BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

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MessageSujet: standing on the edge   standing on the edge EmptySam 22 Mai - 16:57
standing on the edge
debut juillet 2007 ; irlande du nord ; @gary o'neil
Cecil tourne en rond comme un fauve en cage, ruminant l’impatience qui lui fait bouillir le sang et qui l’incite à décarrer d’ici dans la minute. Il est pourtant suffisamment sûr de lui, de l’endroit choisi aussi… ou en tout cas, autant sûr que possible compte tenu des circonstances. C’est-à-dire qu’il ne parierait pas trois noises sur la valeur de sa certitude…
Au moins la vue ici vaut le détour, même de nuit – surtout de nuit, en fait.
Il se tourne vers l’intérieur des terres et son regard scrute la pénombre avec insistance. Le ciel est parfaitement dégagé, la nuit suffisamment claire pour que l’horizon s’étire à perte de vue malgré l’heure tardive.
Le doute le taraude et le fugitif hésite, songe à repartir avant que sa présence ici n’ait été remarquée. Une part de lui regrette déjà : et si c’était une erreur ? Et si c’était un piège ? Un qu’il se serait tendu à lui-même, du coup, et dans lequel il aurait sauté la tête la première. Le truc, c’est qu’il a un besoin limite vital de pouvoir s’appuyer sur quelqu’un et qu’il a terriblement envie de pouvoir se dire que Gary est cette personne. Il avait réussi à s’en convaincre suffisamment pour lui envoyer une lettre en tout cas, mais c’était sûrement beaucoup plus simple au moment de jeter l’encre sur le papier, dans l’isolement et la sécurité relative de sa planque du moment. Maintenant, alors que les embruns marins lui fouettent gentiment le visage, il n’en est plus si certain. Il doit se convaincre que Gary est cette personne de confiance qu’il a toujours estimée être parce que si ce n’est pas le cas, s’il laisse l’incertitude prendre le pas et gagner, qu’est-ce qui le retient ici du coup ?
De toute manière, il ne sait même pas si le concerné va se pointer.

L’attente lui paraît durer une éternité (probablement moins de dix minutes en vérité) et Cecil ronge son frein, manque de se tirer toutes les trente secondes avant de finalement revenir sur sa décision (“encore une minute, c’est bon, ça va le faire”). Il se demande s’il a fait le déplacement pour rien et observe en silence la part de lui soulagée par cette éventualité lutter contre celle qui a envoyé la lettre et espère encore obtenir sa réponse.
Peut-être qu’il aurait dû lui donner l’opportunité de lui répondre, au lieu de se contenter de lui balancer une date et un point de rendez-vous. Peut-être aurait-il dû s’assurer qu’il ne faisait pas ça pour des prunes. Quelqu’un de plus avisé que lui aurait probablement agi de cette manière : dommage que Cecil ait plutôt tendance à suivre son instinct et à agir sous le coup de l’impulsion.

Finalement, son regard perçant accroche une silhouette ; le vent qui souffle dans la mauvaise direction le prive du précieux indice olfactif que la démarche du nouvel arrivant finit tout de même par lui fournir un instant plus tard. Les émotions se bousculent dans sa poitrine et Cecil finit enfin par écraser toute envie sournoise de transplanage loin d’ici.
Il refoule tout autant l’envie de venir à sa rencontre afin d’amputer son attente de quelque trente petites secondes : à la place, l’immobilité qu’il parvient à s’obliger au bord des falaises maquille de manière presque convaincante l’émoi qui l’agite intérieurement. “J’espère que la promenade est agréable, il lâche quand l’autre homme se trouve finalement à portée de voix, constat amusé après avoir observé l’arrivée tranquille façon promeneur du dimanche. Merci d’être venu.” C’est peut-être toujours un piège, lui souffle une petite voix insidieuse dans sa tête et le fugitif l’étouffe comme il peut. C’est trop tard pour reculer maintenant. Alors il préfère ne pas s'embarrasser de small talk (y a peu de chance que Gary se soit pointé pour le seul plaisir d’un pique-nique nocturne avec un hybride en cavale) et rentre directement dans le vif du sujet. “J’ai besoin d’aide.” No shit Sherlock.


Dernière édition par Cecil Warren le Mar 25 Mai - 22:07, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: standing on the edge   standing on the edge EmptyDim 23 Mai - 19:27
standing on the edge
debut juillet 2007 ; irlande du nord ; @cecil warren
Il n’était pas inhabituel pour Gary de partir marcher au milieu de la nuit. Quiconque connaissait assez Gary savait qu’il aimait marcher, et qu’il aimait marcher longtemps. Que ce soit seul ou accompagné, sous le vent ou le soleil, au fond de la forêt ou au bord des falaises, Gary arpentait les landes irlandaises avec la détermination d’un alpiniste en route pour le Mont Blanc. Il y avait les balades lentes et mélancoliques avec sa mère accrochée à son bras, on n’allait jamais bien loin mais on allait au marché, on buvait un thé chez un voisin, et on rentrait tranquillement ensuite. Il y avait les marches avec Atticus, toniques et pleines d’intentions, avec un itinéraire établi à l’avance et des étapes chronométrées à respecter. Avec Karl on faisait le tour des terres familiales, passées et présentes, en ramenant à la vie les vieilles histoires des ancêtres en saluant les voisins. Et puis il y avait les randonnées solitaires, où il pensait beaucoup, on ne savait pas trop à quoi, mais cela pouvait durer longtemps.
Initialement, il avait pris cette habitude pour fuir la maison et la famille, pour qu’on arrête de lui parler. Ces marches avaient été des fuites et, comme beaucoup de choses qu’avait pu faire Gary, s’étaient transformées en choses aimées et désirées. Et si on continuait de le taquiner quand ces marches arrivaient dans les moments de gêne ou de peine, lui avait fait sa paix avec ce vieil instinct de crainte pour accepter que sortir du monde, s’évader en regardant le paysage défiler, sans avoir à réfléchir, c’était ce dont il avait très souvent besoin.
Ainsi, quand il annonça après manger qu’il allait un peu marcher, ni Arria ni Atticus ne furent surpris. Sa mère encore moins. Arria proposa même de l’accompagner, comme toujours, mais il déclina et, cette fois-ci, ce ne fut pas seulement parce qu’elle était trop évidement fatiguée pour marcher.
Rrrepose-toi, t-tuu en as b-besoin. Et ne m’att-ttend-dez pas.
Encore une fois, la remarque n’était pas absurde, on embrassa le père et oncle, Arria se proposa de coucher Eithne et Gary accepta. Un peu triste de leur mentir mais il n’avait pas la possibilité de leur dire, encore, la vérité. Arria, peut-être, si elle demandait vraiment. Pour l’instant, Gary en savait trop peu lui-même pour dire quoi que ce soit à quiconque.
Il n’était pas en avance mais pris le temps de sortir ses chaussures de marche, un pull épais et un manteau contre le vent. Il sortit aussi chapeau et bâton de marche, rangea sa baguette à sa ceinture et empocha une bouteille de thé chaud dans la place agrandie à cet effet dans son manteau. Et il risquait d’être en retard mais, sans se presser, il prit le chemin long qu’il aimait à prendre le long de la côte. Les vieilles dames ne connaissaient pas le couvre-feu lorsqu’il s’agissait de surveiller les rues et Gary ne voudrait pas prendre une route inhabituelle.

Il rejoignit la côte en quarante minutes et il allait définitivement être en retard mais il espérait que son rendez-vous serait toujours là. Tout de même, il hâta légèrement le pas, le ventre nerveux, les doigts serrés sur son bâton.
Finalement, il aperçut au loin une forme au lieu que lui avait indiqué Cecil. Si celui-ci ne broncha pas, Gary lui accéléra encore, quitte à s’essouffler jusqu’à l’atteindre avec une remarque censée être légère. Elle eut le mérite d’arracher un souffle amusé à Gary, un sourire. On le remercie peu après mais Gary refusa de la tête.
Cc’est n-ormal Cece, répond-il, bas, en s’approchant encore.
Il n’avait pas vu depuis Cecil depuis seulement quelques semaines, moins que d’habitude, et pourtant il avait l’impression de ne pas avoir vu son visage depuis des mois et des mois. Il ne lui laissa pas formuler sa demander au première abord et s’avança jusqu’à l’atteindre, écarter les bras et saisir l’hybride pour le serrer un peu brusquement pour lui. Pas tant brusquement qu’il s’était approché lentement, mais plutôt cette étrange brusquement de ces choses faites sans hésitation et sans attendre.
Jjj’é-tais inquiet, avoua-t-il avant de s’écarter légèrement, un sourire triste aux lèvres.
Ce n’était pas comme si Cecil l’avait prévenu avant de partir. Sûrement qu’il n’avait rien anticipé de la crise. Enfin, cela avait fait un choc quand la Values Brigade avait fait irruption dans le bureau de Gary pour lui demander le dossier et toutes les informations disponibles sur Cecil Warren. Gary avait sans mal joué le pauvre fonctionnaire terrifié, puisqu’il l’était, et avait offert son dossier lacunaire, troué, mal mis à jour plus à cause de son incompétence que sa volonté de résistance. Heureusement que les deux coïncidaient. Et après cela, rien. Le vide. S’était-il fait capturer ? Avait-il franchi la frontière ? Gary n’en avait rien su avant ce mot reçu ce matin, et n’en avait pas été convaincu avant de voir le visage de son vieil ami. Un vieil ami dont il touchait maintenant les épaules, un instant sa main sur son visage, pour s’assurer qu’il était bien là, en vie.
Ce fut là que la demande d’aide arriva et qui fit, encore une fois, sourire le O’Neil.
Je mmm’en doutais.
Il le lâche d’abord et, d’un geste, l’invite à le suivre dans la suite de sa marche le long de la côte.
D-de quoi as-t-tu besoin ? demanda-t-il sans se formaliser d’autres questions.
Gary était habitué à aider, c’était son métier, c’était ce qu’il avait toujours fait pour Cecil, dès qu’il l’avait pu. Il n’était pas dans sa nature de demander des explications ou d’exiger des assurances là où il n’y en avait pas besoin. Il n’était ici ni pour juger le meurtre d’un homme ni pour exiger que Cecil vive sa vie selon les préférences de Gary. S’il était venu c’était en connaissance de cause et pour une chose seulement : lui venir en aide s’il la lui demandait et, surtout, s’il lui était en son pouvoir de lui offrir ce dont il avait besoin. Au minimum, donc, une oreille attentive.
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MessageSujet: Re: standing on the edge   standing on the edge EmptyMer 26 Mai - 21:46
@gary o'neil
L’étreinte le prend de court et la surprise le trouve figé, un peu raide et mal à l’aise face à l'inattendu. Il ne bronche pas, toutefois, se laisse faire sans vraiment parvenir à déterminer si le contact peut se vivre comme un réconfort ou juste comme une intrusion dans son espace personnel. L’inquiétude avouée de Gary le touche cependant plus qu’il ne l’aurait cru, sûrement parce qu’il n’est pas habitué à l’idée qu’on puisse suffisamment s’attacher à lui pour éprouver ce genre de sentiments à son égard.
Sur l’invitation de son compagnon, Cecil se met en branle et lui emboîte le pas, appréciant mieux le cadre maintenant qu’il n’est plus autant occupé à s’abandonner à sa paranoïa et à ses idées traîtres. Il se sent un peu plus libre de respirer, un peu moins oppressé par la sensation d’un étau impitoyable se refermant lentement sur lui. “Je… il se surprend à hésiter. Jusqu’à quel point peut-il abuser de la bienveillance de Gary ? Je ne sais pas trop.” Une pointe de culpabilité vient l’agacer : si les bonnes intention de son interlocuteur sont aussi réelles qu’elles paraissent l’être (et il a bien plus de mal à douter de lui maintenant qu’il est là et que sa présence a cette sorte d’effet apaisant sur lui), il ne veut pas non plus prendre le risque de lui causer des problèmes.
D’un autre côté, Gary est suffisamment grand pour savoir tout seul dans quoi il s’embarque : s’il choisit de l’aider à l'issue de leur conversation, ce sera en connaissance de cause.

“Un coin sûr, laisse-t-il filer au bout de quelques secondes d’un silence pesant. Le temps que ce bordel se tasse un peu.” Combien de temps cela va-t-il prendre, d’ailleurs ? Il ne peut que supposer que la VB a autre chose à foutre que renifler tous les coins à la recherche de sa trace, mais ce n’est pas non plus comme s’il pouvait passer inaperçu vu le tatouage dénonciateur qui le défigure… “Je ne peux pas vraiment faire confiance à mes sortilèges de protection.” Ici, il n’a pas besoin de clarifier davantage : s’il y a bien une personne capable de comprendre jusqu’à son appréhension quant à l’usage de sa baguette, c’est bien Gary. Sans compter les limitations supplémentaires ajoutées par le bridage de cette dernière : à ses yeux, cela rend l’objet pratiquement inutile quand il est question de sa sécurité… et ces derniers jours, ce n’est pas une option qu’il peut se contenter de prendre à la légère.

“Enfin, je ne sais pas trop si tu es la personne la mieux placée pour ça remarque.” Il a une grimace un peu emmerdée qui lui tire un drôle de rictus : Gary travaille peut-être au contact quotidien des hybrides, mais son boulot ne consiste certainement pas à procurer des planques à ceux qui ont subitement décidé de partir en cavale après la déconnade de trop… “Par contre, il y a peut-être autre chose que tu pourrais faire.” Et pas des moindres : de fait, Cecil aurait probablement dû commencer par ça. Il s’arrête et fait face à son compagnon, désignant d’un index accusateur la marque sur sa joue. “J’ai raté ma dernière visite, énonce-t-il un peu platement.” Sans blague, c’est sûr qu’il n’allait pas se pointer comme une fleur au service de régulation moins d’une semaine après avoir envoyé son handler manger les pissenlits par la racine. De fait, la sentence est sans appel : on l’avait prévenu, c’est vrai, mais la réalité est autrement plus douloureuse – l’impression qu’on lui a appliqué sur la joue un fer chauffé à blanc n’est pas une exagération pour décrire ce qu’il ressent en permanence depuis quelques jours. Même avec toute la meilleure volonté du monde (et surtout une bonne dose de résistance), il doute de parvenir à s'y faire avec le temps. Et s'il est cependant toujours plus facile de s'accommoder d'une douleur constante que d'une au motif un peu plus erratique, il ne cracherait pas sur l'espoir de pouvoir s'en débarrasser avant que le calvaire ne devienne réellement insupportable. Un espoir qui, de fait, se tient juste en face de lui à l'heure actuelle.
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MessageSujet: Re: standing on the edge   standing on the edge EmptyDim 30 Mai - 14:57
standing on the edge
debut juillet 2007 ; irlande du nord ; @cecil warren
Cecil avait changé. Pas profondément, pas véritablement, mais avait ce changement des périodes de crise. Gary voyait souvent des gens dans cet état, dans son bureau, au sein de sa famille, au pied de sa porte quand Karl était venu lui dire que sa femme l’avait quitté. C’était une différence dans le regard et la façon de se présenter, commune à beaucoup d’hybrides hors de la société ou sur le point de la quitter. Gary, lui, avait toujours été dans un entre-deux, sur le fil, à moitié là, à moitié absent. En équilibre entre deux fossés, il aidait les gens à passer d’un côté, puis de l’autre, un véritable passeur.
Parfois, il se disait que sa vie n’était qu’intervalles entre ces moments de crise où, tendant la main à quelqu’un, il se mettait véritablement à vivre.
Ce n’était pas ce genre de pensée qui l’aidait à dormir la nuit.
T-tu peux mme le dire, Cece, rassura-t-il quand on prétexta ne pas savoir quoi vouloir.
Il était courant que les gens n’osent pas, ne formulent pas, hésitent, Gary était habitué. Lui-même faisait la même chose quand il demandait de l’aide, et il ne connaissait que trop bien cette impression de gêner, d’exagérer, d’être de trop et d’imposer à quelqu’un son existence. Cette impression, il la voyait souvent, plus ou moins refoulée, chez ces hybrides à qui on disait qu’ils n’étaient ni utiles, ni bénéfiques à la société.
Quand, finalement, Cecil articula sa demande, Gary hocha la tête sans même avoir y réfléchir. La sécurité.
B-bien sûr, tu sais où a-aller ap-p-près ?
La question était pratique et en appelait une autre. Gary pourrait essayer de contacter quelqu’un, pourrait faire tirer les lignes à clochettes qui arpentaient le monde magique pour ceux qui pouvaient cacher un hybride. Lui, le pouvait, bien sûr, mais pas sur le long terme. Il ne vivait pas seul, et sa famille venait, venait souvent, et nombreux. Et si Arria vivrait très bien d’avoir un hybride fugitif chez eux, Karl ne serait pas ravi d’apprendre la chose.
Karl ne serait pas ravi d’apprendre beaucoup de choses de la vie de Gary.
Mais là n’était ni le lieu ni le moment pour s’inquiéter de ce genre de choses et, plutôt, Gary se prit à rire un peu quand Cecil aborde ses sortilèges de protection.
Ir-ronique, n’est-ce pas ?
Les personnes comme eux ne pouvaient pas se reposer sur leur magie ou la protection qu’elle pourrait leur apporter. Quand il nous manquait, en partie ou complètement, cette partie du monde on se retrouvait à devoir faire confiance aux gens. À leur demander de l’aide, ou à utiliser ses mains.
Gary se demanda, brusquement, comme une pensée intruse, si Cecil avait tué son Handler de ses propres mains ou s’il avait utilisé une baguette.
Il réprima le frisson qui le prit à cette question.
S-Sûrement pas la m-mieux p-p-placée mais on n’a pas t-toujours besoin du p-plus compétent, juste de la p-personne qui est là au-jourd’hui, répondit-il doucement, avec un sourire.
Gary ne se considérait pas comme quelque de compétent, d’efficace, il ne se considérait pas comme grand-chose mais ce qui était sûr c’était qu’il était là. Là et volontaire. Et sur l’instant, c’était sûrement ce dont Cecil avait le plus besoin.
Sa théorie n’était cependant pas complètement vraie et quand Cecil s’arrêta Gary comprit qu’il y avait en vérité autre chose. Quelque chose de plus que cette mission pourtant déjà risquée de l’héberger et de le protéger. Et, au regard de Cecil, c’était surtout pour cette chose qu’il était là. Gary eut juste le temps d’espérer pouvoir l’aider avant que la demande ne se formule et que l’espoir se transforme en poids et ne vienne lui alourdir douloureusement le ventre.
Ah merde, jura-t-il bêtement, alors même qu’on évoquait l’essence même de son travail (de ce qu’était devenu son travail).
Oui, bien sûr, Gary savait très bien la date de son dernier rendez-vous puisqu’il l’avait géré et que cela datait bien d’un mois. De plus d’un mois. Mais Cecil n’était pas juste là pour s’en plaindre ou pour vérifier la date de sa dernière visite, et ce fut lentement, effroyablement lentement que Gary comprit ce qu’on demandait de lui. Il se sentit blanchir et sûrement que son visage se décomposa plus qu’il ne l’aurait voulu. Plus de petit sourire ou de rire de connivence.
J-j-… Je n’ai rien, Cece, je…
Cette fois-ci c’était à la fois son bégaiement et ses hésitations qui perturbaient sa parole. La chose était tout sauf agréable. Enfin, la douleur qui devait irradier dans tout le corps de Cecil ne devait pas être agréable non plus.
Je signe j-juste le p-p-p—papier je… C’est un-un sortilège comple-ple-compl-compliqué je-…
Et juste comme ça, juste parce que sa bouche rattrapait trop vite son stress, il passait d’homme sage et posé à pauvre type paniqué. Et autour d’eux le vent se mit à siffler plus fort, les vagues claquèrent brusquement aussi et Gary se força à arrêter de parler pour calmer les bruits qui réagissaient à son bégaiement. Pour se forcer, aussi, à réfléchir à la question.
N’y avait-il vraiment rien qu’il puisse faire ?
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MessageSujet: Re: standing on the edge   standing on the edge EmptyDim 30 Mai - 19:49
@gary o'neil
Tu sais où aller après ? demande Gary et la question est terrible parce qu’elle éveille beaucoup trop d’angoisses soigneusement étouffées et auxquelles Cecil s’abstient de penser en ne se donnant qu’une tâche à la suite d’une autre, qu’un but à la fois pour éviter d’avoir à voir trop loin dans le futur. Pour ne surtout pas se rendre compte qu’en faisant ce qu’il a fait, c’est potentiellement une sentence de mort qu’il s’est attirée sur sa tête et qu’elle n’attendra probablement pas ses vieux jours pour venir gentiment toquer à sa porte. Bien sûr qu’il ne sait pas, répond son silence et le regard un peu trop éloquent qu’il adresse à son interlocuteur en guise de réponse. “J’ai quelques idées”, répond-t-il très évasivement à la place sur un ton qui n’incite pas aux interrogations, et ce n’est pas vraiment un mensonge parce qu’il sait très bien qu’il existe plusieurs cellules de résistance au sein de Royaume-Uni – mais ce n’est pas tout à fait la vérité non plus.
Il s’empresse donc d’embrayer sur un tout autre sujet et oui, c’est ironique, oui cela prête à rire (jaune) de réaliser comme la magie à tendance à tourner le dos à ceux qui ont le plus besoin d’elle.
Parfois, Cecil se prête à penser qu’il aurait plus aisément se trouver une place au sein du monde moldu, et que c’est peut-être la direction vers laquelle il aurait dû s’orienter quand ses parents ont subtilement exprimé le désir de l’écarter de la famille – parfois, mais pas tout le temps, parce qu’il y a beaucoup trop d’autres choses qu’il apprécie pouvoir faire ou voir et puis de toute manière, l’opportunité est périmée de longue date désormais.

“C’est vrai”, acquiesce-t-il simplement à la remarque de son compagnon. Aujourd’hui, en lui offrant sa présence et son soutien, Gary lui a de ce fait offert un présent d’une valeur inestimable. Le lycanthrope n’est peut-être pas du genre à s’étaler en remerciements et preuves de reconnaissance, il a parfaitement conscience que la dette qu’il contracte ici et maintenant, quoique son compagnon choisisse de faire à l’issue de cette rencontre (partant du principe qu’il ne le balance pas), ne pourra probablement pas être remboursée de sitôt. Peut-être même jamais, à vrai dire – et il ne pense pas ça par pessimisme ou résignation vis-à-vis de son avenir.

Quand Cecil se résout enfin à formuler la demande qui l’a en premier lieu incité à se tourner vers son interlocuteur et à prendre le risque de le contacter, il a une envie féroce de croire dur comme fer que cette nuit lui offrira une chance, une opportunité de faire basculer son destin en sa faveur. C’est à la fois pas grand chose et beaucoup trop et il ne peut pas étouffer l’espoir qui brûle, tenace, au fond de ses yeux. En face de lui, il y a un regard plein d’expectative dans lequel il s’accroche avec l’énergie de celui qui refuse de faire naufrage.
Et puis les mots s’envolent, et le couperet tombe. Gary n’a même pas besoin de répondre pour que le fugitif comprenne : le changement dans son attitude, dans les traits de son visage, est aussi éloquent que n’importe quel refus. Un poids terrible s’abat brusquement sur ses épaules et il fait de son mieux pour l’encaisser en silence, pour ne pas se voûter sous la charge soudaine, pour continuer de se prétendre aussi solide que le roc de la falaise sur laquelle ils se tiennent. Il ne peut pas lâcher prise, pas maintenant, ça serait trop con.

“Je comprends” répond-t-il après un temps, d’une voix basse de laquelle il n’arrive pas à dégager complètement la déception venue lui ronger les entrailles. “Je comprends, il répète encore. Ce n’est pas grave.” Il ne peut pas lui en vouloir, il le sait pertinemment – et, de fait, il n’a pas la moindre mesure de rancœur envers celui qui a choisi de tendre une main secourable vers lui – mais il ne peut pas s’empêcher d’être déçu. À trop vouloir y croire, Cecil avait presque réussi à se convaincre que c’était envisageable – et puis non, comme à son habitude, voilà que la réalité impitoyable est venue pour se charger de le remettre dans le droit chemin.
Le stress de Gary est tellement perceptible que le lycanthrope se sent presque honteux de s’être cru en mesure d’attendre de sa part qu’il puisse le soulager de son calvaire. Si c’était aussi simple, alors le sortilège n’aurait plus grand intérêt…

Tandis qu’il s’impose de ravaler sa frustration et sa déception, Cecil s’oblige au calme et pose les deux mains sur les épaules de son vis-à-vis dans une attitude qui se veut apaisante. Une pression ferme, mais douce. “Je vais me débrouiller, affirme-t-il d’une voix qui s’affirme bien plus sûre que ce qu’il est réellement – il ment, évidemment. Tu sais comment c’est, hein ? J’ai l’habitude.” Celle d’encaisser en silence et d’éviter de trop compter sur autrui, celle aussi de ne pas avoir le choix. La débrouille, c’est un mot joliment édulcoré pour expliquer comment les gens comme lui, ou Gary, ont réussi à rester dans le paysage malgré tout. “Il doit bien exister quelque chose, au moins pour atténuer.” Non ? C’est bien d’y croire, mais mieux vaut ne pas trop miser ses billes dessus tout de même. Autant garder son espoir pour autre chose que des miracles et se souvenir, par exemple, que Gary a répondu par l’affirmative quand il a quémandé un endroit où se terrer loin des yeux inquisiteurs.
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MessageSujet: Re: standing on the edge   standing on the edge EmptyMer 16 Juin - 16:47
standing on the edge
debut juillet 2007 ; irlande du nord ; @cecil warren
Gary aimerait se dire qu’il n’était plus en âge de se sentir écrasé par la déception de ses semblables. Il voudrait vraiment croire que des années passées à ne pas correspondre aux demandes de sa famille, de ses collègues, de ses supérieurs auraient créé une carapace empêchant ce genre de peine. Et dans beaucoup de cas, il avait en effet cette résistance. Gary n’attendait pas de reconnaissance professionnelle et ne s’imaginait pas, un jour, devenir un homme que son père aurait approuvé.
Il n’y avait rien en lui pour le faire accepter sans broncher l’expression sur le visage de Cecil en comprenant que Gary ne pouvait pas l’aider. C’était même d’autant plus dur parce que quelques semaines seulement auparavant, c’était le métier de Gary de l’aider. Pendant des années cela a été sa mission, une mission qu’il avait poussé un peu plus loin que sa fiche de poste mais qu’il avait tout de même considéré comme son devoir le plus sérieux. Gary n’avait pas besoin que le gouvernement le paye ou qu’on lui assigne un dossier pour sentir ce devoir de protection pour tous les hybrides qui croisaient son chemin. C’était quelque chose dont il ne parlait pas à sa famille, une des rares choses qu’il tentait (souvent en vain) de cacher, comment ce métier récupéré par hasard avait grandit à l’intérieur de lui jusqu’à fusionner avec ses valeurs. Lui qui avait toujours cru que le travail n’était pas une chose pour lui…
Cece… j-je suis… commença-t-il à articuler alors que Cecil tentait de cacher sa déception.
Ses efforts évidents et infructueux creusèrent plus profondément la peine au fond du cœur de Gary.
La chose empira lorsque, poussant l’inversion des rôles jusqu’au bout, Cecil vint lui saisir les épaules et insister sur un mensonge pourtant évident. Bien sûr que Gary croyait en la capacité de l’hybride pour se débrouiller, et qu’il en avait l’habitude, de ces embrouilles… Il croyait aussi que Cecil était bien au-delà des ennuis habituels et que ce qu’il parviendrait à atteindre avec de la débrouille ne suffirait pas. Gary doutait que quelque chose puisse être fait pour donner à Cecil l’impression d’être vraiment en sécurité. Rien ne suffisait.
Finalement, Gary parvint à retrouver le lien avec sa magie, ses mots, le contrôle de ses propres émotions quand Cecil offrit de lui-même une éventuelle porte de sortie à son ridicule :
O-Oui j’ai d-des potions ààà la maison, et p-puis je-
Il hésita, plus que bégaya, pour la fin de cette phrase. Machinalement, la main de l’Irlandais vint se glisser dans la poche de sa veste pour en sortir la lourde bouteille hermétique remplie de thé chaud. Il en dévissa le couvercle dans lequel il fit couler le liquide avant de le proposer à Cecil. Il faisait bien frais, le soir venu, mais peut-être que le loup-garou ne sentait pas autant le froid que le vieux gratte-papier.
Je p-peux essayer, t-t-trouver comment te libérer de…
De la main, il engloba sa propre joue, celle qui serait tatouée s’il avait été mordu comme l’avait été Cecil.
Je p-peux chercher, je nnne p-peux rien pr-pr-promettre mais je…
Il eut un petit rire ironique.
Il f-faut bien qu—e ça serve d’être Ré-Régulateur.
Qu’il serve à quelque chose, dans toutes ces histoires. Qu’il arrive à pleinement aider quelqu’un, au lieu de se contenter de conseils et d’un coin de sa maison à peine sécurisée. Comment réagirait Karl si Gary lui demandait l’argent pour protéger la maison ?
Du re-pos, un re-pas chaud, ça aidera peut-être aussi.
Gary avait appris que les problèmes semblaient toujours moins graves après un bon repas et une nuit de repos. Et une bonne marche. Qu’il reprit, d’ailleurs, après avoir rangé la bouteille et repris en main sa canne. Ils arrivaient à une pente et, au sommet, Gary savait qu’il y trouverait la tombe de Brian et sa femme. Un passage presque obligé dans ses longues balades sur la côte, dont il ne comptait pas éviter par la simple présence d’un invité.
Et av-ant de me trouver tu… étais où ?
Qu’est-ce qui l’a amené jusqu’ici ?
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MessageSujet: Re: standing on the edge   standing on the edge EmptyLun 4 Oct - 1:06
@gary o'neil
Cecil hoche la tête quand Gary évoque ses potions, et il se force à accepter l’espoir factice que ces dernières puissent lui être d’une quelconque utilité. Après la désillusion brutale qu’il vient d’encaisser, la proposition de son interlocuteur prend des airs de lot de consolation low cost et ne suffit pas à apaiser le dépit amer qui lui écrase les épaules. Sauf qu’il ne peut pas refuser la solution hypothétique sous le seul prétexte de son pessimisme mordant, ne peut pas repousser ce qu’essaye de faire Gary en lui proposant ça. Il faut bien qu’il réussisse à se convaincre, donc, pour pouvoir convaincre l’autre sorcier ensuite. Après tout, il sait très bien que ce n’est pas de sa faute, s’il ne peut rien faire pour l’aider. C’est tout seul que Cecil s’est foutu dans ce merdier ; au moins ne l’est-il pas pour en assumer les conséquences.

De deux mains imaginaires, il attrape sa déception persistante pour l’enfouir aussi profondément qu’il en est capable derrière le reste de ses émotions. “Merci.” La réponse est simple, soufflée d’une voix basse. Merci au moins c’est sincère, ça n’engage à rien, ça n’a rien à camoufler. Il accepte avec gratitude le thé chaud que Gary lui offre, songeant en même temps aux bienfaits d’un alcool fort en lieu et place d’une boisson chaude, mais il ne peut pas nier l’aspect réconfortant qu’apporte néanmoins ce simple geste. “Je ne te demande pas de le faire, de toute façon”, je ne te demande pas de me promettre quoi que ce soit. Après tout c’est dangereux, une promesse, ça met tout de suite beaucoup plus de choses en jeu qu’une simple proposition. Le simple fait que le sorcier lui dise qu’il va essayer de chercher lui suffit : Cecil n’a pas besoin de plus venant de lui tant cette simple preuve de bonne volonté présente une valeur inestimable à ses yeux.
L’espace d’un instant, un très léger sourire vient éclairer le visage sombre du fugitif alors que son interlocuteur mentionne repos et repas chaud. Bien que cela ne fasse pas si longtemps que ça depuis qu’il en est privé, il a l’impression que Gary lui parle ici d’une vie de luxe. “Tu n’imagines même pas à quel point”, confirme-t-il tandis qu’il rend le capuchon de la bouteille à son propriétaire après en avoir avalé le contenu – et à bien tendre l’oreille, on croirait presque discerner une pointe d’engouement au fond de sa voix.

Calant son pas sur l’allure de son compagnon, Cecil laisse le silence retomber entre eux quelques instants sans chercher à relancer la conversation. Les mots sont difficiles pour lui aussi, pas à la manière de Gary certes, mais réticents néanmoins à sortir de sa bouche. En l’espace de quelques semaines seulement, il a vite perdu l’habitude d’avoir quelqu’un à qui causer et puis, même sans ça, il n’a jamais été un grand bavard de toute manière. Le silence ne le dérange pas plus que ça et puis la promenade, si on la sort de son contexte, n’a rien de désagréable. Il a vite fait de se perdre dans ses pensées… et c’est tout aussi vite qu’il en est sorti alors qu’une nouvelle question vient étoffer le dialogue. “Bah…” Il hausse les épaules, continue : “J’ai oscillé entre trous à rats et taudis désaffectés, le genre de squat où je pouvais m’assurer une sécurité minimale pour pouvoir oser dormir un peu de temps à autre, tu vois ?” Les cernes incrustés sur son visage dénoncent le manque criant de repos – c’est-à-dire que, déjà qu’il a l’air éclaté en temps normal, là c’est encore pire : ce sont les preuves d'un corps poussé dans ses derniers retranchements face à l’insécurité de tous les instants.
Cecil force un peu la légèreté du ton, comme si sa vie de misère de ces derniers temps n’avait pas grande importance. Sous bien des aspects, ce n’est d’ailleurs pas totalement faux : il ne ferait machine arrière pour rien au monde, même s’il peine à voir quel avenir la vie lui réserve s’il s’obstine sur ce chemin – si tant est qu’il y ait un avenir, bien sûr… “Confort minimal mais, compte tenu des circonstances… ce n’est pas comme si je pouvais prétendre à plus.” Ne pas s’être fait attraper est déjà une victoire en soi : les à-côtés ne sont que des contrariétés qu’il encaissera tant qu’il sera encore en mesure de le faire.

“Gary ?” Le nom s’échappe après un nouveau silence, le ton de la voix soudainement incertain. “Tu vas vraiment le faire ?” Il hésite, peinant à formuler correctement son inquiétude revenue prendre le dessus sans crier gare (inquiétude pour lui certes, mais aussi pour son compagnon). “M’aider, je veux dire. Tu risques gros si ça s’apprend.” Et est-ce que ça vaut vraiment le coup pour toi ? Son regard en coin étudie les réactions de son interlocuteur, la tension revenue habiter ses muscles sur le fil de son incertitude libérée à haute voix. “Et… ta famille ? Ils savent ?”
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