Date d'inscription : 14/02/2021 Messages : 155 Crédit : cassou (av) Âge : 51 ans Occupation : fox des warlocks (ex wolf de la mendicité) Allégeance : les warlocks tatoués sur son cul (wolf) Particularité : legi, occlu, maudit
| | | the silence of the lambs Devant l’entrée de service du Dancing Phoenix, Garfield profite d'une période de battement entre deux combats, pour fumer sa clope. Une fois n'est pas coutume, il s'agissait d'une Burning Knut, qui donnait véritablement l'impression que l'agacement qui l'agitait présentement lui faisait cracher des petites flammes par le nez. On voit rarement Garfield dans cet état ; l'impatience secouant son corps massif, il tressaille comme s'il était monté sur ressort. Un jeune homme voûté finit par débouler dans la ruelle, remarque sa présence redoutée et trotte jusqu'à lui. "You got what I asked for?" Le Dog se tord les doigts dans tous les sens, et on dirait presque que ça vexe Garfield, qui garde ses yeux rivés sur les doigts qui lui font défaut. "N-not yet ; I'll fetch it in a mo-" - Are ya fucking with me? I need it now! She fights in less than an hour!" Agacé, Garfield pousse le Dog vers l'artère principale, l'éloignant de l'établissement de jeux et de plaisir. "Don't come back before you get it!" Il lui arrache le papier qu'il froissait dans ses mains moites ; il s'agissait d'un ticket de paris. Bah, ça tombait bien, il n'avait pas pris le sien, alors qu'il était justement là à se cailler les miches pour essayer de forcer le destin, et de faire gagner son poulain du moment. Rien de moins sûr, puisque ce qu'il réclamait à son Dog n'était autre qu'un approvisionnement généreux de boissons énergisantes moldues. Il aurait bien essayé de faire pencher la balance en sa faveur à grands renforts de potions et de drogues sorcières, mais il voulait éviter de se faire surprendre à tricher.
Il fait demi-tour, avant que les cris dans sa tête ne deviennent assourdissants, préférant les mêler aux vociférations de la foule en délire qui encourageaient les combattants. C'était de là la seconde meilleure solution qu'il avait trouvé pour passer la nuit, quand la télévision n'arrivait pas à tromper la solitude. Il se rendait alors au Dancing Phoenix, passant à peine à l'étage pour s'engouffrer dans les sous-sols, où l'ambiance prenait une toute autre tournure. Ça puait la sueur, le sang et les poudres en tout genre, ça jouait du coude, des pieds et de l'haleine fétide, mais il appréciait se laisser emporter dans cette foule, grotesque et anonyme, jusqu'à ne plus pouvoir supporter l'oppression de tous ces corps à proximité. On faisait pas attention à lui, la nausée lui montait parfois à la tête de nager avec autant d'inconnus, mais au moins, il pouvait s'oublier derrière tout ça.
Sauf que le problème, avec Garfield, c'est que lorsqu'il s'efforce d'oublier, il y a toujours un fantôme pour se rappeler à lui. Et ce soir-là, c'est la mère de tous, les cheveux un peu wild et l'œil impertinent de Verdi. Le sang de Garfield se fige. C'était inévitable ; à fréquenter son lieu de travail, il devait forcément tomber dessus à un moment ou à un autre. Mais généralement, il s'arrangeait pour l'éviter, en envoyant quelqu'un prendre les paris à sa place, en longeant les murs, en gardant son museau dans le fond de son verre tandis qu'elle inspectait les rangs désordonnés, maîtresse en son domaine. Pour la foule, c'était imperceptible, mais son attitude changeait à la proximité de la jeune femme. Il rentrait les épaules, le front bas, persuadé sans doute que les cris redoublaient de force quand elle était là.
Il ignorait dans quelle mesure elle pouvait contrôler et moduler sa malédiction. Il ne savait même pas si, concrètement, elle pouvait la lui retirer. Il s'était demandé si, des fois, elle s'amusait à la faire arriver un peu plus tôt, si elle la faisait disparaître un peu plus tard, si elle pouvait les faire crier plus fort, les faire pleurer plus fort. Sans doute, qu'il doit se dire, afin de se donner une bonne raison de redouter sa présence.
Et de fait, ce soir-là, il se trimballait avec le ticket de jeu de son Dog, alors la jeune femme allait sans doute le lui demander, avant le début du prochain match. Parce que leurs trajectoires se dirigent inexorablement l'un vers l'autre, que la salle est bondée, et qu'il ne peut pas s'enfuir sans que ça paraisse flagrant qu'il la fuit, elle. Aussi, quand il arrive à sa hauteur, il inspire peut-être un peu plus longtemps que d'habitude, avant d'ouvrir le bec, les empêchant ainsi, l'un comme l'autre, de s'ignorer. "Oi, you better watch out ; I've just passed a guy who resell some shit: probably that Worrynot cut with sugar and troll piss..."
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