujours, et qu'elle vous servira peut-être, selon l'humeur.)

Ça te donne l'occasion de temporiser. T'es en train de revisser le bouchon d'une main quand tu poursuis enfin :

"C'est juste plus fort, quoi, et dès le réveil" et ça ne s'arrête pas vraiment, même si ça s'apaise avec la potion de base que tu as depuis un moment maintenant. Raison pour laquelle tu lui en parles aussi vite, sans doute : vous êtes au matin, et tu t'es réveillé y'a quelques minutes. Tu es en plein dedans, ni plus ni moins. Tu replaces la gourde dans ta portière, et vous n'avez pas vraiment le temps de vous poser plus de questions que…

Vous arrivez à un croisement.

Vous arrivez à un croisement et tu prends bien le temps (comme si quelque chose venait de t'être soufflé à l'oreille, sans que personne d'autre ne puisse l'entendre). Arrêt presque gênant si la circulation avait été plus dense, ce qui n'est vraisemblablement pas le cas (et ils pourraient bien gueuler, les poivrots écossais, que tu les entendrais pas). "Tu veux voir la mer ?" vraie question qui finit par sortir, comme s'il s'agissait d'une question existentielle. Peut-être même que tu te demandes, au moment de la poser, si tu n'as pas envie d'aller la revoir, toi aussi — c'est que de ce côté du pays, elle a pas la même gueule.
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MessageSujet: Re: rest   rest EmptyLun 27 Déc - 19:36
« Régulières comment ? Son nez se fronce légèrement, mimique imitée à même le visage de sa sœur aînée (au nez bien plus mignon que le sien, d’ailleurs). Régulières, régulières. » En un seul mot : comme d’habitude. Comme la dose précédemment établie entre eux et donc désormais pas assez forte pour engourdir les maux de Dwight. Parce que c’est bien ce dont il s’agit : non pas d’un remède, mais d’une béquille (mais c’est une conversation qu’ils ne sont pas prêts d’avoir, tous les deux). « Ça fait un mois j'crois, un truc comme ça. » Un mois. Cette fois-ci, l’expression embêtée est plus marquée lorsqu’il note le détail. Il devra demander à Dwight si quelque chose d’important est arrivé il y a un mois, que ce soit une blessure, une chute, un choc ― et vraiment, il ne comprend pas. Le lien ne se fait pas entre ce mois écoulé et les nouvelles à propos de Nate, ne se fait pas avec son propre épuisement physique et mental depuis que le benjamin Brisbane est revenu d’entre les morts et dans leurs vies, reste attaché à des considérations très pratiques. Très mécaniques. Côté terre-à-terre qui l’empêche de toucher à ce qui devrait être évident et le serait peut-être dans d’autres circonstances, ou seulement quelques jours plus tard. « Ça urge pas, un mois de plus comme ça, ça va pas me tuer. C’est trop », proteste le brun en secouant un peu la tête (ça tire sur son cou), refusant de laisser le blond s’en tirer à si bon compte et balayer ses besoins sous le tapis.

« C'est juste plus fort, quoi, et dès le réveil. » Est-ce que ça sert à quelque chose de signifier à l’ours Brisbane qu’il aurait dû lui en parler avant ? Non, parce que Dwight le sait déjà et que ça ne l’empêchera pas, la prochaine fois, de faire la même chose. Lucjan lui répétera seulement, comme toujours, de ne pas hésiter à lui dire s’il y a quoi que ce soit ― qu’il est là pour ça, pour l’aider.

La voiture s’arrête lentement, puis longuement, à un croisement de la route. Pointe d’inquiétude alors que l’Italien regarde autour d’eux s’il y a un problème, sa main tenant son crayon remontant déjà jusqu’à sa taille, là où sa baguette repose dans son étui. Inquiétude dissipée par les quelques mots du conducteur : « Tu veux voir la mer ? Oui. » Et comme à chaque fois, ça sort plus vite que lui, ça sort comme une supplication, comme un besoin, avec un empressement gênant pour quelqu’un qui modère un peu tout. Cet assentiment, Dwight n’a pas de difficulté à l’entendre et l’embranchement est emprunté en réponse ― et dans le coeur du demi-Selkie, une joie indicible se trace, assortie d’une hâte qui lui fait oublier ce dont ils parlaient il y a quelques secondes à peine.

Ses pupilles retombent sur la page de son carnet où il a tracé quelques mots, sur le cornetto qu’il tient toujours entre ses doigts (il en a foutu un en plein dans la crème au café), et il semble peu à peu revenir au présent. Une bouchée de pâtisserie l’aide à se ramener dans l’instant, dans la voiture, sur la route qu’ils prennent afin d’aller voir la mer. « Tu n’attendras pas un mois. Décision ferme dans sa voix cassée. Il se gratte le crâne avec la gomme à effacer au bout de son crayon et de son écriture nette, il couche quelques idées sur le papier, sur ce qui peut être ajouté, retiré, augmenté, diminué. La semaine prochaine, je te donnerai quelque chose. Il demandera à Sinead de venir à sa rescousse ― elle est meilleure que lui en potions et il ne craint pas de l’avouer. S’il y en a bien une qui saura réfléchir avec lui (et tant mieux, parce qu’en ce moment, le Sacramoni n’impressionne pas par ses capacités de réflexion) afin de trouver une solution, c’est bien elle. Il ne lui restera qu'à valider le tout avec Vanessa par la suite, pour la caution Médicomage diplômée, et… Ce que j’ai ici t’apaisera un peu, en attendant, mais promis, d’ici une semaine, tu auras quelque chose de mieux. » Mieux que rien, comme qui dirait.

Le cornetto est terminé et il va chercher sa propre gourde d’eau dans son sac, histoire de rincer un gosier suffisamment empâté par la cigarette et la richesse des pâtisseries italiennes. Le goût amer de la bile a été complètement annihilé par le tabac et le sucre, et tant mieux. Un soupir et il appuie sa tête momentanément sur l’appuie-tête, les yeux fermés, jusqu’à ce que la douleur à son cou soit trop vive et le force à redresser le chef. « Est-ce qu’il est arrivé quelque chose, il y a un mois ? Blessure, chute, choc ? » Ah, on y arrive, à ce moment de no bloody brain energy, alors que même de le dire, de poser la question, n’allume aucune lumière dans sa tête. Ne vous inquiétez pas : Lou s’en voudra beaucoup, ensuite, de ne pas avoir compris seul ce qu’il en est.
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MessageSujet: Re: rest   rest EmptyJeu 30 Déc - 20:48
C'est trop, en mode, il en fait encore tout un pat à caisse alors que t'es tout à fait capable de tenir encore le coup un mois. C'est que ton endurance paie, même si comboté à l'hivernation, ce léger détail pourrait te rendre à moitié barge. Encore une notion difficilement conscientisée, et tout ce que tu vois là, c'est encore un petit frère de cœur trop préoccupé par les autres plutôt que par ses propres cervicales malmenées (en plus, plus t'y penses, plus t'as envie de savoir ce qu'il s'est passé, il est enfin allé catcher après toutes ces années à vous voir le faire ?). Il fallait le voir, arrivé y'a de ça une petite heure déjà : ça payait pas de mine, avant que tu lui serves ses pâtisseries favorites et lui parle de tes maux d'ours. Faut croire qu'en étant à moitié idiot, t'arrivais quand même à le faire vivre, l'oiseau.
Y'a qu'à l'entendre te dire oui à ta réponse, c'était même du tout cuit. Un coup de volant, un coup d'accélérateur, et vous étiez partis pour aller flirter avec les embruns d'ici peu. Ça t'a toujours endormi les bords de mer, faut dire ; rien de bien vivifiant comme certaines publicités moldues peuvent le vanter. Ce sera toujours plus soporifique que des tirs lointains de mortiers au demeurant.

"Tu n'attendras pas un mois." qu'il insiste même à un moment, pour lui ce sera pour la semaine prochaine, et t'as baragouiné un non moins las "J't'ai dit que ça peut attendre" parce qu'il a déjà de l'énergie à regagner, et pas qu'un peu vu son teint de sucre. Mais Lou est sur sa lancée et il semble déjà en train de se projeter dans ses recherches pour améliorer ladite potion "régulière" (régulière, genre, régulière, askip). T'as même brièvement l'impression d'avoir foiré ton coup. Tommy lui n'aurait pas fait la même connerie, il aurait regardé la gueule qu'a la lune, et donc le moral de Lou, il aurait posé sa pêche au bon moment, pas au pire. Maintenant il se sent investi de la mission, et ça aurait bien suffi, s'il n'avait pas voulu y mettre un délai odieusement court.

C'est même trop inquiétant de ne pas t'entendre râler au moins dix fois sur Lou pour avoir raison, et surtout le faire plier, en bonne tête de mule que tu es. Force est de constater que tes acouphènes sont bien trop prenants ce matin (point numéro un), mais que les circonstances qui ont fait que ces derniers se soient intensifiés soient ravivées (point numéro deux, pas des moindre). Ça t'a remit le nez dans tout ce que tu as brassé durant la nuit, et ce que tu brasses en permanence malgré tes heures de travail devenues abrutissantes. Pendant un bref instant, t'as envie de demander à Lou où est exactement Nate, et si tu pouvais pas aller le voir ce soir, là, à l'impro — mais ce serait quand même violent, surtout pour toi, de faire ça alors que personne ne t'y attend, et que t'es sensé faire profil bas. Mais les textos ne suffisent pas, dans ces moments-là.

"Est-ce qu'il est arrivé quelque chose, il y a un mois ? Blessure, chute, choc ?" t'étais tout à fait concentré sur ta conduite, les deux mains sur le volant (rarissime), lorsque la flèche est partie. Si vous n'étiez pas à 70mph, tu aurais pilé net, mais fort heureusement cela n'est pas arrivé, et vous roulez toujours à la même cadence — tes sourcils se sont froncés, eux, par contre, et t'as comme la sensation que le malaise que tu ressens n'est bien présent que en toi, cette fois-là.
Parce que ce que tu vois dans les yeux de Lucjan, quand tu vas les chercher d'une manière tout à fait inattendue voire préoccupante, ce n'est pas franchement un éclair de lucidité sur la question.
Le silence, qui est pourtant à se compter sur deux misérables secondes, semble pourtant être singulièrement pesant.

"Lou… frère, t'es sérieux là ?" un bref coup d'œil à la route, puis à nouveau sur lui, puis à nouveau sur la route, plus longtemps. Regard qui cherche à se raccrocher au peu qu'il te reste, se suffit du paysage et des rares panneaux qui se dressent sur votre passage. On connaît ton impulsivité, et sans vouloir faire de mal, tu tires pourtant pas mal de vieilles douilles de ton gosier. À nouveau, tes clairs vont le chercher lui, et font le même trajet qu'un peu plus tôt. "Sans déconner, ça t'a pas siphonné quelque chose là-haut ton footing nocturne là ?" parce que tout à coup, tu t'inquiètes vraiment pour lui, parce que tu ne le crois tout simplement pas capable d'oublier ça, d'oublier ce qu'il s'est passé, de l'importance de cette blessure, énorme chute, et choc incommensurable que revoir Nate ressuscité a été. Une façon de t'assurer à nouveau qu'il va bien, une façon à la Brisbane, sans doute trop abrupte pour être prise avec le sourire : ton mal de crâne pointe enfin.
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MessageSujet: Re: rest   rest EmptyVen 31 Déc - 5:55
Heureusement que pas besoin d’être très malin pour comprendre qu’il vient de faire une bourde. Parce qu’il en a fait une et que le silence soudain de Dwight est un très bon indice à ce sujet ― enfin, il pense. Il relève les yeux du levier de vitesse de la voiture, comme si elle pouvait lui donner la réponse à sa question, afin d’observer l’expression de son aîné. Définitivement plus aussi joviale que précédemment, ça, c’est évident même pour lui. Le regard qu’il lui jette est un peu incrédule et il suffit de ce bref coup d’oeil pour que Lucjan se sente comme le plus grand des idiots et, à la fois, comme infiniment petit, dans le regard bleu du Brisbane. Petit en taille et plus encore, petit en importance. « Lou… frère, t'es sérieux là ? » S’il le pouvait, il s’enfoncerait dans son siège. Il y disparaîtrait, purement et simplement, avalé par le coussin confortable et par sa gêne. La gêne d’avoir fait une connerie, sans savoir laquelle.

Ses épaules se lèvent jusqu’à ses oreilles, son dos s’appuie un peu plus sur la porte, tout le corps longiligne s’éloigne de celui de l’homme ― tentative de fuite freinée par l’habitacle automobile et ses limites, ses contraintes, et qui rajoute une tension sur ses tendons et muscles froissés. La boîte de pâtisserie semble tout autant le retenir sur place, soudain lourde de ses victuailles. Ancre aussi efficace que les yeux clairs de Dwight qui reviennent à son visage bardé d’incompréhension. « Sans déconner, ça t'a pas siphonné quelque chose là-haut ton footing nocturne là ? »

Il faut de très gênantes et encore plus longues secondes avant que la lumière se fasse (hallelujah). Sa réaction n’est pas de rougir, mais bien de blêmir, et en désertant son visage, les couleurs ne laissent à voir que le bleu de ses cernes. Il n’a pas trop chaud, plutôt un peu froid alors que la honte le balaie tout entier. Ses prunelles se tournent vers le plancher et ses doigts se crispent sur son carnet et son crayon (le bois de ce dernier craque un peu), avant qu’il les cale sous sa cuisse. « Je m’excuse. Lou marmonne et il se force pour répéter plus fort, en direction de Dwight, le menton relevé afin d’éclaircir sa voix : Je m’excuse. C’était une question con. Il a été con. J’ai pas… pensé. » Littéralement pas pensé, ce qui est certainement pire que de tout simplement avoir oublié (parce qu’il ne peut pas oublier). Très mauvaise excuse qui n’en est pas une et qui ne justifie rien, surtout pas une indélicatesse qui aurait pu être très facilement évitée s’il avait été moins… juste un peu moins lui.

Lucjan se replace dans une position à peu convenable (et sécuritaire, selon le code de la route) et rabaisse la fenêtre côté passager, histoire de faire passer le léger malaise hérité de la honte de ne pas… d’avoir été si idiot. D’avoir probablement déçu Dwight au passage.

Il sait très bien ce qu’il s’est passé, il y a un mois. Il ne peut pas oublier, même si parfois… ce n’est pas qu’il oublie. C’est qu’il peine encore à absorber cette nouvelle réalité ― celle où il peut, quand il le veut voir Nate Brisbane, parce qu’il est vivant et non pas mort. Où il peut aller à Albert’s Docks passer du temps avec lui. Où, s’il ouvre son téléphone, il pourra lui écrire et lire en retour que son ami s’est déplacé dans la cuisine (*on the kitten *on the kitchen *in), en dix textos différenciés. Celle où le deuil fait tant bien que mal, surtout mal, doit désormais être retourné, annulé, où tout le temps mis à apprendre à vivre avec le souvenir du blond n’a plus de raison d’être. Ce n’est pas que Lucjan oublie : c’est que sa tête toujours si butée devant les changements ne comprend pas. Que Nathan est vivant, qu’il est là.
Il n’a pas besoin d’imaginer d’être à la place de Dwight pour savoir que pour le géant blond, c’est pire.
Choc, blessure, chute : oui à tout cela, donc. Et pas besoin que ce soit physique pour que le contrecoup le soit.

L’air frais d’octobre se rafraîchit encore plus alors que la Audi coupe les routes à travers les terres afin de rejoindre le littoral. L’Animagus prend de longues inspirations, les yeux fixés sur le chemin afin de prévenir son mal des transports. Puis, puisqu’il y a pensé, jette un coup d'œil à l’écran de son téléphone ― rien à lire, à cette heure matinale. Les doigts ouvrent par réflexe la messagerie et ses prunelles s’attardent sur une conversation bien trop souvent consultée pour que ce soit anodin. Le portable est refermé, rangé, la fenêtre remontée. « Qui s’inquiète pour moi ? » Pour que Lucjanno Sacramoni préfère presque parler de lui, c’est que ça ne va vraiment pas.
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