cw : bad parenting [et en plus ca trashtalk les français]
23th september 2007

-- first you marry the walsh girl without consulting us, then you have the nerve to change your name for hers... She's a traitor, did you know it son? Did you know what she would do? Do you have any idea how this look for us, for your brother. Needless to say the lord is not happy, it's our reputation that's on the line. -- what have we done wrong. What did we miss in your education for you to be this weak and brainless. La tête baissée, Malachi écoute les récriminations de ses parents. Depuis trentes minutes qu'il a été sumoned dans le Salon de cette résidence qu'il évite comme un dragonpox et ses parents ne l'ont pas laissé placer un seul mot. Non pas qu'il saurait quoi dire, yes I knew. No I didn't tell you, I had to protect her. No I don't know where she is and even if I did, I wouldn't let you know. Mieux vaut garder la bouche fermée et s'éviter de plus amples remontrances. Il sait très bien comment va se passer la suite, son père mettra toute la culpabilité sur le dos de sa mère pendant que celle-ci courbera l'échine, puis ils le laisseront partir en secouant la tête avec un de leur regard de déception auquel Malachi est habitué depuis le temps.--it's your fault, dear. You and your ridicule idea of hiring a french nanny to raise our son, surely she must have put some stupid ideas of revolution into his impressionable head. Mais cette fois, si sa mère ne dit rien son père ne s'arrête pas là en se tournant à nouveau vers l'accusé.-- we've been too lenient with you but it stops today. You're lucky the Lord is mercyful (Malachi retient une reflexion) and willing to grant you forgiveness if you can prove your loyalty. Après quoi, son père s'éloigne après lui avoir envoyé un regard noir à moitië caché par des sourcils broussailleux en marmonnant une phrase qui ressemble à really if it weren't for the test I'd swear someone'd switched him at birth. Les épaules de Malachi se resserrent et s'affaissent, même s'il dépasse toute sa famille de plusieurs centimètres, il s'est toujours senti minuscule face à eux. Que ce soit la méchanceté idiote de Greg, la froideur maternelle ou les reproches de son père.

He doesn't belong here.
But he has nowhere else to go. Raf is gone, Luca doesn't want anything to do with him anymore, Romi is somewhere, maybe. He has no one, he is alone. le lien qui l'unit à Raf sursaute faiblement contre son torse. He's not alone. Pas complètement du moins.

Cecilia monte sur la pointe de ses pieds pour glisser une main contre la joue de son fils dans une caresse dénuée d'émotion. -- it's for your own good, mon fils. Avant de quitter les lieux à son tour et avant que Malachi puisse comprendre ce qui est en train de se passer la porte du petit salon se referme, tous les volets des fenêtres claquent lui obstruant la lumière du jour et toute possibilité de sortie. Des bougies s'allument ici et là, créant une ambiance tamisée et étouffante alors que le jeune sorcier réalise que ses propres parents viennent de l'enfermer dans leur maison. Qu'il court jusqu'à la porte en cognant et cognant de toutes ses forces. Si le bois s'ébranle, il ne craque pas.

25th september 2007.

A intervalle régulier, son elfe de maison lui apporte des repas sur un plateau, ce sont les seules visites qu'on lui autorise et le seul moyen pour Malachi d'avoir une idée un peu floue du temps qui passe et de l'heure qu'il est. Elle évite son regard, dépose la nourriture sans un mot et repart sans lui adresser la parole. Malachi imagine que les ordres de ses parents ont dû lui faire comprendre qu'il était dans son intérêt de se faire aussi discrète qu'un meuble et si cela le gêne, il ne tente pas de l'interpeler ; pas à l'aise avec l'idée de la faire souffrir à cause de lui.

Après avoir passé un certain temps à cogner contre la porte sans succès, Malachi s'est effondré contre le mur, les mains dans ses cheveux, les épaules penchées en avant et tendues. Il aurait dû l'en empêcher, non il aurait mieux fait de partir avec elle. Comment a-t-il pu être aussi naïf et croire qu'on le laisserait tranquille ? Il y a des livres à sa disposition, mais le sorcier n'a pas l'envie de lire. Il alterne entre les cent pas autour du guéridon et des deux sofas, puis l'immobilité horizontale sur un des meubles. La première nuit- enfin ce qu'il imagine être la nuit- il ne trouve pas le sommeil. Et ensuite, tout devient un brouillard qui s'enchaîne. Il espère que Raf va bien, il espère qu'on va le faire sortir un jour. Le lendemain, il retente d'appeler sa famille. En vain. Puis, vient l'attente.

Quand enfin ses parents apparaissent, le regard fermé et accompagnés d'un inconnu, Malachi déglutit. What's going on? Demande-t-il d'une voix rauque d'où perce un mélange de fatigue, d'angoisse, de doute, de colère et d'avoir trop crié. On ne lui répond pas, comme s'il n'était même pas là. Puis, le sorcier commence à psalmodier sous les yeux de ses parents et il sent sa magie intrusive s'enraciner à l'intérieur de son corps. Malachi tente de résister. En vain. On ne lui a pas laissé sa baguette. On lui a tout pris. Et quand le sorcier termine et qu'un grand vide s'installe dans son torse, le dragonnologue comprend. On vient de lui retirer son lien à sa meilleure amie. L'intervention est chirurgicale, froide, engourdissante. Il s'affaisse dans le sofa.

En vain. En vain. Vide. She's really gone now. He's all alone. Il ne comprenait pas à quel point leurs magies s'étaient unies avant ce jour.-- good riddance. Entend-il comme de loin, ne saurait dire si ce sont les mots de sa mère ou de son père alors que ses yeux vitreux restent perdus sur le pied du sofa d'en face. Il n'y a plus une seule once de combat dans son corps.

Cette fois quand ses parents repartent avec le sorcier, Malachi ne bouge pas d'un cil.

30th september 2007

On l'a enfin laissé sortir, on l'a rasé, lavé, coiffé, habillé. Malachi a suivi le mouvement. Tout lui glisse dessus et lui se laisse couler vers l'avant comme le courant d'un court d'eau. Sept jours. Cela fait sept jours. Ce n'est rien. C'est tout. Personne ne lui a expliqué ce qu'il allait se passer maintenant, un autre mariage en catastrophe ? Une nouvelle épreuve ? Sa mère évite son regard, son père le toise. Son frère est aux abonnés absents. Ce n'est pas comme si lui et Malachi étaient très proches. Il n'a pas beaucoup dormi et ses pensées sont toutes embrouillées. Est-ce que ses proches s'inquiètent de sa disparition ? Ou alors personne ne s'est rendu compte que le grand colosse avait disparu ? Et sa wyverne, lui manque-t-il ?

Telle une poupée sans volonté- il n'en avait déjà que peu avant- malachi se laisse traîner et entraîner jusqu'à un lieu inconnu. Le transplanage lui donne la nausée. La poigne de son père est de fer sur son bras malléable. Devant la porte noire, lugubre, son père s'arrête et lui intime brièvement de ne répondre que lorsqu'on l'interroge, de l'appeler Lord, de se faire pour une fois moins imbécile qu'il ne l'est en réalité et de ne pas lui foutre encore une fois la honte.

Malachi comprend.
Il est terrifié. Un glaçon tombe tout au fond de son ventre et s'étend dans son intestinc, remonte jusqu'à sa poitrine et lui coupe le souffle. Il tente de se contenir. En vain.  Il avance.

La porte se referme en un claquement brutal.

Si Kay n'était pas ressorti quelques heures plus tard le cerveau à l'envers, il en ferait encore des cauchemars. Cette voix, un coup de craie sur un tableau noir. Les ordres. Le visage de Raf. Tue la. Non. Pas elle. Non, il ne le fera pas. Il y a eu une seconde d'hésitation, de peut-être, d'un doute tremblant. Et s'il n'en était pas ressorti remonté de travers, malachi n'en dormirait plus de culpabilité et de honte. Il a failli. En vain. Il n'a pas pu.

La porte s'ouvre, Malachi n'est plus le même. Est-il toujours ? Son dos est droit, confiant. Son père le félicite, sa mère lui remet sa baguette. Il rentre chez lui. L'avenir lui appartient.

Il a mal partout, mais ne sait pas pourquoi. Les sept derniers jours n'existent plus et lui non plus. Plus vraiment.

25th july 2007
What never happened that day but totally happened in his mind
L'alarme se déclenche stridente, alors que résonne une voix annonçant une brèche dans la sécurité de gracefield. A partir de ce moment, tout s'enchaîne. Des cris, des sorts, la violence. Des monstres. Il voit Raf au loin, elle l'a trahi. Elle les a trahi. Les journeaux avaient raisons. Ses parents avaient raison. Son frère avait raison. Des crocs, des griffes, des sorts. Et tant de morts. Il agite sa baguette dans tous les sens, impuissant à protéger des collègues et amis, sa wyverne est blessée au flanc. Mais c'est la trahison de Rafaela qui déchaine sa colère et son incompréhension. Pourquoi ne lui a-t-elle rien dit ? Le temps s'estompe, court, halète. Les pensées s'enchaînent alors que lui reviennent en tête tout ce qu'il a entendu depuis toujours sans jamais vouloir y croire.

Monstres et terroristes ne forment plus qu'un amas indistinct dans son esprit.

Malachi en ressort vivant, mais il ne sera plus jamais le même.