BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

Malgré son contexte sombre et mature, SM, c'est une communauté qui aime le drama et les rebondissements et qui a un Discord très actif sous l'égide du safe space et de la communauté bienveillante. Qu'attendez-vous pour nous rejoindre ?
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 (catwie) and I'll try to hide what I fear

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Il n’y a plus personne.

Après m’être assurée personnellement que les Adeptes étaient bel et bien dans leurs appartements, et ce jusqu’à minuit passé, j’ai enfin refermé derrière moi ma propre porte. Si mes Frères et Sœurs ont l’honneur de se faire visiter par mes soins à des heures qui défieraient le sommeil des plus justes, il reste tout de même évident que je n’y reste pas bien longtemps. Mes nuits quant à elles sont fractionnées : par tranches d’une trentaine de minutes, où je prends enfin place sur mon futon pour communier avec le silence de la pièce et du Manoir.

J’ôte mes souliers, doucement, sans un bruit, et les dépose côte à côte près de l’entrée. Ce sont des réflexes que je possède encore et qui ne sont pas discutables, il n’y a pas de place pour les semelles souillées sur mes sols, sur cet îlot d’intimité que j’ai pris soin de protéger à bien des égards. Sur une petite commode cirée, deux bocaux — il y a l’estomac de Frère Anastase et son cœur, sur lesquels je veille parfois jusqu’à tard le soir. Un crucifix doré est accroché à même le mur, à peine entrés : pour rappeler ce qui Est, et celui qui nous Aime. Lorsque mes pieds nus entrent en contact avec le bois régulier du plancher, je ne m’étonne pas à me perdre dans la contemplation du martyr.

Noriko virevolte à courte distance, pour enfin se poser sur le bord d’une coupe de sang laissée là pour la nuit, et aucun chandelier n’est encore allumé. Elle y trempe son bec alors que je me décide enfin à troquer mes vêtements de la journée pour ceux qui me siéront pour la nuit.
Ainsi je me découvre à nouveau ces parties du corps laissées à ma seule discrétion, sous un œil toujours aussi nouveau — des zébrures encore présentes, celles qui résistent à l’épreuve du temps, font encore partie du paysage et pour longtemps. Les marques d’expiation de la veille ont déjà disparu, englouties par les effets de la Bénédiction qui file mes veines. Les autres en revanche restent bel et bien là, comme un rappel à ce qui doit être.

C’est ainsi vêtue, d’un jinbei sombre et les épaules recouvertes d’un châle long en tissu, que je me suis agenouillée face à la Croix. Le dos toujours aussi droit, la tenue parfaite, je me suis ainsi octroyé de longues minutes de prière, de communion. Où remercier le Seigneur un peu plus chaque jour pour sa miséricorde, sa clémence est devenu aussi naturel que relâcher l’air entre mes lèvres d’une quiète expiration.

J’ai cette sensation d’être perdue au sommet d’une montagne, à inspirer le peu d’air que la nature voudrait bien m’offrir, les genoux ancrés dans la terre comme les racines d’un saule qui se préparerait à pleurer ses branches. Mes joues ne sont pas gelées, mais le bout de mon nez devient plus frais au fil des minutes qui passent, imprimant encore davantage mon souffle lent et tiède sur le sommet de mes lèvres.

Je reprends finalement le contrôle et mes articulations, mes membres se décrispent, se détendent définitivement. Quand je sens que je suis enfin retournée là où ma vie doit servir, je laisse mes yeux charbon retrouver la pénombre. Il y a une présence derrière la porte, le bois a légèrement frémit sous un poids qui n’est certainement pas celui d’une des blattes d’Anastase.

La pièce est toujours plongée dans l’obscurité — celle-là me sied très bien, n’est étouffante que pour les Adeptes qui ne possèdent pas la capacité d’y lire ne serait-ce qu’une seule silhouette. Je ne pense pas qu’il s’agisse de Frère Severino. Ni d’Anastase, qui, je dois bien l’admettre, est devenu beaucoup trop creux pour pouvoir faire autant craquer les sols.
Je reste ainsi de brèves secondes — à observer par-dessus mon épaule, l’œil courant la surface de cette porte, de son embrasure minuscule qui ne laisse apercevoir que deux pieds qui font finalement volte-face, l’air d’avoir été refroidis par quelque chose — ce que j’imagine être le manque de lumière, s’il s’agit d’un Adepte insomniaque ; mais encore, quel Adepte irait venir me trouver à une heure aussi tardive, dans mes propres appartements, s’il n’y avait pas un orage naissant dans son cœur ?

D’un geste de la main lointain, je déverrouille la porte qui s’ouvre dans un petit couinement caractéristique de la vieille bâtisse. La silhouette revient sur ses pas, avec hésitation, et je le reconnais, Gelawdewos — de cette même main animée par la magie, j’allume un des chandeliers, m’exposant ainsi à lui. Je n'ai toutefois pas bougé, toujours agenouillée au sol, assise sur mes talons, ma main venant se reposer sur ma cuisse. Je lui fais presque dos, mais mes yeux félins sont toujours braqués sur lui.

Je ne lui signe rien, patientant qu’il vienne s’expliquer de lui-même. Tout ce que je lui demanderai étant bien sûr d’ôter ses chaussures avant d’entrer, (car je lui ai fait comprendre d’un geste de la tête et d’un regard appuyé qu'il pouvait me rejoindre), et de ne pas parler de vive voix. Je n’apprécie pas que le silence soit ainsi perturbé alors que ma porte est ouverte sur le couloir, où d’autres âmes souhaitent se reposer pour la nuit. Encore faut-il qu’avec cette petite frayeur, le jeune homme trouve le sang-froid pour pouvoir aller en ce sens.
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Cho Chang
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Cho Chang
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Le sommeil lui échappe comme une chanson dont on n'arrive pas à se souvenir du nom: au moment où tout s'éclaire et fait sens, et le titre du morceau arrive sur le bout de la langue, il se résorbe sans prévenir - et Dewie reste éveillé, coincé dans cette phase entre l'éveil et l'inconscience, à tourner inlassablement dans son lit, frustré. Les prières et les confessions n'aident pas vraiment à calmer un esprit agité, surtout quand Dewie ne peut plus tout dire à Père Tobias - si il est fier de porter sur ses épaules le poids de certains des secrets de Mère Imelda, c'est aussi un fardeau duquel il a parfois du mal à se défaire. Surtout quand son corps est agité d'une autre nervosité, d'une angoisse qui le suit partout depuis qu'il est allé à York et a été confronté au regard noir de Siham.

Surtout, surtout, quand il a peur.

Dewie connait Crain Manor par coeur: c'est devenu son fief, sa maison, sa barrière contre le monde. Il aime sa chambre, il aime les longs couloirs, il aime la chapelle, il aime la salle à manger, il aime les gens qui y vivent. Il fait partie de ces Adeptes qui quittent rarement le bercail, qui préfèrent à vrai dire être enfermés à double-tour entre les murs sévères du manoir. Il y a quelque chose de rassurant et de sécurisant à cet enfermement volontaire.

Pourquoi a-t-il dû sortir?

Pourquoi a-t-il ramené avec lui cette peur?

Pourquoi a-t-il peur?

It is going to be a hard year for the Twelve. For us. Dewie se repasse en boucle les mots de Mère Imelda dans la tête, et il s'apprêterait presque à se tirer du lit pour aller la voir - elle l'a, après tout, autorisé à venir la voir au besoin, dans ce genre de situations-là précisément. Mais quelque chose l'en empêche. I believe in you, Dewie my boy. Dewie a peur - il a peur de l'extérieur, et il a peur de voir briller dans les yeux noirs infinis d'Imelda de la déception.

(Et puis, aussi, Dewie a peur de mourir. Leur Mission est plus importante que tout et il sait que Mère Imelda n'hésiterait pas à le tuer, grâce aux runes gravées sur sa nuque, si elle pensait qu'il pourrait nuire à leur Mission. Et Dewie n'a pas envie de mourir.)

C'est pour ça que quand il se tire du lit, ses pas ne le mènent pas aux appartements de la Mère Supérieure mais à ceux de Soeur Namiko. Dewie hésite, parce qu'il n'aime pas déranger, et encore moins l'énigmatique Disciple. Ils se connaissent depuis des années maintenant, et Dewie considère qu'il est amical avec elle - autant qu'on peut l'être avec un Disciple en tant qu'Adepte, évidemment - et qu'une part d'elle doit l'apprécier... mais il n'a pas non plus envie qu'elle soit dérangée par sa présence... dans son sommeil en plus...

Dewie a à peine le temps de faire volte-face que la porte se déverrouille dans un cliquetis et s'ouvre dans un grincement, le faisant s'arrêter net. Il se retourne lentement, l'air piteux, ses yeux fouillant l'obscurité. Il a du mal à voir la Disciple, mais devine sa silhouette dans une ombre, baisse la tête d'un air respectueux; ses lèvres s'ouvrent pour s'excuser mais il se ravise au dernier moment, ne voulant pas briser le silence tranquille qui règne toujours autour de la Disciple.

Soeur Namiko agite la main et un chandelier s'allume, révélant pleinement sa silhouette assise près de son lit. Dewie rougit, ses mains se levant automatiquement pour se mettre à signer, avec maladresse et habitude à la fois: I didn't mean to trouble you while you rest, Sister Namiko. Pour signer son nom plus vite, comme il l'a appris, il fait de la main droite le signe pour N avant d'enchaîner avec le signe pour chat - N-Cat. I am in need of guidance, or direction, or reassurances, or... Ses doigts s'embrouillent, ses pensées aussi, alors qu'une bouffée de panique explose dans sa poitrine. Do you ever feel fear? demande-t-il brusquement, simplement, depuis l'encadrement de la porte, réticent à troubler la chambre de la Disciple.
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L’Adepte se confond en excuses, légitimes certainement, mais que je laisse pour autant couler le long du chi qui constitue mon aura. L’opportunité de s’exprimer lui est accordée, je n’ai de toute façon laissé ouvert ma porte que pour une seule raison : avoir des réponses. Gelawdewos me les cède sans grande difficulté, ce qui ne semble présager que de sombres passions. Sous l’œil du Seigneur, l’enfant est troublé. Je sais et sens qu’il est en mon devoir de lui apporter tant un espace d’écoute neutre qu’une main pour le guider. Son palpitant cognant si fort contre sa poitrine… il y a de ces instincts qui m’allèchent et auxquels je ne plie pas.

Consciente qu’il n’allait pas accepter le cadeau avec facilité, j’adapte ma position assise, découvrant mon profil. Doucement, les genoux et cuisses toujours soudées dans une posture qui m’est habituelle lors de mes prières nocturnes, je lui adresse à nouveau un regard appuyé.

« Do you ever feel fear?Je sens la vôtre. Entrez. » L’incite-je. Il n’y a pas de conversation adéquate sans être correctement placé. Un réel brouillon énergétique, magique, court les lignes invisibles autour du jeune homme.

J’apprécie sa musique. Pour autant, celle qu’exprime sa gestuelle et son cœur affolé m’intriguent et sonnent de manière disgracieuse. Une dichotomie interne et dissonante. Il n’y a que les mots qui pourront l’aider, première étape indispensable.
Aussi insiste-je à nouveau, mais pour qu’il s’assoie cette fois-ci. Face à moi, à genoux, en égal — bien que nous le serions jamais vraiment. Non pas que je peine à lever les yeux dans sa direction, ou que ma nuque me soit douloureuse — je préfère simplement les bons procédés aux conversations informelles bâclées.

J’attends patiemment, car je me suis bel et bien décidée à ne pas lui venir en aide s’il n’accepte pas ma requête. D’entendre ses articulations craquer presque imperceptiblement, ses vêtements se froisser, son odeur se rapprocher, se figer dans une assise qui lui sera certainement peu confortable au départ. Parfois, il est vrai, il n’est pas aisé de faire courir ses racines dans la terre qui nous déçoit. Pourquoi la peur ? Parce que douleur. Parce que dispersion.
Raison pour laquelle je lui ai demandé de s’arrêter, de se poser.
Tout commence lorsque l’on cesse de virevolter çà et là, de penser.

Et tout se stoppe en même temps.

⟨⟨ Parlez. ⟩⟩ Son cœur a mal et craint sa propre peur, ne comprend pas. Pourquoi ? Je ne l’ai pas quitté du regard, la porte est close, nous avons une douce lumière de chandelle qui nous accompagne. Noriko vole au dessus de nos têtes un bref instant avant d’aller se poser sur une étoffe déposée près de mon futon. ⟨⟨ Il n’y a aucun mot que je ne saurais entendre. ⟩⟩
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Cho Chang
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« Je sens la vôtre. Entrez. » Dewie déglutit difficilement, rougissant malgré lui - d'embarras, surtout, même si aucun jugement ne transparaît sur le visage de la Disciple. Certains Adeptes disent que Soeur Namiko est particulièrement froide et distante, et qu'on ne sait jamais sur quel pied danser avec elle; Dewie, lui, chérit cette placidité tranquille dont émane une force sans pareille, même si plus d'une fois elle a failli lui faire faire une crise cardiaque en restant immobile dans le coin d'ombre d'une pièce. Il retire précautionneusement ses chaussures, et avec un certain empressement pour ne pas la faire attendre, et les laisse à l'entrée avant de pénétrer dans la chambre d'un pas hésitant. Dewie n'a jamais été bien grand, et pourtant il a l'impression de se voûter et de se plier en quatre lorsqu'il prend place face à Soeur Namiko, à genoux, ses mains de pianiste posées sur ses cuisses. La position est inconfortable, mais a été apprise au contact de la Disciple il y a des années, alors Dewie se force à respirer lentement et à se tenir droit. Progressivement, il sens son inconfort disparaître à mesure de ses expirations, et la douleur dans ses vertèbres cesser de lui faire du mal.

Il y a une tension qui demeure, entre ses deux omoplates, alors qu'il garde un silence obéissant en attendant à ce que la Disciple lui pose une question ou lui permette de parler librement. Les choses vont lentement avec Soeur Namiko (contrairement à Frère Anastase) et il apprécie ça, leurs conversations comme autant de parenthèses intemporelles au milieu du chaos de la Vie.

⟨⟨ Parlez, ⟩⟩ vient enfin l'invitation, les yeux de Dewie capturant le mot articulé du bout des doigts dans l'obscurité en demi-teinte autour d'eux. Dewie sursaute un peu en voyant l'oiseau-lié de la Disciple changer de promontoire dans un bruit d'ailes, mais son regard brun est rempli d'une certaine affection en voyant l'oiseau se poser à proximité et les regarder d'un air curieux. ⟨⟨ Il n’y a aucun mot que je ne saurais entendre. ⟩⟩ Dewie hoche la tête et lève les mains de ses cuisses, les doigts un peu fébriles. "J'ai peur de faire face au monde," révèle-t-il posément, se sentant rougir une nouvelle fois d'embarras. "Depuis la mort de Frère Ishmael," I-curls, signe-t-il avec une certaine affection, "je redoute l'idée de sortir et de me faire arrêter et tuer." L'ancien Disciple a été tué par eux-mêmes, de surcroît. Dewie sait et comprend pourquoi, et il sait que c'était la chose à faire. Si on lui demandait d'en faire de-même, il le ferait sans hésiter. Il tuerait un Disciple pour les préserver tous. Même Imelda? Même Ime-

Dewie déglutit, cette pensée interdite et horrible lui serrant le coeur comme dans une main de fer. "À vrai dire, même avant cela j'avais peur. Le monde est si cruel et dangereux. Comment est-ce que quiconque se fait un plaisir d'y vivre?" demande-t-il avec une certaine angoisse, les lèvres pincées. "J'aimerais ne jamais quitter le manoir mais c'est impossible. Le monde de Dieu s'étend partout autour de nous, et tous ceux qui y vivent méritent d'être sauvés. Mais ils me terrifient tous... je me sens très petit, quand je suis dehors. Et ça me fait peur..."
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Je suis soulagée de voir Frère Gelawdewos procéder, avec une quiète et certaine parcimonie, à son installation. C’est ainsi que tout commence. Il existe une préparation à toute chose, quelle soit conscientisée ou non : il peut s’agir de revêtir un atour en particulier, qui change ainsi nos énergies et nous permet de mener à bien notre mission, quelle qu’elle soit. À moins qu’il ne s’agisse de respiration contrôlée, ou d’aborder un objectif selon certaines étapes définies. Même une odeur d’eau parfumée mise sur ses cheveux peut en être, et il faut la respecter. Ne jamais se précipiter.

C’est dans un silence de paix que je lui propose de me céder ses mots, ses confidences. Un cœur à vif ne demande qu’à être pansé.

L’écoute seule, parfois, suffit.

« J’ai peur de faire face au monde. 

Depuis la mort de Frère Ishmael, je redoute l’idée de sortir et de me faire arrêter et tuer.
»

… Où Diable est-il allé ?

Mon regard ne détourne pas de ses traits et rien ne semble m’échapper. L’expression figée qui m’appartient concurrence son visage qui prend des couleurs et se réchauffe au fil de son discours, son cœur pulsant contre sa poitrine — je l’entends, assourdissant. La peur est belle et bien là, ravivée par la mort tragique d’un des nôtres. Tragique, mais nécessaire. Elle me renvoie à cette idée qu’un traître est parmi nous, qu’un traître déguisé tel l’agneau pourrait aussi bien l’être. Un agneau tel que Gelawdewos.
Or, je ne me repose pas longtemps sur cette éventualité : si l’agneau est ainsi fait, le berger est celui qui devrait être chassé. Gelawdewos, l’Adepte de Mère Imelda, le garçon à l’aura musicale et effritée par l’inquiétude, ne trahirait jamais. Il n’en serait tout bonnement pas capable.

« […] Le monde de Dieu s’étend partout autour de nous, et tous ceux qui y vivent méritent d’être sauvés. Mais ils me terrifient tous… je me sens très petit, quand je suis dehors. Et ça me fait peur… »

Je réceptionne ses propos et incline très subtilement le chef, lui faisant comprendre que je l’ai bien écouté et entendu.

⟨⟨ Depuis des millions d’années les fourmis bâtissent des empires que l’on ne voit pas. Ce petit peuple a survécu à toutes les guerres, à toutes les tempêtes. Leur force, c’est leur unité, et la foi en leurs travaux quotidiens. ⟩⟩

J’ignore s’il comprendra exactement ce que je souhaite lui transmettre. Mes mots signés, pourtant, sont choisi avec une justesse toute particulière. Et ce malgré la nuance de vocabulaire quelque peu limitée que m’offre ce langage.

⟨⟨ Que craint la fourmi qui sait qu’elle n’est qu’Une ? ⟩⟩ lui demande-je le plus sérieusement du monde.

J’ose imaginer que Mère Imelda serait sans doute froissée de cette comparaison avec des petits êtres en apparence insignifiants. Des êtres qui sont pourtant la manifestation de la Création que j’affectionne tant.
Ces petits êtres qui se savent petits, qui se savent en proie à mil et un dangers, plus que ne pourra certainement jamais en appréhender l’Adepte en face de moi. Qui jamais ne faillissent ou ne ploient sous un quelconque sentiment de peur. Le monde est danger, le monde est cruel. Mais le monde est aussi beauté, qualité en cela indissociable des pires vices que ce même monde ait porté.
Alors… De quoi a-t-il réellement peur ? Quelle est la pire chose qui puisse lui arriver à l’extérieur ? Je souhaite l’entendre dire. Car tout repose sur cette réponse et ce qu’elle incarne.

Une question reste en suspens dans mon esprit, cependant :

Où Diable est-il donc allé ?
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Cho Chang
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Admettre qu'il a peur n'est pas un pêché, ou un problème - et pourtant, Dewie a l'impression d'avoir ouvert l'une des portes de son coeur, et de ne pas savoir si il a bien fait. Le regard posé de Soeur Namiko est rassurant, et il n'y lit aucun jugement dans la pénombre environnante. C'est plus fort que lui pourtant. Il sent son coeur faire une embardée dans sa poitrine, et un frisson désagréable lui descendre le long de l'échine, la crainte innommable et immuable que Soeur Namiko va répéter ses mots à Mère Imelda et qu'elles y trouveront là une raison de le renvoyer du manoir... ⟨⟨ Depuis des millions d’années les fourmis bâtissent des empires que l’on ne voit pas. Ce petit peuple a survécu à toutes les guerres, à toutes les tempêtes. Leur force, c’est leur unité, et la foi en leurs travaux quotidiens. ⟩⟩ Dewie cligne posément des yeux en écoutant Soeur Namiko, un léger froncement s'invitant entre ses deux sourcils en l'entendant mentionner des fourmis.

Il oublie souvent l'existence des fourmis. Il ne passe pas beaucoup de temps dehors, et à part les blattes de Frère Anastase, les couloirs sont gardés propres et dénués de tout organisme qui pourrait nuire à l'équilibre délicat régnant chez les Crain. Est-il une fourmi, est-ce que c'est ce que Soeur Namiko essaye de lui dire? Trouvant sa force dans l'unité, capable de faire des miracles, indépendant et faisant partie d'un tout à la fois. Dewie laisse ces mots s'enfoncer en lui, et y trouve un certain réconfort même si il n'est pas sûr de comprendre exactement ce qu'elle lui dit. Elle a toujours eu ce don vec lui. ⟨⟨ Que craint la fourmi qui sait qu’elle n’est qu’Une ? ⟩⟩

Dewie ferme les yeux et il essaye de s'imaginer tout petit. Il repense à cette comparaison qu'on lui a présenté quand il était petit, celle du monde comme une montre parfaite créée par Dieu, et il s'imagine petit rouage, petite fourmi, inconséquent et à la fois nécessaire, minuscule et puissant, fragile et infini. Il n'y avait pas beaucoup de fourmis dans le Londres dans lequel il a grandi, mais Dewie se souvient du parc du quartier où lui et ses amis passaient des heures, assis dans l'herbe à partager weed et cigarettes, et il revoit ces petits insectes qui grimpaient sur leurs jambes et leurs manches et dont ils se débarassaient sans y penser. Mais qui ne cessaient jamais de venir.

"C'est une pensée réconfortante," admet-il du bout des doigts en rouvrant posément les yeux, cherchant ses mots. "Ce n'est pas le monde que je crains, mais les gens qui le peuplent. Les ignorants qui ne connaissent rien de mieux que la violence, et les cruels qui y trouvent du réconfort." Il se sent encore plus petit qu'une fourmi en disant ça, comme un jeune enfant découvrant que la vie est cruelle et injuste. "Frère Ishmael..." Un voile se dépose sur les traits tirés de Dewie, et il détourne les yeux sans pour autant cesser de signer. "Je pense souvent à lui, et j'ai l'impression d'être le seul. Est-ce égoïste d'avoir peur de tomber dans l'oubli, Soeur Namiko?" L'idée de disparaître et de ne plus jamais effleurer les pensées de Mère Imelda... cette pensée le rend infiniment triste. Il doute que les fourmis soient agitées par ce genre de considération.
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Soit. L’enfant ignore que ma place n’est pas celle d’une Mère. Ses propos m’étonnent : je ne suis guère la personne la plus appropriée pour apporter le réconfort. Du moins, ce n’est pas une qualité qui m’a été donnée de relever suite à mes longues séances introspectives. Ni ma voix intérieure, ni celle d’autrui n’a semble t-il été jusqu’à m’en apporter la preuve tangible. Mais je prends conscience que Gelawdewos a mentionné la pensée, les pensées. Mes pensées ne sont pas moi. Elles portent certes une partie de mon essence, parfois, sans toutefois me caractériser. Le courant emporte certaines choses avec lui. Mes pensées traversent mon esprit et sont parfois partagées. Elles ne sont pas moi. Elles sont inspirées. Rien qu’un instant, seulement.

La peur est une énergie, une forme de pensée. Qui nous traverse, qui ne doit pas nous faire chavirer.

« Ce n’est pas le monde que je crains, mais les gens qui le peuplent. Les ignorants qui ne connaissent rien de mieux que la violence, et les cruels qui y trouvent du réconfort. »

Que différencierait donc ces ignorants adeptes de la violence de Frère Severino, Sœur Lorelei, ou moi-même ? Si la violence n’est pas la solution, elle est toutefois un media auquel on ne peut toutefois pas échapper, parfois. Depuis des millénaires les guerres font rage, et pourquoi ? Pour le seul plaisir de la violence ? J’ai combattu sur le front pour nourrir mes valeurs, pour qu’elles ne meurent pas sous les sabres et bâillonnettes ennemies. Pour la liberté.

Certains de ces ignorants se battent aussi pour regagner une liberté qui leur a été arrachée, d’une façon ou d’une autre — j’en suis persuadée. S’ils ne sont guère des élus, s’ils ne sont rien d’autre que du bétail qui s’ignore, il y a néanmoins une dimension qui les relie tous et toutes. Les ignorants, ou même Gelawdewos, qui combat cet état de fait : c’est la peur. Tous et toutes ont peur, leur ego insécure - la mention d’ego, ou même la présence, suffirait à m’écœurer - se débattant contre chimères et corps innocents.

Je l’écoute, pourtant ; gardant cet éclat de pensée en moi. Il n’a pas encore terminé.

« Frère Ishmael… »

Ce prénom sonne comme un échec. Un manque. Il est celui que nous avons perdu, et celui qui a ôté une part de moi-même. Je lui en ai voulu et je m’en suis repentie. Désormais seule la découverte du traître m’importe, puisque rien ne serait arrivé s’il n’avait pas été. Nos défenses ont toujours été consolidées, labeur portée depuis des décennies et qui s’est étendue jusqu’à aujourd’hui.

L’échec, dans nos rangs.

« Je pense souvent à lui, et j’ai l’impression d’être le seul. Est-ce égoïste d’avoir peur de tomber dans l’oubli, Sœur Namiko? »

Ai-je un jour craint de tomber dans l’oubli ? Plus d’une fois, il est vrai. Mais le Seigneur m’a sauvé. Il m’a ressuscité pour la Vie, et non pour le Jugement.

Je clos quelques instants les paupières, puis repose mes yeux noirs sur le visage qui me fait face.

⟨⟨ Et nous, pourquoi sommes-nous à toute heure en péril ?
Chaque jour je suis exposé à la mort, je l'atteste, frères, par la gloire dont vous êtes pour moi le sujet, en Jésus-Christ notre Seigneur.
Si c'est dans des vues humaines que j'ai combattu contre les bêtes à Ephèse, quel avantage m'en revient-il? Si les morts ne ressuscitent pas, Mangeons et buvons, car demain nous mourrons.
 ⟩⟩

Des années durant, j’ai protégé, mais j’ai aussi appris. Aujourd’hui encore, j’apprends. De la sagesse du Seigneur, de nos préceptes, de notre sainte et bien-aimée Mère. Il m’est particulièrement fastidieux d’offrir ces mots à l’Adepte. L’Adepte est dans le besoin, néanmoins. J’offre ainsi à mes frères et sœurs, avec ou sans fiel en notre sein.

Bien que bénie, bien qu’élue, je n’ignore pas que demain ne m’est pas promis. C'est pour cela qu'aujourd'hui, je vis.

⟨⟨ 1 Corinthiens 15, 15:30 - 32. ⟩⟩

Vivons pour ceux qui ont rejoint le Seigneur. Vivons car c’est ce qui nous a été commandé en ce jour béni.

L’âme éveillée saura cueillir les fruits de la sagesse. Il n’est pas de ma responsabilité de lui prouver, seulement l’aider à se questionner. Les réponses sont en lui, puisque le Seigneur vit en chacun de nous.

Raison pour laquelle je reprends la conversation sur un tout autre ton, si ce terme a encore du sens dans ma langue.

⟨⟨ Quel est donc ce danger qui vous a menacé dernièrement ? ⟩⟩

Je ne suis pas dupe. Je sens qu’il y a quelque chose d’autre, et la seule piste qui me semble être praticable à l’heure actuelle est celle-ci. Depuis la disparition de Frère Ishmael, mes minions sont partout. S’il y a bien un Œil qui surveille le troupeau, outre celui de notre Père à tous et toutes, il s’agit bel et bien du mien.

Comme une intuition.

⟨⟨ Vous avez quitté le Manoir. N’est-ce pas ?  ⟩⟩
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