La première fois elle avait pas vraiment fait attention, après tout des brunes, gueule de pétasse (elle est tout à fait objective en disant cela), il y en a plein au ministère, y'en a plein partout d'ailleurs, mais le ministère il les condense, apparemment encore plus dans les bonnes familles au sang pas dilué qui soutiennent très très fort le gouvernement, à croire que ça fait partie des critères de sélection pour entrer dans le cercle très fermé des sang-pur, d'avoir une fille objectivement pas trop moche, aux airs de meuf qui se pense clairement mieux que ce qu'elle n'est et qui est absolument terrifiante, bref une fille comme une autre quoi, pas de raison de se poser des questions. La deuxième fois elle a phasé un instant sur le visage de la fille, parce que la concordance entre ses traits et la description faite par son frère était tout de même frappante, mais bon, des brunes, gueule de pétasse, air dangereux, il y en a plein n'est-ce pas ? Of course. Le rapprochement entre le côté expatriée française, méchante à la solde du gouvernement (jamais elle dit ça à voix haute, qu'on s'entende bien), petit accent qui va bien, il a mit du temps à se faire, neurones qui sont presque rentrée en surchauffe, déni dans lequel elle s'enterre depuis que l'hypothèse lui a traversé l'esprit. C'est juste pas possible, la fille elle a beau être extrêmement flippante, ça peut pas être elle, c'est forcément une autre, des brunes, française, death eaters il y en a forcément d'autre, Bree elle refuse de penser le contraire. Parce que ça ne peut pas être la soeur de Lucrèce qui a trouvé qu'aller assassiner sa belle-soeur était une bonne idée, ce n'est juste pas possible, c'est ce qu'elle se répète en boucle depuis des jours la blonde lorsqu'elle y pense. Impossible. Elle y croit pas, essaie de se persuader qu'il y a une différence entre avoir l'air d'une tueuse et être une tueuse. Voilà.

Idées noires qu'elle se sort de la tête en arrivant devant le ministère, note quelque part de se chercher des connaissances qui ne travaille pas ici, l'endroit est beaucoup trop glauque, elle n'arrive toujours pas à avoir l'air tout à fait à l'aise quand elle y met les pieds, du coup elle y entre pas, va se contenter d'attendre sagement dehors que Joseph en sorte, sourire irrésistible en place pour mettre toutes les chances de son côté et qu'il la suive sans rechigner (elle, relou ? que nenni) puis parce que légalement s'il vient de son plein gré c'est plus un kidnapping donc elle craint rien. Sourire qui disparaît quand les cheveux bruns qu'elle aperçoit passer c'est pas ceux de son pote mais d'elle, visage qui se décompose, panique qui la saisit d'un coup, interrogations qui lui reviennent aussi. « Hey ! Bérénice ? » Lancé subitement en s'approchant de la brune. Qu'est-ce qui lui a pris à Bree ? Aucune idée, mais entre rester sur le trottoir à ne rien faire et aller poser des questions potentiellement dangereuses à une fille potentiellement capable de la tuer, apparemment la deuxième option était la meilleure. « Je... On... » Comment on commence ce genre de conversation déjà ? « Je peux te parler un instant s'il te plait ? » Demandé finalement, pour faire au plus simple.