BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

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 (kingsleyna#2) never let you down

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Elena Alvarez
ORDER OF THE PHOENIX
Elena Alvarez
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Crédit : strangehell (avatar), pp (signa), tumblr (gifs), florence + the machine (lyrics), jool-jool (crackship damnn).
Âge : vingt-neuf ans (13/04).
Occupation : fugitive, bomb maker™ back in town, chercheuse d'Horcruxes.
Allégeance : agent spécial™, membre de la Task Force de l'Ordre depuis dec. 2007, après des années de bons et loyaux services (meh) en tant que C5. (Ouistiti)
Particularité : meilleur coup de poing du quartier + chouchou de Kingsley. (elle apprend aussi l'occlumancie et la magie sans baguette depuis peu, ew.)
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never let you down
Cahute de Kingsley, Angleterre - Septembre 2007
Il faut croire qu’il y a des nouvelles qui voyagent plus vite que d’autres, à l’Ordre ; ou alors c’est peut-être parce que tout le monde est encore un peu sur les dents, qu’on ne peut plus refaire la dentition des prisonniers selon son seul bon vouloir. Depuis quelques jours Elena a l’impression d’être épiée sous tous les angles, fait le dos rond pour parer à tout instant une nouvelle vague de reproches – et c’est peut-être juste une impression, mais ça reste pesant. Elle a fait tout le mieux possible, pourtant : encaissé le savon plus ou moins juste que lui a passé Dae-won, est restée ostensiblement joignable, s’est quand même repliée à Little Italy le temps que les choses se calment un peu. Elle serait presque prête à marmonner (péniblement) des excuses, peut-être même à se retenir de dire qu’il le méritait si on venait à le lui demander – tout pour démontrer que ce n’était qu’un regrettable incident, qu’elle était plus stable maintenant, presque prête à repartir comme avant. (Faut croire que Knight avait réussi à lui foutre la frousse avec ses histoires : et s’ils la rétrogradaient vraiment ?!)

Privée de l’Iron, privée de bagarre – Elena n’a plus grand-chose à faire à part traîner sur sa planque et chercher un plan de rapatriement pour son frère. Elle a refait un tour du côté des labos, comme le lui a sympathiquement proposé Sofia ; et c’est vraiment super, hein, de chercher à enlever le tatouage des mixed, mais c’est aussi un peu chiant, surtout quand on n’y comprend pas grand-chose. Si encore elle pouvait dormir, elle en ferait sûrement son activité principale, mais sur le dernier mois elle doit péniblement totaliser une trentaine d’heures de sommeil ; la piste a donc rapidement été abandonnée.
Non, à la place, Elena tourne frénétiquement en rond. Elle n’a même plus le loisir d’aller embêter des gens qu’elle a passé le mois dernier à éviter : peu de Nacho donc (pas son ratio habituel, en tous cas), encore moins de Sinead, puis bon Rubén… Y a bien Javier qui essaye de l’occuper un peu, et c’est même touchant de voir à quel point leur relation n’a pas tant changé – mais c’est quand même plus tout à fait pareil, et puis ça ne suffit pas non plus à remplir ses journées.

Elle aurait dû laisser sa tente monoplace plantée à la plage. Là-bas personne ne l’emmerdait, et tout allait bien avec Dae, et tout allait même bien avec…
Kingsley.

L’idée lui est venue en faisant les huit-cents pas pour la trois-centième fois de la journée (elle peut entendre le « mmmm » désapprobateur de Lucjan d’ici). Au vu des circonstances actuelles, dur d’imaginer un endroit où être plus… en paix… ou peut-être plutôt moins… en vue… que la nouvelle planque de Royal. Alors certes, il a fallu récupérer les informations adéquates, quitte à faire hausser quelques sourcils ; et puis certes, il a fallu transplaner, et l’atterrissage a été plus compliqué que planifié, mais ça n’a pas empêché Elena de débarquer, fraîche comme une fleur (non) dans cette fameuse (et charmante) (non) lande du nord de l’Angleterre. Elle a ensuite tourné en rond un petit moment, parce que cette espèce de bicoque ne pouvait quand même pas être le logis de Kingsley, si temporaire soit-il (et si ça l’était, elle n’était pas sûre de pouvoir retenir longtemps un petit rire)….

… Puis en fait si. Lena finit donc par se présenter, s’annonce après avoir toqué ; tout pour éviter de prendre un sort perdu, même si avec le recul ce n’est pas forcément la meilleure des stratégies pour se voir ouvrir la porte. C’est Kingsley qui a fait le premier pas vers elle, il y a une ou deux semaines – il n’avait pas grand-chose à lui dire, ou peut-être qu’il n’osait pas lui dire grand-chose, mais il était là et c’était tout aussi bien (et elle n’avait pas grand-chose à dire non plus, de toute manière).

Royal finit par lui ouvrir et Elena s’engouffre à l’intérieur sans plus de cérémonie, l’air de quelqu’un qui aurait habité ici pendant bien six ou sept ans. Elle n’a d’ailleurs pas l’air plus surprise que ça face au chaos ambiant, a même un petit sifflement vaguement admiratif devant les unes de journaux jonchant… un peu tout, en fait. “… This is cozy.” Comme chez elle, Elena entreprend de faire le tour du propriétaire (même si c’est vite fait), s’arrête finalement devant une fenêtre (fermée, évidemment, rien de surprenant là non plus.) On se dirait dans l’ancienne caverne de Javi, tous les Aurors boudent de la même manière ou… ? “Mind if we open a bit, yeah?” Pas plus besoin de réponse ; Elena ouvre les stores d’un coup de baguette (doit s’y reprendre à deux fois parce que celle-ci tire toujours un peu la gueule, fait comme si de rien n’était, ouvre la fenêtre aussi pour la peine).

Not missing the little trains too much?” Elle a un semblant de sourire, parce qu’elle pourrait tout aussi bien lui demander ou Javi ? si elle voulait vraiment l’emmerder, et le cercle 7 ? si elle voulait faire encore pire. Kingsley a une sale gueule mais elle pourrait difficilement s’être attendue à autre chose ; et elle non plus ne doit pas franchement avoir l’air chouette, alors ils sont quittes, non ?
Un soupir lui échappe – Lena sait qu’elle peut bien rigoler, mais que les remontrances vont finir par arriver, alors elle préfère anticiper. “You get five minutes for telling me how much I fucked up and how terrible I am and all this crap, alright?” Ça fait une semaine qu’on n’a de cesse de l’engueuler, elle sait que ça va arriver, elle est préparée, ça ne pourrait pas miner sa bonne volonté pour autant (c’est ce qu’elle se dit). Preuve en est : elle l’encourage même, maintenant, d’un petit coup de menton et d’un “Go ahead, come on.Let’s get it over with.

Elle-même n’est pas là pour faire des reproches à Kingsley (une fois n’est pas coutume), ou en tous cas pas trop. Pas franchement hostile, elle a même déjà rangé sa baguette et commencé à déballer le contenu de son sac – sa plus grosse inquiétude du jour, d’ailleurs, ne tarde pas être mise sur la table. “They did not give you a freezer?!” Aigus scandalisés à cette perspective ; certes Kingsley a merdé, elle sera la dernière à le nier, alors ok pour l’isoler dans une petite cahute un peu bancale, mais de là à le priver de Krispy Kreme… “Shite, I got you ice-cream!

L’ampleur du drame est bien maigre par rapport à ce qui s’est joué entre eux en juin dernier, et les semaines si ce n’est les mois de tension qui ont suivi l’altercation. Elena a promis alors Elena ne lui a pas pardonné, ne le fera sans doute jamais totalement, mais trop de choses sont rentrées en ligne de mire ces derniers temps (comme par exemple Kingsley la tirant d’un manoir où elle était plutôt destinée à crever) ; alors peut-être que Kingsley a raison, qu’ils n’ont plus grand-monde à part eux-mêmes, et qu’ils sont déjà suffisamment bas l’un l’autre pour continuer à se tirer dans les pattes (surtout si même Javi ne lui parle plus).
(Et puis c’est qu’ils sont tous les deux cercle 5, aussi).
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tw: déprime, langage cru

Intellectuellement, Kingsley sait que Sofia lui a donné des trucs à faire inutiles, juste histoire de l'occuper et de l'empêcher de devenir fou dans cette petite planque isolée où on l'a envoyé au coin. Il sait que lire et relire les mêmes articles du Prophet pour y chercher un code caché est inutile. Il sait que planifier leur prochaine mission avec le reste du cercle six est vain, surtout quand les membres de ce cercle ont perdu leur leader et ne lui font pas confiance. Il sait qu'il n'est qu'en quarantaine, que personne ne veut entendre parler de lui et que cette punition est hautement justifiée.

Mais voilà, Kingsley s'emmerde. Sa main lui fait mal, sa magie est détraquée depuis le manoir et, lui qui se considère volontiers un ermite, il ne supporte plus d'être seul. Sa chambre-bureau à St-James lui manque, son bureau très ordonné dans son chaos, ses petits trains, les pâtisseries d'Alexis, le canapé délicieusement confortable du salon, les discussions au petit matin avec Remus, les engueulades légendaires avec Elena, les sourires secrets avec Sofia, les piques acerbes de Lee--

Kingsley n'a pas d'autres choix que de faire les cent pas dans le petit cottage, animé d'une énergie brusque et presque violente, se repassant sans cesse le film de l'attaque de Gracefield pour y trouver le moindre détail, la moindre faille, n'importe quoi qu'il aurait pu changer pour sauver Lee, pour ne pas qu'Elena soit blessée, pour que la pilule passe plus simplement dans la gorge du reste de l'Ordre. Lord Voldemort est mort, il l'a tué (cette forme-là, tout du moins), mais même lui ne parvient pas à s'en féliciter. Même lui trouve que ce n'est pas assez.

Réaliser que son but ultime depuis des mois n'est qu'une bien pâle réussite face au désastre des Battues, est insupportable.

Quand on frappe à la porte, Kingsley se réveille en sursaut, un sort au bout des lèvres; quand il entend la voix d'Elena, son coeur se serre dans sa poitrine d'un rien de déception. Il aurait aimé que... pas le temps de penser à Javier immédiatement; il saute plutôt sur ses pieds pour aller ouvrir à la petite chieuse et voir ce qu'elle lui veut cette fois.
Son coeur chavire, comme à chaque fois qu'il pose les yeux sur elle depuis leur retour d'Écosse. Il ne sait pas trop comment se comporter avec elle, l'envie de la prendre dans les bras pour la réconforter (vainement) et le besoin de lui hurler au visage pour lui dire qu'elle a fait une connerie (familièrement) se battant en duel dans ses pensées à chaque fois. Il essaye de ne pas laisser la moindre pitié s'inscrire dans ses yeux, mais c'est presqu'impossible quand ces derniers glissent sur son attelle, ses cernes noirs et son air autrement plus fragile que d'habitude. Pas le temps de s'attarder parce qu'elle lui passe déjà sous le bras. "'Morning," gronde-t-il comme si c'était une menace mortelle en refermant derrière elle, carrant les épaules en s'attendant déjà à l'entendre hurler au meurtre et à l'injustice pour ses beaux yeux.

Mais non, à la place, il se prend son jugement en pleine gueule. “… This is cozy. - Yeah, yeah," grogne Kingsley en regardant sa montre - okay, définitivement pas le matin, il est quatre heures... peut-être qu'il est un peu décalé. Il tente tant bien que mal d'ignorer le tour d'huissier d'Elena pour aller préparer un café bien corsé (Sofia lui fait parvenir du whisky moldu de peur qu'il finisse véritablement par péter un boulard dans son bungalow pourri). “Mind if we open a bit, yeah? - Grmbl." Kingsley la connait suffisamment bien pour savoir qu'elle n'attend pas de réponse. Et puis, il a pris une douche il y a deux jours, et s'est rasé il y a une semaine: ça va. “Not missing the little trains too much?” Il lui jette un regard sombre par-dessus son épaule en finissant de remplir la cafetière. "Sofia promised me they'd be kept under lock and key and that's fine with me." L'idée qu'on puisse toucher à ses jouets l'énerve presque plus que l'idée que quelqu'un ait pris sa place au cercle 7... oh, il n'a même pas envie d'y penser.

Il sort deux mugs par mécanisme (un cadeau d'Elena, World's Okayest Auror et un cadeau de Sirius, don't even talk to me until all of my friends' deaths are avenged) et les pose sur le comptoir, soupire posément, puis se tourne vers Elena pour... il est sensé faire le grand méchant, encore, non? C'est son rôle, de toutes façons, et il ne peut plus vraiment y échapper.

You get five minutes for telling me how much I fucked up and how terrible I am and all this crap, alright?” Ah, c'est nouveau ça. À l'écouter, Elena a toujours raison, est toujours justifiée, et n'a jamais commis le moindre impair. “Go ahead, come on.” Kingsley renifle, laisse un petit silence s'étirer, serre le café. "Alright then: you suck, people are mad at you, you fucked up, and Sofia did some heavy damage control to protect your ass." Son ton détaché clashe un peu avec la fureur qu'il a ressenti en entendant parler de Moran. Heureusement que Sofia était là et l'a forcé à rester enfermé, sinon c'est clair qu'il en serait allé jusqu'à aller boxer les oreilles d'Elena en lui hurlant qu'il allait la renvoyer aux States avec son frangin sur le dos. "Welcome to the club, Lenita." Il lève sa tasse de café vers elle avec un sourire sans joie. Et puis, la vérité lui brûle les lèvres: "Moran's a prick. I'm sure he deserved it."

Elena n'a pas l'air de trop lui en vouloir, faisant passer son sac sous le bras et commencer à fouiller dedans d'une telle manière que Kingsley s'en retrouve curieux et s'approche à pas hésitants, posant un mug de café à côté d'elle. “They did not give you a freezer?! - The fuck I'd do with a freezer? - Shite, I got you ice-cream!” Kingsley lui jette un regard un peu vide, mais voit la glace pour cette déclaration de paix qu'elle est. "Better have some--" Il ne finit pas sa phrase parce qu'elle sort le Graal suprême macadamia nut brittle qui a le mérite de faire tourner les coins des lèvres de Kingsley dans une grimace ressemblant peu ou prou à un sourire. "Hmpf." La main de Kingsley se lève et s'abat sur la nuque d'Elena dans un geste de tendresse teinté de brusquerie. Il serre un peu, la relâche, attrape le pot de glace. "Come out front, Lena. You're right, smells like death in there."

Il y a un canapé en osier défoncé sur le perron, mais une vue imprenable d'une campagne anglaise à l'air infinie, et qui lui rappelle un peu Shacklebolt Manor et les jours plus doux de son enfance. Avant de sortir, Kingsley attrape le whisky et un paquet de cigares, qu'il pose sur la table basse tout aussi défoncée avec glace, cuillère et café brûlant. Il soupire en s'asseyant, chasse les nuages de ses yeux pendant quelques instants. "So," finit-il par dire en tournant la tête vers Elena. "You're buttering me up with ice cream, which I appreciate. So what do you want from me, Lena? As you know, I'm not really in any position to hand out freebies anymore..."


Dernière édition par Kingsley Shacklebolt le Mer 13 Oct - 9:15, édité 1 fois
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Elena Alvarez
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Cahute de Kingsley, Angleterre - Septembre 2007

Kingsley s’exprime par onomatopées ou par grognements, a encore les yeux pochés de sommeil et ne lui inspire pas une hygiène impeccable ; c’est plus ou moins ce qui lui a concédé Sofia, définitivement ce qu’elle attendait dans tous les cas. Pour un peu elle se reverrait apportant way too much jocón à Javi, dix ans plus tôt – à l’exception près que Javi, lui, ne laissait pas tant de linge sale traîner dans les coins (parce que Rip repassait derrière). "Sofia promised me they'd be kept under lock and key and that's fine with me.They are." Avec le temps qu’elle passe à Saint-James (trop) sans pour autant vouloir fréquenter la salle commune ni parfois même la chambre de Dae-won, évidemment qu’Elena a pris le temps d’aller jeter un œil au bureau de Kingsley (et heureusement qu’elle savait comment détourner la plupart des sortilèges de protection) – alors oui, elle sait.

Kingsley prépare du café dont elle sait par avance qu’il va être imbuvable (elle n’a jamais laissé Kingsley préparer son café), mais elle daigne arrêter son inspection des lieux (parce qu’elle a trouvé un coin qui ne l’inspirait particulièrement pas, et que les tasses tout juste sorties ont eu le mérite d’attirer son attention). (Et parce qu’elle attend la sentence, aussi.) "You suck, people are mad at you, you fucked up, and Sofia did some heavy damage control to protect your ass." Elena a les sourcils haussés par automatisme et une petite moue, mais elle finit par comprendre qu’il n’y aura pas de suite à ses reproches. C’est… tout ?! Il n’y avait rien de surprenant jusqu’ici mais le ton presque détaché et les trois phrases concédées par le Shacklebolt la laissent pantoise. "Welcome to the club, Lenita." Ce surnom, again, elle a l’impression qu’il a recommencé à la suivre partout depuis le retour de Javi (et de Benny) (ew). Ce n’est pas juste le surnom, d’ailleurs : c’est le fait d’arrêter de faire transiter des informations par elle pour privilégier son aîné pourtant posté à Sweet River, le fait aussi de toujours l’interroger en dernier pour des décisions qui pourraient les concerner tous les deux (trois). Ou alors ça n’a rien à voir et c’est juste parce que les gens lui en veulent ou ne la jugent plus digne de confiance. Ou parce que Moran l’a appelé Lenita lui aussi et qu’elle n’arrive plus à entendre le surnom sans son accent posh et son rire vide. Ou… “I don’t think I suck.” Seule défense qui n’en est pas vraiment une – tout au plus quelque chose qu’elle aurait pu dire au premier degré avant… Avant. Son faux sourire répond à celui que Kingsley lui a lancé à peine quelques minutes auparavant ; elle n’a même pas la conviction de lui dire que son club à elle compte sans doute vachement moins de haters que le sien.

"Moran's a prick. I'm sure he deserved it." Nouvelle phrase qui vient la cueillir sans crier gare – Elena en ouvrirait presque la bouche de surprise, en lâcherait presque un sentencieux He did. Elle ne dit rien, finalement, et se contente d’un petit hochement de tête ; out of all people c’est bien de Kingsley qu’elle attendait le moins cette concession, alors elle accepte de ne pas capitaliser dessus.
Puis… Quand on a daigné lui demander sa version des faits, Elena n’a pas dit grand-chose. Pas que Moran lui avait appris pour Esteban. Bien entendu pas que Moran risquait de savoir pour Dae. J’ai merdé, c’est tout. Tout pour assurer les arrières de Dae, comme elle avait promis.
Faut pas s’étonner qu’ils lui en veuillent autant.

Elena a une mimique qui s’approche d’un sourire quand Kingsley vient lui déposer une tasse (flanquée, de manière fort appropriée, d’un don't even talk to me until all of my friends' deaths are avenged). Elle sait qu’elle va devoir y toucher, mais en attendant-- “The fuck I'd do with a freezer? Gosh, language!” (Terrible que ce soit à elle de dire ça, tout de même). Il ne lui reste qu’à tirer les deux pots de glace de son sac, et suffisamment vite pour le faire taire, ou tout au plus susciter un "Hmpf" relativement satisfait. Bam, dans le mille. "I know." Tellement dans le mille que Kingsley l’agrippe subitement par la nuque, comme une maman lion le ferait (ou comme elle le ferait, à force d’avoir vu Javi et King agir de la sorte) – sauf qu’elle n’a la poigne de ni l’un ni l’autre (elle en débattrait pour Javier), alors elle grimace un peu.
Kingsley a une sorte de spasme qui s’apparente à un sourire, et elle le lui rend plus franchement (ça doit bien faire trois mois qu’elle ne lui a pas souri). Ça tremblote sévère quand il dit que ça pue la mort ici, mais Elena attrape son pot de glace elle aussi, et le suit dehors sans finalement trop rechigner.

Peut-être qu’elle n’était pas arrivée du bon côté, mais les alentours lui semblent déjà plus payer de mine quand ils gagnent le canapé en osier (et pourquoi pas une balancelle non plus ?! On est chez Forrest Gump ou quoi ??) Elena se penche pour tirer vers elle une sorte de pouf tressé, y dépose sa jambe, replie l’autre contre elle (tant pis pour les chaussures boueuses, c’est quand même pas Kingsley dans son état qui va lui faire la leçon). Elle est en train d’arranger son goûter devant elle et va pour tirer un paquet de clopes de sa poche quand il tourne la tête dans sa direction ; Lena croit d’abord que c’est pour lui taper sur les doigts parce que ça faisait des années qu’elle avait arrêté, commence même à protester que "Your five minutes are done, chief", s’interrompt finalement pour l’écouter. "What do you want from me, Lena? As you know, I'm not really in any position to hand out freebies anymore..." C’est maintenant un petit rire qu’elle a, alors qu’elle sort un briquet et allume une première cigarette. "Look at you, you bitter old man."

Première taffe, première toux aussi comme à chaque fois ; Elena laisse un peu aller sa tête contre le dossier pour recracher la fumée. “I thought you were the one who got me that new room at the Manor.” Il y a tellement de blagues à faire à ce sujet, tellement d’opportunités de se lamenter sur sa chambre trop sombre alors que Kingsley ne peut même plus mettre un orteil dans le Manoir l’hébergeant – ça lui vient et ça se voit à son petit sourire, mais Elena ne dit rien pour autant. “Thanks, if you did.” Elle n’en avait pas foncièrement besoin ; preuve en est, Lena y a à peine mis les pieds depuis sa mise à disposition, l’a même plutôt laissée à l’état de chambre témoin. Elle a assez de lits à droite à gauche pour s’en passer, a même accès à un appartement à Londres maintenant à ce qu’il paraît, mais l’attention y était ; sous l’ironie, le remerciement l’est aussi.
(Et puis, Kingsley n’a pas à savoir.)

Lena a coincé la clope entre ses lèvres et entreprend désormais d’ouvrir son propre pot de glace (caramel biscuit and cream speculoos pour sa part) – c’est qu’elle a des choses plus sérieuses à dire, maintenant.
Et qu’elle n’y arrive pas. Déjà, elle galère à se débarrasser du plastique qui la sépare de sa glace, fout des cendres un peu partout et surtout sur ses genoux, et puis… "Listen, I don't know, I was just..." Impossible de trouver l’expression juste. Elena fait mine d’être absorbée par son combat avec le pot, alors même qu’elle jongle réellement à un niveau plus rhétorique : checking up on you? Non, elle n’est pas sa mère (ew), alors plutôt making sure you’re still alive? Ça fait trop aussi, alors-- "I heard about the beard, I wanted to come check it out myself. It's a nice one." Petit signe du menton en direction de la fameuse, alors qu’elle peut enfin reprendre une taffe et planter une première cuillère dans la crème glacée.
C’est un pas de côté, mais c’est un peu vrai, puis elle va quand même pas dire à Kingsley qu’elle s’inquiétait presque de toute manière.

Nouveau signe du menton, en direction de sa main à lui cette fois. “How’s your hand?” Ça commence déjà à plus ressembler à la vraie raison pour laquelle elle est là, mais vu que ça ne sort obstinément pas, Elena préfère donner une chance au café, et “OH MY—” Il y a envolée de cendres et nouvelle quinte de toux qui menace, à défaut d’avoir recraché à temps ; Elena tend des yeux exorbités, presque scandalisés à Kingsley. “That’s… That’s…Pire qu’imaginé. Dégueulasse. Bon à cramer. Des humains boivent ça ?! Il y avait quelque chose au fond des tasses, n’est-ce pas ?!  “Can we skip to the Irish Coffee part or whatever this is?” Son ton est presque accusateur alors qu’elle désigne maintenant la bouteille de whisky – il lui faut encore quelques minutes pour se reprendre, presque de quoi laisser toute la cigarette se consumer entièrement. Sa mine de contenance prend des accents amers, que Lena tente tant bien que mal d’adoucir par une boutade à base de “I’m legal” mais damn Kingsley, il fait ça pour l’achever ?!
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"Look at you, you bitter old man." Les yeux de Kingsley roulent dans leurs orbites à s'en faire mal, mais même lui ne peut pas réprimer un très léger sourire en entendant le petit rire qui s'échappe de la gorge d'Elena. L'air est encore lourd de tous les non-dits, tous les reproches qui menacent de déborder à chaque instant mais, même en essayant, il ne parvient pas à se souvenir de la dernière fois qu'elle lui a sourit... alors il se force à apprécier ce moment à sa juste valeur, et le grave dans sa mémoire avec plus de sentimentalisme qu'il n'en montrera jamais. Même si il ne peut pas réprimer un léger froncement de sourcils désapprobateur en la voyant tousser en tirant sa première taffe, et réprime dans la même inspiration l'envie de lui quémander une cigarette pour lui-même: il doit mener par l'exemple, paraît-il.

Alors il se penche pour commencer à préparer son cigare d'une main tremblante, comme si de rien n'était. “I thought you were the one who got me that new room at the Manor.” Kingsley grogne en lui jetant un regard noir. “Thanks, if you did. - You're welcome, kiddo," répond-t-il d'un ton sombre qui suinte de sarcasme. Elle mérite bien... quelque chose, n'importe quoi. Sofia lui a touché deux mots de la planque de Londres où Lee avait ses quartiers... Kingsley a une pensée inquiète pour tous les informateurs de Paws qui vont râtisser Londres à sa recherche - Merlin seul savait à quel point le garçon était occupé à droite à gauche, toujours sur un plan ou un autre, capable de toutes les bricoles possibles et imaginables. Putain, il va lui manquer.

Un petit silence s'installe, tendu mais pas inconfortable. Kingsley fait mine de ne pas remarquer Elena en train de galérer à ouvrir son pot de glace, et ne lui propose pas non plus son aide: il a en réalité peur d'en être tout aussi incapable avec sa main qui n'a plus la moindre force et lui donne parfois l'impression d'être inutile. Alors à la place, il coupe le bout de son cigare, le fait rouler entre ses doigts. "Listen, I don't know, I was just..." Kingsley suspend ses gestes, tend l'oreille. "I heard about the beard, I wanted to come check it out myself. It's a nice one." Il renifle, soulagé peut-être qu'elle ne lui dise pas quelque chose de trop tendre qui lui donnerait l'impression d'être aussi pathétique qu'il se sent. "Got inspired by Jay," souffle-t-il en le regrettant presqu'aussitôt. Si le trait d'esprit est plutôt drôle (même une fois ramené à la maison et lavé, le nouvellement chef de meute (excuse me sir) a décidé de garder le buisson lui servant de barbe sans la moindre hésitation), la mention du frère d'Elena ne fait qu'appesantir l'atmosphère qui vire presque au désagréable. "Hmpf." Kingsley se redresse maladroitement en glissant son cigare entre ses lèvres, l'allumant d'un claquement de doigt pour en faire rougeoyer le bout. Une bouffée de fumée lui échappe en une forme sinistre qui se délite dans le vent.

How’s your hand?” Ils baissent ensemble les yeux sur la main de Kingsley, posée mais tressautante sur son genou. Le majeur est tordu, la peau morcelée de grosses cicatrices encore vives, comme une figure de Lichtenberg remontant jusqu'à son poignet. Il peut à peine l'ouvrir, à peine la fermer, carrément pas l'utiliser. "It's fine," ment-il éhontément. "What about your le-- - OH MY— - WHAT? WHAT'S WRONG?!" Qu'a-t-elle vu qu'il n'a pas aperçu? Un ennemi?! “That’s… That’s… Can we skip to the Irish Coffee part or whatever this is? - What? Oh for fuck's sake, Elena." Le coeur battant à cent à l'heure, Kingsley se laisse retomber contre le dossier du canapé. "You're fucking with me." Cette histoire de café, encore.

(Avec une pointe de culpabilité, il essaye de se souvenir si il avait bien lavé cette tasse-cendrier ou non et, la réponse n'étant pas concluante, préfère se taire.)

I’m legal. - Yeah well, don't tell anyone, uh?" Plantant les dents dans son cigare, il se penche et attrape la bouteille, en verse une grande partie du contenu dans la tasse d'Elena jusqu'à ce qu'elle soit remplie à ras bord avant d'en faire de même avec son propre mug. "Can you open me this?" lui demande-t-il d'un ton égal et tranquille (qui indique de lui-même son embarras, alors que ses yeux s'évade vers l'horizon) en lui donnant son pot de glace. "Look at us, acting all good and proper. Wish Sofia could see us now - maybe she'd stop joking about getting us a get-along shirt," renifle-t-il en recrachant un nuage de fumée nauséabonde, le coin des lèvres étiré en un rictus. Il secoue la tête, en sachant pertinement que les menaces d'Alhambra ne sont jamais en l'air, et se permet un autre coup d'oeil en coin vers Elena. "You good though? I mean," il fait un geste de la main pour la désigner toute entière, gros cernes et attelle y comprise, "in general?"
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Elena Alvarez
ORDER OF THE PHOENIX
Elena Alvarez
Date d'inscription : 14/11/2020
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Crédit : strangehell (avatar), pp (signa), tumblr (gifs), florence + the machine (lyrics), jool-jool (crackship damnn).
Âge : vingt-neuf ans (13/04).
Occupation : fugitive, bomb maker™ back in town, chercheuse d'Horcruxes.
Allégeance : agent spécial™, membre de la Task Force de l'Ordre depuis dec. 2007, après des années de bons et loyaux services (meh) en tant que C5. (Ouistiti)
Particularité : meilleur coup de poing du quartier + chouchou de Kingsley. (elle apprend aussi l'occlumancie et la magie sans baguette depuis peu, ew.)
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never let you down
Cahute de Kingsley, Angleterre - Septembre 2007

"Got inspired by Jay." La boutade la ferait sans doute moins rire si elle ne semblait pas tant mettre Kingsley dans l’embarras ; Elena a un sourire amusé, lui bouscule même presque l’épaule. "Come on don't make that face, he's not dead." Peut-être que ça devrait encore alourdir l’atmosphère, cette remarque pas forcément fine -- mais elle prend le parti de ne pas se démonter, tourne une tête toujours assez rieuse (moqueuse) vers le meilleur ami de son frère. (Ancien, peut-être. Bon.) "Just fits him better, but I mean…" Everything does, elle n’a pas besoin d’ajouter sous sa moue. A la place elle enchaîne plutôt sur l’état de sa main, se reprend un peu, daigne même goûter à son café-- "It's fine. – Oh, ok." C’est là que survient le drame : Lena n’a même pas le temps d’afficher davantage son scepticisme poli que la boisson se coince dans sa gorge, la noie de son goût aigre, menace clairement de la tuer. "WHAT? WHAT'S WRONG?! - ????? THIS is wrong?!?!" Son expression clairement offensée ne semble pas suffisante pour alarmer Kingsley, qui n’a qu’un "You're fucking with me" à lui offrir -- elle continue quand même, visiblement vexée, riposte que "You're fucking with me, this is what I'd give to someone if I had a grave dug for them!!!"

Heureusement, ça encourage au moins le Shacklebolt à s’emparer de la bouteille pour remplir son verre (et genre, vraiment le remplir, tellement même que ça lui fait hausser un sourcil surpris). “Don't tell anyone, uh?" Ah ça non c’est promis, puis de toute manière -- "And who am I supposed to tell that I went to see you? Gosh, I have a reputation." (Qui dit qu’elle craint, a priori, bon) (Elle sourit quand même).

Surtout, Elena va pour siffler une première (généreuse) gorgée, quand elle se fait apostropher par Kingsley ; elle hésite un peu, voit les bords de son sourire trembloter, ses yeux à lui qui la fuient. "Sure, c’mon." Elle coince mieux son cul-de-clope entre ses lèvres, se penche pour attraper le fameux pot de glace, a de nouveau une mine plus réjouie quand Kingsley évoque Sofia et son get-along shirt (sounds like Sofia). "She said that? (Elle rit même un peu). She's really got to be the best of us all." (Elle le pense. De tous, c’est Sofia qui lui a le moins donné l’impression de marcher sur des œufs avec elle ; même quand elle lui a refilé des clés à un moment où elle se sentait tout sauf prête, Elena a eu le sentiment que Sofia savait, qu’elle comprenait (un peu)). “I’m sure she’s even come to see you.” Son sourire tout sauf innocent est à peine dissimulé par la cigarette qui s’amenuise de minute en minute – pour la peine, elle retourne quand même le pot enfin ouvert à son propriétaire ("here you go, chief").

Kingsley est là à fumer son cigare tandis qu’elle-même écrase sa clope et frissonne un peu entre le whisky et la glace au spéculoos – il a raison, de loin ils doivent ressembler à un portrait de famille tout juste titillé par la guerre. Mais-- "You good though? I mean, in general?" Elena tourne à nouveau la tête vers lui, le scrute un peu, laisse sa cuillère plantée en pleine action dans le pot de glace.

Et elle voudrait dire oui. Ou elle voudrait même ne pas avoir eu à penser à la question, et juste profiter du calme ambiant, et du drôle de mélange du caramel et de l’arrière-goût de whisky-café, comme si ce n’était pas l’horreur chaque jour et qu’elle n’avait pas en permanence l’impression d’être courbaturée, épuisée, et atrocement alourdie, même les jours passés à ne rien faire.

Elle détourne le regard, redésigne vaguement sa main du menton.

"What's that word you used again? Fine?" (Cette fois-ci, c’est son regard qui est clairement fuyant).

Elle sait qu’elle n’envoie pas les bons signaux. Qu’elle a des cernes presque sculptés sous les yeux, et le visage creusé, et les os vaguement apparents par moments, et une sale démarche (d’autant plus traînante depuis qu’un coup de pied à Moran a manifestement déréglé son attelle). "I, uh—" Elle voudrait dire qu’elle va mieux. Ça se voit, parce qu’elle a un peu repris des couleurs, puis ne serait-ce que parce qu’elle est revenue, et de son plein gré qui plus est ; parce que depuis quelques jours elle recommence à parler plus, parfois sourire, presque rire.

Mais elle ne dort toujours pas. Elle ne court toujours pas. Elle respire toujours mal, et a toujours l’impression d’avoir le ventre noué au point de n’avoir rien envie d’avaler, et il lui suffit toujours d’un rien pour avoir envie de chialer ou d’hurler ou de se barrer.

Et elle a foiré la première mission qu’on lui a reconfiée, aussi.

Elle a l’impression d’aller mieux (elle peut difficilement aller pire), mais les regards posés sur elle semblent toujours lui crier le contraire.

La cuillère vient se planter obstinément dans la glace à plusieurs reprises, le regard résolument fixé sur celle-ci. "I'll be fine, King. I swear." C’est le mieux (et le plus honnête) qu’elle ait à lui donner. Ça va aller, elle le sait. Elle va apprendre à vivre avec, parce qu’elle n’a pas le choix et que c’est ce qu’elle fait. C’est juste une phase un peu compliquée, c’est tout.
I’m tougher than I look, elle pourrait ajouter si elle ne pensait pas (n’espérait pas) que Kingsley le savait déjà—ou si elle y croyait encore un tant soit peu. "Always am." Elle n’a plus très envie de glace, d’un coup.

"I know I fucked up, so there's that already." Les gens sont toujours un peu rassurés quand une connerie est assumée et reconnue comme telle – ça lui sert donc à la fois de mea culpa et de preuve que, même si elle foire encore un peu, elle va vers le mieux (n’est-ce pas ?). Elena se renfonce dans le canapé, tire le col de son k-way bariolé comme pour s’y planquer. La glace est reposée sur la table ; elle lui préfère une (peut-être un peu trop grande) lampée d’alcool.

Ensuite, le silence. Son petit sourire ne parvient pas à gagner ses joues et elle reste juste là, avec son verre et sa mauvaise conscience.

Alors comme d’habitude, évidemment, Elena finit par ouvrir les vannes. "Listen, I—" (C’est vachement plus simple de gueuler et de balancer des kicks, même avec une jambe multi-fracturée). "I'm sorry, alright?" Les mots lui échappent si rapidement qu’ils pourraient tout aussi bien ne pas être compréhensibles. Elena sent un peu de rouge lui monter aux joues, s’enfonce toujours plus loin dans sa veste, se fait encore plus petite qu’elle n’en a déjà l’air à côté de Kingsley. (Ça fait bien cinq minutes qu’elle ne l’a pas regardé.)

"Not for slapping you or anything like that because you did deserve it it, but..." Elle a un petit sourire, cette fois, mais la joie n’y est pas, et la gorgée supplémentaire ne la ragaillairdit que trop peu. "I said some stuff, it was not... I don't know, I was..." Disappointed. Hurt. Betrayed. Heartbroken, almost. Feeling stupid, definitely. Feeling alone, even more so. Elle n’arrive pas à le dire. Même en étant peu pudique émotionnellement (quoique l’étant devenue davantage avec la guerre, parce que vrai-soldat-ne-pleure-pas, évidemment) – c’est quand même toujours difficile, de foncer tête la première avec des confidences crues contre des murs d’apparence stoïque comme Kingsley ou Dae. "You know." (Nouvelle gorgée). C’était peut-être le plus facile à dire, et Lena n’est pas sûre de vouloir continuer—puis finalement, très rapidement même, les mots débordent sa pensée et elle baisse un peu honteusement les yeux et la voix. "And I'm sorry you almost got killed picking up my bones from that bloody Manor."

Elle n’arrive pas encore à dire si ça lui retire un poids ou si ça l’accable d’autant plus, mais Elena a le sentiment d’avoir défait un petit sac de nœuds en mettant des mots sur un sentiment qui la mine de l’intérieur depuis trop longtemps. Alors tant qu’à faire… "And fuck, I guess I'm sorry for Moran too." De ça, elle n’est pas complètement certaine. Elle est désolée des conséquences, et de ce que ça dit d’elle, mais putain Moran l’a cherché et l’a surtout bien mérité. "I mean, I guess I'm sorry for Dae really, but I shouldn't have-- anyway."

Pas la peine de s’attarder sur celui-là, donc. Elena se penche, grimace face au nombre de gorgées définitivement trop grandes et trop nombreuses, se ressaisit finalement de sa glace qui commence sérieusement à tirer la gueule. "You were right, we don't have much but each other, so... (Petit coup d’œil dans la direction de Kingsley, pour vérifier qu’elle ne l’a pas perdu en cours de route.) Yeah."

(I’m sorry for Lee, elle voudrait dire.
La pensée est lâcheusement rangée sous le tapis d’un coup de pied, parce que maintenant semble être un moment peu indiqué pour s’effondrer.
Parce qu’elle n’arrive pas encore à dire si ça lui a fait du bien -- mais qu’elle reprend finalement deux cuillerées.)
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Elena attrape son pot de glace sans en faire tout un patacès, au grand soulagement de Kingsley qui est très peu disposé à discuter ou même penser à ses faiblesses et ses erreurs. Parler de Sofia est plus distrayant (ça l'a toujours été) même si il n'aime pas trop le regard presque mutin que cela arrache à Elena. "She said that? - Think she bought it already, and is probably keeping it stashed somewhere until she gets to use it. - She's really got to be the best of us all." Kingsley, avec un pincement au coeur, ne peut qu'approuver avec un sourire distrait. “I’m sure she’s even come to see you.” Kingsley reprend le pot de glace avec un regard noir. "Once or twice," ment-il éhontément, rougissant un peu malgré lui en détournant le regard et s'emparant d'ne cuillère à café pour l'enfoncer dans son délicieux délire glacé à la noix.

Le goût est incroyablement sucré. Trop, peut-être (il sent une de ses dents protester et se réveiller en criant dans le fond de sa bouche). Mais Kingsley ne se souvient pas de la dernière fois qu'il s'est autorisé ce genre d'écart, alors il additionne les cuillerées avec appétit, jette à la soeur de Javier des regards en coin, finit par lui renvoyer la patate chaude. Elena se détourne de lui, cette fois sans colère, et il sait déjà ce qu'elle va lui répondre. "What's that word you used again? Fine?" Kingsley aimerait être un meilleur modèle pour elle (égoïstement, prétentieusement, il pense qu'elle l'a admiré un jour, aussi lointain soit-il). Il aimerait avoir toujours raison, être toujours droit, ne jamais mentir. Il aimerait aussi lui apprendre à être vulnérable et tendre, à pouvoir se reposer sur les gens autour d'elle sans honte ni hésitation. Il aimerait... tellement de choses. Pouvoir lui donner, et être, ce dont elle a besoin.

Mais Kingsley se rappelle qu'elle a Javier de nouveau de toutes façons; que maintenant, elle n'a plus besoin de lui. Son frère a été sauvé, blessé certes, transformé évidemment, mais sauvé - il est présent. Et ce report d'affection qu'elle a fait sur lui va tirer à sa fin.

Il a toujours été du genre pessimiste. Il reprend une cuillerée de glace en détournant les yeux pudiquement, méditant sur ce qu'elle vient de dire, réfléchissant à une manère de lui en faire dire plus. "I, uh—" Kingsley ne se tourne pas vers elle, lui laisse le temps de formuler ce qu'elle a envie de dire, se concentre sur son cigare amer et sa friandise sucrée. "I'll be fine, King. I swear." Kingsley suspend ses gestes pour la regarder. "Always am. - You don't have to be," lui dit-il comme si il ne comprenait pas ses réticences et son désespoir - lui plus que quiconque peut comprendre pourquoi tel mensonge, à soi-même et aux autres, est nécessaire. Il est incapable de dire à quiconque qu'il n'est pas tout le temps bien, productif, prêt à se battre - il ne peut pas.
Mais il aimerait qu'Elena le puisse. Il aimerait - il a besoin - qu'elle soit meilleure que lui.

"I know I fucked up, so there's that already." Kingsly repose son pot de glace en même temps qu'elle, s'offre lui aussi un rasade de café bien corsé. Est-ce que lui sait qu'il a merdé? Des fois, Kingsley est d'accord avec ce qu'ils disent tous, qu'il est un traître, un enfoiré, un meurtrier. Mais des fois il se réveille, et se réconforte dans l'idée que Voldemort est mort.

Mort. Une partie de lui, tout du moins. C'est déjà énorme.

Mais les regrets le hantent plus souvent que le réconfort.

"Listen, I— I'm sorry, alright? - What?" Hagard, sorti brusquement de ses pensées, Kingsley se tourne vers Elena, surpris par sa soudaine virulence. Et des... excuses?! "Not for slapping you or anything like that because you did deserve it it, but... I said some stuff, it was not... I don't know, I was... You know." Kingsley détourne le regard, pour ne pas montrer les émotions que cela fait monter en lui - soulagement, embarras, malaise. "It's fine, Lena," marmonne-t-il maladroitement, sans trop savoir quoi dire d'autre. "And I'm sorry you almost got killed picking up my bones from that bloody Manor. And fuck, I guess I'm sorry for Moran too. I mean, I guess I'm sorry for Dae really, but I shouldn't have-- anyway." Kingsley reste aussi silencieux qu'une tombe sentencieuse.

Il repense au manoir, aux sortilèges fusant de tous les côtes, le visage de Zabini sur ses miroirs. À ce sang, tout ce sang. Au corps de Voldemort tombant comme au ralenti. À Greyback. À Elena. À l'absence assourdissante de Lee. Kingsley regarde sa main, les profondes cicatrices qui soulèvent la peau comme si on venait de les recoudre la veille. Ses doigts tremblent - il ne peut pas l'arrêter - et une douleur enflammée remonte le long de son avant-bras alors qu'il essaye de former un poing.
Kingsley relâche la pression avec une expiration de douleur. "It's fine, Elena," répète-t-il d'une voix basse. "It's... you're fine. - You were right, we don't have much but each other, so... Yeah." Kingsley lui jette un regard en coin. "Javier's back. Hell, your stupid brother's back. We- you have many people now." Malgré ce qu'ils ont perdu. Ce qu'elle a perdu.

Kingsley déglutit difficilement. "I'm sorry about... about Paws," tente-t-il d'une voix hésitante, se détournant d'Elena pour ne pas être confronté à son envie manifeste de ne pas en parler. Il est plus simple d'utiliser son nom de code que son prénom - Kingsley aurait peur de s'étouffer dessus. Ses yeux explorent les landes anglaises inlassablement, guettent le danger sans pouvoir s'en empêcher. Il ne sait pas trop comment aborder le sujet, et il sait que Sofia va lui en vouloir de l'avoir fait. Kingsley lève la main - la valide - et l'agite en l'air; ses doigts dessinnent un Accio silencieux et quelques secondes plus tard, une enveloppe blanche sort de la fenêtre ouverte et atterit dans sa main.

L'enveloppe a déjà été ouverte, à la va-vite, mais son contenu est toujours là. Kingsley le regarde pensivement. "We cleaned up his safe house, the one near Trafalgar Square, you know, Sofia and I." Il sait qu'elle lui a donné les clefs, même si Kingsley lui a dit qu'elle n'était pas prête (ne le serait peut-être jamais). Mais Sofia ne l'a pas écouté, comme souvent. Kingsley ne sait toujours pas quoi en penser. "You know that Carrow kid, Hestia. He really loved her." Il se souvient comme si c'était hier de Lee au cimetière arrangé à la va-vite pour les membres de l'Ordre morts de la mystérieuse malédiction des harpies - ses yeux cernés, ses épaules creuses, son air défait. C'est Sofia qui lui avait dit, en amont, pour Hestia. "When she died... I pushed him too fast, too hard. I see that now." Il pensait qu'il l'aiderait à remonter la pente par la force et la brusquerie. C'est comme ça qu'on l'a toujours traité et qu'il a toujours traité tout le monde, sans même se remettre en question. "But at the time... I don't know, I wanted him to toughen up and..." La voix de Kingsley s'éteint dans un souffle. Un silence s'étire. "He wrote this. It's dated shortly after her death." Il pince des lèvres. "I think he wanted to kill himself."

C'est Sofia qui a trouvé la lettre, coincée entre deux livres sur une étagère défoncée, et elle aussi qui a décidé de l'ouvrir; ils l'ont lue ensemble, cette lettre. Elle a pleuré - c'était la première fois que Kingsley la voyait pleurer. Ils ont passé la nuit à Londres, à regarder les voitures passer dans la rue en bas, à ignorer le chaos qu'ils avaient laissé à St-James en partant tard dans la soirée. When will it end, King? qu'elle lui avait demandé, les yeux brillant encore de larmes plusieurs heures plus tard. We killed another part of him. But when will it end? Kingsley n'avait pas su quoi répondre. Il avait laissé le silence s'engouffrer dans l'appartement, cette petite planque étroite mais chaleureuse, recouvrir leurs deux corps, s'immiscer dans leur coeur. Sofia s'était remise à pleurer et Kingsley aussi avait versé quelques larmes - pour Lee, pour Elena encore entre la vie et la mort à ce moment-là, pour Javier, pour Dean, pour tout le monde. When? When?

Il lui tend l'enveloppe, l'air hésitant. "Sofia doesn't want you to have it, not yet but... I don't know, he kept it for a reason, right?" En allant dans la planque, ils ont fait le tri des informations sur les informateurs de Lee, ont rangé un peu ses affaires, ont récupéré le nombre impressionnant de commandes qu'il avait pour les membres de l'Ordre - des livres, des fringues, des objets, des gadgets, des potions, autant de petites attentions qu'il donnait sans compter aux résistants n'ayant pas sa possibilité de mouvement. Kingsley peut presque le revoir, dans l'oeil de son esprit, tout sourire assis à la table du petit-déjeuner de St-James, sa pile de cadeaux sous le coude, à attendre que tout le monde se lève - y'all it's delivery day! À distribuer bouteilles de parfum, casquettes griffées, paquets de cigarettes sorcières et moldues, timbres de collectionneurs, livres sortis dernièrement, sans jamais se tromper sur qui avait commandé quoi ou même sur qui aurait voulu quoi. Pour son anniversaire, Lee lui offrait toujours un petit train - rare, en plus, parfois. Kingsley, quant à lui, oubliait toujours le sien.

"I still think you should wait before you read it but... yeah. He loved you a lot, Elena. And I love you a lot. As does Sofia, as does Javier, as does Dae, as does George, Angelina, everyone... We don't have much but each other but I promise it's a lot, although it may not seem like it at times." Kingsley renifle, un peu. "We're going to make it through. One day, we'll be fine for real. One day, and I know it might not seem like this right now, but one day, we'll be able to enjoy the sunrise." Pour l'instant, le soleil ne fait que sa course inlassable dans le ciel sans se préocupper d'eux, les jours défilent sans s'arrêter, et la guerre s'étire. Mais un jour, un jour ils s'en sortiront.
Elena n'a pas bougé et Kingsley tend la main, lui attrape la nuque de nouveau, la force à le regarder. "Elena, you're the bravest witch I know. We're going to win this motherfucking war. The both of us. Don't ever apologise to me like that again - I'll pick up after your sorry ass as many times as I need to. I'll always be right there behind you, for you. You're strong, you're capable, you'll make it through. He thought so - he knew so. And so do I. You're going to make it." Vu qu'elle ne s'en empare pas, Kingsley pose la lettre sur ses genoux, et resserre sa main sur sa nuque. "That's a promise, Lena."
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Elena Alvarez
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Cahute de Kingsley, Angleterre - Septembre 2007
Spoiler:
tw : Gracefield all over again (flashback, trauma, lowkey dissociation, ptsd); self-hate / guilt ++, deuil, mention de sang et de suicide, langage cru, turbo drama / angst / le gros bad, c un peu long (kingsleyna#2) never let you down 4140770214

It’s fine, lui dit Kingsley, et pourtant Elena ne peut que secouer négativement la tête et s’attarder sur la main qu’il ne parvient toujours pas à replier comme bon lui semble. (Elle le voit bien, mais elle ne dit rien.) A la place, elle tente plutôt de se concentrer sur la sensation de brûlure que la glace laisse au fond de sa gorge ; sur l’horizon, paisible et si calme, et la fumée qui s’échappe du cigare de Kingsley, troublant à peine l’immobilité (la sérénité) de la scène. "Javier's back. Hell, your stupid brother's back. We- you have many people now." Lena tourne brièvement la tête dans sa direction, un peu honteusement – et elle recommence déjà à se sentir stupide, et égoïste, et inutilement dramatique, parce qu’il a raison, qu’elle a tellement de monde, et que certains n’ont plus rien, et n’en font pas toute une esclandre comme elle--

"I know, I—" "I'm sorry about... about Paws." Son cœur s’arrête d’un coup. You mean Lee, elle voudrait dire (elle ne dit rien – le contrecoup de la surprise, sûrement).
Elle ne pensait pas que Kingsley allait en parler (parce que personne n’en parle jamais – elle admire même assez régulièrement les pirouettes effectuées pour éviter l’éléphant dans la pièce, plus ou moins gracieusement). Elena sent son cœur s’accélérer, se serrer douloureusement, peut-être se casser un peu la gueule.
Kingsley ne la regarde pas, et elle en est reconnaissante, mais Kingsley fait aussi venir à lui une enveloppe et elle ne veut pas comprendre. Elle ne l’aide pas ; ses lèvres restent obstinément scellées, et les battements dans sa poitrine assourdissent tout ce qu’il peut bien dire. "We cleaned up his safe house, the one near Trafalgar Square, you know, Sofia and I." Mais peut-être pas assez. Lena s’accroche à sa cuillère, qui n’a pas bougé depuis une minute ou deux.
Elle pense à cette foutue planque où elle a fini par mettre les pieds (évidemment qu’elle avait compris que du ménage y avait déjà été fait) (heureusement).
Et elle pense au fait que Kingsley n’a toujours pas dit son nom. Mais qu’il parle de lui de manière tangible, comme de quelqu’un qui a vraiment existé, a foulé (et changé) le monde. Elena essaye de réfléchir à la dernière fois qu’on a parlé de <2i>Paws en ces termes, devant elle en tous cas ; la boule dans son estomac gagne sa gorge. He was real, damn it.

"You know that Carrow kid, Hestia. He really loved her." Cette fois-ci elle ferme les yeux, hoche la tête. Bien sûr qu’elle sait. Elle était tellement heureuse pour lui, et a tellement eu à le porter quand-- "When she died... I pushed him too fast, too hard. I see that now." Lena rouvre les yeux, relève la tête – ça aussi, elle le sait. C’est elle (entres autres) qui a traîné Lee les mois qui ont suivi, malgré ses rejets ponctuels, malgré l’inflexibilité de Kingsley.
You should have told him that, elle aimerait grogner (elle ne dit rien).
(Est-ce qu’il s’en veut ? Est-ce qu’il a peur de faire la même chose avec elle ?)
"He wrote this. It's dated shortly after her death." Oh no. Elena amarre ses yeux à un point, loin devant eux, loin de cette puta madre enveloppe qui pourrait tout aussi bien être en feu ; elle se raidit, mais fait comme si l’information glissait sur elle. Comme si ce n’était rien. Comme si ça ne lui brisait pas le cœur de juste y penser, et qu’elle n’avait pas envie de courir loin de cette cabane à la con et de ne plus jamais y remettre les pieds. C’était une mauvaise idée, elle aurait dû le savoir, Kingsley ne peut pas juste manger de la glace-- "I think he wanted to kill himself."
No he didn’t. Elle l’a pensé ; elle n’en a pas dormi pendant des nuits entières, s’en est machinalement arrachée des pleines touffes de cheveux, les jours où elle ne pouvait pas poser les yeux sur lui.  
Mais Lee n’a jamais vraiment voulu mourir, et n’a pas pu écrire une foutue dernière lettre, et encore moins la garder—et depuis quand Lee écrit autre chose que des post-its d’insultes, d’abord ?!
Peut-être que Kingsley se dit ça pour se sentir mieux.

"Sofia doesn't want you to have it, not yet but... I don't know, he kept it for a reason, right?" Elle ne prend pas l’enveloppe. Elle ne peut même la regarder. Pourquoi il fait ça… ? “Don’t.
"He loved you a lot, Elena.” Silence. Regard fuyant. Gorge sèche et glace qui fond. “And I love you a lot.” Elena relève les yeux dans sa direction et quand elle le fait, elle déteste de les sentir déjà humides, comme elle déteste le soulagement et le déchirement simultanés qui accompagnent les mots de Kingsley, parce qu’il ne dit que trop rarement ce genre de choses et que ça lui va un peu trop droit au cœur.
Et elle déteste qu’il ait raison, à dire qu’elle a du monde, que c’est plus que ce qu’il n’y paraît. Elle déteste savoir à quel point elle les a repoussés, tous, et consciemment qui-plus-est. Comme Lee l’a fait. Sa tête a replongé vers l’avant, et s’actionne comme instinctivement (négativement) quand il dit maintenant qu’ils vont s’en sortir et profiter d’un nouveau soleil et—
He should be the one enjoying that fucking sunrise.

Kingsley l’attrape comme si Kingsley savait à quoi elle pensait. Il l’attrape et elle cherche à éviter son regard, préfère même lorgner la lettre qui dépasse de son enveloppe, chercher ses mots et son écriture et—Et elle sent les larmes qui roulent ; dévalent, même. Fuck. Again. "Elena, you're the bravest witch I know.” Comme pour minimiser l’accès de faiblesse ; elle ne le mérite pas. "That's not true..."
You're strong, you're capable, you'll make it through. He thought so - he knew so. And so do I. You're going to make it." Elle ne le mérite pas, et Elena a beau fermer les yeux fort et secouer frénétiquement la tête et presque sursauter à chaque he, le mal est fait ; elle ne peut rien faire pour arranger la situation et calmer le flot des gouttelettes qui perlent le long de ses joues. "That's a promise, Lena." Elle rouvre les yeux mais elle n’y voit rien à travers les larmes – ne peut que serrer la main qu’il a gardé ancrée sur sa nuque.

Et elle aimerait pouvoir se réfugier dans ses bras comme elle l’aurait fait avec Dae-won ou Tommy ou peut-être même Javi, mais une bile amère remonte sa gorge et l’empêche brutalement de s’auto-apitoyer. C’est peut-être à cause de la lettre, ou peut-être parce que c’est Kingsley, ou peut-être parce que quelque chose a fini par faire déborder un vase (une piscine, plutôt) déjà bien trop rempli, ou peut-être que c’est le contrecoup de l’énième drame qu’a été l’Alvarez-gate – sûrement un peu tout ça à la fois. "You don't think I'm fragile? You don't think I've lost it?" Et l’âcreté semble d’abord s’abattre sur les autres, sur tout ce qu’ils ont pu lui dire ces dernières semaines, ou murmurer sur son passage ; Elena tente un petit rire caustique, se déteste un peu plus en réalisant qu’elle donne simplement l’impression (juste) d’avoir besoin d’être rassurée.
Elle l’est, fragile. Elle ne veut simplement pas y penser.
"I'm not gonna kill myself, King." Et elle voudrait simplement lui dire merci, et elle voudrait (devrait) le rassurer – elle n’y arrive pas. "I'm too much of a fool or a coward for that." L’amertume retombe sur elle d’un coup. Et elle voudrait garder ce contact sur sa nuque, parce que c’est la chose la plus proche d’une étreinte que Kingsley semble pouvoir lui donner, et qu’elle en a besoin pour ne pas s’écrouler – mais la main devient subitement brûlante sur sa peau tant elle lui semble non méritée, déplacée, grossière, et Elena préfère s’en détacher.

Elle a un nouveau coup d’œil pour la lettre, tout juste déposée sur ses genoux, est submergée par une nouvelle vague d’accablement. Pourquoi à elle, pourquoi toujours à elle quand des gens comme Riley ou McGonagall ou Sofia existent – des gens qui aimaient probablement mieux Lee, et que Lee aimait sans doute plus, et qui sauraient quoi faire, et qui ne foutraient pas toujours tout en l’air comme elle…. "You know you should give it to someone else, I don't—" Et elle voit son écriture. Peut-être que Kingsley l’a fait exprès, de la positionner ainsi.
Parce qu’elle voit le premier mot. Elle voit son nom, à elle.
Et c’est plus fort qu’elle – Elena se recroqueville instantanément, comme frappée par un sort, pliée en deux avec la tête contre les genoux et les bras coincés sous le ventre. Elle pense qu’elle va vomir, d’abord ; mais c’est finalement un sanglot étranglé qui lui échappe et vient lui retourner les tripes.
Elle sait qu’elle l’est, fragile – peut-être plus encore qu’après Javi. Peut-être que c’est celui de trop—
Mais une suicide note, vraiment ?! Et son écriture, et--
Elle va noyer la lettre. Elena l’écarte prudemment, du bout des doigts, comme on manipulerait une bombe

"You don't know what happened in there." Les mots lui échappent dans un grognement, alors qu’elle est encore courbée. Kingsley ne sait pas parce que personne ne sait. Elle ne l’a dit à personne ; ils n’ont pas demandé d’explications. Quelque chose a mal tourné, ça peut arriver, c’est dans le titre de ‘mission-suicide’.
Ce n’est pas ce qui s’est passé. Ce serait sûrement plus simple, si c’était juste ça.

Elena prend son temps pour se redresser. Elle n’a pas envie d’en parler – peut-être même qu’elle ne peut pas en parler. Les mots s’enchaînent, pourtant. "I had the detonator. It was in my bag. I made sure I had it, because-- he, he had the bomb and—" Ils sont hésitants, et au moins aussi fuyants que son regard. Mais ils sont là. "We get in the room, and these fucking Death Eaters, they come from I don't know where—" Ils sont là mais elle est là-bas – tant et si bien qu’elle en a le sang glacé, le pouls affolé, et qu’elle oublie d’en finir ses phrases. "And he wanted to go. Like he wanted to go super quick, he grabbed me and I... I... Fuck, I—" C’est sa respiration qui s’accélère, maintenant. Elle n’y voit rien à cause de la poudre d’Obscurité, et Lee a refermé la main sur son bras, elle la sent mais c’est si courant qu’elle se permet de traîner des pieds. "I went back in, because they were in trouble and I thought I could help, and it was fine, it was perfectly fine, but then this ratface got into my head because I was so bloody stupid, and—" Elle est à la plage, mais ne ressent pas l’apaisement qu’elle devrait. "He grabbed me, like motherfucking Travers grabbed me, and of course Lee—" Elena bute sur le prénom, sorti si naturellement mais qui franchit pour autant douloureusement ses lèvres. Elle n’a pas le temps de s’y attarder, parce que Lee "came back" ; sa voix est catégorique mais troublée. "He came back and he killed Travers?! Like bloody Avada Kedavra-ed him and—" Le goût du sang, mais pas l’étourdissement qui va avec. "I just hit my head for fuck's sake, like it was nothing, but it was Lee, Lee had just done that, and he didn't want me to go with them because I was bleeding and all that bullshit, but—Fuck I don’t know, it was such a bloody mess, and I-- I let him go, and—" Les doigts de Lee qui se détachent des siens. La panique. Son sourire. Le dernier. La légère tache de sang que sa tête a laissé sur son tee-shirt. Elle n’a pas dit au revoir. Il a dit On se revoit au manoir.

"I couldn't-- He did it because of me, you know? I couldn't—" Respiration qui s’est emballée ; elle n’en a que bassement conscience. "I tried. I tried getting back to him. I fucking tried King, but the ceiling, and Dean, and Greyback, and Caliban and… I swear Kingsley I tried, and I saw him, but—But I was too late." Sa baguette, la bombe. Ses yeux. Le sang partout, Lee nulle part. "I had the bloody detonator on my back."

Les bras de Kingsley qui se referment sur elle. Elena repose le regard sur lui, brutalement arrachée à Gracefield, son sauveur subitement rappelé à son bon souvenir. Elle l’a dit – elle ne s’en sent pas mieux. Au contraire. "He didn't have to die, Kingsley. He wasn't supposed to. He sure as hell didn't want to. Not like that. (Tout seul, pour une connerie qui aurait pu être évitée, pour une mission à la con). Not now. (Pas pendant sa dernière mission, pas après son sourire du matin, pas alors qu’ils--)"

"He should be the one to watch that motherfucking sunrise." Grognement. Elena réalise que ses jointures ont viré à l’écarlate à force de serrer le pot qu’elles ont presque écrasé. Elle ne relâche pas la pression pour autant. "But we know the drill, right? I fucked up, because that's what I do, except this time I got my... bloody best friend killed in the process." Best friend. Elle considère le mot. Ça non plus, elle ne le mérite sans doute pas. Plus. (Il est mort, de toute manière.)
And I will make it as always." It was the same with Javi. Elle jette un coup d’œil à la dérobée à Kingsley (à sa main). It’s the same with you.
"Won't ever be able to look at myself in a mirror, but I'll make it." Les larmes se sont taries (il n’y en a plus), sa voix a faibli (non plus).
I’ll make it, but am I even supposed to? All these people, are they supposed to love me a lot? Will you still, after all that?
Elle aimerait être la personne dont il parlait. Peut-être qu’elle n’en avait pas parlé pour lui faire croire (se faire croire) qu’elle l’était.
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Le poids de ses erreurs est étouffant sur la poitrine de Kingsley, et il est désolé de voir qu'Elena semble elle aussi bien familière avec cette sensation poisseuse de culpabilité infâme. Si seulement il avait les mots; si seulement il avait eu les mots; aurait su quoi faire; l'aurait fait. Et si, et si, et si. Il n'a jamais été du genre à avoir des remords ou des regrets et il ne sait pas quoi en faire maintenant qu'ils s'imposent à lui: il revoit les conversations, les missions, les regards, les non-dits. Entre lui et Elena, entre lui et Sofia, entre lui et Lee, entre lui et Maugrey - autant de gens qu'il n'a pas pu sauver, ne pourra pas sauver, donnerait tout pour sauver.
"You don't think I'm fragile? You don't think I've lost it?" Un souffle amusé et pris au dépourvu, amer, s'échappe de Kingsley. Un rire plein de poison s'échappe d'Elena, auquel Kingsley répond d'un reniflement. "Elena," commence-t-il, sans savoir où il va finir avec ce qu'il a à lui dire. Elena est fragile. Lui aussi. "I'm not gonna kill myself, King." La pensée est insupportable et, en réponse, Kingsley reserre jusqu'à ce que ce doit douloureux l'emprise de ses doigts sur sa nuque. "I'm too much of a fool or a coward for that. - Don't say that." La voix de Kingsley est nouée, rauque. Si on lui avait dit de choisir entre Elena et Lee, Kingsley n'aurait pas hésité. Entre Elena et quiconque, il n'hésiterait pas non plus.

La soeur de Javier s'échappe à la patte de Kingsley sur son cou et celle-ci retombe, déçue et abandonnée, sur sa cuisse.

Ses doigts le démangent. Il les referme sur sa tasse, détourne pudiquement le regard pour ne pas qu'Elena y voit le monde de heurt qui s'y est immiscé. "You know you should give it to someone else, I don't—" Kingsley serre les dents. "I'm sorry," dit-il, parce qu'il aimerait lui épargner ça. Mais elle a besoin de s'imprégner de ces mots et de les comprendre, et il espère que ça allègera son coeur.
Sofia va le tuer en l'apprenant. Ce sera mérité. Ça vaudra le coup. Du moins, Kingsley l'espère.

Un silence. L'enveloppe est prise, manipulée, éloignée. Kingsley avale quelques gorgées avides de son café rehaussé. La brûlure de l'alcool est accueillie avec soulagement et désespoir - il aimerait pouvoir se noyer dans un état d'inertie et d'apathie et partir en courant dans l'autre sens. Il a envie de fuir Elena, la taille monumentale de son chagrin, le poids de sa culpabilité, la douleur de ses erreurs, les conséquences de ses décisions. Kingsley n'est pas habitué à la fuite, mais ces sentiments lâches sont de plus en plus fréquents, ces derniers temps. Si seulement il avait l'occasion de s'y soumettre.

Ce n'est pas le cas et Kingsley reste là, immobile, rejeté, sa main le démangeant là où il a touché Elena. "You don't know what happened in there." Il sait ce qu'il s'est passé. Il a mené Lee à sa mort, toute l'entreprise était un fiasco, ils ont un nouveau Halfer sur les bras après qu'il ait amené Greyback. Il a failli.
Il s'est, bien entendu, entrenu avec tous les résistants étant allés à Gracefield (qui ont accepté de lui parler). Il a une certaine idée de ce qu'il s'est passé, malgré les témoignages contradictoires et confus de certains. Mais vu le ton qu'emploie Elena quand elle se redresse et se tourne un peu vers lui, il n'en dit rien, et lui rend simplement un regard ouvert et calme. Solide, du moins il l'espère.

Solide, même quand il a l'impression de se désagréger en l'entendant.

Il essaye de trouver quoi dire, fouille cranium et larynx à la recherche des mots qu'il faut, mais ne trouve rien. Il ne peut qu'écouter le récit d'Elena avec un sentiment grandissant d'effroi lui grignotant l'estomac alors que la vision de ce qu'elle est en train de lui décrire s'impose à lui et le rend muet.

"He didn't have to die, Kingsley. He wasn't supposed to. He sure as hell didn't want to. Not like that. Not now. - I'm sorry," marmonne Kingsley, d'une voix rauque et douloureuse, tout doucement. "He should be the one to watch that motherfucking sunrise. But we know the drill, right? I fucked up, because that's what I do, except this time I got my... bloody best friend killed in the process." Best friend. Kingsley pense à Javier, son regard noir, sa barbe hirsute, les cicatrices de ces dernières années sur son corps. La dureté de ses yeux posés sur lui, la distance de sécurité qui existe entre eux. Il se souvient de leur amitié, leur camaraderie, et aussi des détails confus sur la fin: la main de Javier posée sur son bras, les étreintes durant trop longtemps, les mots de réconfort marmonnés à mi-voix en secret. Il s'en souvient, mais ces souvenirs sont lentement remplacés par ce que lui et Jay sont devenus: des étrangers. Presque des ennemis.

Combien de fois Kingsley a débarqué dans la chambre d'Elena en lui hurlant d'arrêter de faire du bruit parce que Lee et elle riaient trop fort? Combien de fois les a-t-il surpris sur le perron de St James à partager un joint avec une discrétion toute relative? Combien de fois leur amitié l'a agacé, exaspéré, fait crier? Il pensait qu'Elena méritait tellement mieux. Il ferait tout pour pouvoir lui ramener Lee, faire quelque chose, remonter le temps. “And I will make it as always. Won't ever be able to look at myself in a mirror, but I'll make it."

Kingsley, comme ses frères et soeurs, aurait bien voulu être père.
Il se souvient de la naissance de Blaise, de l'avoir pris dans ses bras et d'avoir blêmi en réalisant à quel point il était léger et fragile. Are you not scared for him? avait-il demandé à Helen, la faisant rire. Yes. A lot.
Il se souvient d'une dispute qu'il avait surpris entre sa soeur et son neveu, où l'entêtement d'Helen avait été soutenu par celui de son fils, où le côté vicieux de Blaise avait été si évidemment hérité de sa mère. You are very alike, avait-il dit à Helen quand Blaise avait claqué la porte en partant, et elle avait soupiré. Yes. A lot.
Il ne pense pas qu'il soit capable d'être père un jour, si ce n'est que ça: inquiétude et peur, inquiétude et peur, inquiétude et peur. Inquiétude qu'elle soit blessée; peur qu'elle devienne comme lui.

"I'm so sorry, Elena," Kingsley se répète, son cerveau butant sur les mêmes mots, la même confusion, la même colère, la même culpabilité. "It's... it's not your fault, I--" Il s'interrompt, parce qu'il a tort. Il s'interrompt, parce que lui dire que Lee a fait ce qu'il a fait en toutes connaissances des choses n'aiderait en rien à la douleur qu'il lit en filigane sur le profil d'Elena. Il s'interrompt, parce qu'elle mérite mieux qu'un mensonge. "I didn't- I wish I- I'm not sure that--" Il n'arrive pas à réfléchir, à parler, à respirer: sa poitrine se soulève comme un coffre, ses poumons se bloquent contre ses côtes, et puis commencent à s'agiter comme deux soufflets. Contraint par ses os, son corps, toute la panique qu'il refuse de ressentir, Kingsley saute sur ses pieds après avoir déposé sa tasse sur la table. Il a envie de prendre Elena dans ses bras, mais elle le repoussera alors il serre les poings et se met à faire les cent pas, furieusement, sur le perron. "Elena," commence-t-il, plusieurs fois, l'air de se préparer à se lancer dans une longue tirade, en s'arrêtant - mais à chaque fois il se remet à marcher d'un mouvement brusque et vif, violent, les yeux exorbités.

Après quelques minutes d'agitation manique, il s'arrête devant elle. Elle est toujours assise et il tend la main et puis ses doigts retombent, la piqûre de son rejet précédent un véritable coup de fouet sur son système nerveux. "I think you should go," marmonne-t-il d'une voix lourde et poisseuse, un grondement de tonnerre comme l'annonce d'un gros orage.
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Elena Alvarez
ORDER OF THE PHOENIX
Elena Alvarez
Date d'inscription : 14/11/2020
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Crédit : strangehell (avatar), pp (signa), tumblr (gifs), florence + the machine (lyrics), jool-jool (crackship damnn).
Âge : vingt-neuf ans (13/04).
Occupation : fugitive, bomb maker™ back in town, chercheuse d'Horcruxes.
Allégeance : agent spécial™, membre de la Task Force de l'Ordre depuis dec. 2007, après des années de bons et loyaux services (meh) en tant que C5. (Ouistiti)
Particularité : meilleur coup de poing du quartier + chouchou de Kingsley. (elle apprend aussi l'occlumancie et la magie sans baguette depuis peu, ew.)
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Cahute de Kingsley, Angleterre - Septembre 2007
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"I'm so sorry, Elena," Kingsley tente, alors qu’Elena finit par détacher la main de son pot de glace, désormais tout juste bon à filer droit vers une poubelle – le microscopique mouvement est difficile, douloureux, se fait presque doigt par doigt, comme si ceux-ci s’y étaient retrouvés glués sous le coup du souvenir (du cauchemar). "It's... it's not your fault, I—" Le regard qu’elle lui adresse enfin, les joues toujours baignées de larmes, est plus perçant qu’elle ne le voudrait ; mais comment peut-il dignement lui dire des choses pareilles ?!

En paniquant, elle comprend en reposant les yeux sur son profil. "I didn't- I wish I- I'm not sure that—" Kingsley bute ses mots, et ça lui est au moins lancinant que tout ce qu’elle vient de lui dire ; c’est peut-être pire, même.

Kingsley se lève (non, bondit sur ses pieds) – tout ce qu’il dégage lui est insupportable, et Elena ne peut que se recroqueviller à nouveau, coudes sur les genoux et front contre les paumes. Elle n’aurait jamais dû lui dire. Elle devrait partir. (Pourquoi est-ce qu’elle ne bouge pas, alors…?) "Elena," il commence une fois, deux fois, trois fois, peut-être cinq ou dix.

Elle n’aurait jamais dû lui dire.
Elena sait, à présent ; qu’elle n’a pas gardé tout ça pour elle parce qu’elle ne voulait pas revivre ces instants (ridicule, quand ça lui arrive presqu’à chaque fois qu’elle ferme les yeux), qu’elle ne l’a pas fait parce qu’elle ne pouvait pas physiquement en parler. Elle s’est tue pour qu’on ne lui tourne pas le dos, littéralement, qu’on ne sache pas ne pas quoi faire avec elle, qu’on ne la regarde pas comme ça. Parce qu’elle est la première à dire qu’elle ne mérite pas tout ce qu’on lui concède, simplement parce qu’elle est endeuillée ; qu’on ne devrait pas lui refiler la charge de toutes les affaires de Lee, ou lui apporter milles petites attentions, ou lui laisser passer au moins autant de trucs.
Mais elle sait, maintenant – que sans ça, elle ne tiendrait pas le coup.
Que c’est pour ça qu’elle ferme sa grande gueule, n’ose pas regarder McGonagall dans les yeux, n’en touchera jamais un mot à Dae.
Elle ne peut pas vivre (survivre) comme ça, empêtrée dans le chaos qu’elle vient de provoquer, enlisée entre le dégoût, la colère, la gêne, la tristesse. Si ça vient d’elle, ça va. Si ça vient des autres…

Elena reprend tout frontalement d’un coup : la culpabilité, la répulsion incontrôlable, la déception. Tout devient plus tangible et plus cruel face à la réaction corporelle de Kingsley – elle ne peut que se mordre la lèvre, trop fort, essayer de regarder au loin, par-delà sa tête agitée.

Kingsley n’est plus cercle 7 ; il ne peut plus se débarrasser d’elle comme ça, il peut tout juste la chasser de chez lui. Mais si d’autres l’apprenaient…

Elle n’aurait jamais dû lui dire, et elle aurait dû s’arrêter aux excuses qu’elle était venue présenter, et continuer à vivre dans son tissu de mensonges auto-préservateurs, et simplement profiter de sa glace et du goût amer de l’alcool sur sa langue et des mots compatissants de Kingsley. Elle doit survivre, non ? C’est comme ça qu’elle devrait s’y prendre.
Puis elle n’aurait jamais dû lui dire, parce qu’elle voit bien l’effet que ça a sur Kingsley, et la panique qui enfle, et qui enfle-- "Kingsley, you're..." Elle tente, une première fois, plus dans un croassement qu’autre chose. Kingsley ne s’arrête pas ; continue à arpenter furieusement son perron, continue à lancer aléatoirement son prénom. Et elle a besoin qu’il s’arrête, elle a besoin que… "You're—"
Elle n’a plus de larmes à tirer, plus de contenant à détruire – ses avant-bras retombent nerveusement vers l’avant, alors qu’elle-même reste légèrement penchée, et que la panique commence à monter à son tour, et que… "Hey!I think you should go.

Il pourrait tout aussi bien lui planter un couteau dans le ventre (dans le cœur) qu’Elena aurait sans doute la même réaction – le souffle coupé, les yeux légèrement écarquillés, la sensation d’étau douloureux dans la poitrine, les doigts figés alors qu’ils auraient voulu rejoindre ceux de Kingsley. "...Right." Elle détourne le regard, à nouveau ; achève de se redresser, tente de conserver une expression et un ton neutre malgré ses doigts qui s’agitent compulsivement le long de son visage, de ses mèches, de tout ce qui se trouve à leur portée.

Qu’est-ce qu’elle attendait de plus, au juste ? Qu’il la prenne dans ses bras, qu’il continue à lui mentir, qu’il ait une explication qu’elle ignorait et qui pourrait la déculpabiliser, changer ce qui s’est passé ?
Elena ne devrait pas être surprise. Elle ne devrait pas être blessée. Elle fait comme si ce n’était pas le cas, donc. "Yeah, hmm, alright. Of course." Ses mains tremblantes viennent se refermer sur la tasse, désormais abandonnée depuis un moment sur la petite table ; elle s’en saisit pour avaler d’un coup au moins trois (trop) grandes gorgées, comme si ça allait lui donner la foi d’en effet partir, ou que ça allait suffire à l’anesthésier pour le reste de la journée. Et de la nuit. Et de l’année. Et de—

Toujours aussi fébrilement (même si elle fait mine de rien), Elena commence à rassembler les maigres affaires qu’elle a traînées avec elle sur le canapé – ‘’sa’’ baguette surtout, et puis la lettre. (Nouveau coup à l’estomac, elle pourrait bien reprendre une gorgée non…?)

Elle s’occupe les mains, elle ne le regarde pas. (Qu’est-ce qu’elle attendait de plus…?) "You're having symptoms of a panic attack, should I call Sofia or do you have anyone else..." Les mots sortent sans arrière-pensée, mais elle s’interrompt tout de même au beau milieu de sa phrase – évidemment Kingsley ne fait pas de crise d’angoisse, jamais, et est-ce qu’il a seulement quelqu’un d’autre que Sofia (ou elle.…) en ce moment…? (Elle se mord un peu plus la lèvre pour ça, sent les premiers relents de fer, douloureusement mélangés à l’amertume laissée par l’éthanol). "It's fine, you know, it's-- It's fine," Elena ajoute donc précipitamment, comme pour se rattraper, comme pour continuer à faire semblant. "I'm fine." Elle en revient immanquablement à mentir – c’est ce qu’ils veulent tous, en vérité, non ?

(Qu’est-ce qu’elle attendait de plus ? Elle se demande encore, en relevant les yeux vers la silhouette tourmentée de Kingsley.)

"It makes sense." Sa voix est plus calme, plus sentencieuse. Elle arrête un instant de s’agiter pour lui faire savoir qu’ils sont d’accord. Qu’il a raison. Que sa réaction est justifiée, et qu’elle n’en pense pas moins. Si elle le pouvait, elle ajouterait que s’il pense qu’elle a tué Lee, alors ils sont deux ; qu’il n’y a pas de raison de se mettre dans des états pareils (même si évidemment, elle comprend). "At least now you know, right?" L’expiration qui accompagne ses mots est au moins aussi amère que le café, et son petit sourire sans joie aucune. Il sait et elle l’a dit. Et elle sait que ça ne lui a rien apporté. Et qu’elle ne le refera plus jamais. (Rien que de penser avoir songé à le dire à Dae… ça pourrait suffire à lui faire recracher tout ce qu’elle a ingéré.)
(Maintenant elle sait.)

Elena replie la lettre avec une douceur qui contraste avec tout ce qu’elle a pu faire ces dernières minutes ; la glisse tout aussi précautionneusement dans une des poches de son k-way. Là, tout près d’elle, la lettre lui donnerait presque l’impression d’être un second cœur – et il est au moins aussi douloureux que le premier.

Elle se lève ; se tourne un peu pour ne pas montrer qu’elle doit s’appuyer au dossier du canapé pour tenir debout (tant elle se sent secouée, et toute petite, et écrasée). "Thanks for the coffee. And the... letter... I guess...?" Son ton est redevenu plat ; trop, sans doute. Et elle va partir. Elle va le faire. Elle ne va pas être l’habituelle gamine qui attend qu’il l’éjecte de force (attachée à une chaise, par exemple – ce n’est pas une issue si catastrophique, finalement.)

Elle va le faire, mais alors qu’Elena relève franchement les yeux vers Kingsley, pour la première fois depuis qu’elle a emprunté cette foutue piste sans retour, elle comprend que, envers et contre tout, elle n’en a pas la moindre foutue envie. Elle a envie de se réfugier dans ses bras ballants, ou ne serait-ce que de replaquer sa main maladroite sur sa nuque ; elle a envie de lui dire que le retour de Javi, et même de Benny, ne change rien à ce qu’ils sont devenus avec les années ; elle a envie qu’il continue à lui mentir, qu’il répète qu’elle peut s’en sortir, qu’elle ne pouvait pas faire autrement, que Lee ne lui en voudrait pas et que lui non plus. Elle a envie de pleurer encore, jusqu’à être certaine qu’elle ne le fera plus jamais, et elle a envie de beugler toujours qu’elle est désolée, jusqu’à ce que ça change quelque chose.

Mais Elena n’est plus une gamine, contrairement à ce qu’ils pensent tous (plus maintenant, en tous cas) – elle sait que c’est ridicule, qu’elle est ridicule, et nullement en position d’exiger tout ça.

Elena passe avec raideur devant lui, oublie la moitié de ses affaires à l’intérieur, s’accroche à la rambarde des quelques marches qui la séparent de la terre ferme. "You try and not stay alone, yeah? I'll see you around." C’est le moins qu’elle puisse faire, chercher à minimiser l’impact de ses conneries, surtout maintenant qu’elle a à nouveau détourné le regard.

Elle descend précairement les marches, hésite un peu. "You know, Kingsley..." Son regard traîne vers les plates-bandes, s'y attarde trop, puis vient finalement s'ancrer fermement au visage toujours intranquille. "The more time passes, the more I understand what fucked you up so bad."
(Elle ne peut pas s’empêcher, hein ? Réparer pour mieux balayer, détruire, couper l’herbe sous le pied, avec un petit sourire à la con par-dessus le marché.)
(Elle ne veut même pas lui faire du mal, ou pas vraiment, peut-être même lui suggérer qu’elle comprend, qu’un jour elle ne lui en voudra plus--)

Elena disparaît dans un crac sonore et un bruissement de k-way.
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Après s'être agité pendant une minute ou deux en faisant furieusement les cent pas, le corps de Kingsley est aussi immobile que celui d'un automate ayant pris l'eau. Rouillé et rigide, il n'y a que sa main qui retombe qui bouge: le reste de son corps est douloureusement cloué au sol, pétrifié comme devant un Basilic.

Il y a longtemps, pendant les heures noires de la résistance où il pensait que l'Ordre était perdu, peu après la chute de Wolverhampton et la perte de Maugrey, Kingsley avait espéré de tout son coeur que sa colonne vertébrale se transforme en épée.
C'était un souhait un peu enfantin, peut-être, mais il était persuadé que ça lui permettrait de rester droit et rigide en toutes occasions. Que ça lui donnerait la force de continuer, la force de se battre: avec une épée comme référence, comment est-ce que son corps aurait pu être autre chose qu'une arme?
Une épée pour se tenir droit, et une épée pour le couper, lui faire mal à chaque moment de faiblesse. Pas question de se relâcher, de s'avachir, de baisser les bras.
Là, Kingsley a l'impression que le tranchant de l'arme est en train de lentement l'ouvrir en deux.
Il a surtout l'impression que si il montre à Elena la couleur de tout ce qu'il contient en lui, elle se détournera de lui pour toujours.

Alors il vaut mieux qu'elle s'en aille. "...Right." Pas de faille, pas de faiblesse, pas de problème: sous le regard intense de Kingsley, Elena détourne le sien et il sent son coeur plonger dans sa poitrine.
Il a désespérément envie de reach out. De réamorcer le mouvement de sa main, de la poser sur l'épaule d'Elena, de l'amener contre son coeur. "Yeah, hmm, alright. Of course." Comme souvent pour Kingsley, ses envies ne se manifestent pas dans la vraie vie: il est paralysé, séparé du monde par un épais rideau qu'il n'arrive pas à tirer et il ne peut que observer, comme un spectateur extérieur, la scène dégénérer et lui filer des doigts.

Il se met en mouvement en même temps qu'elle, mais ses gestes sont saccadés. Il tourne les talons, se tortille les mains, fait mine de ramasser sa tasse abandonnée mais ne fait que la décaler de quelques centimètres: il s'occupe en attendant qu'elle parte, le coeur lourd et la poitrine étroite. Kingsley et Elena évitent de se regarder en s'occupant les mains, un silence pesant s'étirant entre eux, bien moins amiable qu'avant. "You're having symptoms of a panic attack, ("What?! No?!") should I call Sofia or do you have anyone else... - No!" Il s'éclaircit la gorge. "No, it's fine, I'm fine, no need. Thanks." Who would come for me anyway? "It's fine, you know, it's-- It's fine. - Lena, I... - I'm fine." Kingsley referme la bouche. Hoche sèchement la tête.
Elle va bien. Il va bien. Ils vont s'en sortir.

Et il n'est certainement pas en train de paniquer. Donc tout va bien. "It makes sense." Ils s'arrêtent dans leurs gestes en même temps, se regardent. "At least now you know, right? - Yes." Il devrait lui dire que ça ne change rien. Qu'elle a tort, que ce n'est pas de sa faute. Que leur vie est dangereuse, mortelle, que Lee ne voulait pas mourir mais qu'il connaissait les risques. Qu'il a fait ce qu'il fallait sur le moment et qu'elle en aurait fait de même si c'était elle.
Que Lee l'aimait, qu'il aimait George, Angelina, Dae-won et les autres. Que Kingsley l'a trop poussé et trop tôt et qu'il est désolé. Qu'il ferait tout pour le retrouver, qu'il prendrait sa place sans hésiter si il avait le choix. Que ce n'est pas la faute d'Elena. Que des dizaines de choses ne se sont pas déroulées comme elles auraient dû ce soir-là.
Qu'il est désolé. Tellement, tellement, tellement désolé. De ne pas être le leader dont l'Ordre veut; de ne pas être la figure paternelle qu'il aimerait être pour elle; de ne pas être un bon ami pour Javier, ou un bon collègue pour Sofia, ou un bon professeur pour Maxine. De ne pas être assez, de ne pas savoir prendre sur ses épaules le poids du monde sans avoir l'impression de se faire écraser.
De ne pas savoir comment lui dire de rester.

Elena se lève et Kingsley se redresse, l'épée dans son dos finissant de fissurer la peau et ouvrant le long de sa colonne une blessure déjà à vif. "Thanks for the coffee. And the... letter... I guess...? - Yeah, well. Hm. You're welcome." Il fait quelques mouvements magiques de la main. Alcool et café non consommés disparaissent, vaisselle s'empile, pots de glace commencent à s'élever pour rejoindre une poubelle.
Kingsley fait mine d'être concentré sur ses sorts ménagers quand Elena passe devant lui pour partir - comme ça, il n'est pas tenté d'attraper son bras ou sa nuque ou sa main, et ils s'épargnent tous les deux l'embarras de ce contact. "You try and not stay alone, yeah? I'll see you around. - Yes, yes. You take care, Elena."
Elle descend du perron et Kingsley sent sa panique grandir, grandir, ses poumons se mettre à faire des heures supplémentaires. Il va s'effondrer ou alors s'évanouir ou alors souffrir une combustion spontanée.

"You know, Kingsley..." Il s'immobilise sur ses gestes, tourne la tête dans sa direction sans la regarder. "The more time passes, the more I understand what fucked you up so bad." On est en train de l'attaquer - Kingsley se redresse comme si Elena venait de lever sa baguette en hurlant un sortilège et à la panique succède une expression quelque part entre la terreur et la rage: il ouvre la bouche pour répondre mais elle disparaît déjà, avec son petit sourire à la con, et l'élan de violence qui s'est réveillé en lui s'abat comme une vague, disparaît à la surface.
Ça ne sert à rien d'argumenter avec du vent ou une absente, alors Kingsley referme la bouche, finit de nettoyer et de ranger, et s'enferme dans le cottage jusqu'à nouvel ordre. Personne ne vient.
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(kingsleyna#2) never let you down

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