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MessageSujet: both the same   both the same EmptyLun 6 Déc - 7:16
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27 octobre 2007 | @Logan Alvarez


Lou aurait bien juré que Javier pouvait lire dans son esprit, lorsqu’il lui a annoncé qu’il ne pourrait pas être présent à Sweet River lors de la pleine lune d’octobre, au moment où le référent a fait le tour des différents effectifs lupins et animagi de la planque des hybrides (l’ancienne planque des hybrides)(après tout ce temps à protester contre celle-ci, il se retrouve bien dépourvu maintenant que leurs efforts ont porté fruit). Pas besoin de fixer autre chose que ses chaussures pour sentir les yeux du lycanthrope peser sur lui et percer à travers ses mots tout juste marmonnés.
Et bien sûr, impossible de mentir lorsque l’homme a tout de suite su pointer où il serait et surtout, avec qui il serait, au lieu de voler aux côtés de l’Alpha. Impossible et inutile, comme si la vérité était inscrite quelque part sur son front, ou plutôt sur ses joues rosissantes.
Son petit sourire satisfait, entraperçu dans un regard rapide lorsque le Alvarez ne s’est pas retenu de lui tapoter l’épaule amicalement avant de lui accorder sa bénédiction, ne lui a pas échappé.
Ça ressemblait bien trop à une bénédiction d’un autre genre.

La scène a eu des allures de répétition, de jour de la marmotte truffé de quelques erreurs, quelques défauts à repérer. Le plus évident étant que des trois protagonistes des deux précédentes lunes, il n’en reste que deux.

Chacun porte quelque chose de très différent dans le regard.

Gestes épiés sans se cacher. Les affaires posées dans une tente plus petite, suffisante pour deux sorciers qui ne craignent pas le froid d’octobre, ni des quartiers plus confinés. Plus maintenant que… (frisson) Distance prudente, presque insuffisante alors que leur dernière rencontre n’a pas cessé de jouer son film dans la mémoire de Lucjan, ces deux dernières semaines. Film flou où douleur, fatigue et confusion enveloppent les événements d’une brume étrange, au point où il se demande parfois si tout cela n’a pas été une hallucination. Un rêve. Voire, un fantasme.
Pensée toujours suffisante pour que le film s’arrête, s’enraye, sur l’une des scènes du petit salon de la maison de Chesterhill. Assez pour qu’une nuit, il réveille malencontreusement ses colocataires en ouvrant la fenêtre de la chambre, accablé d’une fièvre (ce n’était pas une fièvre) soudaine, incapable de penser à autre chose que…
(la main gantée de Logan autour de son cou, sur sa joue)

Ils sont tout juste rentrés, au point du jour. Il a cessé de pleuvoir peu avant qu’ils rejoignent la tente, celle-ci d’une tiédeur réconfortante et bienvenue pour les deux hommes qui ont repris leur forme humaine. Autant qu’ils le peuvent alors que l’énergie frénétique de l’astre lunaire les habite autant que l’épuisement typique qui suit cette nuit sacrée de transformation, où leurs natures respectives se font presque soeurs. Où loup et sterne arctique portent les mêmes couleurs, affichent leurs cicatrices, où leurs silhouettes traversent les landes, les bois, l’eau, comme deux fantômes joueurs, explorateurs, complices.

Logan a bien sûr dit qu’il allait bien, prétention que le guérisseur pas né de la dernière pluie n’a pas relevée, tout comme il ne relève pas qu’à cet instant, l’homme ne dort absolument pas. Parce que lui aussi ne dort pas du tout, l’esprit flottant à la lisière de la conscience et de l’inconscience, dans un état de somnolence qui s’approche de plus en plus du sommeil, sans jamais y sombrer. Pas quand le souffle légèrement sifflant de son (ami ? patient ? camarade ? autre réponse ?) du lycanthrope est tout sauf régulier (impossible de s’y calquer) et qu’il l’entend tourner et se retourner sur son lit disposé de l’autre côté de la tente. Et que tout aussi bien sûr, Lou est incapable de ne pas y porter attention. Un geste plus brusque de la part de l’homme le sort pour de bon de sa tentative avortée de mimer le sommeil, dans l’espoir que celui-ci le gagne enfin. Le sorcier se relève sur un coude (protestation des muscles endoloris qui ne désirent que le repos) et dans la pénombre, distingue sans trop de problèmes le lit où le lycanthrope est étendu. Pas besoin de lever la voix pour que sa question (qui n’en est pas vraiment une) traverse l’espace qui les sépare : « Logan ? » Juste le prénom orné de ce ton interrogateur, portant à la fois un tout va bien ? et as-tu besoin de quelque chose ? que Lou ne prononce pas. Comme si suggérer qu’il puisse nécessiter son aide allait inévitablement lui apporter une réponse négative (il n’a peut-être pas tort).
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MessageSujet: Re: both the same   both the same EmptyLun 6 Déc - 16:31
Jamais il n'avait été question de discuter le fait que tes transformations devaient se produire en dehors du camp. Ta fille n'était d'ailleurs aucunement au courant de la malédiction qui courait ton sang et te faisait fuir ce qui était devenu sa nouvelle maison, ses questions n'ayant pour réponse que de vagues excuses de parents encore indélicats sur le sujet. Il n'y aurait rien eu de plus simple que de procéder comme on a pu procéder avec toi à son âge, mais comment aurais-tu pu rassurer un enfant sur la nature même que tu déprécies tant ? Tu te rappelles bien des mots, particulièrement durs, qui ont été utilisés pour qualifier ces êtres sauvages et défiant les lois supposément justes de la nature. Tu te rappelles des cadavres, de ceux qui n'avaient parfois pas eu le temps de reprendre forme humaine avant de succomber. Parfois, c'était des cadavres de chimères, alors que la magie s'échappait au même titre que ce qu'on pourrait appeler l'âme — les monstres ont une âme, eux aussi, là est bien le souci.

Il ne devrait pas en avoir, de problèmes, à l'avenir, pour les prochaines lunes. Le seul problème résidant dans le fait que tu sois accompagné par la même personne qui t'a volé une nuit, il y a peu. Une nuit que tu aurais dû passer à Dagobah, alors que ton seul alibi avait été de prendre l'air et cueillir ce qui te restait d'herbes. Tu étais revenu le lendemain, avec les herbes, mais les excuses n'ont vraisemblablement pas suffi — Shanti le sent autant que toi, quelque chose vous échappe complètement, et il viendra un jour où ta santé mentale détruira ce qu'il reste de bon autour de toi.

Peut-être même qu'elle s'en ira, Kali avec elle.

Peut-être que Lucjan, lui aussi, décidera de te tourner le dos, parce que tu ne lui as rien dit de tout ça.

Pourquoi lui dire alors que vous ne faisiez rien de mal, alors que…

(Tu lui as dit, tu lui as avoué dans ton coma, et tu ne t'en souviens pas.)

L'impression de porter quelque chose d'interdit, et de nécessaire à la fois. Le passé qui se chevauche avec le présent et des fragments d'un futur qui est de plus en plus ardu d'imaginer sans certaines personnes à tes côtés. Tu n'as pas envie de les perdre. Pour la première fois de ta vie, ce sont des êtres vivants que tu n'as pas envie de perdre, et non pas des fantasmes ou des biens matériels dont tu ne jouis même plus aujourd'hui.

Cette fameuse bête qui croît, le sorcier qui quant à lui croit qu'elle ne sait rien, cette chose décérébrée et sauvage, alors qu'elle a tout à lui apprendre. C'est d'ailleurs quelque chose qu'elle t'apprend tout particulièrement cette nuit-là, alors que la douleur d'une transformation solitaire se mêle à l'anxiété ô combien étrange relevant d'un manque. Manque viscéral, bestial, celui d'être entouré des tiens, ceux que tu n'as pas pu côtoyer encore si ce n'est ton Alpha, mais que tu ressens dans tes chairs comme s'ils te voulaient aussi. Manque profond de cette présence, de ce tout dans lequel tu es désormais inscrit par nature.

Alors tu remues, tu te retournes, tentant de trouver le sommeil alors que ces émotions-là bataillent avec la frustration de ne pas parvenir à apaiser tes pensées. Elles s'échauffent, elles aussi, et l'animal se demande pourquoi il n'y est pas allé, pourquoi il n'a pas galopé plus loin encore, pour les rejoindre, car il aurait réussi à les retrouver, il le sait bien. Le sorcier croit, encore une fois. Croit encore n'avoir besoin de personne, alors qu'il a besoin d'eux. Javier qui n'est pas là et…
S'il devait arriver un moment où, dans tes pérégrinations de chasseur, tu en venais à attaquer des civils, qu'aurait donc fait l'oiseau ? Qu'a t-il prévu, alors que ton Alpha n'est pas présent ? Il semble pourtant lui faire confiance, et toi aussi, l'évidence, alors qu'il y a quelques mois tu luttais pour ne pas lui sauter à la gorge (douces effluves qui, aujourd'hui, t'apaisent quand les jours, nuits sont trop dures).

Tu es incapable de te souvenir de ce qu'il s'est passé, et cette frustration-là ne passe pas non plus. Tu as envie de savoir, pour te rassurer, mais cette autre part de toi est terrifiée de savoir ce que tu aurais pu faire, aurait pu voir, alors que tu n'étais pas toi. Tu ne devrais même pas t'y intéresser.

Comme l'activité de la lune qui te rend toujours aussi fatigué et nerveux, même après tes pérégrinations lupines, et ce cœur qui bat bien trop vite et trop fort pour que tu parviennes à te calmer pour le moment (tu entends le sien, aussi), tout fait en sorte que tu ne sois pas prompt à fermer l'œil. T'as même l'impression de t'être éraflé méchamment quelque chose, sur la jambe, comme si tu t'étais pris un fer de barbelé, ton épaule te fait mal aussi, mais tu n'en dis rien, parce que ça disparaîtrait d'ici quelques jours, comme d'habitude. Une irritabilité tout à fait habituelle, au demeurant, il aurait bien fallu t'assommer pour que tu ne sois pas dans pareil état.

Sans surprise aucune, Lou le constate.

"Logan ?" et se relève aussi, tu l'entends dans le froissement de sa couverture, dans le léger craquement de son articulation d'épaule. Un léger soupir alors que tu clos les paupières, hésitant quant à la réponse que tu aurais à offrir à cette non-question.
(Celle qui te demande si ça va, si tu as besoin de quelque chose.)
Tu re-bouges, passe de la position allongée à plat dos à celle beaucoup moins confortable sur l'épaule (la douille, un peu) mais c'est au moins ça qu'il te faudra pour le voir (mais tu ne le regarde toujours pas).
Demandera, demandera pas ? Et si c'était pire une fois dans ses bras ? Quelle idée. Et s'il ne voulait pas ? Et si cet immonde caprice le mettait en danger ? (Il n'a pas peur de toi) Tu ne ressens plus le danger quand il est là — seulement dans tes bras qui serrent trop fort, parfois, ou dans ce cœur qui cogne trop vite pour être tout à fait innocent. T'aimerais pouvoir combler le vide (béant) que ton loup ressent, égoïste demande s'il en est. Aucune autre meilleure solution, ni même raison qui devrait te pousser à faire ça.

"Tu peux… venir ?" les mots bouffés dans ton esprit sont restitués d'une bien drôle de façon, de cette voix trop peu utilisée cette nuit-ci. Même la veille au soir, tu n'as pas été particulièrement bavard : il faut dire que la reine d'argent et ses effets a tendance à occuper toute la place, comme si elle ne souhaitait pas te partager.
Le problème, dans tes mots, c'est qu'ils ne vont pas plus loin que cette simple demande, pour l'instant. L'autre problème, c'est que c'est la bête qui quémande comme si elle nécessitait, et c'est peut-être bien le cas, alors que le sorcier trouverait ça bien trop cruel. Tu n'es après tout pas le seul à avoir le corps retourné, les muscles endoloris, le rythme cardiaque peu harmonieux. Contre tes tempes, tout semble aller trop vite, et trop lentement à la fois. Le besoin est là.
Tu veux juste qu'il soit plus près, pour que tu ne défailles pas.
(Que tu n'y penses plus.)
C'est tout ce que tes clairs lui disent lorsqu'il est là, alors que tu serres un peu les dents pour ne pas laisser sortir quoi que ce soit.
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MessageSujet: Re: both the same   both the same EmptyLun 6 Déc - 21:03
Première réponse : un soupir. Ça aussi, il ne le relève pas. Ses prunelles captent le mouvement du corps qui se retourne et lui fait face, encore sans prononcer un mot. Souvenir soudain d’adolescence, de Poudlard, de nuits d’insomnie dans le dortoir de Poufsouffle où il demandait à ses camarades s’ils dormaient, eux, et où on lui ronflait généreusement au nez. Trop de nuits passées sans pouvoir dormir, chaque bruit le sortant de sa somnolence, et à finalement lire au coin du feu dans sa salle commune. Jeu des mille différences avec l’ancien Serdaigle à la fois trop et pas assez loin, trop et pas assez proche.
C’est à la fois réconfortant et frustrant de constater qu’ils vibrent une nouvelle fois au même diapason, pour les problèmes de sommeil dont il n’a jamais réussi à se sortir depuis l’enfance. Réconfortant pour l’homme de ne pas être seul ; frustrant pour le guérisseur qui veut fermement que le patient prenne un repos mérité et nécessaire.

« Tu peux… venir ? » La simplicité de la réponse offerte à son seul mot interrogateur suffit à le troubler et à le laisser immobile encore quelques secondes, comme pour être certain de bien avoir compris avant d’obtempérer dans un sens ou dans l’autre (ne nous leurrons pas sur ce qu’il fera, vous le savez tout autant que moi). Il ne lui demandera pas de répéter : les mots s’effaceront, seront balayés comme s’ils n’avaient jamais été prononcés.
Lou ne répond pas. Pas verbalement, du moins : ses couvertures repoussées et son corps qui traverse l’espace en à peine deux enjambées forment une réponse évidente. Hors des draps réchauffés tant bien que mal à force de s’y retourner et de chercher une position confortable sur le matelas un peu raide à son goût, la froide humidité semble s’infiltrer jusque dans ses os. Bras croisés sur son torse nu, réflexe pauvre qui ne fait pas grand chose pour le protéger des frissons qui naissent sur sa chair de plus en plus pâle, alors que s’éloignent les beaux jours de l’été. La pudeur du corps lui importe peu et il n’y pense même pas, plus troublé par ce que Logan a vraiment vu de lui, de ce qui compte vraiment, que par sa quasi nudité.

Logan se pousse un peu alors qu’il arrive à côté de son lit et l’espace laissé est suffisant pour que Lou puisse s’y poser, veillant à ne pas toucher l’homme au passage (il a appris sa leçon). Cette distance-là n’est absolument pas sécuritaire, ni prudente, et les quelques centimètres qui les séparent ne suffisent définitivement pas à… à peu importe, mais ils ne suffisent pas. Il suffit d’ailleurs qu’il se soit rapproché du lycanthrope pour qu’il ait moins froid et l’expérience (délirante, fiévreuse, hallucinée, incroyable) du dernier mois (depuis qu’ils ont marché jusqu’à An Steall Bàn, qu’ils s’y sont embrassés) lui souffle que ce n’est pas uniquement une affaire liée à la température corporelle naturellement plus élevée de son camarade.
Lucjan sait que ce n’est définitivement pas de la fièvre.
Pas avec son cœur qui bat si vite.

Chemin de l’habitude, comme une traînée de feu portée par ses prunelles. Le bras, l’épaule nue, le cou, la mâchoire serrée, la joue, le regard bleu qui l’a accueilli, qui a brillé dans la pénombre une fois la question posée en retour à la sienne. Il ne peut pas en voir la couleur, sans lumière, mais la clarté de l’iris semble tout de même s’enfoncer dans le sombre de son propre regard. Lou ne sait pas ce qu’il doit y lire, si ce n’est cette intensité presque furibonde et bien trop familière. Un goût aussi connu que celui du sel et du sang. « Que veux-tu ? » Toute la place laissée à ce que l’homme veut, ce qu’il désire, ce dont il a besoin, plutôt que d’imposer ses soupçons et inquiétudes éternelles. Ça aussi… ça aussi, il espère avoir appris sa leçon.
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MessageSujet: Re: both the same   both the same EmptyLun 6 Déc - 21:56
Faudrait-il que tu lui dises que tu as mal, cette fois, pour qu'il daigne franchir la frontière que tu as dressée entre vous depuis le départ ? Tout comme les éclaircies et les averses qui vont et viennent sur le territoire, tu sembles être aussi à son image, les cycles n'effaçant rien mais ajoutant des éléments de structure, de respect mutuel. Ce serait bien la première fois que tu n'y aurais pas songé à l'avance, jusqu'à délimiter de manière tout à fait froide et calculée l'endroit où l'autre devrait s'arrêter. Il y a des années, tu l'aurais sans doute empoisonné, et pour moins vil affront que celui-là. Preuve indéniable de ton changement, à moins qu'il ne s'agisse que d'un énième symptôme qui démarque ton… affection certaine pour Lucjan Sacramoni.
Affection est un mot bien fort, bien démodé, il ne te semble pas le ressentir ainsi — sans doute parce que c'est un mot qui ne convient pas à ce que tu es toi. C'était comme revêtir un apparat clinquant alors que le noir est ce qui a toujours transpiré de tes pores, et tout ce qui semble aussi bien t'aller. D'une profondeur silencieuse qui a trop à dire.
Tu n'as pas la sensation que c'est de l'affection qui se déverse, lorsque tu le regardes, lorsque tu le touches (tu t'en rappelles), lorsque tu le sens — de bien des façons différentes, mais sans jamais pouvoir t'en détacher vraiment. Pulsion est un terme un peu plus juste, dans cette configuration, triste besoin que tu ne saurais pas même pas lui exprimer dans son analyse la plus complète. Quelque chose manque, voilà tout ; et particulièrement aux nuits de pleine lune.

C'est aussi de manière instinctive que tu te pousses un peu pour le laisser s'assoir sur ta literie de fortune, voyant et sentant ses frissons comme s'ils couraient ta peau — la tienne, bien trop chaude pour avoir besoin de se couvrir, ce que Lucjan aurait dû faire, lui.
Ce cœur qui bat trop fort et ne s'accorde pas avec le tien, tu aurais pu le détester, au même titre que le moindre petit bruissement désagréable qui troublerait ton sommeil déjà compliqué.
Lui aussi aurait pu te dire que tu exagères, que tu n'as pas si mal, que vous devriez… peut-être… "Que veux-tu ?"

Tu es persuadé d'avoir senti un frisson courir le long de ton bras et de ton dos, alors que tu n'as guère froid. Encore une fois, tu temporises en fermant un peu les paupières, en expirant lentement. Ton retour ne tarde pas à venir, parce que tu n'as pas à réfléchir, ni à tergiverser : ça remue tout ton être, l'exprimer est la seule issue.

"J'ai besoin que tu sois… là" et tu sais pourquoi, sans vraiment savoir pourquoi ; comme une information comprise par cette part de toi qui vibre mais incapable d'être transmise convenablement à l'autre, plus rationnelle, dérangée par le seul fait de s'y soumettre. Tu allais rajouter ce foutu peut-être, signe que le sorcier était encore bel et bien là, à douter, à s'en vouloir, à quérir et souffrir à la fois.
Mais ce peut-être ne vient pas.
(Lucjan t'apprend à exprimer ce que tu n'as jamais pu exprimer. À vrai dire, on ne te l'a jamais vraiment demandé.
L'exercice est particulièrement pénible pour un être tel que toi.
Exercice dont tu te serais passé, si seulement il…)
Ce n'est qu'à cet instant-là que tu rouvres les yeux - il te voit si peu, alors que toi tu le vois si bien - et tu ne vas pas pour lui dire qu'il a froid, qu'il soit obligé de quoi que ce soit. Au contraire. Au contraire, et comme s'il fallait que tu respectes l'autre comme tu l'as jamais fait (parce que l'autre, c'est lui), tu ne parviens qu'à…

"Si tu…" (tu as le droit de refuser)(même ta main suffirait)(ou rapprocher ton lit, peut-être) l'animal ne s'embêterait pas, c'est vrai, et comme à chaque fois, il te faut combattre cette part de toi qui se découvre toujours un peu davantage. Passé un certain stade, tu ne deviendras plus rien de ce que Shanti a pu connaître, et un jour viendra où tout se terminera. Par ta faute, pour elle, tu n'en sais rien ; sauf que ta métamorphose est aussi crevante que manifeste. "Fait ce que tu veux." avec ce besoin exprimé, du reste. C'est lâché comme si tu avais trop à contenir, et qu'il ne t'était plus vraiment possible de forcer quoi que ce soit. (Pas comme ça, pas encore une fois, pas avec lui). Toutefois, tu ne t'aventurerais certainement pas à lui faire croire que tu deviendrais sa propriété. Jamais. Jamais tu ne l'accepterais ; comme tu ne supporterais pas de l'enchaîner à son tour.
Tu en as eu assez de te les passer, ces fers, à toi et aux autres, pour exister.
Vous pourriez bien faire sans, s'il suffisait seulement de se parler.
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MessageSujet: Re: both the same   both the same EmptyMar 7 Déc - 5:28
L’Animagus s’attend à ce que l’homme lui demande de regarder une blessure ignorée plus tôt, de se pencher sur un mal que ses capacités avérées peuvent guérir, ou à tout le moins contenir. C’est ce qu’il s’attend, mais ce qui passe les lèvres pleines et pâles est plutôt dans le domaine de ce qu’il espérait secrètement, dans un coin de son âme qu’il n’ose pas tout à fait regarder en face : « J'ai besoin que tu sois… là. » physique, peut-être un peu plus que cela. Là d’une façon qui suffit à faire battre son cœur encore plus vite, si c’est possible ― il ne réussira jamais à dormir, c’est assuré. Presque soulagé que les yeux du Alvarez soient fermés, pour encore quelques secondes.

Lou hochement faiblement le chef, la bouche un peu sèche, un peu pâteuse. « Si tu… (si tu le veux, si tu ne veux pas) Fais ce que tu veux. » Qu’est-ce qu’il veut ?
La réponse s’impose avec un naturel gênant dans son esprit, surpassant toutes les options les plus raisonnables, les plus sages, les plus simples. Peut-être parce qu’en fait, c’est la plus simple de toutes ? La plus évidente, à tout le moins, pour l’hybride qui, maintenant qu’il est à tout juste quelques centimètres de Logan, vit dans la partie pas assez proche de cette relation sur laquelle il est incapable de poser serait-ce un mot (sur laquelle il refuse de poser un mot, de peur que de nommer quoi que ce soit, l’illusion se dissipe et qu’il y reste seul). Dans tous les cas, hors de question de refuser. De prendre la main tendue autant que d’offrir la sienne, dans cet espace liminaire où se rencontrent le lycanthrope et le demi-Selkie.
Un petit signe du menton et Logan se bouge un peu plus, laissant tout juste assez de place sur le lit jumeau pour que cette fois-ci, Lou le rejoigne sur le matelas. Ses longues jambes glissées sous les couvertures, le corps frissonnant soudain baigné de chaleur réconfortante, sa tête appuyée sur son bicep. Son regard définitivement perdu dans celui de son vis-à-vis alors qu’il prend à peine compte du résultat de sa décision impulsive, ou ceci juste un peu trop tard, une fois le mouvement complété. Une fois qu’ils sont tous les deux, l’un devant l’autre, avec si peu de distance entre eux que s’il respire trop largement, il est certain de le toucher.

« Hey you », et il rit un peu, si proche de Logan, de son visage, de tout son corps à moitié vêtu, là où il est désormais impossible de lui échapper. Salutation crétine qui crève de tendresse idiote, jusqu’à ses grands yeux aux cils qui papillonnent contre ses joues, avant qu’il entame un mouvement pour se retourner et présenter son dos au lycanthrope. Là, ses cicatrices disparaissent et ne laissent à voir que la peau lisse sur la carrure de nageur, la nuque vulnérable sous les mèches sombres et perpétuellement désordonnées. Son crâne appuyé sur son autre bras et le regard fixé sur son lit, désormais vide. Le lit d'un étranger, lui semble-t-il. « Si tu veux… » Lucjan ne sait même pas comment poursuivre la phrase à peine entamée ― c’est qu’à vouloir lui dire quelque chose comme si tu veux me toucher, tu peux (dans le sens que c’est okay s’il passe son bras autour de lui, qu’ils se touchent en dormant, ils sont quand même deux hommes adultes couchés dans un lit jumeau et la magie ne peut pas tout régler côté espace et dimensions), il n’a cette fois pas vraiment le choix de penser à tous les sous-entendus possibles contenus dans ces quelques mots. Pour quelqu’un qui les comprend si mal, vraiment, ça fuse à toute allure dans son crâne. Lorsqu’il reprend un peu sa voix et à peine ses esprits, l’hybride chuchote quelque chose qui tient en ces mots : « Je veux bien. Dormir contre toi. »
Pas sûr du tout qu’il réussisse à dormir, alors que son corps et son esprit semblent allumés de tous les côtés, mais il a dit ce qu’il voulait. Lui. Ce qu’il veut faire.
Un petit hm de gorge lui échappe, alors que ses jambes se replacent et effleurent celles de Logan. Le commentaire qui lui vient est définitivement taquin, alors qu’il ferme les yeux pour tenter (on vit d’espoir, ici) de retrouver cette vague impression de somnolence qui le berçait un peu plus tôt : « En jeans… normal que tu dormes mal. »
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MessageSujet: Re: both the same   both the same EmptyMar 7 Déc - 22:30
Lui, avec toi, proche, plus proche que ça : tu souhaiterais que cela suffise à colmater cette crevasse impalpable, car tu n'aurais certainement pas réussi à endosser une nouvelle fois le manteau de la honte. C'est pourtant une demande justifiée, entière, rendue à l'état brut, un semblant naïve. Quelque chose qui se rapproche de la sincérité des plus innocents, celle qu'on n'analyse même pas après en avoir fait preuve. C'est d'ailleurs assez étrange de te dire que toutes ces pensées qui se chevauchent, à cet instant, prennent soudainement une pause forcée alors qu'un mouvement de menton t'es accordé, au même titre que cette présence que tu as sollicitée non sans peine, malgré une franchise manifeste.
Presque aussi étrange que le laps de temps (restreint)(beaucoup trop restreint) qui a servi à la réflexion de Lou. Il n'a pas hésité. Tu ne sais quoi en penser. On peut commencer par être ensemble. Ce doit être ça. Ça ne peut être que ça… à moins que ce soit professionnel ? Rien de professionnel là-dedans. Tu t'es décalé en grimaçant un peu (ton épaule, toujours) en le suivant des yeux, et il n'a pas fallu long pour qu'il se glisse sous tes couvertures à en embaumer de sa fraîche et douce odeur.
Force est de constater que tu ne t'y attendais pas, à cet espèce d'engouement candide — comme s'il avait prévu le coup. L'oiseau devait savoir comme toi que les lycanthropes et leurs cousins les loups étaient des bêtes sociables - entre elles, seulement - et faites pour vivre au sein d'une communauté de pairs. Mais il ne devinerait pas, pas comme ça… n'est-ce pas ?
C'est peut-être bien professionnel, finalement, mais tu ne sembles rien trouver de ça dans ses bruns que tu vois que trop bien — alors il émet son "Hey you" qui te fait froncer le nez aussitôt, (are you kidding me ?) sa crétinerie apparente se mariant avec un peu trop bien avec le clair de son rire. Pourquoi fallait-il qu'il soit… lui ?
À peine pirouette t-il que tu clos les paupières en faisant la moue, un soupir un soupçon amusé se libérant de tes narines. (Il est aussi ridicule que tu l'es, sans doute, à sourire sans le faire une fois qu'il a le dos tourné.) Aussi le réflexe est quasi-immédiat, mais stoppé dans son élan — il ne faut pas, pas tant que… "Si tu veux…" tu jettes un coup d'œil un peu indiscret à ses cicatrices, à sa nuque, puis au cercle brûlant au creux de cette main que tu devrais bien songer à rendre inaccessible à un toucher direct.
Dans ton sommeil, il se pourrait que… "Je veux bien. Dormir contre toi." cela paraît évident, maintenant. C'est un oui face à ton besoin, un oui qui miroiterait presque le tien. Il a froid. Il a froid… tu as besoin du froid, sur toi, toi qui ne tremble pas. "En jeans… normal que tu dormes mal." ose t-il même rajouter, monsieur le guérisseur. Encore un peu et il allait te prescrire de ne plus en porter, après avoir signé à l'encre rouge son papyrus.
Rien à voir, ignare qu'il est, à sous-estimer ta capacité à ne plus dormir dans du velours.
En guise de réponse à cette infâme provocation, tu passes enfin ton bras bouillant par dessus son flanc et garde les doigts fermés sur ta paume. De quoi signer définitivement l'accord entre vous, en espérant qu'il ne remue pas comme un lapin pendant ces quelques heures à reprendre des forces.
Ton front contre sa nuque tiède, chatouillé par ces cheveux corbeaux en bataille, tu cherches ta position en lui rétorquant enfin, de ta voix encore légèrement éraillée.

"Je m'endormirais avant toi." et avec tes jeans, sous-entendu. Son cardiaque cognant jusque dans ce dos contre lequel tu te places enfin, lui, est certainement pas le mieux placé pour se calmer dans un sommeil réparateur. Si tu décrochais le premier, sans doute finirait-il par t'accompagner. Et tu es suffisamment épuisé pour y croire, suffisamment imprégné de ce qui semblait te manquer aussi, pour y prétendre. Tes paupières se sont déjà refermées depuis quelques longues secondes, maintenant. Ton souffle s'échoue sur sa peau à intervalles de plus en plus régulières, ton pouls toujours aussi rapide même dans cet entre-deux.
La douleur persiste mais l'instinct qui appelle s'apaise, se dissout dans l'instant et pour quelques heures encore.
Car enfin, en moins d'une dizaine de minutes, tu t'endors.
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MessageSujet: Re: both the same   both the same EmptyMer 8 Déc - 5:35
Il n’a pas besoin de le voir pour jurer qu’il doit sourire (un peu, à peine), dans son dos ― peut-être parce qu’il l’amuse, peut-être parce qu’il est bête, peut-être parce qu’il est content qu’il soit venu le rejoindre à même son lit, dans une interprétation très littérale de sa demande. La certitude est entretenue en secret lorsque le bras de Logan l’entoure, ceinture chaude qui traverse sa peau nue. Le contact est étranger, le contact est dérangeant, le contact est bienvenu, et le réflexe d’aussitôt vouloir se dégager de l’étreinte est balancé par le désir de cette même étreinte. Désir assouvi. Serre-moi, lui a-t-il dit dans le délire de la nouvelle lune, lorsque le lycanthrope lui a demandé ce qu’il voulait : toi, serre-moi. Trois mots qui ont trouvé leur exutoire il y a deux semaines et qui résonnent une nouvelle fois dans la simplicité du geste. De leurs deux corps qui s’ajustent, se replacent, jusqu’à se caler dans une position confortable, propice à trouver le sommeil.

Chaque point de contact entre sa peau et celle du Alvarez le brûle et pas uniquement de par la température corporelle de son camarade, qui a de quoi affoler tous ses apprentissages et instincts de guérisseur. Brûle, fourmille, élance presque, sans qu’il cherche à s’en dérober : Lou aimerait être surpris de vouloir encore plus, mais ce n’est pas la première fois que ce désir lancinant se creuse en lui. « Je m'endormirai avant toi. » Un petit éclat de rire sans le son.
Il espère surtout qu’il s’endormira bel et bien.

Derrière ses paupières closes, l’Animagus compte les temps au rythme des battements du cœur de Logan, au fur et à mesure que celui-ci se fait plus lent, à l’image de chaque expiration qui s’échoue contre sa peau. Le pari sans enjeu a été emporté par le brun, dont le sommeil semble aussi chaotique que le sien (ce qui n’est pas peu dire et vraiment, un trouble qu’il aimerait lui éviter, parce qu’entre les insomnies et les terreurs nocturnes, would not recommend). Le sien, de souffle, se cale à celui de l’homme contre lequel il est lové et y cherche son propre apaisement. Alors qu’il sent son esprit s’éloigner de plus en plus, les pensées se faisant plus distantes et floues, il apparaît à Lou que… oui, en effet, il va bien réussir à dormir, ainsi. Dans cette position à l’intimité complète. Avec Logan. Pour peu, il en rirait encore et remonterait dans le temps d’une heure, afin de leur éviter à tous les deux de tournicoter dans tous les sens alors que la solution se trouvait juste sous leur nez. À deux pas de distance. Ridicules, tous les deux, vraiment.

Le temps qu’ils passent à dormir est au moins aussi ridicule ― pour deux hommes qui accusent des problèmes de sommeil, les longues heures (au pluriel) qu’ils captent sont les bienvenues. Elles comblent à peine la déficience permanente qu’ils entretiennent malgré eux, mais ils n’iront pas rechigner. Surtout pas alors que personne n’a eu à craindre le moindre mouvement brusque au cœur de leur grasse matinée, dans cette tente : plus assommés que endormis.

Lou se réveille avec tout un côté du corps engourdi de ne pas avoir bougé d’un iota, alors que Logan se retourne sur le dos. Geste probablement à moitié conscient, motivé par son épaule douloureuse dont l’Italien ignore (pour l’instant) tout (à rajouter sur le papyrus : ne pas dormir sur un membre blessé, au risque d’aggraver la chose). Il se retourne en même temps, le nez pratiquement collé sur ladite épaule, les yeux encore fermés, l’oreille attentive au corps voisin du sien qui quitte les bras de Morphée. Leurs jambes sont emmêlées et fort étrangement, il n’accorde plus d’attention aux jeans que porte le lycanthrope. « Si chaud », qu’il soupire de contentement (juré), cette fois-ci vraiment trop loin pour prendre garde que so hot, c’est tout à fait chargé, comme propos. Tout ce qu’il pense est qu’il a envie d’y rester toute la journée, dans ce lit, à profiter de cette chaleur plaisante, du parfum terreux de Logan, à voguer entre l’éveil et la somnolence. Il est certain que pour ça aussi, Javier lui donnerait sa bénédiction. Juste pour… se reposer. Ici. Avec cette compagnie précise. « T’as gagné. Quand il chuchote, ses lèvres touchent presque l’épaule du Alvarez. Il recule un peu sa tête, pour ne pas céder à l’impulsion (crétine) d’embrasser la peau nue. Tu t’es endormi le premier. »


Dernière édition par Lucjan Sacramoni le Mer 5 Jan - 4:38, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: both the same   both the same EmptyDim 12 Déc - 19:17
Contrairement au terrain onirique d'Edna, tu n'as guère eu de rêves dans tes périodes de somnolence, ou alors si peu que tu n'as jamais pu les restituer ou leur accorder de l'importance. Les cauchemars sont arrivés peu après que tu te sois installé chez Vincent, et même eux, tu les as oublié ; celui que tu vivais les yeux ouverts étant bien plus prenant que tout le reste. Fut d'ailleurs un temps où cinq heures de sommeil te suffisaient pour assumer une journée complète, ce qui n'est vraisemblablement plus le cas. Nuits morcelées, anxieuses, bien trop peu réparatrices pour faire face à ces dangers qui menaçaient de tous les côtés. L'instinct de vouloir rester alerte tout le temps, alors que d'autres parviennent à fermer l'œil. Parce qu'ils faisaient confiance aux protections runiques de Kad, et les tiennes, aussi. La vérité c'est que même ça, ça ne suffirait pas — tu sais maintenant, à tes dépens, que le danger peut venir des entrailles de votre propre camp.

Alors ton espèce d'éveil n'est ni particulièrement nerveux, ni particulièrement nonchalant pour autant — entre-deux tout à fait inhabituel au demeurant, tout comme le fait d'avoir passé la nuit aux côtés de Lucjan alors que rien ne t'y prédestinait. Tu passes de ton épaule (la mauvaise) à ton dos, rafraîchi par ce pan de matelas que tu n'avais vraisemblablement pas occupé durant ces quelques heures. Ce dans un grognement, le nez froncé par l'inconfort relevé. Mouvement dans lequel tu n'as absolument pas songé à tes paumes, l'une d'entre elles ayant plus-que-frôlé le flanc du guérisseur pour t'étendre.

Et tes paupières ne veulent pas s'ouvrir, pas même avec ce "Si chaud" que tu entends soupiré des lèvres de l'oiseau, qui aurait dû te réveiller, tes sens, tes instincts, ton bon sens peut-être bien, pour le sortir de là où tu l'avais attiré. (Il relève juste ce que tu sens toi aussi, même si cela doit être plus nuancé de son parti.) Les instincts et tout le reste, malheureusement, semblent s'être accordés sur le fait que cette configuration était requise, acceptable, voire, tout à fait agréable. Enivrante aurait peut-être été le terme le plus approprié, s'il fallait se reposer sur un seul des sens.

T'inspires longuement, comme un premier élan pour te tirer de cet état de paresse (presque) manifeste. Ta main repose sur ton ventre depuis quelques secondes, et il ne faut pas long pour que la voix du guérisseur s'échoue sur ton épaule, ce "T'as gagné." te chatouillant tant la couenne que l'ego. C'est le genre de réveil que tu mériterais plus souvent, il semblerait. Il sait comment te parler de si bon matin. "Tu t'es endormi le premier." tu ramènes ta main au visage pour te frotter un peu les yeux, réprimant un bâillement. Les paupières s'ouvrent enfin alors que tu tires un peu sur les muscles qui relient ton cou à ton épaule ; réflexe pour détendre ce qui n'était qu'une part du problème.

Tu ne sais pas trop s'il a les yeux ouverts, ta vue périphérique étant ce qu'elle est ; mais ton combat intérieur pour aller vérifier cette information est de très courte durée. Ta tête pivote doucement et dans un froissement caractéristique, tes clairs encore un peu embrumés s'échouant sur son visage. Pas les seuls, puisque ta respiration en fait autant. Contemplation quiète qui s'étend sur ces quelques secondes qui semblent durer des heures - tu ne sais même pas attraper au vol une seule de tes pensées qui galopent, s'il y en a vraiment eu. Sans doute ne penses-tu à rien et que c'est très bien ainsi.

Sans doute n'y-a-t-il rien à penser, face à ce minois paisible et curieusement ensoleillé que tu observes là, comme s'il allait t'échapper l'instant d'après.

Pourquoi avait-il fallu que tu aies été aussi toi la dernière fois ? Et pourquoi ne t'en veut-il toujours pas ?

Coup de bâton qui ne vient pas, retour de karma qui se fait désirer, il y a quelque chose qui ne va pas dans cette quiétude, dans cette chaleur que tu partages avec lui, alors que tout semblait si froid depuis…

L'œil va à nouveau se caler dans un coin de tente, au dessus de vos têtes. Tu es si bon comme gagnant, mais tout aussi bon à tout gâcher alors que (presque) tout te réussissait.

"J'ai gagné quoi ?" ta voix n'est pas tout à fait murmurée, car bien plus réveillée ; et ta faim commence à pointer le bout de son nez. Tu ne pensais bien qu'à ça, d'ailleurs, en posant la question, rêvant déjà d'une farandole de viande fraîche et d'un bain dans l'eau glacée pour tirer un trait sur cette étrange nuit. En l'absence d'une réelle réponse immédiate (l'impatience guette, chez la bête), tu vas pour réorienter ton visage dans sa direction, meublant ton insistance par un "Hm ?" tout à fait adulte, au demeurant.
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MessageSujet: Re: both the same   both the same EmptyDim 12 Déc - 21:47
Le Sacramoni ne bouge pas lorsqu’il entend un froissement d’oreiller et lorsqu’il sent le souffle de Logan sur son visage. Impression qu’il le regarde, de sentir ses yeux pâles glisser sur son visage, sans qu’il ait besoin de vérifier si c’est la vérité ― comme pour le sourire qu’il lui a pensé avant qu’ils s’endorment, il en a l’image dessinée derrière ses paupières et ça suffit à l’homme pour éprouver cet étrange contentement. Quelque chose d’aussi paisible que ce réveil, que ces heures de sommeil où les mauvais rêves se sont tenus à l’écart, que de s’attarder aux côtés de Logan et de ne plus trouver cela si inhabituel. De trouver cela si simple, si évident, que ses questions et angoisses classiques ne trouvent pas de faille où s’infiltrer.
C’est la pleine lune, il va bien, il est avec le Alvarez, dans son lit, et la somme de ces éléments lui convient tout à fait.

« J'ai gagné quoi ? L’esquisse d’un sourire chatouille ses lèvres, alors que la question à retardement le tire un peu plus de son sommeil. Hm ? » Le voilà à rire encore (éclat rauque, un peu plus franc que son précédent murmure), la poitrine réchauffée d’une émotion indicible. Cette fois-ci, il ouvre les yeux et accroche le regard de Logan, la malice brillant dans ses prunelles sombres. Il se remonte sur son coude, légèrement penché sur la silhouette de l’homme ― position ô combien dangereuse, alors que l’impulsion (crétine, on a dit) d’embrasser son épaule se transforme en impulsion encore plus crétine de l’embrasser point. Ce qu’il ne fait pas, parce que… parce que ce n’est pas parce que c’est arrivé les deux dernières fois qu’ils se sont vus que ça veut dire quoi que ce soit, de toute façon (on vous laisse mijoter ça). Surtout pas que Logan partage ce désir doux, dont la présence est moins furieuse que ce qui a pu caractériser les deux précédentes étreintes susmentionnées, mais néanmoins prégnante.
On aimerait vraiment aussi pouvoir dire que Lucjan cache parfaitement ce dit désir, mais force est de constater qu’absolument pas. Que ça pourrait tout aussi bien être écrit sur son front, alors que ses yeux passent de ceux de Logan à sa bouche, pendant de très longues secondes ; qu’il déglutit légèrement et humecte ses propres lèvres, celles-ci à peine entrouvertes ; qu’il regarde ensuite son cou nu, sa courbe si souvent détaillée lorsqu’il n’ose pas aventurer ses prunelles plus haut ; que le rose revient prendre sa place sur ses joues et moire la peau où le hâle estival s’est estompé.

Lou ne s’en rend même pas compte, ou du moins, pas avant qu’il capte à nouveau les pupilles du Alvarez. Et encore là, définitivement pas assez, versus la démonstration épouvantable de thirst qu’il vient d’offrir à ses yeux ébaubis.

Un miracle qu’il ne le fasse pas.
Il ne s’écarte pas non plus.

« Les mandarines de la victoire, annonce-t-il, révélant la surprise (à son sens) apportée dans ses affaires, pour cette pleine lune. Lorsqu’il a mis la main dessus, sa première pensée a été pour Logan ― et il devrait en être gêné, d’ailleurs, que ça ait été si automatique. Que de la même façon qu’il n’a pas hésité à lui partager sa confiserie préférée à la nouvelle lune, il n’a pas réfléchi avant d’empaqueter le paquet d’agrumes à côté de la viande, du pain frais, des serviettes. Et un animal en origami de ton choix. » Tout aussi sérieux dans sa proposition, alors qu’il offre la chose à un homme adulte de presque trente-deux ans, et non pas à un enfant de quatre ans (chiffre choisi par pur hasard). « Si t’as un meilleur prix en tête… » La taquinerie frôle effrontément le flirt, ouvre une porte sans qu’il ose tout à fait s’y engouffrer et révèle un peu plus que ce tempérament gardé qu’il affiche en façade.


Dernière édition par Lucjan Sacramoni le Lun 13 Déc - 4:02, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: both the same   both the same EmptyDim 12 Déc - 23:22
Ce rire n'est pas loin de te faire mal là-dessous, sous ton thorax, tant il résonne à en décentrer tes rouages logiques et supposément bien ancrés. Il a quelque chose d'aérien, de profondément bon, de sincère ; autant de termes qui ne te siéraient pas mais dont tu te nourris comme des dernières eaux dans le désert. Il te fait momentanément oublier la réponse demandée, pas la faim cela dit, soyons honnête, et le presque-réveillé (ou le presque-endormi, dépendant du point de vue) rouvre ses yeux pour aimanter les tiens. Et alors quoi ? Où est-elle, cette réponse ? "J'ai rien entendu…" de quoi insister encore un peu sur ce terrain qui devient alors soudainement plus glissant. Pas de colère refoulée, pas de frustration (ou si peu), pas l'ombre d'anxiété dira t-on même, alors que tu laisses tes polaires remonter vers le visage de celui qui s'est hissé un peu plus haut.

Le Beta n'apprécie pas être ainsi surplombé, et cela se sent dans ces paupières qui se plissent un peu, alors que le sorcier s'étonne à observer des signes autrement moins subtils sur le visage de son vis à vis. Des signes d'envie, peut-être, alors que tu essaies de sonder jusqu'où il pourrait aller, jusqu'où il se permettrait de se languir, avant de sauter dans la gueule du loup. Autant de ces subtilités qui s'instillent et parasitent ton propre corps, ton propre esprit, alors que tu n'as pas réel souvenir d'avoir envie celui d'un autre à ce point. Pas ainsi. Ses lèvres, sa présence, son rire, sa chaleur suffisent. Mais cela est déjà beaucoup pour personne comme toi.

"Les mandarines de la victoire" cela est toujours mieux que de t'imaginer qu'il puisse s'agir d'un cadeau désintéressé, ce que tu peinerais encore fortement à accepter. Il y a quelque chose qui ressemble à un début de sourire qui se dessine sur tes lèvres, alors que dans tes clairs, ce dernier s'imagine déjà beaucoup plus franc. "Et un animal en origami de ton choix." Ça, pour le coup, tu ne t'y attendais pas. Pourquoi un animal en origami ? Qu'est-ce que tu pourrais bien en faire, si ce n'est l'utiliser pour faire prendre un feu ? Dans le meilleur des cas, Kali le mangerait.
"Hm," que tu réponds de manière tout à fait claire et loquace. C'est une seconde avant que tu ne forces sur cette fameuse épaule pour te redresser à ton tour, appuyé sur ton coude — "Si t'as un meilleur prix en tête…" — et dans ton froncement de nez léger, t'ajoutes un "Pas de viande ?" comme si tu n'avais cure d'avoir poussé de manière fort naturelle le visage de Lou pour prendre la place avec le tien, comme si tu ne voyais pas à quel point cette proximité était dangereuse, maintenant que le sommeil n'était plus un alibi béton.

L'œil qui court sur ses traits comme s'il te fallait en faire une cartographie précise, pour ne pas l'oublier. "Un prix pour les perdants ?" qui ferait ça, sérieusement ? Sous-entend que si tu allais pour franchir ces quelques centimètres contre lesquels vos souffles s'échouaient déjà, ce serait pour assouvir une envie qui est sienne, et sienne uniquement. Le méritait-il seulement ?
(#) Cette métamorphose depuis ces derniers mois, ces cycles imbuvables, la bête qui se vautre là où tu ne l'attendrais pas ; tout fait pour que tu ne sois plus en mesure de reculer face à grand-chose, et encore moins face à ce à quoi tu as déjà goûté. Ton épaule commence à t'élancer et c'est le moment tout à fait choisi pour offrir un lot de consolation à celui qui n'apaise pas un seul instant tes propres émois. Tes yeux qui lorgnent là où tu souhaites te (re)poser, comme une demande à laquelle il semblait avoir déjà répondu depuis le début. Ton calme presque hivernal respire pourtant un appétit succinct, si bien que tu t'en sens toi-même engourdi une fois rallié à ses lèvres. Contient à peine l'envie d'aller effleurer de tes doigts irradiés de chaleur sa joue, puis sa mâchoire, avant que tu n'interrompes toi-même.

Tu le libères.

Le goût d'irréel est amoindri, quoique tenace ; tranchant avec ces fois où tu croyais bien ne plus être toi-même. Front contre le sien, mâchoire un peu serrée (cette épaule commence à t'agacer), tu t'égares dans tes pensées (il faudrait lui dire), et en revient pourtant avec l'information la plus terre à terre qui soit.

"J'espère qu'il y a beaucoup de viande."

Tu serais capable d'engloutir un cheval ; et s'il pouvait encore rire une dernière fois, ses bruns dans tes clairs, tu ne t'en sentirais pas plus mal.
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