BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

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 Having a break (Darragh)

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MessageSujet: Having a break (Darragh)   Having a break (Darragh) EmptyMar 16 Nov - 19:40

having a break - @Darragh Lynch
(début septembre) Levant son bras, Liam jette un regard critique sur le cadran de sa montre. Dix minutes. Dix minutes à laisser passer avant l’heure convenue avec Darragh. Dix minutes et tout à coup, c’est un peu trop. Il laisse retomber son bras et, redressant son visage, il dirige son attention vers l’endroit qui lui évoque le plus une maison là tout de suite. La sienne de maison, celle dans laquelle il a grandit et qui renferme la majeur partie de ses souvenirs d’enfance, ne constitue plus une option du tout. Il a renoncé à tout ça et des choses auxquelles il a renoncé, ce n’est clairement pas la demeure familiale qui lui manque le plus. Le vide qui s’étend machinalement dans sa poitrine, il est dut à bien plus que quelques murs. C’est son frère qui lui manque. Ses frères au pluriel en fait. Mais surtout Nils. Toujours Nils. Sa mère lui manque aussi. La maison dans le fond, maintenant, elle peut bien bruler. Il ne serait même pas contre y foutre lui-même le feu, Liam, à condition qu’il n’y ait qu’Otto sur place au moment de craquer l’allumette.

Il croise ses bras sur son torse, se retiens de porter une main à sa bouche. Tous ses ongles sont rongés jusqu’au sang. Un vieux tic que celui là, de s’en prendre ainsi à ses doigts. C’est plus fort que lui. Il angoisse. Il angoisse à cause de Nils, surtout, car autant les dix minutes restantes pour atteindre l’heure de rendez-vous fixée avec Darragh paraissent interminables, autant pour tout le reste Liam a l’impression de courir vainement derrière les minutes et les secondes. Il est en train de perdre la partie et il le ressent dans tout son être. C’est ce qui le pousse à martyriser ses ongles et la peau de ses doigts. Nils lui échappe, Nils sombre et Liam ignore comment renverser la tendance. Et puis il y a le souvenir saisissant d’Otto à Gracefield. Sa baguette tendue, menaçante. Sa silhouette grotesque, juste avant qu’il ne disparaisse, peut-être contrarié le moins du monde d’avoir balancé un sort de mort imminente sur son propre enfant.

Il ne sait pas pourquoi cet affrontement tourne autant dans sa tête. Il a bien faillit mourir sur le champ de bataille, donc normal qu’il en soit revenu perturbé, mais il n’est pas question que de ça. Peut-être qu’il espérait un peu, sans même en avoir conscience… Peut-être que…

Il secoue la tête, laisse retomber la main qui a quand même fini par grimper près de sa bouche. Au diable les minutes de patience qu’il a essayé de s’imposer. Maintenant qu’il se trouve en Irlande et en face de chez Darragh, nul besoin de patienter sottement. C’est à la fois stupide et dangereux. Alors il se met en marche, ses longues jambes traversant rapidement la distance qui le sépare d’une porte qu’il a déjà passé des dizaines de fois. La porte du seul foyer un tantinet personnel (car personnel n’est à son sens pas un adjectif qui s’applique franchement au Manoir Saint James, et encore moins au M&S) qui lui reste encore. La porte aussi, qui le sépare encore du seul homme qui lui fera jamais figure de père. Liam fait rebondir deux fois son poing contre la surface en bois avant de patienter, la tête bourdonnante, le corps un peu raide. Il ne parviendra à se détendre qu’une fois à l’intérieur (enfin, il espère).
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MessageSujet: Re: Having a break (Darragh)   Having a break (Darragh) EmptyJeu 18 Nov - 22:20
Il a envoyé son auberge de jeunesse improvisée voir ailleurs s’il y est, prétextant un important rendez-vous d’affaires où il n’a pas besoin d’oreilles et yeux dans tous les coins. Et qu’importe que les trois gamins savent très bien qui est Liam, qu’ils se doutent tout autant que celui-ci est dans l’Ordre du Phénix, qu’aucun d’entre eux n’irait trahir le Fitzroy : ils ne sont pas supposés savoir qu’ils sont encore en contact, tous les deux. Tout comme ils ne savent rien de son propre investissement auprès de la résistance.
Secret qu’il a éventé auprès du sorcier, néanmoins. Pour le rassurer, peut-être. Lui montrer que lui non plus ne supporte plus cette mascarade, sans oser tout à fait sauter le pas (il ne sait même pas toutes les autres responsabilités qu’il cache si précieusement). Lui prouver qu’il peut lui faire confiance.
Espérer ne pas le décevoir à son tour.

Darragh a hâte de revoir Liam. Il est un peu inquiet, aussi, alors que leurs communications (toujours discrètes, courtes et vagues afin de ne pas allumer de suspicion si celles-ci étaient interceptées) ne portaient évidemment aucun trace des événements de juillet. Ceux dont Glenn et Maureen leur ont fait part lorsqu’ils ont retrouvé la caravane de l’An Lucht Siúil, et qui ont horrifié les trois chefs de gang.
Il n’a pas pu s’empêcher de se demander si le Fitzroy était présent.
Si son père, son frère, sa mère, étaient là aussi.
Il est vivant, c’est déjà bon signe, mais Merlin sait que les blessures ne sont pas qu’une question de corps.

La tête de Sir Charles s’allonge avec alerte bien avant que deux coups retentissent à la porte de la maison. Le Jarvey est le premier arrivé, à renifler frénétiquement tout autour du bois et finalement japper avec enthousiasme. « I know you know who it is », commente-t-il en shelta pour la créature magique, alors qu’il se lève de son siège et replie le journal auquel il ne portait aucune espèce d’attention afin de découvrir le visiteur.

« Fiston », l’accueille-t-il, sans pourtant ouvrir les bras comme il a envie de le faire, sans aussitôt l’enfermer dans une étreinte chaleureuse, ce petit qui a tant grandi (qu’il a littéralement vu grandir, au contraire de son géniteur). Il ne l’invite pas non plus à passer le pas de la porte et sort plutôt sa baguette de l’étui à sa taille, une expression sérieuse sur ses traits habituellement joviaux. Une expression de regret, aussi. « Tu connais la précaution, dit-il en levant le bois d’érable pour le mettre sous le menton du résistant, la pointe effleurant à peine la chair. Il sait que c’est Liam. Il peut le sentir dans tous ses membres nerveux, le voir dans ses grands yeux, il déteste penser que ça puisse ne pas être lui, il déteste devoir à chaque fois se prêter à ce jeu toujours un peu cruel, mais il sait que c’est nécessaire. Ils sont en guerre. Darragh a des personnes à protéger. Liam en fait partie. Lorsqu’il reprend la parole, ce n’est pas en anglais, mais bien en gaélique irlandais (parce que là est le vrai test) : Pourquoi es-tu venu habiter ici ? » Le regard bleu de l’ancien Serdaigle guette, autant que son oreille est aux aguets.

N’importe qui pourrait deviner pourquoi Liam Fitzroy a fui la maison familiale, en 2001.
Ce n’est pas tout le monde qui peut comprendre la question qu’il vient de poser, ni même qui pourrait y répondre.

Le Jarvey à l’allure de furet démesuré, lui, est déjà en train de tourner autour des chevilles de Liam en jurant de joie, très insensible à la prudence de son maître.
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MessageSujet: Re: Having a break (Darragh)   Having a break (Darragh) EmptySam 20 Nov - 20:58

having a break - @Darragh Lynch
Fiston. La porte qui s’ouvre sur Darragh et ce mot qui franchit naturellement ses lèvres. Un mot qui n’est pas que ça, un mot qui recèle assurément un certain pouvoir. Il se détend un peu, Liam, saisit d’un sentiment de confort encore chancelant mais néanmoins bien réel et définitivement bienvenu. L’étreinte dans laquelle il se réfugierait volontiers si tant est qu’on l’y invite, elle, ne viens pas de suite. Rien de bien inédit là-dedans. La sécurité avant tout. Trop à perdre à seul fin de ne pas froisser la sensibilité de l’autre. Ils ont dépassé ça. Alors que Darragh le rappelle à cette précaution, Liam acquiesce docilement de la tête, lui donnant (pour la forme) par ce geste son assentiment. Qu’ils se débarrassent donc de tout ça et rapidement si possible.

Liam ne fait pas mine de dévier son regard de celui de Darragh, l’affrontant sans broncher, forçant les traits de son visage à l’impartialité alors qu’une baguette menaçante est brandie contre sa gorge. Il devrait avoir l’habitude bien sûr. Ce n’est ni une première, ni une dernière. Malgré tout son visage se tend un peu plus qu’à l’accoutumée et ses efforts pour feindre la décontraction et la confiance en l'autre sont chagrinés, malmenés par la tension qu’il ne parviens pas à complètement évacuer.

C’est toujours la même question que Darragh lui présente et toujours dans la même langue. Tout en essayant de faire abstraction de l'inconfort que lui inspire la baguette brandie de son père de substitution, Liam ouvre la bouche, désireux de laisser vite tout ça derrière lui. Sans baisser les yeux sur la créature complètement sourde à la tension ambiante qui tournoie joyeusement autour de ses jambes, il s'exprime d'une voix posée. « Car ma mère venait de prendre la marque et que je ne supportais plus de passer trop de temps chez moi. L’air y était devenu quasi  irrespirable. » Toujours la même réponse qu'il délivre, dans la langue exigée. Si son accent n'est pas parfait, son usage du gaélique irlandais n'en est pas moins sûr, sa maîtrise du dialecte affirmée. Voilà qui est assez. Liam hausse un sourcil, le coin gauche de sa bouche se soulevant un peu en une réclamation muette pour entrer maintenant que le voile sur son identité est levé.

Il ne fait pas mine de précipiter son entrée dans la maison même s'il a bel et bien hâte de se réfugier derrière les murs de cette dernière. Pour l'instant, il attend que Darragh baisse son bras et, une fois que c'est chose faite, il s'accorde enfin le luxe d'une étreinte. Il aurait peut-être laissé l'autre venir à lui, être l'investisseur de ce contact, en d'autres circonstances. Mais pas aujourd'hui. Il noue ses bras autour de Darragh, fourre son visage contre son épaule, tâche de se nourrir de cet instant. Sans se dérober encore à l'étreinte, il dégage au bout de quelques instants son visage afin de pouvoir s'exprimer d'une façon intelligible. « Je suis content de te voir » qu'il lâche en toute honnêteté. Non pas que ses mots soient franchement nécessaires, son attitude parle déjà d'elle-même. Il fait durer l'enlacement quelques secondes encore avant de se reculer et de baisser les yeux sur la grosse tête poilue qui se frotte contre sa jambe. La vision du furet disproportionné lui arrache un sourire plus franc et il se baisse un peu, fléchissant légèrement ses longues jambes pour administrer quelques caresses à la créature friande d'attention. « Tu m'as manqué aussi. » Honnêtement, toutes les démonstrations d'affection sincères, aujourd'hui, il se sent fortement décidé à les prendre.

Se redressant, il délaisse Sir Charles et échange un bref regard avec Darragh avant de s'engouffrer par l'embrasure de la porte. « J'aurais aimé revenir ici plus tôt » qu'il se justifie une fois à l'intérieur, son regard embrassant furtivement le cadre de vie familier avant de revenir trouver celui de Darragh. « Je suppose que j'avais aussi besoin de temps » sa langue se délie, les mots lui échappent, il les prononce sans préparation préalable. C'est là un luxe qu'il est loin de s'accorder avec tout le monde, un luxe qui n'est d'ailleurs pas. Si le quarantenaire est l'une des personnes en qu'il a plus le confiance, il ne peut pas se venter de pouvoir tout lui dire que non plus.
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La question porte son poids de rituel, de sacré, et les deux hommes n’y dérogent jamais. Ni au rituel, ni à ces mots qui sont répétés à chaque fois, comme un mantra ― une formule magique, en quelque sorte. Son oreille se tend à l’écoute de la réponse qui, comme attendu, est dans sa langue maternelle : « Car ma mère venait de prendre la marque et que je ne supportais plus de passer trop de temps chez moi. L’air y était devenu quasi  irrespirable. Quelques secondes passent et le verdict est délivré en un commentaire doucement moqueur, sans aucune méchanceté pourtant : On doit vraiment travailler sur ton accent. »
Aucune méchanceté alors que le plus important est que le rouquin abaisse sa baguette, la range à sa taille, et ouvre les bras afin d’y accueillir Liam. Il n’a même pas besoin de s’avancer, uniquement de le réceptionner, de rire tendrement et de lui rendre une étreinte solide. « Je suis content de te voir. Et moi donc », qu’il lui répond sans revenir à l’anglais (hé, il faut qu’il le pratique, ce gaélique !), avant de lui permettre de se dégager et de donner la même attention au Chartier enthousiaste, qui laisse échapper une bordée de jurons bien sentis pour signifier sa joie.

L’Irlandais se bouge enfin de l’embrasure de la porte, celle-ci refermée dès qu’animal et résistant sont entrés. C’est étrange d’être seuls tous les deux au rez-de-chaussée de la maison unifamiliale, sans tous ceux qui grouillent normalement entre les murs. Il n’y a bien que quelques hululements de chouettes qui ont réussi à se faufiler dans un recoin du plafond, en plus du bruit apaisant de l’horloge grand-père. « J'aurais aimé revenir ici plus tôt. Je suppose que j'avais aussi besoin de temps. T’es le bienvenu quand tu veux, Liam », et Darragh s’assure de le dire à chaque fois au sorcier, qu’il est le bienvenue à la maison, et ce aussi longtemps et souvent qu’il en a besoin. Et s’il doit mettre au courant ses différents squatteurs, ses parents, sa sœur, ses employé.e.s, qu’ils ont un invité plus fréquent, bien… ainsi soit-il : ils n’en sont pas à un secret à garder, ici. Pas à un fugitif qui vient traîner autour de l’élevage, que bien celui-ci soit potentiellement le plus dangereux de tous pour les Lynch.
Si Otto apprenait qu’il voit Liam, qu’il prend régulièrement des nouvelles de lui, qu’il va encore parfois jusqu’à lui prêter un lit, comme il y a quelques années… toute la clémence dont le sang-mêlé fait preuve à son égard sera chose du passé.
Il est incapable de se dire que ce serait complètement une mauvaise chose, malgré la nécessité de lay low, pour la survie de tous et toutes.

D’un coup de baguette, il réchauffe la théière déjà remplie de thé et découvre de généreuses parts de gâteau, déjà placées sur la table basse de la pièce principale à vivre, où il reçoit autant ses ami.e.s que sa famille, pour des soirées endiablées et musicales autant que les longs après-midis paisibles à lire, somnoler et se disputer quelques parties d’échecs. « Ma a peut-être préparé des gâteaux en plus pour toi, sans même que je lui dise que tu venais », et un clin d’oeil entendu traverse son visage alors qu’il lui indique les boîtes empilées non loin du canapé, contenant donc des biscuits, bien sûr, mais aussi des gâteaux, des portions de ragoût pour nourrir un régiment, shepherd’s pie, charcuteries… Ses deux mains se posent sur les épaules du résistant. « Elle n’est pas là, alors ouvre bien tes oreilles : tu ne dors pas assez, tu ne manges pas assez, tu devrais te reposer, pourquoi pas venir passer quelques jours à la maison, ça te ferait du bien. » Les habituelles recommandations de Cara Lynch portent la même affection, dans la voix soudain plus haut perchée de Darragh, qui n’est absolument pas gêné d’imiter sa propre mère. Pas quand c’est pour dire tout ce que lui-même pourrait aussi très bien penser.

Une petite tape sur une épaule, puis il s’attèle à leur servir le goûter (et à chasser Sir Charles, qui est juste à la bonne hauteur pour renifler les assiettes et tenter de s’emparer de leur contenu). « J’ai su que vous aviez été bien occupés, cet été. » Un regard de biais, pour savoir si le jeune homme veut parler de cette fameuse occupation. Ou s’il préfère se changer les idées, ce qu’il peut aussi tout à fait offrir.


Dernière édition par Darragh Lynch le Ven 31 Déc - 7:18, édité 1 fois
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having a break - @Darragh Lynch
Liam ne bronche pas en réponse au commentaire de Darragh sur son accent. Le commentaire étant justifié, toute protestation du principal intéressé tomberait irrévocablement à plat. Il n’a plus tant d’occasions que ça d’user quotidiennement de son gaélique et de façon générale ses sources de tourment quotidien éclaboussent un peu sa pratique des langues étrangères. Si ses acquis restent solides, parfaire sa maîtrise des différents dialectes tiens moins que jamais de la priorité. Le commentaire de son père de substitution lui arrache un semblant de sourire. Ça l’amuse un peu au final, ce commentaire dans la bouche de Darragh. Ça le porte presque à oublier le reste, comme si sa prononciation maladroite pouvait redevenir le temps de quelques minutes digne d’intérêt.


Il rentre à l’intérieur avec soulagement, ravi de se subtiliser à la vue d’éventuels passants. Il a beau être à peu près sûr de n’avoir été vu par personne, le risque zéro n’existe pas. Son choix d’intégrer la résistance de façon officielle lui a scotché une cible dans le dos et rien ne lui permet de l’oublier. Son corps est toujours un peu tendu et son esprit à vif. La peur, surtout, est toujours là, couvant en lui, prête à l’inonder en l’espace de quelques secondes. Même dans la maison de Darragh, alors qu’il n’est dans l’immédiat entouré que d’une bonne énergie, Liam ne parviens pas à dissoudre la tension qui se lit encore dans les lignes sévères de son corps. La vérité c’est que la sécurité que lui offre Darragh reste trompeuse. Aucun lieu n’est plus sûr pour lui à présent. Le risque est toujours là, de même que la crainte d’être démasqué
.

Il a une confiance totale en l’homme qui lui fait face, mais ne le problème réside pas là. N’importe qui pourrait débarquer et faire voler cette espèce de bulle sensée le protéger du chaos extérieur. Darragh lui signale sans surprise qu’il sera toujours le bienvenu et Liam acquiesce sans ouvrir la bouche. Si ça ne tenait qu’à lui, il passerait toutes ses journées ici, dans ce qu’il a de plus proche d’un foyer. Sauf que ce n’est ni raisonnable ni viable comme sa solution. Il ne peut glaner que des plages de temps définies, des suites de moments toujours trop courts. Il essaie de ravaler l’amertume qui s’infiltre dans sa bouche à cette idée en progressant parmi les meubles familiers. Il couve un peu Darragh des yeux alors que celui-ci prépare du thé et dévoile un assortiment de tranches de gâteau. Liam se sent épris de nostalgie et noue ses bras sur son torse, la mine pensive et un peu triste aussi. Il ne regrette pas ses choix, sa décision de tourner le dos à sa mère, à Nils, à June, à tout ce qui constituait son quotidien et son socle dans le passé. Il a fait ce qu’il devait faire et ne remet jamais en question le bien fondé de ses actions. Ça l’aide à dormir la nuit (quoique, pas toutes les nuits non plus) et à se regarder dans un miroir sans se sentir pris d’un haut-le-coeur. Il se supporte lui-même et n’est pas peu fier des sacrifices qu’il a fait (et qu’il continue de faire) au nom d’une juste cause. Non. Il ne regrette rien mais ça ne rend pas la situation plus facile à gérer pour autant. Il compose avec un manque et se sent grignoté par l’angoisse, d’autant plus depuis les évènements de cet été.


Un peu absent, son attention grignotée par le fil mouvementé de ses pensées, il écoute néanmoins Darragh quand celui-ci l’informe que grand mère Lynch a cuisiné à son intention. Le regard de Liam tombe sur la grosse pile de boites laissées pour lui et il ouvre de grands yeux face à la quantité franchement importante. Darragh reviens ensuite vers lui et, plaçant ses deux mains sur ses épaules, s’assure de récupérer son attention. Les coins des lèvres de Liam se soulèvent face à une l’imitation singée de Cara Lynch. Il aurait presque voulu que la vieille dame soit là, histoire de s’assurer encore un allié dans la pièce. D’alliés, il n’en comptera jamais assez. Pour l’heure il se contentera de la nourriture préparée pour lui, non pas qu’il ait franchement faim. Les derniers évènements ont une sale tendance à restreindre son appétit. 

Laissant Darragh préparer la nourriture, Liam va prendre place sur le canapé en commençant machinalement à triturer ses ongles (non pas qu’on puisse vraiment parler d’ongles à ce stade, tant ils sont attaqués, ravagés). Les paroles prononcées ensuite à son intention n’aident pas à réfréner ce tic. Se soulevant un peu du canapé, Liam cale ses mains sous ses cuisses pour s’épargner cette tentation avant de commencer à parler d’une voix teintée de tension. Il profite que Darragh finalise les éléments du goûter derrière lui pour se mettre à parler un peu dans le vide, dos à son interlocuteur. Il campe son regard sur un point quelconque devant lui avant d’ouvrir la bouche sur un récit qu’il a surement besoin de partager. « Les battues » qu’il démarre, mettant les pieds dans le plat. Car il est forcément question de ça. « Tu es peut-être déjà au courant, mais j’ai croisé Otto là-bas » il s’exprime en gaélique, boude son anglais natal non pour plaire à Darragh mais plutôt car ça lui paraît soudain plus simple d’énoncer ses faits dans une autre langue. « Les choses ont dégénéré, évidemment. Il a essayé de me tuer. » Ses mots lui paraissent lestés de plomb. Levant la tête qu’il a incliné progressivement vers le sol, il tourne son visage vers Darragh, guettant son expression. Est-ce qu’il ne lui apprend rien ? Peut-être a-t’il déjà entendu ce récit de la bouche d’Otto ou bien de sa mère. Cette pensée lui serre le coeur. Si la cruauté de son père lui est familière (et réciproque), il vit beaucoup plus mal d’imaginer sa mère tirant une satisfaction ou un soulagement quelconque de la tentative de mise à mort de son fils. « Tu les a vu récemment ? » L’interrogation lui échappe non sans appréhension. S’il ne précise pas de qui il parle, son regard franc et désormais bien accroché à celui de Darragh ne fait pas de doute. Il se contre-fou d’Otto (du moins il aime à le penser). Il parle du reste de sa famille. De Jude, de sa mère et puis de Nils.
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MessageSujet: Re: Having a break (Darragh)   Having a break (Darragh) EmptyVen 31 Déc - 7:48
Le Poufsouffle ne rate pas la perche tendue par Darragh, sous son air de ne pas y toucher : « Les battues. » Un signe de tête pour indiquer que c’est bien ce dont il parle ― les Battues, en français, comme leur a dit Glenn avec son meilleur accent (et c’est fou comme ça lui avait manqué, les manières crétinement distinguées de son cousin et sa façon de montrer, dans des petits détails, qu’il est meilleur que vous). Il prend place dans son propre coin de canapé, ses yeux clairs rivés sur la figure anguleuse de Liam, qui crache les mots sans attendre, comme on se déverse plus par besoin que par désir : « Tu es peut-être déjà au courant, mais j’ai croisé Otto là-bas. » Silence. Il ne savait pas. Et avec ce que Liam lui dit, il ne sait pas s’il aurait préféré rester ignorant : « Les choses ont dégénéré, évidemment. Il a essayé de me tuer. »

Parfois, Darragh se demande ce qu’il se passerait, s’il… s’il transplanait chez les Fitzroy, tout simplement. Si, une fois passée la porte protégée de runes, il s’occupait lui-même d’Otto. Si le sorcier serait assez rapide pour se défendre, s’il passerait rapidement par-dessus la surprise de voir l’éleveur lever la baguette contre lui, s’ils s'entre-tueraient dans la maison de Beth, ou s’il vaincrait l’alchimiste. Fantaisie malsaine toujours chassée par sa raison, celle qui lui rappelle que tout ceci ne pourrait que mal se terminer et amener des problèmes à ceux qu’il aime. Grainne, Fiona et ses parents les premiers ; puis, Diarmuid, Connor et tous les autres Travellers. Il vient tout juste de retrouver Glenn et Maureen.
Il se dit aussi que s’il devait rapporter ce propos à Beth, d’ailleurs, c’est probablement elle qui tuerait Otto de ses propres mains. Ce serait presque dommage de la priver de ce plaisir, mais considérant les choix de la sorcière, il n’en est pas à considérer de lui faire une faveur.
Puis, la logique veut qu’elle le sache déjà.
Elle porte la Marque, n’est-ce pas ?

Le masque d’Occlumens n’a pas à être mis en présence de Liam et Darragh ne se retient pas de montrer les marques nettes de sa colère, autant que de son choc. Ses poings serrés si fort sur ses cuisses que ses ongles coupés courts s’enfoncent dans ses paumes, la mâchoire raide au point de la douleur. « Tu les as vu récemment ? » Un hochement négatif du chef ― il faut dire que depuis le retour du Seigneur des Ténèbres et donc d’Otto (depuis le départ de Sorcha), Darragh a gardé ses distances avec les Fitzroy, persuadé que sa colère envers le gouvernement, ses sbires et leurs agissements ne pourrait pas être dissimulée. Il n’y avait que Liam, avant qu’il prenne le large ; et maintenant, Grainne est celle qui lui donne des nouvelles de Beth, Nils et Jude.

L’Irlandais veut bien donner des nouvelles de sa famille au Fitzroy, mais il ne peut pas. Pas alors qu’il digère encore l’information lâchée par le jeune homme. « Quel rat. » Le mot craché est faible pour décrire l’ensemble du mépris qui se trace à l’encontre de celui qu’il a déjà osé qualifier d’ami ― chose qu’il ne peut même plus faire à retardement, alors que les années de Hogwarts sont teintées de mensonges. « Je n’ai pas… j’ai vu Otto cet été, mais c’était avant ça. Un sourire amer tord ses lèvres, alors qu’il rassure Liam : Ce n’était pas vraiment un choix. Qu’il ne s’imagine pas que c’est par plaisir qu’il le fréquente, même s’il sait très bien donner le change. Et si Beth en a parlé à ma sœur, celle-ci ne m’a rien dit. » Le thé est servi avec un peu trop de vigueur, des mains qui tremblent, et le liquide chaud se répand à la fois dedans et à côté des tasses. Le dégât est constaté avec un juron, effacé d’un mouvement impatient de sa baguette. Trop impatient et la sienne, de tasse, va voler dans le mur le plus proche avec tout son contenu, ne laissant que celle de Liam. Un soupir et il vient masser ses tempes d’une main, avant d’encore une fois tout nettoyer. « Excuse-moi. »
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La réaction de Darragh face à l’aveux de Liam au sujet des battues ne laisse pas place au doute. Il n’était pas au courant. Les traits du seul père qu’il a jamais respecté sont marqués par la colère et c’est non sans angoisse que Liam finit par lui réclamer à demi-mots des informations sur sa famille. La partie de sa famille, du moins, dont il se soucie. Il n’a évidemment échangé qu’avec Nils entre temps, dans le secret de tous (y compris Darragh, avec lequel Liam n’a jamais évoqué les discussions volées avec son jumeau). Non pas qu’on puisse vraiment parler d’échange. Liam a envoyé un texto pour signaler à son frère qu’il avait manqué de peu de se faire tuer par leur père. Un message qu’il avait besoin d’adresser à Nils directement. Un message, aussi, qui, il doit l’admettre, était porté par un espoir qui est depuis retombé à plat.

Outre son besoin de s’épancher auprès de son jumeau, Liam voulait surtout essayer de causer une réaction auprès de ce dernier. Lui ouvrir sur les yeux (car visiblement, il en a toujours besoin) sur le caractère impitoyable de l’homme du côté duquel il se trouve toujours. Liam a vraiment cru que le choc causé par la tentative d’assassinat d’Otto sur lui serait la goutte de trop pour Nils. Un rappel de qu’il est (car Nils n’a rien à voir avec les gens dont il a l’air de quémander le respect) et d’où est vraiment supposée aller sa loyauté. Sauf que Nils n’a jusqu’ici rien fait. Pour ce que Liam en sait, son jumeau est peut-être en ce moment même occupé à siroter un thé autour d’une table strictement composée de mangemorts déclarés ou en devenir. Cette pensée fait naître une pointe de colère en Liam alors qu’il attend la réponse de Darragh à son interrogation. Quand ce dernier fait mine d’ouvrir la bouche, Liam se focalise de nouveau sur lui.

Il a du mal à dissimuler sa déception en entendant les paroles prononcées par son père de substitution. Non Darragh n’a pas vu Otto. Pas plus lui que Beth. Liam hoche la tête quand sa mère est citée, comme pour se donner un peu de contenance. Plus encore que de s’entendre parler de son frère, il avait vraiment espoir de pouvoir glaner des informations sur sa mère. Elle doit forcément savoir ce qui s’est passé non ? Peut-être qu’il vaut mieux que Liam ne sache pas ce qu’il en va d’elle au final. Ce qu’il ignore ne possède pas encore le pouvoir de le blesser. Si Otto est encore de ce monde en dépit de sa tentative de meurtre sur son propre fils, c’est que son épouse n’y a rien trouvé à redire. Peut-être que loin d’éprouver de la colère à l’égard de son mari après avoir entendu le récit des battues, sa mère a plutôt ressenti de la déception. La mort de Liam retirerait une épine du pied de Beth après tout, non ? C’est une pensée si douloureuse que l’expression du principal intéressé se décompose lentement, ses pensées momentanément complètement détournées de Darragh. Il a trop peu d’informations en main. Il ne peut monter des théories qu’avec ce dont il dispose. Et tout indique qu’aucun des membres de sa famille n’a remué un seul petit doigt en apprenant qu’il a failli mourir.

Liam est en train de baisser les yeux, rattrapé par sa peine, quand un mouvement brusque lui fait brusquement dresser la tête. Il n’a pas remarqué la table à moitié arrosée de thé mais il ne peut en revanche pas rater la tasse pleine qui va se précipiter contre le mur. La stupéfaction ouvre la bouche de Liam mais il ne fait pas mine de parler, pas quand il se tourne de nouveau vers un Darragh qui n’a plus guère meilleure mine que lui. « C’est rien.. » Que Liam lâche presque dans un murmure. Si la réaction de son interlocuteur le préoccupe, il en tire aussi un peu de réconfort. Au moins une personne l’aime encore, au point de perdre visiblement pied en apprenant qu’il a bien faillit y passer. C’est peut-être égoïste mais c’est ce dont il a besoin. Réaliser qu’il représente toujours quelque chose pour quelqu’un.

Laissant Darragh nettoyer rapidement les dégâts, Liam reste immobile à suivre ses mouvements des yeux. Il réfléchit à quoi dire. Une partie de lui a instinctivement envie de rassurer l’homme qui se trouve devant lui, comme si c’était son rôle d’une manière ou d’une autre. Insister auprès de Darragh sur le fait que ça va, qu’il tiens le choc. Qu’il n’attendait rien d’Otto le concernant, que les évènements ne l’ont pas retourné. Sauf que c’est le cas évidemment. Liam est bouleversé et ce ne sont pas des mensonges vite décelés qui vont désamorcer la colère de Darragh. Quelques instants s’écoulent avant que Liam ne rouvre la bouche un peu tardivement, le temps que l’air redevienne un peu plus respirable. « Je me doute que tu n’as peut-être pas envie de parler de lui » il ne cite pas le prénom d’Otto. C’est implicite. « Mais comment il était ? Quand vous étiez jeunes, je veux dire ? » Des questions qu’il aurait pu adresser à sa mère quand il était encore en contact avec elle, mais l’avis de cette dernière aurait été trop biaisé. « Je t’avoue que… Je ne sais pas. J’ai du mal à me représenter une époque où tu aurais pu t’entendre avec lui. » Et pour ce que ça vaut, il n’arrive pas davantage à comprendre comment sa mère peut se satisfaire d’une existence passée au bras d’une ordure pareille.


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Le côté plus sanguin du Lynch est habituellement maîtrisé. Ou disons, canalisé autrement : l’avantage de travailler à l’extérieur, d’user de ses mains et de sa baguette à tous les jours, d’avoir tout un domaine sur lequel hurler sans que personne ne vienne vous déranger (et que seuls ses chevaux ailés remuent des oreilles curieusement). S’il est toujours plus vrai et franc avec ses proches, il tient à leur épargner des colères qui ne servent à rien et a toujours préféré le calme à ses colères. Là, c’est… trop soudain, peut-être. La nouvelle, le choc, de penser à… à ce qui ne devrait pas être.
Il veut croire que Beth, au moins, ne laisserait pas la chose devenir lettre morte.
Conviction ancrée dans la férocité de la sorcière face à ses enfants, mais dont il ne peut même pas vérifier la véracité à moins de mettre en danger Liam et tout le monde ensuite.

La tasse de thé se recompose sur la table du salon et il la remplit une seconde fois, s’assurant de cette fois-ci ne pas effectuer de mouvement brusque de quelque façon que ce soit. « Je me doute que tu n’as peut-être pas envie de parler de lui. Ses yeux se lèvent lorsqu’il termine son oeuvre : il sait bien évidemment de qui le jeune homme veut parler.  Mais comment il était ? Quand vous étiez jeunes, je veux dire ? (oui, parce que figurez-vous qu’Otto n’est pas sorti de l’utérus de Gretta Fitzroy vêtu de son costume trois pièces, même si c’est difficile à croire) Je t’avoue que… Je ne sais pas. J’ai du mal à me représenter une époque où tu aurais pu t’entendre avec lui. Le sourire de l’Irlandais est indulgent ― envers lui-même bien plus qu’envers Liam. Parce que franchement, la question a de quoi être posée, quand on compare les deux spécimens. Parfois j’y pense et moi aussi, ça me semble impossible. » Il dit parfois, mais jadis, ç’avait été tout un drame ― discuté auprès d’une Grainne choquée. Confié à demi-mot à Sorcha, autant au moment où Anna Fitzroy avait été condamnée à Azkaban à perpétuité que lors de l’arrestation d’Otto et de son père, James, après des années de fuite à l’étranger.

Il s’empare d’une part de gâteau dont il coupe une première bouchée, fixant son attention dans la pâte moelleuse, juste assez sucrée. Il n’a absolument pas faim, mais ça lui permet de réfléchir. De trouver une réponse un tant soit peu convenable pour le jeune homme qui ne lui a jamais posé une telle question, malgré toutes les années à se connaître, y compris celles où il vivait à temps partiel sous son toit.

Sa voix est pensive, lorsque la bouchée est avalée : « Il a toujours été sérieux. Brillant, même si... Même si ses sujets d’intérêt se sont révélés noirs. Nocifs. Même si cette intelligence redoutable, cette créativité, ont été mises au service de Vous-Savez-Qui et ont tué tant de personnes. Franc, aussi. » Cette étrange façon que l’homme a toujours eu d’assumer ce qu’il était, ce qu’il voulait, sans fard, sans jeu.

La tasse de thé, à nouveau remplie par ses soins un peu plus prudents, remplace son assiette et sa fourchette dans ses mains. Darragh ferme les yeux et le nez au-dessus du breuvage chaud, il essaie de ramener à lui les souvenirs de Hogwarts ― le visage toujours impassible d’Otto, leurs séances d’études où il tolérait l’Irlandais à sa table, les discussions qui n’étaient jamais superficielles. Jamais, alors que le Fitzroy ne montrait aucun intérêt envers la majorité de leurs camarades de classe et que son attention était une denrée précieuse. Rare. Ses yeux bleus se rouvrent et rejoignent ceux de Liam une nouvelle fois. « Il a toujours eu… comment dire ? Les mots manquent à l’ancien Serdaigle (ça aussi, c’est une chose ― ils ont porté les mêmes couleurs, mais leur rapport au savoir a toujours été très différent). Il se décide pour ce qui a précédemment effleuré son esprit, un souvenir attaché aux yeux calmes de l’ancien préfet : Réellement attirer son intérêt était un privilège. Privilège qui se méritait, qui n’était pas accordé à la légère. Et une fois que tu le connaissais… impossible d’ignorer le feu sous la glace. »

Ils étaient jeunes, il était naïf. Le monde sorcier tremblait de tous les côtés et il ne se doutait pas que plusieurs de ses camarades de classe avaient d’ores et déjà juré fidélité au Lord. Sa propre tête était remplie de malice, il brûlait aussi d’un feu aussi flamboyant que sa tignasse, et il ne se doutait de rien, trop occupé à se soucier des répercussions de la guerre sur son propre monde. Otto était d'un sérieux mortel et lui trouvait ça amusant, comme un défi. « Nous n’avons jamais été aussi proches que Beth et Grainne. Un clin d'œil rapide vient fendre son œil droit et redonne à un visage un peu d’amusement, après tout ce sérieux mortel. Sinon, j’aurais adoré être ton parrain. »
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MessageSujet: Re: Having a break (Darragh)   Having a break (Darragh) EmptySam 26 Fév - 10:08
Liam écoute avec une attention copieuse les paroles de Darragh. Concentré sur les brides d’informations qui lui sont distillées, il en oublie de façon passagère presque tout le reste (mais presque uniquement). Son imagination va de l’avant, s’appuie sur les mots de Darragh pour se représenter ses parents et plus principalement son père à Poudlard. Qui sait peut-être que Liam lui-même aurait pu, s’il avait été issu de cette même génération, succomber à l’espèce de charisme magnétique qui lui est dépeint. Cette pensée le déroute et il se mord la lèvre un peu trop fort. Il grimace sous la sensation de douleur, fugitive, brusque, mais finalement insignifiante en comparaison de tout ce qui le mine au quotidien.

Il hoche la tête en réponse aux paroles de Darragh sur Otto. Le feu sous la glace. La description colle assez bien à la vision qu’à Liam de son père, une vision qu’il sait limitée et pourtant bien adéquate. Est-ce qu’il peut prétendre connaître Otto aussi bien que sa mère, Darragh, Remy, ou quiconque l’ayant côtoyé plus longtemps que ce dont il peut lui-même se vanter ? Sûrement pas. Et pourtant Liam ne s’imagine pas une seule seconde être dans le faux concernant Otto. Les actes parlement autrement plus que les mots et ceux commis par son père suffisent largement pour Liam à dresser un portait plus que défini et efficace du sombre personnage qui a contribué à l’enfanter.

Otto est un monstre. Liam refuse toute autre vérité que celle-là et il n’a que trop d’exemples pour illustrer ce qui va bien au delà d’une simple théorie. Il s’arrache au fil alourdi de ses pensées quand Darragh rouvre la bouche, ramenant sur lui l’attention de Liam. Ce dernier attrape sa tasse jusqu’alors boudée et enroule ses deux mains autour. Il entrecroise ses longs doigts pales, son regard rivé sur le seul homme en lequel il parviens à voir une vraie figure paternelle. Il acquiesce quand Darragh l’informe qu’il n’y a jamais eut entre Otto et lui la proximité qui unit Beth à Remy. Cela le rassure un peu malgré tout d’entendre ces mots, même si une solide part de lui avait déjà bien assimilé cette vérité. Darragh lui adresse ensuite un clin d’oeil avant de lui annoncer que, dans le cas contraire, il aurait été ravi d’être son parrain. Une pensée et des mots qui soulèvent immédiatement les coins des lèvres de Liam. Un sourire qui n’éclot pas totalement sur son visage, mais un vrai sourire malgré tout.

« J’aurais aimé ça aussi. » Qu’il répond avec toute l’honnêteté du monde. Si le choix était sien, il rayerait Otto de sa vie de la façon la plus brute et la plus définitive qui soit. Il s'emploierait à couper tous les liens qui l’unissent à cet homme. Bon sang, si cela constituait une option viable, il irait jusqu’à chercher à se défaire du sang qui coule dans ses propres veines, si tant est qu’il puisse y survivre et se voir encore plus soustrait de l’emprise de son odieux géniteur. Mais ce n’est pas une option. Tous les efforts et les choix du monde ne pourront renier l’identité de son père. C’est un poids qu’il porte depuis qu’il est tout petit et qu’il portera encore toute sa vie durant. C’est son fardeau. Un fardeau dont il peut chercher à se soulager malgré tout, auprès des personnes disposées à l’aider. Auprès des personnes qui l’aiment. Et Darragh compte parmi celles-là. Qu’importe qu’il ne soit ni son père ni son parrain. Tous ces titres finalement peu porteurs de sens, Liam les lui accorde de bon coeur de la seule façon qui compte. « Tu sais combien tu comptes pour moi » qu’il ajoute avant de descendre une petite gorgée de thé. Il est un peu gêné, stupidement, grignoté par un petit élan de timidité contre lequel il lutte malgré tout. « Je te suis vraiment reconnaissant » il repose sa tasse. « Reconnaissant d’avoir toujours été là pour nous » il ne se gêne pas pour parler au nom de Nils aussi. Il est sûr que son frère ne verrait rien à redire aux mots qu’il prononce s’il jouissait du loisir de les entendre. « Et surtout de l’être pour moi maintenant que plus personne ne l’est » les derniers mots prononcés par Liam sont lestés de plomb, sa gorge se nouant. Ce n’est pas tout à fait vrai, qu’il n’a plus personne. Il a des amis. Il a Marietta. C’est déjà beaucoup. Mais pour ce qui est de sa famille… Vraiment, il n’a plus que Darragh.

Et aussi réconfortant que soit le soutien de l’homme qui lui fait face, cette présence n’aide pas davantage à composer avec l’absence qui l’encercle. Liam, il aimerait… il aimerait juste que les choses soient différentes. Il aimerait que Otto ne soit jamais revenu. Il aimerait que Nils ait fait un choix différent. Et qu'il en aille de même pour Beth, aussi. Ne pas se retrouver tout seul. Il voudrait tant de choses visiblement impossibles que c’en est un vrai crève coeur. Son expression se décompose, les coins de ses lèvres retombent et il sursaute un peu quand quelque chose (ou plutôt quelqu’un) commence à se frotter contre sa jambe. Baissant les yeux, il découvre la tête poilue de Sir Charles. Son regard trouve celui du Jarvey, qui cherche assurément plus à atteindre le gâteau sur la table qu’à réconforter Liam, mais qu’importe. Le sorcier pose sa main droite sur la tête de la créature et lui octroie plusieurs caresses. Une façon aussi pour Liam de reprendre un peu contenance avant de rouvrir la bouche, ce qu’il fait au bout d’une bonne minute. « C’est Nils qui me déçoit plus » qu’il finit par lâcher, le prénom de son jumeau pesant plus que n’importe quel autre (même celui d’Otto) sur sa langue. Liam ne s’est jamais fait d’idées sur le psychopathe qui lui sert de géniteur, mais son frère jumeau… Il a toujours tenu Nils en très haute estime et il n’a jamais cessé de se persuader que son frère, en dépit de ses craintes et appréhensions, saurait réagir une fois le moment venu. Que Nils mettrait peut-être plus de temps que Liam à entrer en action, mais qu’il y viendrait finalement, forcément. Sauf que le temps passe et rien ne se produit. Aucun changement ne s’opère et le piège se referme. « Si la tentative de meurtre d’Otto sur moi ne le fait pas réagir… » Pas plus lui que leur mère, pour ce que Liam ne peut qu’en penser. « Rien ne le fera. » Des paroles définitives prononcées sur un ton qui l’est tout autant. « Peut-être qu’il n’est tout simplement pas assez brave, même s’il n’est pas comme lui non plus. Il n’a rien à voir avec Otto, rien du tout. Peut-être qu’il est juste… » Lâche. Le mot qu’il ne se résout pas à prononcer, qui reste en équilibre au bord de ses lèvres. L’affection qu’il porte et portera toujours à son frère le retiens d’en parler en un terme aussi peu élogieux.


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« J’aurais aimé ça aussi. Il n’est pas trop tard pour donner un grand frère à Fiona, je crois, sinon », qu’il poursuit sur le même ton amusé, celui de la blague, même si ça pourrait tout aussi bien ne pas en être une. Dans un autre monde, peut-être, un univers alternatif où Beth se serait séparée d’Otto une fois celui-ci en prison, où il se serait rapproché de la sculpturale blonde… avec des si, on mettrait Paris en bouteille, n’est-ce pas ?

La timide de Liam semble vibrer dans l’oeil et toucher l’Irlandais, qui se fait aussi un peu gêné de ces aveux qui ne jouent plus du tout dans le léger. La vérité le touche et il lui vient le léger regret de ne pas s’être plus encore impliqué dans la vie des jumeaux, de ne pas avoir insisté. Le passé est le passé, néanmoins : le présent, le futur, sont plus pertinents à investir de bonnes intentions et de bonnes pratiques. « C’est Nils qui me déçoit plus. » L'œil bleu se pare d’une compréhension viscérale ― il a sa propre jumelle, après tout. Il comprend sans comprendre, car au contraire de Liam, Darragh sait quelles sont les réelles allégeances de sa meilleure moitié. Et même s’il serre parfois les dents pour que de raison lorsque les tabloïds mettent en lumière les événements auxquels sa soeur participe, les Mangemorts auxquels elle donne la parole, ceux dont elle partage les draps, il n’empêche que sa confiance en Grainne est complète. Ils ont traversé les mêmes épreuves et les membres de l’An Lucht Siúil arrêtés, tués, chassés comme des animaux, étaient leur famille.
Il comprend sans comprendre, imagine sans vouloir imaginer, ne voudrait en aucun cas être à la place du Fitzroy. Devant la figure absente d’un jumeau qui ne répond plus et est peut-être devenu trop différent.

« Si la tentative de meurtre d’Otto sur moi ne le fait pas réagir… Rien ne le fera. Liam… Peut-être qu’il n’est tout simplement pas assez brave, même s’il n’est pas comme lui non plus. Il n’a rien à voir avec Otto, rien du tout. Peut-être qu’il est juste… » Darragh ne connaît pas aussi bien Nils que sa sœur et le caractère du jeune homme n’a jamais été le plus compatible avec le sien, mais s’il peut laisser un peu d’instinct prendre la place… est-il simplement un lâche ? Ou plutôt un appât ? Une distraction, pour éloigner l’ire d’Otto de la tête de son jumeau bien-aimé ?

Le verdict est lâché après une gorgée de thé, les réflexions apparemment avalées et recrachées après cet instant à contempler le liquide chaud : « Ton frère fait ses propres sacrifices. La place qu’il occupe auprès d’Otto et de Beth, il la prend pour vous deux, maintenant que tu es parti. L’Irlandais se permet de hausser une épaule. Je peux me tromper. T’as le droit d’être déçu, fâché, et d’avoir envie de lui en mettre une. Sans doute qu’il le mérite, même, comme Grainne mérite bien parfois sa colère lorsqu’il a l’impression qu’elle va trop loin dans son soutien apparent au gouvernement. Pas qu’il la remette en doute, mais parfois… ô, parfois, comme c’est difficile. Mais ne crois pas que ça ne lui fera rien d’apprendre qu’Otto a tenté de te tuer, veux-tu ? C’est ton frère, c’est ton jumeau, et il t’aime. »

Le ton a acquis quelques sévères notes paternelles. Il peut-être trop laxiste envers le second jumeau Fitzroy, lui prête possiblement plus de cœur qu’il en a vraiment, mais ça, ce n’est pas à lui de le découvrir, malheureusement. « Et il n’est pas le seul pris dans une situation dont il ne sait peut-être plus comment s’extirper. » Le rappel pique un peu, dans son esquisse de sourire. Lui-même n'est toujours pas passé entièrement du côté du Phénix et Liam ne le sait pas, mais il ne planifie pas de le faire. Il a trop à perdre.
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