La sécurité, c’est important. On ne vous le répètera jamais assez, même si vous pensez l’avoir trop entendu, elle est souvent reléguée au second plan dans l’ordre des priorités. Eté comme hiver, il faut y veiller. On n’y accorde jamais assez d’importance, jusqu’au jour où un problème arrive. Et c'est bien souvent le problème, un manque total de bon sens selon les victimes et les assureurs ...

Et Rowan y a été confronté. Ou plutôt craint d’y être confronté incessamment sous peu. Sa rencontre avec Paris l’a bousculée. Déjà, parce qu’elle s’est découvert héritière non désirée d’une dette immense. Une dette qui n'était clairement pas prévue dans son budget. Et ensuite, parce que l’autre lui a promis qu’elle viendrait récupérer son argent d'une façon ou d'une autre. Les détails à ce sujet sont un peu flous. Mais, Rowan sait qu’elle ne souhaite pas revoir de sitôt la dealeuse de son frère et pour que cela ne se reproduise plus, elle a étudié plusieurs options.

La première : le déménagement.
Elle y songe depuis un moment. A déjà fait le tour de quelques autres appartements, mais ne trouve rien d’aussi bien que ce qu’elle a actuellement. Il lui faut de l’espace. Un espace lumineux pour ses plantes, elle veut une lumière naturelle, pas une de ces sphères magiques supposées recréer les mêmes effets que le soleil. Leur efficacité est bien souvent remise en question dans les revues qu’elle a pu feuilleter.

La seconde : installer un système de sécurité.
Garde du corps, artéfact, sortilèges renforcés ? Elle est prête à considérer tout ce qu’on lui propose, tant que c’est efficace pour repousser d’éventuels intrus. Elle est prête à y mettre le prix aussi. Autant dans cela que dans le silence de Paris.

Alors, à défaut de pouvoir s’offrir le luxe d’un déménagement en urgence, donc, la journaliste opte pour une optimisation de son système de sécurité inexistant. Et qui de mieux qu’une briseuse de sort pour l’aider à trouver une solution à son problème ?!

Les talons de ses chaussures résonnent comme tant d’autres sur le carrelage du centre commercial. Elle connaît l’endroit comme sa poche, une merveille architecturale, bien plus riches en termes d’offre que le Chemin de Traverse et ses vieilles boutiques. C’est ici et nulle part ailleurs qu’elle pourra la trouver. Zarya Khan. Leurs routes se sont croisées à de nombreuses occasions, des réceptions pour divers évènements caritatifs le plus souvent, mais ce n’est que très récemment que la Scamander s’est rappelée que peut-être cette dernière, en plus d’avoir toujours plein d’histoires à partager, avait d’autres compétences. Comment a-t-elle fait pour ne pas s’en rappeler plus tôt ?!

Un jour ordinaire, Rowan aurait pris le temps de se promener dans chacune des quatre ailes pour apprécier les façades et pourquoi pas se laisser tenter par quelques achats purement impulsifs. Mais ce ne sera pas pour aujourd’hui. Elle a la tête ailleurs, c’est tout juste si elle prend le temps de répondre par un sourire à une femme qui pense l’avoir reconnue. Tant pis, ça arrive, elle ne peut pas se montrer toujours disponible pour tout le monde. Rapidement, elle se rend au cinquième village du centre commercial, celui où se trouve les objets d’arts, les antiquaires et tout un tas d’autres boutiques qui ne sauraient trouver leur place dans l’une des quatre saisons tant elles sont particulières. Pour y avoir déjà mis les pieds à quelques occasions, Rowan reconnaît facilement la façade de la boutique par Zarya et n’hésite pas un seul instant lorsqu’elle pousse en pousse la porte. Elle ne sait pas ce qu’elle cherche exactement, elle sait juste qu’elle veut quelque chose d’efficace.

A l’intérieur de la boutique, l’ambiance est plus calme, les odeurs plus apaisantes que celles de la foule qui se bouscule à travers les grandes allées du centre commercial. On s’y sent bien, on y trouve une forme d’harmonie. Ce n’est ni trop chargé ni trop fade. Et il en va de même pour ce qu’elle aperçoit des rayons de la boutique. Tout semble y avoir sa place. Même la propriétaire est là. Resplendissante, comme à son habitude. Et ça ne fait que rassurer Rowan quant à l’issue de cette visite.

« Zarya, quel plaisir de te revoir ! » Elle est sincère. « Comment vas-tu depuis la dernière fois ? » Rowan ne sait plus exactement à quand remontre leur dernière discussion, mais elle est prête à parier que ce n’est pas tout récent. « J’espère que tu n’es pas trop surmenée, en ce moment. Je n’étais pas certaine de pouvoir te croiser aujourd’hui. » Elle a besoin de ses conseils, et elle a comme l'impression que ça va prendre du temps ...

La journée est calme, plus tranquille que d'ordinaire malgré Samain et la fête des morts qui approchent - encore célébrées par certaines anciennes familles selon des traditions plus anciennes encore, ou par de récents endeuillés venus espérer quelque artefact qui pourrait leur permettre de contacter ses défunts en cette nuit où le voile entre monde vivant et mort s'affine soudainement.
Peut-être les clients sont-ils repoussés par la chappe transie par le froid et l'humidité qui s'est posée sur la ville et s'infiltre jusque sous les capes d'hiver. Même si les chemins parsemés de rêves et d'illusions du centre commercial des Golden Wand offrent un certain répit, encore faut-il se motiver pour traverser l'automne jusqu'à y entrer.

Pour autant, le travail ne manque pas. Même si son employé.e n'est pas là aujourd'hui, le peu de passage du jour lui permet tout de même de se concentrer sur ses activités de briseuse de sort. Installée à un établi de bois sculpté qui forme un coin avec le comptoir, elle note quelques indications à côté du croquis d'un artefact - manifestement celte au vu du triskel qui s'y dessine - dans un épais carnet à la couverture tannée, trahissant l'usure mais l'attention qui lui est donnée. Récupérant la baguette coincée dans ses cheveux relevés, Zarya duplique la carte étalée sur l'établi et, après un Reducto pour l'amener à la taille du carnet, trace quelques cercles et d'autres lignes dans une encre d'un riche violet. Elle se redresse, observe son travail le temps que l'encre sèche - au moins ce vieux manuscrit trouvé chez un confrère aura été utile : après quelques heures passées dessus, la voilà sur la piste de quelques autres sépultures sorcières d'un autre temps, celtes cette fois. Les expéditions lui manquent à vrai dire, rares depuis qu'elle s'est installée dans ce Royaume-Uni aux frontières trop hermétiques. Au moins, celle-ci sera plus simple à lancer puisque située dans le pays à priori - si elle parvient à rassembler davantage d'informations pour en faire une piste solide et asseoir ses hypothèses actuelles, évidemment.

La porte de la boutique s'ouvre. De l'air, naît le tintement éthéré de clochettes invisibles mais qu'on ne peut qu'imaginer faites de verre. Coinçant la carte dupliquée entre les pages de son carnet avant de le refermer, Zarya relève la tête vers la cliente qui vient d'entrer et qui la salue déjà avec une certaine chaleur. "Rowan, ça faisait longtemps," elle lui rend sur le même ton et un sourire. Impossible de ne pas reconnaître la célèbre présentatrice, éclatante dans la lumière un peu tamisée de la boutique, d'autant qu'en plus d'avoir participé à son émission, elles se croisent régulièrement.
D'un sort, la carte s'enroule et se glisse dans le tiroir de l'établi où elle vient de placer son carnet. Un motif luit une seconde sur le dessus le pan de bois lorsque l'amandier effleure le métal orné d'une serrure pleine, sans trou pour y glisser une clé, scellant l'ensemble fermé. Ayant fini de ranger son travail à l'abri des regards, précaution d'usage, elle s'approche du comptoir. "Tout va bien pour moi : quelques projets intéressants qui se profilent. Et toi, avec le JT ? Tu as l'air assez à ton aise pour finir par voler la vedette à l'autre présentateur," c'est glissé sur un ton calme, presque entendu mais pas moins connivant. D'un point de vue pragmatique, les bonnes relations avec les clients potentiels sont toujours un plus - surtout celles et ceux avec une réputation et une position telles que celles de Rowan. D'un point de vue moins détaché et plus personnel, Zarya apprécie sa personne - pas son alignement sur les idées de Voldemort, encore qu'elle ne peut pas vraiment parler puisqu'elle en use aussi pour mener à bien ses objectifs, mais elle reconnait sans mal son agréabilité, et valorise l'ambition qu'elle croit décerner chez elle.

Elle passe le comptoir pour se retrouver face à Rowan et trouver son regard plus près, réduisant la distance pour rendre l'échange à la fois plus personnel et un peu plus confidentiel. Même si elles sont seules dans la boutique, la manière qu'a la présentatrice d'exprimer sa volonté de la trouver ici lui laisse à penser qu'il y a cette fois une raison précise à sa venue. "Tu viens au bon moment, même si j'ai toujours largement de quoi faire la journée est plutôt calme, donc je devrais pouvoir te donner toute mon attention." Elle assure sans ni trop de légèreté ni de gravité, juste le bon équilibre mâtiné de touches d'assurance, comme si elle ne pouvait que parvenir à lui trouver ce qu'elle est venue chercher - de quoi mettre en confiance. Who could say if there's the slightest tease here when it's subtle enough to sound like it's nothing.
D'un signe vers les artefacts exposés dans diverses vitrines, elle l'enjoint à lui en dire plus, avec toujours la légèreté agréable d'un sourire aux lèvres. "Je peux t'offrir à boire et t'aider à trouver quelque chose de particulier ? Ou tu venais jeter un oeil et prendre des nouvelles ? " Quelque soit la réponse, elle semble la bonne, comme si elle était tout aussi ravie de pouvoir l'aider à trouver ce quelle cherche que de passer un moment à discuter avec elle. C'est vrai, d'ailleurs, et c'est là la clé pour convaincre de la sorte : un peu de sincérité.

La porte se referme derrière elle et Rowan avance dans la boutique jusqu’au comptoir, où elle attend patiemment que la brune range ce sur quoi elle travaillait avant son entrée. L’accueil est bon, il l’a toujours été. Et en tant que commerçante, Rowan sait bien que Zarya doit apporter un soin particulier au traitement de sa clientèle.

La conversation commence comme bien d’autres, des banalités, il faut toujours partir du général avant d’aller dans le détail. Le système est presque similaire aux sujets qu’ils présentent tous les jours sur les ondes. Le titre attire l’attention (ici, c’est elle le titre, le centre de l’attention), on plante un décor (la boutique, les banalités) et ensuite on donne les détails croustillants (ils viendront ensuite). Elle hoche doucement la tête au moment où Zarya lui dit que de nouveaux projets sont sur la table, c’est bien. Très bien, même, elle espère juste qu’elle ne sera pas trop débordée pour se pencher sur celui qu’elle lui amène. « Tu as l'air assez à ton aise pour finir par voler la vedette à l'autre présentateur » Il faut bien reconnaître qu’elle a rapidement pris ses marques sur le plateau. De toute façon, elle n’a pas eu le choix. Si elle n’avait pas cette assurance, on ne lui aurait pas laisser finir la première semaine.  « Si seulement ! » Elle regrette toutefois de devoir partager l’affiche, mais Zabini a été formel, c’est un travail d’équipe. Ils forment un duo, ils se doivent donc d’apparaître ensemble à chaque édition. Elle pouvait se permettre d’être seule sur son émission précédente, mais pas sur ce plateau avec lequel elle est devenue plus familière.  « Mais ils refusent de retirer l’un des deux sièges, alors pour le moment, je partage gentiment. » Un jour peut-être qu’il n’y aura plus qu’un siège, et si ce jour venait à se présenter, elle compte bien être celle à l’occuper. Il suffit d’attendre, chaque chose vient en son temps.

Zarya la rejoint de l’autre côté du comptoir et malgré les talons qu’elle porte, Rowan doit lever légèrement les yeux vers elle. "Tu viens au bon moment, même si j'ai toujours largement de quoi faire la journée est plutôt calme, donc je devrais pouvoir te donner toute mon attention." Tout à fait la réponse qu’elle attend. « Parfait. » Elle est soulagée d’apprendre qu’elle aura toute l’attention de la briseuse de sorts pour sa recherche. Se confier, même de manière partielle, au sujet de ses récents problèmes ne pouvait décemment pas se faire si l’autre était distraite. Rowan a besoin de savoir qu’elle va mettre toute son énergie à lui proposer une solution efficace – et si possible pas trop onéreuse.

Alors lorsque Zarya lui propose à boire, elle ne peut décliner la proposition.   « Je veux bien une tasse de thé, si tu en as, bien sûr. » Il y en avait la dernière fois, elle ose espérer que ce sera encore le cas cet après-midi. Visite de courtoisie, recherche d’objets et un besoin de changer d’air, Zarya a probablement ciblé en une question tous les motifs qui ont pu la pousser à se rendre dans le centre commercial bondé.« On va dire qu’il s’agit d’un peu de tout ça à la fois. » L’un surpasse bien entendu tous les autres, mais elle a vu juste.  « On s’assoit ? » Inutile de faire dix fois le tour la boutique alors qu’elle ne sait pas ce qu’elle a à lui offrir. Sans peine, Rowan se fraye un chemin jusqu’à la petite table ronde près du comptoir. Celle-là même où elle avait pris place lors de sa dernière visite – visite au cours de laquelle elle était repartie avec bien plus d’objets qu’elle ne l’avait imaginé en mettant les pieds dans la boutique de l’américaine. Elle se déleste de sa veste et de son sac à main, qu’elle dépose sur le dossier de la chaise pour observer le manège des petites tasses fumantes voler dans leur direction. « Merci. » Le sourire est poli, reconnaissant pour l’attention qu’elle porte à sa cliente du jour.  « Je viens te voir parce que j’ai besoin de ton expertise. » La journaliste lance le sujet sur la table, sans pour autant tout dévoiler d’un coup, alors que ses mains viennent entourer la tasse. « Tu t’y connais bien en matière de sécurité ? » Elle devine déjà une réponse positive, mais il lui faut l’entendre le dire de vive voix. Juste pour être sûre qu’elle vient frapper à la bonne porte et ne s’apprête pas à partager des détails de sa vie privée pour rien. « Oh, tu aurais un peu de sucre aussi, s’il te plaît ? » Petite moue désolée, elle aurait dû s’apercevoir avant qu’il manquait du sucre pour accompagner sa boisson.

Les banalités des débuts de conversation passent rapidement, prémisses qui servent tout juste à réinstaurer la relation pré-existante et retrouver un terrain commun où elles peuvent se retrouver. Une base sur laquelle amener le reste de la conversation, introduction à laquelle elles se plient chercher trop à s'y attarder.
Graduellement, le sujet devient plus personnel. Plus actuel, aussi, bien que peut-être un peu en marge alors que Zarya amène un compliment aussi sincère que de mise. Elle les a effectivement suivi, les débuts de Rowan au JT, habituée à suivre régulièrement, bien que souvent d'une oreille, les infos du jour. La présentatrice semble tout aussi à l'aise que pour son émission, manifestement faite pour l'écran cristal, et Zarya avoue sans mal lui trouver plus de charisme que son co-présentateur. Sa remarque fait naître un rire léger, amusement qui flotte un instant dans l'air tamisé de la boutique. "Peut-être que ça viendra si tu continues comme ça - je te le souhaite en tout cas. J'imagine qu'ils peuvent pas retirer ton partenaire aussi vite que ça."

Rejoignant Rowan de l'autre côté du comptoir, il est temps pour elles de ramener la conversation à la raison de sa venue. Non pas que discuter déplaise à Zarya, mais outre le fait qu'elle travaille et doit maintenir sa boutique à flots, elle est quasi certaine que la visite est motivée par une raison plus concrète. "Qui pourrait se passer de thé ?" elle répond avec simplicité par une rhétorique un peu connivente, à nouveau, lorsque Rowan accepte sa proposition de boisson. Zarya se dirige vers un coin du compteur spécialement dédié au thé : au carrefour des cultures, un samovar russe de métal ouvragé, gravé de runes, prend une partie notable de l'espace, utile pour garder le thé à la bonne température pour les clients estimé, mais c'est bien dans une théière typiquement ouzbèque, qu'elle prend d'abord soin de faire chauffer avec de l'eau chaude pendant que Rowan continue à lui répondre, qu'elle verse le thé - ouzbèque lui aussi.
D'un signe souple de la main, Zarya l'invite à rejoindre la table toute proche. "Bien sûr, installe-toi et dis-moi tout. On trouvera ce dont tu as besoin." L'assurance est calme, une évidence qui ne laisse pas de place au doute. Sa cliente assise, elle la rejoint avec le thé, lui servant la moitié d'une des tasses qu'elle a fait léviter jusqu'à la table, avant de faire de même avec la sienne - selon les traditions d'hospitalité de son pays natal. Un tour de la baguette d'amandier, ressortie de sa poche, et elle verrouille la porte de la boutique pour qu'elles ne soient pas dérangées. Un autre, et l'écriteaux accroché à la porte tourne sur lui-même, indiquant à de potentiels clients qu'elle est actuellement en consultation privée.

Comme souvent, on la questionne d'abord avant d'en venir réellement aux faits et aux détails du pourquoi, préférant se rapprocher d'abord du comment. Reposant sa tasse sur sa coupelle, Zarya prend le temps de finir sa gorgée de thé et d'observer son interlocutrice. Sans jauger, juste de quoi chercher un elle-ne-sait quoi dans le regard, une tension infime dans les muscles du visage. De quoi lui donner une idée de l'importance de la demande pour Rowan, ou de son inquiétude.
Un léger sourire à Rowan qui lui demande du sucre, de quoi dire que ce n'est rien, alors qu'elle fait venir un sucrier à elles d'un mouvement de sa baguette. "Voilà pour toi." S'il n'est pas rare qu'on s'adresse à elle pour des histoires de sécurité, particulièrement depuis qu'elle est installée au Royaume-Uni, on vient rarement chercher des artefacts chez elle sans une bonne raison. Ce n'est jamais juste de la simple prévention, même si elle n'apprend que rarement - pour ne pas dire jamais - la raison exacte de ces appréhensions. Ca lui va ; elle n'a pas besoin d'en connaître les moindres détails, juste assez pour savoir ce qui sera le plus efficace dans la situation de chacun. Elle se laisse aller légèrement contre le dossier de sa chaise, le sourire laissant place au professionnalisme. "Pour ce qui est de la sécurité, on peut dire que je m'y connais plutôt bien. En tant que briseuse de sort j'ai plutôt eu à démêler et défaire bon nombre d'enchantements de protection durant mes expéditions, mais ça veut aussi dire que ça m'a permis d'en étudier bon nombre de très près," sans s'interrompre, elle fait venir à elle deux carnets, bien différents de celui usé dans lequel elle écrivait lorsque Rowan était entrée. Son regard la retrouve. "et de trouver bon nombre d'artefacts et de combinaisons runiques utiles pour la protection."

Laissant de côté le carnet d'un bleu turquoise profond fermé par un mince loquet d'argent, Zarya donne un léger coup de baguette sur le pas de serrure du noir avant de l'ouvrir à une nouvelle page. Plume en main, elle poursuit. "J'aurais besoin de quelques informations supplémentaires pour t'indiquer ce qui sera le plus efficace pour toi. Ne t'en fait pas, le carnet ne peut être lu par personne d'autre que moi, et je me tiens au secret professionnel. Personne n'en saura rien." Elle prend les devants pour la rassurer et, pour marquer ces paroles, rajoute une rune à celles qui cernent déjà les coins de la page. Devant les yeux de Rowan, le papier ondulera brièvement, rien qu'une seconde, avant de devenir totalement illisible, les runes au coin complètement irreconnaissables. Précautionneuse, Zarya prend aussi le soin décrire en ouzbèque, les runes du carnet empêchant les sorts de traductions. "De quel genre de sécurité as-tu besoin ? Ou plutôt pour commencer : pour quoi ou qui ?"

Le thé coule de la théière à la tasse sans une seule goutte ne retombe sur la table et leur tranquillité est assurée par le cliquetis de la serrure de la porte. Ce ne sont que des petits détails, mais ils suffisent à lui donner un aperçu de ce sentiment de sécurité dont elle est à la recherche depuis quelques temps. Sentiment renforcé quand les paroles de la brune viennent confirmer qu’elle est au bon endroit. Ni l'une ni l'autre ne s'attardent trop sur les banalités qu’elles se servent volontiers l'une à l'autre d’ordinaire. Le sujet qui les intéresse véritablement  fait donc rapidement son entrée dans la conversation et à son grand soulagement, Zarya répond par la positive. La sécurité, elle connaît, parfait. « C’est bien ce qu’il me semblait. Tu es donc la personne qu’il me faut, enfin, si tu veux bien. » Elle ne veut pas lui donner l’impression d’être désespérée, pas au point de forcer la main à n’importe laquelle de ses connaissances. Mais d’une certaine façon, elle l’est : désespérée.

Prudente, un peu trop ses derniers temps dira-t-on, Rowan reste tout d’abord très évasive. Probablement trop, même. Pourtant, Zarya en bonne professionnelle, ne la presse pas. Celle-ci répond patiemment à sa question. Attentive, elle écoute tout en observant le vol des carnets jusqu’à leur propriétaire. Deux ? Un seul ne serait pas suffisant ? Les méthodes de travail de Zarya lui apparaissent soudainement bien intrigantes, elle qui ne la connait que par des soirées ici et là, ignore finalement tout de ses pratiques. L'expérience promet d'être intéressante. « De quel genre de sécurité as-tu besoin ? Ou plutôt pour commencer : pour quoi ou qui ? » Même si cela est inutile, elle le reconnaît après coup, Rowan ne peut s’empêcher de jeter un coup d’œil vers l’entrée. Juste au cas où. « C’est pour moi. » Se présenter comme vulnérable n’est pas dans ses habitudes, la situation la plonge dans une certaine gêne avec laquelle elle est loin d’être familière. « Ou plutôt pour mon appartement, en fait. Et avant que tu ne le demandes, non, ça n’a rien à voir avec le fait qu’Harry Potter ait été enlevé, je ne suis pas dans cette espèce de phénomène à la mode de renforcer la serrure de la porte. »

Comment expliquer la situation sans pour autant trop en dire … ses doigts jouent avec sa cuillère qui remue le sucre tout juste ajouté à sa boisson, d’une façon qu’un puriste qualifierait d’insulte aux buveurs de thé. La tradition voudrait que l’on fasse un mouvement de six à douze heures, contrairement au geste circulaire auquel elle se tient. Mais à cet instant, la tradition lui passe bien au-dessus de la tête, tout comme le kidnapping de l’un des chouchous du gouvernement. « Il semblerait que quelques fans se montrent un peu trop intéressés par ma personne. L’autre jour, j’en ai retrouvé une sur le pas de ma porte et elle s’est même introduite chez moi. Je t’avoue que je n’ai pas trop su quoi faire sur le moment. » Elle lève les yeux vers la briseuse de sorts, essayant de savoir ce qu’elle pourrait bien penser de son histoire. « Je croyais que ce genre de chose n’arrivait qu’aux célébrités, aux chanteurs, aux acteurs, mais pas à la présentatrice du JT ! C’est affreusement gênant comme situation. Encore une chance, j’étais bien habillée et il n’y avait rien de trop personnel à portée de mains, mais quand même. Si l'information venait à se répandre, je ne voudrais pas me retrouver avec une cinquantaine de personnes chez moi en rentrant du travail.» L’entrée de Paris lui revient en tête comme si cela c’était produit un peu plus tôt dans la journée. Un souvenir absolument terrible. « Comme tu l’imagines, je n’ai pas très envie que ça se reproduise. Et il me faudra plus qu’un simple sortilège de verrouillage pour l’empêcher.» Un sortilège comme celui-ci serait défait d’un simple Alohomra et elle ne voulait pas se retrouver avec Paris au pied de son lit, au beau milieu de la nuit. Il était tout autant exclu qu’elle puisse transplaner dans le salon à l’heure du petit déjeuner – encore que, elle doute que l’autre soit du genre matinal. « J'ignore si tu as déjà rencontrer ce genre de système de sécurité, mais l’idée serait déjà d’empêcher les intrusions non désirées en attendant que je trouve un autre logement. » Ce ne serait donc que du temporaire, mais elle a besoin de repartir avec un semblant de solution. Une serrure magique sur sa porte ? une statuette ? un miroir ? Tout est bon à prendre, et elle sera prête à y mettre le prix.

« Je suis désolée, ce n’est peut-être pas aussi passionnant que les projets sur lesquels tu travailles en ce moment … Il est même certain que les commandes qu'on lui passe habituellement sont bien plus intéressantes. mais tu es la première à qui j’ai pensé après que ça soit arrivé. »

Assises à la table de bois ciselé, un thé pour réchauffer les mains et délier la parole, Zarya prend d'abord le temps d'assurer à sa cliente du moment qu'elle est non seulement venue toquer à la bonne porte, mais aussi entre de bonnes mains et que nul n'apprendra les raisons de sa venue ici. Elle sait la nécessité des sentiments de confiance et de sécurité dans ces affaires, alors elle s'attèle à leur créer de bonnes conditions pour qu'ils éclosent, les laisse s'instiller dans l'atmosphère tamisée de la boutique. Lorsqu'elle demande finalement à Rowan plus de précisions sur ses attentes et ses besoin, Zarya est prête, sa plume - préférée à un stylo qui serait sans doute considéré comme trop moldu, à son grand désarroi - au-dessus de la page partiellement vierge, prête à prendre en notes qui seront illisible pour tout autre qu'elle ce qui lui sera confié.

Rowan semble encore inquiète si elle en croit le regard lancé vers la porte verrouillée et la manière nerveuse dont elle utilise sa cuillère, aussi Zarya écoute d'abord sans la couper. Un hochement de tête pour signifier qu'elle a bien compris, et la pointe de la plume gratte le papier du carnet. Rowan and her appartment, elle écrit en ouzbèque, sans rectifier comme sa cliente le fait pour se contenter du second élément. Non, elle l'a déjà vu : dans ces cas comme dans d'autres, la première réponse ou un lapsus peuvent être révélateurs et parfois plus exact que de se contenter de ce qui est affirmé. La suite lui dira bien si elle peut se contenter du lieu sans trop se soucier de sa sécurité personnelle mais les deux vont généralement de paire, dans presque tous les cas. Elle hoche la tête à la mention de la coqueluche Potter tout juste disparu, se contente d'un simple commentaire - "Je ne présume rien, mais d'accord." - avant de retrouver ce silence calme, à peine perturbé par les bruits de cuillère sur la porcelaine, pour l'inciter à continuer.

Rowan en vient aux faits, élabore et lui explique finalement les raisons qui l'ont amenées à venir lui parler. Zarya écoute avec un sérieux grandissant, un peu grave même, jette quelques notes de plus sur son carnet à mesure des explications données. Unwanted and unexpected intrusion. A fan ? Elle retient l'envie très éphémère de sourire, un peu amusée malgré la situation, lorsque la présentatrice exprime son soulagement d'avoir été bien habillée au moment des faits, réussi à éviter la bévue sans se trahir, l'expression lisse ne bougeant pas sur ses traits. Portable if moving out? Elle ajoute encore lorsqu'elle mentionne être à la recherche d'un autre logement, même si elle n'a fait aucune allusion à la nécessité de le conserver.

La plume hésite une seconde au dessus de la page avant de remonter à côté de la mention de la fan - Maybe not: ill intent? something to hide ? - et elle la fait osciller entre ses doigts avant de ramener son regard sur Rowan, l'étudiant en silence - déjà coupée par des excuses qu'elle balaie d'un sourire et d'une main qui vient lui effleurer le bras. "Pas du tout, ne t'en fait pas. Ca fait aussi partie de mon travail, et je serais contente de pouvoir t'aider." Certes, ça n'est pas aussi passionnant qu'une expédition ou aussi intense que de briser un sort ou une malédiction récalcitrante et mystérieuse, mais elle apprécie aussi ce pend de son travail. Même si elle a des doutes quant à la totale véracité de son histoire. Si c'était elle n'avait rien a caché, sûrement en aurait-elle parlé aux autorités ou à ses employeurs, hors Rowan n'a rien dit à ce sujet. Son regard reste sur elle, toujours d'un calme qui ne se presse pas, alors qu'elle estime la nécessité de poser la question. "Il faut que je demande, comme ça peut être un paramètre à prendre en compte : en as-tu parlé à tes chefs ? Je me doute qu'en parler aux aurors n'aurait pas été la meilleure des solutions si tu veux rester discrète à ce sujet, mais j'aurais besoin de savoir s'il est possible qu'on t'envoie quelqu'un pour ta sécurité." La demande est entendable : un élément extérieur supplémentaire, peut parfois jouer sur la stabilité d'un enchantement, ou sur la nécessité d'en prévoir un plus puissant.

"Dans tous les cas, ce n'est pas la première fois que j'aurais affaire à ce genre de sécurité, on va trouver ce qu'il te faut." Et de récupérer le carnet turquoise pour ouvrir le loquet et la couverture pour atteindre la première page. Un motif intriqué couvre partiellement le papier, le centre dégagé, et Zarya y presse le bout de sa baguette d'amandier. Une incantation dans une langue ancienne plus tard, et deux des traits se mettent à rougeoyer, fils d'Ariane qu'elle suit jusqu'à la première page qu'ils désignent. "Voyons." Un doigt court sur l'écriture serrée, et elle ajoute un marque-page d'un sort avant de continuer à feuilleter ainsi le carnet, délaissant certaines des pages indiquées et en marquant d'autres de la même manière. Lorsqu'elle a vérifié toutes les indications rougeoyantes, elle revient à la première page pour fermer à demi le carnet sur ses doigts et se lever pour s'approcher de quelques vitrines, plus loin dans la boutique. Plusieurs artefacts sont récupérés, qu'elle fait léviter précautionneusement jusqu'à la table pour les placer devant Rowan avec cette précision : "Ne touche à rien pour l'instant s'il te plaît."
Lorsqu'elle rejoint la table pour y poser son carnet et s'y assoir, trois artefacts s'y trouvent : une statuette dont l'aspect ancien reste néanmoins tout à fait esthétique ; un pendentif d'argent si lustré qu'il semblerait pouvoir y voir son reflet ; un windcharm de taille plutôt réduite. "On va commencer par ceux-là. La statuette et le windcharm viennent en lot : un pour chaque entrée, fenêtres et cheminées incluses si la tienne est liée au réseau de cheminette et que tu n'as pas fait limiter son accès, et il faut évidemment les lier à ta magie, et celle de ceux que tu autorises chez toi et en qui tu as confiance." Elle marque une petite pause et, d'un leviosa silencieux, fait léviter l'artefact sur lequel elle concentre d'abord son attention. Quelques sons s'élèvent, cristallins. "Les windcharm fonctionnent plus comme une alarme pour l'instant. Leur sort de protection est plutôt basique, mais je peux venir le renforcer avec quelques enchantements runiques supplémentaires," elle se tourne vers Rowan, s'assure d'avoir son attention. "Ca veut aussi dire que, si tu déménages et que tu souhaites continuer à l'utiliser, il te faudra à nouveau faire appel à moi ou à un maître runique - mais je connais mieux les capacités de l'objet."

La plume de Zarya inscrit chaque information qu’elle partage avec elle sur le carnet, mais si elle aurait aimé pouvoir avoir un œil dessus, commenter même ses notes, Rowan ne peut le faire. Les notes sont écrites dans une langue qu’elle ne connaît pas, ce qu’elle juge au moins aussi frustrant que rassurant. Dans l’espoir de noyer sa frustration, elle soulage sa tasse d’un peu de son contenu – non sans avoir soufflé dessus au préalable. "Il faut que je demande, comme ça peut être un paramètre à prendre en compte : en as-tu parlé à tes chefs ? " Non, bien évidemment, elle n’en avait parlé à personne. Paris se serait certainement fait un plaisir de partager avec le plus grand nombre tout ce qu’elle savait sur le compte de sa famille, sur son frère en particulier. "Je me doute qu'en parler aux aurors n'aurait pas été la meilleure des solutions si tu veux rester discrète à ce sujet, mais j'aurais besoin de savoir s'il est possible qu'on t'envoie quelqu'un pour ta sécurité." Rowan repose délicatement sa tasse sur la table. " Je ne me voyais pas embêter qui que ce soit avec ça. Pour tout te dire, je n’en ai même pas parlé à mes parents. Sans compter que je n’ai pas envie de dépendre de quelqu’un pendant mes déplacements. " Plus de gens seraient au courant, plus les risques concernant la vie de Louis – et potentiellement sa mort – deviendraient importants. Ce qu’elle ne peut accepter.

"Dans tous les cas, ce n'est pas la première fois que j'aurais affaire à ce genre de sécurité, on va trouver ce qu'il te faut." La voilà rassurée, le déplacement n’aura pas été inutile.

Zarya quitte temporairement leur table pour rejoindre les rayons de sa boutique sous l’œil observateur de Rowan. Trois artefacts qu’elle n’a jamais rencontré avant de jour, lévitent finalement jusqu’à la table. Réflexe ou curiosité, la journaliste s’apprête à les intercepter quand au même moment, son amie lui demande au contraire de ne rien toucher. Une chance qu’elle ne l’ait pas fait. Y aurait-il eu de graves conséquences ?  "On va commencer par ceux-là. La statuette et le windcharm viennent en lot : un pour chaque entrée, fenêtres et cheminées incluses si la tienne est liée au réseau de cheminette et que tu n'as pas fait limiter son accès, et il faut évidemment les lier à ta magie, et celle de ceux que tu autorises chez toi et en qui tu as confiance." Elle compte toutes les ouvertures de son appartement et voit déjà la note monter de plusieurs dizaines de gallions. " Je vais te vider ton stock, je crois." A moins que ce soit des objets assez courants dont Zarya dispose en quantité importante … "Les windcharm fonctionnent plus comme une alarme pour l'instant. " C’est déjà mieux que ce qu’elle a l’heure actuelle en guise de système de sécurité, soit, absolument rien. Ce ne sont pas ses deux chats qui la sauveront en cas d’intrusion. "Leur sort de protection est plutôt basique, mais je peux venir le renforcer avec quelques enchantements runiques supplémentaires."  Rowan acquiesce, si le niveau élémentaire de protection ne suffit pas à garder Paris hors de chez elle, il faudra effectivement augmenter le niveau. "Ca veut aussi dire que, si tu déménages et que tu souhaites continuer à l'utiliser, il te faudra à nouveau faire appel à moi ou à un maître runique - mais je connais mieux les capacités de l'objet. " Bien évidemment. Pourquoi faire simple, quand on pouvait faire compliqué. " Très bien, je te préviendrais le jour où je déménage. Pour le moment, tu es la seule que je connaisse et en qui j’ai confiance pour ça. " Et c’est probablement la seule qui n’ira pas ébruiter l’affaire. " Est-ce que l’installation des artéfacts est simple ? Je veux dire, est-ce qu'il y a des sortilèges particuliers à appliquer ou bien est-ce que si je les place simplement aux bons endroits c'est suffisant? " Parce que si elle pouvait éviter d’y passer la journée, ça l’arrangerait …  " Ou bien est-ce que tu préfères venir le faire toi-même et évaluer l’ensemble de la sécurité ? J’imagine que tu as pas mal de choses à faire, je ne pense pas avoir de visite tout de suite, donc si tu dois passer, ça peut attendre un peu. " Mais pas trop longtemps, Paris lui avait bien comprendre qu’elle reviendrait récupérer son argent d’une manière ou d’une autre. Une somme qu’elle n’a assurément pas en sa possession.