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 (Jeez #3) Whole lotta trouble

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MessageSujet: (Jeez #3) Whole lotta trouble   (Jeez #3) Whole lotta trouble EmptyDim 16 Mai - 23:48
Whole lotta trouble
(le jour où tout à basculé)
août 2007 @Bree Southwark

cw. mention of self-harm

Ce soir c’était soirée, comme le jour d’avant, et le jour d’avant-avant, c’était d'ailleurs le moment qu’il attendait depuis son réveil le matin même. Il avait traversé les enquêtes mineures en tentant de ne pas piquer du nez entre deux dossiers puis avait passé la pause de midi à dormir sur sa chaise de bureau ; une chance qu'il ait fini le travail assez tôt pour pouvoir refaire une sieste avant de partir. De retour chez lui, il engloutit un plat de pâte pour compenser le sandwich du midi et ne mit pas vingt minutes avant de s’endormir.

Trente secondes (deux heures) plus tard, il rouvrait les yeux subitement, réveillé non pas par le réveil qu’il avait mis à vingt-et-une heure mais par des coups donnés contre sa porte. Il ne se rappelait pas que ses amis lui avaient dit qu’ils passeraient le chercher, aussi jeta-t-il un œil derrière le rideau de la fenêtre de la cuisine en se dirigeant vers l’entrée de la caravane. Chevelure blonde, robe scintillante, les signes ne trompaient pas. Il pinça les lèvres – peut-être que faire le mort marcherait, ou peut-être pas, il ne faisait que l’éviter depuis des jours, ça devait déjà paraître suspect.

Il se colla un sourire sur le visage, chassa les images gênantes de la soirée dramatique passée en la compagnie de Bree et toutes les protestations qui lui venaient quand il pensait qu'elle le harcelait littéralement depuis deux semaines alors que lui faisait tout pour ne pas avoir affaire à elle. Avec un peu de chance, il lui parlait ce soir et elle le laisserait tranquille au moins une semaine ; il se faisait peu d'illusions, ça ne l'empêcha pas d'ouvrir la porte. On racontait que ghoster les gens ne se faisait pas et que ghoster une de ses meilleures amies n'était pas non plus très sympa, Jo ne voyait pas pourquoi.

- Heyy– wow you're stunning.

Depuis la fenêtre, il n'avait rien vu que les chatoiements et la fente sur le côté, maintenant il voyait la big picture et venait de perdre ses yeux dans le décolleté puis sur les jambes de la blonde alors qu'il cherchait plutôt à regarder ailleurs. On avait pas idée de s’habiller aussi peu. Pour contrer tout problème, il s'appliqua à river son regard au sien.

- It’s not the fashion week already though – What do you want? I was about to leave, reprit-il d’un ton parfaitement innocent.

Mensonge crédible à un détail près, en rentrant, il était passé d’uniforme de travail à jogging et T-shirt triple XL portant le logo de Black Sabbath, ce qui lui servait de tenue du dimanche et de pyjama, rien à voir avec les fringues seyantes qu’il revêtait pour sortir le soir.

- I’m not bleeding to death, see? En guise de preuve ultime, il brandit ses deux poignets magiquement dépourvus de la moindre trace de violence tout en adressant à la blonde un sourire en coin provocateur. You should come back tomorrow, maybe I’ll be free …

Depuis le temps qu’il évitait un maximum de croiser sa route, peut-être qu’elle en avait assez de le poursuivre. S'il y avait bien une chose qu'il ne pouvait lui enlever, c'est qu'elle était persévérante. Pour ça il daigna donc s'écarter du passage et fila éteindre son réveil au moment où celui-ci se mettait à sonner.

- I’ve been reaaally busy lately, sorry for the letters, ‘completely forgot to answer, but I'd planned to do it soon obviously, raconta-t-il tout en farfouillant dans son armoire trop petite à la recherche de son pantalon en cuir dans lequel il crèverait définitivement de chaud mais qui lui allait trop bien pour rester rangé tout l’été.

Bree brillait comme une boule à facette à la lumière qui perçait au travers des rideaux, son regard était attiré par elle alors même qu’il ôtait son T-shirt et l’échangeait contre une fine chemise en satin qu’il se garda bien évidemment de boutonner au-delà du troisième bouton en partant du bas. Il releva les iris vers la sorcière, oublia encore que le décolleté attirait ses yeux comme la lumière un papillon.

- Do you want my jacket ? hasarda-t-il autant pour faire la conversation que parce qu'il mettrait sa main à couper que quinze types relous viendraient la coller en boîte avec un accoutrement pareil.
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(le jour où tout à basculé)
@Joseph Jane | août 2007

Elle l'avait vu et le monde entier s'était évanouit autour d'elle, il fallait dire qu'il était difficile de regarder ailleurs alors que le chatoiement des cristaux attiraient tant l'oeil, d'autant plus qu'avec les néons du magasin qui se reflétait dessus, elle ne pouvait pas la manquer, elle illuminait tout le magasin, avait aussi très probablement fait perdre à Bree la moitié de son acuité visuelle, alors elle avait eu besoin de l'avoir pour elle. Rien n'aurait pu l'empêcher de l'acheter, beaucoup trop d'argent dépensé pour aussi peu de tissus, ce n'était pas bien raisonnable, elle ne l'était pas souvent lorsqu'il s'agissait de shopping aussi la blonde, mais ce n'était pas très grave, elle en valait la peine. Laisser une robe pareille sur les cintres d'un magasin devrait être illégal, elle rendait bien mieux dans son dressing, voir sur elle, définitivement sur elle, parce que maintenant qu'elle l'avait sauvé des portant de la boutique elle n'allait pas la laisser prendre la poussière dans son armoire, ça serait cruel. Puis sur elle tout le monde pourrait l'admirer (la robe of course) et Bree elle voulait que tout le monde l'admire (toujours la robe).

Celui qu'elle n'avait pas vu depuis un long moment en revanche c'était Joseph et ce n'était pas faut d'avoir essayé de le coincer quelque part entre sa caravane et son boulot, ou en soirée, ou dans une ruelle sombre, ou n'importe où ailleurs où il se baladait et dont elle avait connaissance. Des centaines (dizaines, mais dans un laps de temps de deux semaines c'est tout aussi impressionnant) (elle était surprise de ne pas se retrouver avec une plainte pour harcèlement et une ordonnance restrictive à ce stade) envoyées qui n'ont jamais reçues de réponses, presque autant de coups de téléphones qui ont tous fini sur répondeur, il la fuyait c'était indéniable, elle le savait, elle le voyait la snober en permanence et elle ne supportait pas ça. Sauf que Bree elle n'avait pas du tout prévu de se laisser faire, elle n'aimait pas qu'on l'ignore, elle aimait encore moins lorsque c'était son meilleur pote qui l'ignorait parce qu'elle avait eu le malheur de le trouver une fois en mauvaise état. Ego fragile. Puis elle s'inquiétait aussi, parce que maintenant qu'elle savait ce qu'il faisait lorsqu'il était tout seul dans sa caravane elle ne pouvait pas s'empêcher de penser qu'il recommencerait encore et encore et elle avait besoin de savoir qu'il allait bien, qu'il n'allait pas... Ok très bien, pas le moment de pleurer, elle allait faire couler son mascara ce qui serait catastrophique comme elle avait un mec à sortir et qu'elle risquait de lui donner une vraie raison de fuir si elle débarque en ne ressemblant à rien.

Elle enfile la robe de ses rêves, quelques ajustements (genre du scotch) pour s'assurer que le décolleté trop plongeant, ou le dos trop nu, ou la jupe trop courte, ou la fente qui remonte trop ne dévoile rien après trois pas et elle transplane en forêt. Blonde qui rage en sentant ses talons s'enfoncer dans le sol, elle le savait pourtant que ce n'était pas une tenue adaptée pour les lieux dans ce genre, elle avait fait le déplacement un paquet de fois, encore plus que d'habitude ces derniers jours, elle va se plaindre au propriétaire. Coups frappés à la porte après avoir franchi la trop longue distance entre le point d'atterrissage et la caravane, il a intérêt à ouvrir sinon elle fout le feu pour le faire sortir. « Heyy– wow you're stunning. » Énorme sourire qui vient prendre place sur ses lèvres en voyant Joseph apparaître devant elle. « Thanks, I know. You're... » Yeux qui glissent sur la silhouette du brun, elle avise le pyjama informe et l'air pas réveillé. « not too bad yourself. » Elle suppose, parce qu'il a la chance d'être pas trop dégueu même très mal fringué, attend qu'il se décide à enfin la regarder dans les yeux sans trop se formaliser du regard qui passe partout ailleurs sur son corps avant, elle a l'habitude, cherche un peu aussi. « It's not the fashion week already though – What do you want? I was about to leave, » « It'll be a shame to keep that dress just for fashion week baby. » De répliqué, regard sceptique lancé au pyjama, il la prend pour une idiote, très bien. « Actually, I wanted to ask you out. Or not really ask, I’m not asking, I’m just taking you out. So cancel your other plans, you’re coming with me tonight. » Elle lui répond, ton qui n’appelle à aucunes protestations de sa part. « I haven’t seen you in a while and I miss going out with you. » Ajouté, grands yeux de chaton abandonné en prime pour finir de le convaincre.

« I’m not bleeding to death, see? » Elle baisse les yeux sur les poignets tendus, inspecte la peau trop lisse pour que ce soit vrai, remonte son visage vers l’air de petit con de Joseph. « I can see that. » C’est pas pour autant qu’elle va repartir, c’est pas pour ça qu’elle est là, pas que pour ça du moins. « You should come back tomorrow, maybe I’ll be free … » Han le gueux, comment ose-t-il ? C’est bon, elle boude, bras croisés sur la poitrine, oeillade mauvaise lancée au brun. « If I leave without you now, I’m not coming back. Not tomorrow, not ever. » C’est un mensonge, elle le sait, il le sait, tout le monde le sait, elle ne tiendra pas deux jours, mais ça ne coûte rien de tenter la menace, parce qu’au point où elle en est elle a épuisé toutes les autres méthodes pour essayer d’attirer l’attention de Joseph, peut-être que là ça va marcher. Et elle ne sait pas si c’est la provocation ou simplement qu’il déclare enfin forfait et reconnait la supériorité de son obstination à elle, quoiqu’il arrive elle a le droit d’entrer, elle est aux anges, arrête même de bouder pour l’occasion. « You were sleeping ? You know people usually set them for nine in the morning right ? » Elle demande, pas qu’elle soit vraiment au courant, elle utilise pas de réveil, prunelles qui passent de Joseph qui va éteindre l’alarme au tas de lettres loin de lui être inconnues, puis de nouveau à Joseph. « I’ve been reaaally busy lately, sorry for the letters, ‘completely forgot to answer, but I'd planned to do it soon obviously, - Obviously, I have no doubt about that.  »

Deux pas dans l’habitation pour aller se poser contre la kitchenette, totalement pour surveiller le brun, au cas où il s'échapperait par une porte dérobée, sait-on jamais. « You sure seem busy yesterday when you got off of work, or the other night at the club, or when you were hiding behind the trees, or when you were pretending not to hear me knock on your blimmin' door. » Exaspération plus qu’audible dans le ton lorsqu’elle rouspète, elle n’aime pas tant être prise pour une idiote et il pousse le bouchon un peu loin là. Elle observe le garçon qui se change, lèvres qui s'entrouvrent légèrement en réalisant qu’il vient de prendre le pantalon, ah, très bien. Elle valide la chemise aussi, bientôt il s’habille bien la journée et il devient l’homme parfait, elle y croit. « Do you want my jacket ? » Froncement de sourcils. « No, why ? If I wanted a jacket I would have brought a jacket darling.  » Elle lui répond. « In fact I’d rather have the guy that comes with the jacket, he’s much more useful. » Déclaré avec un sourire. Elle prend Jo over n’importe qu’elle veste, bien meilleure compagnie pour éloigner les indésirable, pour danser, pour boire, pour rire, bref best pote de soirée.
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(le jour où tout à basculé)
août 2007 @Bree Southwark


Jo n’en revenait pas qu’après qu’il ait mis tant d’efforts à lui faire comprendre qu’il n’était pas prêt à la voir, Bree continue de tenter de le coincer. Il trouvait ça flatteur d’un côté, et Bree qui ne lui cassait pas les pieds n’était pas Bree, et peut-être qu’elle lui manquait un peu au travers des flots de honte qui l’engloutissait quand il repensait à ce qu’elle avait vu. Elle n’avait pas encore remis le sujet sur le tapis, mais Jo était certain que c’était parce qu’il ne lui en avait pas laissé l’occasion, c’était d’ailleurs le but même de sa manœuvre d’évitement et il se félicitait presque de son succès, or maintenant, il était pris au piège dans sa propre caravane de laquelle Bree ne le laisserait certainement pas sortir si facilement.

- Thanks, I know. You're... les yeux du brun se baissèrent sur sa propre tenue puisque la blonde la regardait bizarrement.

Ce n’était rien qui changeait de l’ordinaire, Jo ne s’habillait jamais guère mieux.

- Freaking handsome ? suggéra-t-il avec un sourire narquois.

- Not too bad yourself.

Après un détour par la case décolleté (c’était là, juste sous ses yeux, il ne pouvait pas prétendre ne pas voir) ses iris raccrochèrent ceux de Bree et Jo lui adressa un grand sourire provocateur.

- Thank you, répondit-il malgré qu’il sache parfaitement l’avis de la blonde sur son style vestimentaire.

Il savait mais il décidait sciemment de ne pas en tenir compte.

Jo accordait beaucoup de valeur à ce que les autres pouvaient penser de lui, sans doute trop, il doutait de beaucoup de choses quant à sa personne mais son apparence n’en faisait pas partie. Les sourires qu’il recevait naturellement et la satisfaction qu’il tirait de la facilité avec laquelle il trouvait des personnes prêtes à passer leur soirée avec lui suffisaient à lui renvoyer une image positive de son apparence, ainsi porter des joggings peu seyant et des T-shirt trop larges ne lui faisait pas peur, il avait de toute façon des fossettes sur le visage pour qu’on les regarde elles et pas son accoutrement.

- It'll be a shame to keep that dress just for fashion week baby.

Elle avait raison, comme souvent, ce que Jo n’admettrait jamais pour des raisons pratiques et notamment parce qu’il ne voulait pas que ses propos soient amplifiés et répétés à chaque occasion. Il la connaissait si bien qu’il était presque trop facile d’anticiper ses réactions.

Le brun se contenta donc de soutenir son regard avec suffisance. Oui elle était très belle, oui elle le savait, oui elle rivalisait facilement avec les mannequins de la fashion week, non il n’irait pas raconter ça à voix haute.

- If you say so, concéda-t-il en s’appuyant à la chambranle de la porte derrière lui.

Il lui restait approximativement et d’après ses calculs encore deux minutes pour envoyer Bree voir ailleurs avant qu’elle ne s’impose chez lui et n’ait raison de jours entiers passés à tenter de ne pas lui parler. Il tenta le tout pour le tout : le mensonge éhonté et très peu crédible. Jusqu’à preuve du contraire, il ne reculait devant rien, aller en boîte en pantalon de survêtement ne serait qu’une aberration de plus dans sa vie.

- Actually, I wanted to ask you out. Or not really ask, I’m not asking, I’m just taking you out. So cancel your other plans, you’re coming with me tonight.

C’était impératif. Jo n’aimait pas les impératifs. Il fronça les sourcils, darda sur Bree un regard de travers.

- Hey I’m not your bitch, marmonna-t-il, à deux doigts de bouder et de le signaler en claquant la porte au nez de la blonde.

- I haven’t seen you in a while and I miss going out with you.

Ça par contre, Jo aimait bien. Ses traits se défroissèrent doucement alors qu’il coulait à Bree un regard vaguement intéressé et nettement plus disposé à écouter. Il croisa les yeux de chien battu, ses propres yeux roulèrent dans leurs orbites. La fourberie et la persévérance n’avaient plus de limite.

- It’s only been two weeks, commenta-t-il avec toute la mauvaise foi du monde pour ne pas admettre que le sentiment était peut-être réciproque.

Il était de toute façon l’instigateur de la distance entre elle et lui, le comble aurait été qu’il s’en plaigne, maintenant, qu’elle lui coure autant après était bien trop flatteur pour qu’il ne s’en satisfasse pas malgré toutes les raisons qui le poussaient à ressentir un léger malaise devant elle.

Car le malaise était bien là, tapit à distance alors que Jo dont la fierté était plus grande que lui ne voyait plus les potentiels effets positifs qu’il trouverait à parler de ça avec Bree. Il n’avait pas envie qu’elle joue les thérapistes avec lui, il n’était pas une de ses causes perdues, il ne voulait pas qu’elle le regarde avec pitié et le couve comme s’il allait commettre l’irréparable d’un jour à l’autre. Il voulait surtout qu’elle oublie ce qu’elle avait vu et qu’ils fassent comme si rien ne s’était passé, parce que ce n’était pas si grave et qu’il n’y avait pas à en faire tout un plat.

- I can see that.

Il récupéra ses poignets, ravala son sourire provocateur pour reprendre un air de videur de boîte refusant catégoriquement l’entrée à un mineur.

- If I leave without you now, I’m not coming back. Not tomorrow, not ever.

Retour de la risette, amusée cette fois, il risqua même un petit rire incrédule.

- Right.

Si elle ne revenait pas, lui était le prince Charles. De toute façon, dans aucun monde Jo et Bree ne faisaient la gueule sur une durée supérieure à deux semaines : si ce n’était pas elle qui revenait, ce serait lui.

Dans le doute cependant, parce qu’elle avait beau être (trop) gentille et lui laisser passer tous les comportements douteux qu’il avait en réserve, que Jo ne voulait pas non plus vérifier si elle disait la vérité, il fit place dans l’entrée jusque là occupé par lui-même alors qu’il reculait dans la caravane. Le brun espérait qu’elle ne le prenait pas pour une invitation, il n’avait pas (encore) changé d’avis et ne comptait annuler aucun plan, certainement pas pour rompre son vœu de silence auprès de Bree.

- You were sleeping ? You know people usually set them for nine in the morning right ?

Jo lui jeta un regard en coin.

- Whatever, rétorqua-t-il.

Ce n’était pas facile d’enchaîner les soirées à son âge, il mettait plus de temps à récupérer, les gueules de bois donnaient l’impression de frapper plus fort et en plus, il bossait les lendemains ; il assumait bien plus les nuits blanches quand il avait vingt ans.

Jo suivit le regard de Bree jusqu’aux lettres entreposées dans un coin jusqu’à ce qu’il ne lui prenne l’envie d’y répondre. Il songea qu'il aurait dû les ranger mieux, puisqu'il ne l'avait pas fait, il préféra se dire que Bree n'avait qu'à pas scanner son intérieur comme si elle cherchait des indices.

- Obviously, I have no doubt about that.

Jo lui répondit par un sourire bravache avant de se tourner vers son armoire. Finalement, la visite surprise de son amie lui donnait plus de temps pour se préparer, il allait pouvoir se faire un trait d’eye liner on fleek voire allait pouvoir demander à Bree de le lui faire. Pas qu’il n’en était pas capable, ça ferait juste plaisir à la blonde et avec un peu de chance la détournerait de son projet initial.

- You sure seem busy yesterday when you got off of work, or the other night at the club, or when you were hiding behind the trees, or when you were pretending not to hear me knock on your blimmin' door.

Jo sourit de toutes ses dents, particulièrement amusé par le souvenir des parties de cache-cache qui avaient eu lieu ces derniers jours pour échapper à Bree. Puéril ? Oui. Marrant ? Très. Il ne regrettait rien.

- Oh you were there all these times? I didn’t see you, répondit-il tout innocemment, feignant d’être particulièrement occupé par l’extirpation du pantalon de cuir de la pile de jeans.

Il ignora vertement l’agacement sous-jacent et les reproches qui allaient avec, c’était de toute façon la faute de Bree ; Jo n’aurait pas eu à l’éviter si elle n’était pas entrée par effraction chez lui au moment où il ne fallait pas.

Le brun se changea, regretta presque instantanément le choix des matières de sa tenue. La caravane était une fournaise dès que le thermomètre dépassait les vingt degrés, c’était exactement la raison pour laquelle il migrait comme les oies sauvages en direction de chez Bree dès le printemps. Après tout, il avait un double des clés et n’était pas du genre à ne pas se servir des privilèges qu’on lui octroyait, et puis au moins, à l’appartement, il y avait de la compagnie.

Lorsqu’il releva les yeux pour constater une fois de plus la quantité de peau que l’on discernait malgré la robe de son amie, il pensa aux mecs chelous qui eux n’avaient pas été élevés correctement et qui n’avaient pas abandonné l’idée de pécho la plus jolie fille du nightclub. Peut-être que finalement, il allait annuler ses plans : elle ne pouvait pas sortir toute seule comme ça.

- No, why ? If I wanted a jacket I would have brought a jacket darling.

Un point pour elle, ça n’empêcha pas Jo de marmonner quelques propos inintelligibles. Il ne pouvait trop rien dire sur les vêtements trop révélateurs des autres, il était tout de même celui qui sortait régulièrement avec la moitié du torse à l’air pour des raisons esthétiques, sauf que lui n’y risquait pas grand-chose, les femmes par contre, il savait, il ne tenait pas à ce que ça arrive (encore) à Bree.

Jo attacha sa ceinture, referma la porte de l’armoire sur la malheureuse veste qui tenait trop chaud pour un mois d’août et se tourna vers la blonde pour concéder sa défaite.

- In fact I’d rather have the guy that comes with the jacket, he’s much more useful.

Et il referma la bouche alors que sur ses lèvres se dessinait un sourire mi-narquois mi-satisfait. Voilà ce qu’on aimait entendre, ce n’était même pas si compliqué à obtenir en prime. Il en aurait presque roulé des mécaniques alors qu’il se penchait légèrement vers Bree.

- No need to sweet-talk, lui souffla-t-il. I’m in, conclut-il en entrant dans la salle de bain, un sourire de vainqueur sur le visage.

Devant le miroir, Jo arrangea ses cheveux et sortit de l’étagère son crayon khôl. Cinq minutes plus tard, il récupérait une paire de chaussure parmi celles entassées derrière la porte d’entrée et passait une main dans ses cheveux déjà humides pour les repousser en arrière. Parfois (tous les étés) il regrettait d'avoir jeté les bandanas des années Hogwarts.

- Let’s go before it’s all crowded, lança-t-il à Bree.

La foule ne le dérangeait pas le moins du monde, au contraire, plus il y avait de gens, plus il y avait d’opportunités de faire des rencontres, là il voulait seulement meubler la discussion.

Jo tendit la main à Bree avec un sourire de prince charmant en se gardant bien de regarder ailleurs que droit dans ses yeux clairs.

- You take me anywhere you want, déclara-t-il.

Elle connaissait au moins autant de bons coins que lui, s’il y avait quelqu’un à qui il donnait son entière confiance pour le choix des lieux, c’était elle, aussi la suivit-il dans son transplanage pour atterrir devant une boîte vraisemblablement moldue vu le peu de fioritures de l’enseigne.

Joseph garda la main de Bree dans la sienne un peu plus longtemps que nécessaire, il ne la lâcha que pour se diriger vers l’entrée complètement désertée. Le brun jeta un œil à sa montre, releva les yeux vers sa pote.

- That’s so fucking early, ronchonna-t-il.

Qui allait en boîte à cette heure là ? Peut-être que s’ils s’y prenaient bien, ils amadoueraient le barman et auraient droit à un tarif happy hour. Jo entra, checka ses poches pour s’assurer qu’il n’était pas parti sans portefeuilles et se dirigea vers le bar après s’être assuré que Bree n’avait pas rebroussé chemin. Les lieux étaient vide à l’exception d’un groupe de jeunes dans les canapés qui les regardèrent traverser la pièce ; Jo s’installa au bar avant de se tourner vers Bree.

- Look your dress is shining, commenta-t-il en louchant sur les paillettes argentées sur lesquelles se réfléchissaient les néons bleus et rouges.
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@Joseph Jane | août 2007

S'il y avait bien une chose que l'on ne pouvait pas lui enlever à Bree c'était qu'elle était persistante, un peu trop insistante diront certain, elle trouvait elle qu'elle était juste ce qu'il fallait d'obstinée pour obtenir ce qu'elle voulait, ni plus ni moins. Laisser tomber ne faisait de toute façon pas partie des notions avec lesquelles elle était familière et elle n'avait aucune envie de commencer à apprendre le concept à son âge, elle était déjà trop vieille pour changer cela. D'autant plus qu'il était absolument hors de question qu'elle arrête d'essayer de parler à Joseph, elle n'aimait pas lorsqu'il l'évitait comme cela, il lui manquait beaucoup trop l'imbécile et elle n'attendait plus qu'il se remette à faire de nouveau attention à elle, elle ne s'en porterait que mieux. Ça lui semblait d'un ridicule en plus qu'il l'évite ainsi, comme s'il avait à avoir honte de quoique ce soit avec elle, vraiment, plus les jours passaient, plus elle trouvait cela vexant qu'il la snobe juste pour ça. Pire, qu'il ne lui fasse pas assez confiance pour lui en parler, ou la laisser s'inquiéter pour lui tranquillement comme la bonne amie qu'elle était au lieu de la repousser comme ça, c'était affreusement blessant.

Sourire de vainqueur quand le brun fait son apparition dans l'embrasure de la porte, elle est ravie de ne pas avoir à lui courir après ou d'avoir à se taper une partie de cache cache de nuit dans les bois Bree, elle a ni la foi, ni les chaussures pour de telles activités. Pas comme Joseph qui, si elle s'en remet à ce qu'elle voit devant elle, pouvait très bien aller se rouler dans la boue, il ne bousillerait pas une tenue hors de prix lui, voir même il rendrait un service à l'humanité, ou au moins aux yeux de Bree, si ses vêtements venaient à être ruinés. « Freaking handsome ? » Ce n'était pas exactement à cela qu'elle pensait, il le savait, ça la fit pouffer. « Thank you, » Elle choisit d'ignorer le regard qui s'égara dans son décolleté, sa faute aussi ça, elle le savait qu'il était faible et que les robes comme la sienne n'aidait pas à la concentration du brun. « You're welcome. » Rétorqué avec un sourire d'ange, les vêtements étaient peut-être atroces, mais elle ne pouvait nier que le garçon qui les portait n'était lui par contre pas moche. D'un autre côté elle n'était pas non plus la plus objective, comme elle était de toute façon inccappable de trouver ses amis moches. Tout comme elle était parfaitement consciente qu'elle était sublime en général, encore plus dans sa robe à strass (elle aurait bien voulu les cristaux Swarovski, mais c'était au dessus de ses moyens) et qu'il était exclu que la robe passe plus de temps dans son armoire que nécessaire. « If you say so, - I do. » Et elle savait mieux que lui.

Les prunelles rivées dans celles de Joseph, elle commençait à s'impatienter à force de rester coincée en dehors de la caravane, attente inutile comme il était évident qu'il allait la laisser entrer maintenant qu'elle avait réussi l'étape numéro une, soit le coincer quelque part et engager le dialogue. Étape réussi avec brio (enfin non sans personne, elle n'avait qu'elle a applaudir pour cela) si elle pouvait se permettre, d'ailleurs elle se permettait, elle était très fière d'elle sur ce coup là, elle aurait juste souhaité penser à la robe indécente avant quinze jours de boudage de la part de son meilleur ami, c'était bien plus efficace que le harcèlement téléphonique et postale. Et maintenant qu'elle était là, que lui se trouvait en face d'elle sans possibilités de fuite, elle n'allait certainement pas commencer à gober ses histoires bidons et partir sans lui, ce n'était pas dans ses options de s'en aller sans lui. « Hey I'm not your bitch, » Moue pas convaincue du tout par l'affirmation du brun, elle embraya tout de même avec les déclarations pleines de sentiments, il lui manquait, elle en avait marre qu'il l'ignore tout le temps et les soirées sans lui était d'un ennui mortel.

« It’s only been two weeks, » C’était elle qui allait bouder là. « It’s two week too many. » Elle lui répondit, yeux de chaton abandonné toujours en place pour qu’il comprenne bien qu’elle était triste de ne plus le voir. Deux jours elle trouvait déjà que c’était trop, deux semaines c’était tout simplement de la torture et elle ne voulait tenter plus. Bree elle voulait même bien ne pas lui parler de ce dont elle avait été témoin la dernière fois, parce qu’il était évident que c’était pour cela qu’il la fuyait, puis ne pas en parler ne l’empêcherait pas de se faire du soucis pour lui et de s’assurer qu’il allait bien dès qu’elle en trouvait l’occasion. C’est ce qui avait été le pire pendant deux semaines, ne pas savoir comment il allait, ne pas savoir s’il avait recommencé, s’il n’allait pas aller plus loin, elle pouvait ne pas en parler Bree, elle le pensait sincèrement du moins, mais elle ne pouvait pas ne pas y penser et faire comme si elle n’avait jamais rien vu.

Un regard vers les poignets qu'on lui tendait, intact, c'en était presque suspect, elle se garda pourtant bien de faire une quelconque remarque, son but n'étant pas de froisser le brun. Enfin un peu quand même, comme il ne la laissait toujours pas entrer et qu'elle se sentit obligée de recourir aux menaces complètement vides. « Right. » Tout le monde ici savait qu'elle serait totalement incapable de ne jamais revenir et qu'elle finirait indéniablement par rompre sa promesse. Dans les trois jours si elle y mettait un peu de volonté, dans les trois heures si son ennui la gagnait plus tôt que prévu. Risette qui s'agrandit lorsqu'il se décala de la porte d'entrée et qu'elle pu rejoindre l'intérieur de la caravane, peut-être bien qu'elle savait être menaçante finalement. Ou pas, même elle ne croyait pas que cela pouvait avoir réellement fonctionné.

« Whatever, » Elle ricana en le regardant éteindre le réveil, l’hôpital se foutant de la charité, Bree depuis le temps elle avait presque oublié ce que c’était d’être fatiguée, ou de ne pas l’être, elle n’était plus vraiment sûre, avait appris à maîtriser les micro sieste, l’alarme réglée pour sonner au bout de vingt minutes, pas plus pour ne pas tomber dans un sommeil profond, c’était le piège, puis les cauchemars et exactement ce qu’elle souhaitait éviter. Un jour surement son corps viendra lui rappeler qu’elle n’est pas programmée pour vivre de cette manière, ou elle retombera dans les psychoanaleptiques plus fort que la caféine, en attendant elle essayait de ne pas y penser et préféré passer ses nuits à oublier de dormir dans les clubs avec ses amis.


Ses iris voyagèrent du brun, à la déco kitsch de l'habitacle pour finir sur le tas de lettre qu'elle ne pu que reconnaître, c'était elle qui les avait envoyé après tout, elle en attendait encore les réponses et ferait même semblant de croire Joseph lorsqu'il affirmait qu'il comptait le faire. Comme elle le croyait parfaitement quand il faisait semblant de ne pas la voir dès qu'elle se trouvait aux mêmes endroits que lui, c'était un hasard qu'il l'ai snobé à chaque fois, évidemment, elle n'en doutait pas. « Oh you were there all these times? I didn't see you, - Yeah, sure. 'Cause obviously you would have come and said hi if you saw me, jerk. » Elle lui dit, toujours plus irritée par le petit con en face d'elle, il a de la chance qu'elle l'aime, elle se serait pas donnée autant de peine autrement et l'aurait abandonné au premier mensonge qu'il avait prononcé.

Agacement vite oublié en voyant Joseph changer de vêtement, le pantalon en cuir étant peut-être un tout petit peu distrayant finalement, pas qu'elle l'admettrait si la question venait à être posée, il n'avait certainement pas besoin qu'une personne de plus s'extasie sur son physique, il allait prendre la grosse tête après et devenir encore plus insupportable. Elle regarda la veste retourner à sa place dans l'armoire, les yeux pleins de regrets, elle était belle tout de même, mais elle n'en avait pas besoin, le mois d'août n'étant que peu propice à porter des vestes beaucoup trop épaisses et qui n'allait réussir qu'à la faire transpirer. En plus elle ne portait pas une robe qui se prêtait à enfiler une veste par dessus, elle portait une robe dans laquelle on mourrait de froid avec classe lorsque les températures descendaient trop bas, mais jamais on ne la cachait derrière une veste. Elle ricana en l'entendant marmonner, un gosse. La cacher un garde du corps par contre c'était totalement acceptable et ça tombait très bien elle en avait un sous la main. « No need to sweet-talk, - I'm just telling the truth. » Lui répondit-elle, retrouvant le sourire. « I'm in, » Elle était à deux doigts de jubiler, c'était trop beau, ça avait été bien plus simple que ce qu'elle avait imaginé avant d'arriver. Elle était totalement en train de jubiler en fait.

Un demi tour sur elle même pour se retrouver en face de la porte de la salle de bain pour observer Joseph se préparer, avant de franchir l'énorme distance (non) qui menait jusqu'à la porte, elle était prête à repartir Bree. « Let's go before it's all crowded, » Elle acquiesça, pas que la foule lui posait un quelconque problème, bien au contraire, elle aimait bien quand il y avait plin de monde elle. Puis bon, elle imaginait mal qu'à cette heure-ci les lieux soient blindés. « You take me anywhere you want, » Elle attrapa la main qu'il lui tendait, ses lèvres s'étirant un peu plus. « I love it when you talk to me like that sweetie. » Annoncé dans un léger rire avant de les faire disparaître tous les deux de la forêt pour atterrir dans une ruelle, côté moldu de Londres et tirer le garçon, il ne l'avait pas encore laché alors elle en profitait, jusqu'à la boîte sur laquelle son choix s'était porté pour ce soir. C'était bien l'avantage des villes comme Londres, il y avait une ribambelle d'endroits sympa pour sortir et jamais elle ne pouvait s'y ennuyer.

Enfin si on pouvait s'y ennuyer, au hasard quand on débarquait à vingt et une heure et que personne n'était encore là. Très bien, ehec mission, tant pis, ils s'en remettront. « That's so fucking early, » Elle envoya un regard noir (quoique plutôt gris pas trop foncé, elle faisait du mieux qu'elle pouvait) au pleurnicheur. « Yeah, well, I did not exactly anticipate it would be so easy to grab your attention. Not after you ignored me for two fucking weeks. » Est-ce qu'elle allait lui rappeler jusqu'à la fin de ses jours l'affront qu'il venait de lui faire en la snobant aussi longtemps ? Probablement pas, elle allait se lasser. Est-ce qu'elle allait le faire aussi longtemps qu'elle y pensera ? Oui, tout à fait, il en avait au moins pour une semaine. Elle fit son entrée dans le club à la suite de Joseph, robe scintillant sous les lumières de l'établissement, elle avait trop bien choisi, elle allait éblouir tout le monde quand ils se décideraient à arriver, elle n'était que joie. Elle avança jusqu'au bar, un peu déçue de ne pas encore avoir de public pour l'admirer, ça ne l'empêcha d'offrir son plus beau sourire aux gosses installés sur les canapés, parce que les resting bitch face de meuf too cool for school elle ne savait pas faire, avant d'aller s'installer à côté du brun. « Look your dress is shining, » Elle baissa les yeux vers sa tenue, coins des lèvres qui remontaient au moins jusqu'au oreilles, elle ne regrettait absolument pas son achat. « I know, I love it, it's so pretty. Don't you think ? » Elle demanda en relevant la tête vers Joseph, s'il disait non elle pleurait. « What do you wanna drink ? It's on me. » Comme c'était elle qui l'avait traîné dehors, elle se la jouait princesse et offrait la première tournée.
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(le jour où tout à basculé)
août 2007 @Bree Southwark


- Yeah, sure. 'Cause obviously you would have come and said hi if you saw me, jerk.

Jo lui sourit de toutes ses dents, révélant les fossettes dans ses joues alors qu’il enfilait sa tenue pour la soirée sans se donner la peine de tourner le dos à Bree ou de changer de pièce. Il avait peu de certitudes sinon une : il était beau et c’était l’une des seules qualités qu’il se trouvait. Il en usait à tort et à travers, se délectait des compliments murmurés au creux de son oreille et se rassurait en en cherchant de nouveaux partout où il pouvait en trouver, c’était une chance que Bree en distribue à tour de bras.

- Obviously, répondit-il avec aplomb.

C’était complètement faux, il avait tout fait pour ne pas avoir à lui parler aussi longtemps que possible et il savait qu’elle savait, mais il aimait bien la voir s’agacer alors que lui souriait d’un air narquois qui vacilla alors que ses iris revenaient à toute la peau découverte par la robe de Bree. Très jolie, très très jolie mais elle était bonne pour être embêtée toute la soirée et probablement pas par les types les plus canons du nightclub.

- I'm just telling the truth.

Jo sourit avec ravissement, c’était plus qu’il ne lui en fallait pour qu’il annule tous ses plans initiaux et cède à Bree, tout flatteur vivait aux dépends de celui qui l’écoutait et Jo en était la preuve.

- Okay keep going, répondit-il avec un rictus amusé alors qu’il passait par la salle de bain.

Il n’en avait pas pour longtemps, il ne se maquillait pas le teint et ne touchait pas à ses cheveux, aussi ressortit-il rapidement et plus beau que jamais (histoire de rivaliser avec Bree et sa robe de festival : il ne voulait pas avoir l’air d’un plouc à côté d’elle), prêt à suivre la blonde à peu près n’importe où.

- I love it when you talk to me like that sweetie.

Le sourire du brun s’étira.

- You ain’t seen anything yet, rétorqua-t-il sur le même ton que Bree avant qu’il ne saisisse sa main.

Ils entrèrent dans la boîte de nuit, passèrent le dancefloor balayé par les spots bleus et rouges pour se diriger vers le bar. Jo n’aimait pas tellement la vue des lieux vides, c’était triste et loin d’être amusant, même la musique qui passait et n’était pas trop mauvaise était désespérante parce qu’il ne pouvait pas danser dessus en l’absence d’autres personnes sur la piste.

- Yeah, well, I did not exactly anticipate it would be so easy to grab your attention. Not after you ignored me for two fucking weeks.

Jo fronça les sourcils et lui adressa un regard contrarié. Il affirmerait évidemment le contraire, pourtant le temps avait bien montré qu’il n’en fallait jamais beaucoup pour l’amener à faire ce qu’on voulait, surtout Bree : elle détenait clairement la palme de l’influence sur lui.

- Hey! protesta-t-il comme si elle l’avait insulté. Told you I didn’t ignore you, répéta-t-il avec toute la mauvaise foi du monde et une moue sur les lèvres.

Il regarda la serveuse préparer une commande et se dérida dans les cinq minutes que cela pris (il n’était pas rancunier). Alors il reporta son attention sur Bree alors qu’il hochait doucement la tête au rythme de la musique en sourdine dans les enceintes.

- I know, I love it, it's so pretty. Don't you think ?

Bree souriait, Jo ne put empêcher ses lèvres de s’ourler à leur tour ; il détacha les yeux des paillettes chatoyantes pour raccrocher les iris de la blonde.

- Yeah, really pretty, acquiesça-t-il.

Comme elle – voire c’était elle qui était jolie et pas la robe mais elle ne méritait pas de l’entendre, elle qui l’avait éhontément arraché à sa sieste et avait rompu son vœu de silence. En attendant, il rencontrait quelques difficultés pour s’arracher à la contemplation des strass, surtout qu’il n’y avait pas grand-chose de plus intéressant à observer dans la boîte de nuit.

- What do you wanna drink ? It's on me.

Jo releva les yeux vers elle et prit un instant pour réfléchir à s’il commençait fort ou pas – il n’avait pas mangé, peut-être que c’était une mauvaise idée, mais en même temps, il pensait mourir d’ennui dans les trente prochaine minutes au vu du manque d’animation des lieux.

- So kind of you, dit-il avec un sourire vaguement ironique.

Elle essayait de se racheter il en était sûr, mais il n’était pas du genre à refuser de se faire entretenir, aussi posa-t-il son menton dans sa main, ses iris braqués sur Bree.

- A vodka martini, you?

Il fit signe à la serveuse et n’eut aucun mal à avoir son attention, il commanda, lui glissa deux mots à l’oreille et récupéra quatre shots en plus de leurs boissons respectives.

- It’s gonna be a long night, expliqua-t-il en faisant glisser deux des verres devant Bree.

Une chose était sure, il n’attendait pas minuit sobre, s’il le fallait, il irait même sympathiser avec les lycéens du fond de la salle pour s'occuper en attendant l’arrivée du beau monde. Jo se saisit d’un premier shot et le leva en direction de Bree.

- Cheers, il se mordilla la joue à la recherche d’une brillante idée. To your lovely dress, acheva-t-il sur un sourire satisfait.

Il aurait pu trinquer à la fin de son évitement de Bree, parce que c’était difficile à tenir sur le long terme et que finalement, il aurait presque pu remercier la blonde d’avoir réussi à y mettre un terme, mais ça aurait été reconnaître la bêtise de son comportement et il n’était pas prêt à le faire.

Jo but ses deux shots, ses prunelles ne s’étant pas détachées de Bree depuis qu’il avait levé son verre. Il s’en rendit compte, se dit qu’il fallait arrêter sous peine d’avoir l’air flippant et désespéré (il ne l’était pas – enfin, pas plus que d’habitude) et fit tourner sa chaise de bar vers la piste.

- Oh look she’s hot, commenta-t-il en envoyant un (léger) coup de coude à Bree pour attirer son attention. Come dance with me, s’enquit-il, et il lui saisit la main, attrapa son verre à cocktail et se dirigea vers la piste sur laquelle évoluaient exactement cinq personnes.

A few moment later

Il faisait chaud, la boîte s’était remplie depuis longtemps et Jo en était à son quatrième aller-retour vers le bar pour boire cul sec un verre débordant de glaçons. Il se fraya un passage parmi les corps mouvants en tenant haut les deux verres qu’il tenait et chercha activement des yeux la silhouette de Bree. Il n’eut pas trop de mal à la discerner, il n’y en avait pas beaucoup qui brillaient (littéralement) comme elle ; Jo la rejoignit, lui tendit son verre et se pencha vers son oreille.

- Don’t panick but there’s an old creep just behind you.

Il croisa justement le regard du grand-père un peu louche et se sentit nettement moins vieux maintenant qu’il constatait que des pères de famille de cinquante ans avaient échappé à la garde de leurs gosses pour venir serrer des filles trop jeunes.

Jo se sentait d’humeur possessive : pour une fois qu’il n’avait pas disparu dans la foule pour retrouver dieu savait quelle personne qu’il connaissait, il n’allait pas laisser quiconque embêter sa pote dans sa robe ridiculement courte. Il glissa une main dans le bas du dos de Bree et l’attira vers lui pile au moment où la musique basculait sur my humps de Black Eyed Peas.

- She’s with me, brailla-t-il à l’intention du type comme si le geste n’avait pas été assez clair.

L’autre n’insista pas et partit, Jo ne lâcha pas Bree pour autant. Il était trop occupé à danser pour ça, ou trop occupé à laisser sa main remonter le long du dos de la blonde alors qu’il sirotait son cocktail de sa main libre.

Il planait depuis un moment, peut-être qu’il avait un peu forcé sur l’alcool pour quelqu’un parti sans manger. La musique résonnait fort dans tout son corps et les spots lumineux l’hypnotisaient, encore plus lorsqu’ils passaient sur Bree et faisaient chatoyer les paillettes. Jo se pencha une nouvelle fois vers elle pour lui souffler à l’oreille :

- Hey listen, il esquissa un sourire amusé rien qu’à penser à ce qu’il allait dire. Is your name Summer?

Il ricana comme il l’avait fait à la moindre occasion depuis que l’alcool était monté, tourna légèrement son visage pour observer le profil de Bree.

- Cause you’re really hot, conclut-il dans un rire, ses lèvres effleurant l’oreille de Bree avant qu’il ne recule légèrement, souriant toujours avec toute la satisfaction du monde.

C’était loin d’être la première pick up line qu’il sortait à sa pote depuis le temps qu’ils étaient amis, or il en trouvait toujours de nouvelles et se faisait un plaisir de les dire à Bree pour la faire rire. Il le pensait cependant, qu’elle était hot, et c’était important de complimenter à ses amis, surtout quand c’était vrai.
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@Joseph Jane | août 2007

Tenter de garder l'air mécontent en face de Joseph et ses grands sourires d'imbécile heureux se révélait beaucoup plus compliqué que ce qu'elle avait anticipé. Pas qu'elle ne soit pas au courant qu'elle était parfaitement incapable de rester fâchée contre lui plus de trois minutes quand il prenait ses airs de golden retriever à qui on vient d'annoncer une promenade, mais tout de même elle espérait pouvoir être un poil moins influençable après que le gueux ait osé la laisser sans nouvelles, à se faire du soucis pour lui pendant deux très longues semaines. « Obviously, » Elle y croyait moyen Bree. Non en fait elle y croyait pas du tout, elle savait pertinemment qu'il lui mentait éhontément et que si elle lui en avait laissé l'occasion il aurait pris la fuite ce soir aussi. Le lâche. Mais il ne pouvait pas lui échapper indéfiniment, pas lorsqu'elle était si décidée à le faire abandonner le traitement de silence qu'il lui faisait subir. Puis elle était certaine qu'il serait revenu ramper vers elle (elle mélangeait à peine ses désirs et la réalité, rien de grave) à un moment ou un autre, elle en avait seulement eu assez de l'attendre.

Regard qui traîne un chouia trop longtemps sur la silhouette de Joseph lorsqu'il change de pantalon. Il n'y avait pas à dire, elle avait des idées de génie parfois Bree et elle ne regrettait absolument pas de l'avoir traîné faire les boutiques avec elle (pour lui surtout, il en avait plus besoin que n'importe qui d'autre de ses amis), parce qu'elle pouvait affirmer sans trop se tromper que le pantalon imitation cuir était certainement l'achat du siècle et la pièce qui lui allait le mieux dans son armoire des horreurs. Puis en plus d'avoir un très beau pantalon, il était surement la meilleure personne à avoir avec elle quand elle portait des robes un tout petit, riquiqui peu révélatrice, meilleur garde du corps, meilleur partenaire de soirée, meilleur ami tout court en fait, Bree elle était prête à lui faire toute la liste de ses qualités juste pour qu'il accepte de venir avec elle. « Okay keep going, » Risette ravie qui s'agrandit. « Well you're big, ad strong, and quite intimidating if you wanna. Très très utile en cas de sollicitation par des indésirables - And you're fun, and sweet, and the best dance partner, and I like to hang out with you, so clearly you're the best person I could wish to bring out with me tonight. » Elle énumère en le suivant (enfin elle fait un demi tour surtout) quand il part dans la salle de bain, air tout à fait innocent de meuf qui fait des compliments sans rien attendre en retour, parce que de toute façon il a déjà dit oui, donc c'est pas du tout intéressé ce qu'elle lui raconte, ça lui fait juste plaisir de lui faire savoir ce qu'elle pensait. « You ain't seen anything yet, » Sourire satisfait en s'agrippant à la main du brun. « Can't wait for the rest then. » Elle rétorque avant de les emporter loins des bois.

Ambiance nettement moins folle que prévue, la faute à l'autre idiot qui cède à tous les caprices de Bree beaucoup trop facilement aussi, une robe un peu décolletée à paillettes et c'était foutu Joseph n'avait plus de principes. Elle aurait dû le savoir en s'en servir plus tôt, tant pis elle va se contenter de le regarder dans le blanc des yeux en attendant que quelque chose de plus palpitant qu'un groupe d'ados assis sur un canapé avec un fond sonore pas trop mauvais se produise. « Hey! » Haussement de sourcil à l'interjection. « Told you I didn't ignore you, - Oh, yeah, right, my bad sorry. When you involuntarily avoided me for two fucking weeks, better ? » Elle corrigea, l'air blasé par la mauvaise foi dont il faisait preuve, franchement ridicule. Elle reste pas à ronchonner longtemps cependant, balaie la salle du regard avec l'espoir vain que la populace se soit ramenée plus tôt aussi, non ce n'était pas le cas, alors elle retourne son attention vers Joseph qui complimente sa robe, voilà c'est ça qu'elle aimait entendre Bree. « Yeah, really pretty, » Sourire au moins aussi étincelant que les strass qu'elle porte au brun. « Thanks baby. » Ton enjoué en baissant les yeux vers sa robe qui scintille sous les projecteurs, c'était presque dommage que ça soit elle qui la porte, elle aurait adoré pouvoir l'admirer toute la soirée. Quoiqu'elle pouvait compenser en contempler la chemise en lamé argent de Jo, qui si elle ne brillait pas autant que les paillettes, attirait tout autant le regard. « I like your shirt. » Elle souligna d'ailleurs, parce qu'il fallait le noter quand il s'habillait bien aussi.

« So kind of you, » Ça la fit rire. « I know, I'm adorable. » Puis elle avait à se faire pardonner son embarquement de force bien trop tôt de ce soir et son débarquement à l'improviste de la dernière fois aussi (elle n'avait aucun regret, elle se doutait seulement que lui n'avait pas tant apprécié). « A vodka martini, you? » Coudes posés sur le comptoir alors qu'elle examinait les bouteilles bien rangées sur leurs étagères. « A piña colada. » Répondu après une courte réflexion. Elle regarda l'arrivée de la serveuse comme celle du messi, portefeuille sorti pour régler leurs consommations. « It's gonna be a long night, » Elle attrape les verres que Joseph pousse vers elle, risette niaise qui se peint sur ses trait et tête qui s'incline légèrement sur le côté. « Yeah, but the company is great, so that's okay. » Lancé dans un gloussement à peine exagéré, elle aurait pu faire groupie dans une autre vie Bree tant elle savait si bien s'extasier sur ses potes, pas que ça soit très compliqué, ils étaient tous exceptionnels. « Cheers, » Elle leva son verre vers Joseph. « To your lovely dress, » Elle rigola une nouvelle fois. « And to you finally owning a decent pair of pants. » Elle ajouta, parce que s'ils en étaient à célébrer les garde robe, celle de Jo était définitivement celle qui méritait le plus de toast.

Un shot, deux shots, une gorgée de cocktail bien trop sucrée et elle rejeta ses cheveux par dessus son épaule, elle aimait beaucoup trop être le centre d'attention des gens Bree et peu lui importait que ce soit parce qu'elle était à peu près tout ce qu'il y avait à regarder là tout de suite. D'autant qu'il ne l'avait pas vu depuis quinze jours entiers, alors il pouvait la fixer autant qu'il voulait, elle s'en voudrait Bree si elle lui faisait détourner le regard et que d'un coup son meilleur pote ne se souvenait plus d'à quoi elle ressemblait. Puis en plus elle était sublime et ça serait un drame de priver quiconque de la regarder. « Oh look she's hot, » Paille entre les lèvres, prunelles qui se détachèrent instantanément de Jo pour se planter sur la fille désignée. « Waw. » Lâché dans un souffle. « Come dance with me, - Yes baby. » Elle accepta sans rechigner la proposition, se fichant bien qu'il n'y ait presque personne d'autre en train de danser, céda sa main au brun, verre dans l'autre et le suivit sur la piste.

[later that night]

Noyée au milieu de la foule qui s'était finalement décidée à arriver, la tête qui tournait un peu - beaucoup - depuis un moment, elle ne faisait pas attention à grand chose d'autre que la musique qui lui vrillait les oreilles, dégagea une mèche humide de son visage tout en regrettant de ne pas avoir pris un chouchou avant de partir. Visage qui s'illumina en voyant Joseph faire une apparition devant elle, pupilles qui passèrent du visage au papillon que la chemise ne cachait absolument pas, au verre que l'on lui tendait. « Thanks sweetie. » Crié à l'attention du brun en récupérant la boisson, il faisait chaud, il était très proche, elle avait soif. « Don't panick but there's an old creep just behind you. » Or how to panick someone in one sentence. Bree elle se tend d'un coup, ventre qui se tord en captant ce qu'il vient de dire et que le vieux il doit être là depuis un moment et que ce n'est peut être pas le seul. Elle se sent d'un coup trop consciente de son entourage, c'est qu'elle avait presque oublié que les gens ne savait pas se tenir devant une paire de jambes nues. Rapprochement pas du tout subtil de Joseph, elle inspire, expire, se détend lorsqu'elle sent une main dans son dos. Elle commençait à avoir l'habitude des comportements déplacés des inconnus Bree, trouvait cela de plus en plus insupportable à chaque fois et elle était plus qu'heureuse de ne pas être seule ce soir. « She's with me, » Elle sourit de plus belle en relevant le visage vers celui du brun, son bras libre allant entourer le cou de son pote. « Really ? » Elle demande, voix emplie de malice, daron malsain déjà oublié alors qu’elle se remet à danser en sirotant son cocktail, les doigts de sa main libre jouant avec les boucles qui pendouillaient dans la nuque de son meilleur ami, prunelles irrémédiablement attirées par le lépidoptère qui s’agitait sur la poitrine du garçon. C’était pas de sa faute, c’était juste sous ses yeux et souligné par la chemise brillante en plus.

« Hey listen, - Hmh.. » Regard qui se détacha du tatouage mouvant - vraiment, ce n’était pas juste l’alcool qui lui était monté à la tête - pour accrocher le sourire idiot de Joseph. Il pouvait parler, elle écoutait. « Is your name Summer? » Elle pouvait prédire la suite, elle commençait déjà à ricaner Bree. « No, why ? » Elle demande, attendant la suite de la pick up line de la soirée avec impatience, il ne l’avait encore jamais déçu avec son imagination débordante de charo since 1995. « Cause you’re really hot, » Et, sans surprise, elle éclata de rire à la chute. « I know. » Self-consciousness elle ne connaissait pas Bree et elle acceptait les compliments sous toutes formes, même en disquettes bidons, surtout ceux-là en fait. « But it’s your fault. You’re really not helping the temperature to fall down here. » Elle rétorqua très fière d’elle, comme il n’y avait pas de raison qu’il n’y ait que elle qui est le droit aux compliments alors qu’elle avait en face d’elle le mec le plus bg du nightclub. D’ailleurs il avait toujours été aussi beau ou c’était les autres qui étaient particulièrement banals ce soir ? Ou le mélange chemise ouverte, pantalon en cuir et alcool qui lui retournait soudainement le cerveau ? Est-ce qu’elle voulait vraiment savoir ? Non.

Elle avala une gorgée de sa boisson, fiwa un peu plus longtemps que nécessaire la mâchoire de Joseph, fascinée par les ombres créées par les spots. « Can we sit ? My feet hurts. » Elle n'avait plus vingt ans, danser des heures en escarpins devenait moins aisé que dans sa jeunesse, alors elle entraine son pote vers la banquette la plus proche avant de s'y affaler sans aucune grace, c'était réservé pour les diner avec mamie ou les débuts de soirée ces bêtises là, après un nombre trop élevé pour garder le compte de verres et avec des chausses pas prévues pour ses activités nocturnes elle ne s'embêtait pas s'asseoir correctement. « Wanna play a game ? » Question sortie de nulle part en se tournant vers Jo, elle s'accoude au dossier du sofa, regard rivé sur le brun. « I babysat my nephews the other day and the kids kept playing the yes or no game and now I think I'm obsessed with it. » C'était l'inconvénient majeur des enfants, ça faisait replonger dans des jeux depuis longtemps oubliés et comme elle ne pouvait décemment pas laisser sortir son esprit de compétition avec des gosses, elle devait se rabattre sur un opposant à son niveau.
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août 2007 @Bree Southwark


Jo s’était vraiment laissé avoir trop facilement, il connaissait Bree, ce n’était qu’une question de temps avant qu’elle remette sur le tapis ce qu’elle avait vu, pourtant il allait la suivre quand même ; ce n’était pas comme s’il pouvait lui résister de toute façon.

- Well you're big, and strong, and quite intimidating if you wanna.

Les cajoleries marchaient à cent pourcent avec lui, il esquissa un petit sourire en coin.

- Intimidating, really?

- And you're fun, and sweet, and the best dance partner, and I like to hang out with you, so clearly you're the best person I could wish to bring out with me tonight.

Ça partait drôlement loin. Le sourire de Jo flancha un peu, un pli discret se creusa entre ses sourcils.

- Don’t try to get in my pants, finit-il par dire, son sourire remit d’aplomb alors qu'il se félicitait d'avoir réussi à esquiver le moment gênant qu'était accepter des compliments sincères sans les tourner en dérision.

***

L’arrivée en boîte fut un peu décevante, ce qui n’était rien de surprenant vu l’heure indécente à laquelle Bree avait décidé de se pointer chez lui. Il ne comprenait pas trop pourquoi elle était venue si tôt, peut-être qu’elle avait eu peur de le rater, ils avaient quand même l’air malin maintenant, à être les premiers arrivés sur les lieux.

- Oh, yeah, right, my bad sorry. When you involuntarily avoided me for two fucking weeks, better ?

- Yeah, much better, rétorqua-t-il en se détournant parce que pour les deux prochaines minutes, il boudait.

Son agacement passa bien vite, de toute façon, il n’y avait personne à regarder dans la boîte outre Bree, il devait donc lui reparler illico.

- Thanks baby.

Jo sourit, le regard encore un peu perdu sur les paillettes de la robe, ce qui n’était pas très grave puisque Bree elle-même regardait sa robe.

- I like your shirt.

Les iris de Jo se posèrent sur son propre haut, il brillait aussi mais nettement moins ; Jo l’aimait quand même beaucoup parce qu’il lui allait bien au teint.

- You do? Pour une fois qu’elle appréciait quelque chose qu’il avait choisi tout seul. I like it too.

Le brun sourit avec ravissement, finalement, il ne regrettait plus du tout d’être venu : il se faisait offrir une tournée, c’était un avantage non négligeable. Il suivit des yeux la barmaid un instant avant de reporter son attention sur Bree. Elle lui avait manqué, il ne s’était passé que deux semaines certes mais il avait toujours eu l’habitude de la voir beaucoup plus. Maintenant qu’il y réfléchissait, il avait peut-être eu tort de ne pas lui faire plus confiance.

- Yeah, but the company is great, so that's okay.

Bree était bien une des seules à faire autant de compliments, mais sans doute qu’elle le faisait seulement parce qu’elle était gentille. Jo avait de la chance de l’avoir.

Il leva son verre et le fit tinter contre celui de la blonde, un sourire éclatant sur les lèvres. Ils auraient peut-être dû trinquer à deux semaines de silence enfin terminées mais comme Jo n’assumait pas vraiment et ne voulait surtout pas laisser voir qu’il avait honte de ce qu’elle avait vu, il préférait autant trouver autre chose.

- And to you finally owning a decent pair of pants.

Ça lui arracha un rire qu’il noya dans son cocktail, et enfin la soirée pouvait commencer.

***

Sa chemise avait perdu quelques boutons en cours de route, c’est qu’il faisait drôlement chaud au milieu de tous les danseurs ivres ; Jo avait le front et la nuque trempés, rien qui n’était vraiment dérangeant, surtout quand il avait deux verres remplis de glaçons dans les mains. Il en posa un sur sa tempe le temps de rejoindre Bree, lui donna son verre avec un grand sourire avant d’accrocher le regard d’un individu suspect. Il était garde du corps ce soir, c’était Bree qui l’avait dit, il la prit donc dans ses bras histoire de signifier qu'elle était avec lui, au cas où l'information n'aurait pas déjà été assimilée.

- Really ?

Peut-être que Jo était vraiment intimidating, le vieux tourna les talons avec un air assez mécontent qui n’impressionna guère le brun, il reporta plutôt son attention sur Bree qui n’avait jamais été aussi proche de lui qu’en cet instant.

Il se perdit dans le regard très bleu, particulièrement conscient de la main de Bree dans ses cheveux et du sourire sur ses lèvres. Il détourna les yeux lorsqu’il devint évident que c’était une mauvaise idée : Bree était hors d’atteinte, elle le lui avait bien fait comprendre et c’était très bien comme ça.

- Yes, dit-il en se penchant vers elle pour se faire entendre par-dessus la musique.

Elle était avec lui, amicalement bien sûr, c’était comme ça entre eux, des échanges de bague de fiançailles bourrés, des I love you platoniques – peut-être qu’il serait plus raisonnable s’il enlevait la main qu’il avait gardée dans le creux de ses reins. Tout était probablement plus raisonnable que se pencher encore plus pour lui souffler à l’oreille la disquette la plus pétée parmi toutes celles qu’il avait en tête.

Il obtint le résultat voulu, elle rit, Jo sourit fièrement.

- I know. But it’s your fault. You’re really not helping the temperature to fall down here.

Ça fit rire Jo alors que ce n’était pas si drôle, il était juste bourré et content d’être là. Il prit une gorgée de son cocktail avant de décider que Gangsta’s Paradise était la parfaite musique pour danser un slow et de nicher son visage dans le cou de Bree.

Il s’écarta à la fin de la musique (wannabe n’était pas propice au collé-serré), brailla les paroles toutes mémorisées religieusement et remarqua au milieu de tout ça que Bree le regardait.

- What? demanda-t-il.

- Can we sit ? My feet hurts.

- Sure!

Il la suivit vers les banquettes et s’assit à côté d’elle, à moitié affalé sur les sièges. Il vida les dernières gouttes de son verre et le posa sur la table la plus proche ; son bras passa sur le dossier derrière les épaules de Bree alors qu’il se mettait à phaser sur un couple de danseurs en considérant l’idée de s’allonger et de fermer les yeux.

- Wanna play a game ?

- Yes! toute idée de dormir s’envola, il se rapprocha un peu de Bree, toute son attention portée sur elle.

- I babysat my nephews the other day and the kids kept playing the yes or no game and now I think I'm obsessed with it.

- Okay first, I wanna babysit them too, commença-t-il. Second, I start.

Il fronça un peu les sourcils sous la concentration, c’est que son esprit se battait contre lui-même pour ne pas partir dans toutes les directions et perdre de vue son objectif (trouver une question pertinente).

- Are you drunk?

Il avait les yeux qui brillaient et un sourire gravé sur les lèvres ; sa main se rapprocha subtilement des cheveux de Bree qu’il s’amusa à enrouler autour autour de ses doigts. Il ne savait pas trop si elle s’en rendait compte, lui-même s’en rendait à peine compte, tout captivé qu’il était par le joli visage de Bree.
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(le jour où tout à basculé)
@Joseph Jane | août 2007

Raison tout à fait valable de venir chercher Joseph pour le tirer avec elle en boite, en plus du fait qu'il lui manquait horriblement depuis deux semaines (y'avait pas idée d'éviter ses potes comme il le faisait aussi, Bree elle était au bout de sa vie là) elle avait grandement besoin d'un garde du corps, comme ses robes de pétasses anglaises avaient tendance à attirer les gros lourds comme la lumière attirait les moustiques. « Intimidating, really? » Elle acquiesça vivement en continuant de lister toutes les qualités qu'elle pouvait trouver à Joseph - soit beaucoup, parce que si lui refusait de les voir, elle se devait bien de le faire à sa place - méthode testée et approuvée pour le convaincre de faire un peu tout ce qu'elle voulait. Sourire toujours aussi lumineux sur le visage en regardant son meilleur ami, deux doigts de se mettre à lui pincer les joues parce qu'il était adorable quand même quand il ne savait pas quoi répondre, quoi qu'il avait toujours eu l'air adorable pitchoun. « Don't try to get in my pants, » Ça la fit ricaner. « Stop lying, you would love that. » Elle rétorqua avant de l'embarquer en ville.

[...]

Personne à part eux et un groupe d'ado, très bien, ils auraient pas dû venir aussi tôt aussi. Mais ce n'était pas de sa faute (pas entièrement) c'était l'autre là qui était trop facilement manipulable aussi, Bree elle ne s'attendait pas à ce qu'il la suive aussi facilement après tout ce temps (une éternité si on lui demandait son avis). « Yeah, much better, » Elle en avait presque oublié à quel point il pouvait être agaçant lorsqu'il s'y mettait d'ailleurs, ce n'était pas ce qui lui avait le plus manqué ca par contre. Regard blasé lancé en direction du brun, qu'il détourne le regard oui, c'était de toute façon lui qui était en tort. Elle ne resta pas agacée longtemps cela dit, comme il avait fini de faire sa mauvaise tête et complimentait sa magnifique robe et Bree elle fut encore plus ravie de son choix de tenue pour la soirée, elle ne mettait pas ce genre de robe pour qu'on ne les remarque pas. Blonde qui retourna le compliment, il le fallait comme pour une fois Jo était bien habillé (ok, elle faisait un tout petit peu de mauvaise foi, il savait porter des vêtements décents en soirée) et qu'elle passait trop de temps à critiquer ses vêtements le reste du temps, elle pouvait bien lui laisser savoir lorsqu'il faisait les choses bien. « You do? » Regard qui glissa sur la silhouette du brun, sa chemise scintillante et le pantalon. « Yes, I do. » Elle aimait beaucoup même. « I like it too. » Joseph paraissait ravi et Bree elle avait son sourire qui lui mangeait toujours plus le visage, elle avait vraiment bien fait d'insister pour le voir, ça lui avait manqué les soirées avec lui.

[...]

La chaleur était étouffante sur la piste de danse et elle n'avait aucun regret quant au fait de ne porter que très peu de tissus sur elle, franchement best décision de sa soirée ça aussi, entre autre, elle en avait eu pleins des idées excellentes ce soir. En fait elle n'avait que ça tout le temps Bree, comme d'avoir Jo pour chasser les types louches qui traînaient trop près derrière elle, un coup de génie ça encore, bravo elle. Puis en plus de lui servir de protection rapprochée, il apportait à boire, ce qui est une nécessité non négligeable à ce moment-là, et il faisait un tableau particulièrement agréable à regarder ce soir. Ce qu'elle ne se gêna donc pas de faire quand il la rapprocha de lui, elle mettait totalement ça sur tout l'alcool bu et les vêtements qui la suppliait de regarder (non mais le pantalon quoi, c'était pas possible d'avoir un pantalon aussi wow, fallait pas qu'elle baisse trop les yeux Bree, jamais elle les relèverait sinon), puis des tatouages qui bougeaient tout seuls aussi, c'était captivant tout ça. Blonde qui passa automatiquement une main dans les boucles brunes pour jouer avec, c'était tout doux elle aimait bien. « Yes, » Ca aussi elle aimait bien, alors elle lui sourit de nouveau.« Cool ! » Elle s'exclama joyeusement, avant qu'elle ne se mette à rire, les disquettes nulles avaient déjà tendance à la faire la faire rire de base, mais alors là, avec les mélanges de cocktails qui lui faisaient tourner la tête, elle la trouvait particulièrement hilarante. Regard accrochant celui de son pote et en plus d'être hot Bree elle avait chaud et pas seulement à cause de la foule qui dansait autour d'elle. C'était la faute de la main qui traînait depuis trop longtemps dans son dos, le visage qui vint se lover dans son cou et juste Joseph bien trop près d'elle. Elle aurait dû s'écarter, mais ils n'étaient plus à une ambiguïté près alors elle n'en fit strictement rien pour autant, se contentant de se laisser porter par la musique.

« What? » Jusqu'à ce qu'elle en ait marre, ou plutôt que ses pieds en aient marre et qu'elle décide qu'elle voulait aller s'asseoir. « Sure! » Bree s'arracha à la contemplation du profil de son meilleur ami pour le traîner sur une banquette, elle avala une gorgée de son cocktail après avoir pris ses aises sur le canapé, s'enfonçant un peu plus contre le dossier, rien à voir avec le bras de Jo derrière elle, obviously. Elle réfléchit deux secondes à ce qu'elle pourrait bien faire pour ne pas s'ennuyer trop longtemps, idée de génie qui lui vint à l'sprit et qu'elle s'empressa de partager avec le brun. « Okay first, I wanna babysit them too, » Elle comprenait tout à fait. « You're welcome to come next time if you wanna. » Les gamins seraient forcément ravis d'avoir une personne de plus avec qui jouer. « Second, I start. - Fine. » Répondu en vidant sa boisson. « Are you drunk? » Prunelles qui passèrent du verre qu'elle venait de poser sur la table à Joseph. « Maybe a little bit. » Vraiment pas tant que ça, trois fois rien, elle répondit avec un rictus extrêmement fier en direction du garçon. Regard qui dévia légèrement vers la main qui jouait avec ses cheveux, avant de retourner sur son propriétaire. qui la fixait, elle allait rougir. Bree qui glissa imperceptiblement sur la banquette vers Joseph, finit avec un genou sur les cuisses de son ami, ses doigts allant dessiner des arabesques sur le bras du garçon, est-ce que c'était volontaire ? Probablement oui. Bree elle avait du mal à rester concentrée, les prunelles passant du visage de Joseph au papillon qui battait des ailes sur son torse, c'était mesmerizing. « Do you wanna kiss me ? » Elle demanda en se redressant, regard tombant inévitablement sur les lèvres du brun, peut-être qu'elle était un peu plus qu'a bit drunk, ou alors son pote avait glow up en deux semaines, ou alors elle ne devait pas être séparée de lui aussi longtemps, mais, wow.
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(le jour où tout à basculé)
août 2007 @Bree Southwark

cw. kissing

Aurait-il aimé que  Bree veuille get in his pants ? Peut-être, dix ans en arrière, quand rien ne semblait plus important que collectionner les conquêtes. Ça n’avait pas beaucoup changé depuis certes, mais Bree était passé du côté inaccessible de la frontière : c’était sa pote, Jo se connaissait, les histoires de cul finissaient toujours mal. Il s’était donc contenté de ricaner à la réponse de la blonde puis de la suivre dans cette boîte de nuit encore déserte. Avantage : ils n’avaient pas à faire la queue, inconvénient : il n’y avait pas un chat.

Il ne fallut que quelques heures pour que le nightclub se transforme en foret amazonienne avec autant de corps grouillants qui rendaient l’atmosphère humide et suffocante. Jo n’en avait pas moins fini collé à Bree pour un slow à contre-temps de la musique ; peut-être qu’il avait surtout la tête qui tournait et les paupières lourdes, et peut-être qu’il voulait juste s’appuyer sur quelqu’un qui s’avérait être Bree, puisqu’elle était la seule à être là. Personne ne le saurait jamais.

Personne ne saurait jamais non plus si le bras qu’il avait calé sur le dossier du sofa, juste derrière les épaules de la blonde était arrivé là par hasard. Jo était toujours partant pour les jeux quelconques, surtout si ça lui évitait de piquer du nez parce que la banquette était de tout confort et que l’alcool le rendait somnolent. Il fixait un peu Bree alors qu’elle exposait son idée, les paillettes sur ses cils et ses sourcils chatoyaient sous les projecteurs et Jo trouvait ça joli.

- You're welcome to come next time if you wanna.

- Cooool.

Il sourit, ravi de l’invitation avant de se mordiller la joue à la recherche d’une question pertinente sur laquelle embrayer. Il rama un peu, son cerveau faisait une fixette sur une seule question et refusait d’en chercher d’autres, il cessa de lutter après quinze secondes : il n’était pas du genre à s’acharner pour rien.

- Maybe a little bit.

Ça fit bêtement rire Jo dont les doigts étaient toujours occupés à jouer avec les cheveux à la base de la nuque de Bree. Le mouvement qu’elle fit vers lui ne lui échappa pas, ses iris se posèrent un instant que le genou qui venait de se poser sur sa cuisse puis revinrent sur le visage de Bree.

Il avait plus que jamais envie de la toucher, peut-être parce que quelque chose dans l’ambiance avait changé et qu’il s’était retrouvé dans cette situation un nombre suffisant de fois pour savoir où ça risquait de mener. Sauf que ça ne pouvait pas y mener. Et il devait faire erreur, Bree et lui, ça n’avait jamais été comme ça, ça ne pouvait pas avoir changé du jour au lendemain.

Le brun ôta sa main des cheveux blonds, lutta contre la soudaine absence d’occupation en jouant avec ses bagues tandis que son bras reposait toujours sur le dossier. Sa respiration connut un sursaut au contact des doigts de Bree sur son bras et il dut résister à l’urgence de se rapprocher d’elle encore plus qu’il ne l’était déjà. Jusqu’alors, il n’avait jamais eu de mal à garder une distance toute platonique avec sa meilleure amie, les limites avaient toujours été claires, il savait comment elle fonctionnait et quand ses marques d’affection n’étaient pas romantiques. Ce soir la frontière était plus floue que jamais et Jo nageait en pleine confusion, ses désirs se mêlaient à l’alcool (les deux n’avaient jamais fait bon ménage) et aux sentiments qu’il avait pour elle. Sentiments amicaux, bien sûr.

- Do you wanna kiss me ?

La musique était forte, ça laissait une marge d’erreur possible, Jo se pencha vers elle alors qu’un "what?" franchissait ses lèvres.

Il avait bien compris la question.

Lorsqu’il regarda à nouveau Bree dans les yeux après s’être un peu redressé, ce fut pour croiser son regard qui ne cillait pas. Jo sourit, un peu gêné, très incertain, il se frotta le nez de sa main libre et eut un petit rire nerveux. Il avait détourné le regard.

Ça sonnait comme un move qu’il aurait pu faire, pour mettre quelqu’un mal à l’aise ou faire une blague ou seulement pour passer du flirt au concret, mais Bree ? Si c’était une blague ou un genre de piège qu’elle lui tendait … Il releva les yeux et soutint son regard un instant. Elle avait rarement eu l’air aussi sérieuse.

- I might, répondit-il avec une brève hésitation.

Et ses yeux tombèrent tout naturellement sur ses lèvres ; dans sa tête, le might se transforma en yesyesyes et son cœur prit le parti d’accélérer brusquement lorsqu’il reprit conscience de la main de Bree sur son bras et de la chaleur qui émanait d’elle.

Fuck friendship.

Elle voulait ce baiser, dieu savait que lui aussi, alors quoi, il allait se la jouer timorée sous prétexte que pas l’un n’avait les idées claires ? Certainement pas son genre. Il ne pensa pas un instant aux conséquences, ne s’attarda pas une seconde sur ce que ça impliquerait demain : il y avait une fille incroyable à moitié lovée contre lui, il n’était pas assez (ou peut-être qu’il était trop) stupide pour la laisser lui glisser entre les doigts.

Ses lèvres se posèrent sur celles de Bree avec une certaine hésitation, pour leur laisser le temps à l’un comme l’autre de se rétracter – elle ne le repoussa pas (il l’aurait plus mal pris que jamais), au contraire, ça encouragea Jo dans sa voie. Sa main gauche glissa dans les cheveux de la blonde, l’autre courut le long de sa cuisse avec avidité avant de s’y arrêter alors que les lèvres de Jo investissaient celles de Bree avec plus de fièvre.

Les fois où il avait pensé à l'embrasser s'emmêlèrent dans sa tête et se condensèrent dans ce moment : son imagination avait bien fait le taffe, c'était aussi bien que dans ses pensées. Quoiqu'il ne pensait plus, du moins, il ne pensait plus à rien d'autre que Bree. Bree dont le souffle se mêlait au sien, Bree et ses doigts sur sa peau, Bree et sa robe ridicule qu'il mourrait d'envie d'ôter du passage.
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(le jour où tout à basculé)
@Joseph Jane | août 2007

cw. conso d'alcool, kissing.

L’élévation exponentielle de la température avait été proportionnelle au remplissage incessant du nightclub depuis le début de la soirée. Bree elle n’était personne pour s’en plaindre, plus qu’à l’aise à danser au milieu des autres corps en mouvements, à peine dérangée par la pellicule de sueur qui rendait la peau pégueuse, ne prêtant attention à rien d’autre que la musique qui résonnait trop fort dans son crâne. Et à Joseph qui revenait avec de quoi empêcher sa déshydratation aussi. Voilà, elle avait son meilleur ami pour s'occuper de penser au reste, du genre creepy unwanted old men (ou juste les men en fait), à sa place, vraiment très pratique. Puis Bree elle ne plus à grand chose d’autre qu’à Joseph tout court lorsqu’il finit encore plus collé à elle que jamais. Jo et son visage dans son cou. Jo et son papillon à l’air. Jo et son pantalon indécent. Jo et ses disquettes pétées. Jo et la main qu’il avait laissé contre  la peau nue de son dos. Joseph et waw elle allait s’arrêter là avant de complètement oublier qu’il s’agissait de son bff et que toute relation autre que platonique avec lui ne l’intéressait pas.

Tout comme la raison pour laquelle elle s'enfonçait autant dans la banquette c'était parce qu'elle était hyper confortable et non parce que le brun avait son bras juste derrière elle. « Cooool. » Il était content, alors ça la fit sourire, d'autant plus qu'elle savait que les enfants seraient contents aussi, donc Bree elle ne pouvait être qu'encore plus heureuse. Elle attendit qu'il trouve une question à lui poser, avalant une gorgée de cocktail et ne faisant aucun geste pour dégager les doigts qui vinrent jouer avec ses cheveux. Moue innocente en répondant, elle n'était pas si ivre que ça (si, même plus), Bree elle eu le regard qui dévia (encore) vers le tatouage dessiné sur le torse de Joseph - ce n'était pas que de sa faute, l'animal ne demandait qu'à être regardé aussi - avant de remonter vers le visage du brun. Peut-être qu'elle s'était rapprochée en pleine conscience de lui, ou pas, personne ne saurait, puis surtout personne ne se poserait la question, elle était du genre tactile Bree, ce n'était pas un secret d'état, alors il n'y avait rien de tellement surprenant à ce qu'elle se décale jusqu'à se retrouver à moitié sur les genoux de son pote. Ça avait toujours été facile d'être tactile avec Joseph en plus, naturel même de l'embrasser (sur les joues) ou de le prendre dans ses bras dans n'importe quelles situations, aucune ambiguïté non plus. Ils étaient amis et Bree elle accordait bien trop d'importance aux amitiés pour les profaner avec quelque chose d'aussi stupide que du sexe, surtout pas avec lui.

Mais elle n'était qu'humaine Bree, n'avait plus tellement les idées claires à cette heure de la nuit et avec un garçon aussi beau (elle était souvent de mauvaise foi, mais même elle ne pouvait pas trouver Joseph moche) que son meilleur ami en face d'elle, qui n'aidait pas du tout à garder la tête froide avec sa chemise de débauché et son pantalon qu'elle n'aurait surement pas dû lui acheter en fin de compte et ses lèvres qui attiraient un peu trop le regard et faisaient poser des questions stupides. Ou alors c'était d'avoir été séparée de lui trop longtemps. Ou le mélange de tout ça. Ça n'avait pas tellement d'importance, Bree tout ce qu'elle voulait c'était Joseph près d'elle, pour toujours, parce qu'elle avait cru le perdre et que ce n'était pas une option envisageable. "what?" Blonde qui continuait d'effleurer le bras de Jo du bout des doigts, prunelles s'arrachant à la contemplations de la bouche de son ami pour accrocher son regard, aucune hésitation dans la voix lorsqu'elle répéta sa question, elle ne pouvait pas être plus sérieuse qu'en cet instant Bree. Bree ne le quittait pas des yeux et quand il se détourna, son estomac se tordit d'inquiétude, la réponse lui avait pourtant paru si simple pour lui qui, elle le savait, ne semblait pas comprendre d'autres marques d'affections que les contacts physiques. « I might, » Le cœur fut pris de palpitations, les doigts s'immobilisèrent sur le bras de Joseph et un sourire vint illuminer son visage. « Just might ? » Elle réussit à articuler malgré la gorge devenue soudainement sèche. Bree elle voulait definitely qu'il l'embrasse et peu importe que ce soit probablement l'alcool qui parlait, ou que ce soit une des idées les plus stupides qu'elle ait eu depuis un long moment, parce qu'elle aurait tout le temps du monde demain pour se dire que c'était idiot et se chercher des dizaines d'excuses pour expliquer la brusque disparition de ses convictions.

Là tout de suite elle n'avait que très peu la tête à se soucier de ce qu'il se passerait plus tard, elle n'avait que Jo et sa bouche et son envie (besoin) de lui faire savoir qu'elle tenait à lui dans ses pensées. Puis elle n'eut plus rien en tête du tout lorsqu'elle senti les lèvres de Joseph se poser timidement sur les siennes et son cœur fit une nouvelle embardée. Ses doigts se crispèrent sur le bras de Jo,quand son autre main alla se perdre dans les boucles brunes, un frisson lui remontant le long de la cuisse sous la caresse de Joseph, alors qu'elle répondait avec ferveur au baiser de son meilleur ami. Elle en viendrait presque à regretter de ne pas l'avoir laisser faire ça plus tôt, des années à revendiquer le non romantisme de leur relation, pour qu'elle entre en tachycardie et que toute pensées cohérentes quittent son esprit à l'instant où il l'avait embrassé, c'était terrible and she couldn't care any less. Parce qu'elle avait les lèvres de Joseph sur les siennes, et ses mains sur sa peau et que juste comme ça il avait fait s'envoler toutes les angoisses qui la tiraillaient depuis des jours (semaines même), il était là, il allait bien, tout se passerait bien.

Le souffle court, elle se détacha de Joseph, ne se décala pas tellement du garçon pour autant, les doigts toujours emmêlés dans les mèches de cheveux avec lesquels elle continuait de jouer et le regard n’osant pas croiser celui de Jo. « I really missed you. » Elle marmonna en relevant brièvement les yeux vers lui, comme si elle avait besoin d’une excuse pour justifier ce qu’il venait de se passer. Elle avait définitivement besoin d’une justification, elle n’était pas censée avoir juste envie d’embrasser son meilleur ami sous le simple prétexte que “fuck he’s really hot dressed like that tonight”. Peut-être qu’elle devrait s’éloigner aussi, en plus de se chercher des excuses, peut-être qu’elle devrait arrêter de triturer les cheveux de Jo aussi mais c’était nerveux maintenant et elle n’avait pas envie de chercher quelque chose d’autre pour occuper ses mains. Et peut-être qu’elle devrait arrêter de regarder les lèvres de Jo et qu’elle devrait se concentrer sur autre chose que la chaleur de la main posée sur sa cuisse, mais son cerveau venait de poser ses rtt et prendre des décisions rationnelles relevait de l’impossible à ce stade.
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