Leonora relâche le bras de Lloyd comme si il l'avait brûlé. Désarçonnée par l'atterissage brutal du transplanage et le tournis que ça lui donne, elle se retrouve à presque trébucher sur ses propres pieds dans l'instant suivant; le bras de Lloyd s'enroule immédiatement sur son bras pour la stabiliser et Leonora se crispe. "You alright? - I'm fine..." Elle se dégage sans douceur de son étreinte en ravalant la bile qui lui est soudainement remonté dans la gorge. Leonora cligne paresseusement des yeux en s'éloignant, une main crispée autour de son détestable fruitcake et l'autre tremblante dans le fond de la poche de sa veste.
Little Italy s'étale devant elle comme une tâche sur le paysage pourtant plutôt pittoresque de la campagne anglaise. Elle est déjà venue ici à plusieurs reprises - souvent en compagnie de Rubén - et a toujours développé une certaine angoisse à tout ce bruit et ce monde. Entre les carcasses de véhicules non identifiés, l'atelier plein d'outils tranchants et les tours de magie invraisemblables de ses habitants, cette planque est un nid d'angoisse pour la Cracmole timorée et réticente qu'elle est, et qui préfère garder une distance de sécurité entre elle et le monde.

Mais elle serre les dents et elle s'avance, remerciant Lloyd d'un sourire crispé avant qu'il n'aille rejoindre les membres de la planque à qui il vient livrer des vivres. Elle l'a supplié par textos de faire un saut par Stratford-upon-Avon pour passer la chercher, et ça n'a pas été simple. Elle croit lui avoir peut-être promis un date ou deux un de ces quatre, mais elle ne se souvient plus des détails...
Maintenant qu'elle est là, Leonora a envie de s'enfuir à toutes jambes. Mais elle serre les dents, enfonce ses ongles dans sa paume et s'avance bravement jusqu'à l'entrée de la planque, saluant quelques visages connus de quelques sourires encore plus crispés de les précédents, jusqu'à finalement oser prendre la parole pour demander où est-ce qu'elle pourrait trouver Elena.

Chaque pas qui la sépare de la destination pointée du doigt est plus dur et lourd que le précédent. Leonora se traîne jusqu'à la pièce indiquée comme si elle avait un poids à la cheville, prisonnière du bagne qui a elle seule décidé de son châtiment. Mais elle n'a pas le choix, ni d'autre possibilité, donc elle finit par toquer à la porte entr'ouverte d'une main faiblarde mais déterminée. "Elena?" appelle-t-elle sous sa respiration, avant de se reprendre: "Elena? You there? It's me, Leonora, uh........" Elle balaye la pièce du regard, gênée. Leur dynamique n'a jamais été au beau fixe, et encore moins depuis la dernière fois que Leonora lui a mis un taquet (bien justifié pourtant, enfin d'après elle) après l'avoir vue pour la énième fois reluquer le cul de Rubén. Oui, c'est petty mais quand même.
La ""discussion"" avait fini sur quelques hurlements, une ou trois menaces, et une pléthorée d'insultes en espagnol (des deux côtés - Leonora n'avait pas hésité à utiliser son espagnol étrangement fluide pour monter sur ses grands chevaux, eh oui, pas besoin d'être Alvarez pour donner aux autres le traitement Alvarez).

Quelques mois plus tard, tout ça lui semblait bien stupide (comme Rubén).
Et bien insignifiant face à sa réserve de weed s'amoindrissant de jour en jour.
"I made you a cake...?" tente-t-elle donc, levant le fruitcake en question enveloppé à la va-vite dans de l'alu froissé, avant de se mordre l'intérieur de la joue avec une certaine panique grandissante.

L’Airlock, les Docks, Little Italy – Elena a rarement autant bougé que depuis qu’on lui a conseillé de prendre une pause (et elle peut désormais autant entendre Lucjan que Dae-won grommeler à chaque transplanage raté). A Little Italy, elle a dit qu’elle ne toucherait plus à rien ; mais il y avait toujours un type ou deux pour lui demander son avis sur un gadget étrangement retrafiqué, alors elle a fini par remettre les pieds à l’atelier là aussi. Comme aux Docks, Lena se contente habituellement de trôner sur un tabouret surélevé… Sauf qu’aujourd’hui l’équipe s’est activée autour des vidéos des Battues, que d’une manière ou d’une autre ça avait résulté en un nuage de fumée toujours pas franchement dissipé, et qu’il y avait encore une sacrée effervescence quand elle était rentrée après avoir distribué triple ration de goûter à Sylas (il aime bien les pâtes de fruits, apparemment).
C’est maintenant la fin d’après-midi, et Elena a eu tôt fait d’évacuer tout le monde parce qu’elle n’a pas les moyens de leur payer des heures sup ; mais il reste tout de même son fidèle Apoc, celui qui coordonne tout le binz avec les 1282s. Peut-être que la journée a été longue pour tout le monde ou peut-être juste qu’Elena n’y comprend rien, mais toujours est-il qu’elle a dû finir par appeler Benito à la rescousse (c’est pour dire) – évidemment, l’atelier a instantanément replongé dans le chaos.

Lena se masse les tempes, coudes sur l’établi pendant qu’Apoc et Esteban discutent (hurlent) de détails techniques qui lui passent largement au-dessus (et passent largement au-dessus d’Esteban, elle en est convaincue). Elle va déjà gueuler parce que des pas s’approchent à nouveau de la pièce (un coup d’œil à sa montre lui rappelle que c’est l’heure du ravitaillement géré par Seamus, mais tout de même, ils n’ont rien à foutre ici)-- "Elena? You there? It's me, Leonora, uh........" Elena comprend mieux pourquoi les deux autres se sont arrêtés pour la fixer (elle n’a toujours pas récupéré tous ses points d’audition et a vraisemblablement manqué un premier appel). En revanche, elle ne comprend pas ce que la voix, elle, fiche là.
Geste du menton en direction des deux autres. “Think you could nerd outside, kiddos?” (Ils lui mettent tous les deux dix ans, mais Esteban ne se fait quand même pas prier pour traîner son copain dehors en lui ébouriffant copieusement son peu de cheveux au passage). Elena leur emboîte le pas peu après, prend juste le temps d’adopter une expression pas franchement hostile.
Mais quand même, qu’est-ce qu’elle fout là ?!

“Leonora,” elle lâche avec le sourire franc (non) d’une mère de famille avisant sa plus grande rivale (parce qu’elle fait des meilleurs gâteaux) à la sortie de l’école. Et justement-- "I made you a cake...?" Elena sourcille franchement, ne peut pourtant que constater qu’elle dit vrai face à l’aluminium froissé qui se retrouve sous son nez. (Elle essaye déjà de calculer le pourcentage de chances que Leo y ait accidentellement glissé du laxatif.) “Well that’s nice,” (son ton est clairement suspicieux) “what are we… celebrating?” (perplexe, maintenant.)
Est-ce que le Liverpool FC a gagné ? C’est l’équipe pour laquelle on est, non, quand on habite à Stratford-upon-Avon… ?
(L’idée que ce soit un gâteau de deuil la traverse fugacement – on lui en a offert, depuis Gracefield, des trucs randoms, notamment quand on pensait qu’ils avaient pu appartenir de près ou de loin à Lee (elle a une pensée émue pour un stylo poussiéreux que Nacho lui a refilé pas plus tard que la semaine dernière et qui était clairement à Vanessa), mais venant de Leonora…..)

“Come on in”, Elena lâche finalement, comme si Leonora n’avait pas déjà traversé la moitié de la planque – et elle s’écarte pour la laisser pénétrer dans l’atelier, avant de la guider vers la cuisine attenante (plus calme. Surtout quand elle ouspille les quelques tires-au-flanc qui s’y trouvent encore d’un “Haven’t you seen what time it is?!” et que ceux-ci préfèrent battre en retraite à leur tour).
Elle s’installe autour de l’établi qui fait office d’îlot de cuisine, invite (presque poliment) la cracmolle à faire de même (et essaye de ne pas penser à la proximité de sa chambre où elle espère que plus aucune affaire de Rubén ne traîne—enfin, Leonora n’est manifestement pas legilimens, anyway). Elle tire un couteau d’un tiroir, laisse à l’autre le soin de découper son œuvre (ou de la poignarder en premier). “Thank you.” (Décidément très polie.)
Tellement, même, qu’avant d’asséner l’immanquable What d’you want (Nielsen ne peut définitivement pas venir ici de manière désintéressée), Lena se permet de taper sur un antagoniste commun pour détendre l’atmosphère. “Did you come here with that bloody Lloyd?” (Elle attend quand même que l’autre goûte à son propre gâteau avant d’y toucher).

tw: mention implicite de tca

Malgré les airs vaguement mielleux et faussement agréables d'Elena, elle a toujours un talent indéniable pour mettre Leonora profondément mal à l'aise. Il n'y a pas à se tromper sur la relation difficile liant les deux femmes: elles ne s'apprécient pas. Point final. Ne s'apprécieront peut-être jamais - une dure réalité avec laquelle Leonora a fait la paix il y a bien longtemps, et qui l'a fait se résoudre à cesser d'essayer.

Sauf quand elle a besoin de quelque chose. Elena semble avoir le nez creux, vu le ton polissé et méfiant avec lequel elle s'exprime quand Leonora s'aventurer à lui révéler qu'elle lui a fait un... gâteau. “Well that’s nice.” Nice - un adjectif qu'on aurait pu utiliser pour décrire Leonora, fût un temps, mais qui a perdu tout son sens depuis. “What are we… celebrating? - Hum." Merde, elle aurait dû préparer une réponse toute faite. Enfin, elle en a déjà une. Mais voir Elena plus maigre, plus pâle, plus sèche, plus brisée qu'elle ne l'a jamais vue avant (Leonora, avec un malaise évident et une curiosité maladroite, fait de son mieux pour ne pas regarder les bandages, vestiges de blessures et attelles qui restent en périphérie de sa vision) la dissuade vite d'admettre que c'est autant un cadeau pour la brosser dans le bon sens du poil, qu'une manière alambiquée et nulle de lui donner ses condoléances. "Life, I guess." Au milieu de toute cette mort.

“Come on in.” Une hésitation, puis Leonora s'exécute, timidement, ses mains crispées sur son papier alu. Elles pénètrent dans une petite cuisine, et Leonora a un pincement douloureux au coeur en voyant sur le comptoir la marque du café que Rubén préfère et qui est dégueulasse, et elle a soudainement envie de s'enfuir en courant dans l'autre sens ou de détruire quelque chose.
Elle s'assied en silence, son cadeau sur les genoux puis, quand Elena sort d'elle ne sait où un couteau qui ressemble à une arme de chasse, le lui donne après une seconde d'hésitation. “Thank you. - You're welcome." Les politesses tendues et désagréables font légion, entre elles, même si les circonstances de l'Ordre ont légèrement calmé le jeu.

Leonora regarde le couteau couper le gâteau bien trop sec, bien assez peu sucré, beaucoup trop cuit, avec des grands yeux curieux, comme si elle était en train de calculer dans un recoin de sa tête l'exacte capacité à trancher net du fil de la lame. “Did you come here with that bloody Lloyd?” Leonora se laisse aller à une légère grimace qui, elle l'espère, masquera le bref rougissement de ses joues. "Yeh." Voyant qu'Elena ne se sert pas, Leonora attrape une part de gâteau qu'elle pose à même le comptoir auquel elle s'est assise.
C'est une habitude qu'elle a pu observer chez Nicholas, et qu'elle a découverte chez elle à son plus grand déplaisir. Quelque chose lui tord le ventre alors Leonora retarde le moment fatidique où elle devra grignoter de la part de son gâteau: à la place, ses longs doigts fins commencent le dépiauter précisément, presque géométrique, le séparant en petits morceaux digestes, puis en tout petits morceaux sans goûte, puis en miettes salissantes. Ses yeux rivés sur son oeuvre, elle se surprend à y trouver le courage de parler. "He's very... overwhelming. Ever since," elle ne finit pas sa phrase (Rubén and I broke up) et continue comme si il ne manquait pas le moindre mot, "he's been more than... hm." Leonora sépare un raisin de la chair du gâteau pour le mettre dans sa bouche et l'avaler lentement. "Well. Eager to help. So yes, I did come with bloody Lloyd." Elle penche la tête sur le côté en relevant les yeux vers Elena. "He has his uses."

Leonora sent les cernes sous ses yeux alourdir son visage entier, ses pensées, son humeur. Elle aimerait trouver en elle l'envie et l'énergie de sourire, de rire, de souligner qu'elle présente, qu'elle n'aime pas manipuler les gens, utiliser leurs sentiments ou détourner leurs attentions. Elle aimerait dire à Elena qu'elle est désolée, tellement désolée pour tout ce qui lui est arrivé. Qu'elle sait que ce gâteau n'aide en rien, peu importe combien elle aimerait, et qu'elle compatit tellement à ce qu'elle traverse que ça lui fait mal physiquement.
Mais Leonora n'aime plus mentir: ce n'est plus un jeu, plus maintenant, mais une question de survie. "Say, do you know if Sheffield's back on their regular delivery schedule?" enchaîne-t-elle l'air de rien, avec un sourire où ne se trouve aucune chaleur ni véritable sympathie. Lloyd has his uses; and so does Elena. "Now that," (Paws is dead), "well, you know."

tw : ptites grief-induced anger issues oops

"Life, I guess. - Oh. Right." Le haut du crâne d’Elena la démange désagréablement, comme si ses cheveux s’y hérissaient, alors même qu’elle peut sentir les coins de son sourire se distordre ; life, life, elle lui en ferait bouffer, de la vie, à cette grognasse en manque de fer, jusqu’au fond de sa glotte même, parce qu’où est-ce qu’elle en voit, de la vie, et-- Lena lui tend un sourire poli (coincé, douloureux), guide Leonora jusqu’à la cuisine. Elle essaye d’oublier cette incartade, cette maladresse, cette connerie plus grosse qu’elle — tente même de faire preuve d’empathie, alors qu’elle s'enquiert de son voyage. Elle hausse un sourcil, à l’évocation du nom familier de Lloyd, fixant davantage sa comparse pour s’assurer que celui-ci n’est pas emmerdant outre-mesure, ou simplement tenter de combler le trou béant au beau milieu de sa phrase (elle n’y arrive pas vraiment). Elena hésite à dire quelque chose d’un peu plus bold, du style “fuck this dude, to be honest” ; mais finalement, au "He has his uses" de Leonora, elle se contente de concéder un “Fair enough” outrageusement plat (si ce n’est fade), et un haussement d’épaules qui ressemble plus à un faible sursaut qu’autre chose.

Les politesses sont échangées du bout des lèvres, avec l’absence d’énergie caractéristique à Leonora — comme si celle-ci, par sa simple présence, parvenait à engloutir toute la chaleur et la vitalité d’une pièce (un Détraqueur, genre). Elena la regarde découper le gâteau (puisque c’en est un, apparemment), puis consciencieusement réduire sa part en miettes. Elle ne dit trop rien, d’abord, et essaye même de détourner le regard alors qu’elle se résout à enfourner une première portion ; sous la grimace qui lui vient aussitôt, et la bouche encore pleine, elle finit toutefois par avoir un “You don’t have to eat if you’re not hungry.” C’est lâché sans jugement ou agressivité, pour une fois — un simple constat face à une attitude qu’elle a déjà rencontré à plus d’une reprise, depuis le début de tout ce merdier, et sa manière de dire qu’elle s’en fout, qu’elle n’est pas là pour lui faire la leçon (que de toute manière, ce n’est pas comme si son appétit était au top du top non plus en ce moment). “I’ll just assume it’s not poisoned.” La blague ne lui tire qu’une légère expiration et un sourire pincé ; puis, sans forcément s’en rendre compte, Lena vient mimiquer les gestes de l’autre brune, se contentant finalement d’engloutir un raisin avant de marquer une pause dans sa dégustation (heurm).

"Say, (Elle relève les yeux vers Leonora, après un instant de silence, et sent déjà son coeur manquer un battement face à son sourire indigeste,) do you know if Sheffield's back on their regular delivery schedule? - Fuck." Le mot, pour le coup, lui échappe entièrement. Lena sent simplement son corps se tendre, et les jointures de ses mains blanchir sur l’établi, et sa glotte cesser de faire un travail convenable, et son genou comme grincer sous son poids (elle ne s’est toujours pas assise). "Now that, well, you know. - Yeah right, now that fucking Lee’s been dead for long enough and his ex girlfriend is hopefully fucking finally moving on, right?"

Les mots sont lâchés, presque crachés, avec une agressivité franche dont elle a peu l’habitude avec Leonora — Elena ne fait rien pour les retenir, ne peut rien faire pour les retenir, le coeur battant et les dents serrées jusqu’à ce que (elle en est certaine) l’une d’entre elles finisse par se déchausser. Le sang monte à sa tête à une vitesse prodigieuse (douloureuse, surtout), et elle se détourne du plan de travail comme si celui-ci était chauffé à blanc ; ne fait finalement qu’un ou deux pas en arrière, tournant presque sur elle-même avec tout le ridicule et l’irritation (la fureur) du monde.
Elle y revient, en fin de compte, posant à nouveau les mains en écartant tout juste plus les bras ; se penche vers l’avant, comme pour s’étirer, la tête rivée vers les pieds malgré son épaule qui proteste et sa gorge qui lui intime d’hurler, pour ne laisser au final échapper qu’un long soupir fiévreux. “Shit.” Elle attend encore un peu que son pouls se calme, les yeux mi-clos (comme si elle pouvait se calmer, quand Elena a l’impression que l’autre vient de rouvrir une déchirure béante à mains nues et sans anesthésie) — laisse échapper (grogne) un “Sorry”, aussi coûteux que tout le reste, et finit par plier les coudes pour se pencher un peu plus sur l’établi (sans s’asseoir pour autant), toujours loin du regard de Nielsen (qui a de la chance qu’en ce moment, elle ait l’excuse au moins aussi prompt que le dérapage).

“I’m seeing Riley next week, I’ll ask her.” Elena a le souffle court, comme si elle venait de courir un marathon (comme si elle pouvait encore faire ça) — mais elle s’efforce de ne pas hurler, ou enfoncer les ongles dans ses paumes, ou attraper les cheveux de Leonora pour lui coller la joue contre le froid du meuble qui les sépare. Puis en réalité (elle s’en rend compte alors qu’elle relève enfin les yeux dans sa direction), Lena sent une chape de fatigue s’abattre sur ses épaules, confisquant presqu’instantanément le feu de sa colère ; alors elle a mal au coeur, et une passable envie d’aller s’enfermer dans sa chambre (ou celle de Dae) et de chialer, mais la rancoeur s’amenuise (un peu) (et trop rapidement, sûrement). “Or is it that urgent?”, elle demande même, des restes d’hostilité au fond de la gorge mais la question plus sincère que dédaigneuse. “You know you can have muggle weed right down the street at Stratford, right?” (de même).

Elena a un regard pour sa part abandonnée de gâteau, mais pas franchement l’envie d’y retoucher pour autant — alors elle tourne les talons, s’éloignant pour aller plutôt se saisir d’une cafetière et se servir une tasse (à ras-bord, perdue pour perdue). “..Coffee?” Elle ne s’embarrasse pas de plus de mots que nécessaire, ses doigts pianotant compulsivement sur la carafe ; il s’agit pourtant assez nettement d’une nouvelle tentative d’excuse, alors qu’elle redescend abruptement et se sent presque embarrassée par son précédent coup de sang. (Pas immérité, mais….) “I can’t believe you made a fucking cake.” (Suffisamment déplaisant pour avoir envie de se plonger la tête dans une bassine de café dégueulasse qui lui donnera à coup sûr des palpitations, quoi ; mais qu'attendre d'autre de Leonora, après tout...)