BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

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MessageSujet: marks   marks EmptyLun 27 Sep - 2:14
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taste of heartache and war
nuit du 28 août et matin du 29 août 2007 | @Logan Yaxley


C’est très (très très) timidement que Lucjan s’est proposé comme volontaire lorsque Mr Alvarez a parlé d’aider un nouveau lycanthrope à affronter sa première pleine lune. Une tâche pour laquelle il est même idéal : Animagus d’un côté, guérisseur de l’autre, il peut autant veiller sur la transformation que s’occuper de ses conséquences, une fois la nuit terminée. Son expérience à Sweet River parle en sa faveur, sans parler que cette période est la meilleure pour lui ― s’il doit arriver quelque chose, il sera en pleine possession de tous ses moyens magiques. Tout autant de points qui ont parlé en faveur de sa candidature et justifient le choix de Mr Alvarez, venu s’entretenir avec lui des détails de cette nuit unique.

Une nuit d’éclipse.

Le petit campement de fortune a été monté dans une forêt des Highlands, près d’un petit loch désert. Mr Alvarez et lui ont monté les protections temporaires anti-moldus, les alarmes pour prévenir de l’arrivée inopinée de sorciers non invités, puis une tente sorcière suffisamment grande pour coucher trois personnes. Son matériel prêt à être utilisé, des vêtements propres et secs, quelque chose à manger pour tous. Les informations à propos du nouveau lycanthrope sont restées au minimum, dans ses échanges avec l’Alpha : un jeune homme, auparavant Halfer, membre des Avengers. Et considérant que lui, les Avengers, il ne sait pas vraiment qui y est ou non… ça a peut-être aussi été un point en sa faveur, maintenant qu’il y pense.

Il ne s’attendait pas à devoir superviser la transformation de Logan Yaxley.
Vraiment, très heureux que Mr Alvarez l’ait présenté comme « Birdie », lorsque le sorcier les a rejoint au campement, et qu’il soit déjà sous sa forme animale, au moment de cette présentation. Sinon… sinon, rien : il ne serait pas revenu sur son engagement, ni sur sa parole.
Impossible de garantir la réaction du Yaxley, cela dit.

L’anticipation, l’anxiété soudaine, l’angoisse de la suite des choses, tout a été oublié dès le soleil couché et l’inévitable, inéluctable, en marche.
La lumière de la lune, celle-ci rouge et immense. Un œil bienveillant et implacable posé sur les trois créatures à l’assaut des landes écossaises.
Ses ailes étendues au-dessus des deux loups en pleine course. L’un à trois pattes, l’autre au pelage blanc, les deux unis dans la transformation.
Les parfums de la forêt, de l’humidité sur l’herbe, les feuilles et les épines de pin, de l’eau fraîche, de la terre meuble, de chaque animal.
Le hurlement des loups et le cri de la sterne arctique.
La courbe tendre de la terre à l’horizon.

Les nuits d’été sont courtes.

Le demi-Selkie est fatigué, courbaturé , mais bien moins que ce qu’il peut ressentir à la nouvelle lune. Il lui semble surtout brûler d’énergie et d’adrénaline, d’être un peu ivre de tout ce vol, de ces heures à se jouer du vent et du froid. Il y retournerait, se perdrait dans l’aube, mais il s’est engagé auprès de Mr Alvarez (et de Logan). Il a promis. On peut lui faire confiance.
Mr Alvarez l’a aidé à mettre le Yaxley au lit et l’a ensuite laissé à ses bons soins. Soins qui ont surtout consisté à lui donner une potion de sommeil et vérifier qu’aucune blessure grave ne se cache sous sa chair malmenée. Un examen sommaire qu’il mène sans se presser, profitant que son patient soit dans les vapes. Lucjan prend le temps de réellement observer Logan ― sans l’urgence des soins hâtifs donnés lorsqu’ils ont accueilli les résistants revenus de l’île des horreurs, Avengers et Ordre du Phénix confondus, sans l’imminence de la transformation en loup. Sans le regard bleu posé sur lui en retour, surtout. Il met à jour dans sa mémoire l’adolescent que le Yaxley était, celui qu’il évitait avec un soin particulier, peu désireux de se retrouver à la place de ses victimes (de Conan). Les traits élégants traversés d’argent, les cheveux blonds teints d’un noir cheap aux reflets verdâtres, l’expression vulnérable dans le sommeil. Du bout des doigts, le brun repousse les mèches humides de son visage. Il effleure une pommette (chaude) et reprend vivement sa main, comme apeuré. Comme on craint le feu.

Logan ne se réveille pas.

Il est en rédaction d’une missive pour sa sœur aînée lorsqu’un mouvement du côté de son patient le fait ranger plume et parchemin. Un regard à sa montre : deux heures de sommeil. Les paupières de l’homme s’ouvrent à peine et Lucjan soutient son regard pendant une (1) seconde avant de laisser ses prunelles dériver, se fixer plutôt sur son oreille. Sur une boucle délicate, contre sa joue où l’ombre de sa barbe se dessine. Il se fait calme, tente d’être rassurant sans savoir s’il l’est (meh) : « Tu es en sécurité. Tout va bien. Il ne sait pas s’il doit l’appeler Yaxley, ou Logan, ou s’il a un nom de code ― il a oublié de le demander à Mr Alvarez, et Mr Alvarez dort, lui aussi. Il ne l’appelle donc pas. Comment te sens-tu ? Sois précis, s’il te plaît : plus tu le seras, mieux je pourrai t’aider. »


Dernière édition par Lucjan Sacramoni le Dim 24 Oct - 5:54, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: marks   marks EmptyLun 27 Sep - 19:40
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taste of heartache and war
nuit du 28 août et matin du 29 août 2007 | @Lucjan Sacramoni

Tu pensais pouvoir te réveiller après tout ça.
Après les Battues, après son visage dans l’or noir qui tapissait l’île, après cette année de captivité et d’humiliation, après les retrouvailles avec celles et ceux que tu avais choisi d’oublier malgré toi.
Tu pensais endormir la douleur psychique et remplir ce creux béant entre tes côtes, en devenant ce que tu avais choisi d’être : un animal.
Des années de travaux et d’enseignements sur la question ne t’ont jamais ôté cette idée-là : les loup-garous sont des animaux, si ce n’est des monstres. Tu ne lui as pas dit, à Javier, quand tu lui as demandé sans fard aucun de passer de l’autre côté. Après tout, c’est bien vu que t’avais déjà un pied dedans.
T’aurais beau essayer de te persuader du contraire, de toute façon, les choses étaient ce quelles sont ; et depuis qu’on t’avait couvert de honte d’une balafre d’argent sur la gueule, la roue avait tourné.
Combien d’entre eux l’avaient espéré ? D’autres en rêveraient encore, s’ils savaient où tu en étais aujourd’hui. Mais tu as bien fini par comprendre que c’est la douleur physique qui allait te faire revenir. Qui allait pouvoir te réveiller. Il n’y avait plus que ça.

Mais revenu de ce raid sanglant, puis de tes soins dont tu ne te rappelles rien sauf du brouhaha et des odeurs désagréables, il n’y avait rien de plus réel que la douleur. Tous les fantômes que tu croyais voir autour de toi et qui raflaient le court de tes pensées étaient bien les seuls passagers qui semblaient avoir de l’importance, dans ton esprit.

Le reste était soit lourd, soit lointain. Tu ne sais plus trop : la fatigue est telle que tu ne te demandes plus rien.

Alors c’est l’angoisse au ventre que tu as franchi l’étape la plus difficile - paraît-il - qui est celle de la première transformation, la première lune — la première lune en éclipse, dira t-on même. La semaine qui a précédé a été terrible pour toi et ton entourage, même si tu semblais déjà plutôt bien paré avec tes sens déjà affûtés d’Halfer. Tu n’as certainement prononcé que dix mots chaque jour, à tout casser. Tu n’avais pas besoin de plus pour te faire comprendre, d’ailleurs, personne n’avait besoin d’en arriver là avec toi.

Plus grand-monde voulait essayer de toute façon.

Alors de cette nuit, la seule chose dont tu te rappelles encore ce sont les odeurs. Et ton cœur. Ton foutu cœur qui cognait beaucoup trop fort alors que tes os se disloquaient, les tendons s’étiraient pour former une ossature tout à fait différente de celle qu’on te connaissait. C’est tout ce qui semble te revenir quand tu commences à dissiper le noir de tes paupières en ouvrant les yeux. Puis la douleur revient et réveille ton corps en premier, ton esprit toujours embrumé par des miasmes sans nom. Ça fait mal. C’est tout ce que ton corps t’hurle à ce moment précis, cherchant à se soulager d’une soif encore jamais connue, malgré les rares les fièvres que tu as pu connaître dans ta vie de nantis.
Tu as l’impression de fusionner avec ce qui compose ta couche, même, tant tu te noies dans l’humidité. Tu es pourtant bien incapable de discerner si tu as chaud ou froid, tant les deux effets semblent se superposer d’une cruauté toute mesurée.

Une odeur toute particulière, hormis celle que tu partages avec celle de Javier, te ramène encore à ton instinct encore trop frais et malmené. Vécu comme une menace que tu as oublié alliée, sans doute parce que tu ne l’as jamais vraiment intégrée ; tu serres un peu plus encore contre toi tes articulations crispées et ce qui te couvre la peau et les os.
Tu ne te rappellerais même pas de son nom, sans doute parce qu’on ne te l’a pas donné. Birdie, Bird, des ailes, voler haut, mais des ailes maintenant, il n’en a plus vraiment.
Il te dit quelque chose, l’oiseau, et tu le fixes d’un air interdit, presque médusé, alors qu’un ton de voix différent de sa part t’aurait fait bondir. Un soupçon qu’on sent derrière le cristallin de ton regard, de violence réprimée à l’égard de quiconque se dresserait comme étranger — comme danger.

"Tu es en sécurité. Tout va bien."

Alors que tu n’as jamais vraiment été en sécurité, encore moins dans ton propre corps. Ton gros problème dernièrement étant la mesure de ta force. Tu n’oses plus rien toucher. Bel hommage karmique aux choses que tu as touchées pour les détruire, sans que jamais personne ne s’en aperçoive. Tes paumes aux cercles brûlants semblent l’être encore davantage, comme si cette foutue lune réveillait jusqu’au sang de dragon creusé dans tes chairs.

Si tu es en sécurité, cela veut dire que lui ne l’est pas.

Tu ne le crois pas.

"Co…sens..u ? S…récis, s’il te plaît : …lus tu …ras… mieux je ..ou….rai t’ai…er."

Ça t’élance partout et te fait perdre le fil de ses propos, murmures qui résonnent bien trop fort contre tes tympans. Tout ton corps signale la douleur, maintenant que tu es réveillé. Des respirations nasales lentes et forcées, alors que tu tentes de rassembler ne serait-ce que deux mots qui filent dans le court de tes pensées. Elles sont kidnappées bien trop vite par les signaux douloureux, et tu réprimes des grognements en gardant la mâchoire serrée, les lèvres fermées. Tu ne sais même pas comment tu as réussi à dormir, si tel est vraiment le cas. Tu aurais préféré ne pas te réveiller, cette fois-là.

Tu n’arrives pas à te raisonner, tu ne sais pas vraiment pourquoi il est là, entre toi et l’odeur de ton Alpha.

Tu ne comprends pas, et pourtant, il y a quelque chose que tu sais déjà lorsque tu le vois.

Tu n’arrives pas non plus à le lâcher du regard : il suffirait que tu fermes les yeux, suite à un élancement, et c’est lui qui pourrait s’élancer vers toi.

C’est bien ridicule, mais c’est comme ça.

Ta gorge te fait trop mal, est bien trop sèche pour que tu parviennes à cracher quoi que ce soit.

"Qu’est-ce… que" parviens-tu à aligner non sans mal. L’impression que ta respiration siffle, presque imperceptible. Fatigue. Tu pinces à nouveau tes lèvres. Tu te fais violence pour ne pas fermer les yeux, car ça brûle, ça tire, ça te tord, te lime, ça t’écrase aussi ; et tout ça en même temps. "t’es qui ?" Ça prend moins de temps, beaucoup moins de temps, formulé comme ça : c’est que tu as désappris toutes ces fioritures verbales qui faisaient de toi quelqu’un de noble, de respecté.

Mais à quoi bon t’en inquiéter, l’oiseau ne te connaît pas. Plus tant que ça.
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MessageSujet: Re: marks   marks EmptyMar 28 Sep - 5:23
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taste of heartache and war
nuit du 28 août et matin du 29 août 2007 | @Logan Yaxley


Logan le regarde ― Logan le regarde ― Logan le regarde et le poids de son regard pèse lourdement sur le sorcier, qui ne déteste rien de plus qu’attirer les regards. Qui les évite. Qui lui-même regarde uniquement lorsqu’il sait qu’on ne peut pas le voir, qu’il ne craint rien. Il a vu le bleu de ses iris, le noir de ses pupilles, et leur chemin sur ses traits, son nez busqué, son profil nerveux, réveille l’envie nette de fuir. De se cacher. Sous le lit de Mr Alvarez. Derrière sa sœur. Derrière quelqu’un qui saura le protéger.
Mr Alvarez dort, Attia n’est pas là, mais lui, oui.
Il a accepté. Il tient parole.

Sa question dépasse complètement son patient et le réseau de tics crispés qui agite le Yaxley semble vibrer jusque dans les nerfs du demi-Selkie, qui ne peut pourtant pas agir à l’aveugle. L’homme n’est pas en danger de mort et l’urgence n’est donc pas de mise, ni recommandée, qu’importe ce que l’instinct et l’expérience lui dictent à cet instant. Il n’ose ni bouger, ni davantage détourner son propre visage de son regard inquisiteur, bien que ses yeux sombres se permettent de quitter la courbe de la joue pour regarder les lèvres pleines et pâles, si serrées qu’elles disparaissent ; la mâchoire tendue ; le cou raidi. Autant de signes de cette souffrance qu’il se sent horrible de lui faire endurer pendant ces secondes supplémentaires alors qu’il a tout littéralement à portée de main pour alléger son fardeau et rendre ce lendemain de pleine lune tolérable. Un geste et il aura une potion entre ses doigts, prête à être administrée, ou sa fidèle baguette, pour un sortilège bénin, mais ce qui émane du jeune lycanthrope ne lui permet pas de bouger. « Qu’est-ce… que » Il ne le presse pas, ni ne tente de compléter sa phrase, bien qu’il ait le loisir d’imaginer tout ce qui peut suivre ― qu’est-ce qu’il fout là, par exemple. Lucjan, plutôt, écoute : le rythme haché du souffle, sifflement, de Logan. Il regarde : le torse qui se soulève, longuement, avant que les mots se crachent : « t’es qui ? »

Il lui en a trop demandé.
Il laisse sa nervosité prendre le dessus.

Le Selkie prend conscience de ses mains crispées et il fait l’effort de les détendre, d’étendre ses doigts sur ses genoux. Il est le guérisseur, ici, il doit être en contrôle. C’est lui qui dirige et non pas Logan Yaxley, qui n’en est même pas en état. Il inspire, expire, avant de répondre, la voix encore plus basse que précédemment : « Birdie. Il ne sait pas si c’est la bonne réponse. Il ne sait pas si Logan l’a reconnu ― il se dit que non, il a toujours été discret, Yaxley était dans l’année sous la sienne, il a tout fait pour ne pas attirer l’attention de qui que ce soit, s’il se souvient de lui, c’est d’un autre lui. Donner un surnom au lieu de son prénom est toujours aussi étrange, étranger, et bien qu’il l’ait choisi seul, il a quand même le sentiment de mentir. J’étais présent, cette nuit. Pour ta transformation. »

Rassurer, avant d’interroger.
Ils ne sont pas pressés.
Il doit prendre son temps.

Se souvient-il de lui ? De ses ailes ? De souvient-il de l’herbe sous ses pattes et de son ombre au-dessus de sa tête ? De la lune rouge sang ? La plus proche expérience que Lucjan ait vécu qui se rapproche de la lycanthropie est celle de sa première transformation animale, dans cet instant où il a vu la sterne arctique dans son esprit et où il lui était impossible de retourner en arrière, de regretter. Il y a pourtant un monde entre ce qu’a vécu le Yaxley, cette incarnation autre et bestiale qui prendra désormais le dessus sur lui à chaque pleine lune, et ce qu’il a vécu il y a bientpot treize ans (il était bien trop jeune). Il y a le choix (quoique)(il ne sait pas, mais Logan aussi a fait un choix). Il y a la conscience. Il y a les souvenirs. « Je suis là pour t’aider. Le ton est ferme, sans quitter le calme qu’il a appris à maîtriser à St Mungo’s ― rassurer. Être clair. Être en contrôle. Il sait tout cela, il l’a déjà fait, ce n’est pas la première fois. Je suis guérisseur. » L’homme sait qui il est et pourquoi il est là. Il veut l’aider ― il a promis. « Comment te sens-tu ? »


Dernière édition par Lucjan Sacramoni le Mer 29 Sep - 21:49, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: marks   marks EmptyMar 28 Sep - 17:58
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taste of heartache and war
nuit du 28 août et matin du 29 août 2007 | @Lucjan Sacramoni

tw: wounds, self-destructive behavior

Il paraît évident que tu aies été briefé avant que tout ceci n'arrive : c'est la raison pour laquelle, entre autre, Javier a accepté - pour ne pas dire, que vous aviez décidé d'un commun accord - de t'accompagner durant cette première lune. Parce qu'il sait à quel point la douleur s'en voit encore plus brûlante et cinglante en l'absence de ses pairs. Auprès de toi il n'y avait que l'Alpha, c'est à la fois peu et beaucoup, mais tu ne t'en plains pas. Tu ne t'en plaindrais certainement jamais, comme de toutes les choses que tu as pu décider pour toi. Ton sens des responsabilités - du contrôle, dira t-on même - est tel qu'un regret de ce type n'aurait pas pu suinter de ton ego ne serait-ce qu'un seul instant.

Tu ne regrettes pas vraiment ce que tu as fait autrefois. Ce n'est pas tout à fait le mot pour ça. C'est d'ailleurs ce qu'espèrent les personnes qui t'accompagnent autour de toi à Dagobah, et peut-être même cet oiseau-là, en face de toi.

Peut-être croit-il que tu es de ces personnes cruelles - mais humaines - et qui, de fait, sont en capacité de regretter quoi que ce soit. Si tel est le cas, tu ne t'en rends pas compte, ou tu ne le vois pas — tout ce que tu aperçois, ce sont des fanges de soufre dans ta mémoire, et tout ce qu'on fait avec ces fanges, c'est qu'on ne les regarde pas.

La confusion qui t'anime (d'une façon dont tu n'aurais jamais souhaité te montrer) prend heureusement le pas sur ces instincts de défense que l'animal te hurle. Pas l'oiseau, l'autre — celui qui ne dort pas là-bas, mais celui qui est là.
Les signaux douloureux ne sont que des vagues perpétuelles qui t'enlisent dans la confusion, donc, et t'empêchent d'avoir un comportement déviant, voire violent, qui pourrait même nécessiter que ton Alpha te remette à ta place. Tu n'y penses pas, même si la présence de ce dernier ne te laisse pas indifférent, comme si un arc électrique te rappelait sa présence en permanence.

Tu as la mauvaise idée de te redresser, pour mieux écouter. Pour mieux le sonder. Parce qu'au delà de ton cardiaque qui cogne, cogne et cogne encore trop fort, il y a le sien que tu entends un peu trop bien, qui n'est pas loin de rattraper ta cadence. Et ça, ça t'agace. Comme le reste, le mal, la soif, la fatigue, tout t'énerve, même lui qui essaie de te dire qui il est avec son "Birdie."
Personne ne s'appelle Birdie de nos jours. Est-ce qu'il se fichait de toi ?
Ton irritabilité essentielle te souffle ces terribles pensées, avec l'envie de lui expliquer qu'il ne faut pas jouer, pas avec toi, pas maintenant, pas quand le goût du sang se révèle à nouveau sur ton palais. D'où vient-il ? "J'étais présent, cette nuit." Tu n'en sais pas plus, aussi ignorant de la personne qui se dresse en face de toi, semble t-il. Confusion qui t'empêche d'aller fouiller dans ta mémoire, d'aller arpenter les couloirs de Hogwarts en recroisant son regard de biche qui ploie.

"Pour ta transformation.L'oiseau…" relâches-tu dans un soupir presque grommelé, lui aussi douloureux. Une de tes paumes brûlantes, cerclées de sang de dragon, vient se poser contre ton front qui l'est presque autant.  Tu as fermé les paupières quelques instants, car tu as compris qui il était, tu te rappelles de l'oiseau qui ne disait rien, mais qui veillait comme si sa vie en dépendait. Personne n'est façonné avec autant de dévouement pour son prochain, à moins d'y gagner quelque chose. Tu en es persuadé, et tu ne crois pas à l'empathie désintéressée. Une mission, alors. Seulement une mission que de prendre soin.

D'un étranger...

"Je suis là pour t'aider. Je suis guérisseur." Ça t'agace, alors que tu ne voudrais pas. Vraiment pas que ce soit le cas. Parce qu'avant tout ça, tu t'es même promis de lui dire merci, une fois que tout ça serait fini. Logan Yaxley ne dit jamais merci. Yaxley est mort, alors te voilà ici. Tu hoches un peu la tête à la positive, mais même ce mouvement-là semble te micro-désorienter. "Comment te sens-tu ?" En te relevant, en t'asseyant sur ta literie de fortune, les chairs encore chauffées par ta morsure s'étirent et te rappellent elles aussi. Sans pouvoir te retenir, cette fois-ci, tu grognes et geins en même temps, signe qu'un pic de douleur a été atteint.
Une vague de chaleur, de froid, se superposent à ce moment-là. Tu essaies de te rappeler ce que Javier t'a dit, Javier que tu vas chercher du regard brièvement par dessus ton épaule dénudée, sans te décider à aller le réveiller. Lui aussi en a bien eu assez.

Les restes de l'animal sont encore là, tu les sens, ça bous au fond de toi.

"Mal." que tu sors entre tes lèvres pincées, mâchoires crispées, ton front contre un de tes avant-bras que tu presses, presses, presses encore plus fort, pour ne pas faire autre chose qui lui coûterait un bras. Ta phrase entière aurait sans doute ressemblé à quelque chose comme : J'ai mal partout. J'ai besoin de boire des litres d'eau. Et je commence à avoir froid, et faim. Tout ça à la fois.
Mais la seule chose qui est sortie est "Mal…" que tu répètes beaucoup plus bas, dans une expiration murmurée, comme si le ton employé était à lui seul un mantra pour te rassurer.

La vérité, c'est que tu as même besoin d'autre chose, c'est de serrer quelque chose entre tes dents. Même un foutu bout de bois aurait suffi, mais au lieu de ça, cet appel instinctif est soulagé par ton avant-bras coincé entre tes mâchoires. Et tu serres, tu serres, et paradoxalement, t'as l'impression que ça fait moins mal, comme ça. Peut-être parce que ce mal-là, c'est toi qui l'a choisi, encore une fois.


Dernière édition par Logan Yaxley le Jeu 30 Sep - 8:49, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: marks   marks EmptyMar 28 Sep - 23:03
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nuit du 28 août et matin du 29 août 2007 | @Logan Yaxley


Lucjan a légèrement hoché la tête lorsque dans un soupir, la reconnaissance est venue : « L’oiseau... » Il en est content, un peu soulagé. C’est bon signe. Signe qu’il se rappelle un peu de ce qu’il se passe, s’est passé, que le monde reprend un semblant de sens autour de lui. Signe aussi que, à défaut de lui faire confiance, au moins il peut reconnaître qu’il est encore là et n’a pas disparu avec le lever du jour. Le blond brun se relève de sa couche dans une série de craquements sourds et Lucjan le guette, dans la manœuvre, à l’affût de blessures qui ont pu lui échapper. Le geignement, grognement, de Logan répond à sa question sur son état aussi bien que le « Mal » lourd qui passe ses lèvres. Il voudrait lui demander où, comment, ce qu’il peut faire, comment il peut aider, mais le guérisseur doit s’adapter au patient plutôt que le contraire. Il ne peut pas le forcer et se réfugier dans l’académisme et les patients idéaux (et rudement impossibles) présentés sur papier : le lycanthrope est là, il est bien réel, et il a ― « Mal… »

Mal à s’en faire mal.

L’Animagus détache sa ceinture, la tire des passants de son pantalon et la plie en deux, en quatre, avant de la tendre à l’homme. Aucune hésitation à sacrifier le cuir onéreux aux dents du lycanthrope, si c’est pour qu’il cesse de se blesser (à lui aussi, ça semble le faire souffrir, de le voir ainsi). « Mords ça. » Pas de réaction, pas de réponse, et Lucjan craint ― craint qu’il soit aspiré dans une spirale de douleur, qu’il se fasse réellement mal, que ce ne soit que le début. Il doit rester en contrôle de la situation. Il voudrait (s’il en était capable, si cela ne lui demandait pas un tel effort) prendre son visage entre ses mains, le forcer à arrêter, plaquer ses paumes fraîches sur sa peau chaude pour le ramener à lui. Il ne peut pas et ne le fera pas. « Logan. Le prénom l’ancre dans le présent et avec lui, à un patient qui n’est pas anonyme, n’est pas n’importe qui, n’est pas un inconnu. Ce n’est pas non plus un vulgaire Yaxley : c’est Logan. Je sais que tu as mal. Je le sais. » La décision de sa voix douce est réelle et il regarde le lycanthrope jusqu’à ce que celui-ci rouvre les yeux et le regarde en retour, et qu’il puisse voir dans le brun de ses iris que son savoir est celui d’une expérience si non pas identique, suffisamment semblable. Il compte silencieusement les secondes pendant lesquelles il est capable de soutenir son regard, jusqu’à avoir l’impression que les iris se faufilent sous sa peau, s’infiltrent au fond de lui, jusqu’à ce que ça le brûle. Jusqu’à ce que le Yaxley obtempère et laisse son bras au profit de l’objet, mais il le fait, et Lou est soulagé (et pas seulement d’enfin pouvoir regarder ailleurs, le cœur battant la chamade dans ses oreilles et dans son torse, assorti à une vague nausée). Inquiet, aussi, alors que la mâchoire a laissé des traces nettes et creuses de dent dans la peau pâle et que si le sang a coulé, l’autre est bon pour une cicatrice de plus.

La chair de poule née sur les épaules nues du Yaxley ne lui échappe pas et il attrape une couverture sèche, douce, pour mieux la draper autour de l’homme. Il a besoin d’un bain (ils ne sont pas à côté d’un loch pour rien), il a besoin de manger, besoin de boire, de dormir, et pour réussir tout cela, il ne doit plus avoir mal. Somme simple de choses à faire et de l’ordre dans lequel Lucjan doit les effectuer.

Plonger dans la nécessité de son travail contribue à le ramener au calme. Il laisse sa baguette en paix, pour le moment ― tout est déjà prêt, de toute manière ― et s’attarde plutôt à préparer quelque chose à boire pour le lycanthrope. Une potion à la robe d’un bleu tendre qui calmera les douleurs de ses muscles, de ses os et de ses tendons malmenés, étirés, déchirés, tordus dans une forme qui n’est pas la leur, soumis à une malédiction qui dépasse tout ; la moitié d’un élixir afin de calmer ses possibles maux de tête et abaisser une toute aussi possible fièvre. Le tout est versé dans le même verre costaud et dilué de suffisamment d’eau pour faire oublier ce qu’il boit. Le cocktail (il manque seulement une ombrelle de papier) est déposé sur la table de fortune qui jouxte le lit de camp, à portée de main de Logan lorsqu’il voudra le boire. « Pour la douleur. Un bref spectre de sourire flotte sur ses lèvres, alors qu’il ajoute : Le goût n’est pas si horrible, promis. »
Un léger arrière-goût de guimauve.

Dans le matériel placé derrière lui, il attrape des compresses, un bol et un flacon d’essence de Murlap. « Je vais regarder ton bras. Celui fraîchement mordu, sous-entend-il, en regardant ledit bras avec insistance. Où Mr Alvarez t’avait-il mordu ? » Il ignore si les Avengers ont quelqu’un qui sait prodiguer des soins, dans leur équipe, et les plaies faites par des lycanthropes sont très difficiles à cicatriser, lentes, douloureuses : il a presque peur de voir sur quoi il va tomber, si Logan a dû s’occuper seul de sa morsure, ou s’il n’a pas pu mettre la main sur les ingrédients essentiels pour faciliter la cicatrisation.
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MessageSujet: Re: marks   marks EmptyJeu 30 Sep - 8:54
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nuit du 28 août et matin du 29 août 2007 | @Lucjan Sacramoni

tw: blood, wounds, self-destructive behavior

Tout ce qui semble traverser ton esprit à cet instant ressemble à des échos pulsatiles — sans doute celles de ton pouls contre tes tempes, chargées de ces mots criblés, mitraillés, non verbalisés : arrête, arrête, arrête.
Arrête la douleur, arrête de te mordre, arrête de réagir comme un animal sans la moindre miette de raison, de jugeote.
Mais tu continues, parce que dans ce geste que tu ne contrôles pas, il y a comme une libération, celle qui ne détruira pas autour de toi, pas tant que ça. 
Le son que tu entends, aigu et presque désagréable, d'un ardillon contre sa boucle de ceinture, tu ne te rappelles pas de l'avoir entendu si fort avant cette nuit. Quelle heure est-il ? Pas la moindre idée, mais l'humidité et ta confusion te disent : nuit. Tu sens l'odeur et la chaleur se rapprocher, manque plus qu'un souffle pour balayer imperceptiblement quelques mèches de tes cheveux d'encre, humides à souhait. Tu luttes pour ne pas le repousser, tu luttes encore entre cette voix qui dit "il t'aidera", et le grognement d'un loup qui lui somme un virulent "éloigne-toi".
"Logan."
Tu ne sais même plus si c'est toi.
Tu l'entends encore, parfois, quand on daigne t'appeler. Mais quelque chose en toi s'est détaché de ça, et pire encore, de ton patronyme, que tu ne veux tout bonnement plus entendre de la bouche de qui que ce soit.
Tu l'entends bien celui-là, et tu ne le perçois pas comme un reproche, et ça t'étonne.
Ça aussi ça t'étonne :

"Je sais que tu as mal. Je le sais."

Personne ne t'a jamais parlé comme ça.
On aurait te parler comme ça.
Le nombre de fois où tu as eu mal, sans que personne ne s'en aperçoive. À toutes ces émotions refoulées derrière un rideau de fer, bardées pour que jamais personne ne puisse y toucher. Ne surtout pas les laisser sortir, seulement les écraser.
L'oiseau arrive, lui, avec ces mots, sans s'imaginer qu'il balaie tout ton système de défense d'un battement d'ailes.
Tu n'y crois pas, tu te dis même que tu as mal entendu : tu arrives à ouvrir les yeux, à aller chercher son regard, pour rendre la chose plus tangible, plus réelle. C'est à toi qu'il parle. C'est à toi qu'il dit ça. Que tes émotions et tes douleurs sont légitimes, et qu'elles ont le droit d'être là.
Sans sommation, tu fais le transfert entre ton avant-bras et sa ceinture pliée sur plusieurs fois, garantissant que tes mâchoires d'hybride ne les détruisent pas d'une traite.
Il a raison. C'est peut-être mieux comme ça.
Ça tire, ça brûle, mais ça va mieux. Juste là, sur ton bras. Le reste, non. Pas encore.

Le goût de rouille est encore plus présent, et il est encore plus déroutant : ce n'est pas la première fois que tu goûtes à ta propre sève vitale, et ça te froisse à l'intérieur, quelque part. Comme ton sang, tes émotions ont toujours vécu en circuit fermé. Sauf depuis un an et des poussières — le temps, c'est plus vraiment ça désormais.
Or tu sens le liquide s'échapper doucement de tes chairs, en doux rappel. T'aimerais ne pas en mettre partout, ne pas salir. Ça te rappellerait presque ces manies de propreté de ton paternel, qui t'ont poursuivies le clair de ta vie. L'intérieur peut bien être noirci par la colère ou la souffrance, l'extérieur doit rester lisse et plaisant.

Y'a l'émotion - celle qui touche l'enfant mort-né en toi - qui reste malgré tout, et tu préfères te dire que ce sont des gouttes de sueur qui se mêlent à tes paupières lorsque tu les fermes si fort. L'animagus s'est un peu détourné, c'est le moment rêvé. La pénombre joue aussi en ta faveur, mais tu ne penses pas tant que ça à te cacher. Ou peut-être que si finalement. Peut-être que c'est là quelque chose de bien plus puissant que l'animal qui ronge le cuir d'une ceinture.

"Pour la douleur." Tu ne sais pas de quoi il parle, tu ne le regardes pas. "Le goût n'est pas aussi horrible, promis."

Dans l'inspiration qui suit, tu comprends ce qu'il veut dire. Les effluves de guimauve, de camomille, et d'autres plantes que tu connais que trop bien. Lorsque tu vas chercher brièvement du regard le contenant, la couleur de son contenu te rassure, bien que son bleu soit dilué dans de la flotte. Pas trop calcaire, tu l'espères.

Tu hoches un peu la tête, en guise d'accusé-réception, pour lui signaler que tu as compris. Toutefois, une part de toi se met à gronder : "bois-le en premier."

Ridicule.

Ridicule de l'avoir même prononcé, ce "vas-y d'abord toi," gauche et un poil irrespectueux.

On t'a apprit à te méfier, même - et surtout - de ceux qui promettent de t'aider.

Shanti a un carnet rempli de leurs noms, et certains ne se sont parfois pas réveillé après avoir goûté eux aussi à leur cocktail.

Tu te trouves tellement ridicule d'avoir dit ça, au fond, que tu réussis à ôter sèchement la ceinture pour aller récupérer d'une main le breuvage, que tu t'essaies à boire sans en mettre partout — c'est là où tu te rends compte que tout ce qui t'anime, toi et ton corps, te font irrémédiablement trembler. Heureusement, Birdie avait eu la bonne idée de ne pas le remplir totalement, ce verre épais. L'inverse et on aurait cru qu'on te manquait de respect.

Il te parle d'Alvarez et de ta morsure primordiale - mais pas si primordiale que ça, au demeurant - alors que tu manques de donner un coup de dent réflexe sur l'arc en verre qui te déverse son contenu. Trop de saveurs, celles que tu appréciais même en tisane les soirs d'hiver, qui te rappellent tes anniversaires seuls avec ton piano et tes livres. Parfois, tu le penses, tu le sens : rejouer te referait vivre, ne serait-ce qu'un peu.

Où t'avait-il donc mordu ? La première pensée, qui chevauche ces propos, c'est bel et bien l'écho d'Alvarez : un patronyme que tu as l'impression d'être tien depuis ce soir, sans trop savoir pourquoi. Peut-être qu'un animal sans nom est pire qu'un animal qui en possède un. Tu ne sais pas. Tous les animaux que tu as côtoyé à la VB et même avant n'ont jamais reçu cette considération de ta part. Alors pourquoi est-ce que tu voudrais brutalement t'appeler Alvarez, alors que ce patronyme n'est pas uniquement celui d'une bête en souffrance ?

Le verre claque contre la plaque de fortune qui faisait office de table de chevet, et tu remords aussitôt la ceinture, la fausse trêve ayant été de courte durée. Il te faut au moins quelques secondes, longues, pénibles, avant de pouvoir daigner lui formuler des bribes de réponses, que l'oiseau avait bien heureusement décidé de ne pas aller chercher seul.

"Flanc," il va falloir attendre, attendre que le breuvage fasse effet, attendre que tu prennes un peu plus confiance en cet étranger dont tu sens l'odeur jusqu'à ton visage, alors qu'il ne t'a pas touché. Tu retires à nouveau le cuir de ta bouche. "Gauche," et tu l'y replaces en forçant une expiration nasale la plus lente et contrôlée possible. Le ton de sa voix, les mots qu'il a employé, sont encore là. Il sait que tu as mal, il le voit, l'entend, mais ne le sent pas. Mais ces mots-là ne se désincrustent pas de ton esprit qui a mal.
C'est pas vrai. Il ne le sait pas.
Tu forces le contrôle, une force mentale qui te caractérise tant mais dont tu peines à jouir ces derniers temps.
Personne ne sait.
Parce que tu sais très bien ce qu'il va vouloir y faire, parce que c'est ton instinct qui te le hurle, et le loup aurait mille fois préféré qu'il s'agisse de l'un des siens qu'un parfait étranger.
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MessageSujet: Re: marks   marks EmptyJeu 30 Sep - 21:45
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taste of heartache and war
nuit du 28 août et matin du 29 août 2007 | @Logan Yaxley


« Vas-y d'abord toi. » Le grondement soudain et brute de Logan porte toute sa méfiance autant que sa défiance et Lucjan ne peut rien y faire ― rien, sauf tendre la main vers le verre, afin de prouver qu’il n’y a aucun danger dans la décoction assemblée, les potions concoctées par ses soins attentifs. Si c’est ce qu’il lui faut, il le fera. Le lycanthrope est toutefois plus rapide et à peine effleure-t-il le verre des doigts que celui-ci est pris par son légitime possesseur. Son contenu avalé sans attendre, à son grand soulagement.

Il ira mieux.

C’est patiemment que l’hybride attend la réponse du Yaxley. Il a tout son temps. « Flanc. Gauche » Deux mots hachés, séparés, trois syllabes douloureuses glissées entre des dents serrées qu’il ne peut pas s’empêcher de fixer, alors qu’elles laissent indélébilement leur marque dans le cuir de sa ceinture. La mâchoire raide au point que le guérisseur craigne qu’il se la déboîte par la pression formidable et de devoir la replacer (il s’imagine encore une fois y poser les mains et il lui semble que ses paumes brûlent à cette seule idée, autant que sa gorge se serre de stress ― ce serait trop). Raide au point qu’il le remercie d’avoir préféré l’objet offert sans hésiter à son membre supérieur, au risque de devoir faire plus qu’un simple pansement et devoir justifier à Mr Alvarez pourquoi son patient est dans pire état une fois la pleine lune passée. Il lui fait confiance et il est supposé être là pour aider, non pas pour nuire. Il hoche un peu la tête à son tour, au rythme du souffle long et contrôlé du Yaxley (à deux doigts de se calquer sur son souffle pour lui-même garder son calme). « Merci. »

Il remplit à nouveau le verre, cette fois-ci uniquement d’eau.

« Je vais te toucher le bras. Ça te va ? » Il le prévient parce que Lou, lui, déteste être touché. Surtout par surprise, au risque d’être repoussé plus ou moins doucement (surtout moins, ce qui peut étonner venant de quelqu’un généralement aussi placide et inoffensif que Lucjan). Surtout lorsque rien ne va. Surtout par des inconnus. Surtout alors que tout semble être ligué contre lui. Alors il prévient, il demande, il s’assure que Logan le sache et soit d’accord, en même temps qu’il se prépare lui-même (ce n’est pas parce qu’il l’initie que c’est moins étrange, ou à peine).
Il faut croire que soit Logan a les mêmes réticences aux contacts, soit il ne lui fait vraiment pas confiance, voire les deux (probablement), mais l’assentiment est terriblement long avant d’advenir et sans non une méfiance si palpable qu’il lui semblerait pouvoir la toucher. Le malaise croît au fur et à mesure que les secondes s’égrènent et l’envie lui revient de se cacher, pour y échapper.
Autant vous dire que le signe de tête de l’homme est le bienvenu et que bien que délicat dans ses gestes, il ne tarde pas à s’y mettre. Manquerait plus qu’il revienne sur sa décision et le croque à son tour.

La peau de Logan est chaude. Presque trop, assez pour qu’une pointe d’inquiétude le taraude, bien que la logique lui souffle que ce n’est pas inhabituel et qu’il se fait du souci pour rien (c’est plus fort que lui). Le bout de ses doigts s’engourdit et il se souvient de leur contact accidentel contre le visage du loup-garou (et inutile de vous dire qu’il serait mortifié d’apprendre que Logan peut littéralement sentir son odeur sur sa peau). Il tourne le bras droit afin de mieux voir la plaie fraîche. Le sang y perle, là où la chair s’est fendue sous la pression des dents les plus aiguisées, de la mâchoire impitoyable. Une cicatrice supplémentaire y trônera, souvenir de ce matin de première pleine lune. Lou est désolé, mais ne soupire pas, ni ne le montre. Ça lui rappelle trop lui-même pour qu’il se moque, ou qu’il ne puisse pas intimement comprendre.

Le réseau de ses propres cicatrices semble s’enflammer, vibrer depuis les stries de son torse aux marques qui ornent son bras (droit, lui aussi)(il n’y a parfois rien d’anodin). Leur assemblage cruel se fait memorabilia de ses accomplissements magiques et leur ancienneté n’empêche point que parfois, il lui semble que ses blessures sont encore ouvertes, fraîches. Qu’il est encore tordu de douleur, de peur, dans les bras de sa sœur aînée, au matin de sa propre première nuit. D’orage.

Lucjan aurait peut-être préféré une éclipse.

Il doit se concentrer pour ne pas y penser et oublier la nuée de picotements dans ses mains. Il nettoie prudemment la blessure (heureusement propre, il suppose que c’est l’avantage de se mordre soi-même dans un environnement contrôlé), puis y applique une compresse imbibée d’essence de Murlap pour en soulager la douleur. Lucjan s’occupera de la panser du mélange de dictame et de poudre d’argent une fois qu’il aura jeté un coup d'œil au flanc du Yaxley. Ce qui, au demeurant, ne lui tente pas vraiment, ni ne tente au Yaxley en question. La réponse a été longue à venir pour une blessure évidente, exposée, alors que sera-t-elle pour sa morsure, la véritable ? « Je vais devoir regarder et toucher ton flanc. Gauche. Il l’aura deviné et anticipé. Ce n’est pas obligé d’être tout de suite. » Ses yeux sombres se fixent sur un carré de chair nue, sur le bicep, sur une main qui ne porte plus aucune trace des griffes de la nuit, ni de la fourrure blanche et épaisse qui a recouvert la peau claire. Il n’avait jamais vu de loup-garou porter ce pelage et il en a été fasciné, ce témoin privilégié de la transformation.

Il voudrait dire à Logan ce qu’il a vu. Lui raconter la nuit dans tous ses détails. Lui transmettre un peu de sa propre ivresse. Lui parler de sa fourrure, des reflets rouges de la lune dans ses yeux, de cette impression de faire un avec la nature et avec eux.

Il ne peut pas ― c’est trop.
Alors il demande plutôt « Tu as faim ? », en détournant le regard pour cesser de fixer cette main et revenir à son rôle. Celui véritable.
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MessageSujet: Re: marks   marks EmptyMar 5 Oct - 16:04
C'est en t'étonnant de tes propres comportements que tu réalises à quel point il est simple, si simple de commettre l'irréparable, lorsque l'esprit n'est pas suffisamment entraîné au contrôle strict de ses émotions. Cet avantage t'a donc été offert depuis si longtemps que tu le croirais inné. À vrai dire, tu n'aurais jamais songé qu'à ce stade-là de ta vie, c'est ce pan-là de ta personnalité, rigide à souhait, qui allait te sauver — te sauver toi, peut-être, mais aussi celui qui t'avait promit de t'aider.
Mais lorsque la bête est réveillée, et que l'humain s'est endormi au même titre que son apparence toute caractéristique, cette psychorigidité ne semble pas t'être d'un grand secours. C'est peut-être cela qui te frustrera les premiers temps ; à savoir l'impossibilité de contrôler l'animal que tu as créée. Cela semble même si ridicule d'y avoir cru.

Merlin soit loué, Alvarez est de ces Alpha qu'on ne fait plus. Du moins, que tu n'as jamais vu : la plupart sont des bêtes sanguinaires, (ou l'étaient à tes yeux), puisque selon toi, sont seulement réunis sous la bannière de la sauvagerie. Ce qui rassemble bien souvent un certain nombre de minions dans ces circonstances, n'en déplaise à ces chasseurs des Battues dont certains des tiens ont pu faire partie.

"Je vais te toucher le bras. Ça te va ?" la réponse instinctive est non, si peu que tu aies vraiment eu la parfaite clarté d'esprit pour y réfléchir. Les secondes, si ce n'est les minutes, interminables, s'écoulent alors que tu ne lui adresses qu'un regard fixe et un soupçon menaçant — tu ne voulais pas qu'il le fasse, vraiment pas, mais il s'agissait là plutôt d'un caprice animal que d'une réaction purement humaine et mesurée par la réflexion. S'il avait bougé à ce moment-là, tous les Dieux auxquels tu ne crois pas t'en soient témoin, tu aurais sans doute fondu sur sa carcasse trop grande pour toi, quitte à te blesser encore davantage. 

Tout à fait contre-productif vis à vis de son noble ouvrage.

Finalement, après cette phase de jaugeage, tu lui cèdes non sans peine ce privilège. Si bien que tu ne sais pas lequel sera le plus douloureux — être touché alors que tu ne le souhaites pas, ou bien lesdites blessures et douleurs qui ne s'arrêtent pas. Tu le regardes comme tu n'as jamais regardé personne : avec une intensité où véhémence quiète, tacite, que le moindre faux-pas pourrait libérer.
Tu suis ce qu'il fait, non sans mal, de tes yeux polaires qui se perdent dans la pénombre — c'est que sa peau à lui est si froide que tu en viens à te demander s'il ne le fait pas exprès, s'il n'y a pas un sortilège pour cautériser par le froid extrême prêt à être déployé sur tes chairs abîmées. Il n'a pas intérêt.

C'est en suivant tout cela que tu t'aperçois de ce que tu as fait à ton avant-bras, et tu n'y crois pas. Tu n'as jamais eu autant de force que ça. Prise de conscience qui amène avec elle une douleur lancinante, localisée, comme si l'oubli venait d'être repassé au fil d'une épée. Se rappeler.
La seconde chose qui te frappe c'est que l'odeur de l'oiseau, maintenant plus proche, te perturbe au point où tu sembles chercher la dernière fois que tu as pu la sentir aussi proche de toi. Pas dans la nuit à courir sous les étoiles, tu ne t'en rappelles pas — et tu ne veux pas savoir. Le temps de franchir les voiles et les brumes de confusion héritées de ton état de fatigue et plus encore, c'est celui que tu prends pour remonter jusqu'à ta joue.

C'est le temps que prend l'oiseau pour panser la plaie à ton bras, et la pression qu'il opère, nécessaire, te ramène là, te fait décrocher de brefs instants de cette pensée désagréable, celle de te dire que tu as été touché au visage sans t'en être aperçu.

L'anxiété de ne pas te rappeler des derniers événements, et plus encore, d'avoir été plus vulnérable que tu l'es déjà, commence à grimper. Ton pouls déjà rapide — la pleine lune, CQFD — est relevé par des piqués plus présents. "Je vais devoir regarder et toucher ton flanc." C'est pas ce que tu veux, pas maintenant. Ça t'élance à nouveau. "Ce n'est pas obligé d'être tout de suite." tu hoches la tête pour lui faire comprendre que c'est mieux comme ça. Que tu préfères attendre. Tu jettes un coup d'œil furtif par dessus ton épaule, vérifiant que ton Alpha dort toujours, ce qui semble être plus ou moins le cas — tu n'arrives pas à entendre son pouls à lui, le tien et celui de Birdie prennent toute la place ; et Merlin sait à quel point cela t'énerve.

Ça t'énerve presque autant, la façon dont il regarde ton bras, ta main. Tu ne sais pas ce que ça te fait — c'est seulement que tu ne comprends pas, et que tu ne veux pas de ça. Tu vas pour lui dire, mais il te coupe l'herbe sous le pied avant que tu n'aies inspiré tes prochains mots. "Tu as faim ?" Est-ce que tu peux lui faire confiance à ce point ? Pourtant ces mots font l'effet d'un gong dans ton esprit. Tu as soif de litres d'eau, comme tu as faim de kilos de viande. Tu attends que son regard revienne au tien et tu secoues la tête à la positive. Ton esprit se câble uniquement sur ton envie de manger, désormais, et tu cherches du regard, cherche à sentir discrètement d'où il pourrait sortir ces denrées. Peut-être est-ce dans un sac magique sans fond, ce qui expliquerait que tu ne l'aies pas senti plus tôt. Tu grimaces un peu et expires longuement en attendant qu'il cherche ce qu'il a à chercher.

Ce temps précieux, où tu fais ton possible pour te recentrer, canaliser, te permet, au delà de te soulager (le breuvage commencerait-il donc à faire effet ?), ramener à de terribles pensées.

"Pourquoi tu m'as touché ?" que tu finis par lui exprimer, d'une voix brisée et rauque car peu utilisée, mais suffisamment appuyée pour montrer à quel point cela ne te convient pas. Une voix grondée, en somme. D'ailleurs, il y a de fortes chances qu'il ne comprenne pas. Tu lui as dit qu'il pouvait te toucher, n'est-ce pas ? Alors avant qu'il ne fasse l'idiot, et rassemblant encore toutes tes forces pauvres pour vocaliser, tu rajoutes, fixant un point dans son dos comme si tu allais t'y jeter. "Je sais que tu m'as touché." et tu dormais quand il l'a fait, c'est évident désormais.
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MessageSujet: Re: marks   marks EmptyMar 5 Oct - 22:19
Il y a une impression qui lui revient, alors qu’il croise à peine les yeux bleus de Logan ― celle de l’eau. Celle de nager à contre-courant. Il y a quelque chose de parent à cette résistance dans leurs interactions, depuis que l’homme s’est réveillé et que chaque geste, chaque parole, a occasionné une dépense superbe d’énergie autant du côté de l’hybride que du maudit. L’impression de se battre, d’avancer dans le sens qu’il ne doit pas, de tenter de garder la tête au-dessus de l’eau alors que le moindre remou tente de l’engloutir. L’impression est connue du sorcier, lorsqu’elle s’applique justement à l’eau. Apprivoisée, domptée au meilleur de ses capacités, appréciée, alors qu’il dépasse ses limites afin de se sentir faire un avec l’élément. Appliqué aux êtres, c’est toutefois encore et toujours difficile, et il y avait longtemps que la sensation d’être submergé ne s’était pas faite aussi prégnante.

Lucjan ne devrait pas autant perdre ses moyens et son contrôle. Logan n’est pas le premier lycanthrope auquel il a à faire, ni le plus blessé, et la situation n’est en soi pas bien différente de toutes les pleines lunes auxquelles il a précédemment assisté. Définitivement plus intime, mais le demi-Selkie a toujours été de ceux à préférer les petits comités. Il est au meilleur de sa magie, de ses humeurs, de son énergie ― s’il devait arriver quelque chose, il serait encore celui le plus à même de se défendre, de les défendre. S’il a demandé à porter trois cercles à son poignet non plus un seul, c’est parce qu’il s’est senti suffisamment en confiance, capable, d’assumer plus officiellement son rôle de guérisseur auprès de l’Ordre du Phénix, de prendre des risques. Si on a accepté, c’est qu’on peut se fier à lui. C’est qu’on le sait capable.

C’est ridicule de se retrouver si démuni devant ce loup-garou-.
Ridicule de sentir la noyade si près.

Que le Yaxley ait faim le rassure sur son état et il quitte son siège pour se diriger vers un autre coin de la tente, où une table est montée, une caisse fermée posée dessus. Il s’assure d’ailleurs d’un regard que Mr Alvarez est toujours endormi, de quelque chose comme le sommeil du juste (et aussi un peu de celui artificiel amené par sa propre potion de sommeil sans rêve)(il n’y en a pas toujours de disponible, alors autant en profiter). Le paquetage contenant la nourriture rassemblée afin de sustenter non seulement deux hommes, mais deux lycanthropes, affamés, a été soigneusement enchanté. Afin de ne justement pas attirer l’attention et l’appétit de créatures (magiques ou non) en leur absence, ou d’autres lycanthropes, surtout ennemis. Parce que bien sûr, on parle de viande. Rouge. Fraîche. Saignante.

Dans son dos, la voix de Logan résonne, plus forte que leurs précédents échanges à mi-voix, bien que portant la même fatigue : « Pourquoi tu m'as touché ? » Il ne va quand même pas lui réexpliquer ce qu’il vient de faire, si ? Il l’a regardé tout du long et vraiment, ce n’est pas de la grande médecine mystérieuse qu’il a opéré sur son avant-bras. Peut-être est-il encore plus confus qu’il le pense ? Il veut répondre, déjà prêt à lui demander s’il se souvient de son nom et de celui du Ministre de la Magie, mais l’homme le prend de court : « Je sais que tu m'as touché. »

La précision, l’insistance, est glaçante.
Évidemment qu’il sait ce dont Logan parle et que celui-ci a raison.

Ses mains sont immobiles au-dessus de la caisse de nourriture et le dos tourné à l’homme, ce dernier n’a pas le loisir de tout de suite voir une rougeur nette éclore sur ses joues bronzées. Pris en flagrant délit, Lucjan ne sait pas quoi répondre. Il n’a pas de bonne réponse à cette question, si ce n’est la vérité, mais celle-ci lui semble soudain dérangeante. Presque trop simple pour être crédible. Il ne peut pas simplement lui dire qu’il voulait le regarder. « Pour mieux voir ton visage, dit-il en tournant légèrement la tête, de façon à ce que Logan puisse voir son profil par-dessus son épaule. Voir si tu y étais blessé. C’est à peu près vrai. C’était très certainement englobé dans le geste, celui que le brun reproduit sans y penser, effleurant sa propre joue. Tu n’avais rien. Il devrait s’excuser. Lui dire qu’il ne le refera plus. Affirmer que vraiment, il ne voulait pas le toucher. C’était un accident. Il s’en serait passé. Il a encore l’impression que ses doigts le brûlent ― la sensation est revenue en même temps que la question incisive et brusque du Yaxley, mariée à cette impression froide qui a voyagé tout son corps depuis le point dans son dos fixé par les yeux glaciaux de l’homme. Excuse-moi. » Il ne l’excusera sans doute pas.

Il attend encore une seconde avant de revenir à son occupation, en gestes mécaniques et rigides qui trahissent son inconfort. Lever les sorts posés sur la caisse. L’ouvrir. Vérifier que tout est là. Sortir des plats de plastique très généreusement remplis de viande crue découpée en cubes égaux, pas même assaisonnés. Deux bols. Constater qu’il a oublié de prendre des couverts. Soupirer un peu de son propre oubli, attraper les morceaux de bois supposés servir d’attelle au cas où. Les tapoter du bout de sa baguette et les faire se métamorphoser en couteau et fourchette, ce premier très bien aiguisé. Avoir un petit sourire de satisfaction pour lui-même et enfin se retourner complètement vers Logan. « Veux-tu manger seul ? Il peut comprendre de détester manger devant les gens. On peut aller dehors, aussi, si tu as envie. Manger devant le loch. » Avec le lever du soleil, il doit être magnifique, et lui-même ne serait certainement pas contre l’idée de quitter une tente qui sent le loup endormi et en sueur.


Dernière édition par Lucjan Sacramoni le Mer 13 Oct - 3:20, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: marks   marks EmptyLun 11 Oct - 21:35
tw: trust issues, suicide (mention), big sdggsdghs energy

Le temps semble se suspendre, ton regard ravivé par mille feux et fixant toujours un point particulièrement fixe du dos de Birdie.

Il n'y a pourtant aucune pensée qui semble réellement stagner dans ton esprit à ce moment-là, comme si la plupart étaient condamnées à être balayées par un sursaut de fatigue, ou par la brûlure lente de la confusion. Un brouillard qui sauve sans doute la situation, comme il le fera pour les prochaines lunes à venir, avec ou sans lui. Les seules choses qui semblent atteindre le sorcier que tu es sont les signaux purement sensoriels — le cœur qui bat trop fort, le tien et le sien ; la chaleur et le froid, ce qui vous sépare ; le goût du sang qui se mélange à sa décoction médicinale, parce qu'il est bien là pour ça. Le reste s'y ajoute aussi, les lumières qui pourtant tamisées provoquent des variations d'intensité dans tes yeux clairs et éreintés, pourtant animés par l'instinct. Tu sens à quel point l'ombre qui était tapie en toi depuis des années n'a rien à voir avec ce monstre-là, qui est né de la morsure d'Alvarez. Pourtant, l'ombre et l'animal sont deux cette nuit-là, à rejeter le contact non consenti, comme une promesse de ne plus jamais être malmené — jamais sans résister.

Tu sais pourtant au fond de toi qu'il t'es nécessaire d'accepter, même si la colère ronge tes chaînes, celles qui te permettent encore de demeurer dans un semblant de contrôle. Cette voix-là tu l'entends mais tu ne l'écoutes pas. Tu n'es pas du genre à oublier, dirons-nous ; peut-être à feindre le passage d'éponge, pour mieux le ruminer par la suite. Promettre vengeance dans un tel état n'est toutefois pas fin, même si de bas instincts suffiraient à aller aussi loin. L'humain résiste. Le sorcier est encore là, c'est évident, même si la lune est complète ce soir, effacée par un disque à qui elle n'a rien demandé — un disque qui n'est pas moins la seule raison pour laquelle elle demeure encore visible et efficiente ici bas.

Peut-être l'oiseau te fait-il de l'ombre ce soir pour mieux se découvrir ensuite.

L'ombre est tellement dérangeante ce soir.

"Pour mieux voir ton visage," de quel droit, te dis-tu, de quel droit a-t-il pu ? Aucune trace de sang sur ton visage que tu sens frais mais qui est terriblement chaud, aucune trace de meurtrissure si ce n'est celle qui n'est perceptible que par tes sens beaucoup trop affûtés pour ton bien. Tu n'es pas sûr de pouvoir t'y faire, comme tu n'es pas sûr de pouvoir rester une minute de plus en présence de cette personne. Tu ne dis rien, pour la simple et bonne raison que le profil qu'il t'offre te suffit en premier lieu, ne serait-ce que pour poser ton regard. "Voir si tu y étais blessé." Tu ne sais pas si tu dois y croire, tu ne sais pas non plus si tu dois l'excuser. Tout ton corps semble vrombir de l'intérieur, d'une nervosité qui intensifie même sensiblement tes douleurs, raison pour laquelle tu te mords l'intérieur de la lèvre. Si seulement ça faisait effet plus vite, tu serais déjà debout pour essayer d'être un minimum à sa hauteur — ça déplaît à ce que tu considèreras malgré toi comme une part sœur de toi. "Tu n'avais rien."

Tu n'avais rien et maintenant tu souffres de partout. Bien vu, docteur.

"Excuse-moi."

Une vague électrisante te parcourt, mais la seule chose que tu parviens à faire est de te rallonger un peu trop lourdement, quitte à ne pas te rendre service quant à la gestion de tes maux.
Cet idiot t'a tout donné, les explications, qui tiennent malgré toi la route, et pire encore, des excuses que tu n'as même pas besoin de lui soutirer de la plus sournoise des manières. Birdie t'a tout offert sur un plateau d'argent, te laissant désarmé — face à la vérité, même si tu n'y crois qu'à moitié, face à la sincérité des plus belles âmes, tu ne peux rien.

Alors, tu te mures dans le silence, et tu fais vriller ton regard ailleurs, la pression indirecte sur ta cage thoracique te brûlant davantage tes organes internes. Tu les sens comme jamais. Va te faire foutre avec tes excuses. Tu serres les dents si fort que les craquements te dérangent, là, à résonner dans ton crâne.
Laisse-moi. Tes doigts serrés sur ce morceau de lange un peu trop humide, tes doigts qui font mal et qui ont quelques égratignures. Grâce à elles, on ne verrait presque plus tes brûlures alchimiques sur l'avant-bras. Ça fait longtemps que tu ne les sens plus, que tu ne les vois plus.

"Veux-tu manger seul ?" sa voix est trop posée pour être réelle, alors que ton esprit est échauffé comme jamais. Il te parle d'une manière qui te rappelle tes vieux airs.
Une boucle sans retour, qui s'opère sans que tu ne puisses la contrôler à proprement parler. Une partie de toi souhaite que cela s'arrête, alors que l'animal y trouve son compte, nourri comme jamais.
Il te propose même de sortir, alors que tu es tout juste bon à t'allonger, te redresser, et te rallonger, sur ce même foutu côté, parce que l'autre t'esquinterait.

Tu sais très bien qu'il attend une réponse de ta part, mais celle-là ne vient pas.

Alors pendant quelques instants, ce sont les légers ronflements d'Alvarez qui ponctuent le silence. L'air est lourd. Si lourd et tu ne peux pas te jeter dans l'eau glacée pour oublier.
Tu te contenteras déjà de manger, et de laisser faire effet son breuvage qui selon toi n'aura rien de miraculeux. Il y a toujours mieux, pour Logan Yaxley. Il faut toujours le meilleur, pour Logan Yaxley.
Heureusement que Yaxley est mort, enterré.

"Laisse-moi." râlé à mi-voix ; mais celui au pelage neige n'a pas oublié la faim qui le tiraille, et il compte bien aller se nourrir, qu'il ait à ramper pour y arriver ou pas. Pour survivre, et ça a déjà été le cas sans lui, tu as été capable de beaucoup. Même si cela signifiait tenter de contrôler ta vie jusqu'à vouloir y mettre un terme.
Ces mots-là tu les as expirés comme si tes dernières forces allaient te lâcher.
Ce n'est pas le cas. La brûlure se fait telle, et les mots se sont fait si nombreux malgré ton état…

Birdie se retire à l'extérieur après avoir déposé ta nourriture à portée. Dès que sa silhouette disparaît, tu fermes les yeux et relâche un tant soit peu cette foutue pression qu'il te faisait porter par sa seule présence. De longues secondes où tu crois retrouver le calme mental alors qu'il n'en est rien : une illusion comme une autre, dira t-on. Tu tires le bras vers le bas pour récupérer ta gamelle - ton auge - bref, là où t'as de quoi manger, et t'es même pas rebuté un seul instant par ce qui t'es servi. C'est que ça t'es déjà arrivé, de manger de la viande crue, à Dagobah. Tu préférais même ça aux légumes grillés d'Hugo, il devait sans doute penser que tu étais encore raffiné, passé des mois en leur compagnie.
Tu picores et n'éprouve aucun problème à mastiquer ces morceaux pourtant épais pour un être humain normal, ta force étant telle que deux coups de mâchoire suffisent. Pas vraiment de temps pour réfléchir, le loup a faim ; alors il vide le contenu à une vitesse phénoménale, que toi-même tu ne parviens pas réellement à mesurer, seulement prit par la frénésie on ne peut plus instinctive de la faim.

La pression sur ta cage thoracique se refait plus importante lorsque tu prends la peine de reposer le récipient vide à distance, te replaçant sur le ventre. C'est de loin la position la moins douloureuse. Au moins jusqu'à ce que les minutes passent, s'écrasent, un filet d'air frais t'appelant toujours un peu plus vers l'extérieur. Tu te surprends même brièvement à te dire : n'a-t-il pas froid, là-dehors ?

Très brièvement : tu es pris d'une quinte de toux que tu connais que trop bien, et que tu as déjà sentie arriver avant qu'elles ne viennent te brûler l'oesophage. Te vient même l'idée de ravaler ce sang trop sombre pour être tout à fait normal, mais l'air te manque tellement entre ces toux successives que tu n'as pas d'autre choix que de laisser ton avant-bras droit éponger les dégâts.
C'est peu, et ça aussi, ça fait longtemps que tu as décidé de ne plus le voir. La douleur généralisée venait pourtant de s'apaiser, un tant soit peu ; mais voilà que les vieilles ombres te retenaient encore par les chevilles. Faites qu'il ne revienne pas, pas pour ça.
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