1. My blood

L’histoire de la famille lui est contée. Comme chaque soir au couché depuis l’âge de ses 2 ans, les scènes d’horreur se succèdent encore et encore. La voix placide de son père, grave l’enveloppe d’un cocon ampli d’une noirceur sans nom. Le sang est la seule couleur qui se détache de ce récit dont il subit chaque soir la complainte. Mais c’est important n‘est-ce pas ? Quoi de mieux pour imprégner la haine en lui ? Le dégoût de ces êtres impurs qui ont osé entacher son arbre généalogique. Et du haut de ces huit ans il pourrait déjà vous citer chaque parcelle d’information existante sur les membres de sa famille. Lui qui semble si innocent, si pur, si juste, nourrit déjà un amour pour le mal et la suprématie du sang pur. Le dos bien droit entre ses draps d’un blanc immaculé, il répète chaque mot silencieusement comme une prière qui résonne en lui nuit après nuit. Il sera le dernier des Katiyo. Sans nul doute l’héritier ultime, se mariera à une sang pure et pourra redorer leur blason. Il a déjà nombre de projets le petit léonard. Une détermination sans faille. Et il est prêt à ramener sa famille dans ses années glorieuses. Plus que tout. Prêt à venger cette mère qui lui manque tant. Alors il apprend. Il s’instruit. Parfait héritier. Son minois déjà charmeur l’aidant à se faire de bonnes attaches. Son père veille au grain et jamais Léo ne le déçoit. Une courbette à la bonne personne, un mot bien placé toujours mesuré, un regard puissant et voilà que le jeune homme comprend déjà comment se faire un nom chez les plus puissantes familles anglaises. Attiser la curiosité des gens reste primordial, alors il entretient le mystère par son détachement et son aura charismatique.

Son paternel est fier. Son paternel le conditionne. L’embrigade dans une propagande constante. Les êtres de l’eau sont ses ennemis. La branche de son oncle doit être décimée. Ils doivent mourir tous jusqu’au dernier. Telle est sa parole. Jamais il ne la remet en doute. Mais il à l’espoir que tous ont déjà péri.  Le poids qui pèse sur ses épaules est aussi lourd que le destin glorieux qu’il attend. Les entraînements qui lui fait subir ; les cours qui sont son quotidien ont pour but de viser l’excellence. Leonard doit être parfait. Il n’a pas le choix. Et il répète encore, encore et encore à quel point ils sont immondes. Et il pense à eux, bien après que son père ait quitté la chambre. Se munit d’un des nombreux livres qui sont bien alignés sur son bureau de bois massif. Rangés au millimètre près alors que le perfectionnisme est déjà bien ancré en lui. Le chapitre qui traite des immondices il le connait déjà. Les hybrides le fascinent et le dégoûte à la fois. Ses doigts glissent lentement sur le papier glacé alors qu’il atteint ce qu’il cherche. Et il les observe encore, encore, encore. Les êtres de l’eau. La malédiction des Katiyo.


2. Somebody Else

Le papier granuleux glisse sous ses doigts, il en apprécie la texture brute quand sa plume tâche d’un encre noir ce blanc cassé. De ses yeux il parcourt les lignes d’un livre avec une concentration sans nom. Il inspire calmement, expire longuement. Se laisse bercer par le silence de la bibliothèque de Poudlard sous les yeux de son meilleur ami Adam. Un léger sourire s’affiche sur le visage imperturbable du Katiyo dont le sérieux exaspère presque son ami. Il est un loup solitaire, fort, mystérieux et puissant à la fois. Le charisme à l’état pur et le modèle de perfection qui rend son père plus que fier. Adam le comprend, Adam sait à quel point l’avenir que Leo se construit est grand. Adam reste fort probablement avec lui dans le but de partager la gloire de son ami d’ailleurs. Mais ça ne dérange pas Leonard. Les occasions à saisir se font rare et son ami a su faire le bon choix. D’ailleurs beaucoup diront que le jeune homme à la grosse tête mais il sait que son objectif ne résulte plus que de sa réussite. Le dernier des Katiyo ne se doit-il pas de faire honneur à son nom ? Évidement que oui. Alors il travaille sans relâche, bosseur dans l’âme Leonard est prêt à tout pour rendre gloire à son nom.

Il daigne enfin lâcher son bouquin du regard. Observe les alentours. Avec, toujours, cette lueur dans le regard alors que ses yeux se posent sur Adam. Il prend le temps d’inspecter son ami de long en large. De large en long. Sans perdre ce petit sourire qu’il n’offre qu’à celui qu’il considère comme son meilleur ami. Si différents et si semblable à la fois. Il est l’un des seuls pour qui il porte un réel intérêt. Un des seuls sur qui il estime pouvoir compter ; son premier ami ici. Doucement le garçon pli la feuille qui se tenait quelques instant plus tôt devant lui. Parfaitement comme à chaque fois. Il lance un regard à droite. Un regard à gauche et chuchote un sort presque inaudible. La magie sans baguette est une chose qu’il maitrise déjà. Poussée par le patriarche qui l’encourage encore et toujours à la perfection. Le morceau de papier s’envole instantanément pour venir se nicher au creux des mains d’Adam qui bien vite en découvre le contenu. Un mouvement de tête à l’affirmatif, un sourire en coin et il sait qu’une fois ses révisions terminées la détente va pouvoir commencer.

« Nouvelles conquêtes. Ce soir. Salle de bain des préfets. Tu viens ? »

Une entache sur son CV ? Peut-être. Mais être un modèle d’excellence ne l’empêche pas de s’amuser… Parfois. User de son charisme est un bon moyen de voir quelle influence il peut porter sur les autres et passer du bon temps. Chose qu’il apprécie plus qu’il ne l’ose dire. Un clin d’œil amuser et le voilà qui plie ses affaires afin de rejoindre son meilleur ami, en vue d’un meilleur passe-temps.


3.Tell me everything's not fine

La douleur est toujours là. Tapie dans l’ombre. Parfois vibrante. Plus rarement suspendue dans le temps. Les épisodes et les cris s’espacent, mais s’allongent et s’étirent pour compenser l’accalmie accordée. Un mal pour un bien, comme il le dit si bien. Une torture infligée depuis des années, une punition instaurée dès les premiers moments. Marquant à jamais leurs corps et son esprit, d’une signature au fer rouge. Une douleur ressentie à chaque instant. Chaque jour qui passe est signe d’une nouvelle horreur qu’il peut engendrer. D’une nouvelle plaie qu’il peut creuser dans leur peau. D’un fragment brisé qu’il peut inscrire en leur âme. En ce jour, la douleur est encore là. Présente alors qu’il effleure cette peau de ses mains. Pulsante en ses muscles une fois l’impact causé par ses outils. Crépitante contre l’épiderme dès lors que ses paumes les libèrent enfin. De cet étau étouffant qui les oppressent. Alors qu’il entaille, il meurtrie ces pauvres êtres. Il ne s’arrête pas. Il ne s’arrête jamais. Il hurle, il crie, il est en colère. La rage élève ses mains tandis qu’il déverse sa haine, encore et encore. A n’en plus finir. Couvrant leur peau d’une couleur bleutée, mauve, parfois orangée ou verdâtre, tirant sur le jaune. Leurs corps sont maculés, tâchés de ces tons pastels. Un filet vermeil jaillissant parfois tranchant avec ce tableau. Une plaie, qu’il dessine sur leur épiderme, creuse dans la peau. Laissant le liquide carmin s’échapper, glisser hors de ces veines, s’épancher à même le sol. Teintant le béton, cette texture terne, d’une tâche écarlate, colorant ce gris fade. Il cherche. Cherche encore et encore pour agrémenter son carnet. Prends plaisir à décimer, à torturer, ces êtres qui le répugnent au plus haut point. Ils les observent, serrant les dents, crispant la mâchoire sous la douleur qui parcourt ces corps. Des recherches qu'il exécute avec autant de précision que son esprit de vengeance. Le ministère lui donne le droit de ces atrocités et il en profite alégrement. De ce poids qui enserre et tiraille leurs entrailles. Il grogne en les sentant se débattre, lutter pour la vie alors même que leur existence n’a rien de supportable. Ils lui coupent le souffle, compresse ses poumons brûlants, tandis que sa respiration se fait plus hachurée. Tout s’ébranle alentour alors qu’il perd ses repères sous la frénésie dévastatrice qui l’enserre. Ses paupières se fermant instinctivement, son esprit s’épanchant, son souffle finissant étouffé par l’atmosphère tendue qui crépite tout autour de lui. Il les déteste tous autant qu’ils sont. Êtres impurs qu’il se fait une joie d'éradiquer. Démons qu’il se fait une joie d’analyser. Sans jamais s’en lasser.

4. From dusk till down
Il le sait. A présent son monde s'effondre et son obsession pour les êtres de l'eau le quitte. Une autre cible devient la priorité pour Leonard. Plus rien n'a d'importance si ce n'est Amalia. Il n'y a qu'elle et rien d'autre. Il a besoin de la retrouver. De sentir sa peau sous ses doigts afin d'être la dernière chose qu'elle verra lorsqu'elle rendra son dernier souffle. La noirceur s'imprègne une nouvelle fois en lui et plus il avance sur ce chemin plus Leo se perd lui-même. Elle est la surprise qu'il n'attendais pas. Elle est celle qui gâche tout ce pourquoi il s'est battu tout au long de sa vie et il a un besoin irrépétible de mettre un point final à son histoire. e dernier des Katiyo c'est lui. C'est son destin. Ramener sa gloire d'antan à ce nom en supprimant toutes les impuretés qui ont fait pourrir certaines des branches de son arbre généalogique. Elle est la mauvaise herbe. La dernière brindille à arracher à ce tableau qu'il voyait déjà parfait. Il s'est promis à la mort de son père de mener à bout ses projets, ses envies et c'est ce qu'il compte à présent faire.

Au ministère on dit de lui que c'est un travailleur. Il attise la curiosité. Contente ses collaborateur par sa méticulosité. Il incarne la perfection. L'idéal de cette génération. Il est partout où il le faut. Prêt à tout pour prouver qu'il est indispensable à leur plan et c'est ainsi qu'il se retrouve au beau milieu de ces idiots. Amalia étant bien sûr son intérêt premier. Sa proie la plus intéressante. Il a travaillé deux années durant à peaufiner sa couverture auprès de ses collègues du ministère, utilisant son histoire familiale afin de se faire accepter. Et aujourd'hui le voilà agent double. Plus mystérieux. Plus souriant. Plus charment et serviable que jamais. Combattant. Fervent. Il s'adapte à ce nouvel environnement. Agis avec les traitres. Informe le gouvernement. Il est la taupe parfaite et il en a conscience. Mais voilà. Elle ne se montre pas. Jamais. La belle Amalia. Elle ne se montre pas et fait jouer la patience de Leo qui prend un peu trop goût à ce rôle qu'il joue à la perfection. Un peu trop goût à la compagnie de cette rousse qui semble le détourner de son attention première. Un peu trop goût à Ginny.