don't know what you're expecting of me
Draco & Lucius - septembre 2007
Pourquoi est-ce qu’il s’est dit que c’était une bonne idée d’accepter ? Pourquoi est-ce qu’il a donné sa réponse aussi tôt et aussi vite ? Voilà que Draco angoisse depuis
des jours maintenant à l’idée de revoir son père après autant de temps à l’éviter. Mais il s’est cru plus fort, moins enclin à lui en vouloir pour tout et n’importe quoi et surtout, bien plus prêt à l’écouter. Seulement, à moins de deux heures avant de le revoir, il doute. Veut-il vraiment le voir ? A-t-il vraiment envie d’entendre ce qu’il a à lui dire ? Il soupire pour la énième fois et s’éloigne de sa fenêtre pour se remettre à faire les cent pas dans le salon. Il essaie d’être le plus discret possible parce qu’il sait que Harry est en train de dormir d’un sommeil bien lourd dans sa chambre et qu’il ne veut pas le réveiller. Il reste persuadé que le brun est réveillé mais qu’il ne veut pas affronter la nervosité du blond. Faut dire qu’il tape sur les nerfs de tout le monde depuis qu’il a dit oui à Lucius. Et qu’il est un poil désagréable aussi. Autant le laisser tranquille dans ces moments-là. Arès regarde son maître bouger et ça commence aussi à l’agacer. Le hibou claque son bec contre son perchoir pour signaler à Draco qu’il serait temps qu’il parte de l’appartement. Le blond pose son regard sur l’animal et plisse un peu les yeux.
“Je suis encore chez moi, Arès. Le hibou déploie alors ses ailes pour se grandir davantage et ouvre le bec prêt à attaquer. Draco, mains dans les poches, l’observe, nullement impressionné. Il est à bonne distance et à moins qu’il se décide à bouger de son perchoir, il ne peut pas l’atteindre d’où il est. Arès aime bien impressionner, mais il est parfois bien trop fainéant - surtout après avoir mangé - pour bouger d’où il est.
Draco lève les yeux au ciel avant de se décider à finalement bouger. Au final, ça ne sert pas à grand-chose qu’il reste dans son appartement à attendre. Il se monte la tête tout seul sur des scénarios qui pourraient se passer et l’angoisse monte toujours plus au lieu de s’apaiser. Il attrape son long manteau et sa baguette magique pendant qu’Arès reprend une position convenable et vaque à ses occupations. Draco dépose le tout sur le meuble de l’entrée et prend trois profondes inspirations avant d’essayer de faire le vide. Comme avec sa mère, il préfère dresser ses barrières mentales avant d’affronter son père. Pour le coup, il prend bien garde à ne rien laisser passer de peur que Lucius voit quelque chose que le jeune homme ne veut pas. Il enfile ensuite son manteau, fourre sa baguette dans sa poche et sort silencieusement de l’appartement. Une fois dehors, l’air un peu frais lui fait du bien. Ses pensées vont toujours à cent à l’heure sous son crâne, mais il est dehors.
En arrivant sur les lieux du rendez-vous, Draco se fige. Il y a une grande brocante sorcière. S’il avait mieux lu le message de son père, il aurait fait attention à ce détail. Ils ne seront donc pas en tête à tête, mais en public. Un certain soulagement le gagne alors. Ses yeux finissent enfin par tomber sur une silhouette qu’il pourrait reconnaître dans le noir et son estomac se tord. Son père est là. Évidemment qu’il est en avance… Draco soupire, enfonce les mains dans les poches de son manteau et s’approche de lui. Il se pose à ses côtés et pendant quelques secondes ne dit rien avant de briser le silence.
“Tu as prévu d’acheter des babioles ? Ça va rentrer dans ton appartement ?” Il ne sait pas trop comment briser la glace autrement. Peut-être qu’il aurait dû le saluer d’un sobre
bonjour père, mais la panique soudaine qui est en train de grimper en lui lui fait dire les choses à l’envers.
“Bonjour père.” Il fixe toujours devant lui, refusant d’étudier le profil droit de Lucius Malfoy et se maudissant toujours un peu d’être de nouveau un petit garçon impressionné et facilement impressionnable face à l’homme qu’il a longtemps considéré comme un modèle.