BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

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 the one's to blame (America)

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the one's to blame - @America Clarke
Ce n’est qu’à regret qu’il lâche la main de Marietta. Si ça ne tenait qu’à lui, il resterait avec elle des heures durant, dans leur bulle qui n’a pas son pareil pour lui faire l’effet d’être projeté hors du temps. Mais hors du temps, il ne l’est pas, jamais. Même si retrouver sa petite amie l’histoire de quelques heures lui donne l’impression de presser du doigt un bouton « pause », il n’en est au final rien. Le monde ne cesse de tourner au delà des murs de l’appartement de Marietta, un monde dangereux, tout en angles, qui pourrait bien leur prendre beaucoup encore.

Ils ont tout simplement trop à perdre. Liam a déjà perdu beaucoup. Sa mère. Jude. Son père aussi, mais le concernant on ne peut pas vraiment parler d’une perte. Il serait bien grotesque de pleurer la perte d’un père qu’il n’a jamais eut et n’aura jamais. Il est la progéniture d’un salopard. Un salopard qui a essayé de le tuer il y a de ça quelques semaines.
Un salopard qui a bien failli le tuer.
Il pourrait être mort. Il s’en est fallu de peu. Il essaie de ne pas trop y penser, mais il y pense quand même évidemment. Ça l’a retourné. C’est une chose de haïr votre père de toute son âme, c’en est une autre de le voir devant vous, prêt à vous ôter la vie qu’il a participé à vous donner. Il aimerait que cela ne le perturbe pas autant, Liam. Il se voudrait sourd à l’infâme brutalité d’Otto. Mais il ne l’est pas. « Je n’ai pas envie que tu partes. » La voix de Marietta le ramène au présent et il tourne la tête pour la découvrir assise sur le lit, enroulant une mèche de cheveux blonds autour de son index. Il traverse l’appartement en quelques pas, dépose un baiser sur ses lèvres, un baiser au goût de frustration et de trop peu.
Ils sont accoutumés à tout ça pourtant, elle et lui. A cette relation fragmentée, dissimulée. Ils n’ont connus que ça au final, sécurité et précautions obligent. Il se sent juste plus frustré qu’à l’accoutumée. Il a l’impression que le temps file et lui échappe, Liam. Tout va trop vite et trop lentement tout à la fois. Il perd de précieuses minutes, de précieuses heures, de précieux jours, et il est incapable de ralentir ce mécanisme. Il ne trouve pas les mots, ne commet pas les bons actes.
Cette impuissance lui noue le ventre. « Si ça ne tenait qu’à moi, je ne bougerais pas d’ici » il souffle ses mots contre le visage de Marietta et presse une ultime fois ses lèvres sur les siennes avant de filer. Il se dépêche de partir, histoire de se soustraire à toute tentation. En deux temps trois mouvements il quitte l’appartement et transplane.

Autour de lui, le monde s’efface puis se re-dessine, l’immeuble de Marietta se faisant la malle au profit de la silhouette inhospitalière du M&S. Avant même de mettre un pied dans la planque, l’expression du visage de Liam perd de sa bienveillance. Sans se vouloir hostile à cet endroit, il ne s’y sent pas bien. Il estime que ce sentiment n’est pas de son fait. Aucun des habitants du Marks & Spencer ne lui a réservé quoi que ce soit d’autre qu’un accueil empreins de ressentiment et d’hostilité. A croire que c’est lui le coupable, qu’il a tout planifié pour récupérer cette planque au profit de la pauvre America, brainwashée et complètement larguée.

Liam abandonne le soleil qui décline à l’extérieur au profit de l’ancien supermarché. Une fois dans la planque, il jette un regard circulaire autour de lui. Il entend bien ne pas s’attarder ici. Franchement, si ça ne tenait que lui, il filerait volontiers son rôle de référent à quelqu’un d’autre. Il a suffisamment de problèmes à gérer sans que ces soit-disants compagnons d’armes ne s’amusent à lui tirer des balles dans les pieds. Mais il prend sur lui. Il serre les dents. A défaut de pardonner qui que ce soit, il endure sans flancher. Il mentirait s’il disait que le traitement qu’il subit au M&S ne le touche pas, mais il se soucie davantage de l’avis de ses supérieurs au sein de l’Ordre. Il doit continuer à faire ses preuves.

Il se met rapidement à la recherche d’America, la personne dont il est venu prendre des nouvelles car il a le sentiment que c’est ce qu’il doit faire et qu’il a malgré tout la volonté d’arrondir les angles. Avant de mettre la main sur l’ex-référente, il tombe d’abord sur Vanya avec laquelle il fait un bout de chemin. Il l’interroge de façon quasi-machinale et elle lui répond d’une voix qui n’est pas sans dissimuler du ressentiment. Rien de nouveau sous le soleil, mais Liam ça le fait chier quand même. Il arrive à garder ses lèvres scellées quoi qu’il en soit. Il sent la colère poindre en lui, à cran comme il est en ce moment, mais il tiens bon. Vanya finit par l’abandonner au salon le temps de lui ramener America. Il se contente d’acquiescer avant de s’asseoir sur un fauteuil aux couleurs fanées. Il ravale un soupire et se retiens de sortir de sa poche le portable moldu dont il se sert en ce moment pour communiquer avec les personnes à qu’il n’est pas sensé parler. Nils, Hannah, et Marietta bien sûr, pour ne citer que quelques noms. Autant de gens auprès desquels il préférerait se trouver là, maintenant.
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The one to blame
octobre 2007 @Liam Fitzroy

Les tracts étaient prêts pour être dispersés le lendemain, si bien que tout était calme au M&S. A la table de la cuisine, America rempotait une plante sous le regard de Killian qui avait manifesté de l’intérêt pour le jardinage. Amy était contente, de toutes les personnes qu’elle côtoyait au quotidien, Killian était celui qui la mettait le plus à l’aise : il ne posait pas de questions, n’insistait pas pour projeter sur elle ce qu’il voudrait qu’elle soit (qu’elle redevienne), il était juste présent à l’écouter parler d’orchidées dans les mêmes termes que sa mère le faisait autrefois.

- You know, we can split my shelf, like I take care of half the orchids and you take care of the other half.

- No but they’ll die with me.

- Of course not, I’ll make sure you don’t kill my children, rétorqua-t-elle avec un sourire amusé.

Amy termina de rempoter la fleur et la tourna en direction de Killian avec un "tadaaam" satisfait.

- Next time I try.

- Sure.

America se leva, sa plante et son tout nouveau pot dans les mains, prête à être remise à sa place dans l’autre cuisine où elle profiterait du soleil de la baie vitrée; elle fut interrompue par l’arrivée de Vanya.

- Fitzroy’s here for you, lui dit-elle avec un air vaguement irrité.

Il n’y avait pas une âme vivant dans l’ancien supermarché qui aurait pu ignorer la coalition contre le nouveau référent. Ce n’était pas du fait d’America, elle était absente lorsque ça avait commencé et n’avait pu rattraper les choses qu’en cours de route. Ça l’arrangeait tout de même, revenir et trouver sa planque entre les mains d’un étranger venu la remplacer sans que personne ne trouve à y redire l’aurait rendue malade. Amy avait beau ne pas se souvenir des habitants, elle se souvenait très bien de cette planque qu’elle avait organisée de ses propres mains, de sa joie lorsqu’on lui en avait confié les rênes, de son investissement toutes ces années pour la faire tourner. Si aujourd’hui elle savait tout le mal qu’elle avait causé durant son temps de référente, elle savait aussi qu’il ne lui restait plus rien que le M&S; il était sa seule maison, la seule chose concrète qu’elle ait jamais faite de sa vie, quand bien même ça avait été du temps et de l’énergie tournées vers de mauvaises fins.

- Great, I missed him, rétorqua-t-elle avec un sarcasme nullement voilé.

America pouvait en vouloir aux habitants, elle l’avait fait au début sous prétexte qu’ils la rendaient folle à lui bourrer le crâne d’anecdotes dont elle ne se souvenait pas. Ça s’était vite montré intenable, elle ne pouvait pas nourrir de rancune envers les personnes avec lesquelles elle vivait et pour qui elle comptait de manière évidente. Fitzroy était une bien meilleure cible, l’incarnation même de ce qu’America pensait désormais de l’Ordre : un traître, motivé par des intérêts personnels qui l’avait laissée pour morte parce qu’il était plus facile de la condamner que de la chercher. Et maintenant il s’emparait de ses affaires. Qu’elle ne voulait plus, certes, mais ne voulait quand même pas partager, résidu de son passif de benjamine de fratrie à qui l’on cédait tout. Elle avait le soutient des autres au moins, eux l’avaient cherchée, ils n’avaient pas tiré un trait sur elle comme on reprenait sa vie après avoir perdu une boucle d'oreille.

Amy se dirigea vers l’autre cuisine avec sa plante dans les mains, referma la porte derrière elle. Parler à Fitzroy l’emmerdait, elle avait d’autres choses à faire (pas vraiment, mais elle trouverait forcément), ce n’était certainement pas lui qu’elle voulait voir mais des visages aimables, comme celui d’Izzie (où était Izzie d’ailleurs, c’était la question du moment), aussi soupira-t-elle discrètement à la vue de Liam.

- Fitzroy, such a pleasure, déclara-t-elle sur un ton qui suggérait l'exact opposé.

Elle passa à côté de lui pour poser sa plante sur la table, la tourna pour qu’elle fasse face au soleil, puis dut se résoudre à venir dans le canapé face à l’intrus. Elle s'y assis en tailleur, jouant négligemment avec les bracelets brésiliens noués à son poignet gauche.

- How's daddy?

A la remarque s’ajouta un rictus narquois et clairement pas bienveillant – c’était simplement de l’amertume : avant, elle n’avait rien contre lui, mais avant, il n’avait pas suggéré de l’abandonner à son sort ni n’avait tenté de la remplacer.



Dernière édition par America Clarke le Ven 19 Nov - 23:52, édité 1 fois
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the one's to blame - @America Clarke
Quelques minutes s’écoulèrent avant qu’America ne vienne le trouver. Le temps nécessaire, certainement, pour essayer de se débiner et trouver une excuse potable pour s’éviter pareil corvée. Visiblement, elle n’y est pas parvenue aujourd’hui. Il n’y voit pas un pic parfaitement inattendu de maturité. S’il n’irait sûrement pas prétendre qu’il connaît America (franchement, il n’est plus très sûr que qui que ce soit la connaisse vraiment aujourd’hui), son avis sur elle a largement été influencé par la suite de confrontations qu’ils ont eut depuis le retour de l’ancienne référante à la planque. Liam ignore comment rendre les rapports entre eux deux plus « cordiaux » et, très honnêtement, il n’est même pas sûr d’en avoir encore envie. Seules ses responsabilités et son désir d'ascension au sein de l’Ordre le retiennent la plupart du temps de l’envoyer purement et simplement se faire foutre. La partie la plus docile et avenante en lui tend à réfréner cette colère qu’America n’attise que trop bien. Dans les moments où il sent que ses nerfs sont sur le point de lâcher, il se répète souvent qu’elle a beaucoup subit, que son ressentiment est légitime. Sauf que non. Qu’elle s'oppose donc à l’Ordre (et aux sommets de sa hiérarchie) qui n’a pas choisit d’organiser son sauvetage. Qu’elle soit donc aussi, et bien plus justement, en colère contre les gens qui lui ont vraiment causé du tort. Qu’elle soit capable, enfin, de réaliser qui est vraiment son ennemi. Mais non. A la place, elle jette son ressentiment sur les personnes à sa portée et Liam constitue une cible toute trouvée. Liam qui n’a fait que faire ce qui lui a été demandé, qui ne lui a causé aucun tort à elle. Faudrait peut-être qu’il lui pardonne malgré tout. Qu’il lui accorde qu’elle est paumée, qu’elle est trop en colère, qu’elle est trop blessée. Mais il ne peut pas, il ne peut plus. Car ça n’a rien d’une excuse. Liam aussi est en colère et il a reçu son lot de coups lui aussi. Il en reçoit même toujours. Avoir souffert n’accorde guère le droit de recracher cette souffrance sur les autres. Liam ne mérite pas ça et n'entend pas ne serait-ce que prétendre le contraire.

S’il n’y avait qu’America aussi, peut-être Liam encaisserait-il mieux la situation, mais l’animosité de la jeune femme s’étend largement au sein de la planque (plus que ça en fait, il n’a pas un seul allié affirmé au sein du S&M) et ça n’a pas son pareil pour égratigner sa patience. L’un dans l’autre, il est plutôt fier de sa faculté à endurer ce déferlement de ressentiment, malgré tout. Ses pertes de sang-froid ont été peu nombreuses, sa voix devenant tout au plus cassante. Il faut croire qu’il deviens de plus en plus à même de canaliser son côté sanguin. En ce sens là, pour ce qui est d’accroitre son contrôle sur ses émotions, il n’aurait clairement pas pu espérer meilleur exercice que d’être catapulté comme référent du S&M. Et le retour d’America, toute en rancune et réparties mordantes, constitue la foutue cerise sur le gâteau.

Il la regarde passer devant lui, aussi teigneuse et impolie qu’à l’accoutumée. Au moins ne lui saute-t-elle pas directement la gorge, non pas que cela représente un vrai progrès. Elle ne l’ignore pas tout à fait, lui balance un sarcasme dans la figure au passage. Tellement original. Ça le ferait presque rire. C’est prévisible, il ne s’attendait à rien d’autre. Franchement, il n’attend rien d’elle. Dans l’immédiat, elle lui évoque tout au plus un chien mal dressé, prêt à mordre toute main malencontreusement placée à sa portée. Elle va poser une plante sur une table et il la suit des yeux se faisant. Il ne desserre pas les lèvres, attend plutôt qu’elle s’en charge à nouveau. Nul doute qu’elle trouvera bien une autre vacherie à lui adresser une fois mieux installée. Pour ce qu’il en sait, c’est l’une de ses spécialités.

Ça ne tarde pas. Prévisible, encore. Elle prend ses aises sur le canapé placé en face du fauteuil de Liam, ses jambes repliées sous elle. Après l’avoir soigneusement appelé par son nom (il n’est pas sûr d’avoir jamais entendu son prénom dans sa bouche, tout du moins pas depuis des années, depuis sa transformation en incroyable emmerdeuse), elle s’autorise ensuite une allusion directe à son père. C’est petit. C’est facile. C’est minable. Il se refuse à entrer dans son jeu. Ses deux bras étendus sur les accoudoirs du fauteuil, il enfonce légèrement ses doigts dans le tissu déjà abimé. « Last time I saw him, he tried to kill me. » Il ne s’embarrasse pas de politesses, même gorgées de sarcasme. C’est superflu entre eux deux. Il s’applique toutefois a parler d’une voix calme, veloutée, mais indiscutablement réductrice et clairement hautaine. Le ton condescendant d’un adulte s’adressant à une adolescente récalcitrante. « Unfortunately for you, he hasn't succeded. » Il parviens à taire la plaie béante laissée en lui par cette confrontation avec Otto. S’il y a bien une personne avec qu’il ne s’autorise pas l'aveux de pareille faille, c’est bien America. Elle ne serait que trop heureuse de placer son doigt là où ça fait mal. « You should be happy with this outcome anyway. As long as I'm here to take care of everything, you can garden in peace. » Il se pare d’un sourire mauvais et félin, une inflexion moqueuse clairement perceptible dans sa voix. D’un signe de tête il désigne la plante qui se prélasse au soleil. Pour ce qu’il en sait, elle ne veut pas même pas avoir à jouer un rôle dans l’ODP. Qu’elle reste donc à cajoler des plantes dans son coin.
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The one to blame
octobre 2007 @Liam Fitzroy

Qu’est-ce qu’il lui voulait encore celui-là ? America ne comprenait pas le principe de s’acharner à la demander quand Fitzroy et elle savaient l’un comme l’autre qu’ils ne pouvaient pas respirer le même air sans tenter de s’entretuer. C’était de bonne guerre, il s’appropriait ce qui était à elle, elle ne pouvait faire comme si de rien était, comme si elle ne lui en voulait pas à lui et à ses supérieurs qui lui avaient refilé la planque comme si elle n’était pas le plus grand investissement qu’Amy ait jamais fait. Les hauts cercles l’avaient peut-être abandonnée mais America par pur esprit de contradiction refusait catégoriquement de se faire oublier : on avait voulu croire qu’elle était morte par facilité, elle s’évertuerait à rappeler à tout le monde – Liam compris, surtout Liam – qu’on ne laissait pas de soldat en arrière.

Amy sentit l’hostilité à l’instant où elle pénétra dans la cuisine et ses muscles se tendirent alors que sa propre antipathie émanait d’elle. Elle s’appliqua à faire ce qu’elle a à faire avant de manifester le moindre intérêt pour Fitzroy, après tout, il était chez elle et il l’avait fait venir de son plein gré; elle vint finalement s’installer face à lui avec le menton haut et l’air fier de celle qui n’est nullement affectée par la situation.

- Last time I saw him, he tried to kill me.

America haussa vaguement les sourcils, surprise qu’il lui réponde et en plus honnêtement, sans sarcasme apparent. Elle n’attendait pas de vraie réponse, ça l’irritait qu’il lui en donne une. Son genou plié se mit à tressauter.

- Deatheater thing I guess, commenta-t-elle comme s'ils parlaient de la météo.

Amy savait qu’on ne choisissait pas sa famille, elle savait aussi que reprocher à Fitzroy les méfaits de son père ne rimait à rien tout comme elle savait qu’elle était injuste, mais elle s’en fichait, il le lui rendait bien.

- Unfortunately for you, he hasn't succeded.

Son sourcil s’arqua à nouveau et l’ombre d’un rictus étira le coin de ses lèvres.

- Oh you know, it’s not me who would’ve been unfortunate, it’s you, would’ve been double penalty, you’d be dead and forgotten, there’d be someone else at your place right now.

C’était ça quand on se battait pour l’Ordre où tout le monde était considéré disposable (sauf quelques un.e.s, mais ça relevait du favoritisme et il ne fallait pas lancer America sur un sujet comme les injustices). Amy n’inventait rien elle l’avait vérifié, Fitzroy aussi le savait, il contribuait au système qui abandonnait ses soldats blessés.

- You should be happy with this outcome anyway. As long as I'm here to take care of everything, you can garden in peace.

Elle émit un petit ricanement sarcastique qui tenait plus du uh uh que du rire; son regard était toujours aussi froid et désintéressé, il ne quittait pas Fitzroy des fois que briser l’eye contact ne soit une preuve de faiblesse dans leur duel.

- Why am I here again? demanda-t-elle pour toute réponse, regardant ailleurs d'un air clairement ennuyé.

Elle s’en serait passée de cette discussion, aussi divertissant soit-il de cracher son venin sur quelqu’un – mais America préférait les vrais débats et Fitzroy n'était certainement pas quelqu’un contre qui elle voulait argumenter, elle ne s’abaissait pas à discuter de sujets d’actualités avec ceux qui n’y comprennaient rien. On les connaissait ces gens privilégiés qui se trouvaient une conscience lorsque les horreurs perçaient enfin leur bulle confortable : la moitié se contentait de placer ses pions pour être certain de ne pas perdre peu importe l'issue de la guerre, l'autre s'ennuyait dans sa petite vie tranquille et cherchait le frisson de la résistance. Et Fitzroy, où est-ce qu'il était quand certains avaient du fuir Hogwarts pour survivre ? Où était-il pendant les débuts difficiles et les moments de doute ?

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the one's to blame - @America Clarke
Il ne bronche pas alors qu’America rétorque machinalement, enfonçant des portes déjà grandes ouvertes. Oui son père est un mangemort et oui, il tue des gens. Un héritage qui pèse sur les épaules de Liam, un fait contre lequel il ne peut rien mais que les gens ont toujours eut un plaisir malin à remettre sur le tapis. Comme les autres, America y a perçu une arme contre lui, une carte à brandir et qui ne manque jamais de l’irriter. C’est un peu facile. En fait ça l’est même carrément. Il secoue la tête lorsqu’elle fait allusion à ce qui se serait produit s’il avait effectivement perdu la vie à Gracefield, de la main de l’homme biologiquement programmé pour le protéger. Et bien oui. S’il était mort quelqu’un d’autre aurait occupé sa position au sein de l’Ordre et, entre autre, sa place de référent si problématique aux yeux d’America.

La mort à cet effet là, voilà tout. Elle vous raye de la surface de la terre, vous efface purement et simplement. En une seconde vous disparaissez et ceux qui souffrent sont ceux qui restent. Ceux qui doivent encore composer avec tout le reste. Il n’a pas envie de mourir Liam, évidemment. Pas plus qu’un autre. Sûrement pas de la main d’Otto. Il a envie de vivre très vieux et de quitter ce monde dans un sommeil paisible, complètement indolore. C’est plus ou moins le fantasme ultime, enfin il suppose. Une fin douce qui ne surviendrait qu’au bout du bout, une fois le chemin dignement parcouru. La situation actuelle, toutefois, pourrait bien lui ôter ce rêve friable et s’il doit mourir, s’il doit partir trop tôt, et bien la pensée de voir le monde reprendre sa course sans lui ne le met pas en colère. Il ne blâme pas l’Ordre pour sa propension à avancer quoi qu’il arrive. C’est la seule façon de survivre, d’avancer péniblement. Une armée n’a pas à faillir de la chute unique d’un soldat. C’est odieux sûrement, et indéniablement malheureux, mais la guerre ne permet pas d’autres alternative.

Il laisse America parler, ne peut s’empêcher de lui envoyer une pique, car c’est là leur mode de communication par défaut. Il n’y peut rien, ou du moins il refuse de porter la responsabilité pour ce qui est de leurs échanges chaotiques. D’eux deux il est celui qui essaie, ou du moins qui a essayé. Il a tendue des mains, toutes repoussées sans vergogne et avec une agressivité même pas boudée. Et il est las. Las de se faire mordre. Las d’être le bouc émissaire d’America. Il n’a pas signé pour ça.
Why am I here again? Qu’elle lui lance, dédaigneuse, prétendument en proie à une hausse d’ennui quasi mortel. Ça lui arrache un rire à Liam. Elle est exécrable. Elle lui tape prodigieusement sur le système. C’est plus fort que lui, vraiment. Elle lui évoque une gamine absurdement gâtée, entourée de jouets dont elle ne veut plus mais qui refuse pourtant de laisser qui que ce soit d’autres mettre la main dessus. Elle ne veut pas être au sein de l’Ordre, ou du moins elle ne veut plus. Elle n’a pour ainsi dire plus rien à faire au M&S (un fait qu’il pense assez fort, mais qu’il a encore la décence de ne pas énoncer à voix haute).

Il secoue la tête, laisse plusieurs longues secondes s’égrener. Une minute passe même, peut-être un peu plus et il s’attend presque à voir America perdre patience d’un instant à l’autre et à ce qu’elle le plante là. Lorsqu’il finit par rouvrir la bouche, ses doigts rongés toujours enfoncés dans les accoudoirs du fauteuil où il s’est installé, c’est pour s’exprimer d’une voix dure et ourlée d’une bonne dose de rancune. « You're acting like a spoiled little brat and you're unfair. » Il n’est pas là pour ça, pour l’insulter. Il n’aspire pas forcément à une grosse dispute en bonne et due forme, là tout de suite, mais ça paraît être la voie unique entre America et lui. Ce qu’il est sensé faire, c’est rassembler des informations sur la vie à la planque et sur l’état de l’ancienne référente. Là est son boulot sauf que, car il est cerné de crétins absurdement rancuniers, rien ne lui permet de le faire. Ils ont tous une dent contre lui. « You're fucking unfair since the moment you lay your eyes on me. » Il parviens à conserver un ton relativement égal, mais sa voix est grignotée d’intensité, d’une colère noyée de frustration. Pourquoi faut-il que ça soit aussi compliqué ? A croire que son entourage prend vraiment son pied à lui foutre des bâtons dans les roues.

Il est en colère contre America car, du moins en ce qui le concerne, cette fille est une vraie plaie. Mais il n’y a pas qu’elle. Il y a tous les habitants du M&S qui ne lui font aucun cadeau. Il y a Nils, pas foutu de prendre sa vie en main, préférant se jeter dans la gueule du loup plutôt que de prendre les décisions qui s’imposent pourtant à lui. Il y a sa mère qui l’a abandonné et qu’il a abandonnée aussi. Et il y a Jude, livré à l'influence d'un monstre, et Otto, ce salaud d’Otto dont la seule existence suffit toujours à filer des sueurs froides à Liam. Mais pour l’heure c’est America qu’il confronte et il en a marre de s’exprimer à demi-mots. « And I understand, it sucks to be you. It sucks that you got hurt and they didn't choose to save you. I'm sorry about that. Sorry that you felt abandoned and sorry that you are angry and that you are being a major pain in the ass with people who don't deserve it! » Il élève le ton, car il veut que ses mots portent, qu’ils percent les défenses d’America et lui mettent du plomb dans la tête. « I didn't do anything to you ! They asked me to take your place when you were gone and I took it because that's how things keep working! What should everyone do? Stop the fight for one person? Close the hideout because you're no longer there to manage it? Do you think you're that important? » Ce n’est vraiment pas charitable de sa part de la confronter ainsi, mais elle ne met pas franchement de gants avec lui donc pourquoi pas après tout ? « I'm not your fucking enemy, so make ourselves both a favor and stop treating me like it! » Les mots ont déferlés de sa bouche d’une traite, ôtant à America toute opportunité de l’interrompre en plein vol. Qu’elle se taise donc un peu pour une fois, ça ne peut pas lui faire de mal.
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The one to blame
octobre 2007 @Liam Fitzroy
cw. offensive language.

Amy n’aimait pas Liam, aussi espérait-elle qu’il sortirait de leur entrevue en se sentant aussi mal qu’elle se sentait elle-même. Elle ne pouvait pas décharger le surplus d’émotions négatives sur les autres mais Fitzroy était la personne toute désignée, personne ne lui reprocherait de s’en prendre à lui, il était presque une cible trop facile, surtout lorsqu’il organisait lui-même les rendez-vous cathartiques.

America était certaine d’avoir mieux à faire que de participer à cette discussion pourtant, elle n’avait rien à dire à Liam et n’avait pas envie de lui parler, Killian était de bien meilleure compagnie, et puis Killian allait surtout dans son sens, pas comme Fitzroy avec qui elle n’avait que des frictions. Amy songea à le laisser là et à retourner à vaquer à ses occupations, juste pour le plaisir de ne pas faire ce qu’on lui demandait et de le voir rager, elle voulait pourtant attendre de voir quelle excuse il trouverait pour l’avoir convoquée. Une excuse qui n'était pas lui cracher au visage, elle supposait. Amy était certaine qu'il prenait un malin plaisir à se moquer d'elle, elle était aussi certaine qu'il ne l'assumerait jamais, parce qu'il était un lâche qui avait apparemment une dent contre elle.

- You're acting like a spoiled little brat and you're unfair.

Médiocre, elle était certaine qu’il pouvait mieux faire. L’air unimpressed, elle émit un "hm hm" ennuyé et s’appliqua à soutenir le regard de Fitzroy, sachant bien qu’il n’allait certainement pas s’arrêter là.

- You're fucking unfair since the moment you lay your eyes on me.

- I protest, rétorqua-t-elle. First time I lay my eyes on you was at school, I didn’t hate you back then, you haven’t done anything yet.

Elle ponctua ses paroles d’un petit rictus qui n’avait rien d’aimable ni de sincère, garda son regard plongé dans celui du sorcier par pure provocation et parce qu’elle ne serait pas la première à baisser les yeux.

- And I understand, it sucks to be you. It sucks that you got hurt and they didn't choose to save you. I'm sorry about that. Sorry that you felt abandoned and sorry that you are angry and that you are being a major pain in the ass with people who don't deserve it!

Et bien, les vannes étaient ouvertes. America continua de le dévisager avec les sourcils légèrement haussés et le même air entre le désintérêt et l’amusement narquois. Enfin elle n’était plus la seule en colère et prête à exploser à tout moment contre n’importe qui dirait un mot de travers; elle se sentait brusquement moins seule, elle n’avait plus l’impression d’être la seule trouble-fête à errer dans l’ancien supermarché.

Amy ouvrit la bouche pour placer un commentaire mais Fitzroy la devança. Elle s’enfonça donc dans le dossier du canapé, bras croisés et petite moue dédaigneuse flottant sur les lèvres. Quitte à l’écouter, elle manifesterait bien le peu d’intérêt que lui généraient les doléances de Liam.

- I didn't do anything to you ! They asked me to take your place when you were gone and I took it because that's how things keep working! What should everyone do? Stop the fight for one person? Close the hideout because you're no longer there to manage it? Do you think you're that important?

Elle le pensait. Elle était humaine et espérait compter assez dans la vie de son entourage pour ne pas être oubliée à l’instant où elle disparaîtrait. Sans cette certitude, elle n’avait plus rien auquel se raccrocher et était confrontée à une solitude insupportable. Ils l’avaient cherchée contre l’avis de la hiérarchie, America avait au moins cela pour se rassurer : elle ne se souvenait plus d’eux mais ils ne l’avaient pas laissée tombée, pas comme ces hauts cercles en qui elle avait placé sa confiance, à qui elle aurait obéit sans protester. Eux étaient les vrais traîtres, ceux qui utilisaient les gens et espéraient leur entière coopération sans rien donner en retour. Ce n’était pas comme ça que ça fonctionnait, et si Liam pensait qu’America allait s’en satisfaire, il se trompait.

- I'm not your fucking enemy, so make ourselves both a favor and stop treating me like it!

Amy vit cela comme une tentative de se placer en victime de la situation, mais il n’en était rien, Fitzroy avait hérité du M&S sans avoir rien fait pour le mériter, ça lui était seulement tombé sur le coin du nez parce que les circonstances avaient arraché America à son poste. Il n’avait pas le droit d’en tirer le moindre mérite ou de se plaindre de la faveur qu’on lui avait accordée, il était le gagnant dans cette histoire.

- How does it feel to be so desperate to prove your worth that you just take every shit they’re willing to give you? demanda-t-elle, le ton cinglant quoique sa voix ne monta pas en volume. I don’t see you as my enemy Fitzie, I pity you. Imagine me, being a muggle-born, their loyal soldier since the beginning and forgotten at the first occasion – what would it be for you? They’d just think you backpedaled and ran back to mommy. But nevermind, that’s how war is right? Obviously you’d keep sucking them up from your cell in the ministry.

Les murs impersonnels de la chambre (prison ?) où elle était gardée étaient restés gravés dans sa mémoire, l’ennui mortel et les longues discussions avec elle-même aussi. A se retrouver toute seule avec ses propres pensées, elle avait eu le temps de remettre en cause chacune de ses décisions, chacun de ses idéaux, elle n’avait rien connu d’aussi déchirant que de constater que tout ce qu’elle avait craint (être abandonnée par la seule famille qui lui restait) était vrai.

- Are we done now? I don’t like talking with people who don’t think by themselves.

Culotté de sa part, elle qui n’avait plus la moindre idée de ce qui était réellement ses propres opinions et ce qui était ceux qu’on l’avait forcée à intégrer. Elle ne faisait plus la différence entre les souvenirs intacts et ceux qui avaient été souillés, elle savait seulement que certains étaient corrompus parce que les habitants du M&S avaient fortement tiqués quand elle avait raconté ce dont elle se souvenait. C’était pourtant la seule réalité qu’il lui restait.
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the one's to blame - @America Clarke
tw: grossièretés.
Sa colère enfle en lui, pareil à un animal survolté qu’il ne retiens plus qu’avec difficulté. La vérité c’est que sa colère, loin de s’être émoussée au fil des années, n’a pas manqué d’éclore au contraire. Difficile de le lui reprocher, vraiment. Il a toujours été sanguin, d’autant plus lorsque mis en comparaison avec le tempérament bien plus docile et réservé de Nils. Il a grandit avec le sentiment de devoir endosser un poids (celui de son père, en l’occurence) et ce poids il n’en a jamais été délesté. Il est toujours là, logé sur ses épaules. Et si encore il n’y avait que ça… Mais ce n’est pas le cas. Il a peut-être l’air de jouir d’une position tout à fait plaisante aux yeux d’America qu’il suspecte de ne pas voir plus loin que le bout de son nez, mais vraiment si c’était raisonnable, il lui rendrait sa foutue place dans la seconde. Il n’en veut même pas de cette planque où on semble lui avoir collé d’office une cible dans le dos.

En face de lui, America n’est que provocation et rictus. C’est sans doute sexiste de sa part, mais en cet instant Liam a le sentiment que la seule chose qui l’empêche de fondre sur elle est son sexe. Ça et puis le fait qu’elle est une victime malgré tout, même si elle ne lui donne pas cette impression. Plus important encore que tout ça : il n’a rien à gagner à la frapper. Aussi horripilante qu’elle puisse être, elle n’en reste pas moins une « alliée » de part son statut toujours exhibé de membre de l’Ordre. C’est stupide franchement, car elle n’a clairement plus aucune envie d’apporter quoi que ce soit au mouvement, mais il n’empêche que ce sont les faits.

Elle lui balance qu’elle ne l’a pas détesté de suite, qu’elle ne le détestait pas à Poudlard. Par un miracle quelconque, il parviens à se retenir de lever les yeux au ciel. Toujours des reproches. A croire qu’il a commis un foutu crime, qu’il est personnellement responsable de sa déchéance, mais ce n’est pas le cas. Il fait juste une cible toute indiquée. C’est trop facile tout ça. Beaucoup trop facile. Elle s’en prend à lui, lui assène coup sur coup, car il est là, à disposition. Et il est tenté de faire de même. Ce serait de bonne guerre non ? Si elle a tant à coeur de le martyriser au nom de griefs imaginaires, il peut bien faire de même. La blâmer pour tout ce qui ne va pas dans sa vie, pour toute la colère rougeoyante qui pulse en lui. Il n’a pas besoin de s’en prendre physiquement à elle, pas besoin de devenir un monstre. Il n’en est pas un de monstre. Mais il peut s’adonner à la violence verbale qu’il a toujours suspecté d’être plus efficace encore que son alternative physique. Il peut bien l’insulter que ça n’empirera pas la situation. Elle s’est déjà faite une opinion précise de lui et il en va de même pour tous les habitants du M&S. Il est le méchant autoproclamé de cette histoire, quoiqu’il dise ou fasse.

Alors qu’il parle, qu’il assène vérité sur vérité (à ses yeux du moins, il ne prétend pas non plus avoir à la science infuse), il sent grimper en lui une exaspération grandissante. Qu’est qu’il fou ici ? Pourquoi cherche-t’il seulement à lui parler ? C’est stupide. Un dialogue de sourds. Il n’a rien à gagner ici, rien à réparer. Il ressent de la satisfaction à voir America ouvrir la bouche et à reprendre la parole avant qu’elle ne s’en charge. Non. Loupé. Qu’elle se taise. Qu’elle se taise, bon sang. Il en a marre de l’entendre, marre d’encaisser les attaques. A lui d’avancer ses cartes.

Il élève la voix malgré lui, s’emporte un peu. La tempête en lui s’anime et s’envole, prévenant un possible massacre. Hold on, Liam. Il laisse retomber ses bras des accoudoirs de son fauteuil. Heureusement que ses mains ont été malmenées (ses ongles sont rongés au sang) sinon le tissu du meuble aurait menacé d’être réduit en charpie. Il finit sa tirade sur une exclamation qui a un goût de requête (même si le ton tiens plus de l’ordre). Qu’elle cesse de le faire chier, c’est ce qu’il réclame. Qu’elle lâche du leste. Qu’elle comprenne. Car elle en est capable forcément. Elle n’est pas stupide, juste un peu perdue. Ce n’est pas qu’elle n’est pas en capacité de comprendre son raisonnement et le cheminement des évènements. C’est juste qu’elle ne veut pas admettre qu’il ne soit pas son ennemi, une silhouette à abattre.

Il parle dans le vide. Il le sait. Il n’attend rien d’America, franchement, ne l’estime vraiment pas à ce stade, mais il est déçu quand même lorsqu’elle rouvre la bouche. Il secoue la tête pendant qu’elle parle, qu’elle s’enfonce encore dans sa haine et dans l’attaque. Elle a de la pitié pour lui ? Amusant, ça. D’eux deux, ce n’est sa mémoire à lui qui a été transformée en gruyère, et ce n’est pas lui non plus qui passe ses journées à bouder comme une gamine de dix ans. Elle a souffert, d’accord. Il a enregistré ça et ça le fait chier car elle ne méritait rien de tel. Mais elle est insupportable. Insupportable et complètement à côté de la plaque du moins en ce qui le concerne. Elle finit sa petite répartie sanglante sur une absurdité supplémentaire. I don’t like talking with people who don’t think by themselves. S’il y a bien quelqu’un qui pense par lui-même ici c’est lui. Il a renoncé à sa putain de famille pour agir en accord avec sa propre conscience. Il s’est détourné de ses frères, de sa mère, de ce qui a toujours constitué son foyer. Et qu’elle aille se faire foutre America. Qu’elle aille se faire foutre profondément.

Liam se lève brusquement. Elle a gagné. Il en a marre. « You’ve got no idea what I think but I'm gonna tell it to you so you've got a chance to feel a little less stupid. » Sa voix est glaciale, son corps tendu comme un arc. Breathe. « You don't know me and you are not at all in a position to pass judgment on me. You're just a crybaby who no longer deserves this hideout and who doesn't even deserve to be under the protection of the Order for what I think. If you want to leave the boat, do it, get out. Everyone will be better off with you gone. » Il ne pense pas tout ça en l’occurence, ironiquement. A ce stade, il a juste envie de cogner aussi. Qu’importe que ce soit peut-être immature. « I wish you a good evening spoiling everyone's life. » Et sur ce, avec un regard meurtrier, il la plante là et quitte d’un bon pas la pièce.
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The one to blame
octobre 2007 @Liam Fitzroy
cw. offensive language.

Liam était là devant elle et ça frappa America comme un train : elle le détestait, elle voulait qu’il disparaisse, qu’il souffre autant qu’elle. Pourquoi ? Probablement rien qui ne soit rationnel, pourtant c’était là, sous ses yeux alors qu’elle attaquait comme un serpent que l’on aurait cherché à piétiner. Fitzroy ne savait rien, même s’il savait, America doutait qu’il puisse comprendre : ils n’avaient rien en commun, leurs vies n’avaient jamais été les mêmes ; elle ne voulait même pas qu’il comprenne, elle n’avait aucun intérêt pour lui, tout ce qu’elle savait de lui était ce qu’on lui avait raconté, la manière dont il avait tenté de l’évincer. Ça s’arrêtait là, c’était suffisant, elle ne voulait rien savoir de plus.

Le mouvement brusque qu’il fit pour se lever fit interroger America sur la suite : est-ce qu’il allait tenter de la frapper ? Ça aurait eu le mérite de divertir Amy, il y avait longtemps qu’elle n’avait pas envoyé de coup de genou à quelqu’un et quand elle y pensait, ça lui manquait un peu. Elle le regarda donc se lever, prête à bondir sur ses pieds s’il le fallait. Elle n’en eut pas besoin, s’assura donc de se grandir depuis sa station assise pour ne surtout pas perdre de sa superbe malgré le changement de dynamique, son regard toujours crocheté à celui de Liam avec toute la morgue dont elle était capable (beaucoup).

- You’ve got no idea what I think but I'm gonna tell it to you so you've got a chance to feel a little less stupid.

America était peu impressionnable et particulièrement hermétique à toute forme d’agression verbale, il n’y avait qu’une figure d’autorité pour obtenir quelque chose d’elle et encore fallait-il savoir s’y prendre pour ne pas la braquer – Fitzroy n’en était certainement pas une, elle lui aurait ri au nez si elle n’était pas en train de contempler l’idée de lui envoyer le pot de fleur à la figure.

- Yes please enlighten me, rétorqua-t-elle avec abondance de sarcasme.

- You don't know me and you are not at all in a position to pass judgment on me.

- Funny you say that when I’m clearly not the only one judging without knowing, siffla-t-elle.

- You're just a crybaby who no longer deserves this hideout and who doesn't even deserve to be under the protection of the Order for what I think. If you want to leave the boat, do it, get out. Everyone will be better off with you gone.

La remarque eut le don de la plonger dans un état de réflexion mutique. Une poignée de secondes s’égraina pendant lesquelles elle considéra ce qu’il venait de dire. Elle n’avait nulle part ailleurs ou aller, il savait très bien cela. La colère qui s'était brusquement retrouvée prise dans la glace explosa à nouveau, son regard vira plus incendiaire que jamais.

- Just suck my dick, you fucker! cracha-t-elle.

Elle se leva à son tour, la tension électrisant chaque parcelle de son corps et la prédisposant à détoner à tout instant – elle le foudroyait toujours du regard, prête à contre attaquer s’il trouvait à redire à ça. Elle en viendrait aux mains avec plaisir, ce n'était jamais arrivé mais peut-être que Fitzroy aussi n'attendait que le moment opportun pour laisser éclater sa haine. Peut-être qu'au fond, America n'attendait que ça – des mois qu'elle était prisonnière, physiquement comme psychologiquement, enfin elle aurait l'impression de regagner un peu de contrôle sur son entourage.

- I wish you a good evening spoiling everyone's life.

- Yeah, go to Hell, rétorqua-t-elle sèchement.

Elle soutint son regard jusqu’à ce qu’il se détourne et adressa un doigt d’honneur à son dos, restant figée quelques instants quand bien même la pièce était désormais vide de tout autre présence que la sienne. America avait la gorge étrangement nouée, elle mit ça sur le compte de la colère qui la faisait encore vibrer. Elle avait besoin de parler de ça à quelqu’un, ça tournait encore dans sa tête, everyone will be better off with you gone, elle se demandait si c’était vrai. Ça l’était sûrement, tout le monde se faisait du soucis depuis son retour, elle le voyait sur les visages et dans les regards que l’on posait sur elle. Amy ne pouvait pas leur parler à eux, elle voulait voir Isobel sans vraiment savoir pourquoi elle et pas un.e autre. Probablement parce qu’elle ne vivait pas au M&S, peut-être aussi parce qu’elle ne manifestait pas cette pitié mêlée de déception que les autres témoignaient inconsciemment en présence d’Amy. C’était forcément ça. La sorcière partit en quête de Vanya et réclama son téléphone avant de retourner s’enfermer dans sa chambre, trouvant facilement le numéro de Pevensie dans les contacts. Elle texta (Hey, would you come rn?) effaça le message aussitôt fut-il envoyé et attrapa l'Ipod sur son bureau, lançant la première musique que le mode shuffle voulait bien passer.

FIN.
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the one's to blame (America)

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