BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

Malgré son contexte sombre et mature, SM, c'est une communauté qui aime le drama et les rebondissements et qui a un Discord très actif sous l'égide du safe space et de la communauté bienveillante. Qu'attendez-vous pour nous rejoindre ?
FORUM À ACTIVITÉ LIBRE — PAS DE RESTRICTIONS
14 février 2023 — v12 installée, forum mis en activité libre. 19 octobre 2022 — préparation de la V12 et départ de mahrun. et midoriya du staff. 4 juillet 2022 — v11 installée, arrivée de castace dans le staff. 22 mars 2022 — v10 installée. 5 décembre 2021 — v9 installée. 13 septembre 2021 — v8 installée, départ de kazhan du staff. 21 février 2021 — v7 installée. 8 novembre 2020 — v6 installée. 2 août 2020 — v5 installée, départ de jeyne du staff, arrivée de tofu et jool. 1 mars 2020 — v4 installée. 19 octobre 2019 — v3 installée. 18 juillet 2019 — v2 installée. 12 avril 2019— ouverture du forum par mahrun, kazhan, midoriya, poupoune et jeyne. 16 mars 2019— préouverture du forum. juin 2018 — début du projet.
      
-29%
Le deal à ne pas rater :
PC portable – MEDION 15,6″ FHD Intel i7 – 16 Go / 512Go (CDAV : ...
499.99 € 699.99 €
Voir le deal


 

 don't worry, i hate you too

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : 1, 2  Suivant
Invité
Invité
Anonymous
don't worry, i hate you too Empty
MessageSujet: don't worry, i hate you too   don't worry, i hate you too EmptyJeu 19 Aoû - 5:17
don't worry, i hate you too
mi-août 2007, Iron Institution | @elena alvarez


Le lit n’est pas le plus inconfortable dans lequel il a couché ses vieux os et la cellule, somme toute, pas la plus spartiate qu’il ait croisée dans son existence. Baruch s’est toutefois bien gardé d’en informer ses geôliers, pas pressé de voir ses conditions de vie (déjà peu reluisantes) dégringoler et mettre au défi tout ce qu’il a croisé dans ses honorables presque trois siècles sur cette terre. Puis, à la différence des précédentes cellules susmentionnées, on l’a soigné. On l’a laissé se reposer. On l’a nourri.
Pas trop, pour ce dernier point. Assez pour qu’il puisse se remettre de l’attaque sur l’île de Gracefield, assez pour qu’il ne leur claque pas d’inanition entre les doigts, assez pour qu’il puisse répondre aux questions posées.
Pas assez pour étancher cette soif dévorante qui le possède, au cœur des nuits et des jours dans sa cellule, et fait résonner la douleur de sa nuque marquée dans toute sa tête.
Pas assez pour qu’il dorme sur ses deux oreilles, sans penser à ceux qui n’ont pas fait le voyage sur le Tempest, ceux qu’il était allé chercher et qu’il n’a pas trouvé.
Pas assez pour ne pas se réveiller avec dans son esprit les yeux sombres et tristes de Numa.

Sa conscience du temps est floue. La faute à ses blessures, à la faim, au sommeil, à la migraine permanente qui l’accable depuis qu’il a mis pied sur le Tempest à ce qui est probablement la fameuse Iron Institution (chaudement discutée à Sweet River, mais jamais expérimentée de première main). Il dirait que quatre, peut-être six, sept, jours, ont passé depuis l’attaque des horror games et le début de son emprisonnement. L’endroit est si redoutablement protégé que Baruch ne saurait pas non plus dire où il se trouve ― aucun son ne passe les murs qui mènent peut-être sur l’extérieur. Il n’y a que les appels des autres prisonniers, leurs voix familières, qui rythment ses jours, en plus des quelques sorties nécessaires à entretenir un peu de dignité.
(ça aussi, c’est apprécié)

Ainsi, lorsqu’un matin, midi, soir, nuit, il ne sait pas, on le mène à une autre pièce que sa cellule après lesdites ablutions, Baruch ne saurait pas dire ce qu’il en est. Le changement de paysage est presque reposant, bien qu’on pourrait plaider qu’un mur mal tapissé ou un autre ne change rien. Le changement de position, aussi, alors qu’on le pose sans douceur sur une chaise. Pieds dûment liés et mains menottées de fers magiques ― vraiment, c’est presque flatteur qu’on prenne autant de moyens pour le garder sous contrôle, désarmé de surcroît… Désarmé, le champ de vision encombré d’une aura migraineuse, épuisé, affamé, et suffisamment un danger malgré tout. L’idée lui tire un pauvre éclat amusé, à l’instant où un brin de femme, presque de fille, entre dans la pièce. La porte disparaît derrière elle.
Il ne sait toujours pas où il est, mais il sait très bien pourquoi il est là.
Ce n’est pas son premier rodéo, comme diraient les moldus. La première fois, c’est à Kingsley Shacklebolt lui-même qu’il a eu à faire, et sans doute que le sorcier a regretté d’avoir perdu son précieux temps avec le tricentenaire, pour qu’il envoie une sous-fifre prendre la relève. Trop épuisé pour avoir le moindre propos cohérent, pour que tout ce qui passe sa bouche puisse être fiable ― il faut toutefois croire que le galimatias a eu un vague intérêt pour l’Ordre du Phénix. Quel dommage qu’il n’en ait aucun souvenir. Ni de l’interrogatoire, ni de ses propos, ni même de Shacklebolt. Encore moins de l'interrogatoire qui a suivi, avec Knight en opposant.

« Je n’ai pas le plaisir de vous connaître, que commence le vampire aux poignets enchaînés et à la voix enrouée, presque chuintante. Les cernes rouges et bleus dans son visage pâle cassent un peu le sourire aimable qu’il offre à la jeune femme. Le regard noir est intrigué. Dr Moran. Pardonnez-moi de ne pas pouvoir vous offrir des salutations plus distinguées, miss...? » Oh, laissez-lui cet instant de vanité, voulez-vous bien : il y a longtemps qu’il a eu vraiment l’occasion de se présenter à qui que ce soit par son véritable titre.


Dernière édition par Baruch Moran le Sam 25 Sep - 23:09, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Elena Alvarez
ORDER OF THE PHOENIX
Elena Alvarez
Date d'inscription : 14/11/2020
Messages : 392
Crédit : strangehell (avatar), pp (signa), tumblr (gifs), florence + the machine (lyrics), jool-jool (crackship damnn).
Âge : vingt-neuf ans (13/04).
Occupation : fugitive, bomb maker™ back in town, chercheuse d'Horcruxes.
Allégeance : agent spécial™, membre de la Task Force de l'Ordre depuis dec. 2007, après des années de bons et loyaux services (meh) en tant que C5. (Ouistiti)
Particularité : meilleur coup de poing du quartier + chouchou de Kingsley. (elle apprend aussi l'occlumancie et la magie sans baguette depuis peu, ew.)
don't worry, i hate you too Empty
don't worry, i hate you too
?? août 2007, Iron Institution | @baruch moran


Elena ne connaissait pas la date exacte jusqu’à ce matin ; elle est toujours incapable de dire avec précision combien de temps son petit périple a duré. C’est sûrement pour ça qu’elle a eu droit aux « c’est peut-être un peu tôt non ? » et autres précautions moins délicatement dissimulées (lui coller Dae-won dans les pattes pour son premier interrogatoire, par exemple). Elle reconnait bien là la signature de Kingsley, et même si ça lui donne l’impression d’avoir une étiquette furie collée sur le front, elle n’est pas sûre de le blâmer pour autant. Bon, ça n’a quand même pas suffi à la dissuader de contourner les consignes du Shacklebolt, comme à son habitude ; après des négociations plus ou moins âpres avec le Knight des lieux, Elena a donc obtenu de mener son entretien solo, promis elle va gérer (puis elle a concédé qu’il reste devant la porte de toute manière).

La vérité c’est qu’elle a la boule au ventre, Elena, alors même qu’elle tend un petit sourire à Dae et s’engage vers la salle qu’il vient de quitter, le tout la baguette dressée d’une manière exagérément assurée. La dernière fois qu’elle a mené ce genre d’entrevues doit remonter à sa formation d’Auror, et elle est de moins en moins sûre de l’avoir fait seule, ou même de l’avoir fait vraiment. Et peut-être bien que c’est un peu trop tôt, qu’elle n’est pas prête, ne le sera plus jamais. Elle a la tête lourde de la semaine passée, se sent d’un coup à peine moins fatiguée qu’avant cette pause qu’elle jugeait pourtant vitale. C’est pas le moment de flancher. C’est même carrément le moment de faire illusion, puisque le détenu est déjà là quand elle pénètre dans la petite pièce presque aseptisée. Elena lui lance un regard, se redresse un peu, tente d’ancrer davantage ses pieds dans le sol – se saisit du dossier de sa chaise d’une main ferme, à défaut. Elle prend son temps, elle respire doucement. Range sa baguette. Fait en sorte de tendre sa jambe attelée dans l’angle le plus confortable possible. Réajuste ses mèches (mieux coiffées que ces derniers temps). Dégaine un calepin et un stylo moldu (pas orthodoxe, mais elle ne fait toujours pas la moindre confiance à ses baguettes d’emprunt). Enfin, elle entreprend de presser ses mains l’une contre l’autre, afin de prévenir tout geste d’anxiété parasite. Elle sait faire semblant d’être en confiance, ça fait vingt-neuf ans qu’elle fait ça.

Elena relève la tête et le regarde davantage. Il a une sale gueule.

Le dossier qu’on lui a glissé n’est pas bien épais. Kingsley n’a presque rien pu tirer du premier interrogatoire, ou en tous cas c’est ce qu’il leur a dit. Le type serait passé par l’Ordre, mais même en le regardant de plus près, Elena ne le remet pas. Il est affilié à la NSFW, mais l’espèce de NSFW New Gen qui flirte avec les Greyback ; d’ailleurs, il était dans le groupe des Horror Games qui a récupéré Javi. Et celui qui a pris Remus.

« Je n’ai pas le plaisir de vous connaître. Dr Moran. »

Il y a autre chose. (Pas juste le titre pompeux qui la fait vaguement tiquer mais qu'elle lui accorde.) Elle ne peut pas l’affirmer et ça ne fait pas partie des informations qu’on lui a partagées. Elle ne sait pas vraiment combien de vampires traînent leurs guêtres à la NSFW, et se doute qu’ils sont plus d’un de son espèce à avoir des styles louches et des accents moyenâgeux. Et elle n’a jamais suffisamment eu la bosse des maths pour calculer la probabilité que ce vampire soit le vampire qui ait manqué de tuer Lee, mais au simple son de sa voix rauque l’idée la frappe avec force et la tend instantanément. Elle s’efforce de ne rien laisser paraître, repositionne un peu ses mains pour dissimuler les phalanges blanchies par le raidissement. A Riv, elle avait copieusement promis d’infliger au moins le même sort (avec des mots un peu moins polis) aux coupables, si tentés que ceux-ci viennent à croiser sa route. Elena est bourrée de défauts, mais a une sale tendance à tenir parole.

Elle change encore la position de ses mains.

« Pardonnez-moi de ne pas pouvoir vous offrir des salutations plus distinguées, miss...? »
 
L’homme est poli, lui tend même un sourire aimable, a l’air presque curieux. Elle a promis de jouer la carte de l’empathie, presque de la douceur, des conneries sur sa condition féminine qui n’ont que très peu dupé Dae-won. L’homme devrait se douter qu’il s’agit là de sa dernière chance de coopérer, d’améliorer un minimum son sort avant de passer aux choses plus sérieuses. Elena lui trouve déjà l’air malade et trop creusé – elle a envie de croire qu’il saura être malin. Affamer les gens et les empêcher de dormir convenablement, ça ne l’amuse que très peu (ok, ça la met même franchement mal à l’aise), et elle a évité autant que possible ces petites missions depuis qu’elle a posé un pied à l’Iron. Il doit coopérer et c’est tout ce dont elle doit s’assurer ; c’est mieux pour tout le monde ici.

Un bon point : malgré ses rencontres plus ou moins ponctuelles (et surtout plus ou moins chaotiques) avec Riv ou (horreur suprême) Diana, Elena est à peu près sûre de ne jamais avoir croisé directement la route du vampire. Elle décide donc de lâcher un peu de lest, prudemment.

« Alvarez. Elena Alvarez. » Il lui est presque possible de sentir Dae-won se crisper derrière la porte, ou d’entendre Kingsley s’étouffer depuis son bureau. Mais elle trouverait ça trop ridicule, de se présenter sous nom de code. Il y a des affiches partout dans le pays avec son nom et sa tête boudeuse, tellement que même la gamine brainwash récupérée par l’Ordre récemment se souvient d’elle (elle aurait préféré que ce ne soit pas le cas). Puis tout le monde a passé son temps à (hurler) l’appeler par son nom complet sur l’île ; tout le monde recommence à l’appeler Alvarez depuis que Javi est revenu. Même à la NSFW, au moins Diana et Rivage connaissent son nom. Elena n’a donc pas l’impression de dévoiler un scoop ; tout au plus, de poser le jalon d’un hypothétique, minuscule brin de confiance. (Elle veut juste être plus sympa que Kingsley, et ça, ça ne devrait pas être très dur à faire).

Bon certes ce n’est pas un scoop, mais Elena se sent quand même un peu exposée, comme quelqu’un qui n’a plus vraiment l’habitude de se présenter. Elle réordonne les feuilles devant elle, se met à faire tournoyer doucement le stylo entre ses doigts à la manière d’un gamin d’école primaire moldue. Start by the facts, à défaut de lui renvoyer les politesses (faut pas déconner). « Vous avez l’air plus en forme. Vous diriez que vous êtes assez nourri ? Assez de sommeil ? » Les faits : il a très peu l’air plus en forme, et bien sûr qu’il n’est pas nourri à sa faim, et probablement qu’il ne peut pas dormir sur ses deux oreilles. Elle voit bien dans quelles conditions les prisonniers vivent (Dae-won utilise le mot spartiates, Elena dirait plutôt merdiques) ; c’est moins pire que chez les Mangemorts, thank God, mais tout de même. Elena contemple un instant le fait qu’en tant qu’Auror elle aurait envoyé des gens à Azkaban, se demande si la guerre a rendu la question bizarrement plus sensible. Sourcils froncés, elle continue à filer la piste de la courtoisie. « Des blessures qu’on aurait pu manquer ? » Elle veut procéder méthodiquement, montrer à Dae qu’il a eu raison de lui faire confiance, même si elle est mal à l’aise dans cette position de geôlière (la castagne c’est quand même vachement plus fun).

Bref il faut prendre la température, et plus subtilement que Kingsley n’a pu le faire (no offense) (un peu). D’ailleurs-- « Vous vous souvenez de votre précédent entretien ? » Elle ne joue même pas la confusion comme elle y songe un instant : donner des fausses dates, inventer plusieurs entretiens, le genre de trucs qu’on vous apprend à l’école. L’homme en face d’elle lui inspire déjà suffisamment de fébrilité ; elle ne juge pas utile de l’alimenter. Au contraire, elle espère qu’il notera la transparence – peut-être même qu’ils pourront avoir une conversation d’homme à homme comme on dit dans le milieu, de quoi calmer un peu les gros rageux.
(Ou au pire, elle espère au moins ne pas trop le laisser la rouler dans la farine.)
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
don't worry, i hate you too Empty
Elena observe Baruch, et Baruch observe Elena. Son calepin, son stylo, son regard fatigué, les mains qui ne semblent pas trouver de position convenable, la jambe blessée. Il la regarde, sans se soucier du poids malaisant de son regard, autant qu’il laisse tous ses sens à vif s’emparer du moindre détail ― son parfum, celui de ses vêtements, celui de l’homme qui veille derrière la porte, le souffle régulier, les jointures qui craquent légèrement lorsqu’elle entend son titre et son nom, la voix calme lorsqu’elle répond enfin : « Alvarez. Elena Alvarez. » Alvarez. Alvarez. Il pourrait faire le lien entre Elena Alvarez et Javier Alvarez, si les Greyback (Fenrir) n’avaient pas la mauvaise habitude de gratifier les lycanthropes de la meute de surnoms plus ou moins équivoques, et qu’il connaît donc l’Auror sous le pseudonyme fort approprié de Lefty. Il pourrait aussi apprécier qu’elle lui livre son réel nom, ou ce qui ressemble à un réel nom, et non pas un code quelconque ridicule (ah, s’il savait !), et qu’elle pose ainsi une ténue notion de confiance à l’occasion de cet entretien. Tout comme il pourrait se souvenir des affiches des terroristes recherchés, celles apprises au sein de la Values Brigade, et du portrait d’Elena Alvarez.

Le nom s’attache toutefois à une autre parcelle de mémoire. Quelque chose de si proche qu’il peut presque le toucher, qui affleure à la surface de son esprit troublé.

Alvarez. Alvarez.

Elena Alvarez est nerveuse, là où Baruch Moran est détendu. À croire que c’est lui qui doit mener cet interrogatoire où n’a rien à perdre et tout à gagner, s’il est un tant soit peu coopératif. Ce que, malheureusement, il ne peut absolument pas garantir. Non seulement il est un vampire terroriste, mais un terroriste récalcitrant.
Elena Alvarez est polie. « Vous avez l’air plus en forme. Vous diriez que vous êtes assez nourri ? Assez de sommeil ? » Pour peu, il en rirait encore, et bien plus franchement que lors de son pauvre examen de sa situation de dangereux criminel gardé sous surveillance. Plus en forme, lui ? Quel indice a bien pu mettre la jeune femme sur la piste de tous ses incroyables secrets beauté ? Impossible de garder son sérieux, de ne pas laisser un grand sourire dévoiler tout son dentier aux canines acérées. « Vous me flattez, miss Alvarez », que le vampire se permet de cabotiner, sans répondre à la question tant la réponse lui semble évidente. Celle-ci inscrite à même son teint cireux et ses lèvres qui menacent de se fendre dans la moue exagérée. Ils sont bien mignons, les soldats de l’Ordre du Phénix, à le traiter comme un dangereux criminel, mais il n’est même pas certain qu’il saurait faire un Wingardium Leviosa efficace, en ce moment. « Des blessures qu’on aurait pu manquer ? » Le glyphe de sa rune semble brûler un peu plus fort, l’espace d’une seconde. Comme s’il lui était possible de l’oublier. D’oublier qu’Aoife et lui avaient prévu de trouver une solution. De l’aider. De le libérer. Comme ils allaient libérer Numa de son sort. Les autres, de Gracefield. La moue redevient neutre et le regard se perd sur un point derrière Elena. Sans réponse.

Aucune que vous pouvez soigner serait la chose à dire.

« Vous vous souvenez de votre précédent entretien ? Je me souviens que vous n’en étiez pas en charge. Un léger signe du chef, comme s’il approuvait cette affirmation ― que c’était bien Shacklebolt, devant lui. Pour le reste, ma mémoire me fait tragiquement défaut, depuis le début de mon séjour entre ces murs. » Ça va plus loin que les conditions de détention et même s’il est incapable de mettre exactement le doigt sur le problème, Baruch sait qu’il y a un problème. Il replace sa silhouette dégingandée sur la chaise, cherchant une position confortable sur le bois. Il ne sent que ses os et ses muscles endoloris, et lorsque ses mains frottent pensivement ses poignets alourdis de fer, il sent les tendons tirailler sous la peau froide. « Je suppose que vous êtes là pour me faire retrouver la mémoire, justement, suggère l’homme. Ceci sous la supervision de Knight. Son regard quitte la porte de la pièce et revient à sa geôlière. Il n’a pas besoin de voir le sorcier pour savoir qu’il est là, flairer sa magie et ce qu’il y a de faux dans celle-ci. Il doit vous apprécier, pour vous laisser profiter seule de ce plaisir. » Il y a un certain… amusement, dans la question du Moran. Une pointe taquine, à l’attention d’Elena Alvarez si nerveuse, si courtoise, si blessée, seule en charge de ce second interrogatoire malgré tout.
C'est elle qui interroge et pourtant, ce sont ses mots qui explorent à tâtons les contours d'Elena.
Un vampire terroriste récalcitrant.
Revenir en haut Aller en bas
Elena Alvarez
ORDER OF THE PHOENIX
Elena Alvarez
Date d'inscription : 14/11/2020
Messages : 392
Crédit : strangehell (avatar), pp (signa), tumblr (gifs), florence + the machine (lyrics), jool-jool (crackship damnn).
Âge : vingt-neuf ans (13/04).
Occupation : fugitive, bomb maker™ back in town, chercheuse d'Horcruxes.
Allégeance : agent spécial™, membre de la Task Force de l'Ordre depuis dec. 2007, après des années de bons et loyaux services (meh) en tant que C5. (Ouistiti)
Particularité : meilleur coup de poing du quartier + chouchou de Kingsley. (elle apprend aussi l'occlumancie et la magie sans baguette depuis peu, ew.)
don't worry, i hate you too Empty
Il y a quelque chose chez Dr Moran qui la met passablement mal à l’aise, sans qu’elle puisse précisément mettre le doigt sur quoi. C’est peut-être la manière dont il la fixe, et le temps qu’il met à ciller. C’est peut-être son air maladif, ou sa voix d’outre-tombe. Ou ses manières doucereuses (sûrement ça). Ou le fait qu’il soit un vampire, couplé à ses manières doucereuses. Ou son âge (donc le fait qu’il soit un vampire). C’est peut-être aussi le fait qu’il soit éminemment plus malin qu’elle. Glacial, poli, éduqué – tout ce qu’elle n’est pas, ou pas assez en tous cas.

S’il est bien le vampire de Lake District, pourtant, Elena sait que sous ses vilains airs posh se cache une créature violente, assoiffée de sang, la panoplie complète. La colère froide, c’est peut-être ce qui lui fait le plus dresser les poils.

Elle ne songe donc pas un instant à faire desserrer ses fers, et se contente d’un petit sourire à son « Vous me flattez, miss Alvarez ». C’est le genre de sourire poli mais clairement sur la réserve qu’on tendrait à un enseignant sympathique mais un peu trop enthousiaste ; le genre suffisamment solide pour ne pas trembler d’un iota face aux canines qui attirent immanquablement les yeux. Elena n’en tremble pas et s’arrête même quelques instants sur la dentition étrangement rutilante – l’attribut « vampire » perd de fait quelques places sur la liste des choses les plus dérangeantes en l’instant T. Elle tire davantage le calepin vers elle, appuie une première fois sur le stylo pour le faire fonctionner.

« Relativement satisfait des conditions de détention, donc. » Il y a toujours l’ombre d’un sourire sur ses lèvres tandis qu’elle se met à écrire mot pour mot ce qu’elle vient d’énoncer. Moran a tout d’une drama queen, mais ne se plaint pas outre mesure ; Elena sait pourtant d’on-dit que nombreux sont les détenus à sauter sur l’occasion pour entamer un (trop long) réquisitoire. « J’imagine qu’en cent… deux-cents ans… un intellectuel connait bien pire. » Elena n’est ni la plus à l’aise ni la plus maline ici ; elle n’est donc clairement pas la plus apte à mener cet interrogatoire, mais au moins, elle fait son taff. Les informations tirées de son agent-double à la VB sont maigres, potentiellement inexactes (comme le nombre de siècles de Baruch), mais elles ont le mérite d’exister. Puis elles lui auront au moins permis de se préparer à traiter avec un type imbuvable (sans mauvais jeu de mot) -- venant de Siham, elle avait d’emblée su que ça voulait dire beaucoup.

A mesure qu’elle prend possession des lieux et du contexte, Elena se remémore donc les fines pièces du puzzle, tente tant bien que mal de les faire coïncider avec ce qu’elle a sous les yeux. Et dans son dossier, trop maigre lui aussi. Franchement, ils ne l’aident pas non plus.

Pas le temps pour les lamentations – elle enchaîne.

« Je me souviens que vous n’en étiez pas en charge. » « Bien, » note-t-elle tant à voix haute que sur son calepin. « Pour le reste, ma mémoire me fait tragiquement défaut, depuis le début de mon séjour entre ces murs. » Le stylo reste suspendu en l’air quelques instants, et Elena cherche brièvement à capter le regard du vampire, obstinément fixé au-dessus de sa tête – sur la porte.

La distance qui les sépare n’est pas suffisante, et il a probablement une vue plongeante sur ce qu’elle écrit. « Pas de souvenir de ce qui a pu être dit, donc. » Elena pèse un peu trop ses mots et discerne bien, même elle, le ton trop innocent qu’elle leur donne. Elle jette un nouveau coup d’œil à l’homme, se remet à griffonner sur son calepin. Pas si satisfait des conditions // n’élabore pas -- en espagnol dans le texte cette fois. C’était déjà un sacré coup du hasard de tomber sur un Mangemort hispanophone à Gracefield, ça ne peut quand même pas arriver deux fois de manière aussi rapprochée…

Sûrement emmerdé par son glyphe, elle rajoute ; dans la même langue mais toujours plus pattes-de-mouche.

Pas besoin de le relancer – Moran enchaîne, lui fait savoir à sa manière qu’il sait que Dae-won se trouve juste derrière la porte. Elena répond d’un « hm-hm » mesuré, mais garde le regard baissé et referme son stylo. Elle sent son corps se crisper une première fois, resserre les mains quand elle réalise que Moran doit savoir. Moran doit sentir. Brusque envie de se retourner, d’ouvrir la porte et dire à Dae que vraiment tout va bien, pas besoin de rester là.

Mais elle ne bouge pas pour autant ; puis elle n’en a pas le temps, de toute manière.

« Il doit vous apprécier, pour vous laisser profiter seule de ce plaisir. » Elena relève les yeux, sent une nouvelle vague de crispation monter, peut-être même un peu de rouge aux joues mal dissimulé. L’envie la prend de dire qu’elle n’est pas la sous-fifre qu’il pense, qu’elle n’est pas là uniquement grâce à ses bonnes relations avec Kingsley (hm) ou avec Dae, qu’elle est aussi haut dans la hiérarchie que ce dernier, qu’elle pourrait tout aussi bien lui casser le nez, enchaîné ou pas, blessée ou pas, si elle voulait ; qu’elle fait partie des dynamiteurs du Manoir, après tout. Elle a envie de lui demander si c’est vraiment un plaisir, de l’interroger ; pourrait lui dire que Dae l’apprécie, comme tout le monde ici ; pourrait l’interdire de parler de lui, lui ordonner de garder le nom de ses amis loin de sa sale bouche, comme elle aurait dû l’empêcher de s’en prendre à Lee--

A la place elle a presque un rire -- toujours mesuré, toujours pas vraiment elle (la Elena d’avant Gracefield aurait sûrement déjà retourné la table pour lui faire ravaler son ton taquin, elle). « Je suppose que vous aurez l’occasion de lui demander directement. » Pas de côté ; c’est sans doute le mieux qu’elle puisse faire. L’idiote du village, la parachutée, elle fait ça très bien, elle a à peine à forcer le trait (juste à serrer un peu les poings). Si elle faisait ça si bien, elle aurait ajouté je n’oserais pas m’avancer, mais… « Mais j’ai bien peur d’être la personne la plus sympathique que vous croiserez ici, malheureusement. » Ça pourrait sonner comme une menace faussement innocente, si elle-même ne s’incluait pas dans la menace ; sursaut d’orgueil toujours planqué derrière un semblant de sourire poli. Elena se ressaisit de son calepin, pose un coude sur la table et passe une main (crispée) dans ses cheveux. Elle est du genre à se laisser déstabiliser, à se laisser être piquée au vif de la sorte. Pas aujourd’hui. Moins aujourd’hui. Pas devant eux.

Fin de la récré ; hors de question de se laisser autant balader. « Quel est le dernier moment dont vous vous souvenez nettement ? Sur l’île, donc, je suppose ? » Elle appuie à nouveau sur son stylo, ne daigne pas relever les yeux tout de suite pour autant. « Ou bien sur le bateau, peut-être ? » Brève impression de poser des jalons et de savoir ce qu’elle fait – tout en sachant pertinemment que ce n’est pas fait pour elle, les fausses politesses, ce numéro d’équilibriste ridicule, les fesses vissées à un siège inconfortable parce que sa jambe l’empêche encore de bouger comme elle le voudrait. « Je peux peut-être vous aider en vous rappelant que vous avez été interpellé alors que vous débarquiez avec l’Ordre… Alors que vous étiez le seul de la NSFW ou de la meute Greyback à bord. » Pas de question à la clé – simplement un sourcil légèrement haussé, une manière peut-être moins brute d’exhumer les vrais loyautés. Elena relève enfin les yeux pour fixer le Moran, réajuste sa jambe, croise un peu les bras. Illusion de contrôle qui dure un bref instant – juste le temps de se retrouver confrontée à nouveau à cette voix qui suffit à elle seule à lui faire grincer des dents.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
don't worry, i hate you too Empty
Le rire d’Elena résonne de métal, la lame à peine cachée sous les manières qu’elle veut exemplaires. Il y a un souci du millimètre qui rend tout cet échange aussi superficiel que dissonant, qui résonne de promesses faites en le for intérieur de son interlocutrice. Ce qu’elle ne dit pas est bien plus éloquent que ce qu’elle dit et Baruch s’accroche à ses joues soudain plus rouges, aux tensions qui vibrent sous ses muscles élancés. À son cœur qui bat plus vite, plus fort, et dont l’appétit qui le tenaille lui permet pratiquement d’entendre chaque battement.

La mâchoire se serre.
Il a tellement mordu l’intérieur de sa joue, ces derniers jours, depuis Gracefield, afin de trouver un peu de calme et de réconfort dans son propre sang fade et pauvre, que la chair est à vif et demande à peine l’effleurement d’une dent pour qu’elle se fende. Le vieux truc, l’enseignement le plus ancien de Jeremiah, ne suffit plus, mais son essence porte encore un peu de l’intention initiale. Un peu de cette tentative d’oublier le sang magique si proche de lui et qui embrume sa tête tout autant que tout le reste. « Je suppose que vous aurez l’occasion de lui demander directement. Quel plaisir de savoir que ses tracas ne sont pas terminés et qu’ils ne sont que commencer… de toute manière, il n’a que cela à faire, pour occuper son temps. Mais j’ai bien peur d’être la personne la plus sympathique que vous croiserez ici, malheureusement. Ne me faites pas de si douce promesse, miss Alvarez », et la voix rauque se fait narquoise devant tous les signes de l’embêtement clair de la jeune femme, dont la sympathie semble tenir à un cheveu. À une provocation bien placée, s’il trouve le point faible recherché.

Le vampire tente subrepticement de déchiffrer ce que la sorcière couche sur le papier entre eux, mais la tâche est pour ainsi dire difficile : entre le fait de devoir lire à l’envers, quelque chose nettement écrit de la main non dominante, en pattes de mouche et en espagnol… Il a appris l’espagnol il y a deux siècles : disons qu’il n’est peut-être pas tout à fait à jour sur la langue de Cervantes.

Où a-t-il récemment entendu parler espagnol ?

La question reste en suspens dans sa mémoire, s’ajoute à ce qui flirte si près de sa conscience. Les questions de la résistante portent déjà un peu plus de chair autour de leurs os, les intentions plus lisibles à travers les mentions de la meute Greyback, de la NSFW, ni même de l’Ordre du Phénix. Ceci sans qu’il s’autorise à réagir à ces noms et encore moins à y répondre. C’est un interrogatoire et Baruch en est trop conscient pour tout de suite s’y plier, faiblir et donner une information utile à la sorcière. Surtout, il n’a pas envie de parler d’aucun de ces trois groupes. « Nettement. Mh. » Le mot est examiné, autant que sa mémoire qu’il tente de fouiller à travers les strates de sa migraine, à la recherche de ce fameux dernier moment de clarté. Baruch n’a guère envie d’avouer que tout ce qui se rapporte à l’île est flou ― fin mélange de sa captivité, de ses blessures et de la puissance magique présente sur l’île elle-même, bonne à rendre un hybride fou. Un hybride comme lui, dans tous les cas. Dire que c’était une bonne journée, en plus… Il se souvient de l’odeur du sel, du sable, du sang, de la magie craquant dans l’air. Il se souvient de la nuit, de la lune presque pleine, du parfum étouffant des lycanthropes, du feuillage et du froid, malgré la saison chaude. Ils devaient être en Écosse. « Je me suis nourri. Le silence est percé par sa voix pensive et le cliquetis de ses menottes, alors qu’il triture les alliances à ses annulaires. Je me suis nourri, peu avant d’embarquer sur le navire. » Elena Alvarez ne risque pas de pleurer le sort de la chasseuse dont il a bu le sang, trop peu et trop rapidement, avant d’écourter sa vie d’un sortilège bien placé. Il devrait prétendre que c’était quelqu’un de l’Ordre, ou alors un réfugié qu’ils étaient venus sauver, pourquoi pas même un Vélane, pour la mener en bateau.
Plus tard.

« C’est l’instant le plus net de toute cette aventure. Celui-ci et ma capture. Que les meilleurs moments, somme toute. L’esquisse de sourire est revenue, avant qu’il ose son propre commentaire ― Baruch n’a jamais pas appris à se taire lorsque c’est le temps et trois siècles suffisent certainement à donner à quelqu’un l’impression que tout est permis : Vous y étiez. Sur l’île. »
Revenir en haut Aller en bas
Elena Alvarez
ORDER OF THE PHOENIX
Elena Alvarez
Date d'inscription : 14/11/2020
Messages : 392
Crédit : strangehell (avatar), pp (signa), tumblr (gifs), florence + the machine (lyrics), jool-jool (crackship damnn).
Âge : vingt-neuf ans (13/04).
Occupation : fugitive, bomb maker™ back in town, chercheuse d'Horcruxes.
Allégeance : agent spécial™, membre de la Task Force de l'Ordre depuis dec. 2007, après des années de bons et loyaux services (meh) en tant que C5. (Ouistiti)
Particularité : meilleur coup de poing du quartier + chouchou de Kingsley. (elle apprend aussi l'occlumancie et la magie sans baguette depuis peu, ew.)
don't worry, i hate you too Empty
« Ne me faites pas de si douce promesse, miss Alvarez. » Elena a un nouveau petit sourire, les coins des lèvres pas franchement assez remontés pour qu’il soit véritablement sincère (et l’impression, aussi, de pouvoir sentir Knight frémir derrière la porte chaque fois que son nom claque dans l’air). Ce ne sera pas faute d’avoir prévenu. Elle est sûrement la personne la plus aimable de cette fichue institution, une fois n’est pas coutume ; elle est aussi incontestablement la personne la plus en forme de la pièce, malgré sa mobilité précaire, ses joues creusées, ses yeux cernés, son oreille résolument sourde, et les sempiternelles égratignures, toujours comme à vif, sur ses joues.

Ça lui fait se dire que Dae-won avait peut-être raison, après tout – se remettre dans le bain, même avec un peu moins de coups de poing, ça ne pouvait que lui faire du bien. Au moins pour ça.

Elena lorgne en direction du vampire, son air étrangement poussiéreux, sa mâchoire qu’elle lui trouve peut-être légèrement serrée, ses yeux traînants qu’elle fait mine de ne pas remarquer. L’homme s’abstient de tout commentaire ; elle retient un sourire plus sincère en se disant qu’il n’a rien pu déchiffrer, n’en déplaise à ses collègues peu friands de méthodes moldues pour « des raisons de sécurité ».

Moran continue de mener sa barque comme il le souhaite, tout de même. Elena griffonne une patte de mouche supplémentaire sur la manière dont il évite les sujets de la NSFW et des Greyback, colle un minuscule point d’interrogation à la fin de sa phrase. Est-ce qu’ils l’ont laissé derrière ? Est-ce qu’ils ont préféré emmener Lupin avec eux plutôt que de le récupérer lui ? Un de ses sourcils s’est inconsciemment haussé.

« Je me suis nourri, peu avant d’embarquer sur le navire. » Le second sourcil vient rejoindre le premier ; le stylo reprend sa course sur le papier. Elle le regarde un instant s’affairer après ses alliances, se demande brièvement comment elles ont pu passer le contrôle de sécurité, attend une éventuelle précision. En l’absence de celle-ci, elle se permet de la donner elle-même : « Sur une chasseuse, oui. » Le ton est un peu trop catégorique et les yeux un peu trop résolument plantés dans ceux du vampire pour une information que personne n’a pu totalement confirmer. Les personnes de son groupe ont été interrogées, parfois par Elena elle-même – Faye a été catégorique, personne de l’Ordre n’a été mordu, mais Javi un peu moins, « dans la confusion… »

Baruch aussi était confus, Elena mise sur ça. Et sur Faye. Elle cherche une éventuelle moue sur les traits du vampire, l’écoute poursuivre, ravale son commentaire vaguement moqueur sur la manière dont on ne savoure jamais vraiment suffisamment son derniers repas en liberté. « C’est l’instant le plus net de toute cette aventure. Celui-ci et ma capture. Que les meilleurs moments, somme toute. » Il a aussi une ébauche de sourire, joue le jeu de la conversation faussement cordiale. Elle lui rend la pareille : même esquisse, même ton, une banalité comme courtoisie. « C’est souvent comme ça. »

Son sourire, pourtant, se met à vaciller sérieusement. Cinq mots, six peut-être – et le voilà qui vire d’un coup à la crispation. « Vous y étiez. Sur l’île. » Elena repose un peu trop lentement son stylo, ne daigne pas regarder le vampire dans un premier temps ; rassemble ses mains, se penche finalement un peu plus en avant. Elle a le cœur qui bat plus vite et les mots qui lui viennent sont de plus en plus acerbes -- elle se retient d’ailleurs de justesse d’aboyer un « on n’est pas ici pour parler de moi, d’accord ?! ».

Elena n’a aucune envie de parler de ce qui leur est arrivé sur l’île, c’est presque physique à ce stade ; il lui faut un peu de temps pour dissimuler (en tous cas minimiser), tant que bien que mal, son inconfort.

Elle n’a toujours pas relevé le regard quand elle pouffe presque (trop sec, le souffle ressemble davantage à une toux). « Avec un sens de la déduction pareil, on devrait vous proposer de mener les entretiens. » L’apparent compliment a les inflexions teintées d’un agacement refoulé à grands coups de pied ; la boutade qui lui fait suite n’arrange en rien les choses. « A défaut de lire l’espagnol. » Le sourire qu’elle tend au vampire en relevant enfin les yeux est plus large qu’à l’ordinaire, et pourtant clairement moins sympathique – si elle aussi avait des canines aiguisées, ce serait probablement le moment qu’elle choisirait pour les faire miroiter.

Elena sent son niveau d’agressivité monter d’un voire deux voire trois crans ; ça a quelque chose de réconfortant, quand si peu de choses ont su la mettre en colère ces derniers temps, mais ça veut aussi dire qu’elle doit sévèrement planter les ongles dans ses paumes si elle veut un tant soit peu garder le contrôle de la situation. Quand elle ne sent même plus la douleur, elle se ressaisit plutôt de son carnet, note deux-trois phrases qu’elle laisse inachevées, mal ponctuées, ou bizarrement orthographiées.

(Tout ce à quoi elle peut penser, c’est qu’elle pourrait dire que oui, elle était sur l’île ; oui, elle était même dans le manoir ; oui, elle a même fabriqué la bombe ; oui, son meilleur ami est même mort en la faisant exploser ; oui, elle a aussi failli y rester ; oui--)

Elle lève les yeux, laisse quand même le crayon courir quelques secondes le long du papier, le temps de former une spirale bancale ; s’interrompt quand elle réalise que ça pourrait quand même fort ressembler à de la nervosité. « D’un autre côté… il y avait beaucoup de monde sur cette île. » Elena se penche pour fouiller dans le petit sac qu’elle a rapporté, en tire une bouteille d’eau et des crackers (pas d’Aguamenti devant un prisonnier aujourd’hui – pas tant que c’est l’espèce de baguette de Fenrir Greyback qu’elle a dans la poche). Elle boit une gorgée, croque un premier morceau, se cale à nouveau au fond de sa chaise.

Se concentrer sur des gestes anodins (et en même temps potentiellement agaçants pour un prisonnier qui n’a droit qu’à de la soupe indigeste depuis des semaines), ça l’aide à se remobiliser ; Elena se ressaisit de son carnet. « Je saisis bien l’ironie, mais dans vos top dix des moments sur l’île vous ne placez pas la libération des prisonniers. » (Et pourtant, Elena le sait grâce aux boules cristal de la BCBC, Baruch faisait partie de l’escadron le plus fun de l’île, et elle ne le pense pas seulement parce que son frère en faisait partie aussi.) « Vous n’espériez pas y retrouver vos ami-e-s ? Aoife, Rivage, Diana par exemple ? » La question est posée avec ce même air faussement ingénu, un ton plus calme quoique toujours un peu chargé d’électricité (le Diana notamment manque de lui rester coincé dans la gorge). Elle fait comme si de rien n’était, mais en même temps comme si tout un chacun à l’Ordre ne connaissait pas les prénoms des défecteurs de la NSFW (c’est le cas). L’air de rien. « Mais ça n’a pas été le cas, a priori. » Mine plus fermée, presque compatissante. Sav peut bien ramper encore un peu dans la boue, mais Elena aurait tout de même préféré avoir la confirmation que Riv avait pu en réchapper.

Elle reprend un bout de crackers ; petit signe de menton en direction des alliances qu’il manipulait précédemment. « Vous avez été marié plusieurs fois ? » Apparent saut du coq à l’âne, toujours l’air de ne pas y toucher. Elle réinstalle quand même une conversation cordiale, a presque l’impression d’avoir repris la situation en main (jusqu’au prochain dérapage en tous cas. Un peu plus et elle lui proposerait même un thé pour aller avec les biscuits (qu’elle ne lui a pas offert, bon) ; ils l’ont envoyée pour être sympa, après tout.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
don't worry, i hate you too Empty
Le poisson se ferre seul, pendant cet entretien : « Sur une chasseuse, oui. Sans doute. » Le murmure est doucereux et ouvre la porte sur l’incertitude que refuse d’admettre la voix d’Elena, bien qu’elle dise la vérité. La précision a de l’importance et il en joue sans vergogne, bordant d’ombres ce qui est clair, autant qu’il joue de ses propres initiatives clairement malvenues.

La brune s’arrête et lâche tout alors qu’il parle de l’île ― que lui se permet de l’interroger. La réponse se lit une nouvelle fois dans le silence, dans la moquerie sèche, dans les battements de son cœur. Il se penche un peu vers la table, à son tour, comme pour y tendre l’oreille et mieux s’imaginer les salves d’hémoglobine courant dans ses veines, en un fantasme malsain qui aiguise sa faim. « À défaut de lire l’espagnol. Les épaules se haussent légèrement et à la boutade (l’insulte ! mettez-lui quelque de lisible sous le nez et ça lui reviendra forcément, c’est comme monter sur un balai, ça ne s’oublie pas !), il oppose l’évidence de l’écriture épouvantable que l’Alvarez entasse en pâtés collés sur la feuille : Vous ne savez pas l’écrire. » Rien qui apaise l’énervement qu’il peut sentir venant de la sorcière et certainement rien qui jouera en sa faveur, dans un avenir proche.

Il faut un certain temps avant que l’interrogatoire reprenne, non sans davantage de charabia espagnol et de petits dessins vagues sans signification. Ses prunelles s’attachent aux phrases inachevées et tentent de percer non pas le sens de ce qui est écrit, mais ce qu’elles évoquent dans son esprit ― qui parle espagnol, Moran ? Baruch ne voit pas où la Alvarez veut en venir, alors qu’elle s’avance sur le chemin de celleux qui étaient présents sur l’île de l’horreur ― ce n’est comme si toute l’affaire s’organisait autour de la libération des prisonniers et constituait donc le cœur de l’événement, repas et capture compris. La réponse vient en un coup aussi vicieux que la voix d’Elena est calme : « Vous n’espériez pas y retrouver vos ami-e-s ? Aoife, Rivage, Diana par exemple ? » La pomme d’Adam remue dans sa gorge à l’entente des noms et de la liste qu’il complète mentalement, sans qu’elle ait besoin d’y ajouter les absents. Ses doigts se crispent ; le cœur se tord de sentiments contradictoires. « Mais ça n’a pas été le cas, a priori. La prudence teinte sa voix et les mots soigneusement choisis : Je n’avais aucune confirmation de leur présence sur l’île. » C’est la seule chose à laquelle le vampire peut se raccrocher ― à cela et à l’idée que l’espoir est bien capricieux et fort peu généreux, dans ce monde si mal mené. Il n’ose pas demander à Elena si elle sait ce qui est advenu de ses camarades, si elle les a vus, s’ils ont croisé sa route ou celle de l’Ordre du Phénix, s’ils sont à quelque part (parce qu’ils ne sont pas à l’Iron Institution), s’ils sont morts, s’ils sont vivants. Elle peut si aisément lui mentir, ou agiter leur survie comme une carotte au bout de son nez, et Baruch n’est toujours pas décidé à collaborer. Pas décidé à lui présenter une faiblesse aussi évidente, pour autant qu’il est possible de lire sur ses traits tirés qu’elle a visé juste.

Ça l’épuise un peu plus.
Le glyphe brûle un peu plus, autant que la tête pulse.

Baruch tente de se concentrer sur l’odeur des craquelins et le fade du blé, mécanisme de réconfort qui se rapproche certainement de ceux enseigné aux anxieux. « Vous avez été marié plusieurs fois ? Trois fois. » Réponse machinale à l’automatisme apparent, alors qu’il a si souvent répondu à cette même question au fil de sa vie, au point de ne pas même pas réfléchir avant de la rendre audible. Est-ce une erreur ? Il le saura certainement plus tard, selon l’orientation de la barque que mène Elena. Il est même bien curieux de savoir ce qu’elle en fera, de cette réponse qu’il étoffe sans plus de cérémonie, ou qu’elle lui demande : « Je ne me suis jamais privé de rien », dit-il avec une expression de malice, le regard fendu d’un clin d'œil tout autant dépourvu de chaleur, bien que le sujet ne lui pose aucun malaise. L’honnêteté de ses sentiments est l’une de ses qualités, afin de pallier aux défauts qu’il se fait un plaisir de polir pour l’appréciation de son interlocutrice. « Mon second époux m’a fait don de ma nature. Nous avons décidé que nous pouvions nous passer d’alliance, une fois nos magies liées. Il lève les mains pour exposer les bijoux magiquement conservés par les années, bien que les runes de chance, de fertilité, d'amour, gravées à l'intérieur du métal soient désormais patinées et effacées. Celles-ci ne sont plus enchantées. Il n’y a rien à en craindre. » De ses amours avec Ava et Luba, il ne reste que cela. Cela et leur souvenir, pour lui seul encore vivant.
Revenir en haut Aller en bas
Elena Alvarez
ORDER OF THE PHOENIX
Elena Alvarez
Date d'inscription : 14/11/2020
Messages : 392
Crédit : strangehell (avatar), pp (signa), tumblr (gifs), florence + the machine (lyrics), jool-jool (crackship damnn).
Âge : vingt-neuf ans (13/04).
Occupation : fugitive, bomb maker™ back in town, chercheuse d'Horcruxes.
Allégeance : agent spécial™, membre de la Task Force de l'Ordre depuis dec. 2007, après des années de bons et loyaux services (meh) en tant que C5. (Ouistiti)
Particularité : meilleur coup de poing du quartier + chouchou de Kingsley. (elle apprend aussi l'occlumancie et la magie sans baguette depuis peu, ew.)
don't worry, i hate you too Empty
« Vous ne savez pas l’écrire. » « Ah ! » Bref instant de flottement ; Elena ne peut retenir une exclamation courroucée, en est comme repoussée en arrière sur sa chaise (tant mieux, elle n’appréciait pas trop que le vampire se soit à son tour penché dans sa direction, ça lui donne une excuse pour s’éloigner d’un regard un peu trop affamé à son goût.) Un gringo encore plus gringo qu’elle (et mourant, par-dessus le marché) va vraiment critiquer son espagnol ?! Le grief s’ajoute à la déjà longue liste de choses lui faisant serrer les dents plus que de raison, et il lui faut peut-être un peu trop de temps pour se reprendre et se remettre à parler de l’île. De la NSFW. De ses copains.

Bingo. Elena voit le vampire se tendre à son tour, ses traits se tirer et ses doigts se crisper ; c’est presque microscopique, il ne lui donne presque rien, mais elle le note tout de même mentalement. « Je n’avais aucune confirmation de leur présence sur l’île. » « Hmhm. » Réponse bien plus rapide que la précédente, parce qu’elle vient en bloquer milles potentielles autres. Il y a l’ironie à peine contenue (Quel altruiste de vous y être rendu, alors. Quelle dévotion à la meute Greyback.) ; l’agressivité qui menace de jaillir de sous la surface à chaque instant (Et les Greyback, qu’est-ce qu’ils voulaient ? Ils les avaient les confirmations eux ?) ; la vérité, cruelle mais humaine, finalement.

Cette dernière piste lui fait ouvrir la bouche une fois, la refermer, la rouvrir – elle garde finalement les lèvres scellées concernant le sort d’Aoife, la seule de la NSFW qu’elle connaissait (de loin) et dont le sort lui a été confirmée (par sa propre mère). Aoife est morte, un Avada dans le dos, sur la plage – les mots restent coincés dans sa gorge. Elle pourrait s’en servir, ou bien même dans la situation du vampire elle apprécierait sans doute savoir -- mais ce serait au risque de le braquer. Puis les gens morts sur l’île… C’est peut-être encore un sujet un peu trop sensible.

Elle ne dit rien pour l’instant, garde la possibilité dans un coin de sa tête.

A la place, elle préfère demander combien de fois il a été marié, et Moran devient instantanément plus volubile. Good call – better call, finalement. Elena a posé son stylo et croisé ses mains pour l’écouter parler. « Je ne me suis jamais privé de rien. » Plus que les trois mariages, c’est cette phrase qui lui fait hausser le sourcil, encore, et lui coupe même l’herbe sous le pied avant qu’elle puisse commenter quoi que ce soit. Rien, dans le sens… Drogue, alcool, sexe ? Elle pose un regard un peu différent sur le Docteur, presque amusée – voilà quelque chose sur quoi elle n’aurait pas parié.

« Mon second époux m’a fait don de ma nature. Nous avons décidé que nous pouvions nous passer d’alliance, une fois nos magies liées. » Cette fois-ci, c’est un mot qui la fait tiquer. « Don... » L’observation, à mi-voix, s’adresse résolument davantage à elle-même ; elle a brièvement repris son stylo pour le noter. Ce n’est pas la première fois qu’elle entend parler de transformation en ces termes, pas la première fois qu’est évoquée devant elle une possible transformation volontaire – elle n’est pas bien sûre de comprendre, mais ne pose pas de jugement sur l’idée.

Le Moran retourne à ses bagues. « Celles-ci ne sont plus enchantées. Il n’y a rien à en craindre. » « J’imagine qu’elles ne seraient pas arrivées jusqu’ici si c’était le cas. » Retour du petit sourire entendu, comme si le moment de tension survenu quelques minutes auparavant n’était que le fruit d’une hallucination collective. Ou… « Elles ont plutôt une valeur sentimentale, donc. » Elena n’a pas besoin de le noter pour donner une tournure intéressée à sa phrase. Elle n’est pourtant pas la personne qui ira arracher ses alliances à un type en sale état déjà intégralement dépouillé, mais on lui a bien dit de relever tout ce qui pouvait être utile.

C’est elle qui a un petit signe du menton vers les alliances, cette fois. « Vous vous êtes marié tôt, avec un homme. » Silence ; Elena se rend compte qu’elle ne sait pas trop comment formuler sa phrase, s’en sent stupide face à un nerd comme Baruch ayant tendance à en faire des caisses. « Dans l’Histoire, je veux dire. » La formulation ne la satisfait pas mais l’idée est là – le jugement, non. La curiosité est même sincère, sans vraiment d’idée derrière la tête à griffonner sur son carnet ; elle a vu suffisamment de ses collègues Aurors dans le placard jusqu’à la fin des années quatre-vingt dix pour savoir qu’une telle vie n’est pas donnée à tout le monde. Surtout si… « Vous êtes croyant ? » La question peut paraître saugrenue, posée après cet échange, ou ne serait-ce que posée à un sorcier. Mais d’une part Baruch sonne comme un nom qu’elle pourrait avoir croisé dans la Bible, si elle l’avait lu avec l’attention qu’aurait aimé Papá Alvarez ; d’autre part il est vieux ; d’autre part encore, elle conçoit peut-être trop les choses d’un angle personnel (bon, de l’angle de Javi certes, qui ne partait pas serein à l’idée de faire son coming-out à Ernesto).

Parce que la conversation prend un tournant légèrement moins tendu (Elena s’attend presque à ce que Dae-won finisse par surgir dans la pièce pour dire qu’on est pas au Chaudron Baveur ici), et puis parce qu’elle veut continuer à le faire parler, Elena brode un peu. Un mot vient de ressortir des plus sombres tréfonds de sa mémoire, signé de la patte d’un prof d’Histoire de la Magie imbuvable qui aimait un peu trop mentionner sa sœur orientaliste et… « Théologien ? » Bon, elle n’y connait rien, à la théologie, Elena. C’est un mot un peu fancy qu’elle est contente d’avoir placé là, puis elle se dit qu’avec un peu de chance ça devrait suffire à alimenter le flot de paroles déjà plus soutenu du vampire.

Alors elle fait des efforts pour rester concentrée, quitte à se faire embarquer dans une conversation académique dont elle ne comprend pas le moindre traître mot, parce qu’elle ronge son frein, prend son mal en patience, avant de poser la question qui la taraude : Et dites-moi Dr Moran, comment un homme comme vous se retrouve dans ce trou à rats de la NSFW ? Pire, chez les Greyback ?
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
don't worry, i hate you too Empty
Le vampire n’est pas surpris que la mention de son don fasse ciller la sorcière. La société n’a pas l’habitude d’entendre parler du vampirisme et de la lycanthropie en ces termes, leur préférant le mot malédiction, les entrant dans le monde des hybrides alors qu’ils n’en sont point. Elle ne relève toutefois pas le mot, ni ne questionne son avis sur le sujet, mais cela comme tout le reste pourra être retenu contre lui.

Une fibre d’angoisse se bloque dans sa poitrine et il range ses mains, dérobant la vue des bijoux sentimentalement précieux au regard d’Elena. « Vous vous êtes marié tôt, avec un homme. Tôt, peut-être pas, quand même, il avait déjà un petit 80 ans à peu près lorsque Jeremiah et lui... Dans l’Histoire, je veux dire. » Oh : tôt dans ce sens-. Il n’y pensait même plus. Il esquisse de la tête un signe désintéressé, comme si ce n’était rien, et non pas jadis un crime qui aurait pu lui coûter cher, côté moldu ou sorcier. Heureusement pour lui, jamais sa confrérie n’a condamné ces actes : bien au contraire. « Vous êtes croyant ? Bien sûr. Pour un autre, la question serait saugrenue : pour lui, elle est naturelle et se répond uniquement à l’affirmative. D’autres diraient certainement que ses actes profanes l’empêchent d’encore se réclamer de sa religion, mais le détachement de Baruch face à sa propre Église ― qui en est encore à se questionner sur l’homosexualité et à changer d’avis à chaque conférence de Lambeith, mind you ― en fait un sujet parfaitement imperméable aux commentaires à ce sujet. Il y a toujours eu de ces unions, qu’importe l’opinion de l’Église et des sociétés. »

Le Moran se laisse volontiers aller dans cette illusion ― le mot reviendra plus tard ― de conversation posée, comme si la jeune femme avait un sincère intérêt pour lui et son passé. La tension de leurs précédents échanges s’attarde entre eux et enveloppe les paroles, les regards, transforme chaque mot en tentative de se jauger. De voir de quel bois est fait l’adversaire. Lui a déjà décidé ce dont est faite miss Alvarez : de bois sec qui demande seulement à s’allumer. « Théologien ? » À son tour d’être surpris, de sourire en entendant le mot qui semble déplacé dans la bouche de la jeune femme, et qui lui donne très envie de gratter dessous pour vérifier ce qu’elle en sait, de la théologie, pour user de ce terme. « Mes recherches m’ont fait frôler la théologie à plus d’une occasion, puisque la magie, le sacré et la science s’entremêlent bien davantage hors de nos territoires, mais je ne puis pas me prétendre de cette discipline. » Bien sûr que Baruch brûle de s’embarquer dans un long discours (monologue) à propos de l’épistémologie magique, des modes de transmission enchâssés dans les rites d’autres religions, de ses nombreuses recherches, de ses encore plus nombreux diplômes, de s’étaler sur sa très riche vie jusqu’à étourdir suffisamment Elena et qu’elle mette fin à cet interrogatoire. Il le ferait s’il n’avait pas l’impression que ça allait tomber dans une oreille peu charitable, peu attentive, et que parler dans le vide a ses limites. Même pour lui. Il abrège donc son propre plaisir avec un air las : « Je vous conseillerais bien mes ouvrages, mais la censure a fait un excellent travail dans ce pays. Il est aussi sûr qu’elle n’ira pas se taper lesdits ouvrages. Des confins de sa mémoire, il extirpe un : ¡ Qué lástima ! » soupiré, perclu de ce même accent passé. D’un peu, aussi, de cette tentative de ramener à l’avant-plan ce qui le tracasse tant avec Elena Alvarez.

Le vampire décide de secouer un peu l’accalmie de leur discussion ― il préfère aller à la rencontre de la tempête que de la laisser se lever sans avoir mot à dire : « Auror ? Une disciple de Shacklebolt, peut-être ? Le mot est prononcé avec le même air de ne pas y toucher que celui employé par la brune pour dire théologien ? et il ajoute aussitôt, avec une justification aux allures d’excuse, sans qu’elle en porte le ton : Laissez-moi au moins participer à cette illusion de discussion cordiale, miss Alvarez. Ne me privez pas de dessert pour un iota de curiosité, ou passez tout de suite au vif du sujet. Je suis sûr que vous et Knight avez autre chose à faire que de me divertir. »
Revenir en haut Aller en bas
Elena Alvarez
ORDER OF THE PHOENIX
Elena Alvarez
Date d'inscription : 14/11/2020
Messages : 392
Crédit : strangehell (avatar), pp (signa), tumblr (gifs), florence + the machine (lyrics), jool-jool (crackship damnn).
Âge : vingt-neuf ans (13/04).
Occupation : fugitive, bomb maker™ back in town, chercheuse d'Horcruxes.
Allégeance : agent spécial™, membre de la Task Force de l'Ordre depuis dec. 2007, après des années de bons et loyaux services (meh) en tant que C5. (Ouistiti)
Particularité : meilleur coup de poing du quartier + chouchou de Kingsley. (elle apprend aussi l'occlumancie et la magie sans baguette depuis peu, ew.)
don't worry, i hate you too Empty
Moran replie ses précieuses bagues hors d’atteinte ; Elena le note mentalement, mais note surtout que l’homme est croyant. Impossible de ne pas retenir un nouveau sourcil haussé, impossible donc de ne pas noter que « C’est peu courant, pour un sorcier. » Le stylo vient appuyer son étonnement, questionnant la feuille d’un Né dans une famille moldue ? qu’elle laisse sans réponse pour le moment. « Il y a toujours eu de ces unions, qu’importe l’opinion de l’Église et des sociétés. » Elle hoche désormais la tête dans une moue plus franchement approbatrice (« bien entendu »), se laisse même aller à une confidence personnelle qu’elle juge peu engageante – tout pour maintenir ce climat soi-disant apaisé. « Je veux dire, vous avez entendu mon nom. Ça n’a pas empêché mon frère de trouver un époux fantastique. » Et adoré par toute la famille, elle pourrait ajouter (si toute la famille n’avait pas été massacrée depuis) (et que Javi et Rip n’avaient pas divorcé entre temps). Points de détails qu’Elena ne juge pas utile de mentionner ; elle les remplace par un petit sourire de circonstance.

Une porte en ouvrant une autre, Elena ne peut que tendre une oreille distraite à la soupe académique que lui sert désormais le vampire et dont elle comprend difficilement un mot sur deux ; elle acquiesce tout de même, poliment, comme si ce qu’il venait de dire coulait de source. « Je vous conseillerais bien mes ouvrages, mais la censure a fait un excellent travail dans ce pays. » Expression d’abord un peu trop impressionnée, puis peut-être un peu trop peinée – Elena note tout de même sur sa feuille que le vampire est un auteur, se dit qu’elle refilera ses bouquins (si tenté qu’elle puisse mettre la main dessus) à plus érudit qu’elle, histoire de déterminer si quoi que ce soit peut en être tiré. « J’en suis désolée. Les Mangemorts n’ont aucun goût de toute manière. » Sa phrase s’achève dans un nouveau petit sourire, parce qu’il n’y a rien de mieux que de casser du sucre sur le dos de ces tocards de Mangemorts pour team-builder ; il menace presque de virer au rire quand le vampire soupire un peu trop dramatiquement un « ¡ Qué lástima ! » « Vous avez appris l’espagnol en Amérique latine, donc. » (L’homme a l’accent rouillé mais qui sonne tout de même plutôt comme le sien que comme celui de Nacho).

Elle pourrait enchaîner, l’interroger sur ses voyages, glaner peut-être des informations par-ci par-là – mais c’est cette fois-ci le Moran qui prend les devants. Elena se rembrunit un peu, pince les lèvres pour ne pas rappeler désagréablement que c’est elle qui pose les questions, ici. « Auror ? Une disciple de Shacklebolt, peut-être ? » Le mot disciple manque de lui arracher une toux, et Elena prend à nouveau son temps pour reposer son stylo, s’avancer un peu sur sa chaise, reprendre une façade plus avenante. « Auror ? C’est vous qui me flattez. » Comme si c’était la bonne tenue de cet interrogatoire qui laissait supposer son ancien corps de métier, et non pas la sur-représentation de celui-ci au sein de l’Ordre. A moins que Moran n’ait déjà entendu parler, d’une manière ou d’une autre, d’un Auror Alvarez – mais dans ce cas précis il s’agirait alors plutôt de Javier, elle-même n’étant encore qu’en formation au moment où la guerre avait éclaté (et c’était pas comme si son frère ne lui avait pas largement répété). « Vous me donnez quel âge ? » La question est doucement moqueuse mais nullement agressive ; c’est une manière de répondre à la question sans y répondre, ne dire ni oui ni non.

Elle ne commente finalement pas plus sur l’autre Auror Alvarez, et ignore plus délibérément la partie concernant Kingsley – parce qu’elle n’aime pas ce mot, disciple, puis parce qu’elle a eu beau largement contribuer à l’effort collectif de Fuck Kingsley de ces derniers mois, elle sait qu’on pourrait quand même continuer à lui coller ce genre d’étiquette. C’est toujours pareil – elle a beau gifler Shacklebolt, on lui demandera qui d’autre peut gifler Shacklebolt, qui d’autre a été convoquée dans son bureau après le cataclysme de l’Assemblée Générale, qui d’autre a été (encore) extirpée d’un manoir en train de s’effondrer, qui d’autre vient encore d’obtenir une chambre supplémentaire à St-James--
Puis ils ont raison. Elle a beau détester viscéralement Kingsley parfois… Kingsley n’en reste pas moins sa famille pour autant.
Mais elle n’aime pas en parler. Encore moins quand cette relation est utilisée pour expliquer un privilège auquel elle n’aurait pas dû accéder.
Elena n’est pas là grâce à Kingsley et Dae-won – enfin si, elle l’est, mais elle n’est pas là pour en parler.

« Laissez-moi au moins participer à cette illusion de discussion cordiale, miss Alvarez. Ne me privez pas de dessert pour un iota de curiosité, ou passez tout de suite au vif du sujet. Je suis sûr que vous et Knight avez autre chose à faire que de me divertir. » Son visage a pris une expression un peu plus contrariée, alors Elena tente de faire passer la pilule par un sarcasme. « Illusion, disciple… Moi qui commençais à penser que vous étiez le plus agréable de votre troupe. » La contrariété se transforme en moue déjà plus décontractée ; paradoxalement forcée, mais ayant déjà le mérite d’être là.

Elena perçoit plutôt bien ce que le vampire essaye de faire : accélérer la cadence, lui forcer la main, la pousser à la faute. Elle s’accroche à sa ligne de conduite avec des dents serrées et des phalanges blanchies, mais pour le moment elle s’accroche. Preuve en est, Elena redonne un peu de lest, répond plus ou moins directement à une question qu’elle-même a posé seulement quelques instants auparavant. « J’avais dix-neuf ans quand la guerre a commencé. » Ça répond aussi, plus indirectement encore, à la question de Moran – oui Elena aurait dû être Auror, oui elle fait partie de ces générations ayant brutalement vu l’herbe fauchée sous leurs pieds. Moran sera probablement suffisamment malin pour se satisfaire de cette demi-réponse. « Et vous ? » Question plus espiègle, mais utile aussi, puisqu’Elena serait actuellement bien en peine si elle devait donner un âge à son interlocuteur (sûrement un peu trop en forme pour le bicentenaire, sûrement un peu trop vieux jeu pour un seul petit siècle). Manière habituelle de défoncer des portes par-ci par-là avec l’air de ne pas y toucher ; sur le même ton, elle en profite pour revenir sur une des affirmations doucereuses du vampire. « Vous savez, Dr. Moran… » Elle a un petit coup d’œil par-dessus son épaule, en direction de la porte derrière laquelle elle peut aisément deviner les allers-retours (passablement agacés) de Dae-won. Elena poursuit en espagnol. « Je ne doute pas que Knight ait pleins de choses à faire, même s’il est probablement très intéressé lui aussi par ce qui se dit ici. » Elle lève légèrement sa jambe abîmée, retient la grimace qui lui monte au visage, la désigne du menton à la place. « Moi, en revanche… J’ai plutôt tout mon temps. » Ultime petit sourire, quoique moins sympathique et peut-être même plus carnassier, cette fois. « Pas d’inquiétude à avoir. » (En anglais dans le texte, pour ne quand même pas trop inquiéter Dae).
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
don't worry, i hate you too Empty
Revenir en haut Aller en bas
 

don't worry, i hate you too

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

SMOKE AND MIRRORS :: PLAYGROUND :: DEATHLY HALLOWS :: rp terminés