ROACHES #1 + Sober up

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TW : blood, prostitution, violences, addiction

“No news?” Le mouvement de tête négatif du garçon confirmait ses soupçons : personne ne savait où pouvait être Paris. Et cela angoissait tout particulièrement Maggie, qui commençait sérieusement à s'inquiéter pour l’ancienne dove. Une warlock ne disparaît pas pour rien. Jamais. Elle ajustait sa tenue, et chassa le sorcier pour qu’il retourne à ses quartiers. Dahlia était présente toute la soirée pour s’assurer de la prévenir en cas de soucis, mais Margaret savait que tout se passerait bien ici. Rien n’était moins sûr là où elle allait. Parce qu’elle s’y rendait pour une raison stupide, si elle était honnête avec elle même. Si seulement elle ne tentait pas de se convaincre que c’était pour soutenir Kamala et Stan. Si seulement elle réussissait à reconnaître que son comportement était loin d’être représentatif de son âge avancé.

En vérité, si elle s’aventurait de plus en plus au Dancing Phoenix, ce n’était ni pour Kamala, ni pour Stan, ni pour Verdi. C’était purement et simplement dans l’espoir de le croiser à nouveau. Pathétique, n’est ce pas ? Mais la curiosité la poussait à savoir s’il avait finalement découvert son nom. Si, elle aussi, l'intéressait au point qu’il cherche à connaître qui elle était. Que son intérêt n’était pas à sens unique. Que, finalement, elle n’avait pas tant vieilli. Parce qu’elle savait pertinemment qu’elle n’était plus de première jeunesse, et peut être que sous les lumières du bar, elle avait laissé ses cernes être visibles plus que de raison, que de légères rides qu’elle prend habituellement soin de cacher se sont révélés, et qu’il décida alors de se détourner. Ou peut-être, et là était probablement la plus logique des raisons, avait-il une vie, contrairement à elle qui, ces dernières semaines, s’ennuyait ferme. Alors, elle avait vêtu une jolie robe, pas trop voyante, parce que Stan savait se moquer lorsqu’elle était trop apprêtée, et pas trop discrète, juste au cas où. Le rouge qui couvrait ses lèvres s’accordait que trop bien avec le verre de vin face à elle. Elle ne voulait pas boire de sang face à des inconnus, puisqu’elle était toujours un brin effrayée par l’idée d’être piégée… Et de faire un massacre. Par inadvertance. Le vin était plus convenable, bien que sans intérêt.

Le spectacle était sans intérêt, un brin décontenançant, ce n’était pas l’activité des Warlocks que Maggie préférait. Si tant est que l’une d’elle lui convenait véritablement. Un dog lui faisait la conversation, sans qu’elle ne l’est vraiment souhaité, mais, selon ses dires, c’était urgent. Il tremblait un peu, probablement parce qu’il savait que les nouvelles qu’il donnait n'étaient pas bonnes. En effet, une des doves était dans un sale état, et l’unique raison de sa présence face à elle, sans verre à la main était pour lui rapporter des problèmes d’addictions dans une des maisons du nord de l’angleterre. Ça ne lui plaisait pas du tout. “Call Sonia. I’ll be here tomorrow morning, understood?” Il acquiesça, un brin rassuré de ne pas subir ses crocs, si bien qu’il se sentit pousser des ailes et se pencha vers la vampire. “This guy looks at you since I’m here. Do you need me to kick him out?” Elle le dévisagea comme s’il avait sorti la plus grande des inepties. D’un sourire éclatant, elle lui rappela sans un mot qu’elle était bien plus à même que lui de se défendre. “I mean, yes, I really need a man to protect me, darling. Please, save me.” Ses yeux roulèrent d’eux même. “I didn’t mean… I… I’m sorry Maggie. I’ll see you tomorrow, right?” Contrairement à beaucoup de monde chez les Warlocks, cela faisait bien longtemps qu’elle se défendait seule. Elle se leva et fini son verre d’une traite, agacée par la conversation, laissant une trace rougeâtre sur le rebord, empreinte de ses lèvres pincées. “Yes. Good night Lucio.” Le quittant, elle se tourna pour observer celui qui l’épiait, et se trouva confrontée à son regard.

Elle ne s’y attendait pas. Enfin, elle attendait de le revoir, mais c’était comme si elle n’était pas là pour ça. Comme si ce n’était pas cela qu’elle cherchait. Parce qu’une minute auparavant, elle était Wolf, alors qu’elle devait alors retourner à Maggie. Deux personnes qu’elle avait tendance à séparer pour rester saine d’esprit. Alors debout, sans bouger, elle le fixa, attendant qu’il s’avance, qu’il parle, qu’il vienne la voir. Rien.

Rien.

Elle était ridicule, n’est-ce pas ?

C’est ainsi qu’elle se laissa porter vers lui, s’installant à ses côtés, et sans aucune délicatesse, commanda un verre d'alcool fort. Passablement énervée par la visite du dog dans ce qui devait être sa sortie détente de la semaine, elle se trouvait avec un nouveau problème et un homme qui la dévisageait sans parler. Ca lui apprendra à se faire des films. A la bataille de regard, elle avait un siècle d'avance.

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Oscar passait de plus en plus de temps au Dancing Phoenix, et si les prétextes premiers d’une étude poussée de ce qui se déroulait dans les sous-sols de l’établissement étaient toujours pertinents, Oscar ne pouvait nier qu’il appréciait l’endroit pour d’autres raisons à présent.
Les rumeurs sur le club n’étaient pas nouvelles et Oscar savait reconnaître un établissement qui en cachait un autre, après des années à effectuer ce genre de repérages assez régulièrement. C’était la raison qui l’avait amené là, une simple mission d’observation visant à confirmer que le club accueillait bien des combats d’hybrides qui pourrait mener, plus tard, à une enquête sur le caractère volontaire de ces combats.

Oscar ne s’était pas attendu à se laisser intriguer par la présence d’une autre personne au club. Il l’avait croisée plusieurs fois, il l’avait vue parler, boire, vivre, il avait croisé son regard plus d’une fois et avait peiné à cacher la satisfaction de savoir qu’elle aussi l’avait remarqué.
C’était d’autant plus étonnant que ça n’était pas dans ses habitudes. Pas du tout. Si Oscar se donnait un air particulièrement sociable quand il était au Dancing Phoenix, si la vie en communauté depuis son plus jeune âge lui avait appris à pouvoir lancer une conversation avec n’importe qui, il restait beaucoup plus fermé que certains. Peut-être que c’était la solitude qui commençait à peser, ou peut-être que c’était l’idée d’enfin attirer le regard de quelqu’un qui semblait résolument différent de ce dont il avait l’habitude, de ce qui l’avait mené à plus de déceptions que de bons moments.

Elle était là, ce soir-là encore, et Oscar avait passé, comme souvent, plus de temps à l’observer qu’à repérer la trace d’éventuelles activités sous-jacentes. Il était arrivé après le spectacle et avait commandé un cocktail bien trop sucré en attendant patiemment que quelque chose ne puisse égayer sa soirée. Son regard s’était bien vite posé sur elle, et sur l’homme qui l’accompagnait. Ca n’était pas une chose rare, en soit, elle était souvent accompagnée, à des moments ou à d’autres, mais Oscar ne pouvait s’empêcher de questionner la nature des relations qu’elle exerçait en cet endroit.

Il n’avait pas détourné les yeux quand elle l’avait finalement regardé, encore moins lorsqu’elle s’était approchée, laissant son compagnon à ses activités. Il n’avait pas bronché lorsqu’elle s’était assise à côté de lui et avait souri contre le bord de son propre verre lorsqu’elle avait vidé le sien. La chose responsable à faire aurait sans doute été de partir, mais s’il y avait bien un moment pendant lequel Oscar perdait tout sens de rationalité, c’était lorsqu’il se retrouvait aux côtés de quelqu’un qui le fascinait autant. Et puis, elle était venue jusqu’à lui, il ne pouvait pas simplement l’ignorer. “Trouble with your boyfriend there?” il lui demanda en désignant d’un coup de tête l’endroit d’où elle était venue.