BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

Malgré son contexte sombre et mature, SM, c'est une communauté qui aime le drama et les rebondissements et qui a un Discord très actif sous l'égide du safe space et de la communauté bienveillante. Qu'attendez-vous pour nous rejoindre ?
FORUM À ACTIVITÉ LIBRE — PAS DE RESTRICTIONS
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 calena ⊹ exit wounds.

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MessageSujet: calena ⊹ exit wounds.   calena ⊹ exit wounds. EmptyMar 11 Mai - 16:05
elena alvarez
There was nothing I wanted to do more than be unconscious again, wrapped in black, gone away. I was raw. I felt swollen with potential tears, like a water balloon filled to burst. Begging for a pin prick.
tw: aggressive crisis, self-harm, violence, panic, crude language

J'ai juste envie de rentrer à la maison.

Je veux voir Bashir, je veux voir Stevie, je veux voir Max, je veux voir Serena, je veux voir Mendo, je veux voir Mendo, je veux voir Mendo, je veux voir Jesse, je veux voir Maman, je veux voir Mendo, je veux voir Bashir, je veux voir Mendo, j'ai juste envie de rentrer à la maison.

Et j'ai mal, tellement mal, j'ignorais que c'était possible d'avoir si mal.

Ils m'ont donné une potion qui m'a donné envie de vomir, et j'ai passé les deux premiers jours dans un état entre l'inconscience et l'éveil, sans trop savoir où j'étais exactement. Il y avait des cris et des pleurs et du sang et de la douleur, de la douleur, tellement de douleur - est-ce que c'est possible d'y survivre?

Quand j'ai réussi à me lever et à marcher quelques pas, il y a quelqu'un qui m'a fait me rasseoir et m'a expliqué quelque chose de stupide, comme quoi j'étais un loup-garou, non, pas un loup-garou, une moitié, un Halfer, sauf que ça veut rien dire, moi je suis Caliban Rosemond, Cal Rose, ils ont pas compris, je suis de sang-mêlé, c'est ce que disent mes papiers, et puis les chats ils aiment pas les loups donc c'est pas possible, et c'est complètement ridicule cette histoire, et j'ai mal, j'ai tellement mal, c'est pour ça que j'ai mal?

L'homme qui m'a mordu s'appelle Fenrir Greyback, on m'a dit, c'est un loup-garou. J'ai reconnu le nom. Mais c'était pas la pleine lune, alors je comprends pas pourquoi il parle de transformation. J'aime pas les transformations, l'idée de passer à un état à un autre. J'aime pas le changement, l'évolution, j'aime les choses qui restent comme elles sont, j'aime les gens sur qui on peut compter, j'aime la routine et j'aime être Caliban, juste Caliban, pas un Halfer, pas un loup-garou, non, juste Caliban. Et je veux voir Mendo, pourquoi est-ce que Mendo n'est pas là? Et pourquoi je ne peux pas rentrer à la maison? Ils peuvent me faire tout oublier, non, me relâcher?

Quand ils me parlent de la VB, je n'y comprends rien. C'est les monstres qui vont à la VB, et je suis pas un monstre, moi...

Il fait tellement chaud dans cette infirmerie et il y a tellement de gens qui souffrent et il y en a même certains qui meurent. Je n'avais jamais réalisé qu'il y avait tellement de monde à Gracefield... une partie de moi est fière d'avoir pu aider dans cette mission de l'Ordre. L'autre partie de moi est horrifiée. Je ne vais jamais pouvoir retourner à la maison... Zabini ne voudra plus de moi, Bashir ne voudra plus de moi, Stevie ne voudra plus de moi, Serena ne voudra plus de moi, Max ne voudra plus de moi, Jessie ne voudra plus de moi, Maman ne voudra plus de moi et Mendo, surtot Mendo, ne voudra plus de moi. Parce que je suis devenu un monstre.

Ils m'ont prévenus que ça allait être dur, parce que c'est la pleine lune aujourd'hui, mais j'ignorais à quel point ils avaient raison. Ils ne m'ont pas encore envoyé à Sweet River avec les autres monstres (est-ce que c'est vraiment mieux que la VB?) parce qu'ils ont peur que ma plaie se rouvre. Sauf que j'en ai marre d'être enfermé, j'ai envie de partir, j'ai envie de rentrer à la maison et ils n'arrêtent pas de mE TOUCHER.

ET J'EN AI MARRE QU'ILS ME TOUCHENT ET ME PARLENT ET ME DISENT QUE JE SUIS UN MONSTRE, JE SUIS PAS UN MONSTRE, ET ILS ONT PAS LE DROIT DE ME TOUCHER, JE VEUX MENDO ET JE VEUX JESSE ET JE VEUX MAMAN, JE VEUX MAMAN ET PROMIS JE SERAI SAGE, MAIS ILS N'ARRÊTENT PAS DE ME TOUCHER ET J'EN AI MARRE, TELLEMENT MARRE, JE RETROUVE PLUS MES MOTS POUR LEUR DIRE, JE PEUX JUSTE HURLER ET JE M'EN VEUX D'AVOIR FAIT DU MAL À L'INFIRMIÈRE GENTILLE MAIS J'AI MAL J'AI TELLEMENT MAL ET JE VEUX JUSTE RENTRER À LA MAISON--

"Jesus fucking Christ, where the fuck is she?! - I don't know, I-- - DON'T TOUCH HIM, fuck, he's going to hurt you! - I don't want him to hurt himself... - LEAVE ME ALONE, LEAVE ME ALONE, LEAVE ME ALONE." Si je crie assez fort alors je ne les entendrais plus et peut-être que j'arriverais à les faire fuir, comme ça ils me laisseront seul et je n'aurais plus besoin de penser à eux.

C'est tellement bruyant, partout, même depuis qu'ils m'ont isolé dans une chambre d'un étudiant mis à la porte pour l'occasion. Mais j'entends encore les râles de douleur en bas et le vent qui fait vibrer les fenêtres et les chuchotements derrière la porte et mes vêtements me font du mal alors je les arrache, je m'en fiche d'être tout nu, je veux juste être tranquille, si je pouvais je m'arracherais la peau, est-ce que maintenant que je suis un monstre j'ai le droit de faire ça? "Leave me alone, leave me alone, leave me alone." Ils ont quitté la pièce mais je les entends encore, même quand ils se précipitent dans le couloir pour aller chercher je sais pas qui, et je me laisse tomber contre le mur, le marbre froid du sol agréable sur ma peau nue tapissée de sueur. "Leave me alone, leave me alone, leave me, leave me, leave, leave." Le rythmne répétitif de mes mots et de mes balancements aide un peu, mais j'ai toujours mal, mon cerveau est en ébullition, et des épingles s'enfoncent dans mes muscles et dans mes nerfs et dans mes veines et je veux Mendo et je veux Maman et je veux Jesse et je veux Bashir et je veux Stevie et je veux Ma--

La porte s'ouvre mais je l'ignore, j'enfonce mes doigts dans mes cheveux, j'ai envie de me les arracher, est-ce que j'ai le droit de le faire maintenant que je suis un monstre? Ils sont tellement lourds et ils me tiennent chaud et mon coeur bat tellement vite dans ma poitrine et dans mes tympans et j'ai peur, j'ai tellement peur, j'enfonce mes ongles dans mon crâne jusqu'à avoir mal, j'ai pas envie d'être un monstre, je suis pas un monstre, promis, je ferai de mal à personne, si seulement on me laisse partir, si seulement on me laisse seul, si seulement j'arrive à dormir, et j'ai juste envie, j'ai juste envie, j'ai juste envie--

L'odeur est étrange, familière mais inédite, et je m'arrête un moment, le souffle court, j'essaye de comprendre, d'entendre, de reconnaître, et j'ouvre un oeil pour regarder entre mes doigts. "E-Elena?"
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Elena Alvarez
ORDER OF THE PHOENIX
Elena Alvarez
Date d'inscription : 14/11/2020
Messages : 392
Crédit : strangehell (avatar), pp (signa), tumblr (gifs), florence + the machine (lyrics), jool-jool (crackship damnn).
Âge : vingt-neuf ans (13/04).
Occupation : fugitive, bomb maker™ back in town, chercheuse d'Horcruxes.
Allégeance : agent spécial™, membre de la Task Force de l'Ordre depuis dec. 2007, après des années de bons et loyaux services (meh) en tant que C5. (Ouistiti)
Particularité : meilleur coup de poing du quartier + chouchou de Kingsley. (elle apprend aussi l'occlumancie et la magie sans baguette depuis peu, ew.)
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MessageSujet: Re: calena ⊹ exit wounds.   calena ⊹ exit wounds. EmptyVen 14 Mai - 2:23
exit wounds
août 2007 - fawkes learning center - @caliban rosemond
tw: crude language, PTSD-induced
anxiety and paranoia, depreciative
thoughts, grief (anger, avoidance),
+/- implicit ableism, references to
medical treatment and injuries

Elle a pu se barrer un jour. Un jour, avant qu’ils ne trouvent une excuse pour lui faire faire demi-tour – ça lui a à peine laissé le temps de claudiquer entre la Tour et Saint-James, c’était tout juste assez pour inquiéter à peu près la Terre entière, et c’était surtout trop short pour aller chercher la castagne avec Al-Massri. Elena a grogné, elle a dit qu’elle ne viendrait pas, qu’ils ne l’auraient pas comme ça (elle n’était pas une bleue genre ?!), qu’elle allait très bien merci et qu’elle avait son Médicomage attitré de toute manière et que -- it’s about that kid, Caliban. Grincement de dents parce que l’excuse n’en était plus une ; ça devenait une raison, un truc auquel elle ne pouvait pas dire non, et évidemment qu’elle avait pris ses cliques, ses claques et ses foutues béquilles direction la foutue Fawkes.

Ils n’avaient pas voulu la laisser transplaner seule, selon les consignes laissées par ces cabrones de l’équipe médicale ; et Elena détestait se sentir assistée, mais elle n’avait pas (trop) bronché, avait abandonné (presque) poliment son escorte -- avant de se faire enguirlander par le personnel ?! "What the fuck, you’re the one who told me not to bloody Apparate --" "Yeah, yeah, whatever, let’s move." Sourcil haussé, vague envie de lui coller un coup de béquille derrière la tête. Ça la rassure un peu, de se sentir furieuse ; elle a eu des pics de rage depuis qu’ils sont rentrés, au point de vouloir cramer la Fawkes à plusieurs reprises, mais la plupart du temps c’est la fatigue qui prédomine (la lassitude ?! le découragement ?!), ils disent que c’est à cause du traitement et que c’est normal mais ça lui plaît pas des masses quand même. Anger I can do.

Elle claudique péniblement derrière le Médicomage un chouïa échevelé qui, décidément, n’a plus l’air de vouloir la ménager. Ils arrivent près des chambres habituellement occupés par les étudiants, elle reconnait l’endroit parce qu’elle est déjà passée voir Caliban quelques jours plus tôt ; il dormait, et la vision lui avait trop retourné l’estomac (même vide, surtout vide) pour qu’elle veuille rester (même si apparemment elle s’était quand même endormie après avoir déposé son petit carton de sucreries, détournées l’air de rien aux cuisines). "Alright." Ils sont arrêtés devant une porte, et Elena a déjà la main posée sur la poignée. "Yeah, alright." Silence ; ils s’examinent mutuellement pendant une poignée de secondes avec un air au moins aussi suspicieux l’un que l’autre. "What you waiting for? Move?" "He’s not –" "The fuck would you call me for if --" (Elle baisse la voix en réalisant que Caliban pourrait les entendre depuis l’autre côté de la porte ; elle n’a eu pas le temps (bon ok, pas l’énergie) d’ouvrir les bouquins qu’elle a emprunté à la bibliothèque sur le mode de vie des lycanthropes, mais quand même, elle a des bases). "It’s fine, I got this. Now go get yourself a little hobby or something."

La porte est entrouverte doucement, et Elena glisse d’abord sa tête par l’interstice ; elle doit plisser les yeux pour apercevoir la silhouette recroquevillée de Caliban, à l’autre bout de la pièce. "Fuck." Petit mouvement de recul, elle referme la porte le temps de véritablement asséner un coup de canne à l’autre. "Seriously?! Let the goddamn freaks be." Le petit attroupement aux traits tirés se défait enfin, et Elena prend une grande inspiration avant de pénétrer dans la chambre. Ils lui ont dit que ça allait mal, qu’il risquait de se blesser ou de les blesser, qu’on n’avait pas tant de Halfers sous la main pour savoir comment ils réagissaient en cas de pleine lune, alors elle est préparée ; mais quand même, son cœur se casse un peu la gueule. Le gamin respire mal, est… à moitié… ? à poil, et se cache le visage – pendant une fraction de seconde, Elena se demande si elle a bien de d’envoyer paître les autres.

Pendant une fraction de secondes seulement. "Caliban? Oh god, baby, kitten, how are you doing?"

Elle s’efforce de parler pas trop fort, pas trop vite, sur un ton pas trop inquiet ; d’avancer à tâtons, centimètre par centimètre presque. Le bruit de ses béquilles sur le sol l’agace (de l’oreille gauche, en tous cas), et elle aimerait elles aussi les envoyer se faire voir.
Caliban a légèrement écarté les doigts d’une main. "E-Elena?" "Good -- that’s right, that’s me, Elena. I’m right here." Elle sourit ; et elle a l’impression qu’il vient de tellement loin, ce sourire, est-ce que les muscles des joues s’atrophient vraiment si rapidement ?
Nouveau petit balancement pour faire un nouveau pas dans sa direction ; ça tire dans les bras, de maîtriser autant ses mouvements, et Elena se planque derrière ses mèches désordonnées pour grimacer un peu. "Is it alright if I stay in here with you? Yeah?" Elle est prête à faire demi-tour, sur le principe – mais à voir sa peau perlée de sueur, sa silhouette effondrée, ses cheveux encore plus tourmentés que les siens, et son désarroi à deux doigts d’(enfin) lui tirer les larmes… Elle n’est pas bien sûre qu’elle pourrait vraiment le laisser là. C’est qu’un gosse, merde merde merde. Certes au quotidien il a l’air d’avoir environ douze ans et demi, mais plus que jamais auparavant Elena a envie de le renvoyer aux bras de ses parents avec un mot d’excuse. Elle se mord (un peu trop fort) l’intérieur de la joue. "Great -- you’re doing just great, kitten, anyone would be upset and you’re doing amazing, ok?"

Voix qui se veut plus confiante qu’elle ne l’est, parce qu’en cet instant, elle est la personne la plus proche du titre de parent. Pourquoi est-ce qu’ils lui refilent ce genre de responsabilités, tous, pourquoi est-ce que Sofia lui a donné ses clés, pourquoi est-ce qu’ils l’ont appelée, est-ce qu’ils savent seulement qui elle est et ce qu’elle fait… ?

Elle est la personne la plus proche du titre de parent, elle sait pas pourquoi, p’tain, ils sont vraiment tous tombés sur la tête, et elle doit agir en conséquence.
Sécuriser les lieux. Elena garde les yeux rivés sur Caliban et balaye le reste de la pièce du coin de l’œil ; elle reste concentrée sur lui, mais s’applique à garder une respiration plus calme que ces derniers jours.
Apaiser les lieux. Elle agit avec la méthode d’une Auror, ils seraient fiers d’elle, Javi et Moody et Kingsley et Sofia et Lee --

Sa voix ressort plus étranglée qu’elle ne l’aurait voulu, et Elena se demande si c’est la gymnastique à laquelle elle vient de livrer ses yeux qui les a recouverts d’une fine pellicule humide. "Ok, too much light right? (Elle redirige immédiatement le regard vers lui). Too hot as well?"
Elle a eu le réflexe de dernière minute de se dire que débarquer avec la baguette volée à Gracefield ne serait pas forcément du meilleur goût ; s’en est donc procurée une de dépannage avant de venir. C’est donc celle-là qu’elle sort doucement de sa poche, plutôt que celle de Fenrir Greyback – une toute petite baguette, qui lui va mieux, et lui permet de baisser le niveau d’éclairage d’un coup. Un semblant de tension la quitte au niveau du front, et Elena se rend compte qu’elle a gardé les sourcils froncés depuis… Depuis combien de temps, au juste ?

Se déplaçant toujours aussi lentement, Elena vient ranger sa baguette dans la poche arrière de son pantalon (sorry Moody) – prête à l’attraper à nouveau à la moindre réclamation d’air frais. Elle passe à côté du lit, attrape un gros oreiller, le cale sous son aisselle, puis le dépose (un peu bancalement) à mi-distance entre Caliban et elle. "Here, have this" Elle ne s’épanche pas en explications ; c’est super à hug ou pour crier dedans, les oreillers, mais elle aimerait surtout qu’il le mette derrière sa tête pour ne pas se faire de mal – elle le laisse faire, toutefois. "Is it alright if I sit here? Yeah? See, you’re doing amazing sweetie."

Elle est encore à quelques mètres de lui, et s’assoit avec la délicatesse d’un éléphant maladroit ; peut enfin se débarrasser de ses béquilles et, même si étendre sa jambe attelée lui arrache une grimace, ça la soulage aussi un peu. Elle dépose un petit sac à côté d’elle, aussi, et se demande si c’est le moment d’émerveiller le petit avec ses grands Look, I brought you stuff – mais elle relève la tête vers lui et comprend aussitôt que non, parce que tout ce qui lui vient ressemble plutôt à des I’m so sorry.
Et elle l’est. Pour tout. Putain, c’est qu’un gosse. Putain.
Elle pourrait en chialer, p’tain – sauf que c’est pas vraiment le moment, que le mioche est toujours en pleine crise et que, pour une raison mystérieuse, il a besoin d’elle. P’tain.

Elle peut le faire – elle a déjà fait ça, avec Esteban, Nacho, Lee, elle-même --
Elena ferme les yeux une seconde et inspire profondément.

"Caliban? How about we count together? You like counting things, right? We breathe for one, two, three, four (elle lève les doigts au fur et à mesure) -- and then we hold on like this (elle fait exagérément mine de retenir sa respiration, les joues gonflées, repart de plus belle avec ses doigts et l’articulation pâteuse) for one, two, three, four, fix, six, seven, and then we let go like this (elle souffle, un peu tapageusement mais pas trop cette fois, et poursuit son manège) for one, two, three, four, five, six, seven, eight. Yeah, we try this out?"

Elle scrute son visage, doucement mais avec de grands yeux (I’m so sorry I’m so sorry – il n’y a plus le temps pour ça) ; relâche à peine son regard pour farfouiller dans son sac. "Or I have the funkier version if you will, but maybe that’s…" L’idée lui paraît stupide sitôt qu’elle a dégainé le petit appareil à faire des bulles – mais c’est ce qu’Esteban utilisait quand il était petit et qu’il n’arrivait pas à se concentrer sur sa respiration et -- "We do you, alright kitten?" Nouveau petit sourire qui se veut rassurant ; elle dépose le petit cylindre à mi-distance, accompagné d’un élastique à cheveux, laisse sa main traîner à côté au cas où. Et elle espère, p’tain elle espère, que ce sera suffisant, parce qu’elle a pas grand-chose de plus à lui offrir au petit Caliban à part des écouteurs magiques anti-bruit et des snacks et de la lotion qui sent bon et un bracelet sablier et un nouveau petit spinner et -- elle sait même pas pourquoi c’est elle qu’on a appelée, vraiment, elle sait pas faire ça, c’est à peu près le pire choix qu’ils auraient pu faire, et elle est tellement désolée, et--
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MessageSujet: Re: calena ⊹ exit wounds.   calena ⊹ exit wounds. EmptyLun 24 Mai - 22:41
tw: mention of ableism, aggressive crisis, self-harm

Elena était au manoir, je me souviens, Elena était là quand le monde a basculé, juste avant qu'il ne devienne noir. Elle m'a laissé avec deux filles, Susan et Angelina, et elle n'est jamais revenue, j'ai cru que j'allais mourir... mais elle est là, maintenant, et pendant un instant mon coeur s'arrête et il y a un silence, un tout petit silence, une seconde de silence.

Et puis tout revient d'un coup, comme un élastique qui claque. Les fenêtres qui vibrent à cause du vent, les gémissements en bas, les battements de mon coeur qui résonnent dans mes oreilles et sous ma peau, mes poumons qui se remplissent d'air, mes lèvres qui tremblent.

Et Elena. Elle a des béquilles et je les regarde alors qu'elle crisse sur le sol, me faisant trembler d'autant plus et me recroqueviller contre moi. Mes genoux me font mal au torse à force d'y être enfoncés, et je commence aussi à avoir mal aux bras à force de les avoir serrés contre moi, mais je ne sais pas être autrement en cet instant précis. Tout me fait mal, j'aimerais me rouler en boule et laisser le monde fermer les yeux sur moi. "I’m right here." Elle est trop près, elle est trop loin. Je gémis quand elle s'approche, à cause du bruit, parce que j'ai envie qu'elle s'en aille, j'ai envie qu'elle me prenne dans ses bras. Qu'elle me ramène à la maison. Je veux la maison, je veux mon lit, je veux Max, je veux Mendo, je veux Bashir, je veux Stevie, je veux Serena... "Is it alright if I stay in here with you? Yeah?" L'idée qu'elle puisse partir me retourne soudainement l'estomac et je hoche la tête, une plainte rapide s'échappant d'entre mes lèvres, désordonnée et sans faire le moindre sens. "Great -- you’re doing just great, kitten, anyone would be upset and you’re doing amazing, ok?" Je sais qu'elle ment, Maman dit toujours que j'exaggère, qu'il faut que je me calme, que je respire, et putain on a pas le temps pour tes conneries.

Mais Maman n'est pas là, personne n'est là, juste Elena.

Juste Elena.

Elena, elle est gentille, et son regard ne me donne pas l'impression d'être une erreur de la nature, même si j'ai entendu le freak qu'elle a dit de l'autre côté de la porte. Je l'ai tellement entendu ce mot, il ne veut plus rien dire... "O-Ok. Ok, ok, ok." La répétition des mots aide, c'est comme les chiffres, c'est comme les moutons avant d'aller dormir, et c'est des animaux géniaux les moutons, même qu'un bélier ne bêle pas, il blatère, et que le comportement grégaire des moutons en font des animaux formidables et utiles pour les éleveurs, et ils peuvent reconnaître les visages, et j'aimerais bien un mouton, il paraît que c'est tout doux et qu'on peut y perdre les doigts, mais il faut les raser soi-même et je pense pas que Bashir aimerait avoir de la laine sauvage dans le salon, et-- "Ok, too much light right?" Ma poitrine se soulève brutalement, et je suis ramené à la réalité. "Too hot as well?" Je hoche la tête frénétiquement, surpris qu'elle le sente elle aussi.

"Too... too much noise," je marmonne un peu, mais je sais pas si elle m'entend. Elle fait baisser la lumière dans la pièce et je me sens me détendre. Je ne m'étais pas rendu compte que l'ampoule grésillait, elle aussi, et mes oreilles arrêtent un peu de siffler. "Here, have this." Je regarde l'oreiller et je tends le bras, mais le bout de mes doigts ne l'atteint pas, alors je le regarde juste avant de lentement me laisser glisser le long du sol. Elena ne me dit pas que je suis petit et ridicule. Je pose les doigts sur l'oreiller mais les reprend rapidement. Il gratte, il fait mal, quand est-ce que les choses ont toutes pris cette texture ruguese et déagréable? "Is it alright if I sit here? - Yeah... - Yeah? See, you’re doing amazing sweetie." Je sursaute en la voyant s'asseoir, lui jette un regard anxieux quand les béquilles tombent à côté d'elle, et m'éloigne un peu pour me coller contre le mur en sentant son regard se poser sur moi.

Mais je me sens un peu mieux, maintenant. Je ne me sens pas bien, mais un peu mieux, et Jesse disait tout le temps qu'il n'y a pas de petit progrès. "Caliban?" Je sursaute de nouveau en l'entendant, sa voix envoyant des éclairs sous ma peau, me donnant envie de hurler. "How about we count together? You like counting things, right? - Yeah... - We breathe for one, two, three, four," je la regarde inspirer et lever les doigts avec des yeux ronds, "and then we hold on like this," elle a l'air bête avec ses grosses joues, "for one, two, three, four, fix, six, seven, and then we let go like this," elle expire très fort et je m'entends feûler sans savoir que ça vient de ma bouche, "for one, two, three, four, five, six, seven, eight. Yeah, we try this out? - Hmm..." Ça me rappelle Jesse. Quand il était là. "Okay." Des fois ça fonctionnait.

"Or I have the funkier version if you will, but maybe that’s… We do you, alright kitten?" Elle sort quelque chose de son sac et le pose entre nous, avec un élastique. "I know this..." Je m'approche à quatre pattes et je m'assieds face à elle. J'ignore sa main, je n'ai pas envie de la toucher, j'ai peur de la toucher, alors j'attrape la petite boîte. Je l'ouvre avec des doigts tremblants, focalisé sur le plastique. C'est plus agréable que le tissu. "The spinner, it's... I don't have it, Elena, it's at home." Ma voix est enrouée, alors que je pense à la maison et à Mendo et à Max et à Bashir et à Stevie et à Serena et à ma basse et à mon lit et à mes livres et à ma weed et à ma tasse préférée avec Stevie Wonder dessus et à mon rasoir à moi et à ma chaise récupérée dans la rue et à mon tapis offert par Bashir et à mes albums offerts par Stevie et à mon appareil photo et à ma plante et à mes draps-- "I can't..." J'arrive pas à ouvrir, c'est trop bien fermé et mes mains tremblent et je n'ai pas de force et le vent est tellement fort et ma tête est tellement lourde et mon cou me fait tellement mal.

Tout me revient d'un coup. Retour de flamme, élastique qui retourne à l'envoyeur, tour du monde en vingt secondes.

Mes épaules tressautent et ça me fait mal, et je sens des sanglots exploser dans ma poitrine mais ils ne font pas de bruit, et j'ai envie de me frapper la tête contre le sol mais je me retiens je n'ai pas envie de faire peur à Elena alors je lâche l'appareil à faire des bulles qui résonne en tombant et je pose mes mains sur mon visage de nouveau et je me frappe le front et les tempes et la nuque et le crâne et j'ai envie de hurler sauf que j'ai peur du son de ma propre voix alors je ne dis rien. "I- don't- want- to- count," même si chaque mot est rythmné sur ma paume qui s'acharne sur ma peau, mon crâne, mon visage, "I- want- to- go- HOME! IT HURTS, ELENA, it hurts so much, I just- want- why? Why?" Cette fois je pleure, et ça fait du bruit, et j'ai mal au cou, et au dos, et au coeur, mais surtout aux oreilles, et je veux juste rentrer à la maison.
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Elena Alvarez
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MessageSujet: Re: calena ⊹ exit wounds.   calena ⊹ exit wounds. EmptyMar 1 Juin - 14:38
exit wounds
août 2007 - fawkes learning center - @caliban rosemond
tw: grief, self-harm, lowkey panic
attack / ptsd-induced anxiety

"I know this..." Elena a un petit sourire, elle le sent encourageant, mais plus sincère aussi ; parce que Caliban fait mine de se rapprocher, parle un peu, et qu’elle se dit que le pire de la crise est peut-être passé. "The spinner, it's... I don't have it, Elena, it's at home." Du coup, son visage prend aussitôt des inflexions plus rassurantes, parce que tout semble plus facile, qu’elle a vaguement l’impression de savoir ce qu’elle fait, qu’elle pourrait même finir par reprendre du poil de la bête. "It’s alright sweetheart, I will get it for you, yeah?" Evidemment aucun Médicomage n’a jugé utile de l’informer de l’avancée de Caliban (est-ce qu’il est conscient qu’il ne pourra plus retourner chez lui ? Est-ce qu’il l’a accepté ? Est-ce qu’il a laissé le nom de personnes à contacter ?...) ; Elena se retrouve donc rapidement à marcher sur des œufs et entame une diversion à peine voilée. "I brought another one, but I’m not sure it can make up for it?"

Et elle essaye de garder un volume sonore raisonnable, et de saisir chacun de ses mouvements sans pour autant l’étouffer – mais elle n’entend rien, et elle ne comprend pas tout, et -- "I can't..." Pas le temps de tendre la main pour lui venir en aide ; Caliban lâche l’objet, se replie aussitôt sur lui-même, et se met à se frapper le visage, le crâne, la tête… Elena blêmit d’un coup.

"He’s a special kid, you know that right?", elle a demandé à Kingsley sitôt sa première rencontre avec son nouveau petit (informateur). Evidemment Kingsley et sa délicatesse de buffle n’avaient pas eu l’air de vraiment comprendre où elle voulait en venir ; Lena avait donc désamorcé la discussion dès l’apparition de la première ride de souci sur le front de celui-ci. "He’s perfect, no worries." Et elle le pensait vraiment. Et elle pensait vraiment pouvoir gérer – parce qu’Esteban, parce que Nacho…
Elle ne sait plus trop, maintenant. En fait, elle a plutôt l’impression de ne plus rien savoir du tout. Parce que son premier réflexe est de plonger en avant pour aller attraper les mains de Caliban, mais qu’elle est heureusement retenue par sa sale jambe et un semblant d’instinct ; elle garde donc ses propres mains figées en l’air, dans sa direction, un peu bêtement.

"I- don't- want- to- count," "Ok-ok-ok, it’s fine, we don’t have to—" Les coups s’accentuent, et Elena ne peut que constater les sanglots qui viennent agiter compulsivement les épaules de Caliban, et se heurter à ses mots qui se muent en hurlements. "I- want- to- go- HOME! IT HURTS, ELENA, it hurts so much, I just- want- why? Why?" "I know, I know, I kno—" Elle a toujours les mains tendues, ne semble plus vraiment s’en rendre compte, est tout juste bonne à ressentir la panique qui l’envahit elle. Combat acharné pour ne pas se jeter sur lui, ou fondre en larmes, ou les deux -- "Please Caliban I know it hurts, I know, I’m so sorry…" Mais elle n’en sait rien en vérité, comment pourrait-elle savoir ?!, mais elle est désolée, si désolée -- "… but please, please, stop hurting yourself like that, Caliban please"

Ton qui devient suppliant sous le coup de la panique – elle n’a rien de mieux à lui offrir.
Lee saurait quoi faire. Lee saurait tellement mieux qu’elle, et il serait là, à la Fawkes, où il devrait être, elle n’aurait qu’à aller ouvrir la porte, Lee… p’tain. Elena cligne des yeux un peu trop longuement, le temps de ravaler une larme.
Javi saurait quoi faire. Ça lui vient d’un coup, de loin, parce que ça fait six ans qu’elle apprend à ne plus se le dire – et puis finalement ça repart aussitôt, parce que si Caliban est dans cet état c’est à cause de la pleine lune (right ?) et que Javi aussi doit donc être plutôt indisponible.
Cœur qui bat la chamade, paumes moites. Est-ce qu’elle devrait appeler Nacho….. ? (Est-ce qu’elle peut encore appeler Nacho ?)

"Caliban—Cal, honey, I can’t let you do that." Assurance qui ne fait illusion que le temps d’une phrase – les trémolos et autres tremblements reprennent déjà, et Elena pourrait tout aussi bien s’enfuir (non), se rouler en boule à son tour ou au moins s’enfoncer six pieds sous terre pendant un temps. Elle a besoin de quelqu’un, elle a besoin d’être seule. Elle a besoin de Lee, elle a besoin de Javi.
"I know it hurts, I know it’s a lot… too much…, but--" Elle se rapproche tout doucement, glissant maladroitement sur les fesses pour avancer de quelques centimètres et récupérer l’oreiller abandonné entre eux deux. Et dans la même douceur qui lui est trop peu naturelle, elle entreprend de l’agiter légèrement, histoire d’accaparer un peu de l’attention de Caliban. "Maybe… maybe you can punch this pillow? I’ll get you a cooler one, this one’s way too itchy—" Elle ne sait pas, elle ne sait pas, elle ne sait pas, et le désespoir menace de lui casser la voix à tout instant, et -- "I mean, Cal, you can even punch me, I can take it, I’m tougher than I look—" (am I?) "but please, please, don’t hurt yourself, kitten, uh?"
Parce qu’elle ne pourra pas le supporter plus longtemps, qu’elle se sentira obligée d’intervenir, que ce sera sûrement désastreux, enfin elle n’en sait rien à vrai dire, mais elle a juste envie de l’attraper et de le serrer dans ses bras jusqu’à se recasser une côte ou deux, mais peut-être que c’est parce qu’elle en a besoin, et… "Caliban. Cal." (Comment est-ce qu’elle peut aider quelqu’un alors qu’elle-même…)

Elena est prête à encaisser les coups, ça elle sait faire. Mais… "Is there anything I can do?" Les mots lui échappent et elle retient juste à temps le please talk to me qui vient juste après. Elle se sent nulle, en plein aveu de faiblesse, parce que les autres auraient su et depuis quand est-ce qu’on demande à quelqu’un en pleine crise ce qu’il convient de faire pour le sortir de là ? Nulle nulle nulle.
Elle doit encore résister pour ne pas se pencher en avant et lui attraper les mains. Et elle n’ose pas sortir sa baguette pour un peu d’air frais, n’ose pas lâcher l’oreiller au cas où Caliban finisse par s’y intéresser. Ils n’auraient pas dû l’appeler.

Est-ce qu’ils devraient sortir un peu ? Il risque de lui filer entre les doigts, et elle n’est pas sûre de pouvoir courir (puta mierda). Est-ce qu’elle devrait… mettre de la musique ? Too much too much too much. Elle a des petits écouteurs anti-bruit, en forme de coquillages, ils ont traficoté ça à Little Italy sur une idée que lui a donné Conan.
Elena plonge une main un peu hésitante dans la besace qui traîne toujours à côté d’elle. "Caliban? Still too much noise?" Elle agite un peu les écouteurs, avance encore un peu, micro-centimètre par micro-centimètre. Elle parle trop, elle avance trop, elle n’arrive pas à juste écouter et attendre. Il va finir par se braquer et il aura bien raison.
Quand même, elle fait glisser les petits coquillages dans sa direction – dernière perche un peu désespérée.
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MessageSujet: Re: calena ⊹ exit wounds.   calena ⊹ exit wounds. EmptyLun 20 Sep - 14:31
tw: self-harm, crise aggressive

Il faut que j'arrête mais je n'arrive pas à arrêter et il y a quelque chose de rassurant à avoir mal, à contrôler la douleur, le son, cette souffrance qui éclate à la surface de ma peau à mesure que mes mains s'y abattent, c'est rassurant et ça fait mal, ça fait mal et c'est rassurant, et j'aimerais que ce moment dure pour toujours même si je sais que ça fait peur aux autres et qu'ils viennent toujours m'arrêter et me faire promettre de ne jamais recommencer, même quand je leur dis que je le contrôle pas, alors que c'est vrai, je le contrôle vraiment pas, c'est plus fort que moi, et ça aide, pourquoi ne peuvent-ils pas comprendre? "I want to go home," et je me fais mal, "I want to go home," et je me fais mal, et encore, et encore, sauf que ça ne me ramène pas à la maison.

J'entends comme si elle était de l'autre côté de la terre la voix d'Elena. Non, c'est plutôt ses mots que j'entends comme si ils étaient lointain; sa voix, elle, je l'entends très bien, trop fort même, ses éraillements sous-jacents me percent les tympans comme si c'était une fourchette en train de crisser à la surface d'un autre morceau de métal. Qu'elle se taise! Pourquoi ne comprend-t-elle pas qu'elle doit se taire? Elle veut m'aider, alors qu'elle se taise, et puis j'ai mal, et je veux rentrer chez moi, je veux juste rentrer chez moi. Au moins, elle ne me touche pas. J'ignore ce que je ferais si c'était le cas, j'ai pas envie de savoir. Maman essayait toujours de me faire arrêter et m'immobilisait même parfois en me hurlant dessus; Jesse n'a jamais su comment réagir, trop inquiet pour me laisser tranquille mais réticent à utiliser la force; Bashir a toujours quitté la pièce et m'a attendu à côté, gêné et incompréhensif. Seul, seul, seul, c'est comme ça que c'est mieux.

Une de mes paumes loupe mon front et s'abat sur mon oeil fermé, faisant exploser une douleur vive et soudaine dans mon crâne, alors je continue même si ça fait de plus en plus mal. C'est de la vraie douleur, celle qui te rattache au sol. Ça fait du bien, ça fait du bien, promis, ça fait du bien.

Elena s'approche mais je ne l'écoute pas, c'est comme si elle n'était pas la pièce, sauf qu'il y a sa voix et ses mots et les battements de son coeur et l'odeur de sa transpiration et de son shampoing, mais aussi celle de sa peur, de son désespoir, de son deuil, tout ça qui bat sous sa peau comme un deuxième coeur encore plus étouffant que le premier. Elle parle, je ne l'écoute pas, ça ne fonctionne pas, je m'en fiche, je veux juste que ça s'arrête, quitte à m'assommer moi-même, j'ai l'oeil qui pleure maintenant, et je crois que-- "But please, please, don’t hurt yourself, kitten, uh?"

Je m'arrête, mais je garde mes mains sur mon visage, les ongles enfoncés dans la peau. Kitten, kitten, kitten. Faut que tu me respires mon chat par contre – tiens, tu peux prendre ma main si tu veux, mais seulement si tu veux hein je--

"Caliban. Cal." On dirait qu'elle va pleurer, elle aussi. Je desserre lentement l'emprise de mes ongles sur ma peau. Kitten, Caliban, Cal. Elena. Elle est venue, elle est venue pour m'aider, elle est venue parce que j'ai demandé, elle est là, elle va me sortir d'ici, elle me l'a promis... "Is there anything I can do? - I... I..." Je sais pas. Non. Oui. Je veux qu'elle me prenne dans ses bras. Je veux qu'elle me laisse seul. Je veux juste - respirer. Respirer et ne pas sentir l'odeur de nourriture sous-jacente, l'odeur de sang, l'odeur de peur. Ne pas entendre le vent, ne pas sentir le poids de ma tête, ou le tissu de mon t-shirt. Je veux juste être libre.

Mes mains retombent lentement, mais mes muscles me font mal à force d'être serrés. Je regarde l'oreiller. Je la regarde mettre la main dans son sac. Elle s'est rapprochée. "Caliban? Still too much noise?" Je regarde les écouteurs. Je déteste les casques, je préfère les écouteurs, c'est plus pratique et ça me donne moins l'impression d'être en prison. Elle les fait glisser vers moi et une fois qu'elle a retiré sa main, je les prend pour les examiner.

Je me rends seulement compte que mes yeux sont plein de larmes en les levant vers elle, et quand je sens deux billes salées glisser sur mes joues. Mon oeil droit me fait tellement mal et j'ai du mal à l'ouvrir. Je mets les écouteurs dans mes oreilles.

Il y a mon coeur et le sang qui file dans mes veines et une pulsations au niveau de mon cou et mes poumons qui se remplissent d'air. Mais il n'y a plus le vent ou les murmures étouffés derrière la porte ou l'agitation qui s'est emparée d'une partie du manoir. Il y a encore les odeurs, et les impressions, et la douleur, et la peur, mais je n'entends plus que moi.

"Why are they shell-shaped? Did you have to kick out a clam?" je demande avec angoisse à cette perspective, en commençant à me gratter distraitement le dos de la main, jusqu'à en tirer du sang.
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Elena Alvarez
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Elena Alvarez
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Âge : vingt-neuf ans (13/04).
Occupation : fugitive, bomb maker™ back in town, chercheuse d'Horcruxes.
Allégeance : agent spécial™, membre de la Task Force de l'Ordre depuis dec. 2007, après des années de bons et loyaux services (meh) en tant que C5. (Ouistiti)
Particularité : meilleur coup de poing du quartier + chouchou de Kingsley. (elle apprend aussi l'occlumancie et la magie sans baguette depuis peu, ew.)
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MessageSujet: Re: calena ⊹ exit wounds.   calena ⊹ exit wounds. EmptyMar 19 Oct - 0:07
tw : self-harm, trust issues, guilt, lowkey déprime hein

Elena est à deux doigts d’imploser, prendre feu sans l’aide d’une intervention extérieure, ou juste fondre en larmes, quand Caliban fait un imperceptible mouvement vers l’avant et se saisit des écouteurs qu’elle lui tend. Ce n’est pas le premier objet dont il s’empare, et elle ne devrait sans doute pas sentir son cœur se regonfler d’espoir de la sorte ; les yeux qu’elle repose sur lui sont tout de même agrandis par l’attente, à tel point qu’elle-même finit par se sentir un peu oppressante. Lena détourne alors plutôt pudiquement le regard, retenant de toutes ses forces la floppée de mots qui lui vient aux lèvres – comme elle retient l’envie grandissante de le prendre dans ses bras pour lui dire que tout va bien aller, parce qu’elle le ferait sans doute pour se convaincre elle aussi (peut-être même que ce serait avant tout pour ça).

Caliban glisse les écouteurs dans ses oreilles et elle ne peut cette fois-ci contenir complètement le soupir qui lui échappe ; de la tonne qu’elle a l’impression de traîner depuis Gracefield, c’est comme si on lui en retirait au moins vingt kilos des épaules d’un coup (donc ce n’est pas grand-chose, mais elle le sent quand même).
Malgré son œil gonflé sur lequel elle a irrésistiblement envie de s’affairer (ce n’est sûrement pas très prudent, avec sa baguette actuelle).
Malgré ses larmes qui coulent toujours, des deux côtés cette fois, et qu’elle voudrait essuyer, balayer, conjurer.
Elena sent son pouls qui se calme dans le silence qui tombe sur la pièce.
Elle s’est déjà faite avoir à penser qu’elle pouvait arranger les choses—

"Why are they shell-shaped? Did you have to kick out a clam?" Alors son cœur repart aussitôt de plus belle, et Elena s’empresse de répondre en chargeant sa voix du maximum de douceur dont elle est capable. “No, of course not, kitten.” Son regard est obnubilé par la main qu’il gratte maintenant jusqu’au sang, et elle essaye de faire autrement, et de ne pas avoir un ton aussi catégorique, mais…
Se concentrer sur ses paroles (et pas sur le sang) lui demande une énergie qu’elle n’est pas bien certaine d’avoir ; de même, bander tous ses muscules pour s’empêcher d’arrêter le mouvement parasite la fatigue bien plus que cela ne le devrait.
Elena s’efforce de prendre son temps, l’estomac noué à l’idée de le noyer de nouveau, de le surstimuler, alors que l’équilibre précaire qu’elle pensait avoir trouvé s’effrite déjà à chaque nouveau frottement. “One of my friends, he’s half of a Selkie. He taught me to never take seashells from the beach.” (Et que les mouettes pouvaient boire de l’eau de mer, mais c’est une histoire pour un autre jour). (Ne pas penser au sang, ne pas penser au sang.) “Don’t worry, Cal. They’re looking just like real ones but I actually made them.” Un semblant de sourire apparaît sur ses lèvres, petite moue fière de sa réalisation qui tremblote tout juste en réalisant que Cal trouve peut-être ça hideux et contre-nature, et que c’est ce qui le met dans cet état.
Pour n’importe qui d’autre, elle se serait rassurée en se disant que les goûts et les couleurs, c’étaient à la convenance de chacun, et puis qu’elle trouvait ça très cool d’abord, alors--
Mais c’est Caliban. Ils n’ont pas eu à insister pour qu’elle revienne dans cet endroit de malheur, quand ils ont dit que c’était pour lui ; elle a accouru (enfin, clopiné) sans poser de questions. Sans doute pas assez, d’ailleurs.
C’est Caliban et Lena ne peut pas s’empêcher de penser que tout ce qui lui arrive est de sa faute, comme ce qui est arrivé à Lee d’ailleurs ; il ne devrait même plus vouloir lui parler, la fréquenter ou la regarder, mais puisque c’est le cas, bien sûr, bien sûr qu’elle est là.
Et bien sûr qu’elle a l’impression de mourir un peu à l’idée que Cal déteste en réalité ce qu’elle pensait pouvoir l’apaiser.
Elle en aurait presque l’impression que c’est sa main à elle qu’il écorche obstinément. Elle en a aussi mal, en tous cas, et le sourire qui tremblote déjà, et une nouvelle note de désespoir dans la voix.
Elle voudrait ne pas se laisser démonter. Ce n’est pas son genre. Ce n’était pas son genre.

I can explain to you how it works, if you want.” Des explications très boring (mais qu’elle-même trouve passionnantes) sur ses inventions personnelles (et souvent foireuses), elle sait d’expérience qu’il n’y a rien de mieux pour endormir quelqu’un – mais, dans le cas d’une personne aussi attachée aux détails que son petit Caliban, peut-être que ça aura moins le mérite d’apaiser un peu ses angoisses. Ou alors-- “Or I can just shut up because I talk way too much, right?” Cette fois-ci, son sourire semble regagner un ou deux points de vigueur – elle baisserait même presque la tête dans l’ombre d’un rire.

Too much, elle sait qu’elle l’est. Trop in the face, trop tactile, trop bruyante, trop causante. Même avec des gens qui demandent tout sauf ça – comme Caliban, Conan, Lucjan. Elle a beau faire des efforts, elle sait que le naturel revient toujours au grand galop, qu’elle est toujours un peu trop… Il ne peut pas la vexer en lui demandant de se taire, ça fait quelques années que ce n’est plus le cas.
Puis comme dans un réflexe, comme pour lui montrer qu’il peut le dire, elle entreprend même de se reculer (un tout petit peu). Ça lui tord le ventre, le cœur, fait monter une énorme boule dans sa gorge.
Elle essaye.
Elle lui accorde quelques instants de silence, même (qu’elle estime à une poignée de minutes, mais qui correspond peut-être seulement à quelques longues secondes) ; puis elle laisse son regard naviguer un peu partout à travers la pièce (définitivement pas assez chaleureuse, mais manquant aussi définitivement d’aération), comme pour le laisser en paix.

Mais son regard finit toujours par revenir scruter Caliban. Son œil gonflé, sa main ensanglantée, ses joues baignées de larmes. Ce n’est pas comme ça qu’elle a envie d’aider les gens. Elle ne sait pas pourquoi quiconque voudrait de son aide, mais si c’est le cas—
Do you want a hug, Cal?” Elle tend la perche, met les pieds dans le plat, se prépare à se recevoir le vent du siècle. Caliban est plus malin que ce qui lui concède bien des gens ; il verra clair dans son jeu, saura qu’elle ne le fait pas uniquement par altruisme, mais pour s’aider un peu elle aussi. Ou devinera que c’est une première manière de se rapprocher pour l’empêcher de se faire du mal, encore, et soigner ses premières égratignures.
C’est sûrement une des choses les plus à côté de la plaque qu’elle pouvait lui proposer ; elle n’a que ses grands yeux pour compenser (et, si jamais, des bras prêts à l’accueillir pour au moins les trois prochaines heures).
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MessageSujet: Re: calena ⊹ exit wounds.   calena ⊹ exit wounds. EmptyMar 14 Déc - 13:24
tw: self-harm

Il faut que je me concentre pour entendre Elena. Les écouteurs atténuent un peu les accents de sa voix que je ne supporte pas (j'avais jusque là l'impression d'entendre chaque corde vocale qui vibre, chaque morceau de gencive qui effleure sa lèvre, chaque mouvement de langue qui claque contre son palais) et rendent tout supportable. “No, of course not, kitten.” Je soupire de soulagement en l'entendant et en hochant la tête, avant de détourner le regard de là où il s'était planté sur l'épaule d'Elena pour regarder mes mains. Je gratte toujours, un peu fort, un peu trop, le dos de l'une d'elle avec mes ongles. "Good. That's good." Je m'entends sans avoir l'impression d'avoir parlé, à moins que ce soit juste dans ma tête. La peau du dos de ma main devient de plus en plus rose, et puis les lignes blanches deviennent rouges alors que du sang se précipite à la surface de mon épiderme. Il ne coule pas, il stagne, et la douleur brûlante remonte le long de mon bras, familière et rassurante.

One of my friends, he’s half of a Selkie. He taught me to never take seashells from the beach.” J'hoche la tête avec entrain, même si elle est à moitié penchée sur le côté alors que je l'écoute. J'imagine son ami, à moitié poisson à moitié humain, avec des yeux bleus comme la mer et des écailles le long du dos et des branchies derrière les oreilles et un triangle bleu sur la pommette, j'imagine son ami à la plage qui lui montre les coquillages à ne pas prendre et je souris, comme si j'avais été là, avec elle, les pieds dans le sable, à apprendre. “Don’t worry, Cal. They’re looking just like real ones but I actually made them. - Cool." Je regarde toujours ma main. Si j'enlève toute ma peau, peut-être que je ne serai plus monstre et je redeviendrai juste Cal.

Ils ont dit qu'il y allait avoir des changements. Je n'aime pas trop les changements, surtout quand je n'ai pas eu le temps de m'y préparer. Que mon appétit allait changer, que mes humeurs allaient être difficiles, que la douleur pourrait peut-être être permanente. Les odeurs, les bruits, les goûts - tout ça plus grand, tout ça plus fort. Mais je n'ai jamais voulu de ça. Mais je n'ai pas le choix. C'est injuste, mais la vie est injuste. Ça, je le savais déjà. Mais je pensais qu'au bout d'un moment, ça s'arrêterait. Jesse m'avait promis que ça s'arrêterait et qu'il y avait un futur heureux et stable pour nous...

I can explain to you how it works, if you want. Or I can just shut up because I talk way too much, right?” Je lève les yeux vers elle, sans jamais rencontrer les siens, et j'attrape son sourire avant qu'il ne disparaisse. "You do," j'approuve doucement. Je ne réponds pas au reste, puisque ce n'était pas une question.

J'ai arrêté de me gratter la main. La douleur est sourde, va et vient comme des vagues, pulse sous ma peau. Tout mon corps est engourdi, endormi, même avec mon sang qui va trop vite et mes poumons qui se remplissent trop bruyamment et mon coeur qui fait du zèle. Pour la première fois depuis Gracefield, depuis cette nuit horrible, je me sens...
Pas apaisé. Pas calme. Pas rassuré. Pas détendu.

En sécurité. Elena est là. Mes écouteurs sont là. La douleur est là. Tout ne sera pas si terrible.

Do you want a hug, Cal?

Je cligne des yeux. "No." Par mesure de sécurité, j'ai un mouvement de recul au cas où elle voudrait prendre les devants et s'approcher de moi. Je rassemble mes jambes contre mon torse et les entoure de mes bras, les serre fort jusqu'à ce que mes biceps me fassent mal en même temps que ma poitrine.
Je la regarde et j'inspire profondément. Je maintiens l'air dans mes poumons pendant cinq secondes avant de le recracher. Aussi vite que je me suis carapaté sur moi-même, je relâche mes jambes et les étend devant moi et j'ouvre les bras. "Come here," je dis, parce que je n'ai pas envie d'avoir un câlin, mais Elena a l'air d'en avoir besoin. Je me force à respirer et à partir un peu loin de ma tête et de mes terminaisons nerveuses à vif. Sometimes, the little things that make you tick make other people feel very good, m'a un jour dit Jesse, non sans gentillesse, et je l'avais laissé poser une main sur mon épaule. "We can hug. If you want. It's okay." Je regarde toujours son épaule, parce que les yeux me font peur, mais j'essaye de sourire tout de même. Ça me fait mal aux joues et j'ai l'impression de mentir et je n'aime pas mentir mais pour Elena, je veux bien essayer.
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MessageSujet: Re: calena ⊹ exit wounds.   calena ⊹ exit wounds. EmptyMer 5 Jan - 23:28
tw : mention de self harm, mention de Lee

Caliban lui donne du good, cool, et même un sourire (qui ne lui est sûrement pas destiné mais elle dont se saisit tout de même à bras-le-corps) – l’effet est immédiat. Presqu’instantanément, Elena a l’impression de se retrouver avec une respiration (légèrement) moins accidentée, des os du thorax (un peu) moins repliés sur eux-mêmes, et un cœur (presque) stabilisé. Elle ose relever les yeux vers lui, cesser de s’hyper-focaliser (l’espace d’un instant) sur la main écorchée. Le sourire ne lui vient pas, pas tout de suite, ou seulement comme une ombre ; il grandit, toutefois, quand Cal lui confirme (dans son habituelle franchise) qu’elle parle trop. “I do,” elle concède en baissant à nouveau la tête, un petit rire silencieux sur les lèvres.

Caliban a arrêté de se gratter la main. Elena jette un œil à celle-ci, le plus discrètement possible ; elle sent que son cœur ne trébuche plus qu’à une fréquence qu’on pourrait qualifier de tout juste inquiétante. C’est peut-être ça, qui la pousse (pourtant contre tout sens commun) à proposer une étreinte au garçon. Le "No." de celui-ci, quoiqu’attendu, la cueille avec l’habituelle sensation de désarçonnement ; et comme à son habitude, Lena répond à la bourrasque d’un petit sourire (qu’elle s’efforce de ne pas faire trop amusé, pour ne pas risquer de l’offenser).

Elle va pour hocher doucement la tête et ouvrir la bouche, mais Caliban la coiffe au poteau – et cette fois-ci, Elena est surprise. "Come here." Elle relève des yeux doux mais interrogateurs vers le jeune homme et ses bras ouverts, attend un peu pour lui laisser un délai de rétractation. “Are you sure?” Le contraste est évident avec le repli et la grande inspiration qui l’animaient à peine quelques secondes plus tôt ; alors même Elena comprend bien qu’il est en train de faire un effort, peut-être colossal, et essaye de lui communiquer doucement qu’il n’est en rien obligé de-- "We can hug. If you want. It's okay." Une moue attendrie lui vient, alors qu’elle essaye de sonder le regard de Caliban sur son épaule ; et il a toujours les bras tendus, et un sourire un peu de travers, et elle n’a jamais su dire non à un câlin en bonne et due forme, alors…?

Oh, Cal…” C’est elle l’adulte de la pièce, et elle devrait sans doute lui dire avec davantage de fermeté qu’il ne devrait pas se tordre ainsi en quatre pour faire plaisir aux autres, mais ce serait l’hôpital qui se foutrait de la charité, et puis… Et puis, elle en a besoin, de cette étreinte, même si elle doit venir d’un aussi petit chaton que Caliban.
Elena s’avance doucement (plutôt maladroitement, même), tend elle aussi les bras pour laisser à Cal le temps de la voir venir. Quand elle les referme autour de lui, c’est à genoux, et en touchant le moins possible ses cheveux, et sans franchement poser le menton sur son épaule, pour ne pas l’accabler non plus ; mais ça reste un câlin, un vrai, où elle ferme un peu les yeux et se sent un peu mieux.
(Contrairement à Cal, sûrement).

La pensée lui vient après ce qui lui semble être une poignée de secondes mais correspond sans doute davantage à pas loin d’une minute – de quoi lui laisser le temps, en tous cas, de puiser la chaleur qu’elle trouve immanquablement dans ce genre de contacts, puis surtout de quoi se ragaillardir un peu.
Elena recule doucement, retire ses mains des épaules de Caliban avec la même absence de précipitation (qui lui est pourtant assez caractéristique). Elle scrute encore son visage, pour vérifier qu’il n’est pas trop secoué, ou dégoûté, ou que sait-elle encore ; reprend une petite moue affectueuse, et glisse sur ses mains pour se reculer légèrement et le laisser respirer. “You’re a very nice person, Caliban, never forget that.” Elena s’efforce de ne pas rechercher activement son regard pour faire pénétrer l’idée – au moins, elle le dit, et surtout elle essaye de se dire que ça suffit (que le mieux est l’ennemi du bien, tout ce genre de conneries auxquelles elle n’a jamais franchement cru).

Le creux dans son estomac est toujours là (il le sera toujours, elle le sait), mais il l’obsède un peu moins, crie moins fort qu’elle est une incapable, et lui donne moins envie de pleurer, vomir, ou décamper. Elle repose les yeux sur le Halfer (ça, ça pourrait lui tordre à nouveau le ventre), souffle encore. “And you are doing very great. Even if you don’t believe it, or if others can’t always see it.Much better than me, even, elle pourrait ajouter, elle qui passe ses nuits à geindre avec différents degrés de colère ou d’abattement, et qui a hâte de pouvoir se barrer pour de bon pour se prouver (se convaincre) que ses poings, eux, au moins, fonctionnent encore (ou qu’elle sait toujours réceptionner les coups, peut-être encore plus).

Would you mind if I took a look at your hand?” Ce n’est pas l’idée qui la réjouit le plus au monde ; Elena n’est pas guérisseuse, encore moins Médicomage, et la baguette qu’elle cache dans sa poche est bien trop instable pour la tourner vers un type de magie qu’elle ne maîtrise pas particulièrement, mais elle ne peut dignement pas le laisser comme ça, pas plus qu’elle ne peut rompre ce semblant de calme en invitant une personne extérieure dans la pièce. Elle tend donc la main, doucement, pour laisser Caliban faire le dernier geste – et glisse encore sur les fesses pour se rapprocher, juste un tout petit peu.

Son autre main vient trouver ses propres cheveux, et Elena secoue le plus doucement possible la tête ; ses cheveux en tombent détachés (clairement trop en broussaille pour ses habitudes), mais ses doigts finissent surtout par s’extirper de la mêlée avec un gros chouchou (à la réputation incassable, pour le coup, puisque c’est celui-ci qu’elle utilise à chaque fois qu’elle essaye de convaincre un de ses meilleurs amis de la laisser lui faire des couettes) (et tous n’ont pas des matières de cheveux des plus coopératives). Lena époussette un peu l’élastique de tissu soyeux (à sa manière, donc en le frappant légèrement contre un de ses genoux repliés), le laisse à nouveau glisser entre Caliban et elle, tant pour faire diversion qu’au cas où celui-ci ait toujours trop chaud. “My best friend, he had hair just like yours when we were about your age.” Elle ne le regarde pas trop, cette fois. Évite de s’attarder sur le fait que Lee avait déjà laissé tomber ses dreads d’Hogwarts, la vingtaine passée. Essaye d’éviter de s’attarder sur l’image, surtout. “I used to think his hair was the most beautiful, back then – but yours, really? Unmatched, kitten.” L’image lui arrache un petit rire, finalement (peut-être parce qu’elle revoit la tête qui allait avec, ou parce qu’elle peut imaginer les protestations qui viendraient avec sa dernière remarque). Elle a les yeux souriants pour la première fois, quand elle les repose sur Caliban (et tant pis, si elle doit improviser pour sa main ou son œil).
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MessageSujet: Re: calena ⊹ exit wounds.   calena ⊹ exit wounds. EmptySam 30 Avr - 15:52
Oh, Cal…” Je fais les choses mal - mais je les fais quand même. Elena s'approche et je la regarde venir. Tout mon être me crie que c'est une mauvaise idée et que je vais le regretter, mais j'enterre l'enfant irritable et sensible que je suis au fin fond de ma poitrine, je l'enferme dans une boîte où il devient silencieux et oublié. Mes bras pèsent des tonnes quand je les maintiens en l'air pour accueillir Elena qui s'y réfugie lentement, et ils pèsent des tonnes quand je les referme maladroitement autour d'elle: suffisamment pour la toucher, mais pas assez fort pour la presser contre moi. Je suis agressé par son parfum, son odeur, sa sueur, le sang qui a envahi nos vies. Je sens son coeur battre sous sa peau, le sang couler dans ses veines, la chaleur émaner de ses organes. Sa respiration inégale dans mon oreille est à deux doigts de me rendre fou mais je regarde les yeux ouverts, rivés sur un morceau du mur face à moi.

Après une éternité, Elena s'éloigne. J'expire profondément, sans pouvoir m'en empêcher, et avec un peu de culpabilité - j'espère qu'elle ne le prendra pas mal. Non, Elena est au-dessus de ça. Elle a l'air tendre et sur le point de sourire quand elle se rassied après s'être retirée et me relâche. “You’re a very nice person, Caliban, never forget that.” Je continue de regarder son épaule. "Thanks." I guess. Je ne pense pas que je suis gentil, mais j'aime bien l'entendre dire. “And you are doing very great. Even if you don’t believe it, or if others can’t always see it.” J'ai l'impression qu'on m'a plongé la tête sous l'eau; je m'étouffe sur une vie entière à vouloir entendre ses mots et à ne jamais vraiment comprendre ce qu'ils voulaient vraiment dire.

Je baisse les yeux sur mes mains posées sur mes jambes et les regarde se serrer avec force, les veines ressortant sous ma peau sous la tension. Je regarde mes poings osseux jouer, la peau abîmée, les ongles inégaux et mordillés qui ont encore du sang de coincé à quelques endroits. Je les enfonce dans ma paume. Very great. "That's a pleonasm," je marmonne, plus pour moi-même que pour elle.

Would you mind if I took a look at your hand?” J'hésite en voyant la main qu'elle me tend et puis fait un mouvement de la tête comme assentiment. Je défais difficilement mes doigts pour les tendre et poser ma main sur la sienne. Elle me fait mal et la peau est rouge, à vif, saigne par certains petits endroits. Je trouve ça rassurant et je serre les dents pour m'empêcher de continuer mes ministrations. J'ai chaud. Il y a trop de bruit. J'ai faim. J'ai envie de dormir, ou de courir, en tous cas de m'en aller. Sa main est trop chaude sous la mienne et puis--

Elena me tend, dans un second temps, un chouchou. “My best friend, he had hair just like yours when we were about your age.” Mes yeux montent jusqu'à son visage et regardent sa bouche, qui se pince un peu autour de ces mots, comme si il en manquait quelques uns. “I used to think his hair was the most beautiful, back then – but yours, really? Unmatched, kitten.” Elle rit. J'ai l'impression que c'est pour de vrai. "Thanks." Je prends le chouchou et reprends ma main qui était posée sur celle d'Elena. Le tissu est soyeux, agréable au toucher, tout doux. Je rassemble quelques unes de mes dreads pour les attacher, avec des gestes familiers et rassurants. "I've been growing them for a few years. It feels nice now. Heavy." Comme une armure qui me protège des autres, comme le casque du professeur X, comme la carapace d'une tortue, comme la coquille d'un pagure. "I wash it a lot."

Quand j'ai fini, je remets ma main sur celle d'Elena. "You can take care of it but tell me if you're casting a spell," je lui dis d'une voix ténue avant de baisser mon regard sur son épaule, puis de fermer les yeux et de la laisser faire. Je me concentre sur ma respiration. Inspiration. Expiration. Une à la fois. Je n'ai pas le choix.
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