BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

Malgré son contexte sombre et mature, SM, c'est une communauté qui aime le drama et les rebondissements et qui a un Discord très actif sous l'égide du safe space et de la communauté bienveillante. Qu'attendez-vous pour nous rejoindre ?
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 darkness turns to dust (fordam)

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Bertram Prewett
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Bertram Prewett
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JUIN 2007 - FORDAM
Le silence régnait en maître, rien pour le briser, rien pour l’entamer. Depuis que l’épousée n’était plus qu’un vague souvenir, et que tu l’avais poussé à disparaître après votre catastrophique entrevue, cette habitation avait perdu toute vitalité. Il n’y restait qu’un souffle mortifère, l’amer goût de la trahison et ton vague à l’âme que tu ressassais inlassablement. Les images défilaient dans ton esprit, pire les unes que les autres, alors que le poids des secrets que l’on t’avait caché t’accablait. Dans une certaine mesure, tu aurais préféré ne jamais savoir et rester un imbécile aveugle, incapable de voir qu’il avait épousé une pécheresse, que son frère méritait de se noyer dans le Styx et qu’il élevait un fils qui n’était génétiquement pas le sien. Un soupir bafoua tes lippes, alors que tu relâchais prestement sur ton bureau la photo sorcière qui te brûlait les doigts. Elle entamait ta pulpe avec ce qu’elle représentait. La trahison. Langford et toi, dans vos jeunes années, lorsque votre univers, bien que déjà sombre, était encore assez innocent, avant qu’il ne devienne Caïn et toi Abel, avant qu’il ne commette une faute si infâme que tu ne pourras jamais la lui pardonner, avant qu’il ne prenne ta femme pour l’une des siennes.

Un coup de baguette plus tard et tu transplanais dans la demeure familiale. Le vestige d’une dynastie ancienne que vous étiez presque les derniers à incarner. C’est là qu’il habitait, ou plutôt, qu’il se terrait. C’est aussi là que vous aviez grandi, ensemble, avant qu’il n’y finisse seul avec quelques spectres pour lui rappeler ses erreurs. Tes pas te conduisent rapidement dans l’un des salons de la seule aile qui parvenait encore à survivre dans la ruine. Comme tu t'y attendais, il était là. Étouffant une remarque acide, tu te contentais de te racler la gorge pour annoncer ta présence. « Langford, j’espère que je ne te dérange pas dans tes nombreuses occupations. » Le traître est sans doute occupé à compter les dettes qu’il a accumulées aux quatre coins du pays, le nombre de personnes qui souhaitent le voir disparaître pour le faire payer et les multiples pensions alimentaires dont il ne s'est pas encore acquitté. Si pendant des années, tu t’étais échiné à le protéger, à réduire les conséquences des fautes qu’il avait commise, à l’aider parce qu’il était ton frère, parce que vous partagiez un nom, un sang, une destinée, désormais, tu t’étonnais de ne ressentir envers lui qu’une cruelle amertume et une défiance semblable à celle de ses nombreux adversaires. Tes prunelles, noyées par le mépris, se posèrent sûr lui, affalé qu’il était dans l’un des fauteuils, l’un de ceux où vous aviez passé d'innombrables moments auparavant, lorsque vous n’étiez qu’innocence, lorsque le grand frère, le modèle, ne s’était pas mué en perfide menteur et cupide voleur. « J’ai à te parler, c’est délicat et urgent. » Tu sens la colère jaillir dans tes veines, faire bouillir ton carmin, dynamiter ton palpitant qui commençait presque à faiblir. Tu espères secrètement qu’il ne comprenne pas tout de suite que ton ire lui est destinée, puis tu te rappelles qu’il s’agit de Ford, à peine capable qu’il était de voir le malheur qu’il causait à ses épouses ou même d‘apercevoir ses enfants tant il les négligeait. Ses enfants. Bart. Une bille amère se coince dans ta gorge alors que tu attrapes furtivement une cigarette pour la glisser entre tes lippes fines et sévères. Les volutes de fumée tombent à la renverse dans ta trachée, pour finir par être recrachées dans la pièce, alors que tu t’adosses négligemment près de la cheminée, tes orbes ancrés dans celles de Judas. « Tu ne devineras jamais ce que j’ai découvert à propos de Myrthild, ce qu’elle a osé me cacher. » L’affreux secret qu’elle pensait pouvoir enterrer, la vérité damnée qui n’a de cesse de te hanter.
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« Quinte flush de lycans, aboule la monnaie, Langford !
- Nan mais j'suis sûr que vous trichez, grand-maman, c'est pas possible, là !
- Petit malotru, même pas foutu d'admettre que tu es juste nul ! Mon jeu est aussi transparent que moi ! »
Tu fais glisser les quelques gallions vers le spectre de l'une de tes ancêtres, lévitant quelques centimètres au-dessus du siège où elle était censée être installée. Plus qu'une partie de poker sorcier, tu es littéralement en train de te faire plumer par ta propre famille, ou du moins ce qu'il en reste, à savoir trois fantômes ronflant et squattant les quartiers abandonnés du château familial.

« Langford, j’espère que je ne te dérange pas dans tes nombreuses occupations.
Donc, en soi, il s'agissait bien d'une histoire d'argent, mais pas autant prise de tête que ce que pouvait croire Bertram. Il ne venait pas souvent en visite dans le château de votre enfance. Ou en tout cas, quand il venait, il était constamment accompagné, au moins par sa femme. En y repensant, ça faisait longtemps que vous n'aviez pas joui de moments à deux, juste entre frères. Comme si, depuis le décès de votre père, vous n'aviez désormais plus à faire front contre lui, et que votre alliance s'était dissoute, avec les civilités.
- Ouh la nan, t'inquiète. J'pense que grand-grand-maman était sur le départ, de toute façon, pas vrai ? »
La clique de fantômes se cassent en maugréant, passant nonchalamment à travers les murs. Ceci dit, vu l'air grave de Bertram, vous pouviez être certains qu'ils allaient rester dans les combles, à écouter ses confessions.

« J’ai à te parler, c’est délicat et urgent.
- Ah merde, il se passe quoi ? Tu t'extirpes de ton fauteuil, rangeant vaguement les jeux de cartes et récupérant les gallions malencontreusement oubliés sur la table. Tu te diriges vers un vieux buffet de chasse, en sors une bouteille de whisky et deux verres. Tu veux un truc à boire ? Sans réellement attendre de réponse, tu le sers et t'en verses un aussi au passage, parce qu'il n'y avait pas de raison que tu ne finisses pas par en avoir besoin, toi aussi. La mine grave de ton frère ne t'a pas échappé ; ce qui t'échappe, en revanche, c'est la révélation qu'il allait te faire. Il faudrait vraisemblablement plus d'un verre pour faire passer cette nouvelle-là.

« Tu ne devineras jamais ce que j’ai découvert à propos de Myrthild, ce qu’elle a osé me cacher. » Tu restes le nez dans ton verre, serrant les fesses pour ne pas avaler de travers. Evidemment que ça t'avait traversé l'esprit ; cette fois où tu avais fauté avec Myrthild. Pour autant, tu étais loin de te douter que Bertram était là pour les conséquences de cette nuit, plus que pour la nuit en elle-même.
Aussi, comme à chaque fois que la situation ne s'y prête pas, tu essayes de détendre l'atmosphère, sentant que ton petit frère était raide comme un nimbus 2000 et tendu comme un cognard.
« Me dis rien ; toi aussi, elle se démaquille pas avant d'aller se coucher ? Ça laisse de ses traces sur les oreillers, c'est galère... » Tu te marres à ta propre remarque, grotesque et déplacée, qui ne va pas sans te rappeler des deux mariages qui avaient pris l'eau, sans même que Myrthild n'en soit la faute, cette fois.
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Bertram Prewett
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JUIN 2007 - FORDAM
Les faciès fantomatiques de ta lignée s’effacent, fuyant la soudaine tempête qui s’annoncent, glissant leurs carcasses opalines loin de vous. Deux frères. Deux Prewett. Partageant le même carmin, un destin commun et visiblement la même catin. L’océan de rage vient empoisonner de son fiel salé des plaies que tu n’arrives pas à refermer, sans cesse rouvertes par cette trahison fratricide que tu ne pardonneras certainement jamais. « Ah merde, il se passe quoi ? » Tu sais, voilà ce qu’il se passe. Tu sais tout. Tout ce qu’ils t’ont caché en pensant naïvement que tu ne l’apprendrais jamais. Tu es presque étonné que ton frère, dans sa stupidité légendaire, ait réussi à garder cela pour lui pendant tant d’années, sans finalement lâcher après quelques verres quelques palabres traîtres : « Au fait mon frère, je suis vraiment désolé, j’ai couché avec ta femme, je pensais que c’était ta secrétaire depuis le temps. Mais tu sais, je m’en souviens à peine, c’était pas si dingue. ». Mais rien. Absolument rien. Il était resté muet, comme si rien n’avait jamais changé, comme s’il n’avait pas fauté, comme s’il ne t’avait pas volé une part de ta destinée, comme s’il ne te prenait pas pour le premier des bennés. Toi qui l’avais toujours aidé, te noyant dans les forces obscures pour lui sauver les fesses, épongeant quelques dettes, veillant de loin à ce que ses enfants, dont il connaissait à peine le prénom, ne manquent de rien. Ses enfants. Bart. Une simple pensée qui enserre encore plus ton palpitant dans une étreinte insupportable qui te rend malade. « Tu veux un truc à boire ? » Imperceptiblement, tu hoches la tête, fuyant l’espace d’un temps, son regard que tu supportes à peine de croiser. Tes lippes recrachent un nuage d’albâtre alors que tu t’empares du verre qu’il te tend pour finir d’incendier ta trachée. Qu’importe que tu perdes le contrôle, tu ne serais que le dernier d’une interminable liste à lui entamer le portrait. Après tout, lui qui aimait tant jouer et se mêler aux esprits qui hantaient la vieille bâtisse, peut-être voulait-il les rejoindre sous une forme moins humaine, plus spectrale.

« Me dis rien ; toi aussi, elle se démaquille pas avant d'aller se coucher ? Ça laisse de ses traces sur les oreillers, c'est galère... » L’écho de son rire suffit à donner à tes opalescences un reflet plus perçant, plus brûlant. Les yeux de l’assassin avant qu’il ne fonde sur sa proie, lorsque la mort vient y glisser un voile de colère pour brouiller ses sens, pour le tenter, pour le pousser au pire. Tu ne supportes simplement pas qu’il ose. Pas après ce qu’il a fait. Pas en évoquant celle avec qu’il a fauté. Comme si rien ne s’était jamais passé. Tes doigts se resserrent sur ton verre, dévoilant la blancheur de tes jointures. « Le problème n’est pas ce qu’elle fait avant d’aller se coucher, mais avec qui elle a couché. On ne parle visiblement pas des mêmes traces sur l’oreiller. » Acerbe. Mauvais. L’étendue marine, calme et morose, que tu avais toujours été, commençait doucement à se déchirer. La tempête électrique balayant de ses vagues assassines les dernières traces de ton souverain contrôle. « Cette chienne m’a trompé. Plusieurs fois. » Les ultimes gouttes ambrées sont rapidement avalées avant que tu ne reposes sèchement ton verre sur la cheminée. Il n’avait pas été le seul amant, mais il avait celui dont il s’était douté le moins, celui qui l’avait le plus blessé. « Je ne suis même pas le père biologique de Bart. » Constat amer. Constat d’échec. Tu te rassurais au moins sur le fait que puisqu’il était un si piètre père, il ne chercherait pas à te dérober cette paternité que tu ne supporterais pas de voir t’échapper. Tu étais son père. Tu l’avais élevé. Il était ton héritier et tu ne lui ferais pas payer les impiétés de sa mère. Jamais. Ton regard azuré vient se planter dans celui de ton frère, glacé comme il ne l’avait jamais été, reflet des cauchemars qui le hantait depuis que tu avais appris la vérité. « Mais peut-être le savais-tu ? Après tout, vous êtes plutôt proches. Tu ne m’aurais pas caché une telle chose mon frère ? » Tu craches une dernière nébuleuse avant d’écraser ton mégot durement. « Je ne sais même pas pourquoi je te pose la question. Je sais bien que tu n’aurais jamais fait cela, pas à moi. Pardonne-moi Ford. »
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« Le problème n’est pas ce qu’elle fait avant d’aller se coucher, mais avec qui elle a couché. On ne parle visiblement pas des mêmes traces sur l’oreiller. » Tu avales ta gorgée de firewhisky de travers et t'étouffes pendant quelques secondes, tentant en vain de dissimuler ton hoquet, le nez scotché à ton verre. Les larmes te montent aux yeux à mesure que tu contiens la toux étranglée. Bien entendu, cette réaction pouvait être due au choc de la révélation, tout simplement, et non au fait que tu te sentais terriblement concerné par la révélation en question.

« Cette chienne m’a trompé. Tu sens ta peau se couvrir d'une fine pellicule de sueur, immobile, tous tes sens aux aguets, comme si tu étais prêt à fuir. Tu attendais juste qu'il prononce ton nom, moulinant déjà tes méninges atrophiées pour lui cuisiner une excuse bidon du genre "on avait bu" ou encore "mais c'était qu'une seule fois..." Plusieurs fois. » Tu fronces les sourcils... ça s'était bien passé qu'une seule fois, pas vrai ? Impossible de te rappeler, bien entendu, mais tu étais quasiment sûr que la fois au Ministère s'était soldée par un échec... Ce qui n'était pas plus mal, au vu du dédain et de la rage que tu sens vrombir dans les yeux de ton petit frère.

Bertram avait toujours été le plus calme de vous deux. Il n'était pas particulièrement éteint, loin de là, mais en comparaison avec la boule d'énergie et de catastrophes que tu étais, il avait opté pour un retrait stratégique. Plus discret que toi, certes, mais il n'en pensait pas moins et généralement, s'il menait des combats, c'était dans l'ombre. Aussi, tu sembles découvrir un nouveau visage de ton frère, mué par une colère sourde et froide qui te flanque des frissons, conscient qu'à tout moment, cette rage pouvait se retourner contre toi.

« Je ne suis même pas le père biologique de Bart. Tu baisses enfin ton verre, te remettant enfin en branle, révélant ton expression choquée. - Quoi ?? Ta réaction est sincèrement scandalisée, puisque tu ignorais totalement que Bart était ta progéniture, bien que physiquement, tous les signes convergeaient dans cette direction. En effet, il n'était pas rare qu'on le confonde avec Andrew, tant votre ressemblance était frappante (à tel point qu'Andrew te ressemblait moins que Bart). Même taille, même tignasse brune, même sourire goguenard, même propension à ne pas savoir quoi faire de ses bras et ses jambes, Bart était ton portrait craché quand tu avais son âge. L'un à côté de l'autre, c'est comme si tu te trouvais en face d'un miroir, mais que tu restais persuadé qu'il s'agissait d'une simple vitre.

« Mais peut-être le savais-tu ? Après tout, vous êtes plutôt proches. Tu ne m’aurais pas caché une telle chose mon frère ? - Moi ? Nan, j'en savais rien ! Et si j'l'avais su... bah, tu m'connais, j'suis pas du genre à avoir ma langue dans ma poche..." Et de fait, tu étais incapable de dissimuler quoi que ce soit. Ton désarroi pouvait se lire sur ton visage comme s'il y était écrit au feutre rouge. Personne ne sait comment tu es parvenu à cacher ton aventure avec Myrthild à ton frère, vu que tu n'avais même pas réussi à le cacher à ta femme....

« Je ne sais même pas pourquoi je te pose la question. Je sais bien que tu n’aurais jamais fait cela, pas à moi. Pardonne-moi Ford. » La situation te dépasse tellement que tu en oublies d'être offusqué par ses accusations... Après tout, tu n'étais pas totalement blanc, dans l'affaire, puisque tu faisais partie des nombreuses aventures de Myrthild... "Nan mais t'inquiète, je comprends... C'est un coup à se mettre à se douter de tout le monde, ce genre d'histoire..." Tu t'approches de lui, apposes une main réconfortante sur son épaule ; tes doigts pressent le tissu de sa veste. Tu observes ton frère finir sa cigarette, contenant avec difficulté un silence embarrassé. La pièce entière grince, le parquet, les boiseries ; s'ils étaient encore capables de respirer, on pourrait entendre les fantômes retenir leur souffle. Toi, tu es suspendu à celui de ton frère, bien infoutu de savoir comment le réconforter.

Tu essayes de te mettre à sa place, d'imaginer ce que tu aurais pu ressentir, si on t'apprenait que Lizzie, Andrew ou même Diego n'était pas ton sang... Les années passées à élever le fruit d'un mensonge... Oh, tu étais loin de représenter le père de l'année, et bien des fois, tu avais pesté sur ta descendance, en particulier contre Diego avec qui tu entretenais des liens... ténus et compliqués. Tu te demandes si on peut arrêter d'aimer des enfants qui ne sont pas les siens.
"Mais tu sais, dans le fond, même si Bart est pas de toi, ça reste toi son père, hein... Tu l'aimes, tu l'as élevé... hé, tu sais que des fois, j'ai l'impression qu'il se met à parler comme toi !" Tu tapotes son épaule avant de retourner te servir un verre.
Ton rire s'éteint progressivement, tandis que ton frère reste de marbre.

Une question te démange depuis tout à l'heure. Tes doigts s'agitent autour de ton verre de whisky, laissant des empreintes grasses. Tu es autant agité que ton frère reste immobile, accentuant toujours un peu plus la différence entre vous deux. Personne n'a jamais cru que vous étiez frères. On faisait difficilement le lien, malgré le nom en commun, malgré la même propension à craindre vos parents. L'un tenait de votre mère, l'autre d'un grand-oncle, mais vous auriez aussi bien pu venir de deux familles complètement distinctes. Et pourtant, c'est pour faire front face à ce père terrifiant que vous vous étiez rapprochés, malgré les différences.
Et comme c'est toujours le père le problème, chez vous, tu finis par céder à la tentation. Tu te racles la gorge, comme si ça pouvait rendre ta question moins intrusive.
"Mais du coup... tu sais c'est qui le père ?"
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Bertram Prewett
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JUIN 2007 - FORDAM
Les dernières gouttes de liquide ambré continuent de danser dans ton verre, ses maigres vagues s’écrasant péniblement contre la transparence du verre. Tu voudrais l’incendier comme le liquide alcoolisé brûle ta trachée, l’écraser comme le mégot encore chaud que tu viens de pulvériser, le calciner comme les bûches que les flammes dévorent dans l’âtre près duquel tu t’es adossé, parce qu’il se moque, éhontément, effrontément, délibérément, de ta personne. Il se joue de toi comme si tu n’étais qu’une vulgaire connaissance qu’il pouvait tromper comme il aimait le faire d'ordinaire, avec de l’irrespect et un jeu d’acteur marqué par la nullité. Mais tu n’étais pas un simple inconnu, tu n’étais pas l’un des nombreux ennemis qu’il s’était fait, tu étais et tu serais toujours, malgré la haine qui te dévorait, son frère. Un Prewett, comme lui, au carmin et aux racines similaires. Tu pourrais bien tenter de l’entailler, de n’en faire que des cendres que tu jetterais au vent, le résultat serait toujours le même, vous étiez liés pour l’éternité et même après. Et malgré cela, malgré tout ce que tu avais toujours fait pour lui, il continuait. Il se murait dans ses secrets et ne cessait de t’humilier, puisqu’ils les aimaient tant, tu allais l’enterrer avec ses fausses vérités et son air d’abruti né. « Moi ? Nan, j'en savais rien ! Et si j'l'avais su... bah, tu m'connais, j'suis pas du genre à avoir ma langue dans ma poche… » L’espace de quelques secondes, tu fermes tes paupières, soupirant légèrement pour garder le souverain contrôle que tu avais toujours eu sur ta personne. Seulement, tu ne pouvais nier que le moindre de ses mots, la moindre des imbécilités qu’il pouvait cracher, suffisait à raviver le brasier de ta rage. Tu te sentais prêt à imploser. Même Myrthild ne t’avait pas autant enragé – enfin, jusqu’à ce qu’elle évoque Shacklebolt – parce qu’elle n’avait pas nié, parce qu’elle t’avait avoué ce que tu voulais savoir, la vérité. « Non, tu préfères l’avoir dans la bouche des femmes mariées. » Que tu craches faiblement, sans vraiment te contrôler, avant de terminer en une gorgée, ton reste de whisky écossais. « Nan mais t'inquiète, je comprends... C'est un coup à se mettre à se douter de tout le monde, ce genre d'histoire... » Tu supportes à peine son contact. Lui, le damné, judas, qui ose te toucher. Comme il a osé toucher la femme qui t’avait juré fidélité. Saletés. Cette simple pensée suffit à raviver tes plaies encore ensanglantées, à tendre la moindre parcelle de carcasse esseulée. Par Rowena, comme tu rêverais de les massacrer.

« Mais tu sais, dans le fond, même si Bart est pas de toi, ça reste toi son père, hein... Tu l'aimes, tu l'as élevé... hé, tu sais que des fois, j'ai l'impression qu'il se met à parler comme toi ! » Il était et resterait ton fils. Tu ne laisserais de toute façon à personne le soin d’en discuter. Tu l’avais élevé, tu t’en étais toujours occupé, et plus que tout, tu l’avais aimé et tu l’aimerais jusqu’à ce que ton âme scarifiée passe de l’autre côté du voile des damnés, jusqu’à ce que tu t’éteignes à jamais. Ce n’était certainement pas ton frère, père à temps partiel, qui allait t’arracher cela. Qu’il s’amuse avec Myrthild – comme tous les autres – si cela lui chantait, mais pas avec Bart. « Mais du coup... tu sais c'est qui le père ? » La question plane un moment dans l’atmosphère, laissant dans son sillage un silence inconfortable que tu n’oses pas tout de suite briser. Parce que tu le sais, le moment fatidique est arrivé. À cet instant, tu ne sais même pas s’il est aliéné ou simplement benné, peut-être les deux, d’oser poser la question qui signera sa propre fin. Crétin. D’un geste vif, tu t’empares de la bouteille de whisky, pour emplir ton propre verre, alors qu’un léger rire glacé s’extirpe de tes lippes. Désormais, il ne peut plus fuir l’affreuse vérité, tu peux le contraindre à avouer. « C’est amusant que tu me poses cette question, puisque lorsque j’ai posé la même à ma chère et tendre infidèle d'épouse, sais-tu ce qu’elle m’a répondu ? » Tu travestis un peu la réalité pour le piéger, pour le forcer à dire ce qu’il a fait. L’image de ton épousée revient te hanter, ravivant la douleur qui continue de te torturer. Tu la hais pour ce qu’elle t’a fait et tu te hais encore plus parce que malgré tout cela tu continues de l’aimer. « Que tu étais le père, que tu étais celui avec qui elle avait fauté. » Tu relèves tes opalescences pour les plonger dans celle de ton frère. Caïn face à Abel. Un léger rire compatissant fend tes lèvres, alors que tu t’approches pour poser ta main sur son épaule. S’il te devançait sur le plan des années, tu le dépassais sur celui de la taille. Ta silhouette longiligne te faisait paraître encore plus grand que tu ne l'étais, parfois plus impressionnant. « Tu imagines un peu à quel point cette chienne est dérangée ? Oser t’accuser, toi, mon propre frère, certainement la personne en qui j’ai le plus confiance. Évidemment, je ne l’ai pas cru. » Tu portes ton verre à tes lèvres, faisant mine de réfléchir un moment, avant de finalement lâcher. « Au moins, je suis certains sur le géniteur n’est pas Shacklebolt. Tu as peut-être une idée de ton côté ? »
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Le silence qui suit ta question était à prévoir, mais il n'en est pas pour autant plus facile à vivre. Tu es de ceux qui détestent le silence, si bien qu'inconsciemment, tu as tendance à le meubler, et que ça en fait même chier plus d'un, au travail. Le silence te fait peur, il t'absorbe, te fait suffoquer. Il te renvoie à toi-même, tend à l'introspection, un exercice auquel tu ne t'es pas essayé depuis des décennies. Et, plus les années passent, plus il va s'avérer difficile de te faire changer, de quelle que manière que ce soit ; les introvertis de la Brigade avaient du soucis à se faire.
Mais, cette fois-ci, avant même que tu ne brises le silence, c'est Bertram qui, le premier, fait claquer le verre de la bouteille, se resservant un verre. Tu plisses les yeux, bien infoutu de savoir si ton frangin pouvait bien tenir l'alcool... C'est que, sous le régime du Lord, vous étiez censés tourner sous régime sec.

« C’est amusant que tu me poses cette question, puisque lorsque j’ai posé la même à ma chère et tendre infidèle d'épouse, sais-tu ce qu’elle m’a répondu ? - Euh, j'sais pas... qu'y'avait pas d'père?" Ta petite blague n'a pas l'air de faire mouche auprès de Bertram. Ou peut-être que tu n'avais pas parlé assez fort, à cause du malaise de plus en plus difficile à ignorer.
« Que tu étais le père, que tu étais celui avec qui elle avait fauté. » Tout ton sang quitte ton visage, ton corps, pour s'écraser dans tes jambes. Tes mains se glacent, plus froides que la tiédeur du verre que tu manques de lâcher. Tu le reposes un peu trop brusquement sur la commande, t'y agrippant par la même occasion. "Quoi?" La confusion transpire de tout regard trouble, de tes lèvres qui tremblent. On entendrait presque ta cervelle vrombir, incapable de traiter l'information, incapable de la considérer comme possible. Même si cette nuit-là, avec Myrthild, tu ne te rappelles pas avoir pris quelle que précaution que ce soit. Même si, des fois, sur les photos, tu savais pas si c'était Bart ou toi. Même si, des fois, après être resté trop longtemps auprès de lui, tu avais l'impression de pouvoir palper la magie commune qui coulait dans vos veines.

Les mains tendues, tu cherches le contact rassurant des bras d'un fauteuil dans lequel tu vas t'affaler, fébrile. « Tu imagines un peu à quel point cette chienne est dérangée ? Oser t’accuser, toi, mon propre frère, certainement la personne en qui j’ai le plus confiance. Évidemment, je ne l’ai pas cru. » Tu interromps ton mouvement, comme si ton corps et ton cerveau venaient de subir un reboot.
Un mensonge. Myrthild avait menti à Bertram. Pourquoi ? Aucune idée ; tu t'en fous, tu t'accroches à ce mensonge comme à une magico-bouée de secours, comme au cuir du fauteuil qui grince sous tes doigts moites. "Pourquoi elle a dit un truc pareil?" L'incompréhension reste scotchée à ton visage, comme autant de rides barrant ton front et tes joues. "Pourq— - Au moins, je suis certains sur le géniteur n’est pas Shacklebolt. Tu as peut-être une idée de ton côté ? » Dans un premier temps, tu secoues la tête de gauche à droite. Même si tu avais une idée, tu serais bien infichu de formuler quoi que ce soit, après les montagnes russes émotionnelles que tu venais de te prendre en pleine poire, et pour rien, qui plus est.

Tu sais pas pourquoi ton cœur bat à tout rompre. Tu sais pas ce que t'as ressenti, pendant les quelques secondes où tu as cru que Bart était ton fils. Tu as peur de mettre des mots dessus ; peur pour ton frère.
Et tu te sens déçu, aussi. Déçu que Myrt ait essayé pour d'obscures raisons de semer la zizanie entre vous deux. Ça ne lui ressemble pas.
"Euh bah, j'sais pas..." Tu t'affales au fond du fauteuil, comme si ça pouvait te faire relâcher un peu la pression. Une tension du bras, tu récupères ton verre pour te refiler un semblant de contenance. "J'crois qu'elle s'entend plutôt bien avec Lance— Tu sais, Lance Farrow ? Ou Von Bäume ? Nan, vraiment, j'la vois pas—" Tu remues la piscine de quinqua du Ministère, pour réaliser que tu avais absolument aucune idée de ce à quoi Myrt passait ses journées. Et puis, en plus de ça, son mensonge te tracassait trop et prenait toute la place dans ta tête de piaf.
"Mais j'comprends pas pourquoi elle a dit que c'était moi ? Pourquoi elle nous a fait ça?"
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Bertram Prewett
DEATH EATER
Bertram Prewett
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( Darkness turns to dust )



Darkness turns to dust
Everyone's gone, but no one's leavin'
Nobody left but us
Tryna chase a feelin', but we'll never feel it

(icon by vocivus.)

JUIN 2007 - FORDAM
La lâcheté. Un trait de caractère qui te fait enrager. Pourtant, ils furent nombreux ceux qui ont tenté, par le passé, de le faire tien. Ils arguaient que tu n’étais pas assez fidèle, trop couard pour oser avouer ce que tu avais fait. Tu étais simplement plus intelligent, ne confondant pas courage et imbécilité. Tu avais ta vie, ta famille, tu l’avais elle, Myrth. Tu ne pouvais pas la laisser, pas sans avoir au moins essayé de passer entre les mailles du filet, effacer un peu de l’horreur de tes crimes, pour éviter d’être expédié dans une geôle empoisonnée.
Mais le jeu auquel s’adonne ton traitre de frère est plus pernicieux, plus vicieux, définitivement dégueu. Il pourrait s’alléger du poids de ses mensonges, enfin avouer ce qu’il t’a fait, simplement énoncer la vérité. Pourtant, il ne fait rien. Il continue de se murer derrière le bouclier de fausses vérités qu’il a forgé au fil des années. Il te ment, et pire encore, il te tourne en ridicule en te prenant pour le pire des imbéciles. « Euh bah, j'sais pas... ». Il sait. Il le sait depuis des années. Il s’est tellement enfoncé dans la duplicité, qu’il ne peut plus lutter contre le courant, contre la pression qui continue de l’immerger et de le noyer.
De la pitié, voilà ce que tu ressens à cet instant en le toisant. Parce que Caïn a certes fracassé Abel, mais Caïn est seul, damné, abandonné. Il n’a pour seul compagnie que quelques fantômes ancestraux, le liquide ambré qu’il ne cesse de libérer dans sa trachée et les jets de mensonges qu’il continue de proférer. « J'crois qu'elle s'entend plutôt bien avec Lance— Tu sais, Lance Farrow ? Ou Von Bäume ? Nan, vraiment, j'la vois pas ». Tu expires, presque sèchement, domptant les démons qui sévissent à l’intérieur de ton être. Tu les veux silencieux, tu les veux morts, simplement le temps de le faire avouer, qu’il finisse par te dire la vérité sans que tu n’ais besoin de le confronter. Tu lui laisserais presque une chance de se racheter, comme si sa faute pouvait être pardonnée. « Farrow ? Non, je ne pense pas. Myrth est une femme intelligente, elle n’irait pas trouver refuge chez l’homme avec qui elle a fauté. Quant à Von Bäume, il n’était même pas en Angleterre lorsque Bart est né. » Il voudrait te mener dans un sillon dangereux, dans un chemin bien pernicieux. Il serait prêt à enfoncer le poids du doute dans ton crâne, le poison de la jalousie dans tes veines, simplement pour que tu ne doutes pas de lui, mais des autres, de tous les autres. Mais le vers est face à toi, prêt à tout pourrir pour pouvoir s’en sortir. « Mais j'comprends pas pourquoi elle a dit que c'était moi ? Pourquoi elle nous a fait ça ? »

Les liens du carmin sont immuables. Ils ne peuvent se défaire ou s’effacer. Jamais. Pourtant, à cet instant, face à ces mots, tu voudrais que cela soit possible. « Myrthild est une menteuse compulsive, une salope manipulatrice, une femme infidèle, une épouse faillible, il faut visiblement ajouter le goût de la discorde à ses nombreuses qualités. » Pourtant, tu l’as épousé, pourtant, tu l’as aimé, pourtant, elle continue de te manquer, pourtant, tu as du mal à l’oublier. « Toi, mon propre frère, la seule personne en ce monde en qui je puisse avoir une confiance aveugle, me trahir ? Je ne l’aurai pas cru, même si elle me l’avait répété une dizaine de fois. » Les fils Prewett qui ne se sont jamais affrontés ou jalousés, faisant toujours front, ensemble. « Le seul problème vois-tu, c’est que Myrthild peut mentir, mais pas ça. » Brutalement, tu glisses le parchemin face à son faciès rongé par l’angoisse. Comme s’il pouvait te duper, toi, qui l’as vu grandir. Crétin. « Alors, grand frère, pourquoi elle nous fait ça ? »

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« Myrthild est une menteuse compulsive, une salope manipulatrice, une femme infidèle, une épouse faillible, il faut visiblement ajouter le goût de la discorde à ses nombreuses qualités. » Tu interromps ton geste de porter le verre à ta bouche, relevant ton regard confus et soucieux sur ton petit frère. "Hé oh, euh, ça va, Bertie, y’a pas mort d’homme non plus..." protestes-tu mollement, face à sa verve. Pendant longtemps, tu n’avais jamais considéré Bertram comme quelqu’un de très loquace et encore moins de virulent; la première caractéristique t’était généralement réservée, quant à la deuxième, elle relevait davantage des générations précédentes. Vous n’aviez jamais été de mauvais garçons, bien que tu aies fait souffrir plus d’un.e partenaire et ignorer plus d’un enfant. Si tu avais fait du mal, c’était plus du fait d’inactions, plutôt que par préméditation. Quant à Bertram, tu pensais que sa vie bien rangée le préservait de bon nombre de soucis. Mais il faut croire que sous la surface plutôt lisse, il n’en avait pas moins accumulé des années de frustration.

D’un autre côté, des histoires de coucherie, tu en entendais parler tous les jours, que ce soit dans le cadre du travail, ou en des temps plus personnels, lorsque la bièraubeurre relevée à la gnôle déliait les langues et les bêtises faites au cours de soirées privées. Tu aurais bien du mal à nommer un sorcier ou une sorcière qui n’est pas au moins songé à aller voir ailleurs, et ne soit éventuellement passé à l’acte, même pour une passe éphémère. Ton petit frère n’était pas étranger à ce genre de déboires, surtout venant de toi, et tu te demandais s’il pensait de telles choses à ton égard.

Pendant quelques instants, ton attention se relâche, alors que tu effleures des pensées désagréables. Et le pire restait à venir. « Le seul problème vois-tu, c’est que Myrthild peut mentir, mais pas ça. » Tu plisses les yeux, essayant tout d’abord de décrypter de loin le contenu du parchemin que ton petit frère fait glisser sur la table basse. Tu finis par te pencher en avant pour t’en emparer entre deux doigts moites. Le sceau du Ministère, une écriture magique ronflante, autant de détails qui fleurent bon une révélation immuable et intransigeante. "C’est quoi?" que tu demandes, feignant une nonchalance, afin de dissimuler tes craintes aussi sourdes que l’absence de réponse de Bertram, qui doit se faire une joie mesquine à voir ton visage se crisper de soucis. « Alors, grand frère, pourquoi elle nous fait ça ? » Sa question passe en arrière-plan, tandis que tu parcours le parchemin que tu as doucement déplié. Les premiers paragraphes sont copiés et collés, expliquant en long, en large et en travers en quoi consistait l’algorithme Von Bäume. Tu ne saurais dire comment ça marche, et ne souviens que vaguement quand toute la famille avait du passer les tests; pour toi, l’évidence de la pureté de ton sang ne t’avait pas suffisamment remué pour que tu daignes jeter un œil aux résultats, le jour où Myrthild les avait reçus. Tu ne te souviens pas non plus qu’elle n’avait pas insisté pour que tu les lises; pour ne pas dire qu’elle avait pris un soin particulier à noyer l’information de sa réception parmi d’autres sujets de conversation.
Tu ne te souviens pas non plus de l’avant, ni de l’après que Mona ait eu un droit de regard sur l’arbre généalogique, ni la lassitude alourdissant son regard, semblant murmurer you did it again.

Tu passes l’introduction ronflante, parcourant les branches de l’arbre généalogique des Prewett-Travers. Passé ta génération, celle de vos enfants: Andrew, Lizzie, puis, un peu sur le côté, Diego, et même Lizzie jr. Du côté de ton frère, une branche, un peu alambiquée, contourne le nom de Bart (tu oublies régulièrement qu’il s’appelle Bartholomeus, et chaque fois, ça te fait bien rire). Mais cette fois-ci, loin de te fendre la poire, tu réalises avec stupéfaction que son nom est rattaché à celui de sa mère, mais aussi au tien.
Tu clignes des yeux. "Non, il doit y avoir une erreur," expliques-tu le plus simplement du monde. Mais le fait est là, implacable, cette branche, alambiquée mais solide, sinue douloureusement par-delà le nom de Bertram, pour venir se greffer au tien. "C’est une erreur, pas vrai?" Cette fois-ci, le doute rongeant transforme ton affirmation en question.

Ton frère reste terriblement silencieux. Tu jettes le parchemin sur la table, comme s’il te brûlait les doigts; il brûle ton cœur, et tout ce que tu croyais être inébranlable. A la place, tes mains viennent se projeter contre ton crâne, tu ploies l’échine. "C’est pas ce que tu crois, Bertie!! ... Enfin, si! C’est ce que tu crois mais— crois-moi, j’étais pas au courant!! J’veux dire... j’étais au courant de ce qui s’est passé avec Myrthild! Mais je savais pas, pour Bart! J’te jure!" La panique t’a saisi à la gorge comme une main meurtrière, et elle a l’air d’être l’unique force qui t’empêche de t’effondrer pour venir demander pardon aux pieds de ton frère.
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