Cela faisait bien longtemps que tu t'étais accordée une journée shopping. Un temps rien qu'à toi, où tu peux laisser ta passion des belles étoffes s'exprimer. Tu as toujours été coquette, aimant parer ton corps des plus belles matières, le mettre en valeur et l'habiller dans le sens le plus noble du terme. Et pour cela, Madam Malkin est le lieu parfait. Quand, en plein été elle n'est pas emplie d'étudiants allant s'habiller pour Hogwarts, la boutique regorge de tissus plus beaux les uns que les autres, et ses couturières savent parer n'importe quelle silhouette des plus beaux atours. Tu as toujours aimé leur service impeccable ainsi que leur oeil aiguisé qui devine immédiatement comment mettre en valeur chaque personne poussant la porte. À peine as-tu poussé la porte, on te propose un chocolat chaud comme tu l'aimes : avec une pointe de cannelle tandis que l'on te présente les nouveautés : D'abord une belle robe de sorcier en velours vert, une étole couleur jade puis une somptueuse cape de brocard aux motifs rappelant les kimonos japonais qu'arborent les geishas. Tout te plaît. Et quand c'est le cas, tu n'hésites pas à faire résonner les gallions. Tu n'es pas de ceux qui dépensent sans compter d'ordinaire, et tu as tendance à privilégier la qualité à la quantité. Mais ici, les deux se valent tel est le problème !

Perchée sur un petit promontoire, tu laisses Saroise retoucher une robe bleue nuit directement sur toi. Fait d'un tissu proche du satin, le vêtement épouse tes courbes à mesure que la couturière l'ajuste. Il n'est guère facile de voir ton corps changer. Bien que tu sois toujours élégante, tu vois petit à petit ton corps vieillir. Perdre de sa fermeté, de sa douceur. Te rappelant inlassablement la course des années, ce qu'elles t'ont apportées, mais aussi ce qu'elles t'ont arrachées. « Cette tenue est magnifique ! Tu as des doigts de fée ! » Tout semble aller sur des roulettes, une de ces journées paisibles où l'on s'endort le sourire aux lèvres.

La journée paisible ne semble pas être au programme, puisqu'un cri déchire l'ambiance feutrée de la boutique. Le genre qui glace le sang et annonce le début des emmerdes. Après avoir été voir ce qu'il se passe, Saroise revient avec une mine grave, verrouillant la porte d'un coup de baguette magique. Ce qui a pour effet que vous vous mettiez tous à vous regarder en chien de faïence. Tu n'avais guère fait attention aux autres clients de la boutique - trop occupée à te faire chouchouter - avant ce moment. Tu en connais certains de vue, d'autres te sont totalement inconnus. Et tous peuvent être coupables. « Le corps a été trouvé au niveau des cabines à en juger par votre manège, non ? La dernière personne à avoir été par-là est lui si je ne m'abuse ? » Fais-tu en désignant Rowle du menton. Ce n'est pas une accusation, juste une simple constatation.

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Le shopping. Indéniablement l’une des activités favorites de Olympe Bagshot. Pleine aux as, elle adorait dépenser son argent dans des objets luxueux, que ce soit la couture, la décoration ou les bijoux. Être à la pointe du bon goût était primordiale à ses yeux, si bien qu’aucune semaine ne passait, sans qu’elle ajoute à sa penderie déjà bien remplie, une nouvelle merveille. Aujourd’hui, alors qu’elle passait récupérer un bustier qui méritait certaines petites retouches, Olympe s’attarda dans la boutique de Madam Malkin, dont la réputation n’était plus à faire. L’étudiante ne cherchait pas un vêtement en particulier, mais plutôt celui qui captera suffisament son attention pour gagner une séance d’essayage. Grâce à l’heure tardive, les quelques allées de l’enseigne étaient assez tranquilles, ce qui donnait envie de s’attarder.

Alors qu’elle contemplait le travail de maître effectué sur une robe en tulle, un cri perçant la tira de ses pensées. Mécaniquement, elle se tourna en direction du hurlement, curieuse, comme toujours, de savoir ce qui pouvait bien se passer. En moins de temps qu’il en fallait pour dire Merlin, Bagshot s’était déjà approché de la scène, afin d’observer et écouter ce qui se passait. D'après ce qu’elle captait, quelqu’un était mort dans les cabines d’essayages. Malgré la stupeur, la blonde ne chercha pas à fuir, refusant de reculer devant un potin extrêmement croustillant.  

Cependant, malgré sa curiosité sans fin, Olympe tiqua en entendant la porte du magasin se refermer dans son dos. En effet, se retrouver dans la liste des principaux suspects du crime l’effrayait légèrement, elle qui veillait au grain à son image de marque. Impassible, elle resta immobile, et s’attarda sur le visage des autres inculpés. En dehors d’Alexandra, qui était de la même année qu’elle, l’irlandaise ne connaissait que très peu ceux qui occupaient l’endroit, si bien qu’elle préféra rester en retrait.

Visiblement, Madame Malkin en personne avait été tué dans sa propre boutique, une grande perte de la haute couture sorcière, et un d’eux été coupable. La paranoïa allait certainement s’inviter à la fête, et Olympe priait pour qu’aucune accusation ne puisse viser sa personne. Alors que l’autre couturière, Malika, s’accrochait à elle pour ne pas tourner de l’oeil, Freya Abbott se lança directement les hostilités en s’attaquant à un Rowle. Tout en s’occupant de la couturière en nage, Olympe observa la scène, avant de finalement prendre la parole à son tour. «‌ ‌‌‌‌Si c’était lui, il n’aurait pas crié pour prévenir d’un meutre. Ca serait idiot.‌‌ ‌»‌ Loin d’avoir les capacités d’un membre de la brigade, Olympe doutait cependant de la pertinence de cet argument. D’ailleurs, à ses yeux, le brun était certainement le moins coupable, principalement parce qu’il avait découvert le corps et qu’avec la magie actuelle, son secret ne pourra pas durer longtemps. Pour la blonde, le coupable se cachait parmi les autres protagonistes.

Spoiler:

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Deux semaines qu'il repoussait le truc, deux semaines que sa mère lui envoyait des beuglantes où des Anthea interposées - qu'est-ce qui était le pire, seul Merlin le savait (et Hector aussi : c'était sa soeur). Après avoir aussi trainé en longueur la séance de mesures qu'il fallait qu'il fasse avec Madame Malkin en personne, il n'y était pas allé. Alors, Rosemary l'avait fait à sa place. Pour faire avancer les choses : plus vite il aura son costume, plus vite le mariage de son fils se profilait. Raison pour laquelle il trainait les pieds, plus que d'habitude. L'atelier de Madame Malkin avait préparé un premier ensemble avec des mensurations standards, à venir essayer à n'importe quelle heure au sein de leur boutique. Quoiqu'il fasse, le destin voulait qu'Hector s'y rende, alors, éventuellement, il s'y était rendu.

« Tout va bien, Mons.. »
Pour y trouver un cadavre.
Le cri poussé par la vendeuse le ramène dans l'étroitesse de la cabine. «Monsieur, veuillez reculer. » Le temps que son âme ré-intègre son corps, et Hector en ressort, en sueur, ses mains crispées sur le costume qu'il froisse, la bouche ouverte, les yeux exhorbités il regarde les autres (qui le regardent lui aussi). La mort est confirmée.
Son costume toujours à la main, et humide, le sang-pur part en direction d'une chaise Louis XV qui crie son nom et calmera le tremblement de ses genoux. « Le corps a été trouvé au niveau des cabines à en juger par votre manège, non ? La dernière personne à avoir été par-là est lui si je ne m'abuse ? » Houlala, il commençait à sentir vraiment, vraiment pas bien. « Je.. » ..ne l'ai pas tué. «‌ ‌‌‌‌‌‌Si c’était lui, il n’aurait pas crié pour prévenir d’un meutre. Ca serait idiot.‌‌ ‌»‌ « Je.. » ..n'ai pas crié. « Enfin, monsieur Rowle ne ferait jamais une chose pareille » Hector regarde Majid, mi-reconnaissant, mi-à deux doigts de tourner de l'oeil et plonge son visage dans ses mains (le costume tombe au sol). Les discussions continuent, mais sans lui. S'il fallait attendre la Brigade en boule pendant deux heures avant de sortir d'ici : c'est parti. Ce n'est certainement pas le Rowle qui se la jouera détective

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