BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

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 matrix #2 — isn't it about time

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tw: sad ginger bread, deuil (mention)

Ça te l'a fait quelques fois depuis que t'es revenu de cette île de malheur. Sortir du lit pour aller prendre l'air, laisser derrière toi Macca avant de revenir pour continuer cette nuit d'insomnie, espérant toujours secrètement qu'il finisse par s'endormir dans ton dos, au lieu de s'inquiéter de ce qui pourrait te torturer l'esprit. Les premières ont été les plus difficiles, faut dire ; et tu te sens d'autant moins à l'aise dans cette configuration, que ton pauvre mari a déjà dû se taper 2-3 cauchemars avec le tactile qu'on te connaît dans ton sommeil.

Faire ça à un mur ou à un prisonnier à moitié cabossé de la veille, c'est pas pareil que de faire ça avec lui.

Ça t'a enfoncé encore un peu plus dans tes fanges, où ton ego dresse toujours plus de barrières - si ce n'est plus que le Bloclang que tu as à proprement parler sur la question - pour ne pas inquiéter, pour enterrer. Le souci de la promiscuité avec ces personnes qui sont ta famille ne laisse pas vraiment la place à tes émotions. Les seules qui sortent sont celles qu'ils t'ont toujours connu : l'irritabilité, la colère. Tu veux pas leur faire subir ça non plus, même si c'est plus fort que toi. Cette dernière semaine alors, depuis que t'as pu virer les labos et naviguer un peu, il s'est passé comme un léger déclic dans ta tête. Y'a rien de mieux que la navigation pour remettre certaines idées en place, ou a minima offrir des prises de consciences estimables.

T'allais juste t'isoler quand t'en aurais besoin, sans demander ton reste, en pleine nuit.

Et cette nuit-là, c'est la première où tu t'es dit : j'y vais et j'y reste, si peu que j'arrive pas à fermer l'œil.
Parce que t'as peut-être besoin d'être dans ces conditions-là pour pouvoir faire sortir ce qu'il y a à sortir, sans que personne vienne te faire chier avec ça, et sans que ton ego vienne interférer là-dedans. De toute façon, t'as des yeux fatigués depuis un moment maintenant, ils portent encore ce qu'ils ont pu vivre ces dernières années. À raison donc, ils le sont.
Alors à 2h du matin, quand t'en as eu marre d'avoir somnolé qu'une demi-heure à cause de la douleur de ta brûlure alchimique, tu t'es tiré de votre couche et t'es allé d'un pas plus doux (qu'on te connaît peu, éléphant que tu es, on t'entendrait marcher à l'autre bout du Tempest) rejoindre d'abord l'extérieur, puis la radio room.

Votre radio room.

C'est que t'as passé des heures à faire ça, fut un temps. Sid était pas encore née, même. T'assoir au fond d'un vieux fauteuil qui sent le Tempest, mettre un vinyle et laisser les notes expliquer ce que tu n'arrives pas à exprimer. Une fois rentré en résonance avec le, les morceaux, tu finissais par relâcher un peu plus la pression, comme vidé, ou même comprit.

T'as un peu froid (sauf en haut du dos, la brûlure, toujours) et aucune magie pour te réchauffer plus que ça, alors t'as ton vieux cuir sur les épaules, ne comptant même plus sur ce vieux Ed pour te réchauffer les pieds si tes extrémités se mettaient à geler à cause de l'humidité. À l'intérieur, de toute façon, et surtout dans cette partie-là, ce n'était pas tant ça qui allait te menacer. La porte de la cabine est à peine fermée, seulement poussée pour ne laisser qu'une embrasure. Cette pièce est plutôt dissociée des cabines personnelles, ce qui explique la raison pour laquelle tu n'as pas vraiment peur de faire résonner la musique à une heure pareille. Enfin, t'allais pas mettre ça à fond, même si t'avais commencé à devenir un peu plus sourd chaque jour de plus à entendre sonner les cloches de Gracefield.

Alors tu cherches seulement sans chercher, ni trouver, ce que tu souhaiterais écouter. Un album des Gladiators te passe sous le nez et tu finis par le tirer de sa pochette et le mettre. En le déposant sur le côté, quelque chose attire ton attention — celle de George Michael, avec ce fameux morceau qui t'a tant fait rire, et tant rapproché de Macca. Votre chanson est là-dedans, tout simplement.
Tes pensées filant entre souvenirs et douleurs présentes, tu finis par le prendre entre tes doigts et le regarder à nouveau, un peu, sous toutes ses coutures, comme si tu venais de le récupérer pour la première fois au disc store. Tu t'aperçois à quel point certaines sensations t'avaient manqué, et à quel point tes mains étaient devenues plus rugueuses encore qu'elles ne l'avaient jamais été.

(Roll) C'était sans compter ce morceau de papier que tu aperçois, et que tu tires avec une douceur qui te caractérise peu, bien loin d'imaginer ce que tu allais lire quelques secondes plus tard.

My love,


today would have been our twentieth wedding anniversary. To celebrate, I’ll be playing our song at midnight, blasting it through the speakers as loud as I can, hoping wherever you are, high in the starry skies or deep in the oceans, you can hear it.


Tu recules doucement, te tiens au bras du fauteuil avant de t'assoir, incapable de lâcher du regard ces lignes dont tu reconnais la graphie.

It’s been five years since you’re gone, and there is not one moment that passes without thinking about you. I know you would want me to keep living, but every day I spend without you by my side, my heart shatters in thousands of new pieces.

Les mâchoires se serrent comme jamais alors que tu réprimes ce qui humidifie déjà tes yeux océan.

I don’t know how long I can keep going like this. Slowly time is erasing your scent, and I have to rely on my memories to remember how you sound, even my body barely recognises the phantom touch of your hands waking me up in cold sweats in the middle of the night.

L'horreur de ces nuits que vous avez partagée sans même être l'un à côté de l'autre, liés si ce n'est par cette bague et cette magie. Tu ne vois quasiment plus rien, tes larmes noyant ta vision et ton cœur débordant du trop plein de ces dernières années.

The thought of spending five more years without you in my life is unbearable. I’m trying to be strong for the kid, but you know you can’t fool a Bullstrong, I don’t think he’ll hold it against me if I decide to go one day.


I wished we had a little more time together.


I miss you so much.


Your hubby.


Tu secoues la tête de droite à gauche, laissant ce sanglot crever tes défenses. Macca ne t'a rien dit de tout ça, bien sûr, comme tu ne lui as rien dit de ce que tu as pu ressentir. Tu savais pertinemment que le poids avait été insoutenable pour lui, certainement plus que pour toi, que tu te dis. Ça se lisait sur ses traits fatigués, sur cette barbe qu'il a laissé pousser, sur cette aigreur qu'il t'a empruntée pour continuer de te faire vivre.
Alors tu es tellement fracassé par l'émotion qui te traverse que tu passes ton temps à t'essuyer le visage du dos de tes doigts, prenant soin de ne pas abîmer cette relique de la souffrance de ton mari, et de tout l'amour qu'il te porte encore aujourd'hui.
Tu n'entends même pas lorsque le concerné rentre dans la pièce, tant il semble être partout où tu demeures.
Tu ne réalises pas la chance que tu as d'être encore là, lui et toi.
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isn't is about time @Tristram Bullstrong
though it's easy to pretend I know you're not a fool

TW: GUILT & GRIEF. IT'S SAD
(like that gif).


Tristram ne dormait pas. Matthew ne dormait plus. Si le retour de son mari avait ramené quelques couleurs sur le visage du sorcier (et une barbe mieux taillée et un peu plus courte), les choses n’étaient pas aussi aisées. Ni pour l’un, ni pour l’autre. Et peu importe les repas en famille, entre amis, ou même de croiser les visages familiers qu’ils avaient croisés, lorsqu’ils étaient tous les deux, le moindre silence devenait assourdissant. Pourtant, les Bullstrong avaient tous des grandes gueules, mais lorsqu’il s’agissait de sentiments, d’émotions, ils faisaient alors preuve d’une pudeur qui, si elle les caractérisait bien (et ferait presque rougir Faye de honte), était devenue un véritable obstacle dans leur tentative de renouer le lien. Et les difficultés magiques que rencontrées Tristram n’aidaient pas non plus, ni le sortilège de bloclang qui l’empêcher de parler de ce qu’il avait vécu sur l’île.

Il fallait être patient.
Il fallait être fort.
Encore.

Matthew se demandait s’il en était capable, jusqu’à présent sa fille avait montré qu’elle était bien plus forte que lui, et surement son père réunis, mais des trois, il avait été celui qui aurait pu avoir lâché prise, si Sinead n’avait pas tout fait pour le maintenir à flots et la tête hors de l’eau. Alors que c’était son rôle de père, c’était à lui de la soutenir, c’était son mari. C’était son père. Il aurait simplement voulu être un peu plus digne d’elle, digne d’eux. La culpabilité qu’il ressentait, il n’en parlait pas, la colère d’avoir si facilement accepté la nouvelle, et la honte qu’il ressentait parfois en regardant son mari. Comment avait-il pu croire qu’il était parti. Comment avaient-ils pu croire que Tristram ne reviendrait pas ? Combien de fois avait-il tenté de lui dire au revoir sans le vouloir, combien de fois avait-il mis sur le compte du deuil, le déni flagrant et entêtant. Le sorcier n’en parlait pas de tout cela, il n’en avait pas parlé avant non plus. Et aujourd’hui Tristram été de retour, il ne devrait plus avoir ces inquiétudes, cette culpabilité, et il laissait ces sentiments le vampirisé, pendant qu’il essayait d’être présent pour Tristram, sans être étouffant, lui donnant l’espace dont il avait besoin. Dont ils avaient besoin.

Il y avait eu deux moments qui avaient su l’alléger un peu.

L’annonce de Sinead, ils allaient être grand-père. Un coup de vieux dans la figure de ses deux pater encore fracassé par les huit années passé l’un sans l’autre.

Et la semaine dernière. Quand son mari avait décidé de virer tout le monde du Tempest, reprenant le contrôle de son navire.

Matthew avait ressentit un véritable soulagement, parce qu’ils pouvaient être juste tous les trois, même si quelques sorciers avaient accès au navire, c’était loin de l’animation qu’apportaient les scientifiques et les membres de l’Ordre qui avait pris le navire pour acquis. Un soulagement oui, parce que Matthew n’avait plus peur de cacher ses humeurs, ou étirer rapidement un sourire en croisant quelqu’un dans un couloir. Plus besoin de paraître, et il espérait que ça leur ferait du bien, l’air marin, prendre un peu de distance et peut-être, ils allaient pouvoir vraiment se retrouver. Il faudra être patient. Matthew se le répétait à longueur de journée, huit ans à tenter de faire un deuil sans en jamais être capable, des semaines à imaginer que si prêt du but Tristram puis perdre la vie dans un twist cruel de l’univers et des minutes d’attentes sur le pont du Tempest qui semblaient avoir était aussi longues que les huit années passées sans lui.

Le tenir dans ses bras. Pouvoir sentir son odeur. Goûter ses lèvres.

Enfin, c’était dit Matthew, loin d’être naïf que les choses seraient faciles une fois de retour, une fois à l’abri, mais il n’aurait pas pensé qu’elles auraient pu être si difficile. Pour Tristram, sûrement, sans doute, il était prêt. Mais pour lui. Se trouvant aussi incapable de communiquer que son mari. Heureusement, ils n’étaient pas deux étrangers, mais l’un comme l’autre prenaient de la distance, pour ne pas se heurter, pour ne pas se blesser, pour ne pas inquiéter. Le sorcier savait à quel point il était incapable de poser des mots sur sa douleur, alors il comprenait que son mari soit tout aussi incapable de partager la sienne. Heureusement, ils s’aimaient. Il n’y avait pas de doute là-dessus.

Tristram ne dormait pas. Matthew, le dos tourné, lui guettait le moment qu’il redoutait, celui où son mari quittait leur lit pour aller prendre l’air, se changer les idées. Aucun des deux ne trompait l’autre, conscient qu’ils étaient éveillé, par leurs doutes, par leurs craintes et les souvenirs d’un temps bien sombre qu’ils étaient tout simplement inapte à décrire. Normalement, Matthew à ce moment-là se tournait dans le lit, attendant les pas de retour de son mari pour de lui tourner le dos de nouveau, fermant les yeux et prétendre qu’il avait tenté de s’endormir. Ce soir, il décidait qu’il pourrait peut-être lui tenir compagnie, et après plusieurs minutes d’hésitation, Matthew enfilait un tee-shirt et un pantalon avant de partir à la recherche de son mari. Ce ne fut pas très difficile de le trouver. La radio room était leur cabine à eux aussi, il écoutait silencieusement le morceau qui s’échappait de la pièce, prenant quelques instants avant de prendre son courage à deux mains, poussant la porte de la pièce avec précaution.

« Tristram? » Il entrait dans pièce trouvant son homme effondré sur l’un des fauteuils. Matthew refermait la porte aussitôt derrière lui, la poignée disparaissant, alors qu’il s’avançait vers lui, son regardant captant d’abord le vinyle déposé sur la table, les couleurs quittant son visage, alors que son regard croiser l’océan de son époux. Son cœur se serrait dans sa poitrine alors qu’il essayait de ne pas céder sous le poids de son corps, ses jambes semblant n’être plus que du coton.

Il n’avait pas oublié cette lettre.
Il n’avait pas pensé à aller la récupérer.

« I told you, murmurait-il sa voix trahissant son émotion, There were good and dark times. I just... I never told you how deep I fell. » Il s’agenouillait devant Tristram, une main incertaine prenant celle qui tenait toujours la lettre pour la ramener vers ses genoux, la serrant doucement.

« At this time, I never thought I’d see you again, it was too painful to hold to a hope that was long gone and too painful to imagine moving on without you by my side. L’emotion qui le submergeait prenait le dessus, sa vision se troublant, l’obligeant à prendre une grande inspiration. I was never ready to lose you. »
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tw: mourning, death, guilt, sad ginger bread

Ce deuil qu'a dû forcer ton mari ces dernières années n'a jamais été vraiment fait et à raison.
Lorsque vos corps éthérés se sont retrouvés sur ce plan onirique, l'espoir a été ravivé. Des choses se sont mises en place, et ta survie a été utile jusqu'à permettre à une tripotée de prisonniers de sortir vivants de cette île. Vivants, mais pas indemnes. Quelque chose vous a marqué à vie là-bas, et il en va de même pour les personnes qui vous ont attendues, ou pas, de l'autre côté de la barrière.
Tu t'étais imaginé le soulagement, peut-être, plus que la joie proprement dite, de retrouver les tiens, et de te tirer de là. Tu t'étais imaginé les sourires, les bonnes bouffes grattées dans les réserves, comme on imaginerait la sortie d'un tunnel. Mais tout ça n'a pas le même goût que tu aurais pensé, car l'amertume des douleurs passées sont encore présentes et vivaces.
C'est que ça fait des années qu'on te prend pour un dur, alors que t'es aussi humain que les autres, aussi faillible. Des années qu'on te craint et qu'on te respecte car tu ne laisses rien y paraître, et que tu continues d'avancer sans ployer devant qui que ce soit, ou quoi que ce soit.

Tout ça te ramène pourtant aussi à quelque chose d'inévitable et qui ne saurait être sujet au doute : l'un comme l'autre alliez mourir. L'un comme l'autre alliez vous quitter sur le plan terrestre, vers des contrées auxquelles tu n'arrives pas à croire. Ton mari l'a cru une fois et ça l'a brisé, et tu en as constaté les effets. Alors partir le premier ? Ça te serait insupportable. Insupportable idée que de le replacer dans cet état-là, dans une détresse sans fond dont l'âme peinerait beaucoup trop à guérir, cette fois-là. Une fois, pas deux. Pourtant, vous allez devoir y venir. Pourtant, à guerroyer, l'un comme l'autre prendriez ces risques trop difficilement mesurés. Toi, la tête brûlée par excellence, venait de prendre conscience de ce que tes actions périlleuses, aussi justes puissent-elles te sembler, pouvaient détruire ce que tu chérissais le plus.

Et il n'y a pas une miette de plus de l'âme de ton mari que tu veux voir disparaître, par ta faute.

"Tristram?" cette voix-là, que tu prenais pour des hallucinations autrefois, te fait pourtant toujours le même effet — tu cherches son regard aussitôt, à la différence qu'aujourd'hui l'anxiété de ne pas le trouver s'apaise de l'avoir trouvé. Et tu balaies ton visage une énième fois de ces larmes qui n'ont pas coulé depuis des années, reniflant un coup en souhaitant tout faire disparaître d'une traite.
Tu ne parviens pourtant pas à le soutenir, ce regard, l'ego Bullstrong faisant front. Ça t'aiderait à te dire que ce qui est en train de se passer ne se passe pas vraiment. Que par ça, tu ne l'inquiéterais pas davantage, car il ne saurait lire dans l'humide de tes yeux. Mais c'était peine perdue. Macca était de loin la personne qui te connaissait le mieux ici bas, sans que tu aies à lui dire quoi que ce soit.

"I told you," et les Gladiators résonnent encore, mêlant deux ambiances tout à fait différentes. Paraître et ressentir. Jamais l'un sans l'autre. "There were good and dark times. I just… I never told you how deep I fell."

Tu le sens se mettre à ta hauteur - tu as toujours été plus petit que lui, alors un genou à terre n'allait rien changer au demeurant - et récupérer doucement ta main à la lettre (que tu n'avais pas réussi à lâcher d'entre tes doigts depuis). Tellement que leur empreinte s'y était installée, comme pour imprimer aussi la réalité de ton retour.

Les émotions sont coincées dans ta gorge et te font mal, d'autant plus mal que tu les incites à rester là-dedans, dans cet étau serré. Tu te pinces l'arête du nez, tu fais tout pour reprendre contact avec tes appuis et ne pas te laisser aller. Mais la seule présence de ton mari aussi proche de toi semble tout foutre en l'air. Parce que Macca catalyse tout. Depuis trop longtemps, il catalyse toute ta vie, tous tes espoirs, tout ton amour aussi. À lui, tu ne pourrais même pas lui mentir, et encore moins à ce moment précis où tes défenses te lâchent.

"At this time, I never thought I'd see you again, (I know hubby), it was too painful to hold to a hope that was long gone and too painful to imagine moving on without you by my side." C'est encore plus dur de l'entendre dire. Il a toujours été plus doué que toi avec les mots, jusqu'à ce bar-là où tout a commencé. Elle paraît loin cette époque où il vous suffisait de croiser vos regards pour vous mettre à rire comme des demeurés. Pourtant, tu le sens, tu le sais, et si le temps le veut, tu serais capable d'y retourner. "I was never ready to lose you."

C'est bien trop pour toi et tu lâches un nouveau sanglot entre tes lèvres pincées. Quelques secondes plus tard, tu te défais doucement de sa prise pour déposer la lettre sur la table basse. Ta main va retrouver la sienne sitôt après, posée sur son dos pour la serrer d'une intensité mesurée. Ton autre main forme un poing devant ta bouche et ton nez, ce qu'il te faut pour reprendre un peu d'air et de contenance, car ta gorge serrée t'empêche elle aussi de dire quoi que ce soit de bien sensé.

Tu te racles la gorge, pour la rendre moins brisée sous l'émotion qui te submerge. La rendre moins ridicule aussi, peut-être.

"I know, love," tu fermes un peu tes yeux, brièvement, paupières pressées. Tu accompagnes tes mots avec cette main que tu serres toujours un peu plus. Cette main qui porte ton alliance. En soi, n'était-ce pas celles-là qui vous avaient sauvé il y a quelques mois de ça ? "It's…" vas-tu le dire ? Vas-tu dire ce qui te traverse l'esprit depuis que tu es revenu, depuis que tu as vu à quel point ton mari avait souffert de ton absence ? "It's my fault."

Ça paraît totalement insensé, d'autant plus lorsque cela vient de ta bouche. As-tu seulement dit ça un jour dans ta vie ? Rien n'est moins sûr. Tristram Bullstrong ne dit jamais que ça a été de sa faute. Pourtant, t'en es bien là, quelque part. Rien à voir avec la culpabilité des survivants, ou si peu. De toute façon t'y connais pas grand-chose à tout ça. T'es loin d'être le plus fin psychologue de l'Ordre.

I'm never gonna dance again, guilty feet have got no rhythm;

"All of that,"

Et avant qu'il ne proteste, tu ajoutes.

"If I hadn't chosen to do these motherfucking missions, I…"

Une inspiration difficile avant de lâcher ces mots non-pesés.

"I'd have never left ya 'lone. Like… this."

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IT'S STILL SAD.


I was never ready to lose you. Et il l’avait perdu.

Matthew savait à quel point ce constat pouvait être ridicule d’un œil extérieur, quand on connaissait leur parcours respectif, ils n’avaient pas toujours été des fugitifs et résistants en guerre, mais ils avaient toujours été en guerre. Tristram était un Hit Wizard, qui était rentré plus d’une fois sur le Tempest amoché, voir gravement blessé, refusant de raconter à son mari ce qui s’était passé. Matthew avait été dans la navy moldu. Cette marine où les Aveda Kedavra étaient des balles, qui pouvait te prendre la vie avant d'avoir le temps de réaliser ce qui se passait, sans entendre ou voir la fin arrivée. Puis il avait été dans la navy sorcière, et il y avait double risque, et c’est seulement quelques années plus tard qu’il avait troqué ses boots pour des chaussures plus confortables, des missions un peu moins risquée. Mais Matthew été resté un homme d’action, qui ne se laissait pas faire, le mari de Tristram, qui ne se laisserait pas intimidé. Ils s’étaient toujours entêtés, l’un et l’autre à poursuivre leur combat, avec cette condition silencieuse de rentrer saints et saufs à la maison.

Ce passé-là, cette réalité, ça aurait dû les préparer l’un et l’autre à cette éventualité, Matthew avait toujours dis que Tristram partirait certainement lors d’une mission, avec cette certitude qu’il aurait tout fait pour s’assurer qu’il reviendrait vers lui, vers Sinead, vers Ed. Jusqu’à son dernier souffle. Il l’avait toujours dit, mais il n’avait jamais osé imaginer ce que serait son monde sans Tristram, pas après toutes ces années passé à ses côtés. Même lorsqu’ils avaient décidé de rejoindre l’Ordre, ils avaient conscience du risque, il aurait très bien pu aussi décider de par partir loin, à l’autre bout du globe. Ils avaient décidé de se battre pour leur liberté, aux côtés de leur amis, pour que leur fille et ses amis aient un meilleur futur que celui qui c’était déroulé ces dix dernières années. Ils avaient perdu des amis, de la famille. Il avait perdu sa sœur. L'ex-femme de son mari. La mère de sa fille. Et il avait su continuer sans hésiter, sans sombrer. Et peut-être était-ce pour cela qu’il pensait qu’il était après à cette éventualité, ou alors il avait tellement eu l’habitude de vivre avec la crainte de perdre Tristram, pour que celui revienne toujours, qu’il avait cessé de croire que le scénario catastrophe pouvait se passer.

Il n’avait jamais été prêt.

Et le jour où Javier avait mis les pieds sur le Tempest pour lui apprendre la mort de Tristram, Matthew ne l’oubliera jamais. La douleur qu’il avait ressentit, dans tout son corps, le cri de douleur qu’il avait laissé échapper.

Il n’oubliera pas non plus le jour où il avait écrit cette lettre. Difficile d’oublié le jour de leur vingt ans de mariage. Ça faisait 23 ans cette année, il l’avait fêté seul, encore une fois, mais cette fois avec un maigre espoir qu’il pourrait fêter leurs 24 ans l’année suivante. Et il avait osé même penser aux vingt-cinq ans. Une poussée d’optimisme, qui s’était rapidement essoufflé par la peur de revivre un moment comme celui de l’hiver 1999. Et si Tristram ne tenait pas bon jusqu’au 25 juillet ? Et si Tristram mourrait pendant l’assaut ? Et si Tristram mourrait devant ses yeux ? À ce moment-là, il aurait été incapable de vivre dans le déni, même refoulé au plus profond de lui. Après la révélation des battues, Matthew avait appréhendé les événements, il n’avait jamais autant compté les jours ou fait des cauchemars de la mort de Tristram. Il ne survivrait certainement pas à l’annonce d’une nouvelle mort. Il demanderait qu’on le laisse rejoindre son mari, sans aucune certitude d’un après. Matthew avait vécu les prémisses d’une vie sans lui, un véritable enfer, qu’il n’avait pas envie de vivre à nouveau.

Et pourtant, quitte à choisir, il préférait que ce soit lui qui reste, plutôt que Tristram. Surtout lorsqu’il le voyait dans l’état dans lequel il se mettait face à la douleur qu’il avait ressentit. Cette douleur là, il ne la souhaitait à personne et certainement pas à son mari. Ils n’auront donc pas le choix, ils devront vivre vieux, ensemble et mourir ensemble, où alors l’un après l’autre. Mais plus de disparition pendant les missions. Ils allaient devoir tout faire pour ne pas se laisser capturer ou tuer. Il n’y aurait ni alternatives, ni négociations.

Matthew voulait tant le serrer dans ses bras, mais il y avait encore toute cette honte qu’il ressentait, être aussi vulnérable. Il n’avait certainement pas été aussi vulnérable que ce soir-là. À l’exception peut-être du jour où il avait fait sa crise cardiaque, sauvé par sa fille. Il y avait un frisson qui lui parcourait tout le corps, alors que la main de Tristram quitté la sienne, pour mieux revenir. Le sorcier relevant les yeux embué par les larmes vers l’homme devant lui, son cœur se serrant de nouveau, il ne l’avait jamais vu aussi vulnérable lui et c’était difficile pour lui de ne pas ressentir de la peine, se sentant un peu responsable de celle-ci, un acte manqué, celui de pouvoir préserver son mari de sa peine. Même si Tristram ne voulait pas qu’il garde cela pour lui. Comme Matthew ne voulait pas qu’il le protège de la sienne.

Dans quel état ils étaient. Matthew se redressait un peu, son regard passant de Tristram à sa main, à leur main, leur alliance, puis de nouveau vers son mari.

« I know, love. - Tristram, I—  - It's… It's my fault. » Le visage du sorcier se fronçait légèrement, il n’avait jamais vu son mari pleurer et encore moins dire que c’était de sa faute. Et peut-être par le passé Matthew aurait voulu l’entendre dire, mais pour ça, il n’était pas d’accord. « All of that, il ouvrait la bouche, mais Tristram continuait. If I hadn't chosen to do these motherfucking missions, I… I'd have never left ya 'lone. Like… this. - Don’t do this to yourself. » La voix était faible, mais le ton était là, grondant son mari, alors qu’il resserait sa prise sur son genou avant de changer sa position pour pouvoir prendre le visage de son mari dans ses mains. Un sourire triste sur ses lèvres tremblantes d’émotion, le regard pétillant et aimant, la lueur parvenant à percer le voile de tristesse. « I never blamed you. (But I did blame everyone else and myself) You and I both know that… That it’s what you do. We knew the risks, we were simply not prepared. I don’t think we ever will. » Et lui ne le sera certainement jamais, il passera certainement le reste de sa vie à appréhender ce moment, mais il ne voulait pas que cette peur vienne en travers de leur moments passé ensemble. « I've always been proud of you for fighting the good fight, I am still proud of you today, and if you wanted to go do another mission, I would not stop you. Il n’avait jamais été capable de le faire par le passé et il ne pensait pas qu’il pourrait le faire aujourd’hui. Il savait, par contre que ça serait plus douloureux, plus difficile pour lui. I’m not going to tell you that I would jump of joy and I’d be lying if I told you that I wasn’t scared, or hurt. But I know who I married, I will always be by your side. No matter what you decide. »
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"Don't do this to yourself." t'as envie de l'insulter dans toutes les langues que tu connais lorsqu'il te cède ces mots, presque vexé par l'impression qu'il piétine ton ressenti. Qu'il piétine cet effort, aussi, que te parais bien plus surhumain que de te tenir debout après toutes ces merdes que t'as pu vivre ces dernières années, aussi loin de lui. T'aimerais bien lui dire que t'as le droit de t'en vouloir, que t'as toujours été qu'un vieux connard aigri, même quand t'avais dix piges. Personne n'a jamais pu te piffrer parce que tu piffrais pas les autres, et t'as toujours eu la sociabilité d'une huître incapable de dégorger autre chose que son sel. Vraiment, pour une fois, tu te dis que tu mérites ce coup de bâton, pour ne pas dire ce coup de fouet brûlant qui en lacère ton âme.

Tu veux pas lui donner raison, sur le moment ; raison pour laquelle il y a quelque chose qui te fait froncer les sourcils, quand tu le regardes — signe que tu n'es pas tout à fait d'accord, pour commencer.

Mais c'était sans compter l'amour débordant de Macca, ce même amour qui va bien au-delà de ces considérations presque puériles, que de vouloir rejeter la faute sur soi alors que les choses sont ce qu'elles sont. Pourtant, tout le monde procède ainsi. Absolument tout le monde. Il faut toujours trouver un coupable, ça d'ailleurs été ton métier pendant des années durant. T'es incapable de vivre sans te dire que c'est pas la faute de quelqu'un, et aujourd'hui, c'est ta faute à toi. "I never blamed you. (But you blamed yourself. I know. I can sense it.) You and I both know that… That it's what you do. We knew the risks, we were simply not prepared. I don’t think we ever will."

C'est vrai, c'était votre contrat. Vous le saviez depuis le départ. Mais t'arrives pas à croire que tout ça ait été viable ; dans la situation de guerre sorcière. Tu ne crois pas un seul instant que le contrat ait pu être aussi clair que tu le croyais… que vous le croyez. La réalité vous a bien rattrapé. Après tout, il n'était plus question de revenir avec trois côtes cassées et cinq points de suture sur la tronche sans pouvoir dire quoi que ce soit à ce sujet. Ça n'avait rien à avoir… "I've always been proud of you fighting the good fight, I am still proud of you today, (tu te remets à pleurer et tu inclines bas le chef pour l'en cacher), and if you wanted to go another mission, I would not stop you." tu secoues la tête à la négative, toujours dans la même position, à refuser de le regarder, à refuser de pleurer toutes ces larmes qui restent encore coincées dans ta gorge, t'empêchent de parler, de lui couper la parole comme tu l'aurais certainement fait.

Pour la première fois depuis longtemps, tu écoutes ce qu'il a à te dire, sans mettre ton grain de sel. Renforce la gravité de la situation.

"I'm not going to tell you that I would jump of joy and I'd be lying if I told you that I wasn't scared, or hurt. But I know who I married, I will always be by your side. No matter what you decide." tu repasses une énième fois ta main disponible sur ton visage, renifle, pour y faire disparaître cette humidité qui ne veut pas se barrer. L'eau te poursuit jusque là, faut croire. Un demi-croustibat qui ne pleure pas, c'est comme faire cuire des pâtes dans le sable, ça n'existe pas.

T'as besoin de quelques secondes (longues, au demeurant) pour reprendre un peu tes esprits. De l'air, aussi, faut dire. Ça te serre de partout. La douleur, la honte, la peine. Y'a trop de choses qui remontent en même temps pour que tu puisses vraiment…
Macca n'aurait pas dû être là, à te voir dans cet état-là.
Tu t'éclaircis la voix, comme pour faire crever ce foutu chat dans ta gorge. Les Bullstrong n'ont pas de foutu chat dans la gorge : t'aimes pas les chats.
Et tu lui serres un peu plus la main, et tu l'invites à t'assoir à côté de toi, à ta façon : vous vous comprenez si bien sans parler, et tout en toi semble annoncer qu'il a le droit, qu'il peut, qu'il doit, s'il en ressent aussi le besoin, comme toi.

Y'a pas de raison qu'il reste au sol. Plus maintenant.

"I'll stop that shit for a while" que tu lui annonces, après avoir aimanté tes cérules aux siens, l'imprégnant au plus profond de ces propos, de ce qu'ils représentent. Pour toi, pour vous, ça allait changer beaucoup de choses. "I'm useless for now" que t'oses même dire un peu plus bas, constat évident, ta magie n'étant plus ce qu'elle était depuis ton retour de cette île de malheur. Île dont tu ne peux malheureusement pas parler, sur laquelle tu n'aurais de toute façon pas écrit un roman, même si tu le pouvais. Jusqu'au bout, vous alliez devoir garder vos fardeaux chacun de votre côté. Ridicule et à en crever ; Macca pourrait alors tout s'imaginer.

Qu'il s'imagine alors le pire, il n'en sera alors pas déçu.

T'es même pas capable de lui dire pourquoi t'as ces balafres dégueulasses sur tes doigts, sur ta main droite. Que t'as cru les perdre, et qu'on t'a rafistolé d'une manière tout à fait sommaire, à en gerber. T'as la moitié que tu sens plus, parfois ; quand ça te lance pas alors que t'en fais rien, de ces cinq doigts.

T'inspires de l'air par le nez, comme pour te redonner du baume au coeur, du courage, n'importe quoi pour te faire reprendre un tant soit peu le contrôle. Alors tu vas chercher, enfin, le visage de ton mari, non plus des yeux mais avec ta main, puis tes lèvres salées.
Mesuré, certes, mais cela te fait à nouveau perdre pied. T'as jamais eu rien qu'une fois le mal de mer dans ta vie, c'est pas maintenant que tu vas chavirer, non ?  

Lorsque tu te détaches un peu de lui, suffisamment pour le voir sans avoir à loucher, tu lui exprimes quelque chose de tacite, mais que tu n'as jusqu'alors jamais prononcé clairement à son égard.

"I don't want to die without ya by my side" parce que plus que jamais désormais, tu songes à la mort, à celle qui vous séparera, peut-être un peu moins ceci dit, si vos corps restent encore un peu plus près chaque jour qu'il vous reste. Au mot, cette fois ; au plus proche tu souhaites rester, au mieux tu te porteras. "I said it'll be fun," tu parles de ces fois-là où tu riais encore à gorge déployée, à prévoir ta mort à l'avance avec deux grammes dans le sang ; d'une mort non pas triste, bien au contraire, un truc bien chiadé, avec la playlist appropriée, et une belle cabriole à peine simulée. De toute façon, lui comme toi savez que tu finiras non pas dans le Waikato, mais dans l'océan qui t'a vu naître : le Pacifique. Et tu comptes bien sur Sinead pour t'y emmener lorsque tu seras plus qu'un tas de cendres.
Sid, capitaine du Tempest. Si fier tu serais, et tu ne pourras même plus la voir lorsque ce sera le cas.

Tu ôtes ta main de la sienne et va la poser sur sa nuque, pour l'aider aussi à traverser ce moment.

"Grandpa" que tu lui lâches, pour se foutre de sa gueule presque autant que de la tienne. C'était l'une des dernières nouvelles que tu avais pu avoir, la grossesse de votre fille. Pas des moindres. Comme tout le reste, tu digérais à peine.

Il te faudrait au moins ça pour enterrer encore ces émotions qui forçaient toujours plus tes faibles défenses, ce soir-là.
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isn't is about time @Tristram Bullstrong
though it's easy to pretend I know you're not a fool

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GONNA BE OKAY.


C’était difficile. Pour Tristram, surtout, pour lui aussi, mais au moindre coût, lui, il pouvait tout dire, tout exprimer, tout partager. Son mari, il ne pouvait rien dire, s’il le voulait, parce que la magie s’en mêlait, parce que l’ennemi dans son sadisme ne s’était pas retenu de loger tout le monde à la même enseigne. Derrière leur arrogance de croire que l’île ne serait jamais découverte, les prisonniers jamais libérés, ils avaient prévu le coup. Et maintenant, pour une fois que son homme voulait vider son sac, il ne pouvait rien dire. Matthew ne saurait rien. Comme d’habitude. Et ça le blessait de penser comme cela, d’avoir l’impression que quoi qu’il arrive, ils seront toujours séparés, si ce n’était pas par l’entêtement de Tristram de le préserver, c’était par la violence de cette magie. Par conséquent, il ne voulait pas que le sorcier se blâme pour une mission foirée, pour se mettre en danger, Matthew l’avait laissé faire après tout. Au mieux (ou pire), ils étaient tous les deux responsables, Tristram pour son choix, Matthew pour n’avoir rien dit. Ils connaissaient les risques bon sang. Mais voilà, les connaître été une chose, mais la peine et la souffrance qu’ils avaient vécues ces neuf dernières années, c’était autre chose.

Et le sorcier de ne même pas imaginer son état s’il avait eu vent que Tristram été vivant plus tôt, des risques qu’il aurait été prêt à prendre pour aller le sauver, de la colère et la rage d’entendre les personnes lui dire que sauver des prisonniers n’étaient pas leur priorité. Et d’apprendre ce que Tristram avait vécu, pendant que lui avait au moins, cette maigre consolation que s’il était mort, il souffrait moins. Matthew ne devait pas y penser. Matthew devait simplement ne pas l’oublier. Et ça lui fendait le cœur une fois de plus. Il comprenait ce que Tristram voulait dire, mais il le savait depuis la révélation de l’existence de cette île que malgré leurs retrouvailles, rien ne sera comme avant. C’était lui l’optimiste, il ne devait pas s’enfermer que dans les aspects négatifs. Avoir Tristram de nouveau à ses côtés, l’entendre, le sentir, le toucher, le goûter, c’était plus qu’il n’aurait espéré. C’était sur cela qu’il voulait se raccrocher et c’était sur ces aspects-là qu’il voulait s’accrocher. Sans nier ce qui avait changer, mais ils étaient là.

Alors, il tenait son mari dans ses bras, le laisser pleurer s’il en avait besoin, il le voyait l’écouter, et Matthew était encore plus fier de lui, de l’effort, autant qu’il était triste devoir ses craintes confirmer. C'était un nouveau pincement au cœur, mais le sorcier savait que c’était important pour eux deux, et quand il avait fini, le silence qui tombait dans la salle de radio n’avait rien de tendue, ou gênant. Non, c’était celui entre deux hommes qui emmagasinait les informations, les morts. Il se dégageait un peu pour donner à Tristram un peu d’air, sans lui lâcher la main, la même qui se resserrait doucement, alors qu’il lui faisait signe de s’asseoir.

Macca ne se faisait pas prier, venant s’installer sur l’un des fauteuils à ses côtés, lâchant sa main un instant pour ajuster sa position. « I'll stop that shit for a while , leur regard se croisaient, il y avait toujours cette complicité entre eux, I'm useless for now. - Not to me.  » Murmurait Matthew, même s’il savait ce dont Tristram parlait et ce qu’il voulait dire, il se penchait un peu pour poser sa tête sur l’épaule de son mari, entourant son bras de son autre main libre. Il ne sera jamais inutile à ses yeux, même avec sa magie défectueuse, même si un jour il n’avait plus de magie du tout. Tristram restait Tristram, malgré le visage gonflé par les larmes versé, marqué par les balafres et le reste, malgré ce qu’il avait vécu, il le reconnaissait bien derrière tout cela.

Les mains de son homme venaient chercher son visage et il se redressait, pour le regarder en face de nouveau, pour l’embrasser et il souriait, retournant le baiser avec entrain, une légère pudeur alors qu’il libérait une de ses mains, venant la poser sur sa joue. Il se détachait, Macca laissait un soupir attendri s’échapper de ses lèvres. Il aimait tant Tristram, et s’il ne savait rien, ça ne l’empêchait pas d’être avec lui et de l’aider. « I don't want to die without ya by my side. » Macca sentit un peu de chaleur sur ses joues, comme s’il revenait en arrière, bien trop loin, choisissant de mettre cela sur le compte de l’émotion, traduisant cette confession comme un ‘je t’aime’ qui voulait dire beaucoup de chose. Une résonnance similaire à celle de leurs vœux de mariage (qu’ils avaient confié entre eux seulement plus tard), il souriait et Tristram lui rappelait que ça devait être un grand moment, de fête, de rire et d’éclat. Oui, ça devait être triste, mais pas trop longtemps et surtout avec la certitude que la vie étaient bien vécue, complète, sans regret et sans impression de laisser l’un ou l’autre dans le doute et la douleur. « I remember. Murmurait-il, l’émotion dans la voix, les mots ayant presque failli rester au fond de sa gorge. Grandpa. - Crikey. Soufflait-il. Don’t get me started on that one! Répondait Macca qui s’esclaffait, quelques larmes d’émotion coulant encore sur ses joues. Grandparents… » Sans Sinead, Matthew ne pensait pas qu’il eût pu tenir tout ce temps sans savoir, sans Tristram. C’était surtout pour elle qu’il s’était battu les moments les plus sombres, les moments où il était prêt à tout lâcher. « Your girl… Our daughter, she really is something. Disait-il en caressant le bouc de son mari. I don’t think I would have make it through all those years without her. She is grew up to be a wonderful woman and really, she got the best of both parents. Il marquait une pause un instant esquissant un rictus moqueur. And a little of the worst too, but just enough. » Taquinait-il en riant, avant d’embrasser Tristram encore et se blottir un peu plus contre lui, pensant qu’ils auraient besoin d’un canapé dans cette foutue pièce. Sinead avait vraiment été un rock ces huit dernières années, et son choix de gardé le bébé, boy, c’était vraiment un signe d’espoir qui avait réchauffé le cœur de Matthew. « She's going to be a great mother, so we better clean up our act. » Ajoutait-il, en riant doucement.
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