Après l'école, j'attrape mon vélo et je descends la rue à toute vitesse. J'aime bien sentir le vent dans mes cheveux. Il se glisse sous mes vêtements, rafraîchit ma peau, me donne l'impression de voler. Est-ce que c'est ça, être un oiseau? Je lâche le guidon pour étendre les bras. Je suis un condor des Andes et je suis le plus grand rapace qui existe sur Terre. J'ai un col de plumes blanches comme de l'ivoire et des ailes noires comme la nuit. Je surveille mon environnement à la recherche d'une carcasse. Je vole très haut, et mon nid se trouve--

Je tombe sur le bitume après avoir fait un vol plané. Mon crâne résonne comme un instrument de musique, et il me faut quelques secondes pour rassembler mes pensées. Je me relève lentement et je ramasse mon sac à dos qui est tombé, puis relève mon vélo. Ma jambe me fait mal, alors je me contente de boitiller en le tenant à bout de bras.

J'arrive au refuge sans être en retard. Je sécurise mon vélo et je vais à l'intérieur - la soudaine vague d'air conditionné qui s'abat sur moi me fait du bien. "Oh my God, Cal, what happened?!" Rafaela me saute presque dessus en voyant mon menton esquinté et mon pantalon qui s'est troué au niveau de mon genou. Elle panique à l'idée que je fasse une concussion et l'autre manager, Malachi, a lui aussi l'air vaguement inquiet. Je leur explique que je vais bien, et je laisse Rafaela désinfecter mes plaies quand elle insiste, même si je n'aime pas la sensation de ses doigts sur ma peau. J'insiste pour pas qu'elle appelle Maman, ou Jesse, et je soupire de soulagement quand elle me laisse enfin aller dans les vestiaires.

Camilla est déjà là. Ça fait quelques mois qu'on travaille ensemble. C'est Maman qui a dit qu'elle en avait marre de me voir tourner en rond à la maison après l'école et qui a insisté pour que je trouve un petit boulot. Ça ne paye pas beaucoup, mais ça m'occupe, et je passe toute la journée avec des animaux. J'aimerais bien qu'on ait des condors au refuge mais je crois que c'est impossible...

"Hi." Je retire ma veste et me change rapidement pour mettre le t-shirt bleu criard du refuge. C'est en coton, au moins ça ne gratte pas. Je me tourne de nouveau vers Camilla quand j'ai fini, et je pointe du doigt le pansement à l'effigie d'un ourson que Rafaela m'a collé sur le menton (c'était ça, ou un lion, et même si c'est un beau félin, je n'aime pas les lions, je préfère les lionnes, elles sont tellement fortes et indépendantes, même si c'est vrai que les crinières des lions ont l'air très douces). "I fell." Je crois qu'on est pas très forts pour parler, Camilla et moi, mais qu'importe, l'important c'est qu'on se comprend. Ma main retombe, et je fronce les sourcils. "Say, Cam, do you think we could ever take birds of prey in? Like... I don't know....... condors?"

Cam arrive toujours un peu en avance au refuge, quand personne d'autre n'est encore là et qu'elle peut se changer sans qu'on la regarde. Elle veut pas qu'on remarque les traces sur ses bras, elle veut pas qu'on la remarque tout court. Ca fait quelques mois à peine qu'elle a pris ce ptit boulot après les cours, depuis que son père adoptif a perdu son travail tout va mal. Ses parents - si elle peut les appeler ainsi mais souvent Cam y arrive pas, pas en pensée - se disputent tout le temps, y a des cris et le bruit du verre qui se casse par terre ; ce qui est idiot si on lui demande son avis parce qu'ils ont pas d'argent pour en racheter (mais personne lui demande son avis). Alors, elle a pris le premier truc qu'elle a trouvé, c'était soit ça soit un boulot pourri dans un café mais ça voudrait dire parler aux gens et Cam aime pas ça. Au moins, maintenant elle a une excuse pour rentrer tard et ce qu'elle ne donne pas à Jane elle peut l'utiliser pour s'acheter du matériel de dessin. Cam a rien besoin d'autres.

ils sont plutôt gentils là-bas, Rafaela et Malachi semblent vraiment aimer leur travail et les animaux sont peut-être les seules créatures vivantes qui ne la dérangent pas, qu'elle laisse approcher sans ce mouvement de recul involontaire et incontrolable. Ca lui plait pas d'être comme ça, mais Cam sait pas faire autrement. Plus depuis l'été dernier.

Caliban la rejoint, elle le connaît pas bien et souvent elle sait pas quoi lui dire mais ils l'embêtent pas comme les autres. "Hey." qu'elle répond doucement, un petit murmure qui se coince dans sa gorge alors qu'elle ferme le casier où il y a toutes ses affaires. Quand elle se retourne, le garçon lui montre son pansement. "I fell." We all do, elle voudrait répondre. On tombe tous et on se relève et on a des égratinures ou des cicatrices et parfois on sait plus comment avancer. Parfois, c'est difficile de se relever. Mais elle dit pas tout ça, à la place elle glisse une main dans ses cheveux et dit "Nice patch." Les grands yeux de Cam suivent le mouvement du bras de Cal qui retombe puis remonte jusqu'à ses lèvres "Say, Cam, do you think we could ever take birds of prey in? Like... I don't know....... condors?" Un sourire coule sur ses lèvres, elle sourit plus trop, n'a jamais été une gamine souriante même avant ... avant ça. Il a toujours des questions qui semblent venir de nulle part, elle aime bien ça. "I don't know. Are there even condors here?" Il doit savoir la réponse. Mais après une brève réflexion elle ajoute tout de même. "Rafaela told me that birds are difficult creatures to take care of though. Too fragile. Maybe it wouldn't be the best idea." Cam dit ça très sérieusement, parce qu'elle a pas l'impression qu'il plaisante et qu'elle aimerait pas qu'on ne prenne pas au sérieux une de ses questions.

Elle trouve ça dommage qu'il y ait pas trop d'oiseaux au refuge, leurs plumes sont douces et ils ont une façon de regarder le monde avec des grands yeux surpris. Parfois, Cam passe plusieurs minutes en face d'un des animaux dont ils ont la garde comme si elle pouvait tenter de les comprendre. C'est simple un animal, et ça peut pas décevoir, ça peut pas trahir, ça peut certainement pas mentir. "Why do you ask?" demande-t-elle, un peu curieuse. Parce que même si sa question est impromptue et surprenante, elle sait que Caliban ne demande jamais rien sans raison. Ou peut-être qu'elle se trompe. Pendant longtemps, elle a cru qu'elle avait un bon instinct, jusqu'à ce qu'elle comprenne qu'elle se fourvoyait complètement. Le doigt dans l'oeil comme on dit.

Camilla ne sourit pas souvent, alors je pense que c'est une grande victoire quand ses lèvres se tordent légèrement, maladroitement, à mon adresse. Elle ne se moque pas, elle n'est pas du genre à se moquer, pas du tout même. Au contraire, elle répond à chacune de mes réponses avec sérieux et j'aime ça. À part Jesse, personne ne fait ça... "I don't know. Are there even condors here?" Je fronce les sourcils. "No....." Mais en même temps, il n'y a pas non plus de tortues natives d'ici, et pourtant ils en ont pris une dans le refuge, parce que quelqu'un l'avait achetée mais ne savait plus comment s'en occuper et l'avait abandonnée dans les toilettes - du moins, c'est la théorie de Malachi. Peut-être qu'il y a un fan de condors dans le quartier, on sait jamais... "Rafaela told me that birds are difficult creatures to take care of though. Too fragile. Maybe it wouldn't be the best idea." Je fais la moue mais je hoche la tête. J'imagine qu'elle a raison. "Fragile things are scary," je lui réponds lentement. Je pense aux verres et aux assiettes et aux vases que j'ai cassés à la maison à la grande colère de Maman. Maintenant, j'ai peur quand je fais la vaisselle. Les choses fragiles se brisent si facilement...

"Why do you ask?" Je referme la porte de mon casier et me tourne vers elle. "I like them a lot. They're so big. They're bigger than this." Je me mets au milieu de la pièce pour avoir de la place et je tends mes bras sur les côtés pour signifier l'envergure d'un condor. "Three meters, even more. They can be very scary. But I think they're beautiful. I never thought they could be fragile." Je fronce les sourcils. Quelque chose qui fait peur, qui est beau, qui est fragile - on dirait une anomalie. "They live in Latin America though so you're probably right, we wouldn't get them here." Je laisse tomber mes bras avec un air un peu contrarié. J'adore les animaux, j'adore en apprendre plus sur leur histoire, leurs habitudes, leurs régimes. Je pense que Cam aussi, elle aime les animaux. Un jour, je l'ai vue nourrir un petit chaton aveugle et elle lui parlait tout doucement pour lui rassurer et l'endormir. Je ne crois pas qu'elle m'a vu la regarder. J'y repense souvent, le soir quand je n'arrive pas à dormir. J'imagine sa voix et j'imagine les mots inaudibles qu'elle disait au chaton, et je revois comment sa mèche de cheveux tombait sur son front, séparant son visage en deux.

"Sometimes, they can fly for hours and barely bat their wings." C'est plus fort que moi, les informations sortent d'entre mes lèvres sans que je parvienne à les retenir. Tout le monde dit que c'est agaçant mais Cam ne s'est jamais plainte, même la fois où j'ai parlé pendant une heure entière sans m'arrêter des habitudes des lynx canadiens. "I wish I could fly. I was on a plane once. It was very scary. But maybe it's less scary when you're the one doing the flying." J'hoche la tête d'un air sérieux. "It's all about control."

Avant, Camilla était capable d'avoir des semi-conversations avec d'autres êtres-humains pendant plusieurs heures. Du moins, elle arrivait à donner le change, à prétendre que c'était pas so freaking hard pour elle forcer les mots à sortir de sa gorge, comme s'ils y étaient continuellement englués. Maintenant, c'est pire que tout. Elle a perdu une amie pour lui avoir raconté ce qu'il s'était passé cet été, une autre à cause de son silence et l'ado s'est éloignée du reste d'elle-même ; parce que si c'est ça l'amitié, ça vaut pas les coups au cœur et les larmes aux yeux. C'est trop injuste, parce que c'est lui le responsable mais c'est elle qui en subit les conséquences.

Alors, elle a dit au revoir à tout ce petit monde et elle ne parle ces temps-ci qu'à son frère adoptif, Rafaela, Malachi et Caliban. Sur les doigts d'une main se comptent les gens qu'elle laisse approcher de cette bulle qui l'entoure. It's safer this way.

Avec Caliban, c'est presque simple. Parce qu'il dit des choses comme si c'était des faits du style "Fragile things are scary," et elle se dit pas qu'il y a  soixante sous-entendus derrière ou qu'elle va devoir passer tout son temps à sur analyser ses propos. Parce qu'il dit ce qu'il pense sans détour et c'est tout ce qu'elle demande. Elle se demande tout de même si elle-même est une petite chose fragile ? Sa main droite se frotte à son bras, recouvert d'un t-shirt à manche longue sous l'habit du refuge. Mais elle lui pose pas la question.

De toutes façons, ils sont déjà passés à autre chose.

"I like them a lot. They're so big. They're bigger than this." Caliban se met au milieu de la pièce et avec n'importe qui d'autre, la jeune fille aurait reculé de quatre pas en dissimulant une réaction de sursaut ; avec lui, Cam se contente de l'observer, vraiment. Quand il est comme ça, elle se dit qu'elle aimerait bien le dessiner. Mais n'a jamais osé lui demander. C'est pas trop une passion qu'elle partage ouvertement malgré les nombreuses taches de couleur qui maquillent souvent ses mains.  "Three meters, even more. They can be very scary. But I think they're beautiful. I never thought they could be fragile. They live in Latin America though so you're probably right, we wouldn't get them here." "Sometimes, things make themselves scary because they are fragile. to frighten potential threats you know," qu'elle répond du tac au tac en révélant bien plus qu'elle le voudrait sur ses propres mécanismes de défense. En haussant une épaule qui vient faire rebondir ses longs cheveux, Cam se met en chemin vers la partie où ils gardent les animaux. Une routine est installée depuis les quelques mois qu'ils ont commencé : nourrir les animaux, soigner ceux qui en ont besoin, checker les potentielles blessures et accueillir leurs nouveaux compagnons s'il y en a. C'est pas très éloigné des familles d'accueil dans lesquelles on l'a longtemps trimballée mais avec beaucoup plus d'humanité. Et un sentiment d'appartenance comme elle en a jamais connu auparavant.

Ils ne sont pas encore sortis que Cal reprend, interrompant la marche de Cam. Etonnamment, il ne l'agace jamais, elle en est la première étonnée. Au contraire même, il a toujours des choses intéressantes à partager et il fait avec une telle ouverture et honnêteté qu'elle se prend à l'envier parfois. "Sometimes, they can fly for hours and barely bat their wings." Cam l'écoute, comme souvent. Elle pourrait même l'écouter pendant des heures encore. Une fois, il lui a parlé de toutes les différences qu'il avait remarquées entre les chats du refuge, et elle a trouvé ça impressionnant. Peut-être qu'elle le lui a dit, elle s'en souvient plus. "I wish I could fly. I was on a plane once. It was very scary. But maybe it's less scary when you're the one doing the flying. It's all about control." "Yeah. I get that. I don't like this feeling when I'm losing control. But I guess than flying would be like losing control while still being in control? I don't know. Sometimes I go on the big hill up north and I open my arms like that" Elle lève ses bras à son tour en fermant les yeux. "and I imagine I can fly." et que le vent vient tout emporter sur son passage, la peur et la colère, les cicatrices visibles et invisibles, les souvenirs et les trous noirs ne laissant sur sa peau que ce qu'elle était avant et ce qu'elle espère un jour retrouver. Et puis elle ouvre les yeux. "And then I open my eyes..." en secouant la tête, Cam ajoute après coup "Anyway, maybe it's silly. Are you coming? We're gonna be late. You can tell me more about everything on the way."

Quand Cam l'écoute, c'est un peu comme lorsqu'elle est sur cette grand colline, et ses paroles telles le vent emportent tout sur leur passage.

Sometimes, things make themselves scary because they are fragile. to frighten potential threats you know. Comme les queues gonflées des chats qui sursautent ou les cous emplumés des oiseaux qui se font la cour. On parle d'animaux et de rien d'autre, et pourtant je ne peux pas m'empêcher de me rappeler de ce que Malachi a dit la première fois que Cam est arrivée au refuge et que je lui ai dit qu'elle me faisait un peu peur avec ses yeux sombres. Never trust your first impression.
Au final, Cam ne fait pas si peur que ça. Elle est un peu silencieuse et parfois un peu étrange et souvent je ne comprends pas trop pourquoi elle réagit comme elle réagit, mais elle est aussi attentive, intelligente, et féroce. À l'école, y'a des gens qui l'insultent et disent n'importe quoi sur elle, moi je les crois pas, ils font trop confiance à leur première impression. Moi je vois Cam comme elle est. Comme quelqu'un de bien.

"Yeah. I get that." Je lui jette un regard en coin alors qu'on finit de se préparer pour commencer notre ronde. Je sais qu'elle va parler un peu plus, je le vois à son visage et son inspiration. J'adore quand Cam parle beaucoup, parce que ça arrive si peu. "I don't like this feeling when I'm losing control. But I guess than flying would be like losing control while still being in control?" Je réfléchis un peu à cette question, lève un peu les bras comme pour m'imaginer des plumes contre lesquelles s'engouffre le vent. "I don't know. Sometimes I go on the big hill up north and I open my arms like that." C'est au tour de Cam. Je m'arrête pour la regarder. Elle a les yeux fermés, alors je regarde son visage (je n'ose jamais et je détourne souvent les yeux, parce que les siens me font un peu peur et me mettent mal à l'aise).

J'ai l'impression qu'on est seuls au monde, au bord du monde, sur une colline. Qu'il n'y a qu'elle et moi, et des condors qui font des tours infatiguables loin au-dessus de nos têtes. "And I imagine I can fly."

Elle rouvre les yeux et je détourne les miens. "And then I open my eyes..." Et le monde n'est pas aussi bien qu'avant. Parfois pire. Je comprends très bien le sentiment et j'hoche lentement la tête. "Yeah. Yeah, I get it too," je souffle en réponse, en me sentant un peu rougir. "Anyway, maybe it's silly. Are you coming? We're gonna be late. You can tell me more about everything on the way. - I'm coming." Je lui emboîte le pas alors qu'on sort des vestiaires pour rejoindre la salle principale. Raf et Malachi sont en train de discuter plus loin et nous font des signes de la main quand on passe, je leur souris maladroitement en retour.

"I don't think what you said is silly at all," je marmonne quand on s'est un peu éloignés de nos deux managers. Je les aime beaucoup mais bon, ça reste des quasi-adultes. "I feel the same. Everything is about control. People say it's not. My mom, she says, everything is about your connection to other people. But sometimes, other people, they're bullshit." Je secoue la tête légèrement. "I can count on one hand people who are not bullshit. Jesse, Bashir, Raf, Malachi, and you." Je lève un doigt à chaque fois. "Everyone else, they lie and they lie and they lie, and they tell you you're weird and they tell you you can't play with them and they don't understand that falling and flying are not that different at all. And the difference is about control."

Ils doivent passer par la salle principale où Raf et Malachi les saluent de loin. Au départ, Cam croyait qu'il y avait un truc entre les deux mais ils sont juste amis. De très bons amis, parfois elle a l'impression qu'ils ont des conversations télépathiques ; Cam a jamais eu d'amis proches comme ça. Elle se demande parfois à quoi ça ressemble ce type d'amitié. Indéfectible. Puis, elle se souvient de tout le reste et se répète qu'elle préfère sa solitude. C'est moins dangereux.

Ils continuent d'avancer, passent la porte et les paroles de Caliban la surprennent. Ca lui fait quelque chose au niveau de la poitrine, elle est contente d'être devant lui et qu'il ne puisse pas avoir accès aux expressions qui se dessinent sur son visage. Le pire, c'est qu'elle sait qu'il pense ce qu'il dit. Cal ne ment jamais. — That's why I like this job. Animals are more reliable than most humans I know. Leurs réactions font toujours sens et quand on sait les écouter, ils ne sont pas si effrayants. S'ils répondent par de l'agressivité, c'est toujours pour se défendre ou pour protéger l'un des leurs. Ce n'est jamais par méchanceté. Elle est la véritable différence entre les humains et les animaux. Quand elle était plus jeune, Cam caressait le ventre d'un chat et il l'a griffé. Mais c'est parce qu'elle n'a pas écouté le fait qu'il n'en avait plus envie. Elle comprend. Maintenant, elle fait toujours attention.

Alors qu'ils ont récupéré la nourriture, Cam se souvient soudainement de ce que lui a dit Malachi quand elle est arrivée. Son visage s'illumine. — Oh! You don't know about it yet. Elle s'est arrêtée et s'est retournée vers Cal un peu trop brusquement.  Sorry. Emh, There is a surprise. It's not a condor but I think you'll like it. Elle se remet en marche sans en dire plus, et atteint leur destination en quelques enjambées presque sautillantes. Elle n'a pas encore eu l'opportunité de le voir non plus, l'impatience se fait sentir alors qu'elle arrive devant le petit enclos. Celui où ils mettent les animaux exotiques en attente d'être récupérés pour être renvoyés chez eux, là où ils seront heureux. — Okay so you have to be very careful and calm, he arrived this morning in a pretty bad shape. Raf and Malachi healed him but they say he's still adjusting.  They call him Herb. Elle s'est un peu penchée en avant tout en parlant, scrutant avec des yeux grands ouverts l'espace aux lumières tamisées et aménagé de plantes qu'on ne trouverait pas habituellement ici. Et là, elle le voit. — Look, here, qu'elle chuchote d'une voix qui se veut aussi douce que possible, a koala.