Elle balaie d'un regard sa penderie, attrape la première robe qui lui tombe entre les mains, noire (comme son âme) pour ne pas changer, elle ne s'arrête pas pour contempler son choix avant de l'enfiler, supposant que le vêtement n'est pas trop moche. Ce n'est de toute manière pas elle qui a dû l'acheter donc ça ne peut qu'être bien, elle n'a ni les connaissances, ni l'envie suffisante pour se constituer une garde robe correcte Isobel, alors elle préfère faire confiance à Perdita pour lui dénicher les pièces indispensable à avoir dans son dressing, bien qu'elle ne devrait pas toujours, ou pas sans fournir une liste explicite des choses qu'elle ne veut surtout pas retrouver en ouvrant son placard pour ne pas que la demoiselle se ramène avec des trucs improbables à lui refourguer. Cheveux réarrangés pour être présentable, apparemment arriver à une soirée avec la queue de cheval en vrac post journée de travail épuisante ça ne se fait pas, enfin c'est ce qu'on l'a conditionné à faire durant des années alors maintenant ça tient du réflexe de se refaire une beauté avant de quitter son appartement. Même si l'idée de savoir que sa mère ferait probablement une syncope si elle apprenait que sa fille avait osé se pointer mal sapée à une fête de gosse de riches pédants pouvait se montrer tentante.

L'envie de sortir n'était absolument pas présente, elle a déjà donné dans l'événement social cette semaine en plus, le déjeuner en famille deux jours auparavant avait définitivement épuisé toute sa batterie sociale. Une journée entière à supporter des discussions niaises, à devoir hocher gentiment la tête et montrer qu'elle était d'accord avec toutes les inepties qui se racontaient à table. Une repas de famille entier à faire attention à ne surtout pas mentionner le nom de son aîné aussi, tâche plus compliquée qu'elle ne ce qu'elle pensait, parce qu'elle avait beau ne jamais avoir été proche de lui, elle n'arrive pas non plus à faire comme s'il n'avait jamais existé. Et voilà qu'après une journée au bagne, elle doit se rendre à une réception des enfers. Sa vie est terrible, ses plans de passer une soirée tranquille avec sa meuf anéantis, elle n'est pas partie qu'elle en a déjà marre. C'est pas pour elle les rassemblement de plus d'une personne de toute façon et elle n'a pas prévu de rester plus longtemps que nécessaire avec la compagnie désagréable des autres gosses de riches insupportables.

Quart d'heure de retard habituel ou un peu (beaucoup) plus même avant de passer la porte de l'appartement, déjà qu'elle était pas chaude pour venir, elle ne va pas non plus se presser pour y aller. Quoiqu'elle aurait pu, plus vite arrivée, plus vite repartie, mais pour cela il faudrait d'abord qu'elle soit capable d'arriver à l'heure quelque part. Verre attrapé à peine la porte passée, air hautain des grands soirs et sourire toujours absent lorsqu'elle salue les quelques personnes présentes dans la pièce qu'elle tolère, pas qu'elle apprécie, nuance, elle évite les autres en faisant son chemin jusqu'à un fauteuil éloigné de la cohue, elle fait acte de présence elle a pas prévu de parler aux gens, sa mère pourrait presque être fière de l'effort fait. Prunelles promenées dans la pièce en essayant de ne surtout pas croiser le regard des autres, Izzie elle n'est pas là pour sympathiser, elle préfère juger ce ramassis d'idiots dans son coin et prier pour que l'heure passe vite. Mine qui se déride un poil lorsqu'Olympe Bagshot entre dans son champ de vision, enfin quelqu'un de moins infréquentable, selon ses standard du moins, comme elle connait plein de monde qui aurait quelque chose à redire sur la présence de la blonde ce soir, elle s'en fiche Izzie, les histoires de sang qui change elle trouve ça d'un ridicule, le changement de statut d'Oly le montrait bien, personne n'avait à redire sur elle lorsqu'elle était encore considérée de sang pur, puis bon elle a un halfer dans sa famille, elle va pas se mettre à critiquer les sang-mêlé (elle devrait, mais elle veut pas). «‌ ‌‌‌‌Izzie, comment tu-vas depuis le temps ?‌‌ ‌»‌ Elle se recule d'un pas après avoir fait une bise à l'autre femme, elle a rien contre elle personnellement, elle ne veux juste personne dans son espace personnel. « Olympe, ça faisait longtemps dis moi. Je vais bien et toi ? » Répondu sans s’attarder trop s’attarder sur sa vie à elle. «‌ ‌‌‌‌Je vois que tu ne te mélanges pas avec le poison.‌‌ ‌»‌ Isobel elle tourne la tête vers le groupe de filles qui jactent depuis l’arrivée de la blonde avant de se retourner vers Olympe. « Non, jamais. » Répondu d’un ton dégoûté. Elle ne se mélange pas, encore moins avec des gens qui ne méritent pas sa présence. « Ne fait pas attention à elles, elles ne semblent pas savoir parler d’autres choses que toi, pire que des fans. » Elle commente en portant son verre  ses lèvres. « Tu avais disparu où tout ce temps ? » Elle demande ensuite.

Les apparitions aux événements sociaux elle veut bien se les coltiner de temps en temps Isobel, enfin seulement les rares fois où elle en a marre de rester cloîtrer dans son appartement et que sa copine n'est pas la pour la distraire - gosh ce qu'elle aimerait pouvoir l'embarquer avec elle dans ces endroits, elle se ferait tellement moins chier, mais paraîtrait-il que ça ferait mauvais genre et Izzie elle trouvait cela fort dommage - comme ce soir donc. Une aubaine pour les autres invités donc, qui vont avoir l'immense honneur d'être graciés par sa présence , la brune elle ne peut pas dire que la réciproque est vraie par contre. Rien qu'en entrant les piaillements insupportables et les sourires mielleux des gourdasses qui occupent déjà les lieux, putain elle va se choper une migraine avant la fin de la soirée Izzie entre ça et les effluves de parfums beaucoup trop fortes aussi, ça la fatigue déjà. Position en retrait et tête d'enterrement quittés (enfin presque) lorsqu'elle aperçoit la seule personne qu'elle trouve être un peu digne de son attention. «‌ ‌‌‌‌Merveilleusement bien !‌‌ ‌»‌ Elle pousse même l'amabilité à offrir un petit sourire à Olympe qui semble être très heureuse d'être ici elle. « Tant mieux alors. » Elle est contente de voir la blonde Isobel, encore plus maintenant que ça fait jaser les autres demoiselles, pas que ça la ravisse plus que ça de se trouver au milieu de drame, mais voir l'air outré prendre place sur les visages hypocrites des autres, ça elle aime bien.

Non parce qu'Isobel, ça a tendance à l'agacer un tout petit peu (beaucoup en fait même) tous ces sang-purs qui trouvent des problèmes à fréquenter certaines personnes que lorsqu'on leur annonce que finalement leur sang n'est peut être pas aussi pur que prévu. Pathétique. Comme si la pureté de l'hégémonie de quelqu'un pouvait définir toute sa valeur, c'est un beau ramassis de bêtises dans lequel elle ne croira jamais, peu importe le nombre de fois que l'on le lui répétait. Elle peut citer trop de contre exemples pour que ce soit une règle qui puisse s'appliquer, elle évite juste de le faire parce que ça causerait trop de problème et qu'elle est pas encore prête a se faire renier pour avoir dit un mot de travers, ça n'aidera en rien ses affaires en plus. Bavarder avec des sang-mêlés pas trop sale par contre ça ne pouvait pas tellement entacher sa réputation, en plus d'apporter une distraction plus que bienvenue à la soirée qui promettait d'être d'un ennui mortel selon ses critères (qui devraient définitivement être la norme). «‌ ‌‌‌‌Elles ont dû bien s'ennuyer pendant deux ans.‌‌ ‌»‌ Rictus amusé à la remarque d'Oly. « J'imagine oui, elles devaient être perdues. » Enfin elle suppose, elle en sait rien, elle ne copine pas avec ce genre de personne (elle copine avec personne en fait) et elle n'a pas non plus spécialement envie de connaître leurs sujets de discussion favoris, elle a autre chose à faire de sa vie qu'écouter des ragots Izzie.

«‌ ‌‌‌‌J'étais en Afrique du Sud, ma mère a été nommée ambassadrice là-bas. Des vacances au soleil, loin des garces. ‌‌‌‌ ‌»‌ Elle acquiesce légèrement en avalant une gorgée de sa boisson. « En effet, ça semble être plutôt plaisant comme séjour. » Ça la fait rêver la brune de prendre des vacances au soleil, elle devrait planifier ça un jour, ça lui coûterait certainement moins cher en autobronzant et ça pourrait même l'aider à se détendre un peu. Fuir loin des problèmes de sa vie, du pays, tout ça franchement ça sonnait comme un bon plan, dommage que sa conscience soit moins fan. «‌ ‌‌‌‌Et toi, quoi de beau depuis ?‌‌ ‌»‌ Et flûte. Elle doit vraiment répondre à la question honnêtement ? Parce qu'elle a aucune envie de raconter sa vie Isobel, surtout que c'est pas non plus très glorieux en ce moment et qu'elle aimerait autant ne pas s'étaler ici, ou nulle part ailleurs pour ce que ça vaut. « Oh pas grand chose, la routine surtout. » Elle commence à répondre, prenant une gorgée de champagne. « J'ai été recrutée par la BPM l'an dernier et depuis c'est cheminée, boulot, dodo. » Elle termine de raconter. Version de sa vie un tout petit peu éloignée de ce qu'elle est en réalité, mais Olympe n'a pas besoin de savoir le reste.

Le visage d'Olympe qui fait son apparition au milieu du reste de la plèbe à presque des airs d'événements miraculeux aux yeux d'Isobel. C'est dire à quel point elle a peu de foi dans le potentiel amusement de la soirée en cours, parce qu'elle avait beau apprécier la blonde avant qu'elle ne disparaisse à l'autre bout du monde, elle ne s'extasie normalement jamais autant sur la venue (surprenante certes) d'une ancienne amie d'école. Non, d'ailleurs elle ne s'extasie pas, parce qu'elle ne s'extasie jamais - c'est faux, mais personne n'est obligé de savoir qu'Isobel elle sait faire autre que de tirer une tronche de six pieds de long toute la journée - elle est seulement un peu moins blasée quand elle fait la constatation pas trop désagréable qu'il n'y a pas que des greluches sans intérêt finalement. «‌ ‌‌‌‌BPM ? J'ai beaucoup de choses à rattraper depuis mon départ. ‌‌‌‌ ‌»‌ Léger gloussement de pimbêche comme elle sait si bien les imiter, ça détend les gens en général, si elle a l'air niaise elle a moins l'air de cacher des choses c'est tout bénéf pour elle. « Oh, non pas tant que ça. » Isobel lui dit, avalant une gorgée de champagne avant de reposer les yeux sur Olympe. « J'ai commencé la formation après avoir obtenu mes ASPICs et après j'ai été recrutée comme hit witch. » Raconté d'un air anodin à Olympe, il n'y a vraiment rien d'exceptionnel à sa carrière, après tout ce n'était pas un métier très surprenant, puis Isobel, elle, est suffisamment extraordinaire pour que ça n'étonne pas qu'elle fasse partie de l'élite.

C'est facile pour Isobel de parler de sa vie professionnelle, elle n'a pas besoin de trop faire attention à ce qu'elle dit, de cacher trop de choses, hormis peut-être le fait que son plan de départ pour son avenir n'était pas de traquer de l'impur, la description du poste avait seulement quelque peu changé entre le moment de son rendez-vous avec la conseillère d'orientation à Poudlard et son inscription à la formation. Encore la faute du changement de gouvernement ça. Quoique finalement ça lui réussissait plutôt bien comme job, elle avait plein de choses à raconter à l'Ordre du coup, c'est pas plus mal. «‌ ‌‌‌‌Je fais ma première année en diplomatie magique cette année. Je sais que c'est assez ironique pour une Bagshot, mais bon, j'ai toujours aimé les surprises.‌‌ ‌»‌ Elle sourit doucement Isobel, petit hochement de tête intéressé en écoutant la blonde parler de sa vie, elle ne fait même pas semblant d'écouter pour une fois, parce qu'Olympe, contrairement à beaucoup d'autre, a la chance de faire partie des rares personnes qu'elle considère comme un peu plus intéressante que la moyenne. « Ce n'est pas plus mal de faire quelque chose d'inattendu et de ne pas rester enfermée dans ce que l'on attend de toi. » Dit la fille beaucoup trop bien partie pour suivre le chemin tout tracé pour elle par son daron, ou presque. « Surtout lorsque ça permet d'étendre les domaines d'activités de ta famille. » Elle ajoute pour ne pas donner l'impression de trop cracher sur les traditions familiales non plus, parce que bon tout le monde le sait que la famille c'est ce qui compte le plus. La priorité numéro un de toute sorcière de son rang qui se respecte même, tout comme elles se doivent de suivre les recommandations des hommes qui en font partie sans jamais les remettre en doute ou s'en éloigner, ça va de soi (non).

«‌ ‌‌‌‌Ta famille va bien ?‌‌ ‌»‌ Oh la question taboue, Izzie elle avale une nouvelle gorgée de champagne pour éviter de jeter un regard noir à la blonde, croise le bras qui ne tient pas la coupe autour de sa hanche, les doigts jouant avec le tissu de sa robe. Peut-être qu'elle n'avait pas entendu parler du drame, après tout elle venait de revenir au pays. « Bien sur,oui, tout le monde va bien. » Qui répond non à cette question déjà ? « Père et mère étaient ravis de nous avoir à déjeuner Edna et moi dimanche dernier. » Enfin ravi était peut-être un peu exagéré, ils n'ont jamais eu l'air véritablement ravis ses parents à Isobel. « Je suppose que cela doit leur manquer de ne plus nous avoir en permanence au manoir. » Ou alors ils étaient juste contents de voir qu'au moins les deux gamines qui leur restaient avait eu la décence de ne pas encore se faire attaquer par un hybride juste pour les contrarier en souillant le sang si pur qui leur tenait tant à cœur. « Et la tienne ? Ça doit faire du bien de revenir au pays, non ? » A sa place Izzie elle serait blasée, surtout si c'était pour revenir alors que la dictature avait pris place dans le pays, mais bon elle n'allait pas se lancer dans des discours antipatriotique maintenant.

Parler d'elle est loin d'être ce qu'elle préfère faire, parler tout court d'ailleurs pour ce que ça vaut, mais au moins le sujet boulot fait partie des sujets de discussions les moins pénibles sur lesquels elle puisse tomber. C'est simple, pas tant de piège possible ou de gaffe à faire, puis même si les raisons pour lesquelles elle avait choisi cette branche avaient légèrement dévié entre ses rêves d'enfant et aujourd'hui (adieu la traque au mage noir, mais bonjour les renseignements à refiler l'Ordre), elle ne deteste pas totalement son métier et ça lui ferait presque plaisir d'en parler. « ‌‌Je t'imaginais pas faire ça, mais pourquoi pas. » Brune qui hausse légèrement les sourcils de surprise, elle ne s'est jamais imaginé faire quoi que ce soit d'autre Isobel, enfin si, mais être peintre ou danseuse étoile lui semblait nettement moins réaliste. « Vraiment ? Et pourquoi donc ? » Elle demande, curieuse de savoir ce qui donnait l'impression chez elle que le métier de hitwitch ne lui va pas. « Pourtant je crois ne jamais avoir eu d'autres idées de métiers en tête. » Elle ajoute en avalant une gorgée de sa boisson. Puis ça ne pouvait pas être si surprenant comme choix de boulot non plus, si elle n'était pas exactement dans la même branche que tout le reste de sa famille, elle ne s'éloigne pas trop non plus des domaines de prédilections familiaux en choisissant de faire carrière dans les forces de l'ordre. « ‌‌Après, il est assez évident que mon père va vouloir me mettre dans ses affaires. » Comme quoi tout le monde finissait par suivre les pas de ses ancêtres apparemment. « Et ce n'est pas une bonne chose ? » La brune questionna, pas qu'elle pense que le népotisme soit la seule façon de réussir ou qu'il faille garder les affaires dans la famille - c'est même plutôt l'inverse, si elle pouvait Izzie elle jarterait toute affiliation avec la sienne - mais elle ne voit pas non plus le mal à profiter des opportunités du genre quand elles sont offertes sur un plateau d'argent.

Sujet qui fâche qui débarque bien trop rapidement dans la conversation. Discuter famille elle s'en passe très bien Izzie, parce que moins on lui rappelle à la bande de fachos sadiques à laquelle elle est liée, mieux elle se porte. « ‌‌Si père et mère sont heureux. » Un « Parfait alors. » affirmé avec un sourire poli, pas que ça l'émeuve beaucoup les états d'esprits des parents Bagshot, mais elle reste bien élevée et l'étiquette veut qu'on prenne des nouvelles de gens dont elle n'a pas grand chose à faire, c'est Olympe qu'elle apprécie Isobel après tout, pas nécessairement le package avec les géniteurs. « ‌‌La famille Bagshot ? Sans mon père, je pense qu'on est officiellement des déchus. Les deux branches éteintes en même temps, c'est pas la folie. » Ça la détend un poil izzie de ne plus parler de ses boulets à elle, puis de savoir qu'elle n'est pas la seule à s'en trainer aussi. « Il est vrai que ce n'est pas une situation idéale. Mais bon, tu es une fille pleine de ressources, je suis certaine que peu importe la réputation de ta famille, tu peux réussir à t'en sortir. » Elle lui assure, c'est surfait de toute façon les réputations des autres, autant se faire la sienne tout seul ça semble moins problématique. Puis Isobel elle ne doute pas qu'Olympe soit suffisamment résiliente pour ne pas laisser une histoire de déchéance l'empêcher de faire ce qu'elle veut. « ‌‌Mais je suis contente de revenir, la vengeance est un plat qui se mange froid. » Brune qui acquiesce doucement en suivant le regard de son amie en direction du reste des invités. Une beau ramassi d'idiots, ça lui donne envie de fuir loin à Izzie. « Tu as bien raison. » Elle lui dit en se retournant de nouveau vers la blonde, trop regarder la foule commence à lui filer des angoisses, elle aime pas trop la présence de gens autour d'elle en général, mais alors autant et tous aussi chiants les un que les autres ça relève de la torture. « ‌‌Tu traines avec qui maintenant ? Puisque de toute évidence, pas eux. » Est-ce qu'elle peut répondre des rebelles sans que ça se termine mal pour elle ? Probablement pas non. Donc elle va s'abstenir, se concentre un chouïa plus pour fermer son esprit, sait-on jamais que quelqu'un se mette à être trop curieux. « Pas grand monde d'intéressant, les gens que l'on m'impose principalement. » Mais ça ne devrait pas surprendre, la sociabilité ça n'avait jamais été son fort à Isobel. « Majid surtout en fait. » Elle continue, comme le garçon devait avoir le privilège de faire partie des rares personnes fréquentables qu'elle ne déteste pas, voir même qu'elle aime bien. « Ce n'est pas comme s'il y avait de toute façon beaucoup de personnes intéressantes dans ces soirées de toute façon. A quelques exceptions près, il va de soi. » Elle ajoute avec un léger sourire en direction d'Olympe.

Son avenir n'a jamais été une très grande source de questionnement pour Isobel. Gamine déjà elle savait que plus tard elle voudrait rendre le monde plus juste et aider les opprimés, alors si elle a longtemps hésité entre les métiers envisageables, le département de la justice est depuis aussi loin qu'elle s'en souvienne l'endroit où elle veut travailler. Puis elle s'est rapidement rendu compte que rester enfermée toute la journée dans un bureau, ou socialiser avec les gens, ou faire des grands discours devant un tribunal n'est pas fait pour elle, alors elle avait mit de côté ses plans de devenir un jour une grande avocate ou juge au Magenmagot, pour se rabattre sur la BPM. La VB aurait été une option envisageable aussi, mais elle n'est pas non plus une grande fan du népotisme. «‌ ‌‌‌‌Oh je ne sais pas, quelque chose de plus tranquille.‌‌ ‌»‌ Elle hausse un sourcil dubitatif. « Ah oui, mais non du coup. Je préfère laisser les postes tranquilles à ceux qui ont peur d'ébrécher leur manucure en travaillant. » Coup d'œil appuyé sur le groupe de pimbêches qui gloussent beaucoup trop fort. « D'autant plus que j'ai l'impression d'être réellement utile comme ça. » Elle ajoute avec un petit sourire en direction d'Olympe. Mais bon, elle suppose qu'il faut aussi des gens dans les bureaux, puis toutes personnes poursuivant des carrières plus tranquilles ne sont pas forcément que des gourdasses qui pompent trop d'oxygène pour rien, comme la blonde par exemple, qui elle a au moins le mérite d'être bien plus intéressantes que les autres sorciers présent ici, même sans aller courir derrière des criminels à longueur de journée. «‌ Oui, mais ce n’est pas forcément mon projet initial. Enfin, pas pour le moment. ‌»‌ Elle acquiesce, n’ayant pas trop de mal à comprendre le point de vue de son amie, elle veut tracer son propre chemin plutôt qu’emprunter celui de son père, been there done that. « C’est normal. Puis c’est sympa aussi de vouloir faire des choses différentes. » Elle lui dit en portant son verre à ses lèvres.

L'intérêt qu'Izzie porte à la constitution des arbres généalogiques de ses connaissances est relativement limité et si elle se garde bien de le dire à voix haute pour éviter des incidents diplomatiques, ou juste pour s'éviter des problèmes (elle ne peut pas sauver le monde si elle est en prison, cqfd), elle suppose que ses proches doivent se douter qu'elle n'en a pas grand-chose à faire qu'ils soient de sang-pur ou pas. «‌ ‌‌‌‌Oui, puis être sang-pur c'est démodé.‌‌ ‌- Tout à fait. » Elle confirme avec un léger rire. « C'est surfait d'être de sang-pur de toute façon. » Isobel on lui aurait laissé le choix, elle serait née dans une autre famille que la sienne, avec moins d'attentes, moins de pression pour être parfaite, moins de contrainte. Les privilèges accordés par le régime n'avaient que très peu de valeurs à ses yeux à côté de la liberté de pouvoir être elle dont on la prive.

Et lorsque l'on ne l'empêche pas d'être la personne qu'elle est vraiment, on lui impose d'autre chose, comme des relations dont elle ne veut pas par exemple. Alors oui, peut-être qu'elle est un peu difficile avec la sociabilisation, mais ce n'est pas de sa faute si la plupart des gens sont con et qu'elle refuse de laisser entrer n'importe qui dans sa vie. Puis elle est parfaitement capable de se faire des amis toute seule si elle veut - le problème, qui n'en est pas vraiment un, étant qu'elle ne veut pas souvent - donc elle ne voit aucune raison de se forcer à traîner avec des personnes qu'elle n'apprécie pas. Surtout quand les personnes qu'elle choisit elle même sont bien plus sympathiques que le reste du monde. «‌ ‌‌‌‌Et on t'impose le gratin de la magie je suppose. ‌‌‌‌ ‌»‌ Mine visiblement blasée en acquiesçant. « Évidemment, il ne faudrait pas que je fréquente n'importe qui, tu comprends la réputation, la famille, tout ça. » Alors elle est priée de faire ami-ami avec les sorciers bien comme il faut que l'on lui présente. Heureusement, il y en avait quelques-uns qu'elle arrivait à apprécier dans le lot, Majid étant l'exemple en tête de liste. «‌ ‌‌‌‌Al-Massri ? ‌‌‌‌ ‌- Oui, lui même. » Elle lui confirme, alors que les doigts de sa main libre se mirent à jouer avec ses bracelets. « C'est l'un des rares sang-purs qui n'est pas complètement intolérable si tu veux mon avis. » Isobel raconte à son amie, ton neutre parce qu'il ne faudrait pas trop qu'on pense qu'elle est capable de réellement apprécier certaines personnes, puis il ne faudrait surtout pas que quelqu'un l'entendre faire trop de compliment à son égard, ça pourrait être rapporté à Majid après et elle en entendrait parler jusqu'à la fin de sa vie et ça serait dramatique. Elle a nettement moins de soucis à complimenter, parce que là au moins elle pouvait contrôler ce qu'elle disait et personne n'irait répéter en amplifier ses propos. «‌ ‌‌‌‌Bien évidemment que je suis intéressante. Après tout je suis Oly Bitchy Bagshot.‌‌‌‌ ‌»‌ Brune qui se remit à sourire en regardant son amie. « Oui c'est vrai, tu as raison. » Elle lui accorde, regard passant de la blonde au reste des invités autour d'elles. « Tu as eu l'occasion de revoir d'anciennes connaissances depuis ton retour ? » Elle s'enquit à son tour.