Date d'inscription : 05/03/2019 Messages : 44 Crédit : bigbadwolf Allégeance : /
| | | CANTERBURY : L'histoire d'un retour aux sources Se sentir chez soi. Voilà un sentiment que Harold Rooney, 85 ans, semblait ne jamais pouvoir ressentir à nouveau. Natif de la ville de Canterbury, chargée d'histoire et de magie, il a grandi et vécu près de la cathédrale, dans le manoir familial, qui avait vu passer plusieurs générations de Rooney. Une histoire comme il y en a beaucoup parmi les sorciers, qui restent selon une étude du gouvernement attachés à la ville d'implantation originelle de leur lignée. « Cette ville, c'était tout pour moi. J'avais refusé des postes importants à Londres pour rester ici. Ça comptait beaucoup pour moi. » Nous explique le sorcier, avocat de renom.
Après 50 ans, cependant, c'est la désillusion : « Je n'en pouvais plus. Le moldus étaient toujours plus nombreux, résidents comme touristes. Je ne pouvais plus sortir de chez moi sans avoir du mal à circuler, j'avais l'impression que la ville nous échappait. Qu'elle ne ressemblait plus à cet endroit magique dans lequel j'avais grandi. » La faute à une mondialisation toujours plus rapide et extrême chez la population moldue. Après des années de frustration, Harold Rooney capitule et vient s'installer dans les quartiers sorciers de Londres, à contre-cœur. Il laisse le manoir familial derrière lui, sans trouver de solution pour retrouver ses marques dans la ville de son enfance. Il n'oublie cependant pas Canterbury, et rejoint dès le début des années 90 une association qui milite pour la création de quartiers sorciers délimités dans toutes les grandes villes du Royaume-Uni.
la grande séparation : l'espoir renaît Après des années de combat sans victoire, c'est l'arrivée du Lord au pouvoir qui redonne un souffle à l'association. Harold Rooney et ses compères se montrent patients, et les efforts, finalement, paient. « Quand la démoldutisation de Brighton, puis le projet Blackpool ont été annoncés, j'ai su qu'il y avait enfin une chance. Mais bien sûr, je n'attendais pas que ce soit aussi rapide. » Alors que la transformation de Blackpool est bien entamée, le gouvernement se lance dans un nouveau projet d'envergure, à la surprise de nombre des britanniques : « Bien sûr, les lieux de villégiature restent au centre de notre projet, mais il nous semblait important de reprendre notre place légitime dans des villes historiquement sorcières, chargée en histoire magique. Canterbury a été un choix évident. explique le confiant Fossey Faraway, chef de la division de séparation du monde moldu.
le plus beau cadeau d'une vie Il était évident pour Harold Rooney qu'il serait l'un des premiers à réinvestir la ville, une fois les travaux express de démoldutisation terminés. Lorsque nous le retrouvons près d'un portoloin à Londres, le 6 septembre, il semble déjà ému. « Je savais, au fond de moi, que je reviendrais. Que ma vie, qui a commencé à Canterbury, ne pouvait que se terminer là-bas également. » Il nous accorde de le suivre, et c'est devant la cathédrale que nous réapparaissons. La ville est plus calme et plus propre que jamais, et déjà, le premier bar sorcier réimplanté prépare le service du soir.
Du coin de l'oeil, nous n'avons pas de mal à voir la larme qui coule sur la joue de notre amoureux de Canterbury, quand il balaie les lieux du regard. Il nous invite à le suivre dans une ruelle adjacente, où les bâtiments sorciers ne sont plus cachés entre des bâtiments moldus. Son visage se fend d'un sourire en voyant la façade de la maison de son cœur, celle qu'il espère retrouver depuis déjà trente-quatre ans. Il s'excuse une minute pour reprendre contenance. « Je ne pourrai jamais remercier assez le gouvernement d'avoir offert ce cadeau inestimable aux sorciers. C'est tout ce dont j'ai toujours rêvé. » Il nous confie, un peu plus tard, autour d'une tasse du thé de son enfance, qu'il attend ses nouveaux voisins avec impatience, et qu'il compte déjà s'engager pour donner sa gloire d'antan à la Canterbury.
Propos recueillis par Samcry Chaumières.smoke and mirrors |
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