BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

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 Danse avec les morts

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MessageSujet: Danse avec les morts   Danse avec les morts EmptyVen 19 Mar - 17:22
Danse avec les morts
Avril 2007 | Irak (Nassiriya et environs)
@Ambros O'Neill


Une main plaquée derrière la tête en guise d’oreiller, l’autre mollement agrippée à sa cigarette, Alef regardait les milliers d’astres scintillants se refléter avec élégance sur le ciel d’encre et de jais qui le surplombait. Allongé à même le sol rêche et poussiéreux du désert, il savourait silencieusement la trêve offerte par les fantômes.
Ces derniers s’étaient montrés beaucoup plus insistants depuis son retour en Irak, leurs apparitions s’intensifiant au point de le maintenir éveillé plusieurs nuits d’affilée.

Un frisson parcourut son échine tandis qu’une froide brise vint mordre ses joues.

Un esprit en particulier, semblait avoir pris le pas sur les autres. Une femme, au corps décharné et à la moitié du crâne éclatée. C’était elle qu’Alef devait contenter s’il voulait retrouver un semblant de paix.

Il se redressa péniblement, et passa ses doigts le long de son crâne rasé pour faire tomber les quelques grains de sable qui s’y étaient déposés, avant de rejoindre leur campement.
Les deux petites tentes dépassaient péniblement du sol, l’une d’entre elles paraissait encore plus écrasée en son centre, comme si le piquet du milieu s’était affaissé. Si d’apparence, leurs habitats de fortune avaient piètre allure, le vent n’avait en revanche que peu d’emprise du fait de leur faible envergure.
Son regard s’attarda sur celle de gauche. Alef ne comprenait pas pourquoi Odalis avait choisi de faire chambre à part, alors qu’il leur restait une place de libre, Pollux comptant aux abonnés absents. Il s’approcha et pu entendre de faibles ronflements. Un sourire étira ses lèvres. Il imaginait la jeune femme affalée telle une bouse de niffleur dans son fauteuil, les pieds étalés sur la table au milieu des potions ignifuges, la gueule grande ouverte et habillée d’un petit filet de bave.
Alef pivota alors sur ses talons et s’agenouilla pour mieux s’engouffrer à l’intérieur de la seconde tente.

Une odeur d’agneau fumé, de poivre gris et de paprika doux éveillèrent brusquement ses papilles. Alef se redressa, puis quitta ses basket du bout des pieds dans ce qui jouait le rôle du vestibule. Il contourna l’imposante table sur laquelle reposait un bordel sans nom, et jeta un coup d’œil intrigué dans chacune des chambres venant encercler la pièce centrale. Malcolm était, comme à son habitude, plongé sur une carte qui donnait l’impression d’être assez vieille pour s’effriter rien qu’à la regarder avec un peu trop d’insistance. Suivait sa chambre, uniquement composée d’un sommaire lit de camp et de son sac à dos négligemment jeté au pied. Alef voyageait toujours léger.
Il continua d’avancer jusqu'à dépasser le vieux tourne-disque, entreposé dans un coin de la salle à manger et animé par la magie, échangeant les vinyles de lui-même au gré de ses envies.

Finalement, il pénétra dans la cuisine où s’affairait… Alef mit quelques instants à remettre le nom correspondant au visage fermé qui lui faisait face.
Ambros, c’était Ambros. Par Merlin il était vraiment crevé.
Le sorcier, aux cheveux aussi rouge que les flammes venant lécher le fond du chaudron au-dessus duquel il s’affairait, avait un vieux tablier plein de tâches accroché à ses hanches.  
« Ca sent bon ce que tu nous prépares chef. » Lâcha Alef, comme s’il s’adressait au maître kébabier de son quartier marseillais.
Il trempa sa sale patte dans la mixture, puis jura en français sous l’effet de la brûlure, avant d’engouffrer goulument tous ses doigts dans sa bouche. « Humm !! » S’extasia-t-il malgré les réprimandes du cuisinier.
Son regard se porta un court instant sur l’unique chambre occupée, avant de finalement retourner vers Ambros. « Dis, j’avais une question à te poser. » Il se posa avec nonchalance sur la chaise qui trainait non loin de là. « Madina al-Zanj, ça te dit quelque chose ? » Alef scruta avec attention le visage de son homologue, à l’affut du moindre signe révélateur. « C’est un quartier sorcier qui serait à la main d’anciens Faces. Tu vois de qui je veux parler ? » Ce gang international, qui sévissait des années plus tôt un peu partout dans le monde magique, spécialisé dans la prostitution de métamorphomages. « Le quartier se situerait dans les environs de Bassorah, la ville moldue. Mais sa localisation précise reste peu connue du grand public. Normal, quand tu vois le genre d’activités qu’on y mène. » Son visage se déforma dans un rictus malsain et ses prunelles s’enflammèrent d’une lueur espiègle. « Figure-toi que j’ai découvert comment y aller. Partant pour y faire un tour ? » Alef leva les mains en signe de paix à la vue des sourcils d’Ambros qui se fronçaient. « Quoi ? On est à jour non ? » Il manquait pas de culot, lui qui n’avait absolument rien branlé de la journée. « T’es pas curieux de savoir à quoi peut bien ressembler ce paradis du stupre et de la luxure, perdu au beau milieu du rien ? »


Dernière édition par Alef Kelevra le Dim 21 Mar - 14:26, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Danse avec les morts   Danse avec les morts EmptySam 20 Mar - 5:05
C’est à son tour d’assurer la subsistance du groupe. Heureusement que l’expérience parle en sa faveur car au début de sa carrière de briseur de sorts, il a surtout risqué d’empoisonner un ou deux (ou dix) fois ses camarades. La Seconde Ligue d’Ur a droit au meilleur des capacités d’Ambros O’Neill et ce soir, c’est agneau. Puis, la cuisine l’occupe agréablement, lui permet de penser à autre chose qu’à ses sorts de protection, qu’à ses cauchemars, qu’à toutes les nuits d’insomnie, qu’à Azra en Angleterre, à ce qui veille dans le tombeau maudit de Puabi.

« Ca sent bon ce que tu nous prépares chef. » Il relève le visage de son chaudron et adresse un demi-sourire à son collègue. Concentré, il ne l’a pas entendu arriver. Puis, sur le visage de l’homme, il règne une expression étrange qu’il n’arrive pas à déterminer. « Putain, Alef », commente-t-il dans la langue maternelle de l’olibriu, un français généreusement mâtiné d’accent irlandais, histoire qu’il comprenne bien son agacement. Il échappe au coup de cuillère de bois de justesse, ainsi qu’au Lupacolpus qu’il envisage un instant de lui jeter pour le garder hors de ses pattes. Il en profite pour goûter, lui aussi, avec un ustensile approprié s’il vous plaît, et il en est à rectifier l’assaisonnement lorsqu’Alef reprend la parole, avec apparemment une question pour lui : « Madina al-Zanj, ça te dit quelque chose ? C’est pas un bordel ? », demande-t-il avec un brin de doute, cherchant dans sa mémoire ce qu’appelle le nom.

Ah non, correction : c’est un quartier entier de bordels.

Si Ambros n’est pas un expert du crime organisé, il a assez voyagé (et côtoyé de sorciers douteux) pour déjà avoir entendu parler des Faces. Surtout, plus que les Faces et ce mystérieux quartier perdu Merlin sait où, Ambros connaît Alef ― surtout ce sourire canaille, ce regard complice, où dansent des flammes de malice. Il sait aussi que le Français ne pose jamais de question au hasard, surtout pas aussi pointue. Lorsque le : « Partant pour y faire un tour ? » passe les lèvres de l’homme, il est déjà prêt à entendre ces mots. Il les a entendus cent fois, au moins, déclinés de différentes façons, dans différents pays, différents voyages. Et habituellement, c’est toujours Pollux qui répond présent, immuable comme les pyramides. Seulement, là, il n’y a pas de Pollux, il n’y a que lui et ses yeux bleus, soupçonneux, fixés sur le visage de son cadet, qui défend sa proposition. « T’es pas curieux de savoir à quoi peut bien ressembler ce paradis du stupre et de la luxure, perdu au beau milieu du rien ? Une fois que t’as vu un night club ou un bordel, tu les as tous vus », oppose le briseur de sorts en levant les yeux au ciel.

Tout ça pour ne pas avouer que oui, il a envie d’aller voir. Juste un peu. Cela ne fait que… quoi, deux semaines, trois semaines ?, qu’ils sont au pays, et pour une fois, il en a déjà assez. Il n’a pas tant envie d’aller se rouler dans des strip clubs clandestins et de se magasiner un mal de crâne qui durera dix jours que de tout simplement partir. De prendre une pause de cette aventure qui, pour le moment, est surtout riche en frustrations et en incompréhensions diverses et variées. Leurs plans initiaux ont déjà généreusement pris l’eau en ne retrouvant pas (cette garce de) Lillian, alors un peu plus, un peu moins… puis, c’est quand même vrai qu’ils ont bien avancé aujourd’hui sur la prochaine tentative d’entrée, avec les suggestions de Malcolm… et un quartier complètement caché où fleurissent les activités illégales, c’est définitivement un truc à visiter au moins une fois… et même s’il dit non, Alef ira quand même, et il ne faudrait quand même pas le laisser seul, au cas où qu’il ait des problèmes (ce qui est inévitable, dans son cas)… il a aussi sans doute quelque chose de convenable à mettre pour une sortie, dans son bagage...

« Tu dois y retrouver ta future épouse, c’est ça ? », questionne moqueusement l’Irlandais. Toujours sans dire oui, sans dire non, à la douteuse suggestion. Ce qui est peut-être un indice sur l’issue prochaine de sa réflexion : il a tendance à éviter un sujet, lorsqu’il y pense sérieusement. Ça et son expression concentrée, le visage fermé au-dessus de son chaudron, dont il réduit les flammes d’un coup de baguette. Puis, alors qu’il sert une généreuse portion du plat pour son camarade, il déclare : « On mange d’abord, les ustensiles plantés dans le bol, qu’il tend au Kelevra avec autorité, on y va ensuite. »

S’ils doivent aller se défoncer la gueule, autant ne pas le faire sur un estomac vide.
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MessageSujet: Re: Danse avec les morts   Danse avec les morts EmptyLun 22 Mar - 9:14
Alef s’empara du bol que lui tendait Ambros et en avala une grosse cuillerée. “Argharghargh !” S'esclaffa-t-il dans un nuage de postillons. “Une épouse ? Pour quoi faire ?” Il se tourna en direction de la chambre où étudiait Malcolm, et beugla tout en mâchouillant un bout d’agneau : “OH ! MALCOLM ! A TABLE !” Alef colla le rebord du bol contre ses lèvres, puis fit glisser d’une seule traite le reste de la mixture dans son gosier. Il était sur le point de se resservir lorsqu’Ambros lui frappa la main avec le dos de sa cuillère. “Oh ça va, Medea possède l’appétit d’un moineau, je peux bien en reprendre un peu.” Rochonna-t-il.
Après quelques minutes, Malcolm apparut, la démarche calme et décidée comme à l’accoutumée. “Nous attend pas ce soir, on va me chercher une épouse.” Lança Alef, le regard amusé.
Malcolm haussa un sourcil. “Je n’aurais jamais cru que tu aurais voulu un jour te marier.
- Ah voilà ! Enfin quelqu’un qui me connaît bien !”
Ambros et Malcolm levèrent les yeux au ciel. Ce dernier prit son plat sans un mot, puis tourna les talons.
“Tu veux pas savoir où on va ?” Demanda Alef, légèrement étonné.
“Je sais très bien où tu vas.” Lâcha Malcolm, sans même prendre la peine de se retourner. “Tu pars comme d’habitude à la poursuite des emmerdes. J’en déduis également qu’Aries va t’accompagner pour te couvrir les miches, ce qui est une très bonne idée. Je suis content que quelqu’un prenne le relais en l’absence de Pollux.” A l’évocation du nom de son ami, Alef fronça les sourcils. Il attendit que Malcolm se soit assez éloigné pour répondre d’un ton mauvais.
“Y’a pas à dire, ce grand zguegue a toujours eu un don pour ruiner les effets de surprise.”
Alef retourna son attention sur le chaudron, puis sur Ambros, avant de prendre un air ingénu et de demander d’une petite voix surjouée : “Allez, je peux en reprendre s'teplait?"

Casquette à l’effigie des Tapesouafles de Quiberon vissée sur la tête, baguette nichée dans la poche arrière de son jean et poing américain enfoncé dans celle de son survêtement noir, Alef avançait en roulant des épaules tel un caïd à travers les rues de Nassiriya. Ambros n’arrêtait pas de lui demander où ils allaient et à remettre en cause son sens de l’orientation, ce qui avait particulièrement le don de l’agacer. “Mais puisque je te dis qu’on est pas paumés ! Je sais très bien où on est, c’est juste que ces foutues ruelles se ressemblent toutes aussi ! Quand on pense que ce sont les mêmes gus qui ont construit la grande Babylone, y’a vraiment du laisser aller !” Ils bifurquèrent une énième fois et déboulèrent sur une arrière-cour. “Ah le voilà !” Ils se rapprochèrent d’un vieux mendiant au visage mangé par son énorme barbe blanche, la peau tannée par le soleil et le crâne recouvert d’un gros turban beige.
“Aftah ya samsam” Souffla Alef auprès du bout de chair recouvert de poil, qui devait servir d’oreille au vieillard. Celui-ci scruta Alef et Ambros quelques instants, puis tapota du bout de sa canne le mur contre lequel il était adossé. Les briques faites de boue et de paille se mirent soudainement en mouvement d’où finit par émerger une petite porte en bois.
Alef se retourna vers son comparse, un sourire de requin lui déchirant la trogne. “Tu vois ? Je t’avais dit qu’on était pas perdus !”

Ils entreprirent de gravir les marches, anormalement plus nombreuses que la taille extérieure du bâtiment le laissait présumer. Après un bon quart d'heure et plusieurs jurons proférés, les deux sorciers déboulèrent sur le toît. “Ils auraient quand même pu installer un ascenseur ou un autre truc du genre. A quoi ça sert la magie si on doit se taper toutes ces conneries de moldus ?” Mais Ambros ne l’écoutait pas, trop occupé à dévorer des yeux l’écurie de Sombrals qui se dévoilait à eux, ainsi que la piste de vol d’où décollaient et atterrissaient en permanence les chevaux ailés. Quelques personnes s’affairaient autour des créatures magiques. Elles portaient toutes de longues capes blanches et des masques rouges en forme de serpent, ou peut-être de dragon. “Avoue, tu t’attendais pas à ça.” L’un d’eux vint à leur rencontre, s’adressant d’une voix grave et posée.
“Salam aleykoum, ça fera soixante dinars par personne pour un aller-retour.” L’inconnu ne prit pas même la peine de préciser la destination, puisqu'apparemment leurs montures n’en desservaient qu’une seule.
“C’est mon ami qui régale.” Lâcha spontanément Alef, l’air de rien, un sourire innocent pendu au bout de ses vilaines lèvres gercées. “Promis, la première tournée sur place sera pour moi.”
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MessageSujet: Re: Danse avec les morts   Danse avec les morts EmptyMar 30 Mar - 6:12
Il faut surveiller son camarade pour ne pas qu’il mange sa portion et celle d’Odalis en plus ― il est supposé nourrir tout le monde, pas uniquement le puits sans fond qui sert d’estomac à son camarade. Lorsque Sid arrive dans ce qui leur sert de cuisine et de salle à manger, il lui tend son bol au lui de le placer à la table, s’attendant bien à ce qu’il retourne à ses cartes et ne leur fasse pas la grâce de sa compagnie pour le repas. Il est inhabituellement silencieux, depuis qu’ils campent près du temple, et même ses commentaires raisonnables de casse-pied lui manquent… c’est dire comme tout va de travers. Il est pratiquement content de l’entendre parler, d’un filet de voix chuintant quasi ridicule pour un homme de cette carrure, même si c’est pour critiquer le terrible plan de la soirée. « Y’a pas à dire, ce grand zguegue a toujours eu un don pour ruiner les effets de surprise. Parce que tu crois que je ne m’attendais pas aux emmerdes ? », s’esclaffe l’Irlandais sans perdre un battement, une seconde, pour répliquer.

Il ne se doute même pas, alors qu’il ressert volontiers Alef, avant de lui-même se mettre à sa portion, que les emmerdes sont bien supérieures à ce qu’il peut imaginer.


On pourrait difficilement faire plus désassorti, en ce moment, entre le kit de caïd des ruelles d’Alef et Ambros qui a retrouvé une chemise potable pour la soirée et soigneusement coiffé ses boucles auburn. S’il avait su qu’il prendrait soin de sa tenue ce soir uniquement pour les beaux yeux de son camarade, il n’y aurait pas mis autant de forme… ou au moins, il lui aurait demandé de prendre une photo pour l’envoyer à Azra avec le prochain hibou. « On peut juste aller prendre un coup ailleurs, c’est pas grave », soupire le sorcier, déjà vendu à l’idée pessimiste que son camarade s’est trompé (ce ne serait pas la première fois)(puis, les absents et le peu de fiabilité, ça semble être les thèmes du voyage). Ils ont réussi à transplaner à Nassiriya sans trop de problèmes, jusque dans l’une des zones sécuritaires pour les sorciers, mais depuis leur arrivée, ils ont fait chou blanc à trouver Merlin sait quel vieillard dans Merlin sait quel recoin de la ville moldue.
Alors, vraiment, ne lui en voulez pas de remettre le Kelevra en question et d’être sceptique, même après avoir grimpé un nombre suffisant de marches pour à lui seul justifier une future couverture du Witch Weekly pour son fessier d’acier.

Une fois sur le toit, le babillage de Castor passe au second plan de son attention, alors que ses yeux bleus croisent ceux blancs d’un Sombral, paisiblement posés sur lui. Il lui semble que ceux-ci peuvent voir jusqu’au fond de son crâne et si Alef le pense impressionné par les sinistres créatures, c’est surtout qu’il est figé sur place, avec le sentiment brûlant de se liquéfier depuis l’intérieur. Ce n’est que lorsque l’une des figures masquées s’approche d’eux qu’il sort de sa contemplation en un sursaut, avec un mouvement de recul.
Ce n’est pas l’un des êtres de ses cauchemars, de ses souvenirs, et ce qu’il lui demande n’est pas de vendre son âme, mais uniquement le paiement du trajet. À ses frais. Il peut encore reculer. « Promis, la première tournée sur place sera pour moi. Pour toutes ces marches, tu t’occupes des deux premières tournées, négocie-t-il à voix basse, avant de sortir les dinars en question de ses poches, y ajoutant un petit supplément au passage avant de les donner à la silhouette au masque rouge. Inch’Allah. »

Le briseur de sorts se félicite d’être à l’aise dans les airs et de déjà avoir joué au Quidditch, même si voler sur un Sombral n’a absolument rien de semblable à être sur un balai. Il se félicite même de déjà avoir vu la mort, pour ne pas tout simplement avoir l’impression de survoler le vide, alors que la créature suit le cours de l’Euphrate et que le vent siffle dans ses cheveux (et ça lui apprendra à être vaniteux, il suppose). Il ignore combien de temps ils volent, Alef, lui et quelques autres curieux, accompagnés de deux personnes aux capes blanches. Assez longtemps pour que son postérieur soit bien engourdi, lorsque les cieux et la nuit s’ouvrent sur ce qui ressemble à une petite cité aux lumières chaudes et aux parfums capiteux. Les Sombrals se posent sur un nouveau toit et ses jambes tremblent un peu lorsqu’il glisse du dos osseux de la bête, mais déjà une heureuse excitation remplace la fatigue du vol. L’un de leurs accompagnateurs lui confie deux billets rouges au papier épais, où il n’a pas le temps de déchiffrer ce qui est inscrit ― « Pour le retour », qu’il précise. À garder précieusement, donc. Et pas avec ses dinars, parce que ce serait vachement con de perdre comme ça leur assurance de retourner chez eux. Autant que leur coin de désert entouré de ruines puisse être chez eux.

Alors que l’escalier qu’ils empruntent se descend bien plus rapidement que celui qu’ils ont monté, ses yeux brillent d’excitation et non pas de peur. D’une anticipation malicieuse qui chasse très loin tout regret d’avoir accepté. Vraiment, Malcolm va regretter de ne pas être venu. « Une idée d’où ta douce t’attend ? » Un brin d’amusement dans la voix du sorcier, prêt à poursuivre la précédente blagounette. Prêt à s’amuser même si, vraiment, visiter Madina al-Zanj alors qu’il est en couple pour la première fois de sa vie (et avec la femme de sa vie, excusez-le du peu)… quel timing de feu.
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MessageSujet: Re: Danse avec les morts   Danse avec les morts EmptyJeu 8 Avr - 14:59
« Une idée d’où ta douce t’attend ? » Alef haussa les épaules. “Ici !” Lâcha-t-il dans un sourire amusé, en pointant du doigt la sorcière qui se dandinait derrière l’une des nombreuses vitrines, rendues invisibles par un sortilège, et bordaient l’allée principale de Madina al-Zanj. Cette dernière avait pour tout vêtement un simple bout de ficelle qui lui recouvrait sa partie intime et filait glisser entre ses fesses. Elle dansait sur un immense coussin jaune, la couleur des passions inavouées. Son voisin de palier était lui aussi chichement habillé et possédait le pack complet d’abdos, en plus d’afficher une multitude d'autres muscles dont Alef ignorait jusqu’à leur existence. Les gigolos et les filles de petite vertu s’enchaînaient ainsi jusqu’à perte de vue.
“Je te présente Madame Kelevra. Ah non ! Pardon ! Voici Madame Kelevra.” Rectifia Alef, en montrant une nouvelle prostituée située de l’autre côté de l’allée.

Ses yeux ne parvenaient pas à capter toutes les lumières qui éclataient dans leur champ de vision, destinées à capter leur attention et à les faire rentrer dans l’une de ces nombreuses antichambres du stupre et de la luxure.
Alef s’alluma une cigarette, puis jeta un regard circulaire sur l’avenue.
A travers la foule, son œil aguerri détecta sans trop de difficulté la présence de personnes portant le même masque singulier que ceux les ayant accueillis à l’écurie de Sombrales. Des employés chargés de la sécurité.

Tandis qu’Ambros et lui déambulaient, la musique crachée par les bars venait s’entremêler avec celle des maisons closes dans un vacarme assourdissant, les obligeant à hurler comme des forcenés pour se faire entendre. “Ah ! AH ! Non, pardon, voici Madame Kelevra ! Vraiment, où avais-je la tête ?!” C’était la dixième fois qu’Alef faisait la même blague, et à en juger par les yeux que son ami leva au ciel, celle de trop était déjà passée depuis belle lurette.

Ses airs joyeux s’effacèrent subitement. La musique sembla alors s’atténuer pour ne laisser place qu’à l’écho d’un cri de plus en plus oppressant. Alef se raidit lorsqu’il croisa les orbites vides et le visage cadavérique du fantôme, apparu au beau milieu des sorciers. Ces derniers continuaient de passer tout autour sans remarquer sa présence.
Dans une ultime et puissante inspiration, Alef consuma sa cigarette jusqu’au trognon, puis fit un bref signe de la tête à l’attention d’Ambros. “Allez viens, suis-moi. J’avais promis que je te paierais un verre.”
Le binôme reprit sa marche, avant de bifurquer dans une venelle perpendiculaire à l’allée principale. Aucune lumière artificielle ne venait éclairer leurs pas. Au loin, on pouvait entrapercevoir les néons grésillants d’une enseigne qui indiquait Sturring the fudge. Une expression qui ne laissait planer aucun doute quant à la nature des activités proposées par l’établissement.  
Le fantôme flottait non loin de la porte d’entrée.
“T’inquiètes, on y fait d’excellents Mojo Jojo’s. Tu connais ? C’est un cocktail qui ressemble au Honey Puffskein mais en plus… En plus vert.” Son explication n’était vraiment pas convaincante. ”Allez, fais-moi confiance.”

La pièce affichait une ambiance tamisée pour mieux masquer les mites venues ronger le bout des tentures aux reflets bordeaux qui recouvraient les murs. De petites tables rondes étaient parsemées ici et là à travers la salle, au milieu de laquelle trônait une estrade, elle aussi circulaire. Une barre de pole dance flottait en son centre. L’ensemble se voyait être éclairé par des bougies en lévitation et aux flammes brûlant d’un rouge carmin.
Alef et Ambros étaient à peine assis qu’un serveur surgit de nulle part, le teint basané et les lèvres pincées sous ses énormes bacchantes grisonnantes. “Deux Mojo Jojo’s” Dit Alef, en déposant dans la main de ce dernier quelques dinars. ”Ca me fait plaisir que tu sois venu, Aries.” Confia-t-il d’un ton badin, tout en jetant des coups d'œil agités à droite et à gauche. “Pour être tout à fait honnête, j’aurais pas parié un copec sur le fait que tu acceptes mon invitation. Tu sais…” Il tapota du bout du doigt son annulaire gauche, un sourire carnassier défigurant son faciès. “Depuis que t’es devenu un gros canard.” Il lâcha un ricanement. “Comment est-ce qu’elle s'appelle déjà ?”
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MessageSujet: Re: Danse avec les morts   Danse avec les morts EmptyVen 23 Avr - 18:30
Ambros n’est pas un homme spécialement farouche, qui a suffisamment voyagé et côtoyé différentes cultures, mœurs et personnages excentriques pour ne pas être choqué aisément. Il reste qu’au milieu de toutes ces femmes dénudées (et pas uniquement des femmes), un tantinet de gêne le prend au corps. Un tantinet comme beaucoup, alors qu’il peut sentir ses joues brûler sous son hâle, et donner au combo visage et cheveux une allure de feu. Qu’Alef se permettre en plus de lui pointer chaque travailleuse du sexe du coin n’aide pas et qu’importe que la blagounette est bien vite passée.
Il en vient à chercher dans ses propres poches, à la recherche du paquet de clopes qu’il se traîne depuis deux ans sans être arrivé au bout, à la recherche d’une cigarette pour se donner un vague air de contenance. Sans succès, laissé au campement.

Son compère l’attire vers un club au nom pour le moins inspirant, avec la promesse de ce drink précédemment évoqué. Il ne lui vient même pas à l’idée de questionner pourquoi cet endroit ; pourquoi Alef semble déjà le connaître ; pourquoi là. « Allez, fais-moi confiance. Ambros signe sa propre sentence d’un geste vague de la main. Tu payes, je bois. »
En gros, à cheval donné, on ne regarde pas la bride.
Il est davantage un homme de bière et de straight whisky, mais allons-y pour le Mojo Jojo. On ne pourra pas lui dire qu’il n’a pas bu tout ce qui se boit sur cette planète.

Tout le lieu est feutré et appelle au vice. Au secret. Frisson sur sa nuque, sur ses joues encore rouges et chaudes. Les quelques hommes déjà attablés ne les regardent même pas, alors qu’Alef s’occupe de leur commande. « Ca me fait plaisir que tu sois venu, Aries. Merci de m’avoir invité. (en même temps… entre Malcolm, Odalis et lui, c’est vite su qui est the fun one, sans rancune) Pour être tout à fait honnête, j’aurais pas parié un copec sur le fait que tu acceptes mon invitation. Tu sais… Depuis que t’es devenu un gros canard. J’ai une vraie copine pour la première fois en trente-six ans et je suis un “gros canard”, non mais je rêve », râle le briseur de sorts… peut-être un peu piqué au vif. Ce n’est pas comme si Monsieur Kelevra, qui tombe amoureux à tous les coins de rue et a laissé des femmes vengeresses dans tous les pays où il a posé la patte, avait quelque chose à lui dire à ce sujet ! Ambros sait pourtant que ce n’est pas méchant. Affectueux, plutôt, dans le langage grossier et brusque de son camarade. « Comment est-ce qu’elle s'appelle déjà ? Toute précédente expression de vexation s’adoucit, alors qu’il glisse le prénom de son aimée : Azra. »

Azra, que le Français connaît au moins de nom ― cela fait si longtemps qu’il parle d’elle et des enfants. D’Hisham. Le spectre de son meilleur ami décédé se rappelle à lui, en une piqûre soudaine. Un mouvement au coin de son oeil le fait tourner la tête soudainement, comme si l’homme était tout juste là, mais ce n’est rien. Que le même serveur que précédemment, venu leur servir les Mojo Jojo’s préparés en un temps record. Définitivement très… très vert. Le liquide luit dans la pénombre et leurs verres sont deux lanternes qui éclairent les visages des sorciers, leur donnant un halo maladif. Ou inquiétant. Quelque chose dans cette vision ne manque pas de le mettre mal à l’aise et il s’installe un peu plus confortablement, comme s’il était chez lui au sein d’un strip club clandestin. Ah, vraiment, si le gouvernement anglais avait vent de ses activités à l’étranger… il pourrait mettre une croix sur son visa de travail.
Heureusement, le gouvernement n’est pas omniscient. Longue vie au Lord, comme on dit.

« Je ne l’ai pas encore demandé en mariage, confie Ambros, sans que ce soit vraiment une confidence. Ils sont ensembles depuis février, mars, à peine et maintenant, lui est en Irak de surcroît. Ça n’aide pas à développer une relation, me direz-vous. Mais quand tout ça sera fini… » Tout ça l’Irak, spécifiquement. Il lève son verre et le cogne contre celui de son ami, avant d’en siroter une gorgée. Le sucre semble exploser dans sa bouche et au lieu du goût du miel attendu d’un cocktail apparemment cousin du Honey Puffskein, c’est la menthe qui aussitôt prend le dessus sur ses papilles gustatives. Il a chaud et froid à la fois, mais au final, ce n’est pas mauvais. Juste… vraiment, vraiment sucré. Pour la peine, il en prend une seconde gorgée, alors que les quelques loupiotes déjà tamisées du club se ferment quasi tout à fait, ne laissant que les lueurs des bougies les éclairer. Le signe que le spectacle va bientôt commencer. « Je ne suis là que comme chaperon, dit le chaperon le moins convaincant de l’histoire, ses yeux bleus brillant de complicité. Comment Sid a dit ? Je ne suis là que pour te couvrir les miches. » Et parlant de miches… Une silhouette uniquement vêtue de ce qui ressemble à une multitude de minuscules rubis se matérialise sur la pôle flottante, captant le feu de toutes les bougies et le regard de tous les spectateurs.
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