tw: drogue (mention)

Il t'a fallu un certain temps avant de reprendre tes activités pour l'Ordre, à savoir livrer des denrées, des trucs utiles, là où les hiboux se feraient facilement repérer. Irina et les autres te regardent d'un drôle d'air quand tu t'en vas, et cette fois-là, ça a été d'autant plus dur que ce sont plus les mêmes qui t'ont dit au revoir. Deanito n'est plus là, déjà. Lena ne peut pas vraiment faire acte de présence, Vanessa a d'autres chats à fouetter, et t'espères que ce sera pas le tien quand même. Tu sais qu'aujourd'hui ça allait être difficile, même si pour une fois, il allait pas pleuvoir comme vache qui pisse (pays de merde, vraiment, Séville te manque). Winnie t'a vite fait répondu à ton SMS ce matin mais t'as pas envie d'aller fourrer tes pieds à la ferme dont t'as bien évidemment oublié la localisation. C'est qu'avec ces derniers événements, t'as encore plus peur des mixed qu'avant, ou plutôt, t'as plus peur de sortir tout court. Tu te dis qu'il te suffirait de pas grand-chose pour que tu te fasses sniper par un Mangemort en chasse, et puis…
Non, la personne que t'as envie de voir aujourd'hui c'est Calix.

Avant de partir, tu t'en est roulé un petit.

Sur le chemin, t'en as grillé une autre.

Pis après être reparti pour retourner à la Tour, t'as pas fait le bon détour, volontairement, et t'as encore chargé, histoire de te filer un coup de boost, 'fin, vous connaissez la chanson quoi.

Tes vieux écouteurs tout pourri enfoncés dans les oreilles (y'en a un des deux qui grésille, depuis la dernière fois, la faute à la pluie, pas du tout la faute à Moncho qui l'a prit pour une spaghetti) et la casquette de Lee vissée sur ta tignasse, t'as tracé ; pis quand t'as jugé que t'étais à peu près au bon endroit (à chaque fois que tu reviens là ça a l'air de changer d'aspect, tu piges pas) t'as envoyé un p'tit texto sucré à ton ami "he bg t ou" sans te dire une fraction de seconde qu'il pouvait être déjà dans ton dos, le fripouillon, ou pire, que tu sois pas du tout au lieu-dit.

'Fin bon en attendant t'as fait un p'tit hug à un arbre au passage (toujours le même, que tu te dis, alors que c'est sans doute pas le même, ça paraît évident) et tu y es resté accroché, brassant les environs d'un regard un peu off. MJ à fond les ballons dans tes tympans déjà à moitié pétés par les teufs que tu as pu faire par le passé, tu commences à remuer du cul un peu, oubliant très vite tout le reste. Dance or die, comme on dit. T'as choisi ton camp.

tw:mention de drogue

Les pupilles de Calix caressent brièvement l’extérieur depuis la fenêtre contre laquelle il se colle pour mieux observer le ciel en plissant les yeux. Il ne pleut pas, certes, mais a priori il ne fera pas grand soleil non plus, à en juger par les nuages qui couvrent les quelques tâches de ciel bleu sous des pupilles alternant du rouge au rose, en passant par un vert forêt, et probablement toutes les couleurs de l’arc-en-ciel - il l’a un peu chargée, cette potion, et son esprit dans au même titre que ses iris. Un sourire léger vient creuser une fossette sur sa joue droite, alors qu’il se détache de la fenêtre pour revenir vers la commode (il a une commode, maintenant, meilleure invention après le four et les feux d’artifice), ouvrir le premier tiroir et en sortir une paire de lunettes de soleil bien trop grandes pour son visage - uniquement protéger ses yeux devrait faire l’affaire, même si cela cachera le maquillage qu’il a passé des plombes dans la salle de bain à créer, décide-t-il en refermant le tiroir pour mieux se diriger vers le miroir et s’inspecter sous toutes les coutures avec, toujours, ce petit rictus satisfait au bord des lèvres.

Parfait.
Ni une ni deux, son sac à tôt, lui, pour le coup, bien trop petit, est balancé sur son dos, et Calix dévale les escalier deux par deux en sautant à pieds joints les dernières marches. ”JE SORS !”, beugle-t-il depuis le rez-de-chaussée en portant une main autour de sa bouche, et avant de ne croiser qui que ce soit (manquerait plus que les Dads de la maison essayent de le rattraper pour lui rappeler qu’il faut qu’il soit prudent, qu’il ne ramène personne au Raven Nest, et tout le discours habituel qu’on lui sert), il claque la porte dans son dos avec encore une fois un manque de considération criant pour les quelques habitants qui pourraient être en train de taper une sieste.

Dans un craquement, Calix n'apparaît qu’à un kilomètre ou deux du point de rendez-vous avec Nacho, histoire de se réserver un peu de temps pour marcher tranquillement dans la nature et observer le ciel derrière ses lunettes de soleil, un programme quotidien et primordial pour le sorcier. Il se sent plus vivant que jamais, à s’arrêter longuement en chemin pour humer les fleurs qui le borde, à perdre dix minutes aux pieds d’un arbre pour observer des oiseaux faire leur nid, parfois même à s’endormir contre un tronc en se laissant bercer par la mélodie du vent dans les branches, et ne se réveiller qu’à la nuit tombée. Heureusement, cette fois-ci, Calix parvient à ne pas se laisser entièrement absorber par la nature et son esprit bien trop volatile, et ses pas continuent de le guider jusqu’au trou paumé où ils se sont donnés rendez-vous.

Son portable se trouve tout au fond de son sac enchanté, contenant une ribambelles d’objets plus ou moins utiles, et évidemment il ne voit pas le message que lui envoie Nacho. Plutôt, il l’aperçoit directement, en train de danser sous un arbre, et son visage s’illumine d’un large sourire, ses yeux légèrement plissés brillant d’une étincelle sensible. Naturellement, Calix accélère le pas, et se retrouve à trottiner en direction du sorcier en tenant fermement les lanières de son sac sur ses épaules. Il se glisse dans son dos pour saisir l’un de ses écouteurs et le porter à son oreille, sans gêne ni même penser qu’il pourrait lui coller une trouille pas possible : ”Qu’est-ce que t’écoutes ?”, demande-t-il en fronçant tout juste les sourcils pour se concentrer sur la mélodie qui lui est inconnue. Cela ne lui empêche pas de tenter un ”Oh, attends, me dis pas, je sais je sais ! C’est pas Good & the band?” accompagné d’un petit rire léger en se mettant naturellement et aussitôt à remuer des épaules pour rejoindre Nacho dans sa danse.

tw: high/20, dumbness & softness overload

"Tell méh, ale you ze gosst off jiloUZI? Al--" tu l'as pas du tout entendu arriver et t'as failli pousser un cri de crécelle en sentant ta musique se barrer pour laisser place à un grésillement (les écouteurs qui tombent, tu connais, mais ceux qui se font téléporter dans l'oreille d'un autre sans aucun bruit pour l'annoncer, c'est pas la même chanson). Quand tu as pivoté un peu pour le voir, (c'est lui pardi), t'as laissé échapper un "Qu'est-ce que t'écoutes ? — Ooooouh-ouh-ouh…" pour évacuer ton petit coup de sang que tu viens d'avoir, te mettant à ricaner comme un crétin sur la fin. T'entends plus rien sauf le son trop fort qui est vissé dans l'oreille de Peanut, et ça te suffit pour te remettre à bouger un peu. Le pauvre essaie de te cracher le nom de l'artiste, qu'il connaît manifestement aussi bien que le morceau qui passe. Good & the Band, le sang, que tu lui dirais, mais t'as quand même un peu de dignité, même aussi high. "MJ ma gueule, MJ," et il te rejoint dans tes trémoussades, bien que ce soit les quarante dernières secondes qui se jouent alors.

Dès que le clap de fin sonne (trop triste, comme à chaque fois, mais vous avez pas la sono, ça aurait été beaucoup plus simple) tu lui tapes le meilleur bro hug de sa vie, à en rester collé dessus pendant bien 20 secondes en lui racontant des trucs à moitié intelligibles, mêlant l'anglais et l'espagnol. Tout ce qui est à comprendre c'est que c'est un déversement d'affection désordonné et que la pile électrique a besoin de l'exprimer. "Troooop dar que tu sois là poto" il sent super bon en plus Calix, c'est assez insane (mais là t'es quand même franchement étonné qu'il soit aussi frisquet, le p'tit -- 'fin, le… le super grand sa mère, mais tout le monde est plus grand que toi, 'fin bon, voilà). Tu lui tâtes le flanc comme une canaille après avoir rangé vite ef ton baladeur et "Bien ou bien ? T'es prêt pour l'aprem chill sa mère ? T'as ramené des becs ???" t'as hâte que vous puissiez vous poser un peu, après avoir galopé comme des cons dans la forêt. T'as presque envie de te faire toute la rangée d'arbres à hug, en plus de l'autre arbre, là (c'est juste parce qu'il est grand, t'inquiètes pas).

Et ça se sent bien dans ce corps qui ne veut pas s'arrêter de s'exciter tout seul, tu fais deux tours sur toi, va sauter sur une souche d'arbre sur laquelle tu manques de te viander, et de ton perchoir enfin stable (tu parles)(tu vas tomber) tu lui fais de grands signes de bras (t'es si fier, comme quand t'es monté sur scène pour être filmé à la télé la 1ère fois) en balançant un "T'as vu j'suis un ARBRE !" même si à ce stade t'aurait plutôt l'air d'un arbrisseau, mais t'sais, c'est qu'un point de vue, tout ça. Zbrah. Tu t'arrêtes pas de débiter, y'a pas de raisons que tu le fasses pas, maintenant que tu te sens en sécurité. "Hé cariño, c'tait où déjà notre planque posée ???" que tu beugles un peu trop fort, sans doute, bien con de même pas te rappeler où fallait que tu foutes vraiment les pieds.

tw:high af, mention de drogue

”MJ ma gueule, MJ.” Calix n’a aucune idée de qui peut bien être ce MJ, mais l’assurance avec laquelle lui répond Nacho fait s’étirer un peu plus son sourire, et son regard tombe brièvement sur celui de son ami comme pour en prendre toute la mesure avant de revenir à lui et à ses yeux au moins aussi rieurs et animés que les siens - et ses pupilles au moins aussi dilatées que les siennes, les siennes dissimulées derrière ses lunettes de soleil. Il ne prend la peine de répondre que d’un ”Ooooh ok” peu intéressé, un peu trop occupé à danser sur les quelques dernières secondes de la chanson, ses mouvements un peu désordonnés soulignés par son rire fluet. Son cerveau n’a pas vraiment le temps d'emmagasiner que la chanson s’achève que, déjà, Nacho est contre lui, et le vampire referme par réflexe ses bras dans son dos en poussant un nouveau rire au charabia qu’il marmonne contre son torse. Il n’a aucune idée de ce qu’il raconte, mais Calix aime bien l’entendre parler ce qui lui semble être la langue de l’affection, un flot sans queue ni tête porteur d’une certaine tendresse.

C’est pour cela, que Calix aime autant retrouver en secret, parce qu’ils se comprennent, peu importe ce qu’ils peuvent se dire. Parce que Nacho sait toujours le faire rire, peu importe ce qu’il dit ou ce qu’il fait, un peu comme quand il lui dit ”Troooop dar que tu sois là poto”. Parce que Nacho lui ressemble, quelque part, même s’ils n’ont pas grand chose en commun, à la base. Parce que Nacho est en dehors de son petit monde, aussi. Parce que Nacho sent bon, surtout, de la même façon que Numa sent bon, et cela a tendance à lui faire un peu tourner la tête et à le rendre un peu plus euphorique que d’habitude. Et plusieurs fois, cela a failli lui échapper, à quel point il sent bon, à chaque fois qu’il est un peu trop proche de lui, comme à cet instant ; mais Calix sait que c’est la condition pour continuer de voir Nacho, de ravaler tout ça et de faire ce qu’il sait le moins faire : mentir.

”Bien ou bien ? T'es prêt pour l'aprem chill sa mère ? − Bah oui”, répond le résistant avec un léger gloussement en passant une main dans ses cheveux avant de la poser sur son épaule. ”T'as ramené des becs ??? − Un truc comme ça, ouais.” Plutôt des bonbons imbibés de potions, qui envoient dans les nuages et rendent les pupilles multicolores, le genre de becs préférés de Calix et, il n’en doute pas, de Nacho aussi. Et à peine il le relâche que ce dernier repart en courant comme une pile électrique, et il le suit joyeusement en trottinant derrière lui pour mieux non loin devant la souche depuis laquelle il lui fait des grands signes. ”T'as vu j'suis un ARBRE !” Évidemment que cela tire un éclat de rire à Callistus qui plisse les yeux en le détaillant de toute sa hauteur inhabituelle. ”Comme moi !”, ne peut-il s’empêcher de répliquer en ouvrant les bras pour se désigner - un arbre, une feuille, une branche, une fleur, cela change selon le temps qu’il fait et son humeur, mais quoi qu’il en soit, il ne rate jamais une occasion de souligner son héritage sylvain. ”Hé cariño, c'tait où déjà notre planque posée ???” Ni une ni deux, Calix franchit la distance qui le sépare de Nacho sur son perchoire, et il lui tend la main pour qu’il s’en empare. ”T’inquiète, suis-moi.” Et de resserrer ses doigts autour des siens pour l’entraîner dans la forêt à grandes enjambées.

Il a l’avantage de connaître n’importe quel bois dans lequel il met les pieds comme sa poche. Cela revient à se balader dans un quartier où il s’est déjà rendu, pour Calix ; chaque arbre est différent, comme chaque bâtiment le serait, et il se repère sans mal au travers des chênes qu’ils dépassent à tout allure, leur course improvisée ponctuée de quelques rires et quelques cris d’euphorie quand ils manquent de se ramasser, comme deux enfants sur un terrain de jeu. Ils ne ralentissent qu’en arrivant au pied d’un arbre bien plus imposant que les autres, et en levant la tête, ils y trouvent la cabane qu’ils ont découverte par hasard il y a quelques années de cela. Aucune idée de qui a bien pu la bâtir, mais elle semble abandonnée depuis bien longtemps. Aussi Calix relâche la main de Nacho et monte avec précipitation à l’échelle posée contre le tronc, se retrouvant en premier sur le plancher branlant de la cabane. ”Home sweet home”, déclare-t-il en s’y étendant, essoufflé, ses poumons et ses joues en feu, finissant par retirer ses lunettes de soleil maintenant qu’ils sont à l’abris de ses rayons, au coeur du sous-bois, pour les laisser joncher négligemment au sol. Ses pupilles tirant sur le bleu, puis sur le vert, puis sur le gris se tournent vers son ami quand il le rejoint, se redressant sur un coude, puis s’asseyant pour défaire son sac à dos et le poser sur ses jambes en tailleur. ”Attends, attends, j’ai un cadeau pour toi”, s’exclame-t-il alors que cela lui revient en tête, et il ouvre son sac pour fouiller interminablement dedans (il faut dire qu’il y a bien le contenu d’une maison là-dedans). Après une longue minute à étaler sur le sol divers accessoires, bijoux volés, fioles aux nombreuses couleurs, tupperwares avec gâteaux et cupcakes, Calix met enfin la main sur un étui à lunettes noir (il n’a rien trouvé de mieux comme contenant avant de partir). Il l’ouvre face à Nacho pour en révéler les quelques Haribos modifiés par ses soins. ”J’ai bossé là-dessus cette semaine ! C’est un peu comme ceux de la dernière fois, mais genre prends-en qu’un seul à la fois pour le coup parce que, ok, ils durent beaucoup moins longtemps, mais les effets sont beaucoup plus forts. Genre hier j’ai passé cinq minutes à voir des dragons se battre sur le plafond de ma chambre, c'était… intense, mais tellement cool”, conclut-il en lui cédant l’étui avec un gloussement bas avant de s’appuyer sur un bras pour le regarder en penchant la tête sur le côté. ”J’aime trop, c’est un peu comme si t’étais mon bêta-testeur. T’es mon bêta-testeur préféré, et le plus mignon, en plus.” Parce que c’est vrai, pourquoi il ne lui dirait pas ?