BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

Malgré son contexte sombre et mature, SM, c'est une communauté qui aime le drama et les rebondissements et qui a un Discord très actif sous l'égide du safe space et de la communauté bienveillante. Qu'attendez-vous pour nous rejoindre ?
FORUM À ACTIVITÉ LIBRE — PAS DE RESTRICTIONS
14 février 2023 — v12 installée, forum mis en activité libre. 19 octobre 2022 — préparation de la V12 et départ de mahrun. et midoriya du staff. 4 juillet 2022 — v11 installée, arrivée de castace dans le staff. 22 mars 2022 — v10 installée. 5 décembre 2021 — v9 installée. 13 septembre 2021 — v8 installée, départ de kazhan du staff. 21 février 2021 — v7 installée. 8 novembre 2020 — v6 installée. 2 août 2020 — v5 installée, départ de jeyne du staff, arrivée de tofu et jool. 1 mars 2020 — v4 installée. 19 octobre 2019 — v3 installée. 18 juillet 2019 — v2 installée. 12 avril 2019— ouverture du forum par mahrun, kazhan, midoriya, poupoune et jeyne. 16 mars 2019— préouverture du forum. juin 2018 — début du projet.
      
-28%
Le deal à ne pas rater :
Précommande : Smartphone Google Pixel 8a 5G Double Sim 128Go ...
389 € 539 €
Voir le deal


 

 (Powu) Ce n'est pas ma tasse de thé

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Invité
Invité
Anonymous
(Powu) Ce n'est pas ma tasse de thé Empty
Le jeudi après-midi était le créneau de la semaine réservé aux consultations ; il y avait quelque chose d’ironique à ce qui était censé être son travail principal n’occupait que quelques heures dans son emploi du temps chargé mais entre les interviews, les invitations dans les show, les séries d’autographes et les séances de dédicace pour sa biographie (qu’elle n’avait pas écrite elle-même mais qu’elle signait tout de même), les rendez-vous avec son agent, les soirées avec les gosses de… il fallait bien avouer qu’elle n’avait pas beaucoup de temps libre pour respirer. Et ce temps libre, elle l’utilisait souvent pour se perdre soit avec les Flamel soit toute seule devant des tapis verts où l’on battait les cartes et où on échangeait de l’argent contre une quinte flush. Il avait fallu donc très vite convenir d’un créneau stable, immuable, durant lequel Apollonia se tiendrait dans son cabinet pour prendre ses clients et avoir ainsi une rentrée d’argent tout à fait régulière — et sur laquelle sont agent ne prenait aucune commission. Le jeudi après-midi avait été le grand gagnant de cette loterie, même si le terme d’après-midi représentait ici une tranche horaire bien large, allant de treize heures à vingt-deux heures en gardant une pause repas vers les dix-huit heures si elle ne prenait pas trop de retard.
C’est que la porte n’était pas ouverte à n’importe qui, comme dans ses débuts. Il fallait prendre un rendez-vous et parfois quelques semaines à l’avance pour réussir à dégoter un créneau. Heureusement les frais plus élevés qu’un.e voyant.e lambda éloignait les petits poissons pour ne garder que les clients sérieux, même si parfois des exceptions se glissaient ça et là.
Après, du moment qu’on pouvait la payer… qui était-elle pour refuser de recevoir des clients ?

Elle saluait Madame S- qui quittait le cabinet, bien heureuse d’avoir eu quelques éclairages sur le futur de ses enfants (Polly avait surtout bidonné à partir de quelques décisions basiques avec celle-là, elle gardait ses grands tours de passe-passe pour les clients les plus importants, ceux dont le bras étaient ornés d’une jolie marque par exemple, ou bien ceux qui étaient connus pour avoir la baguette chatouilleuse…) et la raccompagna avec civilité jusqu’à la porte du cabinet avant de lui souhaiter bonne fortune. Elle n’avait pas de secrétaire pour l’aider à recevoir les clients, pour garder un aspect intimiste à l’affaire — les clients qui venaient en avance patientaient dans la salle d’attente, pouvaient admirer l’aquarium et les poissons colorés qui les surveillaient de leurs grands yeux, puis Apollonia les appelait quand venait leur tour.
Son carnet de rendez-vous se remplissait magiquement et faisait apparaître dans une encre légèrement colorée le nom du prochain client, après avoir raccompagné Mme. S- puis être revenue à son bureau pour ranger les gallions dans une cassette munies de fente dans lesquelles les pièces grosses comme des doublons tenaient parfaitement, elle ouvrit ce carnet et fronça les sourcils.
Sun Martin.
Apollonia évidemment ne connaissait pas toute la communauté sorcière britannique, cela aurait été un peu trop gros. Mais tout de même, il n’était pas plusieurs millions et au bout d’un moment on finissait par reconnaître des noms, prénoms, des personnes… Celui-là ne lui disait pas grand-chose et avait un aspect… qui ne lui rappelait rien de bon.
À croire qu’elle avait, finalement, une sorte de préscience, malheureusement bien inutile.
Elle roula des yeux, referma la cassette qui contenait son argent, agita la petite fiole posée sur le bureau qui permettait de diffuser un parfum relaxant qui, selon ses propos, lui permettait de mieux ouvrir son Troisième Œil. Puis s’avança jusqu’à la porte de la salle d’attente pour l’ouvrir avec un sourire tout à fait professionnel qui complétait parfaitement son tailleur couture : « Mx Martin… Sun ? » appela-t-elle en lançant un coup d’œil dans la pièce qui baignait dans la lumière bleutée provenant de l’aquarium. Avant de reconnaître finalement la personne qui était là.
Ce n’était pas du tout un Monsieur ou Madame Martin. Et rien de Sunny chez lui. C’était un Wang, et pas forcément le menu fretin Wang. Elle blanchit sous son maquillage qui heureusement lui gardait les joues doucement rosées. Avait-elle des choses à rembourser aux Wang ? Encore ? Elle avait tellement joué à déshabiller Godric pour habiller Salazar ces derniers temps avec ses dettes et créanciers qu’elle en finissait par perdre le compte, surtout avec la dose d’anxiolytique qu’elle se prenait.
Non… si on voulait lui réclamer un paiement, on viendrait la choper en pleine rue pour lui mettre un vrai coup de pression, on n’irait pas se glisser entre deux clients dans son cabinet. Quoi que ça fonctionnerait à merveille, elle sentait une sueur froide glisser dans son cou. « M. Wang ? Vous… avez rendez-vous ? » Et s’il disait que non, qu’était-elle censée faire ? Elle devrait investir dans un garde du corps, ça ne serait pas de l’argent jeté par les fenêtres. Il faudrait qu’elle en parle à son agent. « Je ne prends les clients que sur rendez-vous. » Histoire d’appuyer sa demande.
Sans comprendre que c’était bien lui qui s’était caché sous le doux pseudonyme de Sun Martin.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
(Powu) Ce n'est pas ma tasse de thé Empty
Le rendez-vous a été pris il y a quelques semaines, suite à son pique-nique avec Shaula. Pris d’une impulsion à laquelle il a cédé avant de trop y réfléchir et de tout annuler dans un instant de panique. La date a veillé dans son agenda, se rapprochant au changement de saison, de mois, puis alors que les jours sur le calendrier s’égrenaient inexorablement.

Maintenant qu’il est ici, assis dans la salle d’attente du cabinet d’Apollonia Vablatsky, il est trop tard pour reculer. Il peut encore se sauver, transplaner hors d’ici et pas âme qui vive en saurait quoi que ce soit. Il n’en a parlé à personne, ami·e·s, adelphes et copine ignorent toustes ce qu’il fait en ce début de soirée. Mengwu refuse pourtant de faire marche arrière. Il n’a jamais été de la trempe des hardis et des courageux, pas non plus du genre à se battre pour son propre bien-être, surtout dans ce domaine.
Il faut croire que c’est enfin assez. Trop.

Ses mains se tordent légèrement, devant lui, alors que ses yeux sombres se fixent sur les poissons de l’aquarium. Le col de sa chemise le serre un peu trop et bien qu’il glisse un doigt entre le tissu léger et sa peau, rien ne change. Il sent ses joues chauffer, alors que la salle d’attente est magiquement tenue à une température idéale. Le fauteuil est plus inconfortable que jamais et aucune position ne réussit à le satisfaire. Les picotements dans ses jambes le font enfin se lever de son siège pour faire les quatre cent pas et aller se poster directement devant l’aquarium, cherchant un peu de quiétude dans le ballet des curieux animaux qui vont et viennent dans l’eau claire.

La lumière bleue qui baigne les lieux l’apaise. Le Wang ferme les yeux et respire ― inspire, expire, compte les temps alors qu’il se plonge en lui-même pour retrouver son calme. Retrouver cet endroit précis, caché, qu’il invoque lorsqu’il lance les tuiles de mah-jong sur son lit. Lorsqu’il regardait le fond des tasses de café. Celui qui veille dans les yeux verts de Shaula et qui le pousse à être ici, à chasser ce don incompris, brimé, brisé, qu’il ne sait pas comment maîtriser. Il a besoin de clés.

Comme une invocation, alors qu’il pense à des clés, la porte de la salle d’attente s’ouvre et laisse passer la célèbre voyante. Il aurait définitivement pu tenter de trouver quelqu’un de moins cher, de plus discret, de moins connu, mais il y a quelque chose de rassurant à savoir qu’il n’est pas le seul à faire appel à ses talents. De ne pas être le premier à passer cette porte. De commencer ses recherches près d’une étoile brillante. À la sorcière, Mengwu adresse un sourire poli de salutation, sans remarquer la raideur soudaine dans sa posture. Trop concentré sur sa propre nervosité et à dissimuler celle-ci sous l’expression placide habituelle de ses traits, le calme prudent et affecté dont il a fait son masque. « M. Wang ? Vous… avez rendez-vous ? Je ne prends les clients que sur rendez-vous. Il la rassure aussitôt : J’ai rendez-vous. Au nom de M. Martin. La précision est gênante et il baisse momentanément les yeux, alors que l’excuse accompagne le signe de modeste culpabilité. Pardonnez-moi ce mensonge, Miss Vablatsky. Je ne voulais pas vous inquiéter en prenant rendez-vous à mon réel nom. » Ce n’est sans doute pas plus rassurant de le trouver dans la salle d’attente en lieu et place de la personne cachée sous ce pseudonyme. Bien mauvais, d’ailleurs, que ce pseudonyme. Il a un peu paniqué, certes ― sa sœur et son frère ne seraient pas heureux de se voir ainsi associés, et surtout si mal associés, à sa supercherie. Il n’empêche qu’ainsi, il a pu obtenir ce rendez-vous sans problèmes et sans preuve écrite de sa présence ici, aujourd’hui.
Qu’elle l’a reconnu, malgré tout.

Un détail qu’il chasse en se penchant légèrement vers la voyante, main sur la poitrine en salutation alors qu’il lui offre un : « Mengwu Wang » souriant, afin qu’elle ait au moins la grâce de son nom complet. Puis… seulement M. Wang, ça lui donne l’impression qu’elle parle à Chen. À Wei. À un autre que lui.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
(Powu) Ce n'est pas ma tasse de thé Empty
Elle était sur les nerfs — c’était une sensation qui devenait récurrente et qui allait certainement de pair avec la vie à cinq cents miles par heure qu’elle menait, et la vie qu’elle tentait de cacher également. On disait que les grands sportifs s’arrêtaient à la trentaine et elle comprenait bien pourquoi ; elle était au moins aussi à cran et malmenée qu’un joueur de Quidditch professionnel. Quand le Wang se lève elle tique légèrement, ne recule pas ou ne fait pas de geste trop… suspect, mais c’est un pincement des lèvres. Quand il lui sourit elle s’interroge un peu plus encore sur ce qui se passe. Les gens dans ce milieu était rarement des panneaux publicitaires pour Colgate total, encore moins s’il venait pour réclamer de l’argent… Et clairement ne prenait pas rendez-vous avec plusieurs jours d’avance. L’image de gros-bras (ce que le Wang face à elle n’était clairement pas, il ne fallait pas se mentir) (il avait quoi… son âge ? semblait même un peu plus jeune) faisant la queue devant un.e secrétaire pour pouvoir aller menacer une de leur cible l’aurait presque faite rire si ses nerfs n’avaient pas été aussi tendus.
« J’ai rendez-vous. » Ah ! Donc ce n’était pas pour une histoire de fric, comprit-elle (sans comprendre davantage cependant) avant qu’il n’explicite un peu plus. « Au nom de M. Martin. » Ah. Ce qui expliquait l’absence de cet homme inventé de toute pièce dans la salle. Elle allait devoir passer une consultation entière avec un Wang ? Sans préparation ? On ne l’épargnait pas vraiment, il devait y avoir une histoire de destin, de retour de bâton et de rééquilibrage des chances qui devait agir, à un moment donné.
Une chose, en tout cas, pour la rassurer, c’est que le Wang n’a pas l’air particulièrement à l’aise non plus, à tel point que si elle n’avait pas prononcé son nom à haute voix sans se faire reprendre, elle aurait pu croire s’être trompé et l’avoir confondu avec un autre. Mais un visage (surtout un visage important) se gravait bien trop facilement dans sa mémoire compartimentée. « Pardonnez-moi ce mensonge, Miss Vablatsky. Je ne voulais pas vous inquiéter en prenant rendez-vous à mon réel nom. » Cette fois elle parvient à passer outre la brève paralysie faciale pour esquisser un sourire qui adoucit un peu son visage resté un peu trop longtemps figé. Pour ne pas l’inquiéter, c’était touchant vraiment. Elle pourrait jouer l’innocence et faire croire qu’elle n’avait pas du tout été inquiète, pas une seule seconde, de le découvrir dans son cabinet mais le mensonge serait un peu trop évident. Elle se contenta donc d’un simple : « Ne vous excusez pas. Le client est roi. » Phrase rapide, classique, qui permet d’encaisser des choses sans protestation ou démonstration de gêne. Le client était roi, en effet, et pour Apollonia c’était toujours un étrange manège, entre révéler ce que justement le client en question voulait entendre ou bien une vérité un peu trop embarrassante… Mais pour le moment encore nul besoin de ce genre d’interrogation.
Il se penche un peu vers elle, en se présentant, cette fois avec son vrai prénom. « Mengwu Wang. » Elle hocha la tête comme réponse, poliment. Le prénom faisait tinter en effet quelques cloches, il ne suffirait pas de grand-chose pour qu’elle resitue un peu mieux cet élément là des Wang sur le vague échiquier qu’elle visualisait. Apollonia ne connaissait rien des magouilles des regroupements criminels, savait simplement qu’elles existaient, connaissait quelques noms qui courraient sur des lèvres dans les rues, avaient déjà eu des conversations avec des personnes qui avaient eu affaire à eux… avait elle-même eu quelques histoires superficielles… Polly était prudente, tentait de rester en dehors de tout ça autant que possible. C’était un savoir trop dangereux comparé au bien qu’il apportait. Quelle chance avait-elle qu’un mafieux vienne la trouver dans son cabinet pour lui poser des questions de toute manière ?
Apparemment les chances n’étaient pas si nulles que ça.
« Bien M. Wang, » (elle n’allait pas l’appeler Mengwu tout de même, ils n’avaient pas élevés les hippogriffes ensemble et si elle pouvait être plus chaleureuse avec des clients réguliers elle ne se permettait pas ce genre de confiance avec un nouveau venu surtout comme lui) « Eh bien si vous avez rendez-vous alors… je vous prierai de me suivre. » Elle ouvrit un peu plus grand la porte de la salle d’attente avant de lui indiquer : « La porte juste à droite. » Le cabinet dans son entièreté n’était pas grand et il n’y avait pas de quoi se perdre. Elle referma la porte derrière elle pour le suivre dans son propre bureau qui respirait l’odeur fraîche de son parfum. À force de l’utiliser, l’odeur finissait vraiment par la détendre.
« Installez-vous, » l’invita-t-elle en désignant le fauteuil face au bureau de la main avant d’elle-même se mettre de l’autre côté. Elle passa sa main dans ses cheveux avant de le fixer avec ses yeux clairs : « Et si vous me disiez la raison de votre visite ? » Elle tenta de l’examiner, rapidement, pour essayer de trouver un indice sans que rien ne lui saute aux yeux. Bien… « Une question pressante ? Une interrogation existentielle ou peut-être simplement un petit tirage de carte ? » Si un Wang venait la voir pour se faire tirer les cartes… c’est que l’Angleterre allait vraiment mal.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
(Powu) Ce n'est pas ma tasse de thé Empty
Éclaircir la situation, sa présence et l’imbroglio nominatif rattaché à celle-ci, semble rassurer un peu la voyante. Ou du moins, en donner l’impression ― et comme qui dirait, good enough. Il n’ira pas vérifier dans son esprit si la façade qu’elle se donne est sincère. Assez pour qu’elle le fasse entrer véritablement dans son cabinet, cette fois-ci, le précédant dans le couloir jusque dans une pièce qu’il qualifierait de froide. « Installez-vous. » Il y a quelque chose de familier, dans la situation. Il pourrait être en train de prendre place devant le bureau de Masao Kato, au lieu de celui de Miss Vablatsky, et presque par réflexe, il cherche des yeux un des compagnons à écailles de son collègue des Warlocks. Il ne trouve que quelques innocentes plantes vertes, dans cette pièce somme toute impersonnelle. Un tableau, auquel il ne comprend pas grand chose (c’est de l’Art™, vous voyez), s’occupe de donner à peine de personnalité à cette pièce où la voyante devient alors le seul point d’intérêt. Pas de gris-gris inflammables, pas de voiles mystérieux, pas de simagrées. Il ne sait pas à quoi s’attendre, mais au vu de la salle d’attente moderne et de ses poissons… ça colle.  Le fauteuil est aussi confortable que celui de la salle d’attente, mais ça ne change pas l’impression du Wang de s’asseoir sur un paquet de planches instables. Le parfum de la sorcière, frais, léger, flotte dans l’air.

« Et si vous me disiez la raison de votre visite ? (il ignore qu’il est un véritable problème pour l’observatrice sorcière, avec ses manières impeccables et ses expressions maîtrisées) Une question pressante ? Une interrogation existentielle ou peut-être simplement un petit tirage de carte ? Des interrogations régulières, je crois bien », dit le Wang avec un sourire timide, avant de lâcher le petit laïus préparé au préalable, afin de garder un semblant de contrôle sur l’affaire. Afin de pouvoir convenablement poser ses questions à la voyante, selon une ligne définie. Mengwu est un stratège, après tout : il a besoin de planifier, pour se sentir en sécurité. « Il y a eu plusieurs changements dans ma vie, dans la dernière année, et j’aimerais savoir si ceux-ci se poursuivront dans les prochains mois. »

C’est peu dire. Apollonia Vablatsky n’est pas dans le crime organisé et ne peut pas connaître l’étendue des changements vécus au sein de sa vie et de tout ce qui navigue autour de lui. L’attaque sur Bao, la mort de Wei, ses nouvelles responsabilités, l’éloignement des membres de sa famille, les relations syndicales, la rencontre de Padma, l’attaque sur Quon. La rencontre de Shaula, dont les yeux félins semblent contenir toutes les réponses et au moins autant de questions.
Le défilé des changements reste dans le secret de son esprit et il se contente de hausser les épaules, comme s’il pensait à la plus banale promotion et à un quelconque coup de cœur.

Ses yeux sombres regardent les mains de la sorcière, fuyant son regard pour se concentrer plutôt sur les détails autour de lui. Le parfum qui l’ancre dans l’instant présent. Le tissu du fauteuil sous sa main. Les doigts élégants de la femme, qui doit avoir son âge, peut-être celui de sa soeur aînée. Sur ce bureau encore vide. Puis, la question curieuse, assortie à ce regard hésitant qui revient à celui si clair et pénétrant de Miss Vablatsky : « Qu’est-ce que vous faites ? » Elle tire les cartes de toute évidence. Le tarot, ou celles à jouer ? Lit-elle dans les étoiles, leur position et leur mouvement ? Dans les lignes de la main ? Sait-elle interpréter les feuilles de thé et le marc de café ? Lance-t-elle des runes sur une table pour leur poser ses questions ?
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
(Powu) Ce n'est pas ma tasse de thé Empty
Apollonia aimait avoir quelques coups d’avance, par sécurité, mais elle avait dû apprendre à parfois faire face à l’inconnue en gardant du mieux que possible un air calme, posé. Après tout une voyante n’était pas censée être trop surprise ; ce n’était évidemment pas comme ça que les choses fonctionnaient mais pour le commun des mortels, c’était l’idée qu’ils avaient en tête et à laquelle il fallait se conformer pour que les affaires tournent. Elle ne savait pas si mister Wang était du genre à penser comme cela cependant.
Elle n’avait donc aucune idée de ce qu’il irait bien lui demander, peut-être même allait-elle devoir lui faire une petite lecture de sa paume (à quel point les mains d’un homme qui faisait partie de ce genre de famille pouvaient être tâchées ? même sans vraiment pouvoir le voir Apollonia se disait que cela pouvait se percevoir au-delà même de a notion de troisième Œil.) Mais le Wang resta vague d’abord : « Des interrogations régulières, je crois bien. » Voilà qui… ne l’aidait pas du tout. Mais elle pinça un peu les lèvres dans une fausse compassion : oui oui, bien sûr, à notre époque difficile de passer à côté des interrogations passagères qui venaient vous tenailler le ventre. We live in a society après tout. Il éclaircit un peu la situation cependant, avec quelques précisions : « Il y a eu plusieurs changements dans ma vie, dans la dernière année, et j’aimerais savoir si ceux-ci se poursuivront dans les prochains mois. » Mmh, des changements, elle n’avait aucune idée d’à quel point la vie d’un membre d’une famille avec un pied (deux pieds ?) dans la criminalité pouvait être mouvementé mais elle imaginait que ça devait être pire encore que la sienne donc bon… Elle pouvait imaginer sans peine que la phrase qu’il lui avait servi avec son air poli et policé était chargé à ras-bord d’euphémismes.
Pourquoi n’existait-il pas une sorte de magazine people centré sur les gangsters ? Ça ferait bien ses affaires ça, plutôt que de supposer des choses un peu dans le vide, elle n’aurait qu’à s’abonner et lire tous les mois les récentes lubies à tendance homicidaires de ces gens-là. Mais non, évidemment, le monde ne fonctionnait pas comme ça, le capitalisme sensationnaliste n’avait pas encore la mainmise sur tout. Bien dommage.
« Je vois… » fit-elle, simplement. Un peu un tic de langage. Les gens ne viennent pas voir une voyante pour qu’elle leur dise "je ne vois pas". Même si pour le coup, c’était bien le cas. Il ne lui donnait pas encore assez d’informations, il allait falloir creuser un petit peu. Ou bidonner. Elle ne pensait pas vraiment pouvoir se tromper en lui disant que sa vie continuerait d’être mouvementée, ce n’était pas comme si le pays allait soudainement se réguler pour que tout se mette à glisser tranquillement comme des joueurs de hockey sur la glace.
Il ne la regarde pas dans les yeux, finit par ciller pour observer la pièce — classique chez les nouveaux clients, et même les anciens qui n’arrivaient pas parfois à soutenir son regard par superstition ou angoisse et elle le laisse faire, le laisse s’acclimater et s’apaiser un peu tandis qu’elle profite du silence pour se recentrer. Elle n’irait pas le legilimancer, il y avait un risque vraiment important avec un homme comme lui qu’il perçoive l’attaque, qu’il la repousse, et là elle serait bien dans la m- « Qu’est-ce que vous faites ? » Le sursaut est très bref, juste un mouvement de tête pour se tirer de ses pensées pour ramener toute son attention sur son interlocuteur.
Comment ça ce qu’elle fait ? Elle pense à la meilleure manière de l’embobiner sans trop risquer sa petite lichette… mais ça ne pouvait tout de même pas être ça qu’il lui demandait d’expliquer. Heureusement Apollonia était une très bonne occlumens et ne craignait pas les attaques mentales sur son esprit, sinon elle aurait pu croire que le Wang s’était vraiment amusé avec ses pensées.
« Comment ça ce que je… oh vous voulez dire, mes méthodes ? » Elle ouvre de nouveau un autre tiroir pour en sortir une feuille qui exposait les différentes lectures possible ainsi que les tarifs associés, couverte d’une protection en cuir blanchi qu’elle posa sur le bureau pour le pousser du bout de ses longs ongles vers l’intéressé. « J’en ai plusieurs. Je m’adapte à ce que vous désirez évidemment. Certains sont plus à l’aise avec la taromancie, d’autres avec la chiromancie. C’est une histoire d’aura de… mmh sensation. » Pas certain qu’il capte vraiment ce qu’elle voulait dire. Mais s’il était là, c’est qu’il était au moins un peu croyant ? Il ne serait pas venu perdre son argent juste pour le plaisir de visiter son cabinet. « Certaines personnes avec le Troisième Œil se spécialise dans une méthode de lecture, mais j’ai eu le temps et l’expérience de diversifier mes techniques. Il y en aurait une qui vous intéresserait plus qu’une autre ? » Elle préfère préciser. Les voyants avaient leur méthode de prédilection, mais ce n’était pas assez vendeur. Et si cette polyvalence lui avait valu des plissement d’yeux de la part de la communauté voyante, elle avait réussi à faire passer ça sur le compte de son héritage familial qui la gâtait niveau prédisposition.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
(Powu) Ce n'est pas ma tasse de thé Empty
Est-ce son propre troisième œil qui le rend plus perceptif ? Son tempérament observateur et sensible ? La vie au sein du crime organisé, la nécessité de toujours avoir un coup d’avance sur les autres ? Un mélange de tout cela, sans doute, un ensemble de facteurs qui ne lui fait pas manquer le léger sursaut de la voyante, lorsqu’il lui demande, sans fioritures, ce qu’elle fait. Nerveuse, comme lui. Loin d’imaginer les réelles raisons de cette nervosité, il s’imagine plutôt que c’est de sa présence ― la surprise, l’impromptu, le mensonge, tout ce qui l’entoure et dont elle connaît suffisamment de choses pour ne pas traiter ce rendez-vous à la légère. Ce n’est qu’un instant, bien bref, qui s’efface aussitôt que la sorcière comprend où il veut en venir et glisse vers lui ce qui ressemble en tous points à un menu de restaurant. Où on servirait les plats les plus étranges, très certainement, et aussi les plus intéressants.

Mengwu prend quelques secondes avant de détourner le regard, rangeant ce bref moment de sursaut, de surprise, à quelque part dans son esprit. Au même endroit que toutes ses autres impressions d’Apollonia Vablatsky et de cette rencontre ― le parfum de la pièce, les longs ongles superbement manucurés, les prunelles inquisitrices, l’aquarium. Assemblage de détails formant une mosaïque imparfaite, où ses perceptions se frottent aux angles et aux ombres. Il lit en silence chaque item de la liste et leurs spécificités, se demandant bien ce qu’il veut dans tout cela. Ce que son aura, les sensations, lui disent à ce sujet. Le Wang tente de retrouver cet endroit, en lui, où il peut se concentrer, où il peut pratiquement sentir son don et l’écouter, mais la voix de la voyante l’empêche d’y toucher. Il n’a jamais regardé devant quelqu’un. « Certaines personnes avec le Troisième Œil se spécialisent dans une méthode de lecture, mais j’ai eu le temps et l’expérience de diversifier mes techniques. Il y en aurait une qui vous intéresserait plus qu’une autre ? » Un temps passe, avant qu’il réponde, en trois simples mots : « Je veux tout. »

Tout ?

Son doigt s’arrête à côté de chaque option choisie, sans même regarder les prix ― se faire tirer les cartes avec un tarot ayant appartenu à Cassandra Vablatsky pour l’équivalent d’un mois de loyer au cœur de Londres ? Il n’a aucune idée de qu’est-ce que ça peut bien changer à la lecture faite par Miss Apollonia, si elle peut ainsi vibrer avec l’âme de son ancêtre et recueillir ses conseils à même le plan astral, ou si c’est de la pure arnaque pour les pigeons, et il ne s’en soucie pas. Il est prêt à roucouler, Mengwu, si c’est pour avoir ce qu’il désire. « Chiromancie, taromancie, une charte astrale, et en arrivant à la fin du menu qu’on lui a présenté, il est décontenancé de ne pas trouver ce qu’il cherchait. Ça ne l’empêche d’ajouter, avec la même assurance paisible, puisée il ne sait pas trop où : et si vous en faites… de la tasséomancie, s'il vous plaît. » Ce n’est pas sur la feuille de tarifs, et alors ? Elle lui a bien dit qu’elle avait eu le temps et l’expérience pour diversifier ses techniques, pourquoi ne pourrait-elle pas avoir touché à cette méthode, quitte à ne pas y être une experte ? Il repose le cuir blanchi sur le bureau, sans sembler un instant décontenancé par la coquette facture montée en quelques secondes. Il est là. Il doit avancer. Il ne peut plus reculer. Il a besoin de tout voir, pour comprendre. « L’argent n’est pas un problème. »

Les mots magiques.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
(Powu) Ce n'est pas ma tasse de thé Empty
Dans son espace, sécurisé, qui sentait la bonne odeur habituelle, qui avait les couleurs habituelles, Polly se sentait un peu plus à l’aise que lorsqu’elle venait tout juste d’être prise par surprise par l’arrivée impromptue de monsieur Wang. Alors quand elle lui tend la liste des options à sa portée et lui sert son petit discours tout beau et frais sur sa grande adaptabilité ainsi que les affinités liées à l’aura, elle reprend peu à peu le contrôle de la situation. Les paroles glissent facilement et l’homme en face d’elle ne lui semble plus si menaçant même si elle n’était clairement pas au-delà d’un certain malaise latent.
Malaise qui, malheureusement pour elle, s’accentua lorsque sa réponse fut, pour ainsi dire… pas du tout ce à quoi elle s’était attendue. « Je veux tout. »
Tout ? Ah.
Ah ?
Apollonia pencha légèrement la tête sur le côté, comme une moue d’incompréhension sur le visage. Avait-elle mal entendu ? Il avait peut-être éternué ? Tout et Atchoum avait de certaines ressemblances qu’il ne fallait pas négliger dans un pareil cas. Mais il ne se reprit pas et au contraire ses doigts glissaient sur la carte sans même que son œil ne vrille vers la droite pour longtemps, là où les prix étaient affichés.
Tout ? C’était beaucoup. C’était long aussi. Mais surtout, c’était de l’argent à se faire.
C’était un peu tendue, comme situation, on n’allait pas se mentir mais si elle pouvait en tirer de beaux gallions frétillants, elle n’allait clairement pas lui claquer la porte au nez. Le client est roi, quand il rapporte beaucoup d’argent.
Et comme pour assurer Polly qu’elle avait bien compris, il énuméra les options qui lui faisaient de l’œil (presque tout donc) « Chiromancie, taromancie, une charte astrale…Tout cela nous prendra peut-être plus de temps qu’une simple session Monsieur Wang, » prévient-elle rapidement, alors qu’elle s’imagine pouvoir dépasser un peu le temps d’un rendez-vous habituel pour faire grimper un peu plus ses honoraires. Un Wang, il avait de quoi payer de toute évidence. Mais la suite lui donna brusquement des envies de le chasser à coup de balai : « … et si vous en faites… de la tasséomancie, s’il vous plaît. » Le sourire commercial s’effondra comme une tour de kaplas montée par un enfant de trois ans et elle ne le rattrapa qu’à grand peine, dans une moue amère.
La tasséomancie, vraiment… c’était hallucinant que des gens viennent jusqu’ici pour demander ce genre de lecture. Pseudo-méthode de divination, aux yeux même de la pseudo-voyante, c’était dire selon elle l’étendue du mépris que méritait cette technique. Mais elle ne pouvait pas présenter la chose de cette manière à son auguste client qui en plus de ça tentait de l’amadouer en la prenant par les sentiments (boursiers) : « L’argent n’est pas un problème.J’ose l’espérer, parce que je ne fais pas dans le crédit. » Elle n’avait pas les moyens de certains pour venir récupérer ses soussous chez ses débiteurs, elle. « Pour tout ce que que vous avez dit, cela sera sans problème, peut-être commencer par la chartre avant de passer par les autres méthodes, surtout si vous avez des questions précises. Cependant… » Elle pince ses lèvres, croise ses doigts sous son menton avant de tenter de tourner la phrase dans sa tête pour la sortir le plus poliment possible : « Comme vous pouvez le remarquer, la tasséomancie n’est pas dans les propositions. Cela veut bien dire que je ne pratique pas cette… euh méthode. » Vraiment, c’était comme d’entrer chez un vendeur de bonbons et de lui demander une galette-saucisse… Mais il fallait rester diplomate tout de même. « Je pense que si vous avez de grandes interrogations, les autres biais de lecture seront amplement suffisants. » Avant de planter ses yeux dans les siens, en toute innocence d’abord, comme si elle pouvait tout lire simplement en fixant ses pupilles noires, fenêtres vers bien des secrets. « Sauf si vous avez des raisons de vouloir spécifiquement cette lecture, évidemment ? » L’argent n’était pas un problème, à quel point pouvait-elle le faire raquer pour juste faire mine de regarder du thé tièdasse au fond d’une tasse ? À quel point était-elle près à mettre son agacement viscéral de côté pour de l’argent ?
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
(Powu) Ce n'est pas ma tasse de thé Empty
Dépasser le temps limite de cette consultation ne le dérange pas. Pour une fois, il ne se soucie pas d’un autre que lui, d’une autre personne que celle assise en face de lui. Il a réussi à mobiliser tout son courage afin de se déplacer ici : il a bien l’intention d’en repartir une fois seulement toutes ses questions répondues. Le Wang peut presque entendre le bruit des Gallions qui s’additionnent dans l’esprit de la voyante, comme une machine à sous qui vrille et crache le gros lot à un joueur chanceux. Il n’y a bien que la mention de la tasséomancie qui fasse vaciller l’expression de Miss Vablatsky, sans qu’elle perde entièrement de sa superbe.

L’ampleur de la tâche à venir n’effraie pas la sorcière et Mengwu est soulagé qu’elle accepte de tout faire. Aucune culpabilité ne vient l’égratigner, alors que tout ce travail empiétera assurément sur la prochaine séance et qu’il est tout aussi un imposteur que la voyante devant lui (mais ça, il n’en sait rien). Il ne vient même pas vraiment chercher de réponses à ses questions hypothétiques, toutes soigneusement réfléchies à l’avance et répétées, comme pour le rôle de sa vie : il vient observer. Il n’y a que, comme anticipé, la tasséomancie qui coince. « Comme vous pouvez le remarquer, la tasséomancie n’est pas dans les propositions. Cela veut bien dire que je ne pratique pas cette… euh méthode. J’espérais que vous en étiez une experte secrète et qu’il existait une offre alternative », excuse-t-il avec le sourire de celui qui connaît bien trop les rouages de ces fameuses offres alternatives possibles seulement à celleux capables d’abouler les Gallions. Si elle ne pratique pas, toutefois… nul besoin d’insister et de perpétuer le malaise, bien qu’il en ignore l’ampleur réelle.

Il est un peu déçu, bien sûr.
Sans doute parce que lui-même a des rudiments en tasséomancie et qu’il ne comprend alors pas pourquoi quelqu’un ne peut pas pratiquer ce mode de lecture. Bien des années plus tard sans vraiment pratiquer, il lui semble encore si simple de déchiffrer ce qui se trouve au fond des tasses, de laisser son instinct d’aventurer le long des formes floues et d’en chercher les significations cachées. Ce sont les connaissances, qui lui manquent, c’est l’apprentissage, le travail, mais tout cela lui semble néanmoins naturel.
Sans doute aussi parce qu’une nouvelle fois, le sorcier se retrouve seul avec ce qu’il n’ose pas pratiquer, ce qu’il n’ose pas approcher à nouveau. Sans doute est-ce pour le mieux et de laisser, une fois pour toute, cet art derrière lui. C’était celui de Mandy : pas celui de Mengwu.

« Je pense que si vous avez de grandes interrogations, les autres biais de lecture seront amplement suffisants. Un petit hochement de la tête. Sauf si vous avez des raisons de vouloir spécifiquement cette lecture, évidemment ? Une simple curiosité. La grand-mère d’un ami lisait ainsi et ça m’a toujours intrigué. » C’est facile, de parler de Mandy comme d’un autre. Comme d’un ami, de quelqu’un du passé. De se détacher de lui-même, de se dissocier de cette enfance de plus en plus floue au fil des années. De balayer la curiosité d’un geste de la main, du sourire entendu d’un quelconque souvenir d’enfant impressionné par les mystères du troisième œil. Ça ne lui semble plus tout à fait un mensonge, après toutes ces années à porter le nom Wang et à devenir un autre. « Je vous fais confiance, vous êtes la voyante. » De la poche de son pantalon, il sort un sobre chéquier qu’il pose sur le bureau, un peu sur le côté, prêt à y inscrire le montant nécessaire lorsque ce rendez-vous particulier sera terminé. « De quelles informations avez-vous besoin, pour la charte ? Je n’ai jamais… je n’ai jamais consulté de voyante. » Les prétentions du néophyte, alors qu’il sait parfaitement ce qui est nécessaire pour dresser une charte de naissance. Il le sait parce que, comme pour son discours, comme pour ses questions, le sorcier a passé des heures à choisir soigneusement quelles informations révéler à la Vablatsky, les réelles autant que celles inventées de toutes pièces.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
(Powu) Ce n'est pas ma tasse de thé Empty
L’idée qu’on puisse l’imaginer experte d’une façon ou d’une autre en tasséomancie était assez burlesque. Après tous les efforts que sa mère avait fait pour essayer d’ouvrir son esprit aux relents du futur qui se cachaient dans les feuilles de thé (à base de mais c’est dans ta culture sous prétexte qu’elle était russo-britannique, ce qu’elle trouvait un peu fort de… café) elle aurait pu très bien faire croire à la populace qu’elle s’y connaissait. Mais son aversion pour l’odeur qui avait hanté ses petits déjeuners avait pour une fois supplanté l’appât du gain. Elle secoua donc la tête à la mention d’une possible offre alternative : « C’est moi la voyante, ici, mes clients n’ont pas à lire entre les lignes. » Un ton très poli ainsi qu’un sourire aimable de circonstance mais qui voulait bien dire ce qu’il signifiait. D’une femme d’affaire à un homme d’affaire.
Cependant elle tente de comprendre au moins un peu la déception perceptible chez son client. Prête à lui dire que s’il est si attristé de ne pas pouvoir zieuter des feuilles mollassonnes il pouvait toujours tenter sa chance avec un charlatan dans un coin de rue — la différence avec elle étant qu’ici il payait dans le tarif une partie du remboursement à la banque pour les locaux, et qu’elle était bien plus sûre d’elle. Mais vu tout ce qu’il réclamait en sus, il était évident qu’il n’irait pas trouver son bonheur ailleurs. En outre, la tasséomancie n’avait pas l’air d’être absolument son cheval de bataille. « Une simple curiosité. La grand-mère d’un ami lisait ainsi et ça m’a toujours intrigué.Je vois. » Cela faisait longtemps qu’elle ne relevait plus l’ironie de cette petite phrase de compréhension qu’elle lâchait de temps à autres. Certain.e.s client.e.s souriaient en l’entendant et soulignaient même que bien entendu, elle voyait. « Je comprends l’intérêt, » mentit-elle « Mais c’est un art où les esprits peuvent facilement être berné et voir ce qu’ils veulent y voir. » Elle se souvenait des cours de divination à Hogwarts où il s’agissait d’interpréter des formes au petit bonheur la chance, ton Troisième Œil pouvait être écarquillé au maximum c’était pas cela qui risquait d’aider à faire quoi que ce soit d’une forme marron collé à de la porcelaine.
« Je vous fais confiance, vous êtes la voyante.Et vous faites très bien, » l’assura-t-elle en prenant ses gants dans un tiroir afin de les faire glisser sur ses mains. C’était principalement pour ne pas avoir à subir un contact de peau à peau avec un inconnu lors de l’étude des lignes de sa main, mais cela permettait aussi de limiter la détérioration de certains vieux deck de cartes. Il y avait des client.e.s pour penser que c’était parce qu’elle ne voulait pas risquer d’avoir une vision spontanée en les touchant ; une rumeur qu’elle n’allait certainement pas se donner la peine de démentir. « De quelles informations avez-vous besoin, pour la charte ? Je n’ai jamais… je n’ai jamais consulté de voyante. » Elle haussa un sourcil, un peu surprise par l’annonce. Elle avait du mal à percevoir à quel point le commun des sorciers pouvait être ignorant dans les différents vecteurs de divination, surtout en astrologie ce qui lui semblait être une des pratiques la plus basique car enseignée à l’école. Il était improbable que Monsieur Wang ait mis les pieds à Hogwarts — sinon elle l’aurait sans doute croisé dans les couloirs, ce qui expliquait peut-être cette fraîche naïveté. Mais elle aurait cru qu’un Wang se serait intéressé avant cela au futur, juste par superstition au moins. Ou alors c’était tout simplement qu’elle flairait l’odeur vague du mensonge. Si vague qu’on ne pouvait vraiment mettre son doigt dessus. Qu’importait finalement ?
Elle souligne son étonnement : « Ça me surprend, mais je suis tout à fait honorée d’être celle que vous avez choisi pour votre première expérience. » Elle sort une grande feuille blanche pour la reposer sur la table, ainsi qu’une plume teintée de bleue. Du tiroir sans fond de son bureau, elle tire un almanach épais qu’elle pose à ses côtés également. « Pour tracer votre carte du ciel à votre naissance, il me faudrait votre date de naissance, jour mois, année et heure précise. Ainsi que le lieu. » Alors qu’elle parle, la plume s’active d’elle-même sur le papier pour tracer un large cercle dans lequel elle dessine chaque symbole des constellations. « Je m’aide ensuite de ça » elle tapote la couverture de l’almanach « pour placer les planètes en fonction de votre moment de naissance. L’heure, elle, me permet de déterminer les points cardinaux et les maisons. » Avant de le fixer avec ses grands yeux sombres : « Si vous n’avez pas votre heure de naissance précise, une heure approximative peut faire l’affaire. Cela sera juste un peu plus… étrange. » Même sans être béni du don de voyance ou bien du Troisième Œil, on pouvait parfois sentir lorsqu’une charte était off par rapport à son propriétaire. Des aspects qui ne collaient pas, qui dissonaient. Elle avait tenté, vaguement, de tracer plusieurs cartes du ciel pour sa propre naissance en choisissant des jours au hasard dans ceux qui auraient pu correspondre à sa naissance mais toujours se retrouvait avec une carte du ciel bancale et avait fini par renoncer. « Ce n’est pas cela qui vous révèlera grand-chose de ce que le futur a en réserve pour vous. Mais cela permet de comprendre l’influence qui régit nos vies, si c’est ce qui vous intéresse ? »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
(Powu) Ce n'est pas ma tasse de thé Empty
Il revient au Wang cette impression d’être en pleine négociation professionnelle ― de discuter trafics et affaires avec ses collègues du crime organisé, de parler plus ou moins clairement des objectifs des uns et des autres, de laisser les couleuvres tranquillement s’avaler au fil de discussions où voguent les sous-entendus. Avant d’être une voyante, Miss Vablatsky lui apparaît être une femme d’affaires. Une impression aussi tenace, sans qu’il puisse mettre le doigt sur ce sentiment qui refuse de s’effacer. Sur cet instinct qu’il repousse et qui lui soufflerait, s’il l’écoutait, qu’il n’a pas besoin de la sorcière pour l’aider dans ses questionnements.
Tous les deux soudain très doués pour ignorer l’odeur du mensonge.

La voyante semble surprise de sa prétention de ne jamais avoir consulté de voyante auparavant et Mengwu se force pour ne pas fuir son regard, ou revenir préciser la chose inutilement. Chaque mot est soigneusement choisi et tout aussi soigneusement assumé ― après tout, il ne dit pas vraiment faux, n’est-ce pas ? Il a déjà lu, regardé, étudié, mais jamais consulté. « Ça me surprend, mais je suis tout à fait honorée d’être celle que vous avez choisi pour votre première expérience. Vous me faites l’honneur, Miss Vablatsky. » Que la meilleure, pour cette première fois.

Miss Vablatsky lui explique les étapes de l’élaboration de la charte de naissance, ainsi que l’utilité de chaque donnée recueillie pour le processus qu’ils vont entamer tous les deux. Il jette un coup d'œil intéressé sur l’épais almanach sous sa main et comme s’il était celui qui allait se plier à l’exercice patient de tracer une carte du ciel, il sort de la poche de sa chemise ses lunettes de lecture et les place sur son nez. Le geste a quelque chose de rassurant, dans sa familiarité, le contact du métal froid sur sa peau. « Ce n’est pas cela qui vous révèlera grand-chose de ce que le futur a en réserve pour vous. Mais cela permet de comprendre l’influence qui régit nos vies, si c’est ce qui vous intéresse ? Oui, c’est ce qui m’intéresse, confirme-t-il d’un léger signe de la tête, le regard revenu à celui de la sorcière, une fois l’épine de l’almanach soigneusement détaillé. Je suis curieux de savoir ce qui influence ma vie… en amont, d’une certaine façon. »
Mengwu a passé bien du temps à soigneusement choisir le jour et l’heure de sa naissance. De sa fausse naissance. Des heures à jongler entre les dates, à se demander s’il visait juste dans ses prédictions, à se demander s’il s’approchait de la vérité. Des heures à craindre, aussi, que Miss Vablatsky voit clair dans son mensonge et devine que de toutes les informations qu’il va lui révéler, à peine l’une d’entre elles est vraie, toutes les autres construites par le Wang. Ses propos sur l’heure de naissance amplifient cette crainte : elle saura. Elle saura qu’il y a quelque chose d’étrange, que tout est étrange, que rien ne colle. Comment peut-il penser tromper une voyante ?

Il se cale dans son fauteuil, plus confortablement qu’importe la sensation persistante d’être assis sur des clous, afin de museler la nervosité. Sur ce ton paisible qui est sien, celui qui ne laisse présager aucune tromperie, aucun mensonge, le sorcier décline les informations attendues : « Le 29 août (il se souvient de la saison) 1974 (il en est sûr) à 13 h 30, je crois, autour de ça (c’est du pipeau, l’hésitation rajoutée pour la crédibilité) à Hong Kong. » Le point final de la mascarade jouée sans gêne, de la charte de naissance de Mengwu Wang.
Celle de Mandy restera à jamais inconnue.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
(Powu) Ce n'est pas ma tasse de thé Empty
Revenir en haut Aller en bas
 

(Powu) Ce n'est pas ma tasse de thé

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

SMOKE AND MIRRORS :: PLAYGROUND :: DEATHLY HALLOWS :: rps abandonnés