BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

Malgré son contexte sombre et mature, SM, c'est une communauté qui aime le drama et les rebondissements et qui a un Discord très actif sous l'égide du safe space et de la communauté bienveillante. Qu'attendez-vous pour nous rejoindre ?
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 LEOS | L'apparition

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MessageSujet: LEOS | L'apparition    LEOS | L'apparition  EmptySam 19 Juin - 19:19
Leonora Nielsen
Ain't no big thing to wait for the bell to ring. Ain't no big thing the toll of the bell. Aggravated - spare for days I troll downtown the red light place. Jump up bubble up - what's in store. Love is the drug and I need to score. Showing out, showing out, hit and run. Boy meets girl as beat goes on. Stitched up tight, can't break free, love is the drug for me
TW : addiction sexuelle, objectification? Il n'a pas pris la peine d'enfiler son masque de Shepard aujourd'hui. Why bother? La plupart des moldus ne connaissent pas le visage du célèbre sculpteur et il lui suffit d'enfiler ses vêtements pour entrer dans son rôle, une chemise légère, un pantalon plus court que long qui laissent entrevoir un bout de ses chevilles, ses lunettes pour compléter le décors. Il passe néanmoins un sortilège sur sa nuque pour masquer la rune apposée à même la chair et une main qui passe dans les manches de sa tenue pour les redresser ; le tour est joué.

D'une démarche assurée, Leopold passe la porte du BITE sans croiser âme qui vive, ce n'est pas un fait rare bien au contraire. Il peut se passer plusieurs jours sans qu'il ne croise un de ses estimés et non estimables collègues puis les voir toutes les quelques minutes durant la semaine suivante. C'est ce qui lui plait autant dans cet arrangement, aucune contrainte, et une liberté non équivoque. On ne s'ennuie jamais au sein de l'organisation, et les surprises s'enchaînent permettant à son esprit d'oublier parfois le grattement incessant de son vice. Celui-ci n'est pourtant jamais bien loin, une ombre qui le suit à la trace, silhouette invisible qui lui susurre des pensées et enfle jusqu'à prendre toute la place tant qu'il ne l'a pas rassasiée. Pour cet état, Leopold ne peut blâmer ni une malédiction, ni la folie, ni quoi que ce soit d'autre. L'alcool suffit parfois à engourdir ses besoins, rassasier sa soif de chair autrement. Mais, il vient toujours le moment où l'incessante rengaine reprend le dessus. Souvent, Leopold finit par s'y laisser aller, s'enfoncer dans les délices de ces corps qui ne portent presque jamais de noms, jusqu'à ne plus pouvoir penser, jusqu'à n'être plus que sensations exacerbées, une chair sans compulsion. A few seconds of complete and blissful silence..., puis la honte, et il se promet qu'il ne recommencera pas... Et recommence toujours.

Aujourd'hui, Leopold a décidé de se rendre à une exposition éphémère dans un petit musée particulièrement réputé parmi les connaisseurs de sculptures. C'est sa dernière tentative pour tenir à distance cette amante polymorphe qu'il finira par rejoindre d'une manière ou d'une autre. It's ineffable. Il ne fait que reporter à plus tard l'inévitable. En chemin, son regard dévie sur les jambes des femmes, les dos des hommes, s'accroche et se décroche à ces corps sans visage. S'il prenait le temps de creuser un peu plus les ramifications internes de sa psyché, il se dégoûterait peut-être d'une telle lâcheté, c'est d'ailleurs pour cette raison qu'il se tient bien éloigné des psychomages et autres dangereuses espèces du genre qui souhaiteraient s'attaquer à son esprit !

Il se retient à plusieurs reprises d'aborder un de ces visages inconnus, et lorsqu'il entre enfin dans le Musée se félicite d'avoir tenu bon. Une accolade imaginaire sur son épaule et un sourire secret éclot sur ses lèvres fines. Une inspiration et il doit se rappeler alors qu'il est Shepard, et Shepard est un homme simple, un peu narcissique oui, très dramatique, mais Shepard n'a pas de problèmes. Il n'est pas un sorcier, il ne cache pas des jarres pleines d'hybridations dans son laboratoire ni ses cousins dans son atelier. Cela l'aide un peu. Assez pour avancer des derniers pas le séparant des statues et s'enfoncer dans la contemplation muette des œuvres de Joseph Beuys mises à l'honneur dans cette grande salle. Passant d'une statue de buste de femme à moitié écorché sur laquelle il bloque pendant un long moment, n'accordant que quelques secondes d'attention à des sortes de traineau à l'arrière d'une camionette, il passe ainsi d'oeuvres en oeuvres ; se perdant en considérations artistiques. Et il oublie tout le reste. Il oublie Leopold et la stagnation de ses recherches, son Oeuvre sans vie qui l'attend quelque part, et jusqu'à l'agitation qui le démange depuis deux jours. Shepard oublie tout, ses épaules se détendent, un sourire apaisé s'étend sur sur son visage, he's not that far from the blissful silence...

Quand soudainement son regard est attiré par une posture de dos. C'est ce qu'il remarque d'abord, cette posture il est certain que c'est ... Mais non, c'est inconcevable. Leopold secoue la tête en riant doucement avant de détourner le regard. Et d'y revenir malgré tout, curieux. Plus que cela même. Il s'approche de quelque pas, le dos, les proportions, la chevelure... Impossible ! Il n'est maintenant qu'à un pas ou deux de la femme et sa main se tend malgré lui jusqu'à l'épaule de l'inconnue, poussé qu'il est par ce désir, ce besoin impérieux de voir son visage pour que s'efface le délire, ce n'est qu'un mirage, une légère ressemblance rien de plus. Sa main touche l'épaule "Excuse me, are you ...?" ses lèvres forment des mots sans passer par la case réflexion, un automatisme.

Elle se retourne. Et il la voit, pareille à sa statue à cela près qu'elle est faite de chair et d'os et non pas d'argile et de marbre de Paros. Sa main glisse, il la rattrape, la porte à son autre main alors que son regard s'élargit, Leopold ne peut finir sa phrase pas plus qu'il ne peut faire dévier la trajectoire de ses iris. Court-circuit neuronal, blissful silence, incompréhension dans un fracas assourdissant.
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Anna-Lise Kasuga
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Anna-Lise Kasuga
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MessageSujet: Re: LEOS | L'apparition    LEOS | L'apparition  EmptyLun 21 Juin - 15:55
tw: troubles du sommeil, dépersonnalisation

Leonora regarde sa montre. Il lui faut quelques secondes pour parvenir à la déchiffrer, malgré le cadran rétro-éclairé et l'affichage digital aux grands nombres équivoques. 15:34. Les chiffres clignotent, à moins que ce soit une hallucination? Peut-être, ça arrive parfois, mais normalement elle devrait avoir encore sept heures devant elle avant d'être vraiment dans le mal - largement le temps de rentrer à Stratford-upon-Avon avant que Nicholas se mette à (bêtement) s'inquiéter et à se mettre en tête d'aller la chercher.

Comme quand elle était petite, Leonora a tendance à fuir. Elle rentre dans le premier train et elle va jusqu'au bout de la ligne, évitant les contrôleurs avec la grâce d'une danseuse et les questions avec l'adresse d'une menteuse. Souvent, elle finit à Londres et passe plusieurs heures dans la gare de Marylebone à regarder les gens aller et venir, continuer leurs vies sous ses yeux morts. Leonora connaît son organisme par coeur, maintenant: elle sait exactement à quel moment la fatigue va devenir lancinante et handicapante, et à quel moment elle doit faire de son mieux pour retourner à la maison à moins d'être dans un pétrin immense duquel l'Ordre ne pourrait pas la sortir. Elle connait parfaitement ses limites, c'est peut-être pour ça qu'elle les pousse constamment.

Quand la masse uniforme de la foule devient hypnotique et ennuyeuse à mourir, Leonora finit légèrement par se lever et par marcher. Elle préfère Londres la nuit parce que de plein jour, la ville est énorme, étourdissante, vivante même - elle a l'impression de sentir ses veines pulser sous ses pieds, les tunnels du Tube faisant vibrer le bitume, les voitures filant à toute vitesse sur le tarmac. Quand elle est dans cet état, l'impossible devient réel et si ça devrait l'affoler, elle trouve que, souvent, ça l'amuse à la place. Elle doit avoir l'air d'être folle, à marcher avec un petit sourire sur les lèvres, ses cernes violets sous ses yeux témoignant de son manque de sommeil et de son état second. Son téléphone vibre dans sa poche et quand elle lit le prénom de Nicholas, elle l'éteint et le remet dans le fond de son sac. Plus tard. Toujours plus tard.

Les musées sont des endroits calmes et sereins, ça l'apaise. Les statues sont étranges pourtant, au début elle pense que c'est des gens qui restent très immobiles. Ça la fascine, que quelqu'un soit capable de créer quelque chose du genre. Humain sans l'être vraiment. Un peu comme elle? Quand elle est dans cet état, Leonora n'a pas l'impression d'être en vie, ou d'être morte, ou rien du tout. Ses yeux tressautent, son coeur bat, ses poumons se remplissent, mais elle est dans une stasis étrange, là sans être là. Entre deux états, entre deux mondes - comme toujours.

Elle aimerait pouvoir s'enfuir de sa propre peau.

Quelque chose, quelqu'un, la touche et Leonora sursaute en se retournant d'un bond, brutalement tirée de ses pensées et terrifiée. Son coeur fait une embardée dans sa poitrine, et elle s'apprête à s'enfuir à toutes jambes en pensant être tombée sur un Handler en vadrouille ou pire, un des laborantins de Lancaster l'ayant retrouvée, reconnue, prêt à la ramener dans cette cellule de malheur. Leonora préférerait mourir. "Excuse me, are you ...?" Mais non, ce n'est qu'un moldu confus, dont le visage est figé dans une expression si mystifiée que la panique de Leonora quitte son corps brutalement pour laisser place à une certaine confusion. "Sorry, I'm not, I mean--" Elle regarde autour d'eux, embarrassée. Quelques regards jetés dans leur direction, bien vite détournés une fois la scène, plutôt prosaïque, comprise. Une simple méprise de la part de l'inconnu.

Son coeur bat pourtant si fort dans sa poitrine, et elle pose de nouveau son regard sur lui. Il la regarde... il la voit, à travers sa stasis, ses pensées brumeuses, son état second, sa cinquante-et-troisième heures sans sommeil. Personne ne l'a jamais regardée comme ça et Leonora fait un pas en arrière, méfiante. Elle pourrait dire que l'homme a la tête de celui venant de rencontrer un fantôme, mais il n'a pas l'air interloqué ou terrifié. Juste... difficile à dire. C'est pour ça qu'elle ne s'enfuit pas d'ores et déjà, totalement prise de court par ce qui transparaît dans les billes sombres du moldu plongées dans les siennes. "Are you, uh, are you okay? You look..." Elle se mord la langue pour ne pas finir sa phrase, de peur d'être offensante malgré elle. Et à vrai dire, elle a du mal à clairement définir ce qui s'est inscrit sur le visage de son interlocuteur.


Dernière édition par Leonora Nielsen le Lun 27 Sep - 22:27, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: LEOS | L'apparition    LEOS | L'apparition  EmptyMer 7 Juil - 16:33
TW : this guy is weeeeird

Elle sursaute et se retourne, Leopold se retrouve étudié par le sosie exact de sa statue. C'est à n'y rien comprendre... Il a passé des nuits entières à rêver d'elle et des jours à la façonner, ses mains glissant sur l'argile pour former les courbes de son corps jusqu'aux plus petits détails ; la forme de ses sourcils, la pointe de son nez, la fine ligne de ses lèvres. Et là voilà, en chair et en os sous ses yeux ébaubis, il est à court de mots, bouche béante devant cette réplique vivante. Il a longtemps cru être hanté par des visions fantasmées d'une femme imaginaire. Comment peut-elle se retrouver sous ses yeux, se mouvoir et prendre la parole. Le sculpteur ressent comme une dissonance désagréable en contemplant le reflet de son Oeuvre, de son plus grand accomplissement et son plus bel échec.

"Sorry, I'm not, I mean--" Of course she's not--, nobody is. Si Leopold a toujours su que la magie existe, il n'aurait pu deviner qu'elle puisse le surprendre à ce point en mettant sur son chemin une telle personne. "Are you, uh, are you okay? You look..." Il doit presque se pincer pour sortir de sa rêverie éveillée, des rouages qui s'activent dans son esprit pour tenter de donner du sens à ce qui ne semble en avoir aucun de prime abord. Il est resté silencieux trop longtemps, cela ne lui ressemble pas. Les tentations de la chair ont au moins eu le mérite de se retirer entièrement tant il est envahi par ce nouveau mystère, ce puzzle à compléter, cette énigme à résoudre. Un sourire s'étend sur ses lèvres, un sourcil de soulève sur son oeil droit alors qu'il répond avec un temps de retard trop long et qui ne passera pas inaperçu peut-être "Dashing? Ravishing? Pick your favourite, it's all me!"

Ce n'est qu'après coup que le brun remarque les infimes différences, des cernes sous les yeux emplis de vie, des petites ridules qu'il n'a jamais dessinées, et cette voix. L'a-t-il seulement entendue parler un jour dans une de ses visions créatrices, s'est-il inventé les mêmes inflexions, les même pauses et reprises ? Non. Cette voix-ci est nouvelle, délicieuse, intrigante. Leopold veut l'entendre à nouveau. "I'm deeply sorry if I had scared you. I thought you were someone else." I thought you weren't human, I thought you existed only in my mind. Il recule un peu, ne pas envahir son espace, lui donner quelques centimètres de liberté pour mieux l'observer. Néanmoins, poussé par cette impulsion si caractéristique, à celui qui n'écoute que ses désirs en dépit du bon sens, Leopold ne pourrait accepter de la laisser filer et tend une main avenante, "Le-Shepard Jenkins," se reprend-il in extremis, ayant presque oublié son masque et ses mensonges devant l'irréel de la situation. "What do you think of this piece?" demande-t-il en se tournant vers l'œuvre qu'elle contemplait avant son interruption. Et s'il se tourne en direction de la sculpture contemporaine, son regard revient toujours vers l'inconnue à laquelle il n'ose demander le prénom par l'indicible peur d'être déçu ou au contraire ... ravi.

S'il le pouvait, Leopold l'emporterait et la décortiquerait dans son atelier afin d'en percer les secrets.
Il se contentera de sonder son esprit et de rassasier sa curiosité autrement.
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Anna-Lise Kasuga
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MessageSujet: Re: LEOS | L'apparition    LEOS | L'apparition  EmptySam 24 Juil - 22:01
La conversation devrait s'arrêter là - quelques excuses, un sourire crispé mais poli, et puis leurs deux silhouettes se détournant du même mouvement pour aller vaquer à leurs occupations et continuer leurs vies chacun de leurs côtés. Mais quelque chose traîne dans l'air, et le regard magnétique de l'inconnu plongé dans le sien la fait s'attarder, se demander ce qui peut bien se passer derrière ces yeux sombres indescriptibles et captivants à la fois. Les instants s'étirent, étranges et presque gênants, jusqu'à ce qu'un sourire vienne effleurer les lèvres de l'homme en face d'elle pour transformer son visage en quelque chose que Leonora aurait pu considérer séduisante si elle n'était pas si incompréhensive et fatiguée. "Dashing? Ravishing? Pick your favourite, it's all me!" Leonora ouvre la bouche pour protester - ce n'était pas ce qu'elle voulait dire - mais se découvre, d'une manière très peu caractéristique, à court de mots. Ses mâchoires claquent quand elle les referme, et son visage se ferme alors qu'elle fait déjà un mouvement en arrière pour s'arracher à une conversation stérile et inutile qui ne pourrait que lui apporter des ennuis au final. "Right." Nouveau regard coulé en direction de la pièce autour d'eux et des autres visiteurs, appel de phare discret et à peine rassuré par la présence des autres.

"I'm deeply sorry if I had scared you." Les yeux de Leonora reviennent vers lui, d'autant plus méfiants face aux formes exaggérées de politesse utilisées par cet inconnu. "I thought you were someone else." Il se recule, mais ne la lâche pas du regard. "It's okay," répond-t-elle simplement, sans trop en donner, de peur de l'encourager. Mais même si elle n'a qu'une envie, se détourner et s'en aller, elle ne le fait pas. Ce regard, encore, qui la dévore avidement et la regarde avec une intensité qu'elle n'aurait jamais pensé réelle. "Le-Shepard Jenkins." Il lui tend la main, lui donne son nom sans lui demander le sien. Leonora pince des lèvres, et a l'impression de faire une grossière et terrible erreur en attrapant ses doigts dans les siens, sa paume froide et moite serrant faiblement la sienne alors qu'elle souffle un simple "nice to meet you" comme toute introduction, sans trop se mouiller.

Elle ferme et écarte les doigts quand ils se relâchent, parce qu'ils sont agités de petits fourmillements désagréables qu'elle met sur le compte de son état de fatigue. "What do you think of this piece?" Il se tourne vers la statue face à eux et le regard de Leonora s'attarde un instant sur son profil avant de suivre son visage. Alors qu'elle essaye de rassembler ses pensées sur ladite sculpture, elle peut sentir les yeux sombres de Shepard sur elle, répandant une impression désagréable de chaleur sous la peau de son visage partout où ils glissent.

La question la soulage, quelque part, étrange interaction normale et mondaine, sans attente particulièrement lourde ou graveleuse comme elle s'y attendait en entendant son introduction. Quelques secondes passent, pensives. "I don't really know," admet-elle finalement, décortiquant du regard sans comprendre les lignes et angles abstraits et brutaux de la sculpture. Comment s'appelle l'artiste déjà? Bails? Breaux? Elle a vu le nom sans le lire, est rentrée parce que c'était gratuit aujourd'hui, n'a adressé qu'un sourire crispé et distrait à la femme à l'accueil qui lui a demandé si elle avait besoin d'aide.

"It's..." Elle fronce les sourcils. Elle a du mal à se concentrer et à voir, et de toutes manières elle n'y connait rien, poisson hors de l'eau dont la tête commence à lui faire mal, les membres à faiblir et la capacité de réflexion à s'amenuiser de seconde en seconde. "Violent." Leonora tourne la tête vers Shepard, se sentant coupable et stupide d'essayer de trouver de l'approbation sur son visage ou dans son regard. "Do you know anything about..." Elle fait un mouvement de la main, mi-dédaigneux mi-indifférent, pour désigner le reste de la pièce d'exposition. "About all this?"
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MessageSujet: Re: LEOS | L'apparition    LEOS | L'apparition  EmptyJeu 29 Juil - 12:54
Leopold pourrait se poser quelques secondes sur l'étrangeté de cette rencontre, sur la coïncidence trop impressionnante pour en être une, sur cet intérêt soudain pour une moldue alors qu'il est plutôt du genre à prétendre une sympathie inexistante dans le but d'arriver à ses fins (elle dans son lit ou lui dans le sien ou n'importe où ailleurs qui lui conviendrait). Toutefois, il n'y a aucune velléité séductrice derrière sa question et cela en soit est déjà suffisamment inquiétant pour que le sorcier sous son nom d'emprunt décide de ne pas trop venir remuer la vase. Il se contente de l'observer du coin de l'œil, se pose sur les traits tirés de la jeune femme sur laquelle il ne peut toujours pas mettre de prénom - la faute à lui. Elle semble se détendre, ce n'est presque rien de visible mais il est trop habitué à faire attention aux plus petits détails - la vie d'artiste, le regard du sculpteur - pour le rater.

Pendant qu'elle réfléchit, il se demande vaguement si le reste de sa personne est pareille à sa statue, ou s'il a enfin sombré dans la folie comme il a toujours cru que cela finirait par arriver, quand elle répond,  "I don't really know,". Il ne dit rien, la laisse continuer, chercher ses mots et les trouver. Elle donne l'impression d'être au bord d'un gouffre et il ne souhaiterait pas la faire tomber ; pas sans lui. Cette pensée impromptue le surprend et il la fait glisser au loin, la cache dans un coin de son esprit où se cachent tous les recoins sombres de sa psyché. Il est très doué pour cela. Ce qu'elle finit par dire le fait sursauter, un sourire d'appréciation sur ses lèvres. "Violent." "Yes it is isn't it." Elle tourne son visage vers lui, enfin, et leurs yeux se rencontrent. C'est si étrange de la voir et de percevoir dans son regard une âme qu'il n'a jamais réussi à insuffler à celle qui lui ressemble. Laquelle des deux est venue la première se demande-t-il, ratant presque au passage la question qui quitte le bout des lèvres de la brune. "Do you know anything about..." un geste en direction de toutes les œuvres qui les entourent. "About all this?" il y a quelque chose qui le gêne dans sa façon de se comporter, mais Leopold ne peut encore mettre des mots sur cette sensation nouvelle. C'est pour le moins ... déstabilisant. "I do. And it is violent. Raw in its depiction, in its core. I am not always a huge fan of Joseph Beuys' work but there's definitly something in it that's ... compelling, to say it simply." Son sourire s'étire un peu plus, envahit tout l'espace inférieur de son visage et il s'oublie lui-même dans ses paroles, ne pense plus à l'autre femme cachée dans son atelier, ni même à tout ce qui le taraudait quelques secondes plus tôt. Parler d'art lui a toujours fait cet effet. C'est presque aussi bien que de le pratiquer. "Did you know he was a pilote during world war II? rumor has it that he crashed in Crimée, was then rescued by nomads who fed him honey to bring him back to life. Magic!" Il s'était toujours demandé si ces nomades en question n'avaient pas été un peu magiciens, ses sourcils se soulèvent avec amusement tandis qu'il lui raconte cette histoire qu'elle n'a pas demandé. "All his work since then was fueled by this ... story. Here.."

Sans la toucher il l'entraîne vers un autre endroit de la grande pièce circulaire ; Leopold a remarqué la première fois que cela l'avait plus que surprise et il se montre toujours respectueux des limites des autres même quand lui-même ne sait comment contrôler les siennes. Sous leurs yeux un piano recouvert de feutre et une croix d'un rouge violent qui contraste d'autant plus avec la grisaille du tissu, se déploie dans son immobilité prégnante. "He was all about symbolism. his work was very cathartic, one would even say therapeutic. Overcoming our individual and collective trauma and such. What do you think of this one?" lui demande-t-il enfin en pointant du doigt le piano. Leopold lui parle comme s'il la connaissait depuis toujours, et pour lui c'est peut-être un peu le cas.
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Anna-Lise Kasuga
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MessageSujet: Re: LEOS | L'apparition    LEOS | L'apparition  EmptyLun 27 Sep - 23:15
"I do." La confiance qui émane de Shephard est... pas inhabituelle, mais étrange tout de même, presque inédite. Il dégage quelque chose qu'elle n'a jamais vu ou ressenti auparavant, et qui la laisse un peu coite alors qu'il continue son explication avec un naturel sans défaut ni hésitation: "And it is violent. Raw in its depiction, in its core. I am not always a huge fan of Joseph Beuys' work but there's definitly something in it that's ... compelling, to say it simply." Il sourit et se perd un instant dans ses explications, sous les yeux fascinés de Leonora qui réalise qu'elle n'a jamais eu une passion de ce genre. Il n'y a rien qui la fait sourire ainsi, qui la fait vibrer, lui donne envie de se lever le matin - quand elle dort la nuit. Elle vit chaque jour comme une tâche journalière désagréable mais qu'on est obligé d'accomplir, sans vraiment se poser la question de si on veut vraiment le faire ou pas.

Leonora se découvre jalouse du sourire qui s'étire toujours sur les lèvres de Shephard, de l'étincelle qui s'allume dans ses yeux. À quand remonte son dernier sourire? "Did you know he was a pilote during world war II? rumor has it that he crashed in Crimée, was then rescued by nomads who fed him honey to bring him back to life. Magic!" Leonora cille un peu, se passe une main gênée dans les cheveux. "Magic..." L'histoire est intéressante, pourtant, même si sa conclusion la met mal à l'aise malgré elle. Ses yeux balayent de nouveau les alentours, nerveux et paranoïaques, mais personne ne les écoute ou les regarde. "All his work since then was fueled by this ... story. Here.." Comme un guide précautionneux, il lui fait signe de la suivre et elle se laisse faire, curieuse de ce qu'il a à dire de plus, ses yeux ne le lâchant pas une seule seconde.

Elle le regarde jusqu'au dernier moment, quand ils s'arrêtent devant ce qui ressemble à un... piano? Leonora ne comprend vraiment rien à l'art contemporain. "He was all about symbolism. his work was very cathartic, one would even say therapeutic. Overcoming our individual and collective trauma and such. What do you think of this one?" L'aisance avec laquelle il fait glisser la conversation vers elle fonctionne à merveille: Leonora se retrouve à froncer les sourcils en essayant de réfléchir. "The cross, it's uh, it's like in the war, hm... like the medics?" tente-t-elle en cherchant son approbation d'un coup d'oeil, en se faisant l'impression d'être une écolière cherchant à impressionner son professeur. "But it's also, it's, uh, that material, it's strange. It completely removes the... essence of a piano, I mean, the... you know?" Elle cherche ses mots, ne sait pas quoi dire, si ce qu'elle dit est incroyablement stupide ou pas... les yeux de Shephard sont encourageants pourtant, et patients. "It can't play music anymore," parvient-elle à formuler. "Maybe because of what you said? About, hm, trauma." Un mot qu'elle n'aime pas, qui hérisse sa peau de frissons inconfortables alors qu'elle y répond de tout son être. "After a war, trauma is silenced...?" Or during a war, for that matter.
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MessageSujet: Re: LEOS | L'apparition    LEOS | L'apparition  EmptyDim 24 Oct - 19:30
tw : ptsd (not heavy)

Ce n'est pas un test à proprement parlé quand Leopold attire la jeune femme vers le piano, mais il ne sait rien faire sans arrière-pensée et s'il cherche à allonger cette surprenante rencontre, il y a aussi le besoin de sonder la personne qu'il a sous les yeux. L'artiste a toujours souffert d'idées fixes, d'obsessions qui se collent à sa peau et son bien difficiles à l'en arracher ; c'est ce qui le rend si prompt à sombrer dans différentes formes d'addiction sûrement. il n'a en réalité peu le temps pour l'introspection et ses stériles conclusions, plutôt homme d'action que de réflexion, prônant davantage les essais-erreurs et les impulsions du moment à l'attente et au reste. Certainement ce qui lui a valu l'enfermement à Azkaban et quelques coups envoyés à sa figure et ailleurs.

Quand il repense à ses quelques mois passés entre les quatre murs de la prison, un frisson parcourt son échine. Il fait tout ce qui est en son pouvoir pour ne jamais rester trop longtemps avec ses pensées par peur que des souvenirs peu plaisants face surface, des invitées qui ne sont pas les bienvenues dans sa tête. Sans doute est-ce pour cette raison qu'il affectionne tout particulièrement ce piano et qu'il cherche à savoir ce qu'en pense la brune qui l'accompagne.

Elle reste quelque peu en retrait et met du temps à lui répondre, ce qui lui laisse tout le temps d'étudier un peu plus son profil - il n'a que ça pour rassasier sa curiosité, le reste étant naturellement dissimulé sous une couche de vêtements. Leopold s'arrête cette fois sur ses cheveux, c'était une des choses qui le frustrait le plus dans l'immobilité de sa statue, la froideur de la chevelure, la dureté qu'il n'arrivait pas à lui enlever même après tant d'années. Peut-être aurait-il dû utiliser de véritables cheveux ? Mais alors, cela n'aurait plus été complètement elle. Quand enfin l'humaine s'exprime, il en oublie à nouveau tout le reste, ses yeux se fixant sur les paroles. Il les avale tant elles résonnent avec tout ce qu'il a pensé de cette œuvre si personnelle - comme si l'artiste avait voulu partager son ressenti avec les spectateurs et que chacun ayant vécu des difficultés puisse se reconnaître derrière ce simple piano. "The cross, it's uh, it's like in the war, hm... like the medics?" Il se demande si les cernes sous son regard sombre cache une histoire. "But it's also, it's, uh, that material, it's strange. It completely removes the... essence of a piano, I mean, the... you know? It can't play music anymore," "Yes...," souffle-t-il pour la première fois à court de mots. "Maybe because of what you said? About, hm, trauma. After a war, trauma is silenced...?" Ses yeux clignent à plusieurs reprises, sa bouche n'étant soudainement plus capable de sortir des sons. C'est lui-même qui se retrouve sans mot, parce qu'elle a su avec une exactitude parfaite retranscrire ce qu'il avait toujours pensé. Silenced, comme toi les premiers jours après Azkaban. Ta voix calfeutrée, et les ténébreuses images de quelques mois que tu avais tenté d'étouffer, n'est-ce pas ? Toi qui a toujours eu tant de mal à t'exprimer depuis ton plus jeune âge. Tes balbutiements qui avaient repris le dessus. Et le seul moyen pour que ma voix - la tienne - dans ta tête se taise au lieu de tout envahir; ça ne marche jamais bien longtemps n'est-ce pas ?. D'ordinaire, c'est à ce moment précis où Leopold perd toute raison, prend ses congés et disparaît pour ne revenir que le lendemain matin, l'esprit enfiévré par une nuit moite. Cette fois, il n'en fait rien, retenu par l'apparition.

Alors, il force un sourire sur ses lèvres, plus fébrile et fragile que les précédents - mais plus authentique peut-être - et tente de faire le vide d'une autre façon. En remplaçant une obsession pour une autre. "For someone who doesn't know anything about ... all this, well you're dead on about this." Et de se passer une main sur sa nuque, juste pour sentir la rune cachée par l'enchantement et le fond de teint et vérifier qu'elle n'a pas disparu inexplicablement. Geste reflexe qui dénote d'une certaine nervosité qu'il tente de masquer derrière son personnage. Shepard n'a qu'une vie simple et légère, emplie de nonchalance et de galanterie. "Of course, some would disagree ; but that's the beauty of contemporary art. It's what you feel that matters." Ses explications l'aident à se détendre et reprendre du contrôle sur ses pensées. "I always thought that about trauma. Something that's taken away and not given. Our voice, our laugh, our sleep, our hunger, our control. But ultimately there's hope I guess, and it is the meaning of the cross. In my mind it is at least." Derrière le ton désinvolte de sa voix - le masque de Shepard ayant repris sa place - Leopold fait preuve d'une honnêteté qui irait jusqu'à le perturber, mais la femme ressemble tellement à sa statue, celle qu'il a passé des années à choyer, et à laquelle il s'est confié tant de fois qu'il en oublierait presque qu'elle est faite de chair et de sang et que ses mots ne tomberont pour une fois pas dans le vide de son atelier.
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Anna-Lise Kasuga
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Anna-Lise Kasuga
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MessageSujet: Re: LEOS | L'apparition    LEOS | L'apparition  EmptyLun 1 Nov - 17:07
Il y a un léger silence, et Leonora se sent incroyablement stupide. Elle ne sait pas de quoi elle parle et elle n'a clairement pas sa place dans ce lieu d'exposition - et Shephard va la trouver au mieux ridcule, au pire complètement stupide. Évidemment, son opinion ne devrait avoir aucune importance à ses yeux, elle vient de le rencontrer et ses manières lui incitent un peu de méfiance.
Et pourtant, quelque part, elle veut son attention. Et elle l'a toute entière en cet instant précis, alors que Shephard la dévisage comme si il la voyait pour la première fois.

Leonora ne sait pas quoi dire. L'émotion vive et intense qui apparaît dans les yeux de Shephard accablante, effrayante, écrasante... irrésistible. Il sourit et Leonora se sent sourire en retour, sincèrement, touchée peut-être alors que son coeur est réchauffé en quelques instants par une impression de familiarité et de confort qu'elle n'a pas ressenti depuis des années. "For someone who doesn't know anything about ... all this, well you're dead on about this." Leonora pince légèrement des lèvres en l'entendant, ses yeux s'attardant pendant une seconde sur la bouche souriante de Shephard. "You're being kind," déflecte-t-elle, en rougissant très légèrement, détournant les yeux en se passant une main dans les cheveux pour reprendre contenance. "Of course, some would disagree ; but that's the beauty of contemporary art. It's what you feel that matters. I always thought that about trauma. Something that's taken away and not given."

Leonora se tourne de nouveau vers lui. Elle aimerait dire quelque chose d'intelligent, n'importe quoi, mais se retrouve sans voix; elle doit même se rappeler de fermer la bouche en regardant Shephard, son estomac se pinçant dans son ventre d'une manière douloureuse mais étrangement agréable à la fois. "Our voice, our laugh, our sleep, our hunger, our control. But ultimately there's hope I guess, and it is the meaning of the cross. In my mind it is at least." Hope. Les yeux de Leonora reviennent à l'oeuvre de l'artiste, à cette croix qui représente l'espoir.

A-t-elle encore de l'espoir? Elle a l'impression de ne pas en avoir eu beaucoup dès le départ et que ces dernières années ont réduit à néant toute possibilité future que ça lui vienne un jour.
Tout le monde dit qu'un jour la guerre va finir, qu'ils vont gagner. Mais les années se suivent et les jours s'enchaînent et les nuits disparaissent. Qu'elle soit à Lancaster, en Irlande ou à Stratford, Leonora a l'impression de progresser dans la même mélasse, et de n'aller nulle part.

Mais quelqu'un comme Shephard, avec son regard solide, son assurance à toute épreuve et son sourire contagieux, a de l'espoir. Ça doit vouloir dire quelque chose non?

"Leonora," laisse-t-elle échapper brusquement inconsciemment, et elle rougit de confusion en s'en rendant compte. "My name's Leonora." Elle ne lui a pas dit jusqu'à maintenant, n'étant pas encore sûre quoi penser de ce flirt crâneur et attachant au regard trop sombre - mais il a une profondeur inespérée, et elle n'a pas envie que son regard aille nulle part ailleurs que sur elle. "But you can call me Leo, or..." Elle rougit un peu plus en se rendant compte qu'elle est en train de ramble et reprend rapidement pour ne pas laisser sa gêne les troubler trop longtemps: "I saw there was a coffee shop next to the gallery." Leonora se sent stupide, hésitante. Elle sait généralement ce qu'elle veut, et n'hésite jamais à le dire et à le prendre, mais il y a quelque chose dans la noirceur des yeux de Shephard qui la déstabilise.
Et qui, à la fois, réveille quelque chose en elle qu'elle pensait enfoui depuis beaucoup trop longtemps. "Would you, hm, like to go? Maybe you can tell me more about..." Nouveau petit mouvement de main gêné vers le reste de l'exposition, et sourire mi-hésitant mi-encourageant en direction de Shephard. "...about all this."
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MessageSujet: Re: LEOS | L'apparition    LEOS | L'apparition  EmptyDim 26 Déc - 23:07
Un artiste se doit de faire attention à ce qui l'entoure et Leopold a toujours été curieux, le regard sa promenant allégrement sur tout ce qu'il pouvait envelopper. Avec les années, il s'est acéré, entraîné, perfectionné, et il y a peu de choses qui lui échappent lorsqu'il prend la peine de s'y intéresser. Mais c'est plus qu'un intérêt professionnel qui l'attire lorsqu'il observe la jeune femme, plus qu'une habitude. C'est plus fort que lui, son regard ne se détache plus d'elle et chacun de ses gestes, jusqu'à la plus microscopique des expressions est récupérée. le pincement de ses lèvres quand il complimente son analyse, le détournement de son regard qu'il voudrait tant accrocher, la main dans les cheveux. La vie qui émane d'elle. Tout contraste tant avec l'immobilité de celle qui l'attend dans son atelier. Il voudrait les mettre côte à côte pour les contempler sous toutes les coutures, les ressemblances et les différences. Poser sa main sur la poitrine de l'inconnue pour entendre le tambourinement de son cœur là où il n'a toujours trouvé qu'un silence frustrant sur la froideur sculpturale.

Elle remplit l'espace là où son Œuvre lui a toujours donné l'impression de se confronter à un vide béant.

Leopold voudrait qu'elle parle encore, que jamais elle ne s'arrête, qu'il puisse emporter avec lui les secrets de sa voix qu'il enfermerait dans un coquillage, comme dans ce conte pour enfants. L'écouter. La contempler. L'étudier.

Un silence pourtant s'installe durant lequel une certaine appréhension se déploie au creux de son esprit. Tu vas lui faire peur. tu vas la faire fuir. Si ton idéale est restée c'est parce qu'elle ne peut pas t'entendre, c'est parce qu'elle ne peut pas marcher, qui crois-tu donc tromper ?. La narcisse en façade est en réalité bien friable quand on prend le temps d'en caresser les pétales, une superficielle carapace pour masquer son inadéquation face à un monde dont il s'est toujours senti si éloigné.

"Leonora. My name's Leonora." Ses yeux s'agrandissent et Leopold doit retenir sa bouche de s'ouvrir trop en grand. Murmurant le prénom à la place "Leonora." comme une révérence. Ses yeux s'attardent sur le rosissement de ses joues, ce sang qui afflue de la plus adorable des façons et dont il n'a jamais su rendre grâce dans ses nombreux essais. Ses doigts le démangent de s'y poser comme si ainsi il pourrait en récolter la poudre et les secrets. "But you can call me Leo, or..." Ils ont presque le même prénom. Cette pensée s'insinue dans son esprit et Leopold doit faire un effort pour retenir sa bouche de le dire à haute voix. Shepard. tu es Shepard ici. Leopold n'existe pas. Pourtant, l'artiste n'a jamais eu autant de mal à conserver son masque qu'en cet instant en présence de la moldue.

il n'a jamais autant eu envie de se dévoiler à son tour. Mais ne le pourrait pas, comment lui expliquer la vérité sans lui faire peur ? "I saw there was a coffee shop next to the gallery." Alors qu'elle semble s'ouvrir tout doucement, lui proposer de continuer la discussion ; Leonora lui donne l'impression qu'elle pourrait s'enfuir et se refermer à la première brusquerie, à la première erreur. "Would you, hm, like to go? Maybe you can tell me more about...about all this." "Yes," répond-il avec plus d'entrain qu'il ne souhaitait en mettre. "Yeah. I-I would. Lead the way." I'll follow you anywhere., qu'il ne dit pas en lui emboîtant le pas, se laissant guider cette fois jusqu'au petit café.

Elle a dit qu'elle voulait l'entendre parler plus longtemps. Il ne l'a pas fait fuir. Pas encore.

Une fois assis et leurs boissons commandées, un simple expresso pour lui, il croise les jambes et pose un de ses bras sur sa cuisse tandis que son autre main joue avec la tasse. Un sourire qui s'éternise sur ses lèvres et un regard qui ne dévie jamais - celui-là même qui d'ordinaire ne sait pas rester en place - "Why where you here?" questionne-t-il avant de se rendre compte de l'étrangeté de sa formulation. "I mean, do you often go to this kind of places or was it just an impulse or I don't know?" Leopold n'est pas certain de croire au destin, mais il sait que la magie existe et que certaines choses arrivent pour une raison. Comment se fait-il que la vision qui l'obsède depuis tant d'années existe-t-elle en chair et en os et qu'elle était la probabilité qu'elle rencontre un jour son chemin ? Il finit toutefois par se reprendre en prenant un air un peu contrit, la main qui glisse contre sa nuque avant se retomber sur sa cuisse. "you don't have to answer that if you don't want to. We can talk about something else." Anything at all. Anything you want. Just as long as it never stops.

Wishful thinking, Leopold knows perfectly that everything ends. The good and the bad. The sweet and the bitter.
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Anna-Lise Kasuga
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MessageSujet: Re: LEOS | L'apparition    LEOS | L'apparition  EmptyLun 3 Jan - 0:28
tw: troubles du sommeil

"Yes." La réponse rapide et presque brusque de Shepard plait énormément à Leonora, dont les lèvres tressautent dans un début de sourire satisfait et séduit. "Yeah. I-I would. Lead the way." Son hésitation, aussi, est séduisante: presqu'autant que le regard sombre qui ne la lâche pas et réveille des fourmillements délicats sous sa peau, descendant le long de son échine en saccades surprises et surprenantes. Qui est cet homme et pourquoi la regarde-t-il ainsi, comme si elle faisait partie de l'exposition et méritait sa place dans ce lieu d'exposition?
Sans plus attendre, et ne préférant même pas prétendre qu'elle s'intéresse particulièrement à l'art exposé ici, Leonora les fait prendre la direction de la sortie, jetant de temps un autre un regard en arrière pour s'assurer timidement qu'il la suit. Elle s'attend presque à ce qu'il disparaisse au moindre tournant mais non, solide et bien réel, Shepard la suit dans un silence tranquille.

Leonora se sent un peu foolish. Qu'est-elle en train de faire? Elle se demande si Shepard vient d'ici, si il a un appartement, un lit... mais c'est dangereux de penser à tout ça. Elle n'est pas là juste pour coucher avec un bel inconnu sous prétexte qu'il lui a souri et la regarde comme si elle était la huitième merveille du monde (au contraire, ce n'est pas du tout ce qui l'attire normalement - essaye-t-elle sommairement de se rappeler -, pourquoi est-ce que cet homme est différent?).

C'est avec une certaine fébrilité qu'elle ouvre la porte du café (elle se rend compte qu'elle a perdu quelques instants: elle ne se rappelle pas être sortie du musée, avoir traversé la rue), et qu'elle s'asseoit sur un des fauteuils à l'intérieur, Shepard prenant place face à elle. L'endroit est confortable et pittoresque et elle remarque, non sans un certain plaisir, que leurs genoux se frôlent sous la table.
Après un instant d'hésitation, quand on leur ramène leurs boissons, Leonora laisse sa jambe reposer contre celle de Shepard.

Heureusement, le café n'est pas trop bruyant. Leonora peut sentir ses yeux commencer à piquer et ses oreilles à être sensible au moindre bruit (la machine à café, quelqu'un parlant trop fort au téléphone, une ambulance qui passe dehors) mais elle repousse, encore et toujours, les affres du manque de sommeil pour se concentrer sur le joyau des regards de Shepard qui ne l'ont pas lâchée depuis qu'ils l'ont trouvée. "Why where you here?" Le coeur de Leonora fait une embardée angoissée à l'idée qu'il soit un policier- "I mean, do you often go to this kind of places or was it just an impulse or I don't know?" -avant qu'elle ne se force à se rappeler qu'il n'est rien d'autre qu'un moldu. Séducteur, probablement vénéneux, incroyablement moldu - mais juste ça, un moldu, rien d'autre. Elle ouvre la bouche pour répondre mais les mots ne lui viennent pas - elle est momentanément distraite par les images de la télévision silencieuse qui tourne dans un coin de la pièce, son attention volée par le manque de sommeil - et il reprend vite: "you don't have to answer that if you don't want to. We can talk about something else." De quoi auraient-ils à parler? Elle ignore pourquoi, mais Leonora sourit légèrement en l'entendant, plus tranquilisée qu'elle aimerait l'admettre par ce qu'il vient de lui dire.

"An impulse of sorts I guess." Leonora quitte l'intensité des yeux de Shepard pour se concentrer sur quelque chose de moins dangereux, baissant son regard sur son doigt qui joue nerveusement avec le sachet de sucre donné avec son double espresso. "I like exhibition spaces. They're so... hush hush you know? Everyone is so quiet in there. It's a bit like a church sometimes." Leonora n'est jamais allée à l'église qu'une fois ou deux, avec sa mère et son beau-père quand ils visitaient des cousins suédois croyants, mais elle a encore une image distincte en tête des vitraux et de l'atmosphère à la fois reposante et pesante, sévère. "I'm not from around here, so I like to wander about London, see what's new... I get lost a lot," marmonne-t-elle avec un sourire dépréciateur, relevant les yeux vers Shepard. "Maybe I need a guide." Son sourire s'élargit très légèrement, d'un côté seulement, et ses yeux étincèlent alors qu'elle amène sa tasse à ses lèvres comme pour les souligner aux yeux de l'homme face à elle. "Maybe that's why we ran into each other." Leonora ne croit pas au destin. Mais pour les beaux yeux de Shepard, elle veut bien prétendre.
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